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| Sujet: Une main tendu ou une poussée dans le dos... Jeu 16 Fév 2017 - 3:42 | |
Jour 5, 7 heure et 18 minutes après la morsure à l’avant-bras.L’immense mineur se tenait en équilibre rebord du toit plat d’une immeuble de six étages. Selon son esprit lent et pathétique, le golem de chair se doutait que la date de ce jour était le 7 août. Voilà quelques jours qu’il était à errer dans ce monde chaotique à la recherche d’une rédemption. Le monstre de foire avait littéralement exterminer, exterminer, toute forme d’aberrations maudites par Dieu et les Saints qu’il avait croiser depuis son réveil dans le clocher de l’église des milles tourments. Tel un zélote fanatique en mission de purger le monde du mal absolu. Car à chaque fois qu’il tranchait le fil d’un des pantins putréfier de la Grande Faucheuse, Robert savait qu’il enlever un agresseur possible aux êtres qui étaient cher à son cœur. Il voulait tout simplement mourir. Tout autour de l’immeuble, chaque appartement et couloir était échelonné de cadavres trépassé pour la seconde fois. Il s’était réfugié au dernier étage, attendant les début des premiers signes de la transformation selon le scientifique qui résidait dans les tréfonds du laboratoire. Et la pathétique créature était seul avec ses sombres pensées. Le mineur disproportionné avait honte de sa lourdeur cérébrale, honte de son physique disgracieux, honte de tout ce qu’il représentait. Une gargouille à peine sculptée dans le granit avait plus d’attrait que le géant difforme. Dans l’esprit corrompu par le chagrin et embrumé par la lenteur chronique qui s’était vu affliger durant toute sa misérable existence, l’homme déformé se jura qu’il n’allait jamais se transformer en cannibale trépassé en quête de chair fraiche. Bientôt il devrait se transformer en goule cannibale. Bientôt il sera un monstre à part entière et non une tentative d’homme raté. Mais le séjour du colosse sur terre s’était échelonné sur quelques jours de plus à la plus grande stupeur de celui-ci. Habituellement les gens se transformaient en 24 heure environ. Hors voilà cinq jour qu’il avait eu le baiser gorgée de virus du réceptacle transmuter en goule de sa nièce adorée. Des fois la nuit, quand Morphée refusait de prendre dans ses bras l’imposante carcasse de Bobby pour le laisser broyer du noir en silence, les oreilles du mineur percevaient des gémissements lointains qui brisaient le lourd silence et le repos éphémères des rues environnantes. Et quand la fatigue remportait finalement le bras de fer contre l’angoisse et la peine du géant, ce dernier revivait sans cesse la scène macabre qui l’avait anéanti. Mais dans ces songes cruels, les voix accusatrices de Sandra et Rosalie attaquaient les minces défenses psychologiques du géant et le tourmentaient avec des mots cruels et sans équivoques. Toujours le monstre de foire se réveillait en sursaut, son corps déformé et musculeux ruisselant de sueurs et le cœur voulant s’arracher de son torse. Comme cette nuit… Des fois il surprenait Elsa dans le couloir ou bien dans le laboratoire. Toujours la grotesque créature laissa la beauté enchanter l’ouïe de l’ange à la chevelure noir de jais. Comme un papillon qui se posait sur une fleur rare et précieuse. Un chant apaisant, sans arrière-pensée. Juste pour faire fleurir un sourire sur les traits à la perfection ciselé de la douce apparition divine. Mais bientôt la gêne et la honte assombrissaient les traits monstrueux de l’homme. Se sentant alors de trop dans les environs, un intrus dans l’aura de perfection de la scientifique trop parfaite pour lui, le monstre de foire se dépêcha de sortir son ignoble carcasse. Aussitôt à l’écart de la vision des yeux si purs de l’ange du savoir, le doute assaillait le monstre de foire. Des pensées sombres percutèrent l’esprit lent de la bête de foire avec la force d’un train lancé en grande vitesse. Robert- Tu sais qu’elle va partir aussitôt qu’elle ne va plus avoir besoin de toi mon grand? Elle est trop gentille pour toi et bientôt elle ne va plus vouloir te voir, car tu ressembles à un monstre… Tout le monde te le dit, alors pourquoi ce serait différent maintenant?Et la solitude glacée replongea sa lame dentelée dans le cœur de l’homme pour le remettre dans un état si lamentable qu’à ce rythme il ne pourrait plus rien ressentir. Plus d’amour, de tendresse ou bien de la bienveillance qui l’habitait depuis toujours. Juste un froid de désespoir et de peine qui tombaient comme une cape lestée de plomb sur les épaules massives du mastodonte. Une tristesse qui éteignait peu à peu la flammèche d’humanité qui brillait dans son cœur parsemé de cicatrices sanguinolentes. Il s’ennuyait d’elle et savait qu’il ne pourrait pas la revoir. C’était aussi bien comme ça vu qu’elle pourrait avoir n’importe quel homme, des scientifiques beaux comme des dieux grecques et aussi brillant qu’Einstein. Pourquoi Elsa perdrait son temps avec lui, erreur de la nature en pleine transformation? Elle était appelée à faire de grande chose, trouver la solution pour stopper la pandémie. Lui ne savait même pas épeler ce mot si complexe pour ses carences intellectuelles. Mais cette nuit-là, à la lueur de la lune, le regard de l’homme se perdit dans la douceur du tapis d’astres lumineux. La fraicheur du temps fit apparaître des petits nuages de vapeur à la sortie des lèvres exsangues du géant et ce dernier ne se doutait aucunement de l’arrivée providentielle d’une entité qui allait changer son destin. Se frottant les mains l’une sur l’autre dans une tentative de se réchauffer et de se rassurer, l’être à la carapace hideuse sentait le désespoir le gagner de nouveau. Des pensées envers sa nièce et sa sœur adorées s’envolèrent vers les cieux, seul lieu de refuge pour deux âmes si merveilleuses selon le mineur. Une prière toute simple fut formulée par l’esprit lent de l’homme du Kentucky. Robert- Sandra, Rosalie, j’aimerais être avec vous… Venez me chercher, car je ne sais plus quoi faire…Des larmes salées creusèrent alors des rigoles dans la poussière qui parsemait l’horrible faciès du géant. À cet instant précis, la volonté de l’erreur de la nature se fissura. La tristesse et le chagrin tombèrent sur Robert comme la hache d’un bourreau impassible. La porte donnant sur le toit grinça, mais celui-ci n’entendit rien durant ces instants de détresse impitoyable. Sortant le couteau qu’il portait à la ceinture, Bobby regarda sa laideur renvoyer par l’éclat métallique de la lame. Le colosse balafré, à l’oreille soufflé par le projectile d’une arme à feu, allait planter l’acier froid dans son cœur déchiqueter par tant de souffrance. Ensuite il basculera vers l’avant pour se fracasser le crâne sur le bitume éventrer de la rue. Comme ça son corps aux muscles saillants et déformer ne pourra pas être contrôler par la Faucheuse et moissonner les âmes des derniers survivants. Armant son bras pour se porter un coup mortel et mettre fin à sa vie dénuée de sens, une voix céleste se manifesta soudainement. Une paire de bras translucides l’étreignit alors avec force et de stupeur le colosse laissa tomber l’instrument de mort de sa main immense. Sentant une tête fantomatique se poser sur son torse, les narines du monstre frémirent alors. Une senteur familière venait de déclencher un souvenir profond au subconscient de Robert. Le shampoing à la fraise que Sandra affectionnait particulièrement. Aussitôt les mains de l’homme du Kentucky se déposèrent avec amour dans le dos et sur la tête de l’être translucide. Des ruisseaux salés se transformèrent alors en des rivières au fort débit. Flattant une chevelure que lui seul pouvait toucher, une voix faible s’échappa alors de la gorge nouée d’émotion du mastodonte. Robert- Sandra, je m’ennuie de toi et de ta maman… Je veux vous rejoindre…
Une voix chantée répondit alors directement à l’âme terrifiée, mais bonne et avenante de la pathétique créature. Sandra- Nous aussi on s’ennuie de toi oncle Bob, mais ce n’est pas le temps tu le sais… Tu as des gens sur qui veiller et quelques soit la décision ou l’attitude qu’ils vont prendre, dis-toi que tu es la merveilleuse personne qu’on apprécie toujours même dans l’au-delà et que tu fais le bien comme pas un.Pendant quelques instants, le sosie de Frankenstein puisa du courage dans l’être fantomatique et les larmes se tarirent tout doucement. L’air changea subtilement, se remplissant d’éclats de rire fugaces et perceptibles seulement par l’ouïe fatiguée du colosse. Sentant une traction imaginaire vers le bas et la sécurité du toit, les genoux du mastodonte se fléchirent et des lèvres douces et translucides se déposèrent sur la joue mal rasée de Robert. Tous les doutes, les peines et les peurs du géant s’évanouir alors comme des nuages gris devant la pureté des sentiments de la nièce du monstre de foire. Une dernière parole caressa alors l’âme reconstruite de la bête. Sandra- Chante-moi la chanson quand j’étais malade je t’en supplie oncle Bob…Ne pouvant rien refuser à son ange, le mineur commença alors à fredonner. Mais avant que le contact imaginaire soit rompu, le mastodonte parla avec amour et franchise de sa voix rauque. Robert- Je t'aimerais toujours ma choupinette et aussi tu peux dire à ma sœur que je l’aime aussi?Sandra- Bien sûr mon gros nounours! Allez essuie toi le visage mon gros bêta…Souriant grandement de la joie et de l’allégresse tout à coup rendues à son cœur mis en charpie, la beauté intérieure du monstre se manifesta alors de la plus belle manière qui soit. Un [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] pur à la sonorité presque parfaite se produisit alors. Le don caché par la montagne de muscles déformés se dévoila au grand jour. Un don si pur qu’on aurait pu jurer que les grands chanteurs d’autrefois s’étaient réincarnés dans ce réceptacle répugnant. Perdu dans des notes magnifiques rattachées à des souvenirs tristes et heureux à la fois, le colosse tapa du pied en mesure sur le toit. Les yeux presque fermés, essuyer du passage des larmes sur son horrible faciès par sa main titanesque, lunatique et perdue dans un état de rêve des plus soyeux, le monstre de foire farfouilla dans sa poche pour son délice chocolaté. Tout à ses souvenirs, l’esprit lent du mineur ne vit aucunement la forme gracieuse sur le pas de la porte. La voix chaude, rauque souhait continuait de faire le prodige qui charmait totalement les oreilles chanceuses d’en percevoir le chant. Il déchira le sceller de l’enveloppe de la barre de chocolat et il vit enfin une ombre. Le chant mourut subitement et la honte apparut sur le grotesque faciès du monstre. Arrêtant de respirer, la bête savait pertinemment l’image que la personne percevait. Un horrible sosie d’humanité de plus de deux mètres, aux muscles déformés et aux cicatrices labourant ses mains et ses bras. Un horrible faciès serpenter par une scarification et les vestiges à peine cicatrisé d’une oreille manquante. Une création d’un savant fou en quelque sorte. Les gens s’arrêtèrent là en général, oubliant de regarder dans le regard bleuté du colosse. De la pureté, de la gentillesse et de la compassion parcouraient son regard comme des vaguelettes sur un océan calme. Regardant autour, la pathétique créature trouva une zone d’ombre près du pour lui permettre de caché l’horrible apparence qu’il transportait comme un fardeau. Un pas immense de côté l’emmena près du socle d’un conduit de ventilation. Timidement, rassuré quelque peu d’avoir pu dissimuler sa carcasse ignoble, la voix rauque et aux mots à peine mâchés de Bobby se manifesta dans un murmure. Robert- Je suis désolé d’avoir chanté… Euh… de vous avoir dérangé… Euh…Je me tais promis? Euh…Robert ne savait aucunement depuis combien de temps la personne l’espionnait… | Carte d'identité
| Sujet: Re: Une main tendu ou une poussée dans le dos... Mer 8 Mar 2017 - 19:20 | |
C'était la troisième expédition ce mois-ci, on manquait vraiment de vivre. L'été me permettait de chercher jusque tard dans la journée et donc d'augmenter les quantité que je pouvais trouver. J'avais décidé de partir seule avec mon sac à dos, laissant Amanda et mon père au poste. Au moins là-bas ils étaient en sécurité, je ne les voulais pas avec moi, à risquer le danger. Si mon père ne souffrait pas autant de la jambe, il ne m'aurait jamais laissé y aller seule. Depuis cette chute qu'il avait fait lors d'une exploration en groupe, il ne pouvait plus se déplacer aussi aisément qu'avant, si bien qu'une de nous devait rester avec lui, et vu que je ne voulais pas qu'Amanda se retrouve seul, à Détroit, je me chargeais de rapporter le plus de choses possibles, avec en priorité de l'eau et de quoi manger. Je ne crachais pas non plus sur quelques petits extra, mais c'était tellement rare que je ne me focalisais pas sur cette recherche.
Le chemin jusqu'à Détroit était toujours long et fastidieux, je prenais toujours un jour de marche presque, entre les rôdeurs que je préférais éviter, les détours que je devais faire et les pauses que je prenais, tout ça prenait du temps. Mais j'arrivais toujours à destination en un seul morceau. Et j'appliquais ce système au retour également, ce qui fait qu'au final je partais minimum trois jours. On devait donc prévoir nos voyages à l'avance, ce qu'on faisait à chaque fois, avec le temps on apprend. Les premières fois avaient été compliqué, même plus que ça, mais près presque un an ici... Un an... Le temps était à la fois long et court. Nos journée se trouvaient rythmés par le dégommage en règle des rôdeurs, le maintien des quelques barrières qu'on érigeaient ça et là et, pour moi et Amanda, quelques moments d'intimité. On avait pas une notion des jours très exacte, on comptaient en exploration, ça simplifiait les choses. Pourtant on avait un calendrier... Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué hein ?
J'arrivais donc à Détroit, presque un jour après mon départ du poste. Il était à peu près neuf heures, le soleil se trouvait déjà bien haut dans le ciel et me réchauffait doucement tandis que je me réveillais dans mon petit abri de fortune improvisé à la hâte. A l'abri des dangers, j'avais pu dormir tranquillement sans trop me soucier de savoir si j'allais me réveiller ou pas. Je prévoyais ce que j'allais faire, reconnaissant les endroits où j'étais déjà passé. Je devais m'enfoncer encore plus dans la ville, comme à chaque fois. Mon père m'avait parlé de Grosse Pointe, c'était à l'est de la ville, mais selon lui, ça valait le coup. Je décidais de l'écouter, ses conseils étaient précieux, surtout par des temps aussi sombres. J'arrivais de l'ouest, il me suffisait donc de filer tout droit, enfin en quelque sorte. Pour une fois je pouvais circuler dans les rues principales sans que celles-ci ne soient encombrées de pourris. Je me sentais observée de toutes parts, et je n'aimais pas ça, je passais mon temps à me retourner redoutant la présence de pillards ou d'autres individus vivants. On pourrait croire que le fléau a été le pire, mais ce sont les êtres humains qui étaient devenu le pire, et ça n'allait pas en s'arrangeant. Plus le temps passait, plus les gens devenaient méfiant. La force résidait pourtant dans le nombre et l'unité, mon père me le rabâchait sans cesse.
Sur les coups de dix-neuf heures, j'entrais dans le quartier de Grosse Pointe. Un sacré beau quartier qui ne me disait rien, habitant pourtant à Détroit pendant de longues années je n'y avais jamais mit les pieds, pas dans mes souvenirs en tout cas. Mon père se trompait rarement, et une fois de plus il démontrait sa sagesse. Le quartier était impeccable, les rues jonchées de papier journaux en tout genre, mais le tout restait vraiment nickel. Avant que le soleil ne se couche je fouillais chaque maison, chaque recoin possible, sans rien trouver. La nuit me surprit quand je sortis d'une maison. Les volets y étaient fermés et je progressai avec ma lampe torche qui faiblissait en intensité minute après minute. La lune ne se trouvait pas haut dans le ciel, mais elle éclairait déjà suffisamment pour que je puisse voir où j'allais. Je me dirigeais vers un endroit où les bâtiments s'étendaient plus en hauteur qu'en largeur. J'entrai dans un des premiers immeubles que je croisais. Il s'agissait d'un immeuble comme il en existait tant d'autres avec une cage d'escalier, un ascenseur, des boites aux lettres. Je ne savais pas si j'allais trouver quelque chose, mais j'avais un bon pressentiment. Brandissant donc ma lampe torche avec espoir, j'inspectais chaque pièce, recoins, couloirs et toujours rien. Je montais chaque étage toujours un peu plus dépitée. Arrivé au cinquième, quelque chose me fit tendre l'oreille. Une chanson! Bon sang il y avait vraiment quelqu'un qui chantait. Ça venait d'en haut, je montais au sixième et dernier étage. Personne ne chantait ici, pourtant je pouvais toujours entendre les paroles de Blake Shelton. Le toit! J'avançais prudemment dans les escaliers, ça pouvait très bien s'agir d'un piège. Je n'avais pas d'arme, enfin si, mais elle était déchargée, et ce depuis un long moment. Elle servait uniquement de dissuasion en cas de rencontre avec d'autres survivants. La voix résonnait dans la cage d'escalier, elle était si juste, si pure.
Je fut surprise en poussant la porte de voir un homme , une vraie montagne. Il se trouvait au bord du toit, comme si il allait se jeter dans le vide. Il ouvrit une barre chocolaté et sembla me voir. Son chant s'arrêta et il se figea. Nos regard se croisèrent. Je plongeai dans ses yeux bleus, avant qu'il ne disparaisse dans une zone d'ombre. Il se confondit en excuse, chose que je ne compris pas.
Non, au contraire, c'était vraiment très beau. Je cherchais juste quelques vivres dans le coin, et je t'ai entendu. Tu chantes vraiment très bien et crois moi, je m'y connais dans ce domaine.
L'homme ne semblait pas vouloir sortir de sa zone d'ombre, il s'y cachait pour des raisons que j'ignorais. Je voulais le faire sortir, mais le forcer n'aurait pas été la bonne solution. Je connaissais les paroles de la chanson, plutôt bien d'ailleurs. Je décidai de continuer sur la lancée du géant, reprenant là où il s'était arrêté. Si ça pouvait le mettre à l'aise, moi non. Je n'avais pas chanter depuis très, très longtemps. Désormais je ne chantais que pour Amanda, quand elle me le demandait, et ça arrivait de plus en plus rarement. Il allait être mon premier spectateur depuis un moment. | Carte d'identité
| Sujet: Re: Une main tendu ou une poussée dans le dos... Lun 13 Mar 2017 - 5:27 | |
Le regard bleuté du colosse se porta vers la porte du toit et le reste de ses pathétiques paroles furent oubliées. Dans la douce caresse des rayons lunaires se profilait un être à la beauté absolue. Une apparence divine comme les artistes des temps passés aurait tué père et mère pour avoir la chance de porter le regard sur cette muse inspirante. La plupart des hommes aurait savouré les sublimes courbes de la jeune femme comme des requins regardant une pièce de choix. Ils auraient ricané entre eux de manière grivoise en pointant les lèvres pleines et douces, les traits angéliques finement ciselés dans le marbre de ce visage époustouflant. La chevelure ressemblant à une veine dorée chatoyant dans la lumière des astres nocturnes. La créature de cauchemar ne pouvait que décrire les yeux de l’apparition comme deux émeraudes d’une telle luminosité qu’ils pouvaient ensorceler n’importe quelle âme. Mais avant que le géant ait pu faire son mouvement de recul d’une telle lâcheté, ce fut son empathie des plus aiguisés qui résonna dans son crâne déformé. Robert ressentait une sorte d’aura émané de l’être céleste, une vague de gentillesse et de bonté qu’il n’avait connu qu’avec quelques personnes dans sa vie.
Le mastodonte n’esquiva pas un geste, ne tenta même pas de faire une respiration durant l’agonie de la terrible attente dans sa cachette. Le géant déformé savait pertinemment ce qui allait se produire dans les prochaines secondes. La jeune dame allait changer d’attitude. Son visage, d’une délicatesse magnifique, portera les stigmates de la terreur en détaillant l’apparence horrible de la bête de cirque. Le regard doux et angélique de la blonde deviendrait tout à tout rempli d’une dose de dégoût. Après avoir réussi à dire une première phrase des plus boiteuses, le regard bleuté de Bobby plongea vers le sol. L'homme était honteux de la parodie d'humanité qu’il était. Avant que les mots suivants puisent franchir le barrage des ses dents mal alignées, un bruit se fit entendre. Un pas sur te toit signala au colosse désillusionné que l’ange tombé du paradis venait certainement de faire un pas précipité vers la sécurité relative de la porte. Bientôt le bruit sec et sans équivoque de la porte qui se referme brutalement fendra l'air. Bruit qui va sonner le glas du début d’une autre relation plus d’incertain. Le sifflement sera semblable à celui de la hache du bourreau qui se ficherait dans la bûche après avoir accompli son sanglant office. Un supplice pour le phénomène de foire. Quelques mots jaillissants de peine et de misère d’une gorge serrée par ce déluge d’émotions alimenté par ces visions néfastes. Pathétique défense contre l'inévitable conséquence de la laideur de l'homme. Bobby s’excusa d’avoir dérangé la douce dame.
Un souffle poussé avec lenteur de la part de la magnifique dame fit naître un petit sourire sur le faciès monstrueux du géant déformé.
Ange- Non, au contraire, c'était vraiment très beau. Je cherchais juste quelques vivres dans le coin, et je t'ai entendu. Tu chantes vraiment très bien et crois moi, je m'y connais dans ce domaine.
La créature fut submergée par le doute. L’ange, venu certainement du paradis, fit deux pas hésitants vers la cachette grossière du monstre de foire. Cet acte insensé tenter par l’être dont l’aura chatoyant semblant pulser que de bonté et de gentillesse. En réponse de ce mouvement, la crainte fit faire un pas vers l’arrière à l'être monstrueux pour s’enfoncer dans l’obscurité bienfaitrice. Une voix merveilleuse, comparable au chant divin qui devait résonner au paradis. Une douceur céleste qui devait bercer les âme mourante et leur promettre la rédemption. La femme devait être une envoyée de la Faucheuse, une sirène qui pourrait charmer l’âme lumineuse de la bête de foire.
Alors, un souvenir vint percuter l’esprit si lent du goliath des temps modernes. Le visage radieux de sa nièce quand le mastodonte pliait à sa demande et entamait un chant juste pour ses oreilles. Les doux encouragements de la part de son ange qui martelait que la voix du monstre de foire devait être connue de tous. Que c’était merveilleux d’entendre une voix si belle! Et aussitôt le mineur réfutait ces faits. Il disait qu’un être si laid et si inférieur à la société n’aurait pas un don si rare et précieux à la fois. Les yeux figés dans cette scène d’un passé si proche et si éloigné à la fois, l’imposant homme du Kentucky recula d’un nouveau pas. Cette fois le mur froid en béton de son petit refuge lui coupa toute voie de retraite. La gêne et la timidité aidant, les immenses mains de l’homme se mirent à plat sur la surface poreuse et froide. Un peu plus et Robert aurait essayé de creuser un trou dans la matière pour se retrouver à l’extérieur.
Ne voyant aucune façon d’esquiver l’ange qui avait préféré ce monde infernal à son paradis doré, le golem de chair essaya tant bien que mal de relever son regard apeuré et de sortir avec honte de sa cachette.
Se retournant lentement, les pieds bien ancrés sur le parquet poussiéreux, le spectacle pitoyable de la laideur du colosse se dévoila à l’ange. Un rayon de la lune venait d’inonder de manière traîtresse la silhouette de cauchemar de l’homme. Des pantalons noirs à bretelle, une chemise ayant connu des jours meilleurs et les manches roulés au niveau de ses coudes. La belle dame pouvait deviner aisément une puissante et solide ossature, des muscles volumineux et même disproportionnés cachés à grand-peine dans l’armure de tissus. Des mains géantes et grosses comme des boulets de canon. Une d’entre elles resta à plat sur le conduit d'aération, telle une immense araignée de couleur chaire. L’autre main, ayant des doigts de la circonférence de saucisses, était levée dans un signe universel de peur ou bien de supplication. Les pieds, extraordinairement pointés vers l'extérieur et des plus stables, se dandinaient sous l’effet de la gêne et surtout de l’angoisse de ce moment stressant. La cage thoracique bien développée et un cou aussi large que son crâne. Des trapèzes laissant présager une force conséquente dans le haut de ce corps impressionnant. Robert devait dépasser la totalité des hommes d’une bonne trentaine de centimètres et devait peser presque le double. Devant le regard si pur de l’ange, le géant devait être plus associé au monstre des films d’horreur qu’au genre humain. Ce mastodonte peut sembler être sorti droit des rêves fous d'un savant ayant perdu le contact avec la réalité. Une tête en forme d'œuf, une dentition irrégulière, une mâchoire carrée et virile, des lèvres minces et presque exsangues, une fossette entre ses deux sourcils, des oreilles décollées, une barbe et des cheveux châtains rasés d'une main malhabile et des orbites enfoncées. Une balafre et un oreille manquante, soufflé par un projectile, rendait le tout encore plus hideux.Tout pour qualifier ce visage aux traits atypiques de faciès monstrueux et repoussant. De son angle de vu, l’apparition céleste pouvait dénombrer la multitude de cicatrices qui lézardaient sur les mains et les avant-bras de la chose difforme en face de lui.
Tel un duel à la Tombstone, le regard des belligérants se fracassa dans onde de choc. Robert ne pouvait aucunement deviner les intentions de la jeune femme, mais celle-ci pouvait lire comme un livre ouvert l’amalgame d’émotions qui pulsait du regard bleuté de la chose. Il pouvait plonger au travers des yeux de Bobby et contempler ces fenêtres donnant un libre accès à l'âme de cet imposant individu. Un mélange saisissant de mélancolie, d’angoisse, de prudence se reflétait dans les iris de l’homme déformé. Mais aux fins fonds des yeux, aux reflets dansants faisant penser au bleu si profond d'un océan par temps clair, doux et rempli de compassion. Un mystérieux mélange d’humanité grandiose et de bienveillance des plus déplacés dans ce corps d’être digne de figurer dans le bas échelon de la société humaine. Robert prit une seconde respiration, son ton rauque s’éleva alors dans l’air froid de ce jour d’hiver. Les mots furent mâchés, mastiqués même avec des roulements de pierres dans la bouche. Un ton intimidant si une trace de gentillesse et de bonté n’accompagnait pas la pitoyable envolée de mots.
Robert- Euh… N’approchez pas madame…Euh… Je ne veux pas vous faire peur.
Déglutinant avec peine, les traits atypiques de l’homme étaient maintenant un masque d’angoisse et de peur. De la terreur si la jeune femme à l’aura si flamboyante pouvait être corrompue dans celle du monstre de foire.
Robert- J’ai entendu des gens toute ma vie me traiter de monstre… Euh… J’en suis pas un j’espère… Euh... Pas encore.
Reprenant un souffle un peu normal, Bobby rajouta timidement. Il essaya de rejeter quelque peu sa gêne et sa timidité au loin, mais après tant d’années à endurer des sévices des gens, le géant avait accepté sa condition particulière.
Robert- Je chante depuis toujours… Euh… Pour ma sœur, pour ma nièce et Rocky mon chiot… Euh… Je chante toujours seul pour ne pas déranger… Euh… Désolé que vous ne puissiez pas dormir… Euh... Je croyais être seul.
Le survivant de ces trop nombreux mois d’apocalypse, d’errance solitaire près des rives du Styx. Mais à la mention de sa famille arrachée trop tôt à son cœur meurtrie, les larmes firent un assaut vicieux pour essayer de couler le long de son visage à peine tailler dans le granite de son visage. Mais au travers de son chagrin de sa peur du rejet, le golem de chair fit preuve de sa gentillesse extraordinaire et de sa candeur surnaturelle.
Robert- Vous avez besoin de nourriture? Je peux vous en donner... Euh... J'ai été mordu il 5 jours donc je devrais bientôt me transformer non? Si je peux aider un ange je serais heureux. | Carte d'identité
| Sujet: Re: Une main tendu ou une poussée dans le dos... | |
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