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 I don't think you trust in my self righteous suicide
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L'Arène
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MessageSujet: I don't think you trust in my self righteous suicide   I don't think you trust in my self righteous suicide EmptyLun 17 Juil 2017 - 16:26
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Ca ne va pas... ca ne va même pas du coup… en fait ça ne va tellement pas que je sens que la connerie de trop est pas loin. Robin jubile et m’inonde de tout ce que j’ai merdé. La liste est longue, on en a pour la nuit et je n’en peux déjà plus. Je ferais n’importe quoi pour que ça s’arrête. D’ailleurs mon premier réflexe est de prendre un couteau et de le mettre près de mon œil. Il suffirait d’appuyer un bon coup et ça serait fini… il me faudrait juste un peu de volonté et plus de souffrances, plus d’emmerdes… Même pas sûr que cela peinera qui que ce soit. Ava s’est barrée, elle ne reviendra pas… Harvey semble être plus proche d’elle que jamais, et c’est pas plus mal vu le crevard que je suis, Logan n’arrivera jamais à vraiment me pardonner, j’ai tout cassé et Juliet me déteste. En fait… a part Choupette, y’a-t-il seulement eu une personne ici qui voulait bien d’un Isha Cornwell ?

Une personne qui en voulait encore même après que j’ai ouvert le clapet a merdes qui me sert de bouche ? Bruce le prétendait. Peut-être qu’il disait vrai, peut être que j’aurais dû rester Robin, peut être … je n’en sais rien, je suis épuisé par ces questions sans réponses, par cette solitude sans but, par ces crises d’angoisses et ces nuits blanches, par ses illusions de bonheurs qui sont toujours pour les autres.

Il suffirait juste d’un peu de volonté… juste une poussée…

Je pousse un cri de rage et balance le couteau loin. Même ça je n’arrive pas à le faire. Je sens des petites pattes sur mon mollet et je vois Tequila qui me regarde inquiète en jappant. Elle n’a pas de bol elle, elle aurait été tellement mieux si la Louve l’avait gardée.

« T’inquiètes pas ma p’tite mère, Ava viendra te chercher… tu vas bientôt retourner auprès de la bonne personne, loin du taré. »

Je le pousse gentiment vers son cousin avant de sortir avec Gisèle. Il fait nuit, il flotte, il fait froid… je ne sais même pas ce que je vais faire, enfin si je sais très bien ce que je suis en train de faire. Je veux une dose parce que c’est la seule échappatoire à ma portée que je connaisse. Je vais aller retourner tout le repaire du russe pour en trouver, et s’il me tue en route, bah ça sera tant mieux pour l’univers en admettant que quelqu’un en ait quelque chose à foutre de ma tronche.

Je laisse un mot sur la porte en évidence "Venez me chercher. J’ai faim. Tequila". J’hésite à laisser une lettre, des explications avant de me rendre compte que tout le monde s’en foutra. Par la peine de laisser un truc qui n’intéressera personne. Déjà combien de temps mettront ils pour percuter que le Punishers n’est plus là ? J’espère pas trop longtemps quand même pour Tequila  mais soyons honnête, ça sera un problème de moins pour ces gens.

Je pousse Gisèle sous un mur de pluie glacée. Robin a gagné. Mais est ce que j’avais seulement une chance dans cette partie merdique ? hein ?

Je me rends compte que j’ai certainement trop bu pour essayer de faire taire encore cette putain de douleur, pour essayer de pas chialer de garder la tête haute, pour essayer de me regarder dans une glace sans avoir envie de me defoncer la tronche. La culpabilité me ronge presque autant que le reste. Oui je suis un monstre, oui vous avez tous raison de vous méfiez de moi et de me haïr.

J’ai un mal de chien a avancer avec Gisele. Pourquoi je ne la démarre pas de suite ?

Franchement je ne suis pas sûr de bien avoir la réponse. Est-ce que je me soucis vraiment de savoir si je vais réveiller les gens du coin ou est-ce qu’au fond de moi je réalise que si je me dégrise pas un peu, c’est pas d’une overdose que je vais crever mais plus d’un mur dans ma tronche. Merde… en fait c’est bien la première explication qui prime. Je me tourne vers la maison de Logan et Joy. En fait je suis en train de galérer parce que je ne veux pas réveiller Octavia ? J’en ricane presque. Le nombre de mecs que j’ai mis a genoux, que j’ai tabassé a mort, que j’ai torturé, et là je suis en train de me prendre la tête pour quoi ? Pour ne pas réveiller un bébé ?

Et ensuite j’essaye de faire comme si rien ne clochait mais en fait il n’y a rien qui va. Je crois que je ne sais plus penser, il faut que je me trouve quelque chose sinon ma tête va exploser. Je reste pourtant comme un con sous la pluie à regarder la maison de Logan. Y’a de la lumière… c’est couillon… mais j’y vois un signe. De quoi ? je ne sais pas trop mais je mets Gisele sur sa béquille et vais comme je peux vers la porte toquer.

Je dois avoir l’air piteux tout dégoulinant de pluies, à pas d’heure, devant sa porte. Pourtant je suis là, à espérer qu’il va ouvrir, qu’il va me dire je ne sais quoi qui fera que je ne vais pas monter sur cette putain de moto pour fuir encore. A peine ai je frappé que je me rends compte de ce que je veux vraiment, de ce qui fait que je suis là et non déjà en train de me barrer tout simplement. Je veux son pardon. Sauf que je ne le mérite pas et que je ne l’aurais jamais.

Cela me semble une éternité depuis que j'ai frappé. Je regrette soudain d’avoir été assez débile pour encore demander de l’aide à ce mec qui n’est même pas mon vrai père et qui en a déjà suffisamment chier pour ma gueule. Surtout que moi, a part des emmerdes, je lui apporté quoi dans sa putain de vie ? Je ne suis même pas capable de m’entendre avec sa meuf…

Je commence à reculer quand la porte semble s’ouvrir. Je ne peux que rester sous la flotte à regarder Logan. J’aurais vraiment aimé être son fils pour de bon, j’aurais aimé qu’il me dise tout ce que Bruce me disait, qu’il me regarde avec fierté genre "hey regardez tous c’est mon fils". Sauf que ça, ce n’est pas pour moi, ça ne l’a jamais été et ça ne le sera jamais. J’ai tellement mal que j’arrive à peine à articuler.

« Désolé, j’avais pas vu l’heure... »

C’est piteux. Minable, mais pour le coup j’ai pas d’autre idée pour lui foutre la paix pour de bon. Au moins avec la pluie et la nuit, il verra pas que je chiale comme un sale gosse qui espère encore que sa mère va bouger son cul de devant sa télé pour venir le chercher.
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MessageSujet: Re: I don't think you trust in my self righteous suicide   I don't think you trust in my self righteous suicide EmptyMar 18 Juil 2017 - 14:56
Avoir un gosse : rien de pire pour le sommeil d'un homme ! Logan l'apprenait dans la douleur en ce moment. Entre les pleurs et les biberons, il passait de sales nuits et pour une fois qu'Octavia avait arrêté de hurler assez longtemps pour qu'il puisse espérer de près ou de loin faire une sieste, les choses n'avaient pas tourné exactement comme prévu et il était encore debout au milieu de sa cuisine, à boire un verre d'eau comme un zombie au milieu de la nuit, après avoir profité d'un moment sans enfant pour renouer un peu avec sa femme. Il ne savait même pas quelle heure il était et tant mieux, après tout, ça lui évitait de s'inquiéter de ne jamais avoir assez de sommeil pour survivre à la journée de demain.

Ce fut lorsqu'il reposa le verre près de l'évier, en se demandant s'il devrait le laver maintenant ou si Joy lui pardonnerait qu'il le laisse traîner là jusqu'à demain, que des coups à la porte le firent sursauter. Mais qui pouvait bien venir lui rendre visite à une heure pareille ? Même sans avoir besoin d'une horloge, il n'y avait qu'à voir le ciel d'encre par la fenêtre pour se douter qu'il était bien trop tard pour une simple visite de courtoisie. Une mauvaise nouvelle l'attendait derrière cette porte, c'était certain. Et les seules possibilités qui se présentaient à l'esprit de Logan en ce moment concernaient la défense du camp. Raison pour laquelle il sentit l'inquiétude monter rapidement et qu'il se dépêcha de se ruer dans le salon pour essayer de trouver quelques vêtements, histoire de ne pas accueillir cette nouvelle en caleçon. Tandis qu'il enfilait précipitamment un jeans et un t-shirt, il essayait de se souvenir du planning de la journée et de qui était supposé être de garde ce soir. Sûrement Alex, elle se portait bien souvent volontaire pour les gardes de nuit... Mais elle ne devait pas être seule et il n'arrivait pas à se souvenir de qui était censé être avec elle. Enfin, ça ne changeait pas grand chose de toutes manières.

Bref, après avoir manqué de se tuer en se prenant les pieds dans son jeans, Logan se trouva enfin un peu plus présentable et fila ouvrir la porte, prêt à voir un visage paniqué lui annoncer qu'ils se trouvaient sous des feux ennemis ou que quelqu'un était blessé, mais il ne rencontra que l'air dépité d'Isha. Immédiatement, l'homme se détendit un peu, jusqu'à ce qu'il réalise que ça ne changeait pas grand chose. Peut-être que le camp ne risquait rien, mais si le gosse venait frapper à sa porte au milieu de la nuit... « Isha ? » Comme s'il ne le voyait pas sous ses yeux ! Le barbu prit quelques secondes pour jauger le jeune homme, les sourcils froncés. Il était trempé, il semblait au bord du gouffre, en fait. Que pouvait-il s'être passé pour qu'il soit dans cet état ? Ça ne ressemblait pas aux crises de manque que Logan avait connu jusque là, ou peut-être un peu ? Il s'écarta de la porte pour laisser la place au gamin, ignorant sa remarque sur l'heure. « Entre avant d'attraper la crève, j'vais allumer la cheminée. »

Il attendit patiemment à la porte, un air qui n'acceptait aucune négociation collé au visage, jusqu'à ce que le gamin ne se décide à obtempérer et il le suivit à l'intérieur jusqu'au salon, s'affairant immédiatement à rallumer la cheminée pour remettre un peu de chaleur dans la pièce. Tout le temps que cela prit, il ne dit pas un mot, mais il cogitait sérieusement pour essayer de comprendre ce qui pouvait se passer dans la tête du gamin pour qu'il se tourne vers lui, comme un dernier recours. Il avait bien remarqué qu'Ava et lui ne vivaient pas sous le même toit, mais ça faisait déjà un petit moment alors ça ne pouvait pas être ça, pas vrai ? Il devait y avoir autre chose.

Enfin, dès que quelques flammes prometteuses commencèrent à brûler dans l'âtre, le géant se retourna pour faire face au gosse. Et peut-être qu'il se faisait des idées, peut-être qu'il ne voyait que ce qu'il avait envie de voir, mais la réalité le frappa finalement et il comprit ce qui se passait chez ce gamin. C'était facile de le remarquer quand on faisait attention, ou quand on voyait le même genre de chose dans le miroir tous les matins. Malheureusement pour Isha, Logan n'avait pas la solution miracle pour tout remettre en ordre dans sa vie et faire disparaître ce ras-le-bol général qui l'accablait en ce moment. S'il l'avait eu, il l'aurait déjà utilisé pour lui. Il n'avait pas la moindre idée de comment l'aider, cette fois. Il poussa un soupir, observant toujours le gosse, et s'approcha de quelques pas. « Ne panique pas, d'accord ? » lâcha-t-il, juste avant de faire un pas de plus et de passer ses bras autour des épaules du jeune homme pour l'enlacer. Ça ne réglait rien, il le savait et sans doute qu'Isha n'appréciait même pas vraiment puisqu'il avait une telle horreur qu'on le touche, désormais. Mais, c'était tout ce que Logan avait en réserve en ce moment, juste un geste pour lui dire qu'il était là, malgré toutes les horreurs des derniers mois. Il s'éloigna après quelques secondes seulement, histoire de ne pas non plus s'imposer trop et créer une nouvelle crise de panique. « Tu veux en parler ? J'dois avoir un jeu de carte dans un tiroir, sinon... »
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MessageSujet: Re: I don't think you trust in my self righteous suicide   I don't think you trust in my self righteous suicide EmptyMer 19 Juil 2017 - 14:26
Je regarde pitoyablement Logan qui ne semble pas vouloir me claquer la porte au nez. Un signe ? Je reste un peu comme un con au moins une bonne minute tirailler être le fait que je n’ai rien à faire là et son invitation à rentrer. En fait je ne suis toujours pas convaincu de la raison qui m’a poussé à venir le déranger en pleine nuit. Je rentre un peu mécaniquement dans sa maison.

Je me sens un peu cornichon a l’intérieur. En fait je ne viens pas souvent ici car je n’aime pas tomber sur sa femme. Et là je ne suis pas en état de supporter ses regards en coin plein de reproches. Je n’ai pas besoin de ça pour savoir que je suis un minable. Rien qu’à voir les dégoulinades d’eau que je suis en train de faire sur son parquet je me sens encore moins à ma place.

Je le regarde s’activer pour allumer un feu dans sa cheminée sans que je sache dire un mot ou fuir.  Ici c’est son foyer, sa petite vie… tout à l’air… si normal, si chaleureux et douillet. En fait y’a qu’un truc qui fait tache ici, et pas que sur le parquet. J’en reviens toujours à cette question : pourquoi s’est-il infligé ça ? Pourquoi m’a t’il ramassé, encore et encore…? Je suis dans sa vie ce que je suis à son salon, le mec pas à sa place qui salope tout et derrière qui il faudra certainement nettoyer.

J’essaye de me mettre d’accord avec moi-même pour déblatérer une excuse à la con et le laisser tranquille. Mais quand il se retourne je suis juste incapable d’articuler un mot sans risquer de me remettre a chialer. On se regarde quelques secondes, lui-même n’a pas l’air hyper raccord avec la façade finalement, en fait il a l’air juste crevé… et mal. Putain! Et moi je l’empêche d’aller se pieuter avec sa nana. J’essaye d’ignorer les sarcasmes de Robin dans ma tête qui se moque du fait que toute le monde n’a pas une vie aussi vide que la mienne.

Je reste un peu saisi quand il me prend dans ses bras. Ce n’était tellement pas le genre de la maison. Même si d’un côté je me raidis comme une planche de peur de le planter dans un mauvais réflexe, venant de lui, ça me fait tout drôle, je dois vraiment faire pitié à voir pour qu’il se lance dans une accolade. Je me laisserais presque aller si je ne savais pas pertinemment que je ne la mérite pas. En fait a part des cailloux je ne suis pas sur que je devrais avoir grand-chose. Je suis vraiment border line pour me remettre a chialer mais il arrive a m’arracher un maigre sourire en me proposant de parler, voir de faire une partie de carte.

« Je croyais que les séances de psychothérapie c’était pas ton truc… »

Sauf que je n’arrive pas à garder mon ton humoristique longtemps au regard du bordel de ma tête. C’est vraiment de la plus pitoyable façon que je vide mon sac, rongé par la culpabilité de l’empêcher de dormir.

« Je ne vais pas réussir a tenir sans drogue… je ne sais même pas pourquoi je viens te faire chier en pleine nuit, mais… Je peux pas… je peux plus… c’est les autres qui ont raison et toi qui a tort… je … j’ai pas ma place ici, et pas seulement là maintenant chez toi… »

J’ai presque le souffle court et je n’arrive même pas à calmer ses putains de tremblements. Je vais pour partir quand je note un truc sur ses bras que je n’avais pas vu et qui me stoppe net. Je reste a froncer les sourcils en me demandant si je ne suis pas en train de délirer. Il est blessé ? Autant et aussi régulièrement ? Finalement on va p'être devoir la faire cette partie de cartes. Parce que je crois que ce n'est pas moi qui vais le plus mal a Fort Hope. Je reste a le regarder comme si je venais de découvrir le secret de l'univers.

J'essaye de me reprendre malgré mon etat.

« Ok pour un poker, je suis un peu bourré ca te laissera une chance, et on mise des questions, pas de taboo, pas le droit de se défiler ou de mentir, le gagnant de chaque manche pose ses questions au perdant. Ca te va?»

En fait avec mon vieux comme professeur, même bourré c'est pas évident que Logan gagne une seule manche s'il la joue loyal.
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MessageSujet: Re: I don't think you trust in my self righteous suicide   I don't think you trust in my self righteous suicide EmptyJeu 20 Juil 2017 - 19:59
Quoi qu'il arrive au gamin en ce moment, Logan était déjà persuadé qu'il ne pourrait rien y faire. Il s'habituait, doucement, lentement, à une certaine forme de fatalité dans leur existence. Les choses ne s'arrangeaient jamais vraiment, certains problèmes se réglaient, bien sûr, mais seulement pour en apporter d'autres tout aussi inattendus et insurmontables. C'était devenu normal et peu importe combien Logan se battait pour tout arranger, il n'y arrivait jamais. Alors non, il n'aurait pas de solution miracle à sortir de son chapeau pour sortir Isha du trou dans lequel il s'enfonçait depuis trop longtemps, il n'avait rien à lui offrir de plus que sa présence. Mais c'était déjà bien, non ?

Les explications, piteuses, qu'Isha lui offrit sur sa présence ici tirèrent une grimace à Logan. Le géant aurait aimé prétendre qu'il ne comprenait pas d'où venait toutes ces idées stupides fermement plantées dans le crâne du gosse, mais il était bien obligé d'admettre qu'il n'avait pas agis comme le meilleur père qui soit ces derniers mois. Toute cette dernière année, en fait... « Tu l'as déjà fait une fois, y a pas de raison que tu puisses pas recommencer. » lâcha simplement Logan, d'un ton ferme. Il ne savait même plus ce qu'il pouvait dire pour convaincre Isha qu'il allait s'en sortir et qu'il avait sa place ici autant qu'un autre. Mais il allait devoir trouver rapidement, car le gosse essayait déjà de prendre la fuite sur ces quelques mots et il était absolument hors de question que Logan le laisse sortir de Fort Hope et traîner sa carcasse dans les rues jusqu'à ce qu'il tombe miraculeusement sur quelque chose pour se défoncer.

Du moins, Logan croyait-il que le gamin s'arrêtait à prendre la fuite, mais il se tourna finalement de nouveau vers le géant et, après un long moment de silence vraiment gênant, accepta de rester pour jouer aux cartes. Enfin, jouer aux cartes... Surtout se lancer dans un interrogatoire désagréable, visiblement. Logan leva les yeux au ciel par principe, mais bon... ça pouvait être drôle, après tout. Et quel meilleur moyen pour faire parler Isha ? « Ok, si tu crois que tu peux gagner contre moi... » Il haussa les épaules et se détourna pour s'approcher de la commode poussée contre un mur, ouvrant les tiroirs jusqu'à retrouver enfin le paquet de cartes qu'il avait vu traîner des semaines plus tôt. Il tira l'un des fauteuils pour se placer face à Isha autour de la table basse. « J't'aurais bien soûlé un peu plus pour augmenter mes chances, mais y a plus une seule goutte d'alcool dans cette foutue baraque. » grogna-t-il en battant les cartes. Il s'était consciencieusement débarrassé de la moindre bouteille oubliée dans le fond d'un placard depuis qu'Octavia était arrivée, c'était après tout une excuse plus que valable pour prendre cette bonne résolution avant de s'enfoncer trop loin dans des travers génétiques.

Il distribua les cartes après quelques minutes à les mélanger correctement. « Combien de questions par victoire ? » demanda-t-il en observant les cartes qu'il avait gardé pour lui. Si Isha espérait le battre à ce petit jeu, il se faisait de belles illusions. Logan avait plus d'expérience que jamais dans le domaine du bluff et de l’indifférence, c'était en train de devenir une seconde nature que de mentir et son air renfrogné était collé sur son visage depuis tellement longtemps qu'il doutait parvenir à le faire partir un jour.
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MessageSujet: Re: I don't think you trust in my self righteous suicide   I don't think you trust in my self righteous suicide EmptyVen 21 Juil 2017 - 16:48
Je suis un peu étonné de voir Logan accepté aussi facilement. Il arrive à presque m’arracher un sourire en se montrant sûr de lui. Ok je suis fort bourré, ouai on a déjà pas mal joué ensemble, mais n’empêche que moi j’ai un truc que lui a pas… je fais mes règles. Et ça, mine de rien, ça joue presque plus que savoir-faire un cul de poule à chaque nouvelle carte. J’enlevé mon blouson détrempé, pour m’assoir. J’aurais certainement besoin de mes manches durant la partie. Ce n’est qu’une fois mon cul posé sur son siège que je me rends compte à quel point tout tangue autour de moi. Il y aurait eu peu de chance que j’arrive à sortir avec Gisele sans me vautrer dans cet état.

On se connait bien avec Logan, trop… nos longues soirées pokers viriles m’ont malheureusement amené à partager quelques trucs avec lui pour gagner mais heureusement j’en ai que j’ai gardés pour moi.  

« Si tu veux j’ai une bouteille de Tequila que je gardais pour Ava… mais qui est juste en déco chez moi, je peux aller la chercher si ça te donne une petite chance de gagner… »

Et moi d’arrêter de me morfondre devant lui. Au moins le fait que ça soit l’alcool préféré de la louve a donné un sursis à cette bouteille. Ses autres copines n'ont pas eu cette chance. Elles ont toutes été sifflées. Rien que parler de la Louve ma gorge se sert. Au moins il est partant, ca me donne une occasion de me défiler pour me reprendre plus loin.

Repartir sous la drache ne me plait pas des masses, mais on est voisin, ca reste raisonnable malgré le tangage. Je reviens vite avec la dite bouteille d’Herradura pour me remettre à la table.

Merde il a déjà battu les cartes. Bon bah celle-là, ça sera a la loyale. Putain, j’aurais p’etre pas bu boire autant. Du moins c’est ce que je pense en ouvrant la bouteille et en buvant pas très proprement une bonne rasade. Ça réchauffe et ça fait oublier la douleur qui me ronge.

« On mise des questions, celui qui gagne remporte la mise … ça te va ? Mise de base, une question. »

Je le laisse distribuer les cartes. Merde on dirait l’histoire de ma vie, j’ai même pas une carte haute ou de quoi faire une paire dans ma main ou avec ce qu’il y a sur la table. Logan reste impassible… ok, donc il a une bonne main. Je le vois hésiter et prendre un 5 de trèfles à la place d’un roi de cœur. Ca pue la quinte à plein nez et là, pas moyen de tricher. Je remise une question parce que je me méfie quand même de Logan. A tous les coups c’était du blush son 5 de trèfles…

Il ne prend rien sur la table. Mauvais ça… très mauvais…

« Ok je me couche »

Je pose mon jeu aussi plat que mon moral sur la table et regarde dépité la quinte flush qu’il dévoile. Une belle branlée…

« Bon bah vas y, deux questions donc… »

Je reprends de la tequila et rapproche les cartes de mon côté pour les mélanger. Il manque déjà un as au jeu et je m'assure une victoire a la prochaine manche.
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MessageSujet: Re: I don't think you trust in my self righteous suicide   I don't think you trust in my self righteous suicide EmptyMer 26 Juil 2017 - 13:45
Du coin de l’œil, Logan louchait sur la bouteille de tequila que le gosse avait fini par ramener à leur petite soirée poker. Il ne craignait pas de s'enivrer au point de ne plus être capable de s'occuper convenablement de sa fille, encore moins alors que Joy était là-haut avec la petite, mais il commençait à se demander sérieusement ce qu'il lui avait pris d'accepter que le gosse aille chercher cette bouteille chez lui. Ça faisait des semaines qu'il se disait chaque jour ou presque qu'il arrêtait de boire, qu'il ne deviendrait pas un alcoolique maintenant, après avoir tenu trente-cinq ans en faisant de son mieux pour ne pas ressembler à son géniteur de près ou de loin. Mais depuis la mort d'Eulalie, c'était devenu un véritable combat de ne pas se laisser avoir par la solution de facilité.

Le barbu tentait de se concentrer sur ses cartes pour obtenir une chance de gagner. Il avait une bonne main et tout un tas de questions à poser à Isha histoire de comprendre ce qui pouvait bien clocher dans sa vie en ce moment. Et par chance, le gosse tirait une tête de six pieds de long qui renforçait pas mal l'assurance de Logan. De toutes manières, il n'avait rien à perdre. Même si Isha gagnait et se décidait à poser des questions, quelles étaient les chances que ce soit celles auxquelles Logan ne voulait pas répondre ? Depuis que le gosse était de retour dans sa vie, il avait été bien trop occupé à gérer ses propres histoires pour ne serait-ce que remarquer que son tuteur frôlait le fond du gouffre dans lequel il s'était jeté volontairement en s'attaquant à Bruce. C'était un peu l'histoire de sa vie et il avait développé un talent hors du commun pour repousser quiconque voudrait s'essayer à le comprendre d'un simple regard.

Quoi qu'il en soit, le gamin abandonna au bout de seulement deux tours, déposant son jeu plutôt minable sur la table. Un sourire victorieux étira les lèvres de Logan alors qu'il en faisait de même, dévoilant la raclée qu'il était en train de mettre au jeune homme. Il se laissa retomber dans son fauteuil, s'appuyant sur le dossier en regardant son fils d'un air satisfait alors qu'il lui permettait de profiter de sa victoire. Deux questions, donc... Toutes celles qui lui venaient étaient trop vagues pour être posées. Isha et lui ne partageaient peut-être pas le même ADN, mais ils avaient un talent commun pour répondre à côté de la plaque aux questions qu'ils ne voulaient pas qu'on leur pose. Être précis et direct, voilà ce qui coincerait le gosse. Encore fallait-il trouver.

« Ok... Pourquoi Ava ne vit pas avec toi ? » demanda-t-il calmement, alors que le gamin s'emparait déjà des cartes pour mélanger et probablement distribuer une nouvelle main. Non, sérieusement ? Il s'imaginait réellement que Logan était devenu crétin au point d'oublier que ce gosse était un maître dans l'art de la triche ? Le barbu leva les yeux au ciel, hésitant une seconde à utiliser sa deuxième question pour prendre Isha à son propre jeu... D'un autre côté, il restait tellement persuadé que le gosse ne pourrait jamais lui demander quelque chose qu'il ne voulait pas partager... S'il tenait tellement à gagner, Logan pouvait bien lui offrir un tour avant de reprendre les choses en main, n'est-ce pas ? « Et qui ici a dit que tu n'avais pas ta place parmi nous, exactement ? » Ça l'intéressait pas mal de savoir qui avait quelque chose à redire contre son autorité et ses décisions, même s'il était persuadé que tout ça n'était que pure paranoïa de la part du gosse. L'un des effets secondaires du manque, probablement.
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MessageSujet: Re: I don't think you trust in my self righteous suicide   I don't think you trust in my self righteous suicide EmptyMer 26 Juil 2017 - 18:04
Bim ! Logan il y va directe. Pas de préliminaire, pas de tripotage du bout des doigts avant qu’il se lâche. En même temps, je pense qu’il n’a pas oublié que je voulais la demander en mariage, alors il doit bien se douter qu’il y a eu un souci puisque visiblement on est pas sous le même toit. Je prends un peu de temps en regardant les cartes que je mélange plus que pour m’occuper les doigts et le regard. J’essaye de ricaner une réponse :

« Parce que, contrairement à toi, elle a peut-être capté que je ne suis qu’un crevard dont il n’y a rien à tirer… et puis, elle a plus besoin de se taper l’affiche avec moi pour ne pas devenir un sac à foutre ici.»

Ouai, en fait même mes tentatives d’humour cynique ne m’amusent pas tellement elles sonnent justes. Je prends quelques secondes en me souvenant qu’on avait dit que les réponses devaient être honnêtes. Je soupire avant de me lancer et d’accepter de le regarder dans les yeux. Je ne suis pas fier de moi.

« Elle a pas arrêté de parler de son ex toute la soirée de la saint valentin. Avant… elle… elle était avec un mec friqué, genre beau gosse de la haute tu vois. D’ailleurs, sans l’apocalypse je ne pense pas qu’elle aurait même jamais poser ses yeux sur ma tronche, y’a qu’a voir la bague de fiançailles qu’il lui avait offerte… bref à un moment j’ai cru que c’était bon, mais j’ai réussi a tout faire foirer parce que je suis vraiment un putain de sale enfoiré. »

Le mot était faible, plus j’y repensais, plus je refais le film de ce qui s’était passé, et plus je comprenais ce que j’avais merdé et j’avais honte. Pour le coup je suis obligé de baisser les yeux pour avouer d’une petite voix un truc inavouable :

« J’ai essayé de baiser une nana qui avait été… »

Bon pas à chier ce mot, il est vraiment perdu à jamais pour moi. Je crois que c’est encore pie maintenant qu’elle aussi elle a vécu ça. Il n’y pas un jour ou je voudrais remonter le temps pour trouver toutes les solutions possibles afin de lui épargner ça. J’essaye quand même de me sauver du pathétique en relançant, sans trop de convictions, un ricanement gêné.

« … je suis désolé, je ne sais plus prononcer ce mot sans chialer, mais tu vois quoi. Par ma faute ils ont joué avec elle et moi, gros débile qui devrait pourtant comprendre, j’imagine que parce qu’elle a l’air partante pour un mariage, j’ai le droit de penser que l’on va passer du bon temps. Du coup elle s'est barrée en claquant la porte et c'est peut être mieux pour elle...»

Je dois quand même être sacrement bourré pour me lâcher autant. Je distribue ma carte avant d’attaquer la deuxième réponse. Elle fait mal aussi, mais au moins, ce problème-là, je l’assume mieux. Je me suis fait une raison.

« Y’a pas besoin qu’on vienne me le dire Logan, pour être sincère, je crois que, même moi je le pense. T’as juste pas idée de ce qui se passait à General Motor. Tes potes ils ont raison de se méfier de moi. »

Je fais une petite pause, j’ai bien a un truc a lui avouer, mais je suis trop lâche pour le faire. En fait c’est vraiment idiot mais j’aurais envie qu’il garde au moins un tout petit peu de trucs sympas en tête quand il repensera à moi. C’est ridicule. Je suis ridicule.

« Je vois bien les gens qui m’évitent, les conversations qui s’arrêtent. Je me suis juste pris un putain de vent quand j’ai proposé, comme un gros naifs, d’aider pour la sécurité. Et puis, pour les sorties, c’est chaque jour une claque de plus de voir qu’il y en a qui préfère aller récurer les chiottes que de prendre le risque de quitter Fort Hope avec un connard de Punisher… j’ai beau faire profil bas, fermer ma gueule… je serais jamais qu’un putain de Punisher.»

C’est un résumé amer de ce que je vis ici. Pas de quoi fouetter un chat, pas de quoi faire chialer mémère dans sa chaumière, sauf qu’après avoir été le second du Fossoyeur, c’est quand même un sacré gadin. Ensuite, il ne fallait pas espérer non plus que je sois accueilli comme un héros après avoir trahi Bruce.

Fin de la parenthèse, je lance la partie sur les chapeaux de roue. Je lui ai laissé quelques bonnes cartes pour qu’il espère gagner et qu’il mise. Mais il me connait bien et limite la casse. C’est pourtant une belle victoire mais avec juste 3 questions.

Je ne réfléchis pas trop en fait à ce qui me trotte dans la tête. Je ne suis quand même pas assuré dans ma voix car, d’une façon naturelle, Logan et moi on a toujours été partisan des tabous et des longs silences sans question. Là c’est carrément inédit comme situation et autant dire que je suis plus qu’intimidé pour le coup. Je bois une bonne lampé de tequila.

« Bon, on dirait que c’est a moi… alors… je voulais savoir si t’avais juste penser au moins fois comme ça pendant que j’étais chez toi à être plus qu’un tuteur… »

Je ne suis pas très clair mais je suis sûr qu’il va capter que je parle d’adoption. En fait je sais maintenant que je suis vraiment rond pour avoir osé la poser celle-là.  Ca m’a torturé pendant des années d’espérer un jour pouvoir m’appeler Carter, de ne plus avoir a rentrer chez mon vieux subir ses tortures. Un peu comme le chien de Noël.

Des fois je me dis que s’il ne l’a jamais fait, c’est juste parce qu’il en avait rien à cogner ou qu’il avait capté qu’il n’y avait pas grand-chose de bon en moi, d’autres fois je lui trouve des tonnes d’excuses rassurantes qui expliquent que je sois resté un Cornwell. Je fais comme lui j’enchaine.

« Après, sans que tu te refugies derrière la mort de Choupette, pourquoi toi tu ne vas pas bien toi? Parce que là, je viens de te vider mon sac mais toi ? T’as une femme que t’aimes assez pour l’avoir épousée, tu as sauvé une mini toi, ici t’es juste le type génial que tout le monde écoute. Alors je sais que je suis naze et que je capte vraiment rien, mais pourquoi t’es mal au point de même plus avoir un truc a picoler, d’aller triturer Rooney même sans qu’elle en ait besoin et de faire semblant comme tu le fais? J’imagine que tes trucs sur le bras ça va avec ? Et ne me dis pas que t’as essayé de te raser les poils et que tu t’es coupé dans la manœuvre, on a dit "réponses honnêtes" ! »

Ouai ok, mon humour me tuera si je ne me tue pas avant. Mais plus je suis nerveux et plus ça sort tout seul. Je connais assez Logan, trop même, pour capter qu’il y a une couille dans le potage. Je ne serais pas bourré je respecterais le fait que s’il ne veut pas en parler, on en parle pas. J'irais même jusqu'à aller jusqu’à faire semblant de croire ses mensonges comme quoi tout va bien. Mais pas ce soir visiblement.

Je bouge un peu sur mon siège en me doutant que je me lance dans un truc un peu foireux. En fait avec du bon sens je la poserais pas cette question. Surtout que c’est juste basé sur un vieux doute.

« Et.. heu… tu m’as jamais parlé de ton vieux… il te foutait dessus toi aussi ? » .

Je respire un grand coup en me disant que je ne peux pas juste balancer ce question comme ça.

« Je veux dire, je me fais peut être des films, mais quand tu t’énerves, enfin, quand t’as pas le dernier mot, ta première réaction c'est de cogner… et puis, t’as ce regard quand tu frappes... le truc qui me fait flipper que tu ne saches pas t’arrêter, alors je me demandais si ton vieux il faisait ça aussi avec toi. »
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MessageSujet: Re: I don't think you trust in my self righteous suicide   I don't think you trust in my self righteous suicide EmptyJeu 27 Juil 2017 - 4:44
Il ne disait rien, ne cherchait ni à interrompre, ni à répondre à ce que lui dévoilait Isha, mais Logan n'en perdait pas une miette et son visage de plus en plus fermé suffisait probablement à dévoiler ses pensées. Ava lui avait toujours laissé un drôle de sentiment. Il ne l'aimait pas, c'était clair et net et ça n'avait rien à voir avec le fait qu'elle soit désormais étiquetée ex-Punisher. Depuis leur première rencontre, son comportement parfaitement insensé et décalé, la dureté et les caprices dont elle ne se cachait même pas, tout cela ne poussait Logan qu'à ressentir une forte antipathie pour la jeune femme que son fils avait choisi d'aimer. Et les tentatives de plaisanterie d'Isha pour expliquer pourquoi, une fois de plus, elle n'était pas auprès de lui et qu'il semblait souffrir à ce point, n'aidaient vraiment pas à arranger l'opinion que le barbu avait de sa belle-fille. Il connaissait le jeune homme depuis trop longtemps pour se laisser encore prendre au jeu de son 'humour' teinté de vérités qu'il n'assumait pas de dire à voix haute. Tout ça le rendait malade, honnêtement. Mais il ne disait rien. Que pouvait-il opposer comme argument pour que le jeune homme ouvre enfin les yeux et voit qu'il perdait son temps à courir après une égoïste qui ne le rendrait jamais heureux ? C'était presque adorable, si l'on oubliait le drame plus profond, de le voir si éperdument amoureux qu'il ne réalisait pas ce qui se passait. Logan n'avait jamais ressenti cela que pour deux femmes dans sa vie, mais c'était suffisant pour qu'il sache déjà que parler et essayer de raisonner son fils ne servirait à rien. Si quelqu'un était venu le voir quinze ans plus tôt pour lui dire qu'il ne trouverait jamais le bonheur avec Juliet et qu'il aurait mieux fait d'abandonner, il se serait probablement contenté de rire ou d'écraser son poing sur le visage du malheureux. Ce ne fut donc qu'un soupir las qui accompagna la réponse d'Isha à la première question que Logan lui avait posé.

Quant à la seconde, il ne chercha pas plus à le démentir, mais il restait persuadé qu'Isha se faisait des idées sur le comportement des habitants de Fort Hope. La plupart des gens ici, il les traitait comme des membres de sa famille et ils le lui rendaient bien. Si quiconque avait eu à redire à sa décision d'accueillir Isha et Ava dans le groupe, on le lui aurait fait savoir d'une façon ou d'une autre. Roman avait grincé des dents et il avait exprimé son mécontentement, mais personne d'autre ne l'avait fait et le barbu, malgré ses efforts pour apprécier l'ami de Katherine, ne parvenait pas à prendre au sérieux sa constante désapprobation. Le fait d'avoir été rétrogradé de sa place dans le groupe jouait sans doute beaucoup sur sa façon de traiter Logan et de réagir à la manière dont l'hawaïen gérait le groupe. « Ils finiront par voir que t'es pas si mal que ça. » lâcha simplement le géant, avec autant d'humour que possible. Isha avait toujours eu ce petit côté paranoïaque et Logan s'était cassé les dents plus d'une fois à essayer de lui faire entendre raison. Il ne disposait plus de ce courage, pas ce soir en tout cas, où l'idée d'un nouvel affrontement avec son fils l'épuisait à elle toute seule.

Au lieu de se lancer dans un débat stérile, Logan s'intéressa plutôt aux cartes qui venaient d'être redistribuées. Sa main lui semblait encore suffisamment valable, sûrement trop pour qu'il capte la supercherie d'Isha et ce fut avec une assurance non-feinte qu'il aborda cette partie, n'hésitant pas à suivre plus longtemps que prévu et à renchérir d'une question supplémentaire. Un froncement de sourcils accompagna la révélation des cartes, qui sonnaient pour de bon la victoire du jeune homme face à son aîné. Trois questions, donc, mais même cela ne suffisait pas à effrayer Logan. Il était si profondément convaincu que rien dans sa personne ne parvenait à troubler son fils qu'il ne croyait pas une seule seconde que ces trois questions seraient un problème. Si Isha avait su à un seul moment ce que le barbu traversait, alors pourquoi n'avait-il rien dit ou fait ? C'était trop improbable.

Et la première question d'Isha, bien qu'elle s’avérât particulièrement déplaisante, ne faisait que confirmer ses doutes. « Je... » Ses doutes se confirmaient peut-être, mais ils ne lui apportaient pas la réponse adéquate, hélas. « Je suppose qu'on peut dire que non. » osa-t-il finalement. « J'suis pas très administration, tu sais, remplir des papelards et faire la queue pendant des heures dans des bâtiments de l’État... J'ai jamais eu l'impression d'avoir besoin de remplir un bout de papier pour pouvoir t'appeler mon fils ou te traiter comme tel. C'est ce que tu es pour moi, que le sacro-saint gouvernement le reconnaisse ou pas. Et franchement, vu ce qu'ils sont devenus, je pense pas que j'sois dans mon tort, tous leurs putain de formulaires sont en cendres maintenant, mais toi et moi, on est toujours une famille. » Il se sentait quand même un peu con de réaliser tout à coup que quelque chose qui lui avait toujours paru naturel ne le soit pas pour Isha. Il ne s'était jamais posé la question de savoir si une adoption officielle était nécessaire. Une décision de justice n'avait aucune raison de définir la manière dont il devait aimer quelqu'un et l'important, c'était bien ça, non ? Pas un nom sur un papier, mais un lien réel entre deux personnes.

La deuxième question montait d'un cran l'implication de Logan dans cette conversation. S'il avait espéré effleurer des sujets pas trop emmerdants, il s'était lourdement trompé et son premier réflexe fut de détourner le regard d'Isha pour le poser sur la bouteille qui se tenait entre eux sur la table. La tentation de boire était si forte, mais il s'y refusait encore et serra plutôt les poings pour se retenir. Finalement, le gosse n'était pas aussi aveugle et égocentrique qu'il le laissait paraître à première vue. C'était bien la veine de Logan qu'il décide de le prouver ce soir. Rien ne l'empêchait réellement de mentir, mais il savait qu'il ne le ferait pas. Pas ce soir. « C'est un vaste sujet qui nous prendrait sûrement des heures, tout ça. Mais t'as raison, j'vais pas bien, tout part en vrille autour de moi, mais j'fais ce que je peux pour pas sombrer encore plus dans la fange et faire semblant est bien plus facile que de se morfondre comme une gonzesse. Ma femme est merveilleuse et je l'aime tellement que je pourrais tuer pour elle, mais en ce moment, elle ressemble plus à la cousine de Bruce qu'à la femme que j'ai épousé et c'est pas vraiment une partie de plaisir de me coucher chaque soir à côté de quelqu'un qui m'en veut à mort d'avoir tué sa seule famille pour reprendre ses mots. Ma fille est un cadeau du ciel, qui me rappelle constamment que j'ai perdu dix ans que j'rattraperais plus jamais avec Eulalie. Quant aux cicatrices sur mon bras, c'est juste un petit rappel qu'il n'y a pas si longtemps, j'avais des principes que j'ai joyeusement balancé aux chiottes pour me mettre à traquer et tuer des gens qui ne faisaient rien d'autre qu'essayer de s'en sortir dans ce monde pourri jusqu'à la moelle.Je me cache pas derrière quoi que ce soit, Isha, j'essaye seulement de survivre moi aussi, vu que c'est tout ce qu'on peut faire maintenant. »

Sa voix restait, comme toujours lorsque la colère et la frustration devenaient trop fortes, désespérément égale. Il n'augmentait pas le volume, ne laissait rien transparaître, jamais. Ce n'était qu'un sifflement glacial qui soulignait la triste réalité de son existence et il l'assumait comme il le pouvait. Il se noyait, chaque jour un peu plus, mais il n'en avait pas le droit, parce qu'il était ce type génial que tout le monde écoute ici et que le type génial n'avait jamais droit à un moment de calme pour hurler. C'était sa vie et même si elle ne lui convenait plus en ce moment, il l'avait choisi et il ne comptait pas en changer. Être le chef de ce groupe, c'était sa façon à lui de survivre, avec les bons comme avec les mauvais côtés. Il n'avait pas le temps de s’apitoyer et c'était exactement ce dont il avait besoin pour arriver à la fin.

La troisième question manqua de l'achever. Le gosse y était allé crescendo, jusqu'à faire regretter à Logan d'avoir accepté ce petit jeu stupide. Et même s'il n'en avait que trop douloureusement conscience, c'était un coup dur que quelqu'un ose le comparer aussi directement à son père. Ça avait été sa plus grande crainte toute sa vie, mais force était de reconnaître qu'il y était arrivé, enfin. Non, il était même parvenu à battre le paternel à plate couture. « T'as pas décidé d'y aller de main morte, à ce que j'vois... Eh bien, si tu veux tout savoir, mon père était un adorable connard, alcoolique, violent et immature. Un gros con vieux jeu du genre à penser que sa femme n'avait pas le droit de parole et que son seul rôle à la maison était de faire à manger et d'écarter les cuisses quand il en avait envie. Elle a été là pour encaisser les coups à ma place pendant treize ans, mais après qu'elle soit morte, y avait plus personne pour se mettre entre lui et moi. J'ai eu droit à quelques belles corrections, effectivement. Et peut-être que dans l'fond, ça m'a pas tellement dérangé de lui tirer une balle en pleine tête y a deux ans quand il a essayé de me bouffer. Et y a vraiment rien au monde qui me file plus la gerbe que l'idée de lui ressembler. C'est bien pour ça que tu peux plus trouver une seule goutte d'alcool dans cette baraque, d'ailleurs. » Logan marqua une pause, regardant le sol entre ses pieds un moment, avant de récupérer les cartes et de se mettre à les battre nerveusement. « Écoute, gamin, ce qu'il s'est passé dans cette cave... j'ai eu tort et j'le regrette. J'ai l'impression de me chercher des excuses comme le vieux, mais c'est pas parce que ça l'faisait bander d'me refaire le portrait que j'm'en suis pris à toi comme ça. C'était juste... Eulalie venait de mourir et à part de l'alcool, j'ingurgitais pas grand chose à cette époque. Ce que tu m'as dit quand on était en bas... je sais que c'était le manque qui parlait, mais j'étais pas prêt à l'encaisser. Je... désolé. » Finalement, il reposa le paquet de cartes sur la table sans prendre la peine de distribuer quoi que ce soit. « J'crois qu'on devrait arrêter de jouer. » lâcha-t-il. « On devrait pas avoir besoin d'se tendre des pièges à la con pour se parler. Je sais pas ce qui te met dans cet état, mais j'aimerais bien comprendre et j'aimerais surtout que tu me fasses suffisamment confiance pour m'le dire. C'est cette nana qui te fout en l'air à ce point ? Qu'est-ce que t'as fait avec Bruce qui mérite que tu te punisses comme ça ? »
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MessageSujet: Re: I don't think you trust in my self righteous suicide   I don't think you trust in my self righteous suicide EmptyVen 28 Juil 2017 - 1:21
Je ne peux pas m’empêcher de sourire amèrement pour l’histoire de papiers. Ouai pour lui ce n’a jamais été que ça. Pour moi c’était tellement plus. Ces trois semaines par ans a passer chez mon vieux a Jéricho c’était pire qu’un supplice. Il me défonçait rarement trop physiquement car il se méfiait que des assistantes sociales ne viennent s’en mêler et que je puisse passer au travers de ces "réjouissances familiales". Mais il savait faire bien plus mal qu’avec ses gnons. J’avais capté tout de suite que ces noëls en famille étaient un carton d’invitation pour que Logan s’en mêle. Du coup je ne lui avais jamais parlé de ce qui se passait de peur qu’il ne se fasse crever comme mon vieux savait si bien le faire. J’ai serré les dents et je ne suis même pas sur d’avoir même jamais parlé de lui à Logan. Au moins, y’a p’etre un truc que j’ai pas foiré dans ma vie. J’hésite a lui expliquer mais je me ravise. Ca servirait à quoi maintenant ? Le passé est mort et mon vieux aussi avec un peu de bol. Quant à savoir si on est une famille, je ne sais pas en fait. Ouai je le veux, sauf que dans une famille on est pas censé tous s’aider et se serrer les coudes ? Moi je ne sais pas faire ça. Pas que je n’essaye pas. Juste que ca merde à chaque fois. Je me contente d’acquiescer pour lui donner raison un peu mal à l'aise.

J’écoute la suite des réponses de Logan en me forçant à garder le silence. Je pense que j’ai vraiment abusé de l’alcool ce soir. Je reproche a Maddie d’être intrusive mais là, je la bats. Pour moi "être présent" c’est savoir se la fermer et laisser aux gens le choix de dire ce qu’ils ont envie de dire. Et si on les aime, on doit croire aux mensonges qu’ils nous servent. A l’école je me souviens que j’aimais pas qu’on me harcèle de questions parce que j’avais des vêtements crades, pas de sandwich et personne pour venir me chercher le soir a par ma sœur. J’aurais aimé que juste une seule journée les autres fassent au moins semblant de croire que tout allait bien et que j’étais pas un sans dent crado. Alors moi, si je vois Logan se démener pour que l'on pense qu'il va bien, je ne vais pas lui mettre le nez dans son caca en lui prouvant que ses efforts ne servent à rien.

Ca me fait quand même mal d’entendre Logan expliquer avec ses mots son mal-être. Et ça me fout une boule au ventre. Si j’avais été plus fort, j’aurais buté Bruce, il n’aurait pas à vivre déjà ses emmerdes avec sa femme… sauf que je ne suis pas sur qu'il me dise tout encore.

Pour son père je sens que j’ai ouvert une porte que je n’aurais pas dû. En fait ça me ferait presque marrer si ce n’était pas si moche de découvrir que lui aussi avait eu une enfance de merde. En tant d’années a vivre ensemble, on s’est pas mal parlé mais finalement on s’est peu dit. Et tous les deux on s’est bien gardé d'évoquer nos vieux respectifs. Même si je ne suis pas son vrai fils c’est vrai que je lui ressemble au moins un peu sur certain truc.

Je vais ouvrir la bouche pour essayer de le rassurer comme je peux sur le fait qu’il en ressemble pas a son père, que c’était rien comme torgnoles a côté de mon vieux et qu’avec la vie de merde que je lui faisais vivre depuis notre rencontre je méritais bien encore quelques raclés. Sauf que c’est a son tours de me fusiller avec les questions qui fâchent.

Je me fige assez pale, en ne sachant pas si je dois pas prendre la fuite ou lui mentir plutôt que de lui balancer tout ce qui s’est passé. C’est pas un problème de confiance. C’est plus compliqué que ça. Je reste un long moment silencieux à essayer de démêler tout ce qui passe dans ma tête.

« Crois-moi tu ne veux pas savoir. Si on part là-dedans, non seulement on en a pour des plombes, mais surtout j’ai peur que tu me raccompagnes toi-même à la porte de Fort Hope. Et tu vois, c’est une chose de me barrer comme un voleur, ça en est une autre que de se faire foutre dehors. Et si toi tu me jettes, je ne suis pas sûr que je pourrais me relever… »

J’ai les larmes aux yeux de balancer ça, mais je n’ai jamais eu personne dans ma vie qui s’est vraiment soucié de ma tronche, qui ait pris le temps de gratter ma carapace pour panser mes blessures, de trouver un docteur quand j’en avais besoin, de me faire de la bouffe même si ce n’était que des pattes ou des crêpes trop épaisses…. En fait, y’a jamais personne qui a voulu de moi, Bruce ce n’était que des mots, Avalohn ce n’était que pour survivre…. Il n'y a jamais eu qu’une personne à faire tout ça pour moi, même sans rien se prendre de plus que des galères dans la tronche en retour: Logan. Il m’a apporté tous ce que les autres m’avaient refusé: de l’attention, de la bienveillance, de la patience, du respect et un foyer, peut-être pas parfait, mais c’était le nôtre.  

Je suis pitoyable et presque en panique quand j’enchaine, conscient que, quoique je fasse je vais lui faire du mal et le perdre pour de bon.

« Si tu veux vraiment savoir, t’as qu’à insister… mais après tu me jures que quoique tu en penses, tu me diras rien, tu essayeras de me regarder normalement au moins le temps que je franchisse cette porte… si tu ne peux pas le faire je n’y arriverais pas et je ne pourrais juste pas supporter de me voir dans ton regard… »

Je me sens comme un petit gibier acculé. Je suis le souffle court rien que d’imaginer sa réaction si je lui disais tout. J’espère qu’il ne voudra pas savoir en fin de compte, qu’il préférera garder ce doute plein d’espoirs que je ne suis peut être aussi horrible que je le lui laissais penser. Je me sens comme devant mon vieux a attendre de savoir a quelle sauce je vais être mangé. Je suis obligé de prendre une sacrée rasade de téquila pour garder pied. Ça n’arrangera rien a mon etat mais tant pis.

D’un signe de la main je lui fait signe d’attendre. Le condamné a ses dernières paroles a prononcer.

« Attends, s’il te plait, attends encore un peu… »

Au fond de moi je sais qu’il va crever l’abcès, je sais que cette nuit je vais reprendre ma vie d’avant, celle ou j’étais seul. Seul mais avec un but: retrouver une petite fille qui est morte aujourd’hui et une femme qui est en sécurité. En fait non, inconsciemment, je sais que je vais faire comme ces mecs dont je me suis tant moqué les premiers mois. Incapables de faire face à ce qu’était devenu le monde, a ce qu’ils étaient devenus. Ce soir Isha Cornwell ira dormir en enfer, certainement pas loin de son vieux et de Bruce. Cette nouvelle certitude m’aide a retrouver un peu de calme. Je ne m’accroche pas à une bouée mais une ancre. Pourtant ça réconforte toujours quand on est perdu dans l’océan de pouvoir s’accrocher a quelques choses.

« J’ai des trucs a dire avant… déjà t’as rien a voir avec ton vieux, c’est pas pour deux ou trois raclés de fillette que tu peux dire que tu lui ressembles, surtout vu le contexte et le p’tit con que tu avais en face de toi. Bordel, nombre de coups de pieds au cul que t’as réussi a pas me donner depuis que toi et moi on se connait… et t’as bien fait d’aller le fumer, si tu savais comment j’aurais mieux dormi si j’avais été sur que le mien était en train de pourrir quelque part. »

J’essaye de mettre un peu d’humour dans la phrase mais ca ne marche pas. C'est plus sérieusement que je lui avoue:

« T’es le meilleur père que j’aurais pu espérer avoir tu sais ? »

Sauf que la réciproque était on ne peut plus fausse. C’est quand même merdique qu’après autant de temps, ça ne soit que maintenant que j’arrive à lui dire les choses. J'aurais attendu le tout dernier moment pour lui dire.

« J’aimerais bien te dire a quel point je suis désolé de pas avoir pu butter Bruce avant toi, et avoir plein de mots qui feraient que magiquement tu te sentirais mieux, sauf que tu me connais, c’est pas mon truc et je ne suis pas sûr qu’il y ait vraiment que ça qui te mine. Tu as raison, la moralité n’a plus sa place maintenant, mais on ne tue pas que pour survivre, on le fait pour protéger ce qui compte, que ça soit ta famille, un endroit, des convictions… tant que tu sauras que tu as un but pour te lever le matin et te reprendre une douche de merdes dans ta tronche, je pense qu’il faut le faire sans se poser de question,  juste s’accrocher à ce petit truc qui fait qu’on est pas en haut d’un bâtiment à se demander si on va crever sur le coup ou si des moisis devront finir le boulot… ensuite il n’y a plus qu’a espérer que tu arrives à mettre de côté le reste.»

Je suis d’autant plus nul pour remonter le moral que me sens comme une pucelle qui vient de se mettre a poil devant son mec. Certainement qu’il n’entendra que des phrases maladroites et creuses. Pourtant c’est un vrai morceau de moi que je viens de lui donner. En même temps, le « moi » ne valant pas grand-chose je regrette presque immédiatement cette tentative pathétique de lui tendre la main. Il mérite mieux que ça, mais moi je n’ai que ça.

« Pour Ava, oui j’y ai vraiment cru, j’ai été con au point de penser qu’une autre personne que toi pouvait vouloir de moi, mais tu fois, une fois de plus je me suis bien planté. Après on peut pas lui en vouloir, même ton ex ne veut plus que je m’approche de sa maison… »

C’est étrange comme j’ai réussi a retrouvé un semblant de calme dans ma voix. Je respire un grand coup.

« J’ai fini, c’est à toi »

J’attends qui repose la question. Je suis prêt a tout déballer maintenant.
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MessageSujet: Re: I don't think you trust in my self righteous suicide   I don't think you trust in my self righteous suicide EmptyMar 1 Aoû 2017 - 18:19
Cette partie de carte venait de prendre un tour que Logan n'avait pas vu venir. Il s'était planté en croyant qu'Isha n'en avait juste rien à faire des malheurs des autres. Ou peut-être que le gosse était prêt à tout, même à s'intéresser aux gens autour de lui pour ne pas avoir à répondre aux questions que le barbu aurait pu lui poser. Et pourtant, ce dernier venait de répondre avec autant d'honnêteté que possible à toutes les questions pour lui, qui restaient bien plus désagréables que celles qu'il avait posé à Isha.

Et maintenant ? Il n'avait plus envie de jouer, de faire semblant. Ça l'épuisait et merde... Depuis quand fallait-il prendre autant de précautions pour parler avec Isha ? Depuis quand fallait-il que tout soit si compliqué ? Alors, il tenta simplement de poser la question qui l'intéressait vraiment, même si c'était un peu trop vague, même si la réponse risquait de ne pas lui plaire. Il voulait seulement comprendre ce qui pouvait s'être passé chez les Punishers pour qu'il se retrouve avec une pâle copie de son fils. Ce devait être affreux, malheureusement, l'imagination de Logan ne devait pas être assez développée, car il ne voyait vraiment pas. Il ne parvenait juste pas à s'imaginer ce qui pouvait être arrivé, ce qu'Isha avait eu à faire qui soit si horrible. Tuer ? Il l'avait fait aussi et il comprenait la trace indélébile que ça laissait sur une âme, mais... Isha semblait vraiment plus mal en point que ça.

Et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'Isha n'était pas très doué pour se montrer rassurant. Il refusait de parler, prétendant déjà que Logan ne parviendrait pas à lui pardonner ces aveux, qu'il le jetterait dehors lui-même en apprenant ce qui était arrivé. Le barbu gardait le silence en observant gravement son fils, incapable de savoir vraiment s'il voulait poser plus de questions, insister, comme le lui disait le gosse, pour avoir enfin le fin mot de l'histoire. Et s'il disait la vérité ? Logan avait du mal, honnêtement, à croire que ce soit possible, qu'il puisse tourner le dos à Isha et que tout ça ne soit pas une simple crise de parano habituelle chez le gamin. Mais, et s'il se plantait ? Il essaya d'imaginer ce qui aurait pu être le pire à ses yeux. La torture ? Le viol ? Le meurtre gratuit ? Le fait de prendre plaisir à tout ça, peut-être... Il ne savait pas et l'image d'Isha dans ces situations ne collait pas.

Peut-être qu'il ne voulait pas savoir, dans le fond. Pas avec tout ce que lui disait Isha en ce moment et qu'il écoutait sans rien perdre de son regard grave et de sa mine sérieuse. Le ton de dépressif au bord du suicide du gamin lui faisait peur et il n'avait pas envie d'entendre des choses encore plus affreuses qu'il n'arriverait pas à oublier. Il voulait en rester là, sur cet aveu incongru qu'il était le meilleur père dont le gamin aurait pu rêver. Ce n'était pas vrai, même Logan le savait, il aurait pu faire tellement mieux, en commençant par ne pas se barrer à Miami ce jour-là, presque deux ans plus tôt. Il avait été tellement égoïste ce matin-là. Il aurait pu être présent tous les jours depuis deux ans, rester près de celui qu'il osait appeler son fils et l'empêcher d'en venir à se voir comme un monstre. Il n'était pas le meilleur père dont on puisse rêver, mais il avait besoin d'entendre ça en ce moment. Ça n'arrangeait pas toute sa peine, mais ça l'aidait un peu à se dire que peut-être Eulalie aussi avait été heureuse de l'avoir comme père. Le petit visage heureux de la fillette passa derrière ses paupières alors qu'il fermait les yeux pour retenir... il ne savait même pas. Est-ce qu'il allait se mettre à chialer ? Il se souvenait des quelques semaines, trop brèves, que la fillette avait passé à Fort Hope, quand elle venait le voir tous les matins en arborant fièrement le prénom de son père qu'elle inscrivait consciencieusement au feutre chaque jour, pour faire comme lui. Vaguement, les doigts de Logan se posèrent sur son propre bras, retraçant les contours de la fine ligne noire qui formait le nom de la petite fille sur sa peau. Il ne pouvait pas se permettre de perdre un autre enfant, pas encore. Même si son sang ne coulait pas dans les veines d'Isha, ça ne changerait rien à la peine qu'il aurait en le voyant disparaître de sa vie à son tour.

Alors, quand le jeune homme lui donna l'autorisation de parler, d'insister, Logan était sûr de lui. Il ne demanderait rien de plus. Il ne voulait pas savoir. « Tu sais à quel point je déteste faire ma gonzesse, pas vrai ? » demanda-t-il à la place, affichant un léger sourire amusé qui disparut assez rapidement pour laisser toute la place au Logan sérieux et ronchon qu'on connaissait et qu'on aimait tous. « Mais... Je t'aime, Isha. Je me fiche que tu portes mon nom ou celui du voisin et je me fiche de ce que tu as du faire pour survivre avec Bruce. Ça m'intéresse même pas de savoir si tu l'as fait parce que tu en avais envie ou parce que t'avais pas le choix. Ce qui compte pour moi, c'est que tu veuilles être là et ce que tu comptes faire pour devenir une meilleure personne. J'ai malheureusement pas de conseils à te donner là-dessus, j'suis pas spécialement fier de ce que je suis devenu non plus, mais il est pas trop tard pour se racheter. »

Il prit une profonde inspiration, jetant un nouveau regard à la bouteille posée entre eux. Finalement, il n'avait pas besoin d'être ivre pour se transformer en débile sentimental, c'était une bonne nouvelle. Ça faisait quand même drôle de dire de tels mots, d'autant plus que ça devait être la première fois qu'il le disait en sept ans. Mais il le pensait, c'était aussi l'une des raisons pour lesquelles il ne l'avait jamais dit. Parce que ça lui semblait normal et trop évident pour que ce soit nécessaire d'en parler, sauf que visiblement ce qu'il prenait pour acquis ne l'était pas pour les autres. Maintenant, si Isha continuait de douter de lui, il ne savait plus quoi faire de plus. Quoi qu'il eut encore des choses à dire, même si ça ne concernait plus ses sentiments.

« Par contre, j'ai un autre conseil pour toi, qui pourrait quand même être utile... » reprit-il en détournant les yeux de la bouteille pour les reposer sur le jeune homme. « Je sais pas ce qui se passe vraiment entre Ava et toi et je peux pas juger ce qu'elle a pu subir avec les Punishers quand t'étais plus là, mais... J'ai pas vraiment l'impression que ce soit le genre de nana qu'il te faut. Je vais pas faire le vieux con à te dire avec qui tu dois sortir ou pas, je suis sûrement mal placé pour ça vu mes choix en matière de gonzesse, mais tu devrais peut-être te demander ce que t’apporte cette nana, à toi aussi. Je sais ce que ça fait d'être totalement envoûté par quelqu'un au point que tu vois plus rien autour. Quand j'avais ton âge... » Merde, il commençait à parler comme un vieux con, en fait, à seulement trente-cinq ans, quelle tristesse... « Juliet, c'était comme le Soleil pour moi, j'aurais fait n'importe quoi pour elle. T'as bien vu quelle merde j'ai été sans elle pendant toutes ces années. Mais ça valait le coup de se brûler les ailes pour une fille comme elle, parce qu'il s'est pas passé un jour à ses côtés sans que je sois heureux, même quand c'était la galère. T'es sûr de pouvoir en dire autant ? J'veux bien croire que ce soit compliqué pour elle si elle a traversé ce que tu dis et y a pas de raison de mentir à ce sujet, on est d'accord, c'est trop horrible. Mais de ce que j'ai vu, ça date pas d'aujourd'hui et j'l'ai croisé qu'une seule fois avec toi, gamin... Sans elle, tu crois que tu serais dans cet état aujourd'hui ? Parce que moi, j'en doute. Enfin bon, c'est ta vie, t'en fais ce que tu veux, pas vrai ? »
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MessageSujet: Re: I don't think you trust in my self righteous suicide   I don't think you trust in my self righteous suicide EmptyMer 2 Aoû 2017 - 2:28
Je suis soulager qu'il en reste là. Ça restera mon fardeau mais au moins, en étant le seul a vraiment tout savoir, j'emporterais mes secrets dans la tombe.

« Est-ce que si je te dis que moi aussi je t’aime et que je me mets a chialer, ca va pas etre plus gênant qu’autre chose ? »

Une fois de plus de l’humour pour essayer de me sauver de ce virage inattendu à cette soirée qui devait être ma dernière. En fait je suis peut être plus touché que j'aimerais le montrer. Je pense que ces mots j'avais besoin de les entendre, surtout en ce moment. Ca me fait du bien qu'il n'y ai plus ce putain de doute, cette peur affreuse et usante. On existe que par le regard des autres, grâce a Logan j’existe encore un peu et pas seulement sous la forme d’un monstre affreux.

« Merci… merci de ne pas me tourner le dos. T’as jamais été le seul tu sais. Je ne sais pas si un jour je serais à la hauteur et si j’arriverais a faire autre chose que de te décevoir, mais putain, crois moi, s’il y avait vraiment que l’intention qui comptait, je pense que je serais moins minable ce soir… en tout cas, si un jour tu veux t’amuser à compter les vies que tu sauves au lieu des morts, comptes moi plusieurs fois. Tu n’as même pas idée du merdier dont tu m’as tiré dès le départ en me prenant chez toi alors que t’aurais put faire comme les autres et passer ton chemin. Surtout que ca devait être chiant de m'avoir dans tes pattes a toujours vouloir faire comme toi sans y arriver. Je pense que j'aurais fini pire que mort si tu m'avais laissé chez les Punishers....»

J’essaye de me lever mais le sol est traitre, alors je préfère me rassoir en ne lâchant pas trop la table.

«  je crois que le câlin entre gonzesses attendra un peu. »

Au moins j’arrive a sourire de ma maladresse en blaguant avant de reprendre de la tequila. Ouai c’est connu quand on est "un peu rond" il faut boire pour oublier que l’on est. Tant que je parle clairement et que je pense a peu près normalement, ça m’aide a ne plus trop avoir mal. Le sujet Ava… le sujet à vif, plus que tous les autres, mais au moins, celui là est clair.


« Je pense que c’est plus trop la peine de se poser de questions, je n’ai pas été à la hauteur, j’ai vraiment essayé de la protéger tu sais ? Quoiqu’elle en dise maintenant, je te jure que je l’ai jamais forcée à rien de plus qu’a pieuter dans ma chambre, c’était pas un souci de dormir par terre pour moi. Je voulais juste pas qu'elle soit malmenée par des connards. J’ai même vraiment cru qu’à force de jouer au couple, elle avait fini par au moins un peu m’aimer. Elle n’aurait eu qu’a ne pas me ranimer sinon… il y avait juste a me laisser partir et elle aurait été tranquille. je crois que j’ai jamais compris ce qu’elle voulait, être la femme d’un chef, être jute une femme, être avec moi ou être délivrée de moi, même au plus mal, j’ai toujours fait de mon mieux, mais je pense que je dois plus être fait pour être un célibataire qu’autre chose. J’aurais dû comprendre quand elle m’a tiré dessus à Fort Hope que c’était mal embrigadé. C’est souvent mon problème quand je m’imagine autrement que ce que je suis, la réalité revient rapidement me remettre à ma place. Mais c’est pas grave hein ? C’est qu’une meuf ? C’est pas ce que je suis censé penser ? Alors, à la louve clairvoyante qui peut espérer largement mieux… »


Je reprends de la téquila qui ne me brule pas encore assez la gorge pour oublier le deuil de cette vie a deux, de ses rêves de famille, de bonheurs simples.

« Logan, j’aimerais vraiment fermer ma gueule, mais là j’ai peut-être un peu trop bu pour ça. Je vais pas te cacher qu’avec ta femme, on a peut-être un contentieux à la con, mais du moment qu’elle te rend heureux et que tu te sens bien avec elle, moi je kiffe cette nana. Après c’est sûr que si on m’avait dit d’imaginer la femme idéale pour toi, je crois qu’après avoir après avoir appris à connaitre Juliet, je t’aurais choisi à peu près ce modèle, avec peut-être plus de formes et un caractère moins merdiques. J’ai pas capté quand elle m’a dit que tu ne voulais plus d’elle mais tout ca ne me regarde pas, t’avais certainement tes raison et je devrais même pas te faire chier avec ce sujet. J’ai juste deux questions, et là, j’ai vraiment besoin de franchise. Tu as mis combien de temps a te guérir d’elle ? Et t’as fait comment pour passer a autre chose ?»

J’en reviens pas d’oser parler de ça avec Logan. Mais il ne peut pas imaginer à quel point le rejet d’Ava a été le détonateur pour exploser ce qui me restait de murailles pour me protéger du reste.
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MessageSujet: Re: I don't think you trust in my self righteous suicide   I don't think you trust in my self righteous suicide EmptySam 5 Aoû 2017 - 1:41
Rien de ce que disait Isha n'était amusant, loin de là, pourtant Logan trouvait tout ça très drôle. Il ne passait pas beaucoup de temps à se poser de questions, particulièrement pas sur l'image qu'il renvoyait ou les relations qu'il entretenait avec les autres. Mais ce soir... D'écouter le gosse lui parler de sa nana... C'était hilarant sérieusement. On aurait dit une imitation particulièrement stéréotypée de Logan lui-même, avec un petit filtre sépia et craquelé pour le côté dramatique de la fin du monde, bien entendu. Mais sérieusement... Il avait l'impression de se revoir à vingt ans, quoi qu'il n'aurait certainement pas eu le courage du jeune homme pour supporter une femme dans le genre d'Ava et que son complexe du super-héros était un peu moins prononcé, probablement parce qu'il n'avait pas eu le même genre d'épreuves à traverser. Était-ce naturel chez Isha ou une volonté de ressembler à l'homme qui l'avait recueilli ? Répondre à cette question n'intéressait pas vraiment Logan, peut-être qu'il aurait du, mais ça ne changeait rien, si ce n'est qu'il devrait faire un peu plus attention à l'image qu'il renvoyait si Isha voulait vraiment lui ressembler.

Il fut encore plus étonné que le jeune homme admette à voix haute avoir un problème avec Joy. Il ne savait toujours pas de quoi il s'agissait, ce qui pouvait s'être passé entre ces deux-là, aucun des deux n'en parlait et lui ne posait même pas de question. Tout ce que Logan savait à ce sujet, c'était ce qu'Isha lui avait balancé au visage pour le faire craquer, quand il se sevrait à la cave. Que la rouquine lui avait fait des avances, qu'il avait si généreusement repoussées. De belles conneries pour pousser le géant à bout, qu'il n'avait jamais prises au sérieux. Ça ne l'intéressait pas plus aujourd'hui, surtout que les questions qui venaient conclure ce petit laïus au sujet de sa femme concernaient Juliet. Ça commençait à l'agacer sérieusement que tout le monde vienne remettre en cause son couple et ses relations avec son ex. Qu'est-ce que ça pouvait bien leur faire de savoir avec qui il passait ses nuits, au juste ? Quelques que soient les raisons pour lesquelles il restait avec Joy, ça ne regardait que lui et ça ne changeait rien à la vie des autres.

« C'est facile : j'ai rencontré Joy. Ça m'a pris dix ans, mais voilà comment j'm'en suis remis. Tout simplement. » Effectivement, ça n'était pas une question très difficile si on s'en tenait aux faits. Joy elle-même trouvait à redire sur ce point et si Isha lui posait la question à elle, Logan aurait mis sa main à couper qu'elle répondrait qu'il n'était pas encore passé à autre chose. Pour lui, c'était des conneries et surtout, ça n'avait pas d'importance. Il s'était suffisamment justifié comme ça, le principal restait qu'il était toujours avec elle malgré toutes les épreuves que la vie mettait au travers de leur route. « Mais si ça peut te rassurer et contrairement à ce que t'as l'air de croire, j'ai pas passé les dix dernières années de ma vie à dépérir dans un coin, j'allais très bien sans Juliet. J'ai juste jamais rencontré une femme qui me donne envie de retenter l'expérience. Pas avant Joy, en tout cas. Ça passera tout seul, jusqu'à ce que tu te rendes compte qu'en fait, c'était pas encore passé, mais que ça l'est finalement. Mais tu devrais peut-être commencer par arrêter de parler comme ça. Cette nana..  »

Il ne savait pas comment continuer. Il ne savait même pas s'il avait le droit ou si ça servirait à quelque chose qu'il donne le fond de sa pensée. Mais l'idée qu'Isha puisse se sentir à ce point inférieur à elle le rendait malade. Aux yeux de Logan, Ava n'était rien de plus qu'une petite princesse capricieuse et égocentrique, profondément perturbée, à la limite d'être une vraie folle à vrai dire. Mais il ne la fréquentait pas beaucoup, voir même pas du tout en fait. Et il imaginait très bien qu'elle puisse avoir de bonnes excuses pour être ce qu'elle était, mais ça ne l’intéressait pas de les connaître.

« Enfin, que ce soit dur ou pas, l'important c'est que tu arrives enfin à respirer sans qu'une nana passe sa vie à te faire sentir comme une merde alors que tu devrais être la personne la plus incroyable qu'elle connaisse, tu crois pas ? »

Logan n'attendait pas de réponse à cette question. Peu importe. C'était un peu son mojo en ce moment, sa manière de tenir le coup peut-être : ne pas chercher plus loin. Plus le temps passait et moins il comprenait ce qui se passait autour de lui, la manière dont les gens réagissaient à tout et rien. Alors il arrêtait d'essayer. Et puis pour oser donner des leçons sur ce sujet, peut-être aurait-il fallu qu'il soit totalement clean lui-même, ce qui n'était pas le cas. Il aimait Joy, vraiment, de tout son cœur, plus que n'importe qui d'autres si ce n'était ses enfants. Mais en ce moment, elle lui renvoyait un peu trop souvent le sentiment de n'être qu'un putain de connard, qu'elle le fasse exprès ou non. Ses proches ne l'appréciaient pas particulièrement non plus. En fait, il se trouvait dans une situation assez semblable à celle de son fils, quoi qu'un peu moins intense peut-être. Mais ça n'était pas la même chose, pas vrai ? Joy et lui traversaient un vrai problème, mais ils finiraient par passer au-dessus quand ils auraient fait le deuil des morts qui s'empilaient entre eux. Alors peut-être qu'il était seulement idiot ou vraiment très hypocrite, mais il ne voyait vraiment pas quelles raisons poussaient Ava à se comporter aussi violemment avec Isha. Et pour lui, ce point changeait tout. Mais il savait déjà qu'il perdrait son temps s'il cherchait plus loin et à 4h du matin, il n'en avait pas à accorder à un débat stérile. Octavia finirait par se réveiller, d'ici deux ou trois heures et ce serait une nouvelle journée trop chargée qui commencerait pour lui.

Aussi, il se leva avant de laisser une chance à Isha de répondre. « Tu veux dormir sur le canapé cette nuit ? Ou t'as peur de croiser ma femme au réveil et de te mettre accidentellement à l'apprécier ? » demanda-t-il d'un ton plus ou moins rempli d'humour. Vu l'état dans lequel se trouvait le gamin, ça ne lui semblait pas une très bonne idée de le laisser rentrer chez lui et encore moins de lui filer une occasion d'aller Dieu sait où avec sa moto.
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MessageSujet: Re: I don't think you trust in my self righteous suicide   I don't think you trust in my self righteous suicide EmptyMer 9 Aoû 2017 - 15:46
Merde… c’est ça le truc, devoir attendre une autre nana après 10 ans de dépression pour me guérir d’Ava ? Mais ai-je vraiment envie de me guérir d’elle ?  Je ne sourcille pas quand il me dit que je devrais être la personne la plus incroyable que la Louve connaisse. Quand on a une série de livres douteux avec une adaptation de films prévue à son actif et que tout le monde nous regarde comme si on était Dieu le père, ça doit être facile de penser ça. Mais Logan a dû mal voir ce que je suis vraiment. Insipide et mauvais. Il y a quelque chose de pourri en moi, je pense que ça serait trop facile de dire que je suis né comme ça, mais même si je paye autant mes choix que mon sang, je suis comme ça. Il y a bien des catégories ou je peux être incroyable, mais aucune de flatteuses j’en ai peur. Je me contente de lui faire un sourire résigné et amère.

Je ne sais plus qui me disait qu’il n’y a pas plus aveugle et pas réaliste que des parents qui idéalisent leurs gamins. Du coup, je ne doute plus que Logan soit sincère en disant se sentir mon père s’il pense vraiment qu’un jour je pourrais être extraordinaire aux yeux de quelqu’un d’autre que les siens.   Mais une personne qui croit en moi, c’est déjà énorme non ? Plus que j’en mérite ?  

J’essaye de me relever en me tenant bien à la table et à la chaise cette fois. Pas évident.

« Bon si je résume, faut que je me trouve une nana assez fêlée pour vouloir de moi et me trouver extraordinaire ? »

En fait entendre cette phrase dans ma bouche me donne envie de me marrer. Pas seulement a cause de l’alcool.

« Je crois quand même que tu ne me vois pas bien, si on met de côté le coté toxico, et aussi un peu bourré, je suis pas le genre de mec avec qui une nana censée a envie de passer plus d’une nuit… »

Oula, le sol tangue vachement et je manque de me vautrer. Heureusement un mur sympa arrive de nulle part pour m’aider a pas me ramasser. Je me cramponne à lui comme une pucelle a son prince charmant.  Là je ne risque pas d’aller bien loin avec Gisele, en fait, je ne suis même pas sûr d’être capable de grimper dessus. Je me retourne vers Logan plutôt amusé de la situation.

« Et je crois que ca sera pas ce soir que je réussir a chasser. »

Je sais bien qu’il m’a proposé son canapé, mais, même si je me souviens plus trop quoi, il me semble que j’avais un truc important à faire. Dans le doute je vais retourner par terre dans mon garage avec la seule créature qui sera contente de voir ma tronche : Tequila.

« Je te remercie pour le canapé mais… oula… qui a mis un machin là, c’est traite… heu.. ah ouai.. c’est parce que je voudrais bien que ta meuf finisse par m’apprécier que je pense pas que ca soit une bonne idée qu’elle me retrouve sur ton canap à cuver au réveil. Et pis… je ne peux pas laisser Gisele sous la flotte… et pis, je crois que là, faut que je rentre… je sais plus pourquoi…»

Après avoir longé les mur et manqué de faire tomber une sortie de guéridon, j’arrive à la porte d’entrée, mais les trop nombreux poignets de la porte sont fourbes et j’ai du mal à les chopper.

Je fais une pause pour me retourner comme je peux vers Logan :

« Y’a plein de trucs où je voudrais t’aider tu sais, sauf que je sais pas faire, je suis nul pour causer, nul pour conseiller, le seul truc que je sais faire en dehors d’un garage c’est écouter et fermer ma gueule. C’est pas grand-chose… je suis quand même là si tu as besoin. Et un dernier truc, arrêtes de faire des truc qui te défoncent autant, y’a assez de monde ici pour que tu ne sois pas le seul à te salir les mains… putain !! mais t’a combien de poignées de porte ! »
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MessageSujet: Re: I don't think you trust in my self righteous suicide   I don't think you trust in my self righteous suicide EmptySam 12 Aoû 2017 - 21:00
Le gosse pouvait dire ce qu'il voulait, en attendant en ce moment, Logan le voyait très bien et il n'aimait pas ce qui se passait sous ses yeux, effectivement. Mais principalement parce qu'il s'entêtait à vouloir partir alors qu'il parvenait à peine à marcher droit et qu'il passait plus de temps à câliner les murs qu'à trouver l'emplacement de la porte d'entrée. Logan ne disait rien, pourtant, il se contentait d'afficher une mine désapprobatrice et plus que désespérée, en suivant le jeune homme de loin. Il se retenait quand même de tendre les bras vers lui, préférant les garder croisés sur sa poitrine en écoutant distraitement les baragouinages du gamin.

Au prix d'un effort considérable, Isha parvint quand même à rejoindre la porte et le barbu restait cloîtré dans son indifférence en le regardant se débattre avec la poignée. Il n'avait aucune intention de le laisser sortir de là, mais ça ne l'inquiétait pas du tout de voir le jeune homme essayer quand même, déjà certain qu'il n'y arriverait jamais. Il attendit patiemment qu'Isha ne perde patience pour faire quelques pas vers lui et l'attraper par les épaules. Fermement, le géant obligea son fils a se détourner de son objectif. « J'vais rentrer Gisèle dans mon garage et toi, tu vas dormir sur le canapé. Laisse-moi m'occuper de Joy, je sais comment la convaincre. » assura-t-il tandis qu'il soutenait le gosse pour le ramener dans le salon. Comme si la jeune femme en aurait eu quelque chose à faire... Il la préviendrait seulement pour qu'elle ne se balade pas à moitié à poil dans la maison au petit matin, mais il doutait d'avoir à s'inquiéter de plus. Enfin, il ramena le gosse dans la pièce et l'obligea à s'asseoir avant de se reculer de quelques pas pour l'observer. « T'avise pas de te tirer, vu l'état dans lequel tu es, t'arriverais sans doute même pas à traverser la pièce. » Un dernier regard pour s'assurer que monsieur resterait sage et Logan tournait les talons, quittant la maison pour aller affronter la pluie le temps de mettre la moto à l'abri.

Il était déjà trempé quand il retourna à l'intérieur pour venir se planter une fois de plus devant son fils. « Dors, d'accord ? » Il attrapa la couverture qui traînait sur le fauteuil et qu'il avait lui-même utilisé chaque nuit qu'il avait passé ici et la posa à côté du gamin. « J'te promets que tu seras libre dès que t'auras dessoûlé, mais là... Enfin bref, j'suis en haut si t'as besoin de quelque chose. Octavia devrait se remettre à hurler d'ici quatre heures max, alors profites bien du calme, ok ? » Il attendit tout juste une réponse avant de disparaître. Lui aussi, il avait bien envie d'un peu de repos et il le méritait.
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