Commençons par le début, je n'ai jamais eu assez confiance en moi du peu que j'avais pris conscience de l'influence de mes parents sur les autres avec leur argent. Tout les deux m'avaient apprit des valeurs et des principes qui m'ont donné la chance de devenir intègre dans la société. Malheureusement, après de nombreuses déceptions amoureuses et amicales, j'étais devenue intransigeante envers les autres et terriblement introvertie, tout ce que je ne voulais pas être. Amoureuse des Arts en peinture, je m'étais vite imprégnée de cette matière et en changeant de ville, j'avais pu tout recommencer à zéro. Passionnée pas seulement dans mes études mais aussi dans la vie, j'aimais les choses imprévues, oui j'aimais être spontanée. Dans le Vermont, j'avais rencontré de nouvelles personne qui ne connaissaient pas mon passé. Déterminée et autonome tout autant dans ma vie professionnelle et amoureuse, j'avais beaucoup de mal à laisser quelqu'un entrée dans le petit monde protecteur que j'avais construit à la naissance d'Eulalie. J'arrivais toujours à me faire apprécier par mon coté sociable et rigolote. Je n'en restais pas moins très courageuse et aimante envers les gens que j'aimais. Les travers de ma personnalité se manifestent souvent lorsque le poivre me montait au nez. J'étais une femme comme on ne pouvait pas les refaire, je désirais toujours avoir raison même dans les moments où tout me prouvait que j'avais tort. Je suis têtue, cachottière et possessive (pour ne pas dire jalouse bien sûr !) Ce qui faisait de moi une femme très compliquée mais lorsqu'on creusait ma petite coquille, tout mes travers deviennent de jolies qualités, sans fausse modestie

Juliet vient de coucher lily. Elle est épuisée par les heures de travail qu'elle vient d'effectuer durant la journée. A croire que la folie des Beaux Arts ont prit tout d'un coup sur la conscience des gens. Non pas que ça gêne la jeune femme qui a explosé ses chiffres en une seule journée mais il lui manque quelqu'un pour lui masser les pieds pour avoir autant souffert dans ses escarpins. Se prélassant dans son canapé, elle plonge ses pieds dans une bassine d'eau chaude savonneuse. Rien que le fait de les plonger à l'intérieur est juste le seul moment où elle soupire d'aise. Voyant la distance qui la sépare de la télécommande à sa main, elle souffle mais se redresse pour pouvoir zapper tranquillement les images d'information. C'est horrible mais Juliet refuse de laisser Eulalie se rendre compte du monde horrible où elle appartient déjà depuis 8 ans. La guerre, les agressions, les morts... Elle a encore de nombreuses années à vivre pour tout découvrir petit à petit. Déjà qu'elle vit très mal le fait de ne pas voir son père... La jeune femme pense qu'elle en a assez sur la conscience.
Surtout qu'en ce moment, c'est n'importe quoi ; Des hommes qui se sautent dessus sans aucune raison apparente, avec l'impression qu'ils ont tous attrapé la rage. Juliet préfère éteindre la télé et passer sous la douche et se coucher afin d'oublier ce qu'elle a vu à la télé. Et puis c'est par l’intermédiaire d'un client sur son téléphone qu'elle voit un homme se prendre une puis deux puis trois balles pour ensuite se relever pour faire comme les autres personnes atteintes par la rage. Tout ce que Juliet a comme connaissance au sujet de cette maladie, c'est qu'elle est contagieuse par morsure surtout mais ce qu'elle ignorait c'était qu'un homme même malade peut se relever après trois balles dans la poitrine. C'est trop pour son coté lucide et terre à terre. Elle préfère tout simplement détourner le regard lorsque l'homme défiguré s'attaque aux forces de l'ordre. Elle pense immédiatement à sa fille. « Où va le monde ? » s'écrit une femme en tailleur rose flashi. Elle hausse des épaules en continuant d'encaisser une vente. Et puis de moins en moins de personne se présente à la galerie, à de nombreuses reprises, Juliet s'est fait agressée violemment. Elle a juste eu le temps d'atteindre sa voiture et de démarrer en trombe. Elle a tout simplement récupéré sa fille à l'école sans aucune raison particulière, barricadant les fenêtre de son appartement, sa porte en réaménageant l'appartement de manière spartiate. Eulalie ne dort plus dans sa chambre mais dans celle de sa mère, comme une maman ours, elle tient sa fille entre ses bras. De nuit comme de jour, on entend des cris, des hurlements de douleur, des appels au secours, des personnes qui tapent contre les fenêtres, les murs... la porte. Quelle idée de s'être installée au rez-de-chaussée. Juliet tente tant bien que mal de rassurer sa fille, la malheureuse ne comprend pas ce qui se passe et la jeune mère doit bien se l'avouer, elle non plus. « Ou sont papy et mamie ? Et papa ? » La petite ne doit plus se sentir en sécurité seule avec sa mère pour réclamer quelqu'un d'autre auprès d'elle. Ça brise le cœur de la jeune femme mais elle répond : « Je ne sais pas ma puce. Je n'arrive pas à les joindre. » Ce n'est pas du tout rassurant, ça c'est sûr mais elle préfère penser que leurs lignes ont été coupé et qu'ils sont tous en sécurité. Les infos se font de plus en plus rare, la radio continue encore d'emettre mais c'est difficile quand soudain, une annonce se propage. Le Canada, une Terre Promise comme on en connaît pas. On ne peut plus se voiler la face, l'Amérique est perdue et restée cloîtrer là plus longtemps devient impossible. « Ma chérie, j'ai pris une décision importante. Il va falloir qu'on discute toutes les deux ! » Juliet commence à lui expliquer un minimum de chose. Le danger et l'insécurité ,qu'elles éprouvent toute les deux, proviennent sûrement du fait qu'elles sont toutes seules. « Prête ? » Juliet demande avant d'enrouler sa fille dans une couverture et de courir jusqu'à sa voiture, cachant le visage de sa fille dans sa prise. « Ferme bien les yeux ma puce... Fais confiance à maman, il ne t'arrivera rien.. » Dans son dos, un gros sac a dos avec de la nourriture qui va pouvoir les sustenter. La gardant sur elle, même lorsqu'elle prend le volant, elle roule à vive à allure entre les cadavres mouvant en pleine décomposition. Déterminée à mener sa fille loin de cette puanteur, elle reste sereine même si elle sent son cœur se soulever en voyant des enfants, des femmes et des hommes courir derrière son véhicule, affamées. Malheureusement, les choses ne se passent pas comme dans les films. « Merde ! » L'essence s'est vite écoulée. « Qu'est-ce qu'il y a maman ? » Le voyant clignote, annonçant la fin de réservoir. Elle sert à nouveau sa fille d'un bras contre elle, cherchant une solution lorsqu'elle allume la radio. Ça va bouffer plus vite son carburant mais... elle a besoin d'aide pour sauver sa fille. Comme du pain béni, Juliet tombe sur un regroupement encadré par certaine personne et quelques militaires qui se dirigent vers un hôpital. Sans se soucier de sa voiture, elle lâche tout, emportant avec elle: sa fille, les vivre qu'elles ont emmené avec elles pour les rejoindre. Ce refuge est spécialement ce que Juliet a toujours cherché. Immense, sécurisé et surtout il y a d'autres personnes avec qui parler de tout ce qui se passe en sachant que sa fille, même si elle est aussi timide qu'elle ne l'a été dans son enfance, a d'autres enfants pour se changer les idées. Six mois plus tard, elles se retrouvent dans leur chambre, avec de quoi manger, de quoi survivre en cohabitation. Maintenant elles ne sont plus seules. Ce n'est plus le lit qu'on a connu mais c'est un lit, dans une chambre. « Ça va ma puce ? » elle demande doucement, en chuchotant alors qu'elle se blottit dans mes bras. « On est en sécurité ici. » Mignonne, elle lui sourit. Eulalie ne parle pas beaucoup aux autres, elle est toute aussi timide que sa mère au même âge. Mais en tant que maman, elle sait que tant que sa famille n'est pas réunie, sa fille ne sera jamais heureuse. Comment se sentir aussi impuissante que ça ? Juliet n'en a aucune idée. En fait, même si la brune s'est gravement pris la tête avec ses parents au sujet du père de Lili et qu'elle n'a plus revue ce dernier depuis six mois, la jeune femme est malheureuse de ne pas savoir ce qu'il leur est arrivé. Malgré tout ils ont réussi à apprendre à vivre comme ça, en tant que survivant....