JOURNAL DE BORD :
Je sais que c'est bizarre d'écrire un journal de bord plusieurs mois voire même année après le début des évènements mais qui sait… peut être que vous trouverez entre ces lignes quelque chose qui vous aidera à comprendre ce qui a bien pu se passer.. même si je ne pense pas que mon histoire vaille vraiment le coup d'être racontée. Vous qui tenez mon livre, comprenez que je ne suis pas le genre à être tendre si on s'en prend à moi… donc si vous lisez ces lignes, soyez assurés que c'est parce que que je suis mort.
Je m'appelle Neo Wolf, je suis né à Détroit, Michigan le 2 Mai 1972. Au moment où j'écris ces mots je crois que j'ai passé mes 44 ans il y a peu... mais j'ai arrêté de compter les jours il y a longtemps maintenant, seuls ceux qui me restent sont important maintenant. Je n'en suis pas vraiment sûr, mais même sans me tenir à jour, je dirais que nous devons être aux alentours de Juillet, peut être Août 2016. Si c'est bien ça alors j'ai passé mon anniversaire à tenter d'échapper à une horde de morts qui avait bloqué la porte du bâtiment où je me trouvais et où j'ai failli finir par mourir de faim. Mais bon, inutile de m'étendre la dessus, car au final à part économiser toutes mes rations, laisser ma radio balayer les fréquences sur lesquelles je pouvais capter quelques bribes de conversations, et tenter de dormir le moins possible pour ne pas me réveiller face à ces monstres, ou pire ne pas me réveiller tout court. Je n'ai ni femme, ni enfant... Et ça ce n'est pas à cause de tout ce qu'il s'est passé, mais tout simplement car je n'ai jamais vraiment accordé d'importance aux femmes que j'avais. Seul comptait mon métier, et peut être étais-je un peu trop porté sur moi même. La seule à qui j'avais donné de l'importance, a fini par sortir de ma vie comme elle y était entrée. Je l'avais connue au travail, avant que les choses ne deviennent plus... personnelles. Puis tout s'est tranquillement terminé au bout de quelques mois, pour laisser place à une nouvelle relation professionnelle avant que je ne la perde complètement de vue. A vrai dire je ne sais pas si c'était vraiment une relation, c'était comme si on avait été là l'un pour l'autre au bon moment, avant que chacun ne reprenne normalement le court de sa vie. Néanmoins c'est peut être, après ma mère, la femme qui a le plus compté dans ma vie.
Pour que vous compreniez ce que vous lisez, laissez moi vous raconter le peu que je peux vous écrire de mon histoire.
Mon enfance n'est pas très intéressante, j'ai grandis avec un père militaire, enfin plus précisément un Navy SEAL, et une mère qui s'occupait de moi. Je n'ai pas été à l'école, c'est ma mère justement qui faisait mon éducation, et elle s'est vraiment bien débrouillée car j'ai encore au fond de moi tout ce qu'elle a prit le temps de m'enseigner. Que ce soit ce qu'on apprend normalement à l'école, ou même encore de ce qu'on apprend dans les grandes familles, elle a toujours tout fait pour faire de moi quelqu'un de bien. J'ai même pu aller dans une grande école, ayant obtenu une bourse pour le sport.
J'étais un joueur de Football Américain jusqu'àBref cette période de mon histoire n'est pas intéressante. Passons plutôt au moment où tout a commencé.
J'avais quitté Détroit pour la grande pomme plusieurs années auparavant, j'avais gravis les échelons dans ma caserne pour arriver Officier Chef de Groupe... pour ce que ça m'a vallu au final... enfin bon ça m'a quand même bien aidé à m'en sortir jusque là.
D'après les hommes que je commandais, j'étais sévère mais juste. "Un vrai chef de meute" d'où le surnom qu'ils ont finis par m'attribuer : Alpha. Etrangement je n'aime plus qu'on m'appelle Neo, c'est pourquoi je ne donne mon vrai prénom qu'à très peu de personnes, en fait tout ça c'est surtout depuis... ce jour là. Quel jour ? On y arrive.
Je ne saurais vous dire exactement quand tout est parti en vrille mais je n'oublierais jamais comment tout a commencé.
C'était une journée tout à fait normale, aussi banale qu'un lundi... peut être que c'était un lundi ? Dans tous les cas on a été appelés moi et mon équipe pour gérer une situation assez bizarre, un homme venait de se faire mordre à multiples reprises par un clochard, du moins d'après la femme de la victime qui avait passé l'appel et venait "d'assommer" l'individu d'un coup de batte de baseball... elle était loin du compte en pensant à un simple sans abris et vu ce que je sais maintenant, elle avait aussi du donner bien plus qu'un simple coup sur le crâne de ce truc. Malgré la faible gravité de l'appel, par rapport à certains autres, on s'y est rendu en urgence. Une fois sur place la scène était plus effroyable que ce qu'on pensait. Elle aurait du dire "J'ai complètement massacré le crâne d'un pauvre innocent (du moins c'est ce que je croyais sur le moment) car il a dévoré la quasi totalité de la chair sur la jambe de mon mari" ça aurait été plus proche de la réalité.
Je décidais de laisser un de mes hommes là bas, avec la femme et le "sans abris" en attendant la police. Le premier était mort, nul doute là dessus, mais nous devions emmener le mari à l'hôpital au plus vite. Et ce fut là ma première erreur dans cette affaire.
Arrivés à l'hôpital, alors qu'on sortait le brancard et que les médecins arrivaient, l'homme se réveilla soudainement dans un horrible cri qui n'avait clairement plus rien d'humain et mordit le bras de Mike Childers, un de mes plus brillants sapeurs. Ce dernier hurla de douleur et lâcha le brancard. Les médecins prirent le relais et entreprirent d'attacher l'homme qui semblait hors de contrôle pendant que j'accompagnais mon collègue et ami dans une autre partie de l'hôpital le temps qu'ils examinent sa morsure, qui bien que rapide, avait donné assez de temps à l'autre homme pour lui arracher de la chair sur le côté de la main. C'était à se demander qui avait mordu l'autre au final entre le fameux clochard et ce fou cannibale.
Pendant que je parlais avec lui, quelque chose attira son attention. A la télé, des images affolantes des villes voisines étaient diffusées. Il voulu regarder quand une vidéo amateur montrait une partie de notre ville, mais je pris la télécommande et l'éteignit lui conseillant de se reposer car il était blanc comme un linge. Et ce fut là ma deuxième erreur.. si j'avais pris le temps d'écouter, de me renseigner, de m'informer sur ce qu'il se passait, juste de faire correctement mon job de pompier… j'aurais peut être pu faire quelque chose pour lui… enfin à quoi bon... au final il n'y a toujours pas de vaccin et je ne savais pas à ce moment là que l'amputer était le seul moyen de le sauver.
Donc j'ai préféré le laisser au mains des docteurs et retourner à la caserne. J'étais loin de me douter que c'était la dernière fois que je le voyais.
Déjà dans le véhicule j'entendais que c'était la panique générale, les appels de la centrale se multipliaient, on ne savait plus où donner de la tête. Nos services étaient dépassés par ce qu'il se passait. C'était l'incompréhension la plus totale !
Une fois de retour à la caserne je demandais ce qu'il se passait mais personne n'avait de réponse, on parlait de meurtre, de cannibalisme,…. les gens étaient tous devenus fous !
Je ne comprenais pas ce qu'il se passait, mais j'avais des ordres, je devais rester et aider du mieux que je pouvais. Tous les services d'urgences avaient été mobilisés en grand nombre pour essayer de contenir la population dans des camps qui avaient été aménagés spécialement mais tout dégénéra plus vite que prévu et même l'armée fut prise de court.
Je pourrais vous décrire l'atrocité de ce que j'ai vu les jours qui suivent mais si vous lisez ça, vous devez le savoir aussi bien que moi.
Au bout de quelques semaines, comprenant tout ce qu'il se passait chaque jours sous mes yeux impuissants, et ayant obtenu des informations comme quoi tout ce merdier se déroulait dans tout le pays, j'ai demandé une autorisation pour retourner dans le Michigan voir ma mère, et peut être essayer de la mettre à l'abri… comment ce con de chef a-t-il pu me refuser ça ?
J'étais fou, qu'est ce que je m'apprêtais à faire ? Je ne pris pas le temps de me changer, je rentrais déterminé dans mon Pick-up de fonction, avisant la hache, le matériel, le sac et la tenue de rechange que j'avais dedans et je pris la route, direction le Michigan. Pied au plancher je n'avais qu'une idée en tête, arriver le plus vite possible. Me moquant maintenant de toutes les règles, ce qui n'était pas du tout dans mon habitude, je roulais maintenant sirène hurlante. Comment j'allais me justifier de tout ça… je n'en savais strictement rien. Et puis au fond je n'en avais plus rien à foutre, de ça comme de tout le reste, tout ce que je voulais c'était fuir ce bordel et retrouver ma mère.
A mi-chemin je me retrouvais bloqué par un barrage de l'armée et une foule monstre, et heureusement au fond que j'avais ce foutu Pick-up et ma tenue à ce moment je ne serais jamais passé sinon. Ils devaient sans doutes penser que je me rendais sur les lieux pour aider… car ils ne prirent même pas le temps de vérifier ce que je faisais là, eux même dépassés par le nombre de personnes tentant de franchir le passage. Tout ce que je retrouvais loin derrière le barrage n'était que désolation…. c'était la fin du monde. L'apocalypse. Ce que j'avais pu voir à New York n'était rien en comparaison de cet endroit. Ils avaient pu contenir un petit peu la propagation de ces monstres et de ce virus en mettant le plus de personnes possible en quarantaines... et je n'étais pas plus que ça exposé à eux car dès qu'ils avaient un doute ils n'hésitaient pas à abattre la personne froidement ou à l'emmener dans des laboratoires où les expériences ne devaient en rien respecter les lois sur les droits de l'homme... C'est à ce moment là que j'ai compris que je ne reverrais jamais ni ma mère, ni le restant de mes proches…. J'essayais quand même d'arriver là bas tant bien que mal. Plusieurs dizaines de Kilomètres après le barrage je ne croisais plus ces choses tout autour de moi, marchant le regard dans le vague, déambulant comme des âmes errantes dans les rues, au milieu des routes, parfois des membres en moins, parfois c'était toute une moitié du corps qui leur manquait. Certains essayant mollement de frapper la voiture à mon passage, mais sans succès. Je l'avoue…. j'étais effrayé ! Comment 2 petits mois avaient pu transformer des villes aussi grande en…. ça.
Arrivé à destination, je devais me rendre à l'évidence, même Détroit était perdue. Vous vous doutez donc bien de comment la recherche de ma mère a fini… exactement comme je le craignais.
Je devais partir et trouver un endroit plus sûr mais en y repensant, au moins je connaissais cette ville, MA ville. Si je pouvais m'en sortir quelque part c'était ici, et bien sûr j'avais tout de suite pensé à aller à dans une caserne de Détroit. Si il y avait du monde là bas je ne pouvais qu'être en sécurité auprès de mes collègues. Mais Détroit était bourrée de ces choses et je ne pouvais pas décemment me promener à pied ici face à tous ces…. je ne sais pas comment vous appelez ça mais moi je les ai appelés "rôdeurs".
Je suis donc resté dans l'appartement de ma mère, dans un quartier peu sûr de détroit. Jamais je n'aurais pensé que la porte blindée servirait à protéger l'intérieur de ces choses. J'aurais plutôt misé sur les petites frappes du quartier qui sévissaient à l'époque et terrorisaient le voisinage... je me demande ce qu'ils sont devenus d'ailleurs.
Sûrement comme tous les autres.
J'ai du attendre plusieurs semaines durant lesquelles je menais de nombreuses recherches intensives de vivres et d'essence avant de pouvoir réutiliser sereinement mon véhicule pour des expéditions hors de la ville. Toute cette route avait vidée mon réservoir et je ne pouvais pas me résoudre à gaspiller les derniers Kilomètres que je pouvais encore parcourir avec ma voiture car l'essence était devenue une denrée rare.
Après plusieurs expéditions discrète, j'ai du me résoudre à tuer pour la première fois, alors que j'étais prit au piège. Moi, pompier de métier, ayant voué ma vie au sauvetage des vies humaines ! Mais est ce qu'on pouvait encore appeler ça des humains ? ils en avaient peut être encore l'apparence encore pour certains d'entre eux, mais pour la plupart, la décomposition faisait plus penser à du bacon sous forme humanoïde qu'à autre chose… Et de toute façon comment faire !? Alors que je me retrouvais coincé, à lutter pour ma vie contre trois de ces monstres, j'essayais de les frapper du plat de ma hache pour les repousser du mieux que je pouvais quand j'ai entendu une voix qui venait, je pourrais le jurer, d'à côté de moi alors que j'étais complètement seul. Cette voix me criait la solution qui à bien y repenser était presque évidente : "VISE LA TÊTE !!!"
C'était horrible mais je n'avais pas d'autre choix… c'était eux ou moi. Je retournais donc mon arme et frappais le premier rôdeur directement sur le dessus du crâne avec le pic de ma hache, assénant un coup puissant mais hasardeux. Je n'étais pas encore prêt à ça. J'avais bien déjà planté une lance dans le crâne d'un ours étant plus jeune mais un humain…. Quoi qu'il en soit le résultat ne se fit pas attendre. Il s'écroula sur le coup. Alors que je retirais ma hache de son crâne dans un bruit de craquement d'os aussi écoeurant que quand elle y était entrée et me préparais déjà à frapper le deuxième du tranchant de mon arme. Mais étrangement, je lui trancha le crâne en deux avec beaucoup plus d'assurance comme si je m'étais déjà habitué à ça… peut on vraiment s'habituer à ce genre de chose et surtout si rapidement ? Ou était ce juste moi… et ce que j'avais toujours été au fond ?
Au bout de quelques mois, après avoir écumé presque toutes les casernes de détroit, j'était paré. Je croisais ici et là quelques personnes qui me disaient qu'un groupe de personnes s'était formé à la caserne du croisement entre Beaupre Lane et Kerby Road. Décidément, j'avais beau connaître cette ville, la carte que j'avais trouvé peu de temps auparavant dans une des casernes, enfin plus précisément dans l'un des nombreux bureaux de responsables de caserne que j'avais fouillé m'était bien utile pour éviter les rues trop bondées. Je n'avais pas encore visité cette fameuse caserne, car dans ce secteur grouillaient bien trop des ces horreurs. Mais ce groupe était mon dernier espoir de trouver encore des collègues. Je ne pouvais pas me résoudre à me dire que toute cette grande famille qu'était les Pompiers ai entièrement disparue. Je devais retrouver ces gens ! De toute façon, collègue ou pas je devais me mettre sur leurs traces. J'étais fort certes, mais j'étais seul, et face à ces centaines de millions de rôdeurs dans le monde, je n'étais qu'un insecte.
Quand j'eu enfin réuni mes affaires et mon équipements je pris la route de la caserne mais je n'y trouvais que des cendres, des morts, encore des morts, toujours plus de morts à chaque pas que je faisais. Des morts-vivants bien sûr et des morts….morts. Eux semblaient ne pas être devenus ces choses en putréfaction mais je ne saurais expliquer pourquoi. Je ne sais pas si je dois remercier mon père ou pas pour ces "stages de survie" imposés mais en tout cas grâce à eux j'ai pu retrouver la trace de ce groupe qui apparemment se faisait maintenant appeler "Fort Hope" non loin de Grand Marais Street. Il m'aura fallu quelques semaines de plus, des semaines de violence toujours de plus en plus fréquente, mais je venais d'atteindre mon but. Ce groupe avait à sa tête un leader incontesté "Le fantôme". Il avait fait parler de lui en se débarrassant d'un groupe de pillards qui prenait trop d'ampleur. Peut être que vous qui lisez ce journal êtes un simple pilleur de cadavre lambda, ou un membre de Fort Hope qui aura réussi à avoir raison de moi. Quoi qu'il en soit ce sont peut être mes derniers mots… j'ai garé ma voiture plus loin, et ne suis qu'à quelques bâtiments de là où ils sont. De ma fenêtre, je peux en voir d'ici qui partent ou reviennent…. je les observe depuis quelques heures, alors même que j'écris ces lignes... Qui sont ils ? Quel est leur but si ce n'est survivre ? Je ne vais pas tarder à le savoir… je vais à leur rencontre. J'espère seulement qu'ils sont aussi pacifique qu'on me l'a dit. Et que le fantôme n'est pas aussi dingue que certains le prétendent.
…………….