Ses yeux bleus observaient les visages qui l'entouraient. Se remémorant le nom de certaines personnes présentes à ce gala, la journaliste tachait de ne rien oublier de ses observations. La salle était magnifique et tout ce qui la composait devait être d'un prix exorbitant. Ce genre de gala, il fallait y être invité pour en faire partie. Ce n'était pas la première fois de Maggie, certaines personnalités demandant la présence de journalistes dans l'espoir de voir apparaître un article vantant leurs mérites. Néanmoins, beaucoup d'entre eux cherchaient à les tenir à distance. Tous savaient qu'il fallait se méfier d'eux pour ne pas voir leur réputation entaché. Et bien sur, ces galas étaient d'incroyables opportunités pour dénicher des nouvelles. Si certains venaient pour des potins, Maggie, quant à elle, ne cherchaient pas à faire de la presse people. Cela n'avait jamais été pour elle.
Si ce soir là elle était présente à ce gala, c'est parce qu'elle y avait été invité. Invitée par nulle autre qu'Henry Black, vice président de Black Industries. Après avoir longuement bataillé pour obtenir ce qu'elle désirait, la journaliste avait réussi à obtenir une interview. Cela ne voulait pas pour autant dire que tout était gagné. Cet homme était imprévisible et il lui fallait faire en sorte de garder son attention. Ainsi, Maggie n'avait pas hésité à dépenser une somme considérable pour s'offrir une robe écarlate à porter ce soir là. Comme tout le monde le savait, l'homme qu'elle allait interviewer aimait beaucoup les femmes. Si la blonde utilisait tous ses atouts, elle pouvait s'assurer d'obtenir ce qu'elle voulait.
Feignant de ne pas remarquer les regards des convives sur elle, Maggie attendait l'apparition de Black. Elle refusa une coupe de champagne pour que rien ne puisse altérer ses pensées et se mette en travers de son chemin.
Lorsque enfin il arriva, Maggie l'observa à distance. Il saluait plusieurs convives avec cet air hautain qu'on lui connaissait si bien. A mesure qu'elle l'observait, elle saisissait l'admiration qu'on pouvait avoir à son égard. Il ne manquait pas de charisme et était indéniablement séduisant.
Elle s'approcha de quelques pas et attendit qu'il pose son regard sur elle. Lorsque enfin leur regard se croisèrent, elle avança d'un pas assuré à sa rencontre.
- M.Black, c'est un honneur de vous rencontrer. Je suis Maggie Rendell, la journaliste que vous avez gentiment invité à ce gala.
Ne restait plus qu'à savoir s'il s'en souvenait.

Tiré à quatre épingle. Le poil est soyeux, le regard pétillant et le champagne dans une main arborant une chevalière au prix exorbitant. Tu es dans ton élément. Dans tout ce luxe ostentatoire qui régit ta vie et que tu chéris tant. Tu es comme un poisson dans l’eau, l’eau d’un aquarium en diamant. Tes sourires, tantôt francs, tantôt hypocrites, se succèdent, alors que tu échanges banalités ou critiques avec les uns et les autres. Cependant, tu cherches du regard cette journaliste que tu as invité. Oui, invité. Certains t’ont traité de fou, cherchant les problèmes, les histoires ou encore les disputes avec ton père, mais toi, tu as juste souris. Tu as haussé les épaules, balançant seulement qu’elle était beaucoup trop sexy pour rester sur le banc de touche. Beaucoup t’ont tapé dans le dos, ont rit, prétextant qu’ils te reconnaissaient bien là. Henry le flambeur, Henry le playboy. Henry le volage, aussi.
La curiosité, mêlé à un désir de provocation s’est dessiné sur ton visage, lorsque tu as évoqué son nom. Tu es un habitué des scandales, des unes de magazines people, autant pour tes frasques personnelles que pour celles faites avec d’autres. Ton tableau de chasse est connu du pays entier, mais qu’importe. Tu as toujours vécu ainsi. Pour toi et tes fantasmes, nullement pour les afficher aux yeux du monde. Sauf qu’à terme, tu t’es prit au jeu. Tu aimes faire parler de toi, tu aimes provoquer, tu aimes briser les codes, même si ce genre de comportement peut conduire à quelques déboires familiaux. Qu’importe. Tu écarteras les avertissements du revers de la main, pour reprendre une nouvelle gorgée de champagne. Avant de vider la coupe d’un trait, gardant le liquide pétillant un instant dans ta bouche avant de l’avaler complètement, prenant une nouvelle coupe de champagne.

Tu échanges une dernière boutade avec un de tes nombreux amis présents, avant de remarquer que l’on t’observe. Mais il ne s’agit pas là de n’importe qui. Non, c’est bel et bien ton invitée de la soirée qui t’observes, dans une robe qui t’arrache une lueur lubrique dans le regard, en plus d’une certaine admiration. « Gentlemen » Dis-tu à ta bande d’amis, tout aussi riches et batifoleurs que toi, sur un ton rieur et amusé, avant de t’éclipser pour rejoindre la jeune femme. Ils te suivent du regard en balançant quelques réflexions salaces et tu lèves les yeux au ciel en arrivant hauteur de la fameuse miss Rendell. « Rha, veuillez m’excuser, ils sont incorrigibles, de vrais gamins ! » Dis-tu avec un large sourire amusé à son encontre. Tu ne te prends pas au sérieux, c’est probablement une des choses qui attire chez toi. Tu es modeste, en un sens, même si toute ta carcasse transpire l’argent. La jeune femme se présente donc à toi, mais tu connaissais déjà son nom. Sourire en coin qui illumine ton visage, tandis que tu saisi sa main pour y déposer un baise-main, aussi formel que charmeur. Vil séducteur. « Enchantée miss Rendell, vous êtes très en beauté ce soir, je me félicite de vous avoir inviter, rien que pour vous admirer dans une telle robe » Tes bonnes manières obliges, ton parler est correct pourtant c’est le jeu de la séduction qui s’installe dans le timbre de ta voix.

Plusieurs de ses collègues s'étaient moqués d'elle lorsqu'elle avait décroché cette interview avec Henry Black. La plupart avaient déclarés qu'il avait accepté juste parce qu'il espérait l'avoir au lit. Comme si elle n'était pas déjà au courant de ça. Bien sur que son physique avait joué. Elle aurait été une petite mamie avec des kilos en trop, Black ne l'aurait jamais invité à une telle réception. Alors même si son invitation n'était pas aux bonnes intentions, Maggie était prête à utiliser ses charmes pour obtenir les informations dont elle avait besoin pour son article.
Pourtant, alors qu'ils se rejoignaient, Maggie se dit que l'affaire risquait d'être compliquée. Il lui faudrait beaucoup de patience pour supporter le charme de Black car celui-ci, elle le devinait, ne serait pas le moins du monde concentré sur les questions qu'elle lui poserait. Néanmoins, elle ne s'attendait pas à être réceptive à ses avances. Bien sur, elle ne pouvait nier qu'il avait un physique très alléchant mais le constater de près était une autre affaire. Et même s'il commençait seulement à jouer, Maggie décelait dans son regard ce petit quelque chose qui la rendrait joueuse à son tour par le futur.
Malgré tout, elle ne comptait pas le laisser gagner aussi facilement. Elle était ici avant tout pour son article qu'elle voulait irréprochable. Et lorsqu'elle était déterminée, rien ne pouvait la faire reculer. Pas même un beau brun aux yeux ravageurs.
- Et bien ce n'est pas tous les jours que l'on m'invite à travailler à d'une telle réception, lui répondit-elle en rappelant expressément qu'elle était ici pour travailler. Même si je doute que vos invités soient particulièrement ravis de ma présence ce soir.
Un sourire au coin des lèvres, Maggie remarquait toujours les regards portés sur elle, en particulier ceux qui lui étaient hostiles. Ils tremblaient tous de la voir écrire un mauvais article sur leur personne. Qu'ils soient tranquilles, il n'y en avait qu'une qui l'intéressait.
- Peut-être pourriez vous m'accorder un moment de votre soirée pour que nous puissions faire cette interview au calme?
La journaliste savait déjà que Black y verrait là une occasion de se retrouver en tête à tête.