☣ Caractère
Lana, elle est difficile à cerner. Tout le monde sait qu'elle est d'une loyauté et charité sans égal. Qu'elle a gardé cette douceur et empathie d'antan. Que c'est une femme attachante, toujours dévouée et prête à aider. Pourtant, ses traits d'une impassibilité froide donnent une impression contraire : elle semble n'aimer personne, être du genre solitaire et individualiste. L'apocalypse lui a forgé une armure protectrice. Peu loquace, les rares fois où elle fait la discussion n'aident pas à briser ce sentiment de "tout l'agace constamment". En effet, ses mots sont bien souvent cinglants ou sans enthousiasmes. Cette neutralité, couplée à un calme et sang-froid olympien, la rend presque effrayante, pour certains. D'autant plus qu'elle possède ce pouvoir singulier des "yeux revolvers" traduisant, à eux seuls, d’innombrables mots poétiques et aimables. Ah, tiens... Ce que vous venez de lire, c'est de l'ironie. Voilà un autre détail fondamental de sa personnalité. Les doubles sens pointus et remarques piquantes de sarcasmes sont et seront, sans doute, toujours ses plus belles armes. Ah... En clair, Lana est un bien curieux personnage. Extravertie sur bien des sujets, sauf, sur sa vie, il est quasi impossible de la faire parler d'elle. À moins qu'elle ne souhaite s'ouvrir à vous, il vous faudra tenter de l'avoir à l'usure. Sauf que vous risquez bien plus de la braquer et la voir s'énerver dans une sorte de système d'auto-défense qu'autre chose, en agissant ainsi. Paisible et tolérante en général, certes, mais, il y a des cordes sensibles sur lesquelles elle répond au quart de tour, avec une impulsivité plus ou moins agressive...
En fait, il est difficile de la décrire. Elle-même ne saurait probablement pas quoi dire...
"Je sais que je peux paraître... Désintéressée de tout. On me le reproche souvent, d'ailleurs. Les gens pensent qu'ils m'apprécient et que cela est à sens unique. Mais... C'est faux, complètement faux. Je ne saurais l'expliquer, mais, disons simplement que je n'aime pas exprimer mes sentiments. J'ai toujours étais maladroite avec ça. Alors imaginez un peu maintenant, dans le contexte actuel... *elle soupire* Vous savez, être aussi... Imperméable de façade, c'est un choix. Un choix qui ne plaît pas à tout le monde, je le conçois, mais, c'est ma façon à moi de tenir debout face aux événements. Je suis quelqu'un d'émotif, dans le fond. Je suis très sentimentale. Et vous savez comment finissent les gens exposant ouvertement leurs faiblesses, dans ce bas-monde... Ils meurent. Lamentablement ou héroïquement, là n'est pas la question. Mais, ils meurent. Et moi, voyez-vous, je ne veux pas mourir. Je suis faible, je le sais, très clairement. Mais, justement... C'est parce que je suis faible que je m'endurcis à ma façon. Je mens comme je respire et je me rend plus intimidante que je ne le suis, pour mon bien et pour celui des autres. J'ai une fille, des amis. Je me dois de tenir, de les protéger, d'être présente pour les chérir ou pour faire perdurer leur mémoire. Et, même si je peux donner de mauvaises impressions. Même si on pourrait croire que je joue avec les autres, que je ne les apprécie que par intérêt... Je sais que c'est faux , je sais ce que je ressens et comment je vois les choses. Et je sais, également, que ceux tenant vraiment à moi savent que je suis franche avec eux et que je les aimes. J'ai simplement une drôle de façon de montrer mon attachement. Et puis, franchement, dans le fond... Je joue les dures, mais, il est si facile de briser ma carapace, de m'arracher un sourire, un gloussement... Il m'arrive même d'être tactile, affectueuse, câline... Il faut juste passer la barrière des premières impressions. Je suis un nounours, au plus profond de moi-même. Que cela me plaise ou non, je ne suis pas si tenace que je peux le prétendre. Je suis humaine, tout simplement. Je me plie aux circonstances afin d'évoluer, au mieux, dans mon milieu... N'est-ce pas ce que nous faisons tous ?"
☣ Anecdotes
Lana est bisexuelle homoromantique, une orientation compliquée pour certains. En clair, la jeune femme est sexuellement attirée par les deux genres, mais, n'est attirée sentimentalement que par le sexe féminin. Depuis la mort de Lizbeth, son homoromantisme s'est changé en aromantisme : elle n'éprouve aucun besoin de s'attacher romantiquement, sur le long terme. Cet aromantisme est dû à la crainte de retomber amoureuse et perdre de nouveau la femme aimée. Cela peut donc être considéré comme une "phase" que le temps et la patience pourrait effacer... // Le "L" du "L. McCarthy-Lee" rédigé sur le dogtag qu'elle porte autour du cou n'est pas pour "Lana" mais pour "Lizbeth". Cette plaque était celle de sa femme. Toutefois, pour protéger sa fille et ses propres arrières, la survivante a décidé de mentir en prétendant avoir suivi un service militaire. // Stérile, elle est dans l'incapacité d'enfanter. Katie a été adoptée par le couple à l'âge de 2 ans en 2011. Aujourd'hui, sa fille est de loin son plus gros point faible. // Son nom de jeune fille est "Lee". Lors de son mariage dans l'état de l'Iowa (mariage homosexuel autorisé le 27/04/2009) Lana et Lizbeth ont demandé à faire de leur nom respectif un nom composé. // Scout dans sa jeunesse, Lana possède des bases en survie, maîtrise le Morse et la reconnaissance des plantes comestibles ou médicinales. // Adolescente, c'était une véritable teigne. Sa maîtrise des grosses bécanes de motard, vient de cette période rebelle. Son apprentissage des arts de self-défense en compagnie de son vieil ami Caleb lui a permis de canaliser son énergie débordante avec le temps. // Ayant suivi des cours de théâtre, elle joue la comédie à merveille et cela rend ses mensonges crédibles. // Elle aime cuisiner et chouchouter ses cadets. Au sein de la communauté, Lana s'avère être une véritable maman poule. // Allergique au pollen, elle peut en venir à des crises d'asthme. // Elle raffole du thé à la camomille et du nougat. // Ex-fumeuse, elle lutte contre le stress qui lui intime perfidement de recommencer à consommer des paquets entiers. // Elle râle et jure souvent en mandarin. // Elle s'est toujours avérée fascinée par les couteaux papillons à lames teintées et en avait débuté une collection. // La photographie et le dessin sont quelques de ses passe-temps.
☣ Particularités physiquesLana est de petite taille (1m58) et est légèrement typée (origines asiatiques paternelles). Elle est gauchère. Son oreille gauche est
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] (hélix, lobe et tragus) ainsi que, peu le savent car peu le voient, ses tétons. Quelques tatouages discrets sont encrés sur sa peau : sa nuque est ornée par la planète
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien], un
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] (son signe astrologique) est gravé sur son poignet droit, une
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] lui décore le creux des seins et ses deux majeurs sont parés de caractères chinois (sur le gauche un petit "恨" (haine), sur le droit un "爱" (amour). Selon celui avec lequel elle vous demande cordialement d'aller vous faire mettre, le message n'est pas le même : gauche, elle est sérieuse ; droit, elle vous taquine.).
Se levant péniblement du plumard, la fine silhouette s'étire, ouvrant mollement la fenêtre pour profiter d'une bouffée d'air frais. Sa main se balade machinalement sur la petite table de chevet et y agrippe un paquet accompagné d'un briquet. La jeune femme s'était promis de ne pas recommencer, mais bon... Un, rien qu'un petit bâton de nicotine. Ça ne va pas la tuer. Elle a besoin de décompresser. "
Et tu n'es plus là pour me gronder..." Ricane-t-elle maussadement.
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Juin 2006, 17 ans.
Soirée d'anniversaire des 19 ans de Caleb, vieil ami de Lana.
Terrasse de l'appartement.
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Ce n'est pas très bon pour la santé, de fumer comme un pompier.Une voix inconnue t'avait interpellée. Lasse, tu soupiras et te tournas, sourcil gauche arqué et droit froncé.
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Et ?La jeune femme d'une vingtaine d'année se mit à glousser.
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Rien, rien. Tu fais ce que tu veux, c'est vrai. Je peux ?..Tu te contentas d'acquiescer. Bien sûr qu'elle pouvait rester.
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La fête te plaît ?-
Oui. Mais je ne connais pas tout le monde. Caleb a fait beaucoup de rencontre depuis son entrée à l'armée.-
En effet ! Je suis l'une de ses "beaucoup de rencontre". La grande blonde esquissa un sourire en te tendant une main enchantée.
Lizbeth McCarthy.Tu lui agrippas chaleureusement la main.
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Lana Lee.Tu sentis un regard curieux se poser sur tes doigts.
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Oh ? Tu parles chinois ? Demanda Lizbeth, en faisant allusion au tatouage sur ton majeur, un caractère chinois.
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Mandarin, plus précisément. "Chinois" c'est vague, ça regroupe plusieurs dialectes. Le Mandarin et le Cantonais pour ne citer que les plus connus.Un rire lui échappa.
-
Désolée, désolée ! Je ne m'y connais pas du tout. Ça veut dire quoi ?-
Celui là, haine. Ma main droite, amour.-
C'est original ! Et pourquoi du manda-Caleb coupa leur discussion d'un "
Oh bah vous étiez là ! Vous avez fait connaissance ? Cool ! M'enfin, restez pas là ! C'est mon anniversaire et vous ne restez pas avec votre Cal chéri ?". Sa fausse mine boudeuse vous fit rire.
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C'est bon, on arrive ! Je crois bien que je devrais t'expliquer tout ça plus tard... Dis-tu à ta nouvelle amie. Celle-ci sourit à pleines dents.
-
Avec plaisir ! Je suis curieuse, maintenant. Allez ! Lâche donc ce cancer en barre et allons rejoindre la troupe !---
Tirant une nouvelle latte de fumée, son regard se perd dans la contemplation de l'anneau doré soudé à son annulaire depuis des années. Une larme dévale sa joue rosée. "
Tu n'es plus là à mon réveil..."
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Août 2009, 20 ans (Lana) et 24 ans (Lizbeth) : Mariage & Lune de miel.
Comme quoi les contes de fées pouvaient s'avérer vrais. Tu en vivais un, à l'heure actuelle. Elle avait demandé ta main il y a quelques mois de cela, déjà, et le mariage fut vite organisé. Et te voilà, dans ta robe de mariée, Caleb excité comme une puce (à croire que ton vieil ami avait plus hâte que toi !) et ton père, fin prêt pour marcher honorablement aux côtés de sa fille jusqu'à l’hôtel de la mairie. C'était un véritable miracle que la région natale de ta petite-amie, et femme dans quelques instants, l'Iowa, eut accepté le mariage homosexuel en avril dernier. Cette réforme tombait à pic, pour vos projets d'avenir...
Et t'y voilà, marchant avec ton père jusqu'au maire et cette ravissante femme en costume, plus souriante encore que toi. Jamais vos yeux n'avaient autant brillé. Jamais vos vœux ne furent aussi sincères. Ni même se baiser...
Inoubliable. Magique. Parfait.
Une phrase raisonnant, encore, dans ta tête : vive les mariées.
Tes yeux s'ouvrirent avec difficultés. Tu te trouvais... Hum... Pas chez toi.
Un marmonnement assoupi t'échappa et alerta la silhouette blottie contre toi de ton réveil.
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Bien le bonjour, madame McCarthy-Lee.Un large sourire étira tes traits tandis qu'un gloussement te racla le gosier.
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C'est donc vrai ? Nous sommes mariées ?La blonde se mit à rire en acquiesçant doucement.
-
Et oui, madame, tu ne rêves pas. Regarde le bel anneau à ton doigt et rappelle toi que nous passons actuellement le plus beau des lendemains de lune de miel au Costa Rica.-
¡ Ah, sí, efectivamente !-
Ahlala, j'adore quand tu parles autre chose que l'anglais...-
Tu as une petite amie exotique, que veux-tu ! Un vrai couteau-suisse.Lizbeth fit non de la tête.
-
Rectification : j'ai une femme exotique.---
D'un revers de la manche, la petite brune efface son signe de tristesse. Ecrasant son mégot de cigarette, elle referme la fenêtre et s'attarde sur la frêle forme se dessinant sous la couverture. "
Tu n'es plus là à son réveil..."
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21 Décembre 2011, 23 ans (Lana) et 27 ans (Lizbeth) : retour de l'orphelinat.
Depuis qu'elle s'y trouvait, tu n'avais pas quitté des yeux le rétroviseur dans lequel se reflétait son petit corps endormi à l'arrière du véhicule. Tout comme ton sourire béat ne cessait de t'étirer les lèvres. Tu l'avais enfin... Ta fille... Elle n'avait, certes, pas grandi neuf mois en toi, mais, le simple fait de la regarder... C'était tout comme.
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Elle te ressemble. Commenta Lizbeth tout en conduisant. Cela t'arracha un petit rire.
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Je dois trouver ça touchant ou horriblement raciste parce que nous sommes asiatiques et que "nous nous ressemblons tous" ?-
Roooh ! J'pensais pas comme ça, tu vois le mal partout ! Elle ricana en secouant doucement la tête.
Non. J'entendais par là qu'elle me fait penser à toi quand tu dors.-
Parce que j'ai une tête d'enfant de deux ans ?-
Pire que ça. T'es un bébé, sweetheart.Tu lui tiras la langue avec immaturité et le moteur de la jeep se coupa. La petite se réveilla péniblement, accueilli par deux visages souriants.
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Bienvenue à la maison, Katie.---
Caressant tendrement la chevelure noire de jais de son enfant désormais âgée de sept ans, la survivante s'assoit au bord de son lit, passant une main sous les lattes de ce dernier. Elle en sort un carnet, planqué sous le matelas. "
Tu n'es plus là tout court."
Et elle lit, pour la énième fois, la teneur du bouquin :
« Je m'appelle Lizbeth McCarthy-Lee, mariée et maman, et j'écris alors que c'est la fin du monde.
Il s'en est passé, des choses, en même pas trois ans. Qui auraient cru qu'un jour l'humanité fuirait des... Cannibales en décomposition ? Personne. Car c'est le genre de truc dingue qui n'arrivent que dans les films du genre monstres contre humains. Et pourtant, ouais, pourtant, j'ai bien flippé quand mon escouade tentait d'abattre pour la première fois l'un de ces trucs. Une passoire. C'était devenue une passoire et il se relevait comme si de rien était. Jusqu'à ce qu'on lui plombe la cervelle. Je sais que c'est honteux, l'honneur militaire, tous ça, tous ça... Mais, ce jour-là, j'ai clairement fait un doigt à toutes mes obligations pour détaler jusque chez-moi, récupérer ma petite femme et mon petit ange avant que cela ne parte en vrille pour de bon. Caleb m'a suivi. Qu'il est loyal, ce gosse ! Je le remercie, au fond. J'aurais paniqué, si je n'avais pas eu d'aide pour protéger mes bien-aimées. Je lui dois une reconnaissance éternelle, mais, chut, sinon il va prendre la grosse tête ce con.
On s'est plutôt bien démerdé, je trouve. On a survécu jusqu'ici. On a certes longtemps dormi dans ma jeep tous les cinq, comme de pauvres malheureux, mais, on a fini par croiser du monde. Résultat, on est une belle petite bande de dix ou douze personnes qui vivent comme des campeurs avec un système de relais pour la garde. Plutôt confortable, comme situation, pour un contexte apocalyptique comme celui-là, j'veux dire. Fin bref... Des bons petits débrouillards !
Si j'écris ce soir, alors que Katie dort depuis des heures, que Lana s'est assoupie contre mon épaule et que Caleb fait sa ronde de nuit, c'est parce que demain est un jour qui risque de chambouler tout ce petit train-train de vie. En bon ou en mauvais. Je ne peux pas savoir d'avance.
Demain, je pars en Jeep avec Caleb et deux autres mecs balèzes du camp. Pour la faire courte, une communauté fait trembler de terreur toutes les autres et une autre communauté est fermement décidé à les combattre. Cette vaillante communauté, c'est Fort Hope. On est en bons termes avec eux. Et on a le courage d'ouvrir, nous aussi, nos grandes bouches. Alors nous rejoignons leur territoire pour y prêter main forte.
Ça sera violent. On le sait bien. Il y aura des morts. On le sait parfaitement, ça aussi. Mais... Ces sacrifices seront pour un monde meilleur. Pour une cause qui en vaut la peine. J'ai confiance en ce gars... Le fantôme, et toute sa clique. On ne peut que gagner avec eux ! Le Fossoyeur n'a qu'à bien se tenir.
Peut-être que j'y laisserai des plumes, peut-être même que je passerai l'arme à gauche... Mais, j'aurais fait ça pour la justice. Et pour que mon petit clan puisse avoir l'espoir de ne plus craindre ces maudit pillards assoiffés de sang.
Lana et Katie n'auront plus rien à craindre. Car dès que cela sera terminé, nous rejoindrons tous Fort Hope pour ne former qu'un seul et unique groupuscule de survivants. »
Ôtant le capuchon d'un stylo, la brune tourne la page et entame un nouveau chapitre :
« Je m'appelle Lana McCarthy-Lee, née Lee. Mère de Katie McCarthy-Lee et femme de Lizbeth McCarthy-Lee, née McCarthy. Son départ fut comme elle (et je) le craignait : un aller simple, sans retour. Toutefois, elle n'a pas perdu. Elle a gagné ce qu'elle désirait : savoir sa famille en sécurité.
Le fossoyeur et ses hommes ont eu raison d'elle, mais, ses alliés ont eu raison d'eux. La voilà vengée. Justement vengée.
Caleb est revenu indemne de cette nuit ensanglantée et nous voilà au sein de cette communauté pour laquelle ils ont vaillamment combattu : Fort Hope.
Je fus accueillie. Le peu de survivants de mon campement aussi. Ici, on nous a nourris, intégrés, adoptés... Nous sommes soudés. Nous sommes fidèles à nos frères.
Je m'appelle Lana McCarthy-Lee et j'ai prêté allégeance à la communauté pour laquelle ma femme trouvait la cause juste. »
Refermant le calepin malmené par le temps et les déplacements, les phalanges de la veuve se perdent et jouent avec la plaque de métal pendant à son cou.
"
Tu n'es plus là, alors, je me dois de rester. Pour notre fille, pour nos amis, pour que l'on ne t'oublie pas."