Un peu de temps et beaucoup de patience… Voici le minimum requis pour essayer de comprendre la personnalité de l’irlandais. Si, dès les premiers instants, l’irlandais dégage l’impression d’être un solide gaillard que l’on ne voudrait pas avoir comme ennemi. Cette impression disparaît rapidement lorsque l’on accède sous la carapace de gros dur.

Derrière son apparence un peu brute de décoffrage doublée d’une impassibilité à l’épreuve des balles, l’irlandais est un père de famille ayant toujours voulu être le meilleur exemple possible aux yeux de son fils. Finn est une personne persévérante et déterminée refusant à tout prix l’abandon. C’est cette philosophie qu’il veut inculquer à son fils depuis sa naissance afin de l’endurcir. Si, il reste un véritable papa poule ayant dans les yeux toute la fierté d’un père pour son enfant a chaque fois qu’il pose les yeux sur son visage.  Il était néanmoins un père assez dur avec celui-ci avant l’épidémie et encore plus après celle-ci. Une philosophie de battant prêt a se donner jusqu’au dernier souffle. Exigence. Excellence. Consécration. Ces trois mots étaient une véritable devise dans sa vie avant l’épidémie. Une qualité mais aussi un énorme défaut. Un énorme défaut ayant eu raison de son mariage tant il était un mari absent. Un mari bagarreur gagnant sa vie en rentrant dans une cage pour se battre comme un animal. Ces sports de combat qu’il aimait tant et qui lui ruinait la santé. Les blessures, les fractures et les hématomes. Les cicatrices et le goût du sang. Toutes ses choses qui régissaient son quotidien et toutes les heures à la salle. Les litres de sueurs sur le tatamis ou sur les bancs de musculation. Cette violence qu’il apprenait a contrôlé pour faire mal à son adversaire dans le simple but de gagner de l’argent. Un attrait cupide pour les billets verts et les chèques a plusieurs zéro qu’il signait de sa main souvent brisée par la violence des coups. Cette colère et cette rage qui bouillonnait dans son cœur et qu’il canalisait dans cette violence. Cette fureur qu’il accueillait a bras ouvert au quotidien dans sa vie. Ses yeux imprégnés par la rage dont il pouvait faire preuve. Un homme capable du pire comme du meilleur. Bien plus souvent du pire pour rendre tout meilleur autour de lui…

Dans le salon de l’appartement du rez-de-chaussée, Finn Brattlet, capuche sur la tête ne lâche pas des yeux une photographie. Le pouce caressant délicatement la femme blonde qu’il peine à réellement apercevoir dans la pénombre de la pièce. Quand il entend a nouveau le fracas sur les fenêtres barricadées, le bruit lui hérisse les poils de l’échine dorsale dans un frissonnement. Trois jours durant que ces créatures viennent se cogner avec violence contre les barricades. Les craquements incessants des os venant se mêler aux râles gutturaux ainsi que les grattements d’ongles sur le bois et la ferraille. Depuis trois jours, les journées s’écoulent sans beaucoup de changements. Ils rattrapent lentement le sommeil qui leur manquait depuis plusieurs semaines et rationnent les vivres restants dans l’espoir de repousser au plus tard possible leur départ de ce petit nid douillet. Un confort et un repose, ils en on encore désespérément besoin pour plusieurs jours. Son visage impassible fixe toujours la photographie glissante entre ses doigts. Il a surtout besoin d’un peu de temps avant de reprendre la route.

Dans la pénombre la voix de son fils s’élève fragilement de sous son sac de couchage. L’irlandais relève alors le visage observant la forme de son fils allonger sur un vieux matelas miteux « C’était vrai tout ce que maman disait de toi… » Ses yeux se baissent a nouveau sur la photo tremblotante entre ses doigts. Un sourire en coin déformant son visage tandis qu’il prenait une profonde inspiration. « Ca dépends ce que maman disait à propos de moi. » Il prenait alors appuie sur ses genoux pour se relever et venir glisser sur le matelas a coté de celui de son fils. Les bras croisés derrière la tête observant le plafond obscur du salon. « Elle t’aimait encore comme au premier jour, tu sais. » lui répondait alors son fils faisant alors volte face pour observer son père. « Après votre divorce, maman n’était plus pareille. Je l’entendais pleurer tous les soirs dans sa chambre. » Le jeune Brattlet lâche un soupir de désolation avant de s’installer dans une position similaire à celle de son père. Silencieux, l’irlandais fixait le plafond en inspirant profondément « C’était pire les soirs où tu combattait. » L’irlandais reste silencieux une nouvelle fois. Il se contente de se redresser légèrement contre le mur. Son pouce caresse une nouvelle fois cette photo entre ses doigts. « Je n’ai jamais voulu faire la faire souffrir. » lâche Finn dans un souffle alors que son fils se retourne une nouvelle fois. Le sac de couchage sous le menton. « Pourtant… C’est ce que tu as fait, papa. »

Une nouvelle fois, le fracas de ces geignards contre les barricades réveillent Finn dans un sursaut. Il porte sa main à la batte de baseball à ses côtés dans un geste réflexe observant alors l’intérieur du salon. Une faible lumière passant a travers les ouvertures de la barricade imprégnant alors l’intérieur de l’appartement. Une fois sur ses pieds, il se dirige vers la fenêtre observant dans un minuscule espace l’extérieur de l’immeuble. Ce rassemblement de geignards semble s’être dispersé dans le courant de la nuit. Une dizaine d’entre eux semble seulement s’être installer durablement dans le secteur. Dans son dos, son fils se réveille lentement relevant la tête de sous son oreiller « Salut ‘pa. » Finn se jette une nouvelle fois sur son matelas s’appuyant sur l’un de ses coudes pour observer son fils s’étirer. « Salut fiston… Tu penses quoi de reprendre la route dans deux heures ? C’est sûrement notre seule chance avant d’épuiser nos réserves. » Le jeune Brattlet reste impassible se contentant alors de se relever pour enfiler un sweat a capuche par-dessus son T-shirt. « Et on abandonne maman ? » Finn inspire profondément et s’installe lentement contre le mur. Il se doutait de cette réaction. Il savait qu’il penserait d’abord à sa mère et qu’il n’avait pas encore compris. « On ne peut pas abandonner un mort. » Un profond soupir s’échappe de ses poumons. Le jeune Brattlet se retourne alors dans sa direction. Les poings serrés au bout de ses bras tendu le long de son corps. Les yeux rouges par la colère et le chagrin. Sa voix coléreuse et pleine de tristesse s’élevant dans la pièce « C’est TOI qui a tué MA mère ! » Finn se relève d’un bond s’approchant de son fils. « Elle était condamnée à se transformer en l’un de ces geignards ! Elle s’est faite mordre. MORDRE. » Son fils tente de pousser son père avec colère mais Finn attrape fermement l’un de ses poignets « Et c’était encore une fois de ta faute avec tes supers plans pour nous sauvé ! Toi le superman qui ferais tout pour nous » « FAUT GRANDIR, BRATTLET ! Elle était condamnée à se transformée et tu sais très bien qu’on ne peut pas guérir cette saloperie. Il va falloir que tu acceptes l’idée que ta mère est morte, PETIT. »

Les larmes coulent sur le visage de son fils alors qu’il plonge ses yeux dans le regard de sa progéniture. Son expression impassible à faire froid dans le dos. « Elle me manque tellement… » Sanglote le jeune Brattlet. La main de Finn lâchant son poignet pour venir se déposer à l’arrière de son crâne et prendre son fils dans ses bras. « J’aimais et j’aime toujours profondément ta mère. Je t’aime aussi, mon fils. Je suis désolé et crois mois que j’voulais pas faire ça mais c’était son choix. Ecoute, on a pas pris le temps de se reposer depuis que l’on a quitter Chicago. Je comprends que tu sois à bout de nerfs mais on doit continuer à avancer. Je sais que tu aurais voulu que l’on enterre maman. On n’a pas le temps. On ne peut pas. On doit continuer à avancer jusque Détroit. C’était le plan. C'était son idée pour te mettre en sécurité et maintenant, après la promesse que je lui ai faites de te maintenir en vie. C'est ce que je vais faire. »

Depuis ces évènements, une intervention humaine a fini par séparer le père et son fils a plusieurs dizaines de kilomètre de leur objectif.