Vote au top-site, sauve une licorne !
In Your Flesh
Depuis l'été 2014, l'Apocalypse règne sur le territoire américain. Dans la région de Détroit, les survivants s'organisent seuls depuis des mois pour sauver leurs vies et résister aux rôdeurs. Quand, après trois ans sans nouvelles du gouvernement, l'armée revient à Détroit, un nouvel espoir semble possible pour les survivants. Mais à quel prix ?
Vote au top-site !
Après trois ans et demi de bons et loyaux services, In Your Flesh passe en forum semi-privé autogéré. Les tâches administratives sont réduites au minimum, les inscriptions filtrés et les validations supprimées. Nous vous proposons plusieurs zones de RP différentes, dans lesquelles les intrigues sont gérées par les membres sur la base du volontariat et où chacun peut RP librement en suivant seulement une trame commune.
Le Deal du moment :
Display One Piece Card Game Japon OP-08 – Two ...
Voir le deal

 La dose de trop
In Your Flesh :: Last pub before the end of the world :: Archives :: RPs

L'Arène
Isha CornwellL'Arène
Isha Cornwell
Carte d'identité
Occupation actuelle : Champion d'Arene
Messages : 5743
Points : 9437
Date d'inscription : 26/11/2016

La dose de trop Empty
MessageSujet: La dose de trop   La dose de trop EmptyMar 21 Fév 2017 - 11:14
Robin avait passé une sale nuit, il avait au moins de la layette et espérait que ça pourrait redonner le sourire à la louve qui semblait dépérir malgré sa présence. Il s’était pris pas mal de gnons pour obtenir des petits habits au cas où un bébé viendrait. Certainement que sans le rail qu’il avait pris, il aurait mal, mais la cocaïne était un très bon anesthésiant. Et le Russe n’avait pas menti sur la qualité.

Il n’y avait qu’une seule souffrance qui perdurait et celle-là, il n’avait aucune idée de comment la soigner. Il avait beau être là pour Skye, veiller sur elle, déposer tout à ses pieds, plus qu’il ne l’aurait fait pour n’importe qui, rester à veiller sur ses nuits, ses repas, il ne l’avait jamais senti aussi distante et froide. Et pourtant, il n’avait pas l’impression d’être gourmand dans ses exigences. Bordel, il respectait le fait qu’elle ne veuille pas de lui entre ses cuisses, il lui passait tous ses caprices en serrant souvent les dents, il était impitoyable avec ceux ou celles qui pouvaient, de près ou de loin, lui faire du mal. Il avait même mis de côté ses projets de renverser Bruce parce qu’il avait fini par comprendre que ça pouvait la stresser.

Mais elle continuait à ne plus sourire, a s’éteindre, a sursauter quand il arrivait près elle, à pleurer quand elle pensait qu’il dormait, à lui lancer des regards en coin comme s’il était un tortionnaire. Lui voulait juste qu’elle aille bien. Partir du camp n’avait pas été la solution, la preuve, elle avait failli mourir et rien que de repenser à cette matinée où il l’avait retrouvé blessée, il avait envie d’aller finir Vlad et la terre entière.

Il n’y avait que lorsqu’elle dormait qu’elle s’abandonnait contre lui et qu’il arrivait à trouver un peu de paix en espérant qu’elle ne soit pas en train de penser à un autre. Avec la drogue il arrivait a se persuader que tout finirait par s’arranger, il n’y avait pas le choix. Mais il avait conscience qu’il était de plus en plus dépendant de cette couteuse béquille. Ce qu’il voyait moins c’était qu’il subissait d’autres effets secondaires plus perfides telle cette pointe de paranoïa que ses sbires payaient souvent très cher et des moments de déprime destructrices.

Il avait pris le temps de se laver, de mettre des fringues propres et même de faire un papier cadeau avec ce qu’il avait dégoté. Ok, c’était des revues people, mais au moins c’était colorée et avec un marqueur il avait noté : « pour le bébé ». Il alla aussi penaud qu’un jeune lycéen qui part chercher sa partenaire je jour du bal de fin d’année vers l’infirmerie. Il n’avait pas dormi de la nuit et bordel, elle lui avait manqué même si cela ne faisait que quelques heures.

Il allait frapper à la porte quand un éclat de voix retentie.

« .. Et tu as pensé au bébé ? Sérieusement ? Que toi tu acceptes de subir ça est une chose, mais comment tu pourrais vouloir imposer ça a un gosse. Ce type est un monstre, il n’y a qu’à voir dans quel état il te met… »

C’était la voix d’Evah et Robin serra le poing pour ne pas entrer lui foutre sa batte dans la gueule a cette grognasse. Dire qu’il lui avait sauvé son p’tit cul et qu’il continuait à être extrêmement patient avec cette furie juste parce qu’avec elle, au moins, Skye semblait être heureuse.

Il n’entendit pas si la louve lui répondit mais Evah reprit sa litanie avant qu’il n’arrive à se décider s’il devait battre en retraite ou entrer au risque de ne pas savoir se contenir.

« Ne t’inquiètes pas, s’il y a un enfant, je t’aiderais à le faire passer, comme ça tu seras délivrée de ce tyran… »

Robin recula en encaissant mal le choc. Skye ne voulait pas du bébé à cause de lui ? Il ne comprenait pas. Il veillerait sur eux, il serait là, il… il ne serait pas comme son vieux… alors pourquoi ?

*Pour le sauver de toi.*

Mais il ne lui ferait jamais de mal à cet enfant, bien au contraire.

*Comme tu ne fais pas de mal à Avalohn en ce moment ?*

Robin chancela sur cette vérité accablante. Il n’avait pas les cartes pour comprendre ce qu’il faisait de mal, ses parents n’avaient pas été un modèle, Logan avait toujours vécu seul, et, il n’était pas sûr d’avoir vu un seul film romantique jusqu’au bout.

A vrai dire, il n’y avait pas une journée où il ne se demandait pourquoi sa femme allait si mal et qu’est ce qu’il foirait. Alors comment pourrait-il faire mieux avec son enfant ?

Il lâcha le paquet pourtant si chèrement acquis et battit en retraite vers le garage. Harvey était là, pas Iris fort heureusement. Harvey leva sa tête avec un air interrogateur du moteur où il galérait en voyant Robin arriver avec un air de cocker battu inhabituel.

« Ca va Rob’ ?
-Casses toi du garage ? »


Harvey hésita puis fini par obtempérer sans oser plus de questions. Robin évitait de se camer devant le gosse. Il avait donc l’habitude de se faire jeter dehors quand celui qui avait été son grand frère n’avait pas d’autre endroit pour se « repoudrer le nez ».

Enfin seul, Robin pris un sachet du Russe. Elle était pure à plus de 50%. Il savait pertinemment qu’il fallait la couper. D’ailleurs, il n’avait pas 7 ans quand il avait appris à faire cette manœuvre, plutôt vitale, avant toute prise.
Il regarda le sachet un petit moment soupesant la délivrance qu’il lui offrait. Il se battait pour quelque chose qui n’existait pas, pour quelqu’un qui ne voulait plus de lui, en admettant qu’elle n’en ait jamais voulu… Ce n’était pas sa délivrance à lui qu’il tenait dans ses mains, mais bien celle de Skye et peut être aussi la survie du bébé.

Il ouvrit le sachet et le consomma d’une traite. Un geste d’amour et de désespoir. Basculant sa tête en arrière en attendant l’explosion qu’il espérait être un magnifique bouquet final. Ce fut rapide, il eut juste vaguement conscience de la douleur lorsqu’il heurta le sol, de celle dans sa poitrine qui lui vrillait le cœur, du sang qui coulait de son nez. Il pensa à sa sœur, qui avait fait pareil quand son quotidien était devenu si insupportable. Il allait peut être enfin la revoir, il serait peut-être dans le même enfer ?

Il aura imaginé sombrer dans les ténèbres, mais non, il avait les yeux ouvert, tel une caméra flou posé au sol, son cerveau continuait de capter des images brumeuses avec un détachement risible.

Il crut vaguement discerner Harvey, mais les images étaient de plus en plus floues. Il réfléchit mollement qu’il allait se transformer dans le garage et mettre tout le monde en danger. Mais ce fut sa dernière pensée cohérente avec que le rideau ne tombe.
InvitéInvité
Anonymous
Carte d'identité

La dose de trop Empty
MessageSujet: Re: La dose de trop   La dose de trop EmptyMar 21 Fév 2017 - 12:47
Avalohn tapa ses ongles longs contre le bois du bureau. Sa jambe droite sursautait toutes les secondes, tic d’énervement. Elle essayait de se contenir tant bien que mal devant les cent pas d’Evah. Elle vociférait des vérités que la Bronxarde ne connaissait que trop bien. De son petit âge elle lui faisait la morale. Et Skye ne le supportait pas. Elle lui avait parlé discrètement du fait qu’elle était certainement enceinte, elle avait cru annoncer une bonne nouvelle, mais la rouquine s’en donnait à coeur joie. Tout le monde se rendait bien compte que Robin était devenu dangereux, mais personne n’avait osé affronter le diable.

Et le diable, c’était elle. Elle se fichait pas mal de ce que le gens pouvaient penser, c’était son histoire, et les commérages n’avaient jamais été son fort. Elle voulait qu’on la laisse tranquille, et ne demandait jamais rien à personne. Ça lui allait comme ça, et le fait qu’Evah débarque pour péter son plomb lui plomba encore plus son moral. Dans peu de temps, elle allait livrer Isha à Logan pour un bon bout de temps, trahison qui lui coûtait une partie de son coeur. Et elle n’avait pas à subir des remarques sur comment Avalohn menait sa vie.

« .. Et tu as pensé au bébé ? Sérieusement ? Que toi tu acceptes de subir ça est une chose, mais comment tu pourrais vouloir imposer ça a un gosse. Ce type est un monstre, il n’y a qu’à voir dans quel état il te met… »

Skye plongea ses mains tatoués sur son visage, le frottant d’agacement. Elle s’en fichait, c’était son monstre, son problème. Elle se demanda intérieurement dans combien de temps elle allait commencer à s’énerver contre Evah, ce qui n’allait certainement pas tarder. La boule de nerf grimpait le long de sa gorge, et sa mauvaise langue allait se délier dans très peu de temps. Elle inspira, expira.

« Ne t’inquiètes pas, s’il y a un enfant, je t’aiderais à le faire passer, comme ça tu seras délivrée de ce tyran… »

La Bronxarde grogna en cognant ses paumes sur son bureau, se penchant sur son bureau pour planter ses yeux azurs dans ce de son amie. Un sourire mesquin se dessina sur son visage.

- Écoutes ma jolie, t’es mignonne de vouloir t’occuper de mon enfant, mais si t’en veux un pour toi tu écartes les cuisses et basta. J’te demande rien parce que c’est ma relation, et que là t’es entrain de me péter les couilles. Alors si tu veux pas qu’j’te casse les genoux, fermes là. Ok?

La rouquine fit une moue boudeuse, ne comprenant pas pourquoi son acte de gentillesse se transformait en règlement de compte. Avalohn tendit son index vers la porte.

- Alors maintenant tu dégages, tu prends la porte et je veux plus entendre parler de toi pendant quelques jours. C’est clair?

Evah s’exécuta après de longues secondes, lorsqu’Avalohn se leva pour la jeter elle-même de son infirmerie. On n’est jamais mieux servi que par soi-même, et la jeune femme en avait marre qu’on vienne lui dire quoi faire, qu’on donne son avis sur son ménage, qu’on essaie de lui ouvrir les yeux, qu’on la dissuade de rester avec cet homme.

Elle était une grande fille plutôt bornée qui ne changeait presque jamais d’idée. Elle aimait Robin au delà du possible, et allait tout faire pour qu’il puisse se ressaisir et redevenir le Isha qu’elle chérissait tant. Elle l’avait cassé après le massacre de William et Jack, et s’en donnait des baffes chaque matin tellement elle souffrait de sa débilité. Elle avait voulu le protéger mais elle avait échoué, encore.

La jeune femme soupira en reprenant son tri de médicament. Elle notait minutieusement les doses à prescrire en cas de maladie qu’elle pourrait rencontrer en hiver. Ces mois allaient être rude, et elle préférait s’étouffer dans le boulot pour ne pas trop penser au père de son enfant.

Parfois elle voulait que tout recommence comme avant lorsqu’ils s’étaient connus et tournés autour, qu’il lui ramène des cadeaux, qui lui claque simplement un baiser sur la joue avant de repartir au boulot. Désormais, il la traquait dans ses faits et gestes, l’emprisonnait dans une routine ou elle ne pouvait plus rien faire. Elle ramassait les sbires qu’il passait à tabac sans grande raison, elle passait son temps à les soigner et à regarder dans leur regard une pitié certaine. L’autre soir, elle avait entendu deux petits rats spéculer qu’il l’avait surement violer pour qu’elle reste aussi près de lui, qu’il devait détenir sa liberté, qu’Avalohn était une esclave sexuelle qui n’avait plus le choix que de rester.

Elle en avait pleurer des nuits.

On la sortait de ses pensées pendant qu’elle vérifiait son stock de seringue. Elle tourna la tête pour voir un Harvey blanc comme un linge, tremblant comme une feuille sur ses jambes, en pointant sa main dehors. Il bredouilla.

- Faut vraiment que je te réexplique pour la énième fois comment on met une capote? Parce que ça devient gênant.

Il secoua la tête en balbutiant, et Avalohn comprit que quelque chose n’allait pas. Elle fit quelques pas vers lui en lui prenant le visage entre le pouce et l’index, rapprochant ses yeux des siens.

- Harvey, qu’est-ce qu’il y a?

De grosses larmes de crocodile commençaient à tomber de son visage et rouler ses les doigts de la jeune fille.

- J… Je crois qu’il est mort.

Elle le regardait dans les yeux avec un calme qu’elle ne se connaissait pas. Son air était doux et rassurant, elle déposa ses paumes sur les épaules de l’adolescent en se mettant à sa hauteur.

- D’accord. Montres moi, je vais m’en occuper.

Instinctivement, le garçon lui saisit la main en la tirant de toutes ses forces, allant à une allure qui était trop rapide pour la jeune femme. Un bourdonnement incessant lui crevait les tympans, pendant qu’elle essayait de rester à la surface. Elle s’écroulait. Elle s’évaporait. Elle coulait.

Arrivé au garage, elle vit dans un recoin le corps inerte d’Isha. Elle prit une grande respiration en bousculant lentement Harvey. Ses pas se faisaient lourds sur le sol et beaucoup trop silencieux. Son coeur se transforma en pierre, la laissant sans aucune émotion. Elle s’accroupit devant ce corps qui ne respirait plus. Elle déposa son index et son majeur sur son cou, essayant de trouver un pouls. Mais il n’y en avait pas. Il n’y en avait presque plus. Elle passa ses mains tremblantes dans ses cheveux, remarquant que son corps était tout aussi froid que celui devant elle. Elle déposa ses mains sur le milieu de son torse, prenant appui sur ses genoux.


- Tu peux pas me laisser. Tu peux pas m’abandonner. T’as pas le droit. Tu peux pas me faire ça à moi. Pas après tout ce qu’on a vécu.

Elle commença un massage cardiaque beaucoup trop faible pour le torse de Robin. La panique s’insinuait par tout ses pores, ses yeux commençaient à rougir et elle poussa un long gémissement qu’elle laissa échapper. Elle força de plus en plus en se penchant, de tout son poids sur lui. Elle regarda son visage presque mort, le sang coulant de son nez. Il était raide et blême. Elle photographia ce moment qui restera gravé dans sa mémoire a tout jamais. Elle laissa échapper un hoquet de peur en se penchant sur ses lèvres glacials pour commencer une bouche à bouche. Elle répéta cette action plusieurs fois en essayant de le réanimer comme elle pouvait.

- Je t’interdis de mourir avant moi. Je te permets pas de me quitter comme ça. Je t’aime, je t’aime. Ne m’abandonne pas comme ils l’ont tous fait. Tu m’as fais une promesse de toujours veiller sur moi. Et c’est comme ça que tu tiens tes promesses? T’es qu’un lâche si tu fais ça. Tu peux pas m’esquiver. Je vais crever si tu meurs. Je peux pas. Je peux plus vivre sans toi. Tu m’entends?

Sur ses dernières paroles, elle asséna un violent coup de coude dans la cage thoracique de Robin et hurlant ses phrases qui lui arrachait les artères. Des larmes coulaient encore et encore, recouvrant le sol d’un amour inerte.
L'Arène
Isha CornwellL'Arène
Isha Cornwell
Carte d'identité
Occupation actuelle : Champion d'Arene
Messages : 5743
Points : 9437
Date d'inscription : 26/11/2016

La dose de trop Empty
MessageSujet: Re: La dose de trop   La dose de trop EmptyMar 21 Fév 2017 - 19:38
Je suis au garage du Vermont avec les mecs. Le pick up sur lequel je travaille est un vrai challenge mais Logan est patient. J’hésite et quand je lui demande si c’est bien ça, il me fait signe d’y aller. Trop sûr de moi je me retrouve couvert de cambouis pendant que les mecs se foutent de ma tronche. Logan fait un effort pour ne pas pouffer devant mon air surpris et piteux. Je me suis encore fait avoir par l’injecteur. Je fais semblant d’être boudeur et fâché, mais au fond, j’ai dû mal à ne pas rire de ma connerie aussi.

Je suis bien. Je ne suis plus seul. Je n’ai plus peur de voir mon vieux débarquer pour me foutre dessus et me ramener par la peau du cul à Jéricho. Je ne passe plus des nuits blanches à me dire que Logan va me foutre à la rue. Je ne tremble pas à chaque fois que j’entends une sirène de police.

« Gamin, quand t’auras fini ton soin de peau, y’a un van pour toi, un problème de batterie à vue de nez. »

Dolan, qui est un peu le papa de tout le monde, me dit ça avec un grand sourire. C’est la première fois que je vais faire ça tout seul. Je regarde Logan, qui me fait signe de la tête d’y aller. Il a confiance en moi. Je me sens le plus grand du monde.

Un des mecs qui vient de dehors me tapote l’épaule en me faisant un clin d’œil et en me disant que c'est mon jour de chance.

Je sors en m’essuyant comme je peux avec un chiffon et me demande où est le loup pour que les mecs me poussent à gérer ce van avec autant de malice. Un bizutage ?
Je prends les papiers du véhicule et mes outils.

Quand je vois le Van je me dis que c’est un truc kitchissime à souhait mais que ça va le faire, j’ai réparé pire avec Logan.

J’entends la voix de la conductrice derrière le van, visiblement elle est en retard pour une fête de famille un anniversaire à la con, mais elle est agacée d’être en panne dans un bled aussi paumé que Burlington.  

J’ouvre le capot et peste en voyant l’état général du véhicule. Pas besoin de tester la batterie, elle a juste rendu l’âme. Heureusement on en a en réserve pour ce modèle. Logan va être fier, en moins de 30 minutes ça va être régler cette histoire.

Et puis là, je vois la conductrice, des yeux bleus hypnotiques, des cheveux bruns qui encadrent un visage magnifique, des lèvres pleines avec une légère fossette qui se dessine, je ne sais pas avec qui elle est au téléphone, mais je hais cette personne d’avoir le droit à un sourire de cet ange.

Je remarque tout de suite ses tatouages qui ne font que la rendre encore plus unique et merveilleuse. Je ne peux qu’apprécier sa magnifique silhouette dans sa robe blanche. Comme un gros débile qui bave devant une femme inaccessible, je me cogne la tête dans le capot du van avec un barouf sonore. J'entends les gars qui sont en carreau a mater la scene se foutre de moi. Trop la honte. Elle se retourne et pose ses yeux sur moi.

Et la je ne sais même plus comment je m’appelle. J’échappe un de mes outils tellement j'ai les mains moites.

Je crois que je serais à poil devant une salle de classe je me sentirais moins con. L’inspection visiblement l’amuse, ça me détend. Je regarde rapidement les papiers du véhicule. Merde. Elle est plus vieille que moi. Putain, j’ose ou je n’ose pas ?

Non je ne peux pas ne pas oser. Jamais je n’ai regardé une fille comme elle, jamais je me suis posé autant de questions en quelques secondes ni me suis autant remis en question.

Qu’est ce que j’ai à perdre? Au fond de moi j’ai l’impression que ma vie entière est en jeu. J’ai l’impression que loin d’elle je ne pourrais plus vivre maintenant que mes yeux se sont posés sur elle.

Je me lance. Je lui explique que j’ai bien envie de lui dire qu’on a pas la batterie, qu’elle va être coincée au moins un mois, voir un an, dans cette ville de pouilleux, comme le dit, et que je me ferais un plaisir d’être son guide mais qu’en fait on a la pièce est disponible dans la réserve. Je lui ajoute un peu espiègle que vu l’état de son véhicule, à sa place, j’embarquerai un garagiste pour faire face au risque d'une nouvelle panne et qu'elle a du bol, je suis disponible.

C’est ridicule. Mais ça la fait rire. Je n’ai jamais entendu quelque chose de plus agréable que ce son. J’aime son rire. Je veux l’entendre encore et encore. Je veux l’entendre chaque jour de ma putain de vie. Et je veux qu’il soit pour moi, pour moi seul.

Elle se mord la lèvre. Elle hésite ?

Merde. J’ai mes chances ?  Je lui souris béatement.

Comment je suis arrivé dans son van qui roule avec la magnifique Avalohn au volant? J’ai eu le temps de prendre une douche et de me changer ? Logan et Dolan n'ont rien dit que je me barre avec elle ? Je ne devais pas rester dans le Vermont pour le juge des mineurs ?

Après tout je m’en fou, je suis à côté de cette superbe femme qui me parle de ses rêves, me fait marrer avec ses mimiques, s’arrête en pleine conversation, parce que la chanson qui passe à la radio est sa chanson, pour chanter à tue-tête. Je ne sais même pas où on va, mais avec elle, je suis prêt même aller voir ce fameux pays qu’est la France et bouffer des escargots.

Je fronce les sourcils en remarquant qu’elle a une chevalière à sa main identique à la mienne. En fait non, je n’ai plus la mienne. Quand je lui ai donnée ? Je me revois lui faire un serment en lui passant la bague aux doigts. Mais quand aurais-je pu faire ça ?

C’est moi où il fait froid tout à coup ?

Je regarde par la fenêtre et sursaute. La ville est en ruine, il y a des mecs moisis avec la bouche en sang qui sont en train de bouffer des gens. Avalohn n’a pas l’air choquée par ce qui se passe, elle a même l’air cool et continue à me parler normalement.
Je tique. Elle a du sang sur sa robe. J’ai mal, je me sens mal. Je regarde mes mains elles sont dégueulasses de sang. La lumière du jour cède brutalement la place à la nuit. On ne voit presque rien dehors. Mon ange n’est plus avec moi. Je ne l’ai pas vue sortir de la voiture. Quand je vais ouvrir la porte je sursaute. Mon vieux, avec les yeux blancs comme des œufs trop cuits se plaque sur la porte. Il a une partie du visage couvert de chairs pendouillantes et coagulées. Je vois un morceau de l’os de sa mâchoire et j’ai envie de gerber.

« Issshhhhaaaaaa…. Viiiiiennnnns voir papaaaaaaaaaaaa…. »

Je n’ai pas le temps de me refugier contre l’autre porte qu’une armée de visage putride et familier se colle contre le véhicule. Je vois ma mère, mes frères, Franklin, Brad, James… ma sœur… Jack, William avec leurs visages déchiquetés, les autres Bikers qui m’ont cueilli chez Dolan’s. Je commence à faire une crise de panique. L’air manque dans mes poumons, j’ai beau ouvrir la bouche, rien ne passe… Les morts bougent le van et font un raffut épouvantable alors que je suis en train de m’asphyxier.

J’entends une voix au loin. Je la reconnais cette voix. Je sais que je l'aime même si j'ai l'impression qu'elle est fâchée après moi.

« Je t’interdis de mourir avant moi. Je te permets pas de me quitter comme ça. Je t’aime, je t’aime. »

Je ne veux pas la quitter, je… j’aime cette femme, j’aime… MA Femme.

« Ne m’abandonne pas comme ils l’ont tous fait. Tu m’as fait une promesse de toujours veiller sur moi. Et c’est comme ça que tu tiens tes promesses ? »

Il y a de la tristesse de la panique, un ordre immédiat… ma promesse... oui je me souviens de ma promesse, je me souviens bien ce de moment heureux.  Non je veux pas l’abandonner.

« T’es qu’un lâche si tu fais ça. Tu peux pas m’esquiver. Je vais crever si tu meurs. Je peux pas. Je peux plus vivre sans toi. Tu m’entends? »

Je comprends sans comprendre, je ne suis pas dans ce van, ces morts ne sont pas là, ce ne sont que des fantômes de mon passé. Je n'ai jamais croisé ma louve dans de le Vermont autrement qu'en rêve.

J’ai une violente douleur qui m’envahit. Je crois avoir entendu l’os de ma cotte se brisé à nouveau mais ce n’est rien à cote de la brulure de mes poumons. J’ai l’impression d’être un poisson sorti de l’eau qui essaye vainement de respirer. Pourtant tout à coup, l’air passe comme si on avait ouvert les vannes d’un barrage. C’est presque trop. Je commence à tousser, je suis à moitié en train de suffoquer, la douleur m’arrache quasiment une larme dans mes yeux secs et rêches.

Je vois trouble et roule sur le côté. En essayant de maitriser la douleur de mes poumons.  Malgré tout, j’arrive à attraper une main, je sais intuitivement à qui est cette main, je la serre fort, je ne veux pas la lâcher. Jamais.

« Ava… oui… je … je t’entends…»

Une violente quinte de toux me faisant grimacer de douleur salue cet effort d’avoir essayé de parler.
InvitéInvité
Anonymous
Carte d'identité

La dose de trop Empty
MessageSujet: Re: La dose de trop   La dose de trop EmptyMar 21 Fév 2017 - 20:59
Puis d’un coup tout s’enchaîna. Isa roula sur le côté en toussant à s’en arracher les poumons. Il saisit la main de la jeune fille en la serrant très fort entre ses doigts. Avalohn se pencha sur lui en poussant un soupir de peine. Elle lâcha toute la frustration et la peur qui lui nouait la gorge. Il était revenu. Elle plaqua doucement ses lèvres sur sa joue en déposant son bras autour de ses épaules pour le maintenir sur le côté. Harvey essaya de s’approcher pour aider le jeune couple à se relever, mais elle se retourna en lui mettant un revers de la gauche, les yeux fous qu’on puisse toucher son mâle. Son mâle alpha. Elle montra les crocs avant de revenir sur son camé. Elle dégagea les cheveux de Robin qui collait sur son front.

« Ava… oui… je … je t’entends…»

Elle leva son visage vers le plafond, laissant des larmes s’échapper sur ses joues pâles. Elle articula un « merci » en déglutissant ses angoisses. Il était là, il était bien là. Mais il avait voulu l’abandonner. Alors pourquoi…?

Elle le releva doucement dans ses bras en déposant sa tête au creux de son bras, le regardant avec tendresse. Elle le regardait, tout contre elle, en déposant sa joue sur son front. Elle se balançait d’avant en arrière en essayant de ne pas le secouer ou le brusquer.

- Mon amour…

Elle essuya méticuleusement le sang qui coulait sur sa bouche pendant qu’il toussait contre elle. Il était bien là, en chair et en os. Il était contre elle à respirer, à soulever sa cage thoracique qui devait le faire souffrir le martyre. Mais elle l’avait fait revenir. Il l’avait écouté, entendu. Il était là.

- Tu peux pas me faire ça, tu sais. Je te l’interdis. Je t’interdis de crever en me laissant ici. Tu vas me tuer un jour… Il faut que tu te lèves, tu as besoin d’être soigné.

Elle prit son bras droit avec la plus grande des précaution, aboyant sur Harvey pour qu’il puisse venir l’aider. L’adolescent perturbé obéit sans broncher, saisissant son dessous de bras pour pouvoir le soulever. Avalohn se releva avec peine, le bourdonnement ne quittant pas ses tempes qui la faisaient souffrir. Elle le prit contre elle, puis en clopinant, se dirigea vers l’infirmerie.

- Je vais m’assoir dans la douche, tu n’as qu’à le déposer contre moi.

Elle laissa l’homme de sa vie au bras d’un garçon tremblant comme une feuille, pendant qu’elle ouvrit la douche de service pour les patients. Elle plaqua son dos contre le mur carrelée et écarta les jambes, tendant les bras pour récupérer Robin qui avait réellement l’air mal en point. Il n’arrêtait pas de tousser, l’oxygène lui brûlant les poumons. Elle cala son dos musclé contre sa poitrine, essayant de lui tenir la tête pour qu’il puisse respirer et ne pas tomber dans les vapes. Elle dégagea ses mèches brunes sur son visage, essuyant une suée froide qui secouait son corps.

Elle leva son bras pour allumer l’eau froide qui tomba sur les jeunes gens, Avalohn ravalant un sursaut désagréable. Ses vêtements commençaient à coller à sa peau tatouée. À cette douche se mêla des larmes encore plus salés qu’elle n’avait pu verser il y a quelques minutes. Elle renifla dans les oreilles d’Isha en se mordant les lèvres. Il avait voulu partir, il avait voulu la laisser dans ce merdier qu’elle supportait chaque jour. N’avait-il jamais compris? Qu’il était sa planche de salut, son dernier recours, son électrochoc? Elle avait pourtant essayé de lui donner tout son être, sa personne, son caractère, son corps, ses promesses, sa patience, son amour. Mais il fallait toujours qu’elle trébuche pour faire vaciller la frêle relation qu’elle avait construite et à laquelle elle tenait plus que tout.

Ils étaient en phase quoi qu’il ce passe, toujours en action, quand l’un bougeait l’autre se mettait en marche, c’était une action et une réaction, ils se comprenaient parfois en un seul regard ou se détestait sous un coup de nerf où ils étaient obligés de se hurler dessus. Lorsqu’ils étaient tout les deux ils pouvaient se parler pendant des heures sans jamais arrêter ce débit de parole, riant comme des enfants ou pensant comme de vieilles personnes. Ils pouvaient passer des heures à faire l’amour sans se lasser du corps de l’autre, de son odeur, de son visage, de ses yeux. Il la faisait se lever le matin pour qu’elle puisse lui permettre de se reposer dans ses bras le soir. Ils pouvaient être sur la même longueur d’onde comme à des milliers de kilomètres, deux aimants qui s’attirent ou se repoussent sans avoir réellement de raison particulière.

Dans sa jeunesse, Avalohn avait passé des heures sous l’eau froide, à calmer ses overdoses et ses délires. C’était le meilleur remède qu’elle pouvait offrir à Isha, pour ensuite pouvoir l’aliter et rester auprès de lui pendant plusieurs jours. Elle glissa ses doigts tatoués sur son visage avec une tendresse infinie, se penchant sur son oreille pour parler doucement.

- Ca va pas être agréable… Je vais prendre soin de toi, je suis là pour toi. Je te lâcherai pas, jamais.

Elle ouvrit de son index et son majeur la mâchoire d’Isha, les glissant au fond de sa gorge pour lui permettre de vomir et le libérer d’un poids qui lui entravait la poitrine.
L'Arène
Isha CornwellL'Arène
Isha Cornwell
Carte d'identité
Occupation actuelle : Champion d'Arene
Messages : 5743
Points : 9437
Date d'inscription : 26/11/2016

La dose de trop Empty
MessageSujet: Re: La dose de trop   La dose de trop EmptyMar 21 Fév 2017 - 21:59
Je suis comme une poupée de chiffon, c’est risible, je tiens à peine sur mes jambes, j’ai du mal a percuté ce qui m’entoure je me rends compte que ça faisait longtemps que je n’avais pas été aux commandes, mais je sentais bien que ce n’étais qu’un répit, que l’autre n’était pas loin, tapis dans l’ombre et que je n’avais pas la force de garder longtemps le dessus.

J’arrive à sourire en l’entendant dire mon amour, ça m’a manqué, je veux lui répondre mais à part tousser et manquer de me vautrer, je n’arrive à rien. Si seulement elle arrivait à lire dans ma tête, à comprendre ce que je n’arrive pas à lui dire.

Oh non je ne veux pas la tuer, je ne veux que la protéger, toujours et a jamais, même de moi s’il le faut… surtout de moi en fait. Je sursaute en croyant voir le cadavre de mon père dans les ombres qui passe devant mes yeux. Je me rends compte à quel point je me cramponne à sa main et que je me laisse entrainé avec confiance par cette voix qui m’a ramené des enfers.

J’ai dû mal à bien appréhender les choses mon cerveau a comme des ratés, comme si quelqu’un jouait avec la télécommande. Mais je me concentre sur cette main douce et chaude. Tout n’est qu’ombre sauf cette main et cette voix. Je ne suis pas sûr de comprendre ce qui se passe quand de l’eau froide me tombe dessus. Au moins je sais que je ne suis plus dans un bad trip.
C’est trop réel. Je sens le corps chaud de ma femme dans mon dos, sa respiration contre mes oreilles, tout son être m’apaise, elle est le baume sur mes blessures, cette guerrière qui n’arrête pas de me sauver alors que je lui fais tant de mal.

J’ai du mal à garder ma tête droite tant je me sens faible. Je la laisse me caler contre elle. J’ai presque envie de sourire en me souvenant de mon besoin de contrôle presque viscérale, de la voir se laisser aller avec moi et de me laisser prendre les choses en main. Mais là c’est en toute confiance que je m’abandonne entre les siennes. Elle ne saura jamais qu’elle est bien la seule personne au monde avec qui j’arrive à lâcher prise et la laisser faire ce qu’elle veut de moi. Une grande première, mais pas très agréable quand je sens ses doigts au fond de ma gorge déjà si irritée.

Je n’ai pas grand-chose à vomir et je ne sais pas si ça me fait du bien ni combien de temps cela dure. Mais au moins je suis près d’elle et quand sa s’arrête je me laisse aller à nouveau contre elle inquiet de mon poids contre elle.

J’ai encore du mal à parler mais je force les choses. J’ai tellement peur que l’autre ne revienne et de l’envie de cocaïne qui me tiraille avec des promesses de ne plus souffrir comme je douille actuellement.

J’arrive a trouvé la force malgré la douleur de légèreté me coller contre le mur pour la serrer dans mes bras. J'arrive a peine a lui murmurer un je t'aime dans la langue desn mangeurs d'escargot.

« Tues… tues pas le bébé à cause… à cause de moi… s’il te plait, fais pas ça… je… tu es ma famille… je .. ce bébé… »

Je n’arrive pas à articuler la suite, trop heureux de l’eau qui ruissèle sur mon visage et cache les larmes qui coulent en repensant au fait qu’elle veut se débarrasser de notre enfant s’il y en a un en route. Robin peut douter, mais je sais que si elle me donne ma chance je pourrais être un bon père, ou en tout cas essayer vraiment. Même la tête en vrac et pleine d’idées noires à cause de la drogue, j’ai cette certitude.
InvitéInvité
Anonymous
Carte d'identité

La dose de trop Empty
MessageSujet: Re: La dose de trop   La dose de trop EmptyMar 21 Fév 2017 - 23:10
« Tues… tues pas le bébé à cause… à cause de moi… s’il te plait, fais pas ça… je… tu es ma famille… je .. ce bébé… »

Oui, il l’avait dit. Une pulsion dans le coeur d’Avalohn lui permit de se laisser aller contre lui, alors que faible et tremblant, il la prenait dans ses bras. Tout au long de sa vie elle avait eu conscience de sa famille par Roméo. Il était le seul qui comptait réellement, pour qu’il elle pouvait se permettre de se faire du soucis, de débarquer chez lui à trois heures du matin totalement saoule avec une bouteille de Tequila, de l’emmener faire les boutiques même si il détestait ça, de le voir pleurer comme un petit garçon quand ça n’allait pas. Son alter ego était sa vie, et Robin venait d’ouvrir une porte dans son crâne, lui permettant de pouvoir imaginer une vie de famille hors normes. Oui, elle était sa famille et pouvait en être fier.

Elle se recula un peu en prenant doucement son visage embrumé par la drogue pour l’amener contre le sien, déposant son front contre le sien.

- Tu me feras une demande en mariage plus tard Robin. Maintenant je vais m’occuper de toi.

Elle le prit dans ses bras en le soulevant. Harvey arriva pour soutenir Avalohn lorsqu’elle tituba à cause du poids de Robin contre elle. Il était bien plus imposant que la jeune femme et plus grand, mais elle ne pouvait pas se résigner à laisser faire un adolescent. Isha était devenu sa responsabilité, sa moitié, son échappatoire. Et elle ne pouvait décemment pas laisser faire les autres le travail qu’elle devait accomplir pour lui.

L’adolescent l’aida à l’amener sur un des lits de l’infirmerie. Avalohn le déshabilla avec précaution, ses vêtements imbibés de vomi et d’eau froide, le calant sous le drap blanc du lit. Elle se pencha sur lui en déposant un baiser sur son front, regardant ses yeux aux pupilles dilatés. Il devait surement délirer, et la crise n’allait pas se finir de si tôt. Il transpirait, haletait, suffoquait, alors qu’elle le calmait avec ses mains douces, les déposant sur son visage pour marquer sa présence.

Après que Robin fut calmer et totalement inerte, elle prit quelques instruments pour lui faire un bilan complet. Une côte était fêlée de par son coup de grâce pour le réanimer, mais ce qui venait inquiéter le plus Avalohn, c’était le niveau d’alerte qui sonnait dans sa tête par rapport à sa consommation. Elle avait bien essayé de lui demander d’arrêter, de le faire arrêter, mais il l’envoyait bouler avec son regard froid, lui répondant que ce n’était pas les affaires d’une femme.

Les heures qui suivirent l’overdose, les symptômes étaient de plus en plus visibles. Il hallucinait, délirait, son rythme cardiaque diminuait et augmentait sans raison apparente. Parfois il se tétanisait, se raidissait pour convulser quelques instants pour mieux retomber dans une torpeur. Elle ne lâcha pas sa main, l’obligeant à mordre un bout de sangle pour ne pas qu’il se casse la mâchoire en serrant les dents, lui déposait de force les épaules sur le matelas pour ne pas qu’il essaye de tuer des fantômes, appliquait un gant froid sur le front pour faire baisser sa fièvre. Elle vérifia pendant deux jours son état de conscience, lui demandant son prénom et son nom, sa date et son lieu de naissance. Tant qu’il ne faisait pas un infarctus, d’anévrisme ou d’arrêt cardiovasculaires, il pouvait s’en sortir sans trop de séquelle.

Elle était obligé de lui donner des anti-douleurs par petites doses, pour ne pas que son corps devienne son ennemi et le détruise de l’intérieur. Lorsqu’elle lui donnait, il semblait s’apaiser et s’enfoncer dans un doux nuage.

Elle avait mal au coeur de voir que sa présence ne changeait pas grand chose à son état. Elle était restée pourtant jour et nuit, s’obligeant à se réveiller toutes les heures en sursaut pour voir si il était bien vivant. Elle avait commencé à lui faire la lecture du Jules Vernes qu’il lui avait ramené, faisant une traduction en anglais pour qu’il puisse comprendre dans son lointain état second. Parfois elle s’allongeait à côté de lui pour pleurer un bon coup lui murmurant qu’il ne pouvait plus continuer de cette manière, à vouloir la laisser et à souffrir seul dans son coin. Elle savait bien que quand il serait en pleine forme et prêt à encaisser elle pèterait son plomb pour qu’il comprenne qu’elle n’était pas simplement un incubateur. Qu’elle avait eu peur. Qu’elle tenait à lui. Elle déposait quelque fois sa main calleuse et beaucoup trop glaciale sur son bas ventre pour lui faire comprendre qu’ils étaient là. Pour lui. Qu’ils ne partiraient pas.

Elle était entrain de ranger son armoire et de plier les bandages quand un gémissement lui fit tourner la tête vers le lit de son patient. Elle jeta un regard vers Robin qui se réveillait, plus conscient qu’il ne l’était il y a quelques heures. Elle se tut pendant de longues minutes en continuant son travail avec un grand soin avant d’aller près du lit et se pencher sur Robin pour poser sa main sur son front.

Il était moins chaud. Elle lui sourit tristement en grimpant sur le lit, se mettant à califourchon sur son bassin, les deux mains posées aux côtés de son visage, le surplombant, n’appuyant pas sur son corps pour ne pas qu’il souffre encore plus. Elle avait besoin de cette présence masculine. C’était vital. Elle toisa le regard sombre et fatigué de Robin quelques temps avant de soupirer.

- Comment tu te sens? Tu as besoin d’eau, ou de quelque chose à manger? Dis moi et je le ferais.
L'Arène
Isha CornwellL'Arène
Isha Cornwell
Carte d'identité
Occupation actuelle : Champion d'Arene
Messages : 5743
Points : 9437
Date d'inscription : 26/11/2016

La dose de trop Empty
MessageSujet: Re: La dose de trop   La dose de trop EmptyMer 22 Fév 2017 - 13:34
Je n’ai aucune idée depuis quand j’ai pris le sachet. Les minutes semblent des heures et les heures peuvent être des secondes. Je suis assailli par mes cauchemars. Mon vieux dans ses pires crises, ma sœur qu’on arrache de la maison parce qu’il l’a perdue aux jeux, le gang avec son lot d’atrocités, les familles d’accueils qui sont des mouroirs a gosses et empochent de la thune pour juste redistribuer des coups d’lattes, les centres de délinquants, sans pitié pour les faibles, les assistantes sociales, pressées de se débarrasser de moi, revanchardes à mes provocations qui m’expédient dans d’autres mouroirs pire encore où je refuse de crever pour leurs beaux yeux…

Je vois les rares personnes qui comptent crever, avec un réalisme épouvantable. Billie, ma cousine dont la séparation été le coup d’envoi de ma descente aux enfers, la petite Eulalie dont la mort m’avait obsédé et donné l’énergie de toujours la chercher, Logan qui est le seul qui a pris le temps de me tendre la main même quand j’étais enragé à l'époque, Bruce qui mine, de rien, m’a offert un toit, Harvey dont je me sens responsable comme si j’étais son frère et surtout ma précieuse femme que j’assassine à petit feu parce que je suis trop faible.

Dans mes moments de lucidité, la sentir contre moi m’apaise et me rassure. Je la serre dans ses bras. Je réponds comme je peux à ses questions. Je suis  tantôt Robin, tantôt Isha Cornwell, parfois Carter, je m’embrouille. J’ai clairement un problème de ce côté-là, surtout avec Robin qui revient sacrement à la charge.

Le manque de drogue le rend plus fort a mesure que ma volonté s’amenuise. Sans l’envie d’être un peu plus avec Avalohn, j’aurais déjà jeté l’éponge.

Je suis né le 26 décembre mais j’arrive à taire l’année. Ma genitrice a accouché dans un bus à Jéricho, mon vieux était en taule et ma mère était trop défoncée pour comprendre que j’arrivais, ma sœur à gérer comme elle a pu mais a 10 ans, a part prendre le bus pour aller à l'hopital….

Je crois que plusieurs fois j'ai supplié Avalhon de rester avec moi, de ne pas m’abandonner. L’abandon, plutôt fuir que d’être abandonné, ma politique de vie. Mais pourtant je me suis fait avoir. Logan est parti. Merde ? J’appelé Logan ? Je lui en veux d’être parti, je n’ai pas encore évacué ça ? C’est moi qui aie fait le con, pas lui. C’est de ma faute si j’ai dû faire la pute pendant des semaines. Je voudrais qu’il soit là. J'ai beau dire que je le hais dans le chaos, je sais bien qui je pense quand j’appelle mon père. Ce n’est pas le vieux Cornwell avec ses jeux sadiques, ni Bruce, mais c’est bien à Logan qui a toujours assuré pour me sauver les miches quand ça partait en vrille.

Je veux voir ma petite sœur. Dans ma confusion parfois elle est là à essayer de piquer mes outils pour que je lui courre après. Je me vois presque à faire semblant de courir au ralenti derrière pour entendre ses cris suraigues d’excitation et ses fous rires.

Il y a aussi Billie qui vient me rendre visite, ma cousine qui a plus le profil d’un frère quand il s’agit de faire les 400 coups avec moi et les autres frangins.

Mais il y a surtout la voix de ma femme qui chasse les fantômes, me berce, m’emmène vers son drôle de pays. Je ne crois pas que jamais personne ne m’avais fait la lecture auparavant. D’ailleurs je ne suis même pas sûr d’avoir jamais lu un bouquin sans dessin en entier. Pour être honnête je ne comprends rien à son histoire, je ne suis pas en état, mais seule la voix de ma louve compte. Son odeur et sa présence sont des ancres dans la tempête que j’affronte.  

Malgré tout la douleur, pas celle de ma cote, non, mais celle qui manque qui arrive petit à petit m’oblige à reprendre le bras de fer avec  Robin. Je sais que dans pas longtemps ça sera pire.

« Comment tu te sens? Tu as besoin d’eau, ou de quelque chose à manger? Dis moi et je le ferais. »

Je la regarde, j’essaye de lui sourire et de me redresser un peu. Je suis là avec elle. Et c’est déjà un tel réconfort.

« Des pancakes au chocolat… je … j’aime les pancakes au chocolat. »

C’est un des seuls plats que Logan ne foirait pas vraiment, si tant est qu’on oubliait qu’à la base il essayait de faire des crêpes et que c’était toujours trop épais. Mais c’est pas grave, quand mon sevrage avait été fini à l’époque, c’est le premier truc que j’ai pu manger et la première fois qu’on me faisait de la cuisine, alors c’est resté mon plat préféré, le machin qu’on veut manger quand ça va pas ou que j’arrivais à faire à Logan quand lui n’allait pas.

Mais ce n'était pas de ca que j'avais le plus envie. Je voulais etre pres d'elle, lui parler, avoir un sourire, rien qu'a moi.


« Ava… oublie les pancakes… je … reste près de moi s’il te plait, je… je ne sais pas combien de temps je vais rester… »


J’ai du mal à trouver  le mot juste pour définir ce qui m’arrive en ce moment.

« … lucide. Dans pas longtemps je vais me remettre le nez dans la poudre et t’y pourras rien. Alors s’il te plait, restes le temps que je peux être moi, racontes-moi encore notre maison avec le citronnier, nos chiens qui courent partout, le feu dans la cheminé, les vieux fauteils deparaillés et nos enfants qui jouent dans le jardin… »
InvitéInvité
Anonymous
Carte d'identité

La dose de trop Empty
MessageSujet: Re: La dose de trop   La dose de trop EmptyMer 22 Fév 2017 - 23:02
« Des pancakes au chocolat… je … j’aime les pancakes au chocolat. »

Avalohn lui sourit tendrement en voyant ses yeux faibles la scruter, et de sa voix d’enfant demander un plat pour le réconforter. Elle le trouvait réellement craquant malgré le contexte de son overdose. Comme un petit, il essayait de se débattre dans ses draps pour éviter le sommeil, pour rester éveiller et conscient. Elle l’imaginait engloutir des tonnes de pancakes avec du chocolat fondu et un peu d’orange. Elle déposa un baiser sur sa joue pour le rassurer, pour lui dire qu’elle était bien là, qu’elle l’écoutait. Mais pour les douceurs culinaires, elle ne savait pas vraiment comment se procurer ce qu’il lui demandait. Mais elle aurait décroché les astres juste pour qu’il lui mette la main aux fesses. Elle eut un pincement au coeur en pensant à Ethan, qui lui aussi était fou de cette recette et pouvait en manger matin, midi et soir.

« Ava… oublie les pancakes… je … reste près de moi s’il te plait, je… je ne sais pas combien de temps je vais rester… »

Skye frissonna à l’idée qu’il termine sa phrase par « vivant ». Si il voulait mourir, encore une fois, elle ne le supporterait pas.

« … lucide. Dans pas longtemps je vais me remettre le nez dans la poudre et t’y pourras rien. Alors s’il te plait, restes le temps que je peux être moi, racontes-moi encore notre maison avec le citronnier, nos chiens qui courent partout, le feu dans la cheminé, les vieux fauteils deparaillés et nos enfants qui jouent dans le jardin… »

Elle soupira un peu d’aise, avant de lever la couverture qui le couvrait pour se faufiler dans son lit. Elle souleva un peu le torse d’Isha pour pouvoir se glisser derrière lui, sa tête au niveau de son épaule droite, passant ses bras autour de ses clavicules pour le serrer contre sa poitrine.

- Pour les pancakes ça vas être compliqué et il faudrait que tu me laisses deux-trois jours pour trouver ce qu’il faut pour… Je ne suis pas sûre que tu me laisses partir, et de toute façon je ne pars pas.

Elle déposa ses lèvres pulpeuses sur sa tempe en essayant de calmer sa respiration en caressant sa peau matte et froide. Elle passa contre son collier qui était autour de son cou, promesse qu’un jour elle et lui seraient liés pour la vie.

- Je vais te parler de notre futur alors. Dans ce grand chalet en bois qui sentirait toujours le feu de cheminée et le citron. J’ai toujours rêvé d’avoir une véranda avec une vue sur jardin. Chaque matin je pourrais m’y installer pour boire mon café et fumer ma cigarette, admirant le monde qui s’éveille devant moi.

Elle murmurait à son oreiller en essayant discrètement de lui faire un bilan de ses sens cognitifs. Elle claquait des doigts à droite et à gauche de ses oreilles pour provoquer une réaction désagréable pour Robin.

- Je compte bien sur toi pour me faire l’amour partout et tout le temps, sans arrêt. Dans notre maison. Mais je ne sais pas si je pourrais être une bonne mère. Bien sur que je vais aimer nos enfants comme ce n’est pas permis, mais j’ai peur d’être comme ma mère. Bon, c’était une belle pute… Une réelle belle pute.

Elle serra les dents en se rappelant de la Mère Inverness, qui n’avait jamais daigné lui donner une caresse sur la joue ou qui oubliait de lui donner à manger des jours entiers. Skye avait eu l’habitude de la regarder se droguer, se faire prendre sur le divan par des inconnus ou faire subir une énième humiliation à son jumeau. Elle ne voulait pas être comme cette sale truie. Mais elle ne savait pas comment faire pour devenir la « bonne mère ». Elle n’en avait pas le profil avec ses tatouages, son accent du Bronx, son langage beaucoup trop vulgaire… Elle voulait des enfants d’Isha, c’était un réel projet parce qu’elle voulait faire sa vie avec lui. Elle inspira en donnant des caresses sur le torse de Robin qui respirait beaucoup trop vite.

- Toi qui adore les chiens on en aura au moins deux en plus de Lobos, et on passera notre temps à leur courir après. Et… Je voudrais une balançoire à notre citronnier en plus du hamac. Je pourrais avoir une ferme aussi, avec mes animaux, ça m’occuperait.

Elle descendait ses doigts tatoués au niveau de ses abdos.

- Et je prendrais soin de toi. À te réveiller chaque matin par un sourire et un baiser. Qu’on commence la journée par du sexe tendre. Qu’on prenne de grand bain pendant des heures, qu’on se batte avec de la farine dès qu’on fera la cuisine, que tu m’engueules parce que je viens t’embêter dans ton boulot. Je ferais attention de toujours t’aimer et t’écouter même si parfois tu me sors par les yeux et que j’aimerais te rouler dessus.

Elle laissa échapper un petit rire.

- Si je ne suis pas assez importante pour que tu arrêtes la drogue, fais moi au moins confiance sur le fait que je nous réserve un avenir meilleur où je veillerais toujours sur toi.
L'Arène
Isha CornwellL'Arène
Isha Cornwell
Carte d'identité
Occupation actuelle : Champion d'Arene
Messages : 5743
Points : 9437
Date d'inscription : 26/11/2016

La dose de trop Empty
MessageSujet: Re: La dose de trop   La dose de trop EmptyJeu 23 Fév 2017 - 18:41
Je l’écoute et je souris comme je n’ai jamais autant souri en étant transporter dans ce rêve fou et par ces geste doux. Je la voix cette maison, je l’imagine tellement, avec les grandes baies vitrées qui donnent sur une forêt au loin, une balancelle ou on pourra rester l’un contre l’autre à regarder le soleil disparaitre à l’horizon, un grand canapé moelleux, plein de coussins dépareillés où on restera des heures à refaire le monde et a chahuter comme des gosses avant de finir avachis l’un sur l’autre a s’embrasser comme deux ado énamourés lors de leur premier flirt. Oui je la veux cette maison, je la veux cette vie à deux qui sera la base d’une vraie famille heureuse, aimante, bienveillante.

Un citronnier trônera dans notre jardin comme son symbole à elle. On aurait un grand garage pour ma moto avec tout mon foutoir de bricolage. Et… nos enfants, que l’on couvrira d’affection et d’amour, qu’on étouffe a force de vouloir leur apporter ce qui nous a tant manqué. Moi qui essayerait de faire un papa sévère et bourru comme Logan avec Eulalie mais qui me ferait mener par le bout du nez par nos « minis nous ». Elle qui partagerait leur fous rires et leur douce complicité.  

J’aime ce rêve. Mais je me raidi en sueur en voyant cette même maison dévastée par des morts vivants, le garage envahi de pillard, le citronnier mort, nos enfants perdus, nos chiens dévorés…

Mon cœur me fait mal. Non, tout mon corps me fait mal. J’ai l’impression que l’on coule de la lave brulante dans mes os alors que l’on me plonge dans de l’eau glacée. Je m’avachis une minute pour essayer de maitriser les tremblements. Je connais suffisamment cette sensation pour savoir que ce n’est que le bruit avant le tonnerre qui va s’abattre pour sur moi.

Mais j’essaye de me ressaisir, c’est peut être nos derniers moment ensemble, vraiment ensemble. J’ai tellement de chose à lui dire, et me concentrer avec ce qui commence à me vriller le corps et à me commander d’aller chercher un sachet immédiatement pour que tout s’arrête.

Je ne peux pas la laisser penser que je ne l’aime pas assez pour ne pas vouloir décrocher, que je ne me rends pas compte qu’au lieu de lui offrir son cocon douillet, je le fait vivre dans une vieille usine laide et froide.

« Ava… je… je t’aime, plus que tout, et je voudrais te dire que cet amour est suffisant pour permettre de tout lâcher, mais, tu sais très bien ce qui m’attend. La volonté ne servira plus à grand-chose quand je serais trop en manque. Dans quelques heures je ferais n’importe quoi pour que ça s’arrête… et… »


Je lui lance un triste sourire.

« … je ne pense pas que tu sois de taille à me maitriser. »

J’ai honte. J’ai fait n’importe quoi. Je ne pensais pas replonger aussi vite, dérailler autant après tous les efforts que j’ai fait avec Logan pour m’en sortir… j’en chialerais presque. Mais il ne faut pas se voiler la face, par rapport à la dernière fois, je sais ce qui m’attend, et ça me donne encore moins envie de revivre ça. Je ne survivrais pas à un deuxième sevrage. Mon corps ne tiendra pas, moi non plus…

Je l’attire contre moi et lui caresse le visage tout en me noyant dans ses yeux. Je souffre terriblement de l’avoir déçue, de la perdre d’une certaine façon, d’être un poids pour elle alors que c’est moi qui devrait veiller sur ma princesse.

« Merci… merci d’être là pour moi, merci de rester malgré l’épave que je suis….je... on a un peu de temps, demandes moi n'importes quoi, n’importe quoi je pourrais faire pour toi... »
InvitéInvité
Anonymous
Carte d'identité

La dose de trop Empty
MessageSujet: Re: La dose de trop   La dose de trop EmptySam 25 Fév 2017 - 13:19
Isha se relevait en sueur, alors qu’Avalohn finissait de lui décrire cette maison de paradis qu’elle a toujours voulu, même étant petite. Elle se redressait sur ses coudes pour l’observer. Ce qu’elle voyait là, cette crise d’overdose, elle l’avait vécu. Elle ne pouvait que compatir mais aussi le détester. Elle se savait bien plus âgé que lui, et le chemin vers la guérison était compliquée. Même sorti de son CEF, c’est pendant une année, revenu dans son New-York dévastateur avec Ethan, que son réel sevrage avait commencé. Elle revoyait des quartiers et des squats où elle allait, devait ignorer les gens avec qui elle se shootait chaque soir. Elle soupirait en posant sa main dans son dos, le caressant pour le rassurer. Il s’avachit encore une fois contre elle, tremblant et froid.

« Ava… je… je t’aime, plus que tout, et je voudrais te dire que cet amour est suffisant pour permettre de tout lâcher, mais, tu sais très bien ce qui m’attend. La volonté ne servira plus à grand-chose quand je serais trop en manque. Dans quelques heures je ferais n’importe quoi pour que ça s’arrête… et… »

Elle caressa le visage de Robin avec son pouce pendant qu’un sourire triste lui barrait le visage.

« … je ne pense pas que tu sois de taille à me maitriser. »

Elle baissa les yeux pour se canaliser. La colère lui prit la mâchoire. Il savait qu’elle n’était pas en sucre, que c’était un roc, qu’elle avait une force d’encaisser, encore et encore, pour se relever fière et dominatrice. Il n’était pas le premier à lui dire. Elle avait tant prouvé au monde qu’elle méritait le respect et la dignité. Pourtant, pour lui, elle n’était juste pas capable de pouvoir s’occuper de soi même et de lui. À ses yeux elle n’était pas assez forte. À ses yeux, elle n’était que sa femme. Elle était désolée d’apprendre qu’il ne voyait pas non plus un soutien, une amie, une confidente, un tout.

« Merci… merci d’être là pour moi, merci de rester malgré l’épave que je suis….je... on a un peu de temps, demandes moi n'importes quoi, n’importe quoi je pourrais faire pour toi... »[/quote]

Elle lui lança un regard hautain en calant sa langue dans ses molaires du fond, en opinant du chef ironiquement. Si il n’était pas passé par la case « mort imminente » elle lui aurait foutu la tête dans le mur ou dans un sceau d’eau froide en lui répétant qu’elle était du Bronx, qu’elle avait montré au monde entier qu’elle avait la force d’une armée.

- Ouais, c’est ça. Et tu vas me dire que je porte des rubans dans les ch’veux et que je suis une bonne cuisinière? Putain. Pas de taille à te maîtriser? Mais tu t’adresses à qui là?

Elle fit un geste avec sa main un peu agressif se montrant d’abord pour ensuite l’accuser de ce qu’il venait de dire. Il n’était pas en état d’entendre une énième colère, mais ça faisait bien longtemps qu’elle ne l’avait pas fait. Elle venait de passer des heures éveillé à lui tenir la main, s’occuper qu’il s’endorme tranquillement avec une dose respectable d’anti-douleurs, lui éponger le corps lorsqu’il brûlait de fièvre, essayer de gérer ses sbires beaucoup trop curieux. Et elle n’était pas de taille?

Elle se retira vivement de cette étreinte les yeux en feu et la gorge brûlante de mots qu’elle essayait de contenir. Elle planta ses ongles dans ses paumes en posant ses pieds à terre, les artères tremblantes d’un ouragan de rage.

- Une épave? Mais putain, tu te vois dans un miroir parfois? Ouais, t’es une épave que j’ai essayé de retaper comme je pouvais parce que tu m’as fais comprendre que j’avais la solution à tes problèmes, qu’on était assez mature pour pouvoir se rendre compte qu’on pouvait tout surmonter, mais à mon avis non. Ton petit manège de pouvoir tu le vois? Tu veux quoi, que je devienne une reine tyrannique? Parce que c’que tu me fais vivre à longueur de journée, d’être sur mon dos à toujours contrôler mes faits et gestes, de devoir taper ceux qui me regardent de travers ou m’imposer un couvre-feu. C’est pas une vie, tu m’as offert mieux, et t’es entrain de tout détruire à cause de ton problème de drogue.

Elle se tira les cheveux en se levant, grognant d’énervement en se dirigeant vers son armoire, les crocs sérrés.

- Tu le vois où ton temps au fait? On n’en a pas, pas dans ce monde. Et je dois être tellement insupportable que tu es obligé faire une overdose pour pouvoir que ça passe mieux. Je t’ai donné mon corps, ma tête, et voir même la seule partie de mon âme qui était encore potable, et tu me renvois à la gueule la gamine que j’étais à seize ans. « Pas de taille ». Je t’emmerde Robin, toi et tes idées à la con. Ne compte pas sur moi pour être ta petite copine camée. Je vaux plus que ça, je vaux mieux que ça. Je le sais, tu le sais, nous le savons tout les deux.

Elle prit sa boite d’anti-douleur en se retournant, tapant du pied.

- Tu veux que je sois ta femme? Comportes toi comme un mari, un père et un homme.

Elle revenait vers lui en se penchant sur son lit, lui donnant trois petites pilules dans sa paume.

- Et t’as intérêt à le vouloir réellement, parce que je mérite la première place du podium et tu viens avec moi. T’as pas le choix.
L'Arène
Isha CornwellL'Arène
Isha Cornwell
Carte d'identité
Occupation actuelle : Champion d'Arene
Messages : 5743
Points : 9437
Date d'inscription : 26/11/2016

La dose de trop Empty
MessageSujet: Re: La dose de trop   La dose de trop EmptyLun 27 Fév 2017 - 14:49
Je ne comprends pas exactement ce qu’elle me dit. Les brumes ne sont pas loin, mais, même si j’aurais aimé partager un moment tendre, pouvoir laisser quelques choses de moi qui risque de disparaitre à jamais, voir l’ouragan Skye se déchainer me rassure.
Non, ce n’est pas une fragile princesse comme on en voyait dans les dessins animés d'Eulalie, c’est ma princesse, celle qui ne recule pas, celle qui se battra sans s’incliner, sans baisser la tête, quelques soit la menace.

Je ne peux m’empêcher d’avoir un sourire amère, je la préfère en colère que triste et tremblante, et puis… même si un jour je ne suis plus là, je sais qu’elle ne baissera pas les bras, qu’elle encaissera, serrera les dents et repartira au combat pour survivre.

Comment est-ce possible d’avoir attendu l’apocalypse pour croiser cette femme? Comment ai-je seulement pu survivre avant que nos chemins se croisent? Je me noie dans son regard où brule une tempête de colère après moi.

Je l’ai blessée dans son orgueil. Même si ses mots n’ont pas tous un sens pour moi, notre lien, cette forme d’empathie implicite qui s’est tissée naturellement, fait que j’ai une petite idée des raisons de sa fureur et qu'elle me blesse plus qu'elle le devrait. J’ai vraiment honte. Mais cela ne change pas le problème.

Même si elle veut prendre le risque de me tenir loin de la drogue seule, le peu que je me souvienne des difficultés qu’avaient eu Logan pour me maitriser physiquement dans mes crises de manque ne me rassure pas. Je pourrais lui faire du mal, à elle, au bébé… Je sais que je vais me retrouver plongé dans un état bestial et que je ferais n’importe quoi pour avoir ma dose. Un type au fond d’une piscine ne train de se noyer ne réfléchit plus, c’est le corps qui prend le dessus, l’instinct de la mort imminente qui pousse à faire n’importe quoi pour cette précieuse goulée d’air salvatrice. Je serais bientôt ce type, celui qu'un maître nageur doit assommé pour le ramener sur la rive sans risquer d'être entrainé lui même.

« Tu veux que je sois ta femme? Comportes-toi comme un mari, un père et un homme. Et t’as intérêt à le vouloir réellement, parce que je mérite la première place du podium et tu viens avec moi. T’as pas le choix. »

Oh que oui elle la mérite. Je donnerais cher pour pouvoir lui dire les mots qu’elle veut entendre, lui faire les promesses qui pourraient la rassurer. Mais je ne veux pas lui mentir, ni aujourd’hui, ni jamais.

J’attrape doucement sa main lorsqu’elle me donne les pilules. Je suis étonné par ma faiblesse. Mais je ne me laisse pas abuser, quand la sensation de manque viendra m’aiguillonner le cerveau, je trouverais des ressources pour aller prendre la dose auxquelles je n’ai pas encore accès.  

Je pose mes lèvres sèches sur sa petite main tatouée si douce, si fine, sans prendre les médicaments qu’elle contenait. Je ne veux pas gâcher des ressources en me doutant bien de la finalité des évènements.

Je regarde quelques seconde la chevalière, celles des Cornwell. Cette bague qui m’avait paru merveilleuse lorsque mes frères et moi l’avions volée, semble maintenant grossière aux doigts de ma magnifique femme. Mais pourtant, j’ai la conviction qu’elle a bien sa place à cette main, faute de pouvoir lui offrir des pierres précieuses, je lui ai laissé un bijou qui avait un sens pour moi.

« Avalohn… je t’aime, plus que n’importe qui ou n’importe quoi, je vais faire au mieux pour me battre pour toi, mais… je ne veux pas te mentir, ni te faire de fausse promesse… je vais essayer de me sevrer en diminuant les doses, je vais faire mon possible pour garder la place que tu voudras bien me donner à tes cotés. Je… je vais trouver une solution. »

Ma voix a un accent désespéré qui me fait peur. On croirait que je parle de Jack et William. Rien que de penser à eux, je me sens frémir et vaciller dans ma propre tête.
Contenu sponsorisé
Carte d'identité

La dose de trop Empty
MessageSujet: Re: La dose de trop   La dose de trop Empty

 La dose de trop
In Your Flesh :: Last pub before the end of the world :: Archives :: RPs

Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum

Vous allez poster avec

Outils de modération