Bon, vu les temps qui courent, je me dis que je devrais tout de même laisser une trace de mon passage, tout autour de moi, je vois des gens tomber. La question que l'ont est en droit de se poser avec une apocalypse, c'est « Est ce que je serais toujours debout demain matin ? ». Et de ce fait, j'ai ramassé ce qu'il semblait être l'ancien journal d'un gosse de la maison dans la quelle j'ai élu domicile pour la nuit. Enfin, je vais commencer par me présenter avant de déblatérer sur ma vie, je pense que c'est le mieux à faire. De ce fait, je suis Matthew Ross. Au moment ou j'écris tout ça, j'ai vingt cinq ans. Je suis né un vingt et un décembre à Détroit. Je suis né de l'union d'un père avocat et d'une mère chirurgienne. 
Autant dire que j'ai toujours eu une vie simple, j'étais bien loti. J'ai commencé très tôt le sport qui m'est si chère. Le Hockey sur glace. D'aussi loin que je me souvienne, je devais avoir dans les six ans la première fois que je suis monté sur patins. De ce jour, je n'ai plus quitté la glace. Je me souviens, à un certains moment je voulais même habiter dans la patinoire en elle même pour ne jamais rater un entraînement. 

J'ai grandi dans une famille aimante et aisée. J'avais tout ce qui pouvait se faire de mieux pour moi. En grandissant, mon seul but était de rejoindre l'équipe de Hockey de Détroit. Un objectif élevé, mais après tout, quand on veut quelque chose, on l'obtient. Si vous voulez quelque chose, alors battez vous pour cela. Ne patientez pas que les choses arrivent. Prenez de l'avance, devancez toujours le destin. Mon père n'était pas vraiment d'accord avec mon plan de carrière. Pour lui, le sport devait rester le sport et non pas un réel emploi. Ma mère, c'était tout l'inverse. C'est elle qui me poussait à faire ce que je voulais, à atteindre mes objectifs. C'était certes des objectifs élevés, mais je la remercie de m'y avoir poussé. J'ai quand même suivi une scolarité normale. En même temps, je poursuivais mes entraînements de Hockey. En toute modestie, j'étais devenu le meilleur du groupe. Je passais tellement de temps à essayer de supprimer les défauts de mes techniques que je suis vite monté dans l'équipe principale de Détroit. J'ai pu y entrer à la fin de mes études. Un ancien de l'équipe à vu sa jambe voler au contact de la roue d'un poids lourd. C'est « grâce » à ce poids lourd que j'ai eu ma place. Les championnats approchaient, et Détroit manquait d'un défenseur gauche. J'ai donc pris le poste. C'était la première fois que je jouais dans une équipe aussi grosse. Mais je savais que je n'allais pas avoir d'autres chances pour entrer en NHL. J'ai tout donné durant ce match. Nous avons gagné. 

Les jours sont passés. J'ai continué à évoluer aux cotés de l'équipe. Nous sommes restés invaincus aux championnats durant toute la période ou j'ai signé mon contrat. Tout allait pour le mieux dans ma vie. Mais c'est toujours lorsque tout va pour le mieux que vous vous cassez mieux la gueule. Un jour vous sortez avec les gars de votre équipe, le lendemain vous apprenez aux infos que tout s’effondre dans le monde. Les morts se sont relevés. Et putain ils ont pas l'air content ces fumiers. J'ai tenté de reprendre contact avec ma famille. En vain. Les communications furent coupées très rapidement. Il fallait que je rejoigne mes parents. La ville était complètement bouchée. Certains essayaient de fuir le plus vite possible. Je me souviens que ce jour la j'ai couru le plus vite possible dans les rues. J'ai du laissé mon SUV chez moi. Slalomant entre tous j'ai bien mis une heure à rejoindre l'appartement de famille. Quand je suis arrivé, c'était trop tard. Ils avaient déjà mis les voiles. Je suis resté sur place sans bouger durant dix bonnes minutes. J'étais en train de réaliser que je ne verrais plus ma famille. Et même aujourd'hui, je ne sais toujours pas ou ils peuvent être, je ne sais même pas si ils sont encore vivants, ou si ils errent comme des marcheurs dans les rues de la ville. 

J'ai tenté de survivre du mieux que j'ai pu. J'ai essayé de me débrouiller toujours tout seul. Seulement, voyager seul par temps d'apocalypse n'est pas une chose aisée. Le bon point d'avoir un SUV comme le mien c'est que je peux y dormir. C'est pas vraiment ce qui ce fait de mieux niveau confort, mais au moins je suis protégé du vent et de la pluie. 
Les premiers mois furent les plus difficiles. Les gens étaient paniqués, tétanisés. Pour tout dire, je ne sais pas ce que je faisais. Et je ne le sais toujours pas. J'avance au jour le jour en me disant qu'un jour peut être je vais savoir dans quelle direction aller, comment me sortir de ce merdier. Sur ma route de survivant j'ai pu y rencontrer des gens sympathiques, certains se battaient pour survivre. Puis, comme partout, il y a du bon et du moins bon. C'est le problème du monde actuel. Tout le monde est au dessus des lois. N'importe qui peut décider du sort de la vie d'autrui. Mais avec le temps qui passe, j'ai pu m'habituer à ce monde dans le quel nous devons désormais vivre. Je passe chaque journée comme la précédente. Je recherche des vivres, je trouve une habitation pour la nuit, si je n'en trouve pas, je dors dans mon véhicule. Et le lendemain, c'est à nouveau la même chose. 
Au fil des mois, c'est presque devenu un automatisme. Seulement, je veux pouvoir me poser et me dire « Putain, ce soir, je risque pas de me lever avec mon équipement en moins, Putain Matthew, t'as encore de la bouffe pour vivre correctement » J'ai besoin de rejoindre d'autres personnes. La clé de la survie, c'est d'être à plusieurs. Une équipe. Soudée. 
Bon, je crois que j'ai terminé de raconter ma vie. Je vais laisser ce journal ici. Dans cette petite boutique d'antiquaire. Et en plus, je vais même y laisser mes patins. Alors si vous lisez ce journal, sachez que mes patins de Hockey doivent se trouver juste à proximité sur l'étagère de l'Antiquaire. Vous pourrez alors vous la péter en disant « Hey waw, j'ai trouvé les patins de Matthew Ross, le défenseur de l'équipe de Détroit avant l'épidémie ! » Et qui sait, un jour, peut être que ça vaudra cher sur Ebay si on retrouve la civilisation. 
Fin de journal. Matthew Ross.