Voilà. Les réserves sont vérifiées, re-vérifiées et re-re-vérifiées. J'y ai passé la fin de matinée et début d'après-midi, m'assurant que rien ne manquait, mais, surtout, prévoyant les rationnements de nourriture dans l'optique d'une tempête bien plus longue que d'ordinaire. Il faut dire qu'il faut savoir en avoir pour tout le monde tout en ne liquidant pas les stocks trop vite. Être à court de vivres, durant l'apocalypse couplée d'un déluge, c'est signer son arrêt de mort.

Maintenant que nourritures, petits stocks de médicaments et munitions sont rangés dans le Bunker, je pense sérieusement au fait de l'aménager. Après tout... On ne peut rien prévoir de cette tempête. Mieux vaut, donc, profiter qu'elle soit encore "faible" pour ramener le plus de choses possibles pour le confort de tout le groupe. Sacs de couchages, lampes torches, etc, etc.

Alors que je sors de notre abri, je regarde l'immensité du bâtiment qu'est notre maison. Il va falloir que je fasse de nombreux allers-retours pour transférer les affaires des chambres placées au deuxième étage du labo jusqu'au Bunker... C'est impossible de faire ça seule, je vais y perdre un temps fou... Le problème, c'est que tout le monde à l'air déjà bien occupé !
Regardant tout autour de moi, parmi les gens s'affairant à la tâche, je repère un visage familier qui ne semble pas avoir une mission fixe. D'un grand geste de la main, je lui fais signe d'approcher.
- Liv ! Tout se passe bien de ton côté, pour l'instant ? Dis... T'es déjà occupée à quelque chose ou pas ? J'aurais besoin d'un p'tit coup de main, tu pourrais m'aider ? À deux ça sera déjà cent fois plus rapide et efficace qu'à moi toute seule. Il faudrait qu'on aménage le Bunker, vu qu'on ne sait pas combien de temps il faudra rester confiner pour notre sécurité.

Comme tout le monde, Olivia n'a pas l'air en grande forme. J'essaye de mettre un peu de joie et de bonne humeur face à la tempête qui se prépare, mais... C'est pas tout à fait une réussite, selon les personnes. Je lui accorde un petit sourire reconnaissant lorsqu'elle accepte sans broncher de m'aider, puis, acquiesce à sa question.
- Oui. On risque de devoir y rester un p'tit moment du coup... Déjà que de base c'est pas le top confort niveau espace, si on pouvait éviter de dormir à même le béton froid, c'est toujours ça de gagné. Les réserves sont déjà là, je m'en suis occupée avec Rashka. Là, il nous faudrait plutôt tout ce qui est pour le confort personnel. Les sacs de couchages, couvertures, vêtements, moyens de s'éclairer... Pour ça que j'aimerais passer au peigne fin le deuxième étage. Il faudrait aussi, sûrement, prendre les sacs à dos de tout le monde. Histoire que chacun et ses effets personnels. Je m'en voudrais si quelqu'un perd quoi que ce soit à cause de tout ce remue-ménage.

J'acquiesce de nouveau aux dires de mon aînée. Oui, il faut tenter d'organiser un minimum le Bunker. Car, si tout est sans queue ni tête et qu'il nous faut s'y réfugier des jours durant... Cela va vite nous rendre chèvre.
- J'avais pensé à faire un espace "dortoir", on casera les sacs dans un coin et on verra ce qu'on fait de l'espace libre qui reste. Faudra aussi qu'on trouve un côté où manger ou je ne sais quoi... Pour pas finir avec des bouts par-ci par-là qui peuvent attirer des insectes ou des trucs comme ça. Soupirant en me passant une main dans les cheveux, je regarde brièvement autour de moi. Plus je repense au nombre que nous sommes et à la largeur du Bunker, plus je prie pour que nous n'y passions pas des semaines. Ce serait, très vite, invivable.

Me mettant en marche, sur les talons d'Olivia, je me mordille la lèvre face à sa demande.
- Eh bien... Nos réserves n'ont jamais était bien énormes, mais, suffisantes. On pourrait garder nos habitudes alimentaires habituelles, mais, je préfère rationner de façon stricte et ne pas vider nos stocks pour en garder une fois la tempête calmée que de garder le même rythme et avoir la potentialité de finir à sec peu après le déluge, tu vois ? Du coup... Tout devrait bien se passer si chacun donne du sien et accepte le rationnement imposé. En faisant ça on aura de quoi vivre le temps que le temps se calme et l'histoire de quelques semaines après le retour à la normale.

Une fois les étages montés, j'ouvre la première porte du corridor et me tourne vers ma camarade.
- On prend quoi en premier ? Le plus important c'es avoir de quoi se réchauffer la nuit, non ? Du coup on pli les sacs de couchages et les couvertures ? Je propose qu'on les pose dans le couloir en attendant d'avoir des grosses piles à emporter. Quitte à faire des allers-retours, autant en faire des efficaces, chargés comme des baudets, au lieu de descendre trois trucs à chaque fois.

Voir Olivia sourire est une bonne chose, j'en suis contente. Il est vrai que dans une telle situation, je ne peux pas vraiment m'en voir ravie, mais... J'aime bien passer du temps avec elle. Elle est gentille, à sa manière. Franchement, si un orage de malade ne nous menaçait pas, on passerait sûrement des heures à blablater tout en nous mettant au travail. Mais, là, il fallait agir vite. Vraiment. On a que peu de temps.
- Yep, notre Bunker sera une vraie petite maison de pub, tout bien rangé et tout ! Riais-je suite à ses prévisions de "gagnons un max de place".

Me chargeant du côté que mon amie m'a indiqué, je suis d'accord sur ce qu'elle a dit au sujet des matelas. Il ne faut pas les perdre à cause de l'humidité, cela. Les matelas, ça ne coure pas les rues. S'ils moisissent, on perd un supplément confort énorme !

Chambre par chambre, nous essayons toutes les deux d'aller vite tout en veillant à ne rien oublier. Rapidement, c'est un véritable foutoir dans les couloirs. Des sacs à dos pleins à craqué parce que l'on ne voulait rien laisser de personnel derrière nous quelques fois qu'un simple petit détail peut avoir une valeur sentimentale monumentale, des couvertures soigneusement pliées et mis en tas, quelques matelas assez encombrant vu leur taille... Wow. À côté de ça, mon emménagement à Detroit, dans mon petit studio partagé avec Donnie, c'était un véritable jeu d'enfant ! J'ignore combien de temps on a passé à ratiboiser chaque pièce, mais, il semblerait que nous ayons toutes deux achevés notre mission passage au peigne fin.
- Bon. Maintenant, va falloir emmener tout ça.

Soupirant en regardant les matelas, je me demande sérieusement comment diable nous allons bien pouvoir les porter jusqu'au rez-de-chaussée. Faut dire qu'ils sont aussi grands et bien plus larges que nous deux !
Mon regard passant avec lassitude des escaliers à eux, il s'éclaire soudainement d'une illumination. Euréka ! Claquant des doigts, j'attire l'attention d'Olivia d'un large sourire.
- T'as déjà fait faire de la luge à un matelas ? Demandais-je avec une voix d'enfant. Vu sa tête, elle doit voir où je veux en venir.

Prenant un premier plumard, je me mets à crier "ATTENTION CHAUD DEVANT !" au cas où quelqu'un chercherait à monter les escaliers au même moment, puis, je le balance à plat, le regardant glisser tout seul.
Comment être efficace sans aucun effort. J'aime !

Eh bien ! Mes idées farfelues dignes d'une adolescente irresponsable et immature ont, visiblement, le mérite de plaire et faire rire ! Voilà qui me fait sourire fièrement, tandis que je mime une révérence théâtral face à mon incroyable "ingéniosité gagneuse de temps". Mes idées semblent, même, en donner à mon aînée que je regarde, un instant, avec curiosité lorsqu'elle se met à tenir un sac comme un ballon de basket. Je fini par en rire lorsqu'elle s'écrit, avec une joie enfantine, "panier !".

Ce bref instant d'insouscience fait, mine de rien, beaucoup de bien. Pendant un court moment, on pourrait croire voir... Je ne sais pas... Deux sœurs, deux cousines ou deux amies jouer comme si de rien était, comme autrefois. Ce genre de petits instants détendus sont rares, de nos jours. Beaucoup trop à mon goût, parfois. Tout ça me manque...
Enfin bref. Ne laissons pas de place à la nostalgie.

Nous avons continué notre séance de "basket", ou plutôt "lancé de sacs sur matelas", jusqu'à ce que tout ait été envoyé en contrebas des escaliers. Passant une mèche de cheveux derrière mon oreille, car, s'amuser est quelque chose de décoiffant, je me tourne vers Olivia en souriant.
- Bon, bah je crois qu'on peut faire notre premier voyage maintenant qu'on a plus rien à faire glisser comme une luge sur la neige ! On descend, dépose les matelas et sacs dans le Bunker et après on remonte pour les couvertures et petits détails restants ?

Être taillée comme une brindille, ça n'a pas que des avantages. J'ai des muscles, certes, mais des muscles d'athlète. Je cours. Je lance des javelots à la limite. Mais je ne porte pas des lourdes charges. Hélas, c'est bien ce qu'il faut, aujourd'hui, pour le bien du groupe. Je remercie sincèrement Olivia de m'avoir aidé à porter un maximum de sac. Sans parler des matelas. Un seul sac bien remplit, c'est déjà compliqué... Mais en avoir deux ou trois à la fois pour des questions de praticité au niveau des allers-retours plus un matelas à tirer... J'avais l'impression que ma colonne vertébrale allait craquer sous le poids et que mes bras allaient s'arracher avec l'effort. Heureusement que mes côtes se sont ressoudées. Je n'aurai pas donné cher de ma peau, avec ma cage thoracique en compote, si j'avais dû faire ce que je fais maintenant il y a encore moins de deux mois.

Lorsque nous sommes arrivés dans le Bunker et que nous nous sommes délivrées de nos "chaînes", ce fut une véritable renaissance. Je ne me suis jamais sentie aussi légère, sérieusement ! J'ai déjà mal partout... Mais bon. Il ne faut pas penser à la douleur. Elle n'en est que plus titillante, sinon.
Mains appuyées sur mes genoux, je reprends mon souffle en lançant un regard à ma coéquipière à qui je tends la main droite dans le but de la highfive.
- Ca va toi ?... P'tain, j'te jure... Notre efficacité à intérêt d'être récompensée par... Euh... Un massage des épaules ! Je lâche un rire presque étouffée par mes halètements. Bon... On a pas encore fini... Mais ça te va si on s'autorise une mini pause ? Parce que là, j'crois que même une couette aura l'équivalant d'un poids de 8 kg, pour moi...

Visiblement, ma proposition de pause est la bienvenue. Je fais, donc, comme Olivia, me laissant tomber (à même le sol, cela dit, contrairement à elle) pour m’asseoir et souffler un bon coup. La pauvre a encore pas mal de boulot après ça. J'espère qu'elle ne m'en veut pas, maintenant, d'avoir accepté d'offrir son aide pour quelque chose d'aussi crevant. Moi, je ne sais pas ce que je vais faire une fois ceci terminé. je verrais si quelqu'un a besoin de moi quelque part. Mais, faut avouer que tout le monde s'est plus ou moins dégotés des partenaires de galère.

Lorsque la blonde se sert dans les réserves, j'ai le tic de pointer son action du doigt, bouche prête à lâcher un "eh ! attends ! t'as pas le droit !" mais... Olivia est Olivia. Faut avouer qu'on ne lui donne pas vraiment d'ordres. Et puis... Bon. Je prendrais ça comme une responsabilité. C'est moi qui gère les inventaires. S'il faut, je dirais que j'ai mal compté. Même si certains sentiront le mensonge à pleins nez, car, ils savent que je suis studieuse dans mes tâches.
Lâchant un soupir, je me convins que ce que nous faisons n'est pas mal. On a juste besoin de reprendre un peu de force pour y retourner ensuite. On ne liquide pas non plus les réserves.

Croquant dans mon biscuit plus tout à fait craquant, j'arque un sourcil en voyant mon aînée se tenir le ventre, une expression subitement inquiète se peignant sur mon visage.
- Tu as mal au ventre ? Si ça va pas, je peux essayer de trouver Diana. Je peux aussi aller chercher les couettes pour les apporter ici le temps que tu te reposes. On bougera les matelas quand t'iras mieux, si tu veux.

M'allongeant brièvement sur le béton froid, je glousse en m'imaginant sur l'un des matelas moelleux.
- Oh ouaiiiis ! Ca sera mille fois mieux que là, maintenant, tout de suite, à même le sol tout sauf confortable, ahah !

Olivia m'assure que ce n'est que trois fois rien. Enfin... Si temps est que la faim est considérable comme étant trois fois rien. J'ai quelques doutes quant à la sincérité de cette affirmation, mais, son grand sourire me dissuade d'insister. Liv est une grande fille, forte pour couronner le tout. Elle semble du genre à toujours aller bien, temps qu'elle ne frôle pas l'article de la mort. C'est à la fois une bonne et très mauvaise chose. Mais bon. Qui suis-je pour la gronder ? Je suis une gamine, en comparaison d'âge. Bien que je ne prétende pas une seule seconde que la blonde soit vieille ! Attention ! Ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit ! Enfin bref. Tout ça pour dire que je peux qu'acquiescer à ses mots, sans chercher plus loin.

M'aidant à me relever, je glousse en admettant que sa remarque est pertinente.
- Et après, j'vais me plaindre que j'ai des courbatures. Quel cercle vicieux !
M'étirant comme pour limiter les dégâts, je grimace en sentant et entendant ma colonne craquer. Erf. Au moins, ça décoince. Faisant quelques moulinets avec les bras, je me détends et décrispe les muscles, me préparant à retourner porter des choses.
- Et, si je peux me permettre... Je me retourner vers elle pour lui sourire. J'trouve que t'as meilleure mine que quand je t'ai demandé de l'aide. Ça fait plaisir à voir ! C'est tout bête, mais, passer du temps avec les gens ça fait oublier les choses, non ? Moi, j'ai limite oublié la tempête alors que ça me fait flipper !
Tapant dans mes mains, j'indique en quelque sorte le fait que je me suis assez reposée pour le moment. Je suis d'attaque pour la suite. Bien décidée à ne pas me laisser abattre par des matelas, aussi lourds qu'ils soient.

Un large sourire me fend les lèvres lorsque Liv se confie légèrement. Une esquisse large, sincère et fière. Je suis très touchée d'entendre que j'ai, semble-t-il, un je ne sais quoi qui a le don de rependre un peu de bonne humeur. Elle n'est pas la première à me le dire, mais, du fait qu'Olivia n'est pas vraiment du genre à dire ce qu'elle pense réellement, je ne peux que m'en sentir honorée et ravie. Et, croyez-moi, si mon aînée n'avait pas ce petit côté intouchable et intimidant, je serais déjà dans ses bras à lui faire le plus gros câlin qu'elle n'est jamais eu de sa vie ! À la place, je me contente de lui faire un clin d'œil en rigolant.
- Talent d'étudiante en psycho, que veux tu ? Je suis un anti-dépresseur sur patte depuis la naissance ! Je souris à pleines dents, telle une enfant. En tout cas, ça me fait plaisir d'entendre ça. Je ne suis pas la survivante la plus douée du monde, du coup, savoir que je fais bien l'un des rares trucs dans lesquelles je gère, c'est-à-dire apaiser et amuser les autres, c'est motivant !

Rebroussant chemin pour retrouver les matelas, couvertures et autres petites babioles laissaient derrière nous, je prends une profonde respiration avant de hocher la tête. Oui. C'est juste un mauvais moment. Un mauvais moment pour la bonne cause. Et il faut se dire qu'une fois les matelas dans le Bunker, nous pourrons souffler. Enfin... Il restera à organiser la pièce pour qu'elle soit vivable et non pas en bordel... Mais bon. Contrairement à l'effort que transporter demande, aménager sera un véritable jeu d'enfant !

Malgré les difficultés, nous voyons doucement le bout de notre mission. Il ne nous en reste plus qu'un. Un seul, bon dieu, on y est presque. Lâchant un rire entrecoupé par ma respiration lourde de fatigue, je regarde mon amie en bombant le torse comme un camionneur costaud.
- Allez ! On est des bonhommes ! Après ça, une bonne grosse bière et DO-DO !

- C'est vraiment très gentil, admet-je en souriant, mais... Va dire ça à un mort-vivant. Bizarrement, je crois que de son point de vue, le plus efficace, c'est la tronçonneuse en état de marche ! Je glousse en imaginant le célèbre tueur en série armé de sa tronçonneuse chérie, en train de hacher menu du rôdeur. Au moins... S'il n'était pas qu'un personnage fictif, Leatherface serait une bête de survie !

Maintenant que nous portons le dernier des matelas, je suis partagée entre une énergie soudaine, celle due à la motivation de se dire "après celui-là, c'est bon !" et une flemme intense, due à la même raison "c'est le dernier... aaaaarg... pas la peine de me presser comme pour les précédents...". En plus, je ne vois pas grand chose. Ma seule façon de savoir clairement où je mets les pieds, c'est d'écouter Liv qui ouvre la marche. Mais bon ! Nous finissons, tant bien que mal, à destination. Et, visiblement, mon amie était tout aussi impatiente de lâcher prise que moi. Car, la façon brutale dont nous le laissons tomber au sol fait un léger bruit, celui des ressorts à l'intérieur.
Lâchant un profond soupir, je me laisse glisser sur le plumard durement porté.
- Ah... Putain... Je ris en faisant signe à la blonde de s'allonger avec moi. Viens, j'te jure... Ton dos va t'en être reconnaissant à mort ! M'étirant comme un chat, je bats légèrement des jambes dans le vide. On a finiiiiii ! Enfin, non, pas tout à fait, faut tout bien organiser comme il se doit... Mais... On a tout amené à destination ! Lui tendant la main pour un highfive, je souris. J'trouve qu'on est une équipe rudement efficace, non ?

- Et moi donc ! Admis-je dans un soupir d'aise. C'est fou, mais, depuis l'apocalypse... La moindre petite pause est un luxe savoureux. C'est dans ce genre de périodes compliquées, des tempêtes, des hivers rigoureux, des sécheresses affligeantes, que je suis heureuse d'avoir trouvé un toit. Je n'ose même pas imaginer l'horreur de la situation, pour les gens de dehors... Mon esprit divague l'espace d'un instant et quelques visages familiers y apparaissent. Donnie. Kazan. Aube... Comment vont-ils ? Sont-ils à l'abri ? Sont-ils au moins toujours en vie ? Encore et toujours des questions sans réponses...

Alarmée par les tapotements sur ma cuisse, je sors de mes réflexions et me redresse non sans un "humpf" las et fatigué des efforts fait jusqu'ici.
- Ouais, finissons en une bonne fois pour toute et pionçons ensuite !

Olivia se charge des couvertures, moi, je décide de gagner de l'espace en rangeant, comme prévu plus tôt, les sacs au fond du Bunker, dans un angle. Cela ressemble à un gros tas désorganisé, du genre piles de cartables dans une cours de récrée, mais, tant pis. Ca à le mérite de ne pas être encombrant.

Une fois ma tâche terminée, je prends le temps de déposer, sur la petite table de bois branlante du Bunker, les différentes lampes torches que j'avais pu trouver. Autant les laisser à disposition de tous, elles serviront sans aucun doute.

Maintenant qu'il ne reste que les matelas, nos regards se croisent de nouveau. Un faible sourire enfantin aux lèvres, je claque des doigts d'un air faussement agacé en m’exclamant :
- Comme on se retrouve, racailles à ressorts !
Et nous y revoilà, à les porter avec difficulté. Ceux de format une place trouvent leurs nichoirs métalliques tandis que les doubles sont placés au sol de façon à ne pas prendre trop de place tout en étant un minimum espacés les uns des autres, "question d'espace vital".

Après quelques modifications et autres déplacements, Olivia et moi regardons notre œuvre d'un œil critique. Comme les pros de la déco dans les petites fictions du dimanche à la TV.
- Hmm... J'crois qu'on a rien oublié... Je sautille presque sur place lorsque je me tourne dans sa direction. J'crois qu'on peut officiellement dire qu'on a FI-NI ! Ravie à l'idée de pouvoir enfin souffler plus de deux petites minutes, je prends mon aînée dans mes bras, sans réfléchir, avant de soudainement me reculer. Oh, pardon... Le bonheur incontrôlable d'avoir fait du bon boulot, on dirait, éhéh ! Me frottant la tête, quelque peu gênée, je finis tout de même par sourire franchement. Merci beaucoup pour m'avoir aidé. Grâce à toi, j'ai pu faire tout ça en un rien de temps. Toute seule, je pense qu'à minuit j'y étais encore ! En plus, le fait d'être en ta compagnie, ça m'a fait oublier le mauvais temps et toutes nos galères en général.