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Depuis l'été 2014, l'Apocalypse règne sur le territoire américain. Dans la région de Détroit, les survivants s'organisent seuls depuis des mois pour sauver leurs vies et résister aux rôdeurs. Quand, après trois ans sans nouvelles du gouvernement, l'armée revient à Détroit, un nouvel espoir semble possible pour les survivants. Mais à quel prix ?
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 In the arms of an angel... feature Alyana
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MessageSujet: In the arms of an angel... feature Alyana   In the arms of an angel... feature Alyana EmptyDim 21 Fév 2016 - 13:36

In the arms of an angel
Alyana Johnson

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22 JANVIER 2015, HEURE : INCONNU
ST. JOHN PROVIDENCE HOSPITAL — SOUS-SOL



Le mastodonte fut guidé comme un animal de trait dans les confins de l’hôpital, serrant dans ses bras immenses la dernière chose qui l’empêchait de sombrer totalement dans la bestialité de ce monde chaotique. Une présence angélique qui maintenait allumé la lueur d’humanité vacillante dans l’âme si merveilleuse du colosse difforme. La douleur physique, le triste résultat d’une flèche fiché dans le flanc de Bobby, n’était qu’une goutte dans l’océan de la tristesse et des tourments de l’être à l’apparence répugnante. Il avait tout perdu, ses anges, sa vie, son travail et il était maintenant seul. Robert ne pouvait que remercier la providence d’avoir illuminer son passage ténébreux dans cette vie en plaçant sur sa route u ange tombé directement du paradis. Une guerrière qui pouvait faire abstraction de l’apparence des hommes pour juger leur âme et leur cœur. Plusieurs fois les militaires voulurent partager le sublime fardeau de la bête immonde, mais celle-ci hocha de façon négative la tête, imperturbable comme le serait une gargouille de Notre-Dame. Chaque pas lourd et sonore sur le paquet du couloir de l’hôpital était un écho à la résilience, la volonté et la sollicitude du golem de chair. Peu d’individus auraient maintenant le cap, blessé de surcroit, pour emmener une parfaite étrangère vers une sécurité des plus relative. Suivi de près par deux hommes en uniformes, le malaise de la brute à l’intellect limité s’échappait à grosses gouttes au même rythme que la transpiration qui perlait sur son front. La peau du colosse commençait à blanchir légèrement, perdant la rougeur que le froid mordant lui avait imposée un peu plus tôt. Le regard bleuté de Bobby essayait de percer la pénombre des lieux, une angoisse latente nouait les tripes de la chose répugnante. Si les militaires étaient aussi de mèche avec les méchants de la route ? Si en vérité le sergent, c’est ça ou bien sargent, qui avait assuré quelque peu le sosie de Frankenstein lui avait menti pour livrer l’ange à la chevelure dorée à son chef? Qu’il n’y avait pas de médecin ni de soin pour Emma, mais une chute perpétuel vers la douleur et l’enfer? Un petit grognement d’incertitude fit retrousser les lèvres exsangues de l’horrible faciès. Nerveusement, les gardes solidifièrent la prise sur leurs armes, persuadé que la montagne de muscles disproportionnés tomberait soudaine dans un accès de rage et de folie. Se fiant à l’apparence monstrueuse du mineur, les militaires pouvaient aisément imaginer l’être monstrueux capable d’actes immoraux et surtout sanglants. Mais des êtres à part, ayant encore quelques affinités avec l’empathie et le souci des autres, pouvaient être éblouis par la bonté et l’humanité qui semblaient si déplacées dans cette enveloppe charnelle si disgracieuse.

Bientôt le trio d’hommes pénétra dans une petite chambre ou un lit d’hôpital était le principal meuble. Un des militaires alluma une lampe à batterie et une lueur jaunâtre repoussa les ténèbres dans les coins de la petite pièce. La porte se referma alors, coupant provisoirement toute retraite à la bête de foire. Celle-ci voulut alors déposer l’ange déchu sur le lit. Permettre à Emma d’avoir un semblant de confort et surtout de quitter l’aura malsaine du monstre. D’éviter que la grâce angélique de la jeune femme soit encore en contact avec le corps grotesque de l’homme difforme.  Mais Robert resta là, à laisser planer son regard du lit au visage si parfait de celle qui devait être tout simplement d’essence divine. Une incertitude envahit alors le géant.  Il n’y avait aucun médecin encore pour examiner Emma. Un des militaires s’avança alors, un peu frustré de la lenteur du colosse. La voix de l’homme fut alors sèche et directe, ayant l’habitude de diriger les hommes sur le front et dans la vie.

Soldat- Écoute tu dépose la femme tout de suite sur le lit et après qu’on va t’avoir enlevé la flèche, tu vas voir le colonel ! Il va…

Le visage de pierre aux traits atypiques et grossiers de Bobby se tourna alors vers le soldat. Celui-ci recula alors d’un pas, surpris par la lueur inquiétante qui venait de surgir dans le regard habituellement si docile de la bête. Une sourde menace et surtout une résolution sans faille venait de se refléter autant sur le visage horrible que dans les yeux bleus océaniques. Une voix rauque, rocailleuse et intimidante se propulsa alors dans l’air, entourant les deux militaires qui se regardèrent totalement ébahit.

Robert- Je ne quitte pas Emma… Euh… Si le docteur dit qu’elle va bien, je vais tout faire ce que vous voulez, mais pas maintenant.

Baissant le regard sur sa blessure dont un mince filet de sang s’échappa du pansement de fortune, le mineur planta de nouveau son regard dans le militaire. Celui-ci dut incliner la tête vers l’arrière pour contempler l’armoire à glace. La porte s’ouvrit, les nouveaux arrivants ayant capté l’échange entre le protecteur de l’ange et les militaires. Une voix blanche, tremblante venait de remplacer celle du monstre. Une douleur transperçait chacun des mots.

Robert- Je m’en fous de la flèche. Je ne veux qu’Emma aille mieux… Si je dois mourir pour qu’elle vive, ça ne me dérange pas… Euh… Je ne sers à rien, mais elle oui.

De cette simple phrase, tout un chacun compris que l’homme ne se souciait aucunement de sa vie en comparaison de celle des autres. Un être ayant une apparence de monstre, le corps couvert des services du passé, mais que l’âme était certainement plus humaine que bien des gens ayant la normalité à leur avantage. Gardant l'ange endormi dans ses bras puissant, le golem de chair était prêt à faire un rempart de son corps pour préservé l'être divin de toute souffrance. C'était son lot quotidien d'endurer la souffrance et les monstres n'existaient que pour cet raison lui avait dis tellement de gens...
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MessageSujet: Re: In the arms of an angel... feature Alyana   In the arms of an angel... feature Alyana EmptyDim 21 Fév 2016 - 20:23
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Bobby & Alyana

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Il se passait des choses en ce moment, à l’hôpital. Des gens venus de l’extérieur arrivaient en nombre. Pourtant, Alyana ne s’en souciait guère. Ou plutôt, elle se souciait de ceux qui étaient mal en point. Et Dieu seul savait qu’il y en avait, des malades ! Entre les blessés, les enrhumés, les cas incurables et autres, elle avait du travail. Ce n’était vraiment pas chose facile, pour l’infirmière. Le travail ne la dérangeait pas… au contraire, il lui permettait d’oublier la mauvaise humeur de sa mère, qui lui en voulant encore pour avoir tué son mari –et aussi père d’Alyana. Non, ce qui dérangeait la jeune infirmière, c’était qu’elle ne connaissait pas tout. Elle avait travaillé de longs mois durant en chirurgie abdominale et s’était donc, à la longue, spécialisée dans le domaine. Mais elle était d’une nullité sans précédents en médecine : une pneumonie, un cancer, une grippe… elle ne savait pas soigner ces malades. Mais elle essayait et y mettait du sien pour y arriver, apprenant sur le tas, se remémorant ses anciens stages dans les services de médecine. Mais il n’y avait rien à faire, elle préférait de loin les cas chirurgicaux.

Ce jour-là, elle s’était levée tôt, comme à son habitude. Les grasses matinées n’avaient plus leur place, dans ce monde apocalyptique. Encore moins quand on était infirmière.
Fatiguée, Alyana commença son travail. Dorénavant, il n’y avait pas de « service spécifique » : tout était mélangé. C’était peut-être mauvais pour l’hygiène hospitalière, mais c’était tout de même mieux pour la sécurité générale et pour l’organisation –mais ça, Alyana en doutait encore.
Elle reprit donc son service, ce matin-là. Les infirmières étaient peu nombreuses et même les médecins devaient mettre du leur pour le « petit travail » : personne n’échappait aux soins d’hygiène.
La journée fut longue, bien que plusieurs malades arrivaient maintenant à se gérer seuls. Mais les plus mal en point nécessitaient des soins bien plus spécifiques et difficiles. Alyana avait même dû apprendre certaines techniques médicales.
Mais finalement, le pire n’était pas de soigner des cas lourds, de devoir tout connaître ou encore se donner à plus de 200%. Non. Le pire, c’était quand la mort frappait quand même et qu’il fallait « achever » les décédés. Et encore plus horrible, c’était quand la mort frappait et qu’on ne s’en rendait compte que quand le cadavre se relevait. Heureusement, ce n’était plus arrivé depuis plusieurs semaines.

Quand elle eut enfin fini son travail, Alyana sortit une vieille montre de sa poche. Elle eut à peine le temps de voir que la grande aiguille était sur « dix » que sa collègue la héla dans le couloir. Soupirant, la jeune femme rangea sa montre sans même prendre le temps de lire l’heure et tourna au coin du couloir pour rejoindre l’autre infirmière, postée devant la porte d’une chambre. La professionnelle de la santé lui expliqua que des gens étaient entrés dans une chambre : il y avait deux soldats et un type « immense et colossal » qui tenait une femme militaire. La collègue d’Alyana ne se rappelait pas d’avoir déjà vu celle-ci. Ce dont elle était sûre, c’était qu’elle semblait bien mal en point.
Soudain, une voix tonitruante se fit entendre, par-delà la porte. La personne ne voulait pas quitter une certaine Emma.
- Viens, on y va, lança Alyana.
Elle entra alors dans la chambre, suivie par sa collègue. Une jeune femme, blonde, gisait sur le lit. A première vue, elle semblait bien mal en point. Alyana pensait l’avoir déjà vu dans l’hôpital, mais elle n’en était pas certaine : elle était trop absorbée dans son travail et il y avait pas mal de militaires qui allaient et venaient. Voyant la blessure de la jeune femme, Alyana ouvrit la bouche. Ce n’était pas de son ressort, mais de celui d’un médecin, ça.
Et puis, il y avait ce géant. Un homme impressionnant. Son visage n’était pas spécialement beau, mais la détresse que lançait son regard était touchante. L’infirmière vit, en une fraction de seconde, cette flèche, incrustée dans le flanc du géant.
Comme s’il avait vu son regard, l’inconnu lança, la voix brisée, qu’il se fichait bien de la flèche. Tout ce qu’il voulait, c’était que la jeune femme survive.
Décidément… ce n’était pas des cas pour de simples infirmières. Il fallait aller chercher de l’aide et vite. Alyana ordonna à sa collègue de trouver un médecin. N’importe qui, du moment qu’il savait faire quelque chose. Paniquée, la collègue sortit de la chambre en courant.
- Bon. Respire. Respire… calme-toi.
Il était rare que la blonde se parle à elle-même. Cela signifiait soit qu’elle s’ennuyait à mourir, soit qu’elle était très stressée. Elle se jeta alors sur l’armoire de la chambre, qui contenait quelques outils nécessaires aux premiers soins. Elle manqua de rentrer dans un des deux soldats. Enervée, elle ouvrit l’armoire et cria :
- Messieurs, vous devez être très inquiets pour votre camarade, je peux le comprendre. Mais par pitié ! Allez vous-en, vous me dérangez.
Les deux hommes se regardèrent, l’air ahuri. Ils levèrent alors les yeux vers le colosse sans nom, mais Alyana les empêcha de dire quoi que ce soit :
- Non, lui, il reste. Il est mal en point aussi. MAINTENANT, DÉGAGEZ ! S’il-vous-plait, précisa-t-elle d’un ton plus posé.
Tandis qu’elle prenait le matériel nécessaire pour perfuser la jeune fille, mais aussi la recoudre, les deux soldats s’en allèrent non sans être mécontents.
Alyana laissa tomber les sets à pansements et autre sur la table de chevet à roulette, à côté du lit. Elle se mordit la lèvre : que faire. Attendre que sa collègue arrive avec un médecin ? Ou alors, carrément essayer quelque chose, seule ?  
- Je vais devoir la perfuser, en premier lieu, expliqua la jeune infirmière, Elle perd son sang : il faut la remplir de liquide pour ne pas que la tension chute.
Et vu la tête qu’elle faisait, elle devait être bien basse, la tension de la militaire. Et puis, il allait falloir recoudre cette fichue plaie et surtout… lui trouver du sang. Or ça, ce n’était pas gagné.
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MessageSujet: Re: In the arms of an angel... feature Alyana   In the arms of an angel... feature Alyana EmptyVen 26 Fév 2016 - 13:22

Les deux militaires et l’homme déformé et blessé se regardèrent en chiens de faïence.  Le colosse déposa délicatement son précieux fardeau avec une douceur et une tendresse digne d’un père ou d’un amoureux. Se doutant de la prochaine tournure des événements, le mastodonte ayant vécu toute sa vie des scénarios si semblable, Robert referma ses poings formidables à s’en faire blanchir les phalanges. Ses muscles se gonflèrent d’adrénalines et de sang. Son cœur lézardé de cicatrices, mais débondant d’une telle bonté et d’humanité se mit à résonner comme un tambour de guerre dans sa poitrine démesuré. La chose grotesque savait qu’il devrait se battre pour rester auprès d’Emma. Pour la protéger des méchants militaires. Car même si ce n’était pas des hommes du méchant Capitaine, il avait des gens aux intentions plus malveillantes presque démoniaques dans les parages. Dans le groupe qui les avait délivrés du cercle putride qui allait les tuer tous les deux, le monstre de foire avait vu la folie et la méchanceté à l’état pur dégouliner du visage sadique de l’un d’eux. Et maintenant les deux hommes présents considéraient la splendide femme comme un bout de viande juste bon pour satisfaire leurs besoins bestiaux.  Le géant empathique se plaça alors devant eux, faisant un rempart de son corps immonde à l’ange endormi sur la civière. La lueur diffuse de la lumière donnait à l’horrible faciès de Bobby des allures de démons, accentuant davantage son masque de granit à peine sculpté et son impressionnante armure répugnante de monstruosité. Et c’est à cet instant qu’un moment de grâce et en quelque sorte magique se produisit, cessant toute animosité comme un apôtre de la paix.

Une apparition angélique entra dans la salle des tourments et Bobby cessa abruptement de respirer. Habituellement la chose pathétique aurait essayé de se cacher, de préserver le regard d’émeraude de l’ange de sa laideur repoussante. Mais pour la première fois de sa vie, Robert ne put ni faire un geste, ni prononcer une simple parole. La gravité venait de cimenter les pieds gigantisme de l’être et sa mâchoire carrée faillit se disloquer sous l’effet de la surprise. L’infirmière qui venait d’entrer était tout simplement magnifique. Une muse que les artistes auraient surement voulu avoir comme modèle pour donner naissance à leur merveilleux chef-d’œuvre.  Sur le visage aux traits fatigué de la jeune femme, tout n’était que perfection. Après avoir respiré en grand, celle qui ne méritait que l’appellation d’être divin de la part du golem de chair entreprit de faire son action de pureté et de compassion. Un des soldats eut la malchance de se placer dans son chemin et l’infirmière lui dit d’un ton autoritaire.

Ange- Messieurs, vous devez être très inquiet pour votre camarade, je peux le comprendre. Mais par pitié ! Allez-vous-en, vous me dérangez.


Dans le regard des militaires, un maelstrom d’émotions sembla se former. L’envie, la haine, la duplicité, l’étonnement. Le plus bavard des deux leva son arme en direction de l’homme difforme blessé, brisant quelque peu la magie de l’instant. L’ensorcellement passager de la beauté et surtout de la bienveillance qui sembla souffler de la dame fut amoindri par la jalousie évidente de l’homme en uniforme. Comme si ce dernier avait jeté son dévolu sur les deux dames…

Ange- Non, lui, il reste. Il est mal en point aussi. MAINTENANT, DÉGAGEZ ! S’il vous plait.


Les deux militaires furent jetés hors de la chambre manu militari et Robert put enfin respirer librement. Alors, la voix merveilleuse et apaisante de la jeune femme caressa l’ouïe amoindrie de la chose comme le ferait un vent doux et chaud d’été dans les feuilles d’un chêne majestueux.

Ange- Je vais devoir la perfuser, en premier lieu. Elle perd son sang, il faut la remplir de liquide pour ne pas que la tension chute.

Et alors que l’ange sublime releva ses yeux magnifiques et ensorcelants sur la bête de foire qu’une évidence frappa Robert. Il était tout bonnement là à rester aussi immobile comme une gargouille à agresser la vue de l’ange avec sa laideur presque surnaturel. L’aura divine et grandiose de l’infirmière devait souffrir d’être corrompue par la répugnance de la vision peut ragoutante de l’homme. Aussitôt il se décala vers la pénombre bienfaitrice pour camoufler son armure de chaire qui tenait plus du chainon manquant que de l’homme. Mais le mal était fait selon l’erreur de la nature.

Se retournant lentement, les pieds bien ancrés sur le carrelage de l’hôpital, le spectacle pitoyable de la laideur du colosse se dévoila à l’apparition divine et bienveillante. Des pantalons noirs à bretelle, une chemise ayant connu des jours meilleurs et les manches roulés au niveau de ses coudes. Un gilet de laine noué à la taille, le mastodonte ressentant à peine sa blessure qui perforait son flanc à cause de sa formidable constitution. L’ange au regard d’émeraude pouvait deviner aisément une puissante et solide ossature, des muscles volumineux et même disproportionnés cachés à grand-peine dans l’armure de tissus. Des mains géantes et grosses comme des boulets de canon. Une d’entre elles tenait serrée contre son épaule la courroie d’un sac à dos usée. Robert le tenait avec l’aisance de l’habitude et la facilité que pouvaient procurer ses muscles immenses. L’autre main, ayant des doigts de la circonférence de saucisses, était levée pour essayer de camoufler sa laideur. Les pieds, extraordinairement pointés vers l'extérieur et des plus stables, se dandinaient sous l’effet de l’interrogation toute légitime de ce moment stressant. La cage thoracique bien développée et un cou aussi large que son crâne. Des trapèzes laissant présager une force conséquente dans le haut de ce corps impressionnant. Robert devait dépasser la majorité des hommes d’une bonne trentaine de centimètres et devait peser presque le double. Devant le regard de jade de la blonde, le géant devait être plus associé au monstre des films d’horreur qu’au genre humain. Ce mastodonte peut sembler être sorti droit des rêves fous d'un savant ayant perdu le contact avec la réalité. Une tête en forme d'œuf, une dentition irrégulière, une mâchoire carrée et virile, des lèvres minces et presque exsangues, une fossette entre ses deux sourcils, des oreilles décollées, une barbe et des cheveux châtains rasés d'une main malhabile et des orbites enfoncées. Tout pour qualifier ce visage aux traits atypiques de faciès monstrueux et repoussant. De son angle de vu, l'ange pouvait dénombrer la multitude de cicatrices qui lézardaient sur les mains et les avant-bras de la chose difforme en face de lui.

Sans le savoir, le regard de la chose percuta celui de l’infirmière près de la militaire inconsciente. Angoissé d’être seul près d’une perfection comme l’ange, le géant ne remarqua par les lueurs azures si ardente de l’être divin,  mais celle-ci pouvait lire comme un livre ouvert l’amalgame d’émotions qui luisaient du regard bleuté de la chose. Elle pouvait plonger au travers des yeux de Bobby et contempler ces fenêtres donnant un libre accès à l'âme de cet imposant individu. Un mélange saisissant de mélancolie, d’angoisse, de prudence se reflétait dans les iris de l’homme déformé. Mais aux fins fonds des yeux, aux reflets dansants faisant penser au bleu si profond d'un océan par temps clair, doux et rempli de compassion. Un mystérieux mélange d’humanité grandiose et de bienveillance des plus déplacés dans ce corps d’être digne de figurer dans le bas échelon de la société humaine. Robert prit une grande respiration, son ton rauque s’éleva alors dans l’air froid de la morgue. Des mots furent mâchés, mastiqués même avec des roulements de pierres furent éjecter de sa bouche.

Robert- Merci d’aider Emma madame… Euh j’ai du liquide!

Bienveillant et ne voulant qu’aider comme à son habitude, le colosse enleva son sac à dos et le déposa à ses pieds. Dans l’action, il accrocha la flèche fichée dans son flanc. N'importe quels individus de constitution moyenne auraient grimacé de douleur ou bien glapir des gémissements pathétiques. Le monstre de foire n’eut qu’un petit spasme sur l’une de ses joues mal rasées comme seul indice de la souffrance qu’il venait de subir. Frénétiquement il sortit l’équipement et vêtement superflus juste au moment qu’il rencontra les objets qu’il avait en tête. Timidement l’erreur de la nature déposa sur la table de commodité ces donations.  Une trousse de soins très complète avec son pedigree médicale dessus, un rouleau de ruban gris, une bouteille d’alcool maison, un ourson en peluche et une bouteille d’eau. Essayant d’éviter le regard de jade de l’ange, la gêne et la honte de son apparence l’isolant encore plus que d’habitude, Bobby parla. Une voix rocailleuse, presque un murmure rempli d’une sollicitude et d’une tendresse à peine voilé, s’extirpa de la gorge monstrueuse de l’homme difforme et franchit le barrage de ses dents mal aligné.

Robert- Vous pouvez prendre tout ce dont vous avez besoin… Euh… Emma peut aider et être plus utile. Moi je ne vaux rien.


Sur le pedigree, on pouvait lire que Robert avait un cheminement médical assez chaotique vu les nombreuses blessures, mais qu’une maladie ni déficience dans son organisme prodigieux. En plus, on pouvait voir qu’il donnait de son sang aussi fidèlement qu’un chien d’aveugle. Il était donneur universel donc très apprécié pour ses dons. En regardant la pachtwork de ruban gris qui servait à colmater la plaie et maintenir la flèche dans sa gaine de chair, l’ange pouvait aisément deviner l’expertise médiocre de l’être à la faible intelligence…


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MessageSujet: Re: In the arms of an angel... feature Alyana   In the arms of an angel... feature Alyana EmptySam 27 Fév 2016 - 20:24
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Bobby & Alyana

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Alyana ne s’était jamais retrouvée seule dans une situation aussi désastreuse. Alors que les deux soldats venaient de sortir de la chambre, la jeune femme préparait le matériel pour perfuser et recoudre l’inconsciente. Il fallait comprimer la plaie et elle comptait bien sur l’inconnu pour le faire. Doucement, l’infirmière releva le haut de la militaire et là, elle put remarquer qu’elle était recousue. Ce n’était pas du grand art, mais Alyana n’aurait certainement pas pu faire mieux. Elle remarqua aussi une plaque, autour du cou de la militaire, de la « Emma ». La jeune femme en avait déjà entendu parler : c’étaient des plaques de recensement, ou quelque chose dans le genre. La plaque informait du nom et prénom de la militaire, mais aussi de son groupe sanguin. O+… on ne pouvait pas trouver pire.
Au moins, il n’y avait plus qu’à la perfuser, en attendant de trouver mieux : du sang. Elle prépara la perfusion et Alyana ouvrit son set à pansement ainsi que sa bouteille d’alcool et en aspergea les quelques compresses de son set. Elle installa une chaise à côté du lit et sortit son garrot d’une de ses poches et l’utilisa pour comprimer le bras de l’inconsciente. Heureusement, elle était jeune et ses veines étaient magnifiques. En deux temps, trois mouvements, du sérum physiologique coulait doucement dans les veines de la militaire.

Alyana soupira. Elle ne savait plus quoi faire, maintenant. La militaire recevait du liquide et sa tension allait certainement légèrement remonter. D’ailleurs, il était peut-être temps qu’elle la prenne, la tension artérielle. Tandis qu’elle réfléchissait, elle posa son regard sur l’homme qui accompagnait la malade. Elle avait rarement vu un colosse pareil : il était grand, très grand. Sa tête chauve rejoignait son corps grâce à un cou énorme. Les bras de l’homme étaient aussi larges, si pas plus, que ses cuisses à elle. Vraiment, elle n’avait jamais rien vu de tel. Si elle s’était retrouvée dans la même rue que lui, à l’époque où « tout allait bien », elle se serait surement enfuie de peur.
Mais ici, c’était différent : elle pouvait voir le regard de l’inconnu. Il semblait angoissé. Pourquoi ? Il connaissait surement cette « Emma » et avait peur pour elle. Il n’était pas un mauvais bougre, bien au contraire. S’il était mauvais, il ne l’aurait pas ramenée ici.
Un sourire léger se dessina sur les lèvres d’Alyana, tandis qu’elle se levait pour prendre un vieux tensiomètre, dans une des armoires.
- Ne vous en faites pas, Monsieur. Je vais tout faire pour sauver votre amie, dit-elle en revenant, s’asseyant et enroulant le bras de la militaire à l’aide de son tensiomètre, Mais… il me faudra du sang.
Sa dernière phrase, elle l’avait dit pour elle-même. Elle gonfla le tensiomètre, posa son stéthoscope dans le pli du coude de la jeune femme et dégonfla le brassard. Quand elle entendit les faibles -mais rapides- battements annoncer un « 7/4 » de tension, Alyana se mordit la lèvre inférieure. C’était beaucoup trop peu. Il fallait du sang à cette pauvre fille. Malheureusement pour elle, elle était du groupe sanguin « O+ ». Ce qui signifiait qu’elle était donneuse universelle, mais qu’elle ne pouvait recevoir que de quelqu’un du même groupe sanguin qu’elle.

Soudain, la voix du colosse se fit entendre. Sa voix arracha Alyana de ses pensées et elle ne put s’empêcher de sursauter. L’homme la remerciait d’aider ainsi son amie et lui annonça qu’il avait « du liquide ». En même temps qu’il parlait, il enleva son sac à dos et accrocha au passage la flèche incrustée dans son flanc. Contrairement à l’homme, Alyana grimaça, comme si elle avait mal pour lui. Il se mit alors à fouiller dans son sac, tandis que la jeune infirmière tâtait le poignet de la militaire, à la recherche de son pouls rapide, tout en observant le colosse. Il déposa avec une douceur extrême plusieurs objets. Il semblait mal à l’aise.
Quand il eut fini, Alyana remarqua que dans tous les objets –un ours en peluche ? C’était bien mignon ça- il y avait une sorte de carnet médical. Toujours assise, elle le prit de sa main libre et le feuilleta. Il était complet, en tous cas. Le colosse, du nom de Robert Smith, était du genre à bien connaître les hôpitaux. En plus… il était donneur.
La voix rocailleuse de Robert se fit à nouveau entendre : il voulait donner tout son sang, si besoin était. D’après lui, « Emma » était bien plus utile que lui. Lui, qui était donneur universel, aussi. O+.

Alyana se leva d’un bond, contente d’avoir la solution à son problème. Elle se jeta sur le colosse et le serra –enfin, essaya- dans ses bras.
- Vous allez lui sauver la vie, Robert. Et vous n’êtes pas inutile. Bien au contraire !
Mais maintenant, un autre problème se posait à elle : comment faire une transfusion ? Ou plutôt, comment prendre du sang ? Normalement, il fallait une machine spéciale. Il devait bien y en avoir une, dans ce fichu hôpital, mais où ? Et puis, Alyana n’avait jamais eu de formation particulière là-dessus. Tout ce qu’elle savait faire, c’était transfuser quelqu’un, avec la belle poche de sang prête à être utilisée. Il y avait bien la transfusion d’homme à homme, mais elle n’avait pas non plus le matériel pour ça. Peut-être…
- Je vais essayer quelque chose, dit-elle d’un ton fort peu assuré, Mais je ne sais pas si ça peut marcher.
Alyana se détacha du colosse et prit une nouvelle poche de sérum physiologique, dans une des armoires. Elle enleva l’ouverture et vida le contenu de la poche dans l’évier désaffecté, tandis qu’elle s’expliquait auprès de Robert.
- Je vais vous perfuser. Mais je vais essayer de faire un reflux et donc remplir la poche vide de votre sang. Franchement, je ne sais pas si ça va fonctionner. Mais je pense qu’on ne peut pas faire mieux. Etes-vous d’accord ?
Si ça marchait, ce serait parfait. Elle prépara la tubulure et enfonça la grosse aiguille dans la poche. Parfois, les patients avaient de très gros reflux : c’était tout à fait possible. Evidemment, elle n’allait pas prendre des litres à l’homme. Ici, elle avait pris une poche de 500 ml. Déjà rien que ça, c’était largement suffisant, pour maintenir la jeune militaire en vie. De toute manière, elle ne pouvait pas faire autrement : le temps filait et il n’y avait pas la moindre trace d’un médecin, dans les environs. Stressée, les traits tirés, Alyana prit de quoi perfuser l’homme.
Au moins, elle allait essayer. Ça ne pouvait pas être pire que de laisser Emma dans cet état.
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MessageSujet: Re: In the arms of an angel... feature Alyana   In the arms of an angel... feature Alyana EmptyDim 28 Fév 2016 - 16:50

Le mastodonte venait de se redresser pour se cacher dans la pénombre de la chambre. Il ne voulait aucunement que l’ange de la miséricorde soit traumatisé encore plus par l’apparence de l’homme à l’apparence plus que singulière. Robert se qualifiait lui-même de monstre. Car les gens n’avaient que ce qualificatif pour désigner le géant aux muscles disproportionnés et à l’armure de chair lézardée de cicatrice, souvenirs douloureux de confrontations totalement stupides. Robert voulait à cet instant essayer de se glisser sous carrelage. L’homme difforme ne méritait aucunement d’être dans la même pièce de ces deux dames, de ces deux apparitions célestes. Le mastodonte n’esquiva pas un geste, ne tenta même pas de faire une respiration durant l’agonie de la terrible attente. Le géant déformé savait pertinemment ce qui allait se produire dans les prochaines secondes. L’infirmière allait changer d’attitude. Son visage, magnifique et si sublime, portera les stigmates de la terreur en détaillant l’apparence horrible de la bête de cirque. Le regard doux et angélique de l’ange au regard d’émeraude deviendrait tout à tout rempli d’une dose de dégoût. Le colosse fit quelques pas vers l’arrière, augmentant la distance pour essayer de disparaître de la vue et ne pas entacher l’aura de pureté de la divine apparition.  Le regard bleuté de Bobby plongea vers le sol. L'homme était honteux de la parodie d'humanité qu’il était. Fouillant autour de lui pour essayer de trouver une issue de secours pour s’échapper de la situation pénible et fuir les réactions tant attendues, un bruit se fit entendre. Un crissement du plancher signala au colosse désillusionné que l’ange tombé du paradis venait certainement de sortir de la chambre des tourments d’Emma. Bientôt le bruit sec et sans équivoque de la porte qui se referme brutalement fendra l'air. Son qui va sonner le glas du début de la fin de cet épisode si semblable à d’autres de la vie du géant. Le sifflement sera semblable à celui de la hache du bourreau qui se ficherait dans la bûche après avoir accompli son sanglant office. Un supplice pour le phénomène de foire. Quelques mots voulaient jaillir de peine et de misère d’une gorge serrée par ce déluge d’émotions alimenté par ces visions d’un passé pas si lointain. Pathétique défense contre l'inévitable conséquence de la laideur de l'homme. Mais la voix magnifique et si douce de la femme caressa l’ouïe de Bobby, permettant au calvaire de celui qui se croyait un homme de se terminer. Le regard du mastodonte se alors sur la forme gracile de la divine apparition. Inquisiteur et docile à la fois, l'homme osa à peine bouger. Un souffle chaud poussé avec une certaine excitation de la part de la magnifique dame fit naître un petit sourire sur le faciès monstrueux du géant déformé. Mais ce fut le geste qui pétrifia le golem de chair. Une action que personne avant l’ange au regard d’émeraude enchaina en même temps que les mots synonymes d’une sorte de miracle.

Ange- Vous allez lui sauver la vie, Robert. Et vous n’êtes pas inutile. Bien au contraire!


Sentir le corps gracieux qui se nichait sur le sien, affreux et déformé, était tout simplement impensable pour la créature. À part ses deux anges de sa vie, aucune personne n’avait voulu entrer en contact avec l’armure de chair répugnante de Robert. Un frisson de malaise et de frayeur parcourut l’immense silhouette de l’homme. Robert voulut à cet instant serrer tendrement dans ses bras l’ange, comme il l’aurait fait avec sa nièce adorée. Mais la peur de l’inconnu et la gêne laissa les bras ballants le monstre de foire, une surprise sans nom inscrit sur son faciès horrible et peu séduisant.

Ange- Je vais essayer quelque chose. Mais je ne sais pas si ça peut marcher.


Alors la douce étreinte prit fin laissant un grand vide dans le cœur parsemer de plaies sanguinolentes. La bête aurait voulu que les doux bras de l’ange continu encore d’enserrer son corps disgracieux. L’infirmière avait, avec ces simples paroles et cette accolade des plus normales pour le commun des mortels, procuré un apaisement au colosse endeuillé. L’être divin avait rallumé la flamme vacillante de l’humanité chez l’homme maintes fois brisé et elle pouvait voir des changements notables. Mais elle était de dos en train de préparer une poche translucide qui donnait une petite indication au mineur de ce qu’elle avait en tête.

Ange- Je vais vous perfuser. Mais je vais essayer de faire un reflux et donc remplir la poche vide de votre sang. Franchement, je ne sais pas si ça va fonctionner. Mais je pense qu’on ne peut pas faire mieux. Êtes-vous d'accord?


À voir le visage étirer de fatigue de l’ange au regard d’émeraude et le souffle court, Robert comprit à quel démon la jeune femme devait faire face. Une angoisse face à l’erreur fatale et surtout un stress immense venait de surgir sur les frêles épaules de l’ange de la miséricorde. C’était maintenant à lui de redonner ce qu’elle lui avait légué quelques instants plus tôt. Le regard bleuté de l’homme se fit alors doux, tendre et surtout rempli d’une sollicitude surnaturelle. Comme si aucun être vivant ne pouvait disposer de toute cette bonté d’âme à part ce monstre ayant une vague ressemblance avec les gens normaux. Un pas gêné après l’autre, essayant tout de même de camoufler sa laideur, le monstre de foire  s’avança près d’une chaise libre. Une voix douce, aux mots certes mâchouillés avec des cailloux, s’extirpa de la gorge immonde de Bobby.

Robert- Je vous fais confiance, madame… Euh… Vous êtes très gentille. Moi C’est Robert ou Bobby.


Faisant suite à ces mots totalement sincères et sans arrière-pensées, le colosse s’assit sur la chaise qui protesta un peu sous l’effet de cette charge imposante. Hésitant, conscient que la présence de ce bras anormalement long, musclé et couvert de cicatrices qui forment des arabesques abstraites des plus repoussantes, Robert se prépara à recevoir l’aiguille qui allait le saper de quelques-unes de ses forces. Mais il devait le faire pour donner une chance à Emma. Pointant alors l’ourson sur la tablette, le mineur au cœur d’or demanda une petite faveur à l’ange qui symbolisait la perfection au regard bleuté du géant si laid.

Robert- Vous pouvez mettre monsieur Nounours près d’Emma ? Euh… Il a aidé ma nièce Sandra à guérir de la leucimo… Euh… Non leucémie.  

Tout en restant dans l’ombre, Bobby songea à sa nièce disparue. Reparler d’elle, de son sourire fit éclater en mille morceaux le cœur immense de l’homme affligé. Voyant à la place de la militaire la petite forme recroquevillée de sa raison de vivre, la seule personne à part sa sœur qui voyait l’homme derrière le masque de gargouille, une larme solitaire s’échappa de la commissure de sa paupière. Le cristal liquide dégringola le long de la joue mal rasée de Bobby pour se perdre dans le collet de sa chemise. Un manteau de tristesse fit ployer les épaules massives de l’homme. Mais un refrain chantonné dans son esprit vint sauvegarder Robert. Un peu comme une bouée lancée à un naufragé dans une mer d’amertume. La chanson que Sandra lui avait écrite. Les paroles jaillirent alors du cœur, même de l’âme pure de Robert. Une légèreté qui fit oublier la voix rocailleuse, comme si le corps immonde était possédé par une voix céleste.



Une voix merveilleuse, rauque et si juste s’échappa alors du cœur et de l’âme de la bête. Une voix digne des chanteurs disparus à ce jour résonna dans le cœur de la forêt. Chanter fit naître un apaisement pour l’être au cœur chaviré, mais aussi à l’ange présent près de lui. Souriant grandement de la joie et de l’allégresse tout à coup rendues à son cœur mis en charpie, la beauté intérieure du monstre se manifesta alors de la plus belle manière qui soit. Un chant pur à la sonorité presque parfaite se produisit alors. Le don caché par la montagne de muscles déformés se dévoila au grand jour. Perdues dans des  notes magnifiques rattachées à des souvenirs tristes et heureux à la fois, les paupières de l’être affreux se refermèrent quelque peu.  Les paroles poussées avec une justesse incroyable caressèrent les âmes endeuillées. Il laissa entrevoir une lueur d’humanité dans ce monde de déchéance. Quand les dernières notes moururent doucement sur la langue de Robert, celui-ci parla avec une tendresse, une franchise et une compassion des plus grandioses pour un être si brisée.

Robert- Désolé d’avoir chanté… Euh… Je ne voulais pas vous déranger. Merci pour tous. Personne ne m’avait pris dans ses bras avant à part ma famille… Euh… Normal je suis un monstre. Mais je ne crois pas en être un.

Si l’erreur de la nature pouvait offrir sa vie à la faucheuse pour épargner celle de la militaire, il le ferait sans hésiter. Que vaut réellement la vie d’un monstre ?



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MessageSujet: Re: In the arms of an angel... feature Alyana   In the arms of an angel... feature Alyana EmptySam 5 Mar 2016 - 14:50
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Bobby & Alyana

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Alyana était tellement fixée sur son plan, qu’elle ne remarqua même pas la détresse de Bobby : elle ne voyait pas qu’il semblait totalement gêné qu’elle le prenne dans ses bras. Pourtant, la blonde n’était qu’empathie et elle aurait donc dû comprendre que le colosse n’était pas très à l’aise. Mais le stress, la réflexion et l’urgence l’empêchaient de mettre cette qualité en pratique.
Elle devait sauver la dénommée Emma, elle le savait. Sinon, qu’allait-il se passer ? Surement que le géant n’allait pas s’en remettre, il semblait fort attaché à la militaire. Alyana ne savait pas pourquoi. Peut-être étaient-ils amis depuis longtemps. Et puis, si elle venait à décéder, elle reviendrait. La blonde n’avait pas vraiment envie de devoir combattre un nouveau zombie… du coup, il fallait « l’achever » avant qu’elle ne se transforme en rôdeur. Or, c’était une des choses que l’infirmière détestait le plus. Après tout, elle était née pour soigner, pas pour tuer et encore moins pour achever les morts.

Quand elle eut fini son étreinte, Alyana courut à nouveau dans tous les sens, dans le but de trouver le matériel nécessaire à une transfusion. Elle prit le plus gros cathéter qu’elle puisse trouver, ainsi qu’une trousse et une poche de sérum physiologique, qu’elle déversa dans l’évier vide de la chambre. L’infirmière avait une idée en tête, mais n’était pas certaine qu’elle marche. Néanmoins, c’était la seule solution qu’elle ait en tête. Elle expliqua son plan à l’homme, qui l’écouta silencieusement, tandis qu’elle assemblait son matériel, dans le but de perfuser le donneur universel. Alyana avait peur : la vie d’une personne était entre ses mains. Certes, c’était le cas tous les jours depuis qu’elle avait commencé ses études pour devenir infirmière, mais depuis la catastrophe, c’était encore pire : elle n’avait plus autant l’aide de collègues ou des médecins. Maintenant, c’était presque elle, l’apprentie docteur… surtout en cet instant précis.

La voix douce du colosse éclata le silence en mille morceaux, tandis qu’Alyana posait la perfusion sur une table de chevet. L’homme assura à l’infirmière qu’il lui faisait confiance et qu’elle était très gentille. Il se présenta : Robert, ou Bobby. Alyana sourit : elle avait oublié de se présenter à cause de l’urgence de la situation. Les paroles du géant avaient eu pour effet d’atténuer légèrement le stress de la soignante.

- Merci beaucoup, Bobby. Je suis désolée, je n’ai pas pensé à me présenter. Je m’appelle Alyana Johnson. Heureuse de faire votre connaissance, même si j’aurais préféré que cela se fasse dans d’autres circonstances !

Elle arborait toujours son sourire sincère, tandis que Bobby se préparait à se faire piquer. Pour cela, Alyana l’assit dans le fauteuil confortable de la chambre. Elle s’installa à son tour sur une chaise, prit son fidèle garrot et le serra autour du bras du colosse. Ses veines étaient tout simplement magnifiques : elle n’eut aucun mal à placer le cathéter périphérique.
Ce fut alors l’instant de vérité : elle relia la trousse au cathéter et ouvrit la molette. Elle avait au préalable déposé la poche de sérum physiologique vide à terre. Quand elle vit le reflux de sang arriver dans la trousse, elle sentit un certain soulagement l’envahir : ça marchait. Mais un nouveau problème la préoccupa directement. Un problème auquel elle n’avait pas pensé : la coagulation. Rapidement, elle trouva un semblant de solution : elle allait devoir perfuser Emma « petit à petit », avec plusieurs petites poches. De toute manière, elle ne pouvait pas se permettre d’enlever un litre de sang à Bobby, c’était impensable !
Ce dernier demanda alors à Alyana, de sa voix rocailleuse mais pourtant si douce, si elle pouvait poser l’ours en peluche près de la militaire. Le colosse expliqua qu’il avait aidé sa nièce, Sandra, à guérir de la leucémie. L’infirmière se releva et dans un geste tendre, prit l’ours pour le poser à côté d’Emma.
Alyana n’osa pas demander à Bobby ce qu’était devenue sa petite nièce. Etait-elle décédée des suites de sa leucémie ? Ou alors, avait-elle était croquée par un rôdeur ? Elle ne s’en fichait pas, loin de là ! Mais elle avait peur d’entendre la réponse. En réalité, elle n’avait pas envie de parler de la mort. Pas maintenant.

- Monsieur Nounours va aider Emma, j’en suis certaine.

L’infirmière repartit, chercher une poche de sérum physiologique plus petite, cette fois. A nouveau, quand elle revint, elle la vida dans l’évier de la chambre. Une fois cela fait, elle s’assit à terre, à côté de la poche se remplissant lentement de sang. Alyana la prit entre ses mains et se mit à la secouer doucement, d’avant en arrière : il n’était pas temps que le sang coagule. D’ailleurs, elle aurait pu y injecter un peu d’anticoagulant… ce n’était pas une mauvaise idée. Peut-être la prochaine. Alyana restait fort inquiète : elle connaissait énormément de choses, mais il n’y avait rien à faire, elle n’était pas médecin. C’était déjà presque un miracle qu’elle ait réussi à prélever autant de vie à Bobby. Maintenant, il fallait qu’elle transfuse tout cela à Emma.
Plongée dans ses pensées, la blonde entendit alors la voix dure du géant chanter. C’était beau, c’était doux. L’espace d’un instant, Alyana eut envie de pleurer. Elle en avait marre, de cette situation. Elle en avait marre d’avoir peur, elle en avait marre d’être seule, d’avoir des responsabilités dignes de celles d’un médecin. Elle était fatiguée de tout ça. La chanson de Bobby lui donnait l’envie d’extérioriser ses sentiments. Mais elle fut trop courte et, avant que la première larme ne perle au coin d’un de ses yeux, le colosse finit par arrêter de chanter. Cependant, ces quelques minutes de tranquillité lui avaient donné du baume au cœur.

Soudain, Bobby s’excusa d’avoir chanté : il ne voulait pas déranger… il remercia aussi Alyana pour tout ce qu’elle avait fait. Il lui expliqua aussi que personne ne l’avait jamais pris dans ses bras, mis à part les membres de sa famille. Pour lui, c’était normal, car il était un « monstre », même s’il pensait ne pas en être un.
Le visage fatigué d’Alyana se tira un peu plus, quand elle fronça les sourcils. Un monstre ? C’était du n’importe quoi ! Certes, Bobby sortait de l’ordinaire. Mais ça ne faisait pas de lui un « monstre ».

- Vous n’êtes pas un monstre, Bobby. Vous êtes un véritable être humain, avec un cœur énorme. Vous méritez qu’on vous étreigne ! Non, vous n’êtes pas un monstre. Les monstres, ce sont ceux qui rôdent dehors…

Evidemment, elle parlait des morts. Elle se releva doucement et ferma la roulette de la perfusion. Il n’y avait pas beaucoup de sang, dans la poche. Peut-être 150 ou 200 ml. Mais c’était déjà un bon début. Elle enleva trousse la trousse du cathéter et y plaça un petit bouchon. Elle revint au chevet d’Emma, coupa sa perfusion de sérum physiologique et plaça la transfusion de sang. Comme par miracle, celle-ci se mit à couler lentement.

- Bon… je ne sais pas comment c’est possible, mais ça marche.

Rapidement, Alyana prit la tension de la militaire, ainsi que ses pulsations, grâce à sa vieille montre. Les paramètres n'étaient pas folichons, mais heureusement, le fait de « remplir » la jeune femme avait permis de garder une tension plus ou moins acceptable -il était sûr qu'elle n'allait pas pouvoir courir un marathon le lendemain... Normalement, elle aurait aussi dû prendre la température, ainsi que la saturation. Malheureusement, ces paramètres se faisaient avec des appareils à piles… et il n’y en avait plus dans l’hôpital depuis quelques semaines, déjà.
Avant de se rassoir, Alyana secoua encore une fois doucement la perfusion. Puis, elle lança un nouveau regard à Bobby. Le regard fatigué mais grave, elle demanda :

- Comment cela est-il arrivé ? Pourquoi est-elle dans un état pareil ? Hum… d’ailleurs, je dois m’occuper de votre blessure à vous. Pouvez-vous remonter un peu votre haut, que je regarde mieux ?

Elle aurait tout donné pour que sa collègue revienne, à ce moment précis, pour s’occuper de Bobby. Mais elle prit son courage à deux mains et tourna sa chaise vers Bobby. Elle se rapprocha à petits bonds, toujours assise sur son siège, qu’elle traînait avec elle pour ne pas avoir à se relever.

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MessageSujet: Re: In the arms of an angel... feature Alyana   In the arms of an angel... feature Alyana EmptyLun 7 Mar 2016 - 16:08
Chaque parole, chaque syllabe prononcée par la voix si lyrique de l’ange au regard d’émeraude étaient synonymes d’un apaisement sans nom pour la pathétique parure d’humanité. Une petite oasis dans le quotidien de violence et de mort que le colosse difforme survivait seule depuis ces six derniers mois. Le mastodonte avait connu une multitude de gens, de hommes qui ne voulaient prouver que leur virilité en terrassant le géant devant leurs groupes ébahis. Des dames qui se moquaient de la laideur repoussante du physique ingrat de l’homme au cœur énorme, mais maintes de fois broyées par les serres de la méchanceté. Mais devant cette apparition au sourire, certes fatiguer, mais chaleureux et sans arrière-pensée, la bête empathique se sentit pour la première fois humaine depuis si longtemps. Peut-être qu’avec la fin du monde, Robert allait apprendre à se transformer en homme et agir comme n’importe qui en société. De pouvoir étreindre des gens autres que ses anges disparussent trop tôt. À cet instant l’âme si pure de la bête, surement plus humaine que plusieurs personnes qui survivent dans ce monde chaotique, ressemblait à un naufragé en perdition sur un océan inconnu. Mais la voix, les sourires et la lueur de gentillesse dans le regard de jade de l’ange étaient comme une bouée de sauvetage salvatrice lancée en direction de l’homme. Chacun des gestes de l’infirmière démontrait une légèreté, une douceur que Bobby comprit qu’il ne méritait pas de recevoir. À part sa sœur, personne ne l’avait aidé réellement à essayer de suturer ses plies qui ornaient son imposant physique.  Quand celle qui méritait le qualificatif d’angélique dans l’esprit lent se rapprocha en demandant d’enlever sa chemise, le visage du monstre de foire devint d’une telle rougeur qu’il aurait pu faire office de balise d’atterrissage dans un aérodrome.  Évitant le regard si merveilleux de la dame, le colosse parla de son ton rocailleux qui aurait pu être si intimidant. Mais les mots semblaient baigner par une douceur et une tendresse qui n’aurait jamais dû exister chez pareille monstruosité.

Robert- Euh… je ne veux pas vous dégouter Aya… Euh… ce n’est pas ça votre nom… Euh… Désolé je ne suis pas fort du cerveau pour les noms.

Pointant d’un doigt immense, ayant la circonférence d’une saucisse, la poche de fluide vitale qui allait donner une seconde chance à la militaire, il ne put qu’ajouter à la jeune femme blonde.

Robert- Je savais que ça allait marcher… Euh… Vous semblez avoir des mains de guérisseuses comme ma sœur Rosalie.

Revoir le visage de sa sœur partiellement dévoré, la bouche figée dans un dernier hurlement de terreur et de douleur, fit tomber une chape de plomb sur les épaules massives du golem de chair. Une tristesse passa en un éclair sur les traits atypiques de l’homme mainte fois brisé. Une douleur si prenante qu’une larme solitaire, un fin cristal salé, parvint à s’échapper de sa prison. Celle-ci dégringola le long de la joue mal rasée de l’horrible faciès et se dissipa dans le col crasseux  de la chemise du géant. Respirant tout doucement, Robert reprit une contenance à peu près présentable. Relevant ses yeux bleutés, semblable à ceux d’un océan calme sous le ciel ensoleillé, pour se perdre dans la lueur hypnotique de ceux d’Alyana, Bobby parla faiblement. Une sorte de murmure que le silence de la pièce amplifiait sans peine.

Robert- Ce sont des méchants qui ont fait mal à Emma… Euh… Je l’ai trouvé dans le bois. C’était la première fois depuis longtemps qu’on ne me tirait pas dessus en me voyant… Euh… Les méchants qui mordent sont souvent mieux à regarder que moi.

Un petit sourire sans malice, seulement une joie d’avoir pu éviter un affrontement avec la militaire, se déposant sur les lèvres exsangues de l’homme à la carapace rapiécé.

Robert- Emma est la première personne gentille que je rencontre depuis le départ de mes anges… Euh… Sandra ma nièce et Rosalie. Elle peut aider les autres avec ce qu’elle sait… Euh… désolé je suis perdu un peu. Mais vous êtes la deuxième personne qui est gentille avec le monstre… euh moi.

Prenant une bonne respiration pour essayer d’assembler ses pesées qui virevoltaient aux quatre vents dans la plaine de son subconscient, la voix de l’homme se fit douce. De ce fait, il démontra sans le savoir toute la générosité et la gentillesse que son âme merveilleuse pouvait procurer.

Robert- Elle était déjà blessée par des méchants militaires… Euh… Leur chef c’est un capitaine, je crois. C’était hier qu’elle a accepté que je l’aide… Euh… On s’est battu contre des méchants avec des fusils et je l’ai emmené ici.


Suivant le regard de la merveille dame, le monstre de foire comprit qu’elle voulait savoir l’origine de la flèche. D’un ton las, la perte de sang et la douleur faible, mais toujours présente commençaient à faire leur œuvre, le monstre de foire effleura la hampe de bois du carreau de ses doigts rugueux.

Robert- Deux militaires, avant les ceux d’ici arrivent, on voulu m’enrôler dans leurs groupes et faire des choses à Emma… Euh… J’ai dit non et on s’est battu… Euh… J’ai utilisé du mooshine et du ruban gris pour fermer la plus… non la plaie c’est ça. Je ne veux pas vous déranger pour ça… Euh…

Il pointa la bouteille d’alcool fort sur la tablette mobile et son ruban tout usage attaché à son sac à dos. Rassemblant le peu de courage qui lui restait, le sosie de Frankenstein osa poser des questions. La gêne de parler, de corrompre la divine apparition avec sa répugnance mettait mal à l’aise le golem de chair. Gardant ses mains immenses bien fermer sur les accoudoirs de la chaise Bobby parla avec les accents de la sincérité et surtout de la compassion.

Robert- Euh… Vous êtes en sécurité ici? Pas de méchants qui mordent? Euh… Vous avez l’air fatigué et je ne veux pas vous forcer à répondre… Euh… Je peux m’occuper seul de la flèche et vous laissez vous reposer si vous voulez. Je me débrouillais quand Rosalie était occupé ou bien que les plais trop laides...

Juste avec cette simple phrase, ces mots venu directement du cœur qui n’avait pas passé par l’esprit de la chose, Robert venait de prouver sans le savoir qu’il se souciait plus d’une parfaite étrangère que sa misérable vie… Qu'il voulait préserver lange aux regard d'émeraude des scarifications qui parcouraient la majorité de son corps disproportionné.
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MessageSujet: Re: In the arms of an angel... feature Alyana   In the arms of an angel... feature Alyana EmptyDim 27 Mar 2016 - 14:28
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Bobby & Alyana

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Alyana fit tout son possible pour réussir à transfuser la jeune femme. Bien qu’extrêmement épuisée, l’infirmière cherchait de l’énergie, elle ne savait pas trop où. Mais une chose était sûre : elle arrivait à faire face à la peur, au stress et à la fatigue. C’était certainement à cause de l’adrénaline.
Quand la blonde vit le liquide rouge rubis couler lentement dans les veines d’Emma, la militaire, Alyana se sentit soulagée : au moins, si ça ne fonctionnait pas, elle ne pouvait plus s’en vouloir de ne pas avoir fait tout son possible. D’ici quelques minutes, elle allait essayer de prélever à nouveau du sang chez Bobby. Puis, elle laisserait tout le monde tranquille jusqu’au soir, si pas le lendemain : bien que la militaire ait un besoin urgent du plus de sang possible –au moins une unité !- le colosse lui, ne pouvait pas donner autant de liquide de vie qu’il le désirait : ce n’était pas la peine de sauver Emma si c’était pour se retrouver avec un Bobby à moitié mort.
L’infirmière s’installa doucement à côté du géant et lui demanda d’une voix grave comment tout cela s’était passé, pourquoi ils étaient dans un état pareil et surtout, si elle pouvait le soigner, lui. La réponse de Bobby l’étonna : il ne voulait pas la dégoûter. Alyana écarquilla les yeux, surprise : comment pouvait-il la dégoûter ? Ce n’était pas un raisonnement, ça ! D’une voix douce, elle le rassura :

- Je m’appelle Alyana. Et ne vous en faites pas, vous n’allez pas me dégoûter, croyez-moi.

Après tout, même s’il n’était « pas très beau à voir », elle en avait déjà vu, des vertes et des pas mûres, dans sa vie d’étudiante et même d’infirmière. Des gens qui sentaient mauvais, qui manquaient clairement d’hygiène, qui n’étaient pas beau… elle connaissait et ne jugeait pas. Jamais, au grand jamais, elle ne jugeait.
Mais Robert semblait n’en avoir que faire, de ce qu’elle pensait. Ou plutôt, il était surement coincé dans son idée.

L’homme pointa un doigt sur la transfusion qui coulait dans les veines d’Emma. De sa voix rocailleuse, il assura qu’il savait que ça allait marcher, car elle avait des mains de guérisseuse. Alyana sentit le rouge monter à ses joues. Ce genre de compliments, on ne lui en avait plus fait depuis des mois. La blonde baissa les yeux.

- Hmm… merci, Bobby…

Alyana eut envie de demander au géant ce qu’était devenue sa sœur, où était-elle passée. Mais tout comme la petite Sandra, l’infirmière ce disait que si elle n’était pas là, c’était sûrement à cause d’un « mauvais événement ». Alors comme ça, Bobby était seul, lui aussi ? Certes, Alyana avait toujours sa mère. Mais vu qu’elle la considérait comme la meurtrière de son mari, Mrs Johnson n’était « pas très présente ». En réalité, dès qu’elle se retrouvait face à Alyana, elle se révélait être désagréable et même méchante.
Plongée dans ses pensées, la jeune infirmière releva les yeux et remarqua qu’une unique larme coulait le long de la joue de Bobby. Avant, Alyana savait trouver les mots pour réconforter les gens. Avant, il y avait toujours de l’espoir. Maintenant, il n’y en avait plus, et elle ne savait trouver les bons mots. En réalité, elle ne savait même pas trouver les mauvais : elle ne savait plus trouver de mots, tout simplement. Alors à défaut de grands discours, elle posa simplement une main fragile sur l’épaule du géant. C’était toujours mieux que rien.

Robert s’expliqua alors, sur ce qu’il s’était passé. Comme elle l’avait compris, la petite Sandra et Rosalie avaient disparues, surement suite aux événements. Il expliqua qu’Emma avait été la première personne –à part elles- à avoir été gentille avec « le monstre ». Lui. Alyana grimaça quand il utilisa ce terme pour se qualifier. Le pauvre Bobby devait avoir été persécuté toute sa vie, pour penser une chose pareille. Ça lui faisait mal de l’entendre dire cela.
Il continua ses explications. A première vue, c’était difficile pour lui de trouver les bons mots. Mais l’infirmière comprit rapidement que le colosse avait mis tout en œuvre pour sauver Emma d’un destin tragique. Un sourire compatissant sur les lèvres, Alyana lança :

- Vous avez été très courageux, Bobby. Vous méritez énormément de respect pour ce que vous avez fait. Peu de gens auraient défendu Emma, vous savez.

Robert demanda alors si l’hôpital était sécurisé, s’il n’y avait pas de rôdeurs dans les environs. Malheureusement, Alyana ne pouvait répondre que par la négative. Il proposa aussi de s’occuper lui-même de sa flèche lui transperçant le flanc. Alors là, il en était hors de question !

- Certaines parties de l’hôpital sont sécurisées. Malheureusement, d’autres ne sont pas encore nettoyées. Il doit y avoir des tas de rôdeurs dans les étages. Mais nous nous en occupons petit à petit.

Elle fit une pause et reprit, cette fois le ton déterminé : il ne fallait pas la contredire !

- Pour votre plaie, je vais m’en occuper, Bobby. Laissez-moi voir cela. J’essayerai de ne pas vous faire mal, mais je ne peux rien promettre.

En effet, les anesthésiants se faisaient rares et elle allait devoir chercher longtemps avant de trouver ce dont elle avait besoin.

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MessageSujet: Re: In the arms of an angel... feature Alyana   In the arms of an angel... feature Alyana EmptyMar 29 Mar 2016 - 15:33
Toute la peur, le stress et le malaise d’être assis de l’ange à la chevelure doré fondirent comme neige au soleil sous l’effet de la paume réconfortante qu’elle déposa sur l’épaule démesurée de l’homme brisé. Un geste tout banal pour le commun des mortels, mais une nouveauté pour le colosse si souvent rejeté par ses semblables. Alyana transmit une chaleur, une bonté si forte que l’âme émiettée du monstre de foire connut un répit. Une pause bienfaisante dans ce monde cruel qui accompagnait les pas du mineur depuis toute sa vie. Nul besoin de mots, juste un regard du regard aux reflets d’émeraude si chaleureux fit naître un apaisement au cœur suturé de cicatrice de la chose. Une petite voix, ayant la sonorité fantomatique de sa nièce adorée, résonna dans le subconscient de Robert avec une netteté que l’homme crut voir son esprit translucide debout près de la chaise.

Sandra- Je crois qu’elle voit ce que je sais depuis que je suis née oncle Bob. Que tu es un humain magnifique et d’une gentillesse presque surnaturelle! Je suis persuadée que tu peux lui faire confiance…


L’esprit imaginé par la créature de cauchemar s’évanouit et l’horrible faciès de l’homme se transmua en une surprise totale. Il ne comprenait pas le pourquoi il avait été courageux. L’âme protectrice du mastodonte avait pris le relais pour aider la jeune femme en détresse sans songer à sa propre survie. Dans la mentalité de Bobby, les monstres devaient mourir et les gens devaient vivre. Il n’appartenait pas dans la catégorie humaine et dont son destin était de rejoindre les seules personnes qui ont été importante pour lui. Sa famille qui n’a pas su protéger…

Robert écouta sans mot dire les douces envolées de l’infirmière. L’homme trop empathique comprenait que l’ange en face de lui était au bout du rouleau, qu’elle ne rêvait surement que de rejoindre les bras aimants de l’élu de son cœur. Car dans l’esprit lent de la chose, il était impossible qu’une perle de bonté et d’une flamme d’humanité si belle soit seule. Comme d’habitude, c’était surement un homme ayant tout pour lui qui a ravi le cœur de l’être divin. Un homme ayant à tout coup une beauté sublime, un corps gracieux et une intelligence supérieure. En bref tout le contraire de la parodie d’humanité qu’était le golem de chair. Quand la voix céleste, aux sonorités si parfaites qui caressaient l’ouïe et l’âme de l’homme, parla de vérifier la blessure, le corps de Bobby se raidit à la seconde. Une leur de panique traversa le regard océanique de Robert et les lèvres exsangues murmura plusieurs fois non. Levant des mains démesurées comme pour se protéger d’un assaut vicieux, l’homme frissonna dune peur latente. Avalant bruyamment sa salive la voix rauque de l’homme si fit entendre. Une supplice poignante au passé douloureux refit surface.

Robert- Non ne regardez pas s’il-vous-plait… Euh… Alyana je ne veux pas vous faire peur…


Prenant une grande respiration, l’erreur de la nature prit un instant pour essayer de se calmer. Mais l’ensorcellement presque surnaturel du regard d’émeraude de l’ange réussit là où la majorité des gens échouaient. Un apaisement enveloppa les épaules démesurées de l’homme comme une couverture de laine douce et soyeuse. Baissant les yeux de honte, une répulsion pour son corps ingrat et difforme, Bobby soupira doucement. Une main immense et rugueuse se déposa sur la ganse de son sac à dos. Laissant son instinct guider ses pas, la parodie d’humanité fouilla dans une des poches du sac de transport et il trouva ce qu’il chercha. Une tablette de chocolat et un jus de fruit ressemblait à des naufragés la mer de chair de la paume du géant. Timidement, il tendit le tout à l’ange près de lui.

Robert- Tenez Alyana… Euh… Je l’ai bien dit, je crois… Vous êtes fatigué et je serais heureux de vous donner ça… Euh… C’est bon vous allez voir…

Laissant entrevoir un petit sourire sincère et qui repoussa la laideur de ses traits atypiques, le colosse aux muscles démesurés s’expliqua avec une douceur qui devrait être étrangère dans ce corps immonde.

Robert- Je me suis toujours occupée de mes bobos ou c’était ma sœur… Euh… Une fois quelqu’un m’a tirée dessus. J’ai été à l’hôpital… Euh… Les gens étaient dégoutés de me voir. Ils parlaient entre eux et se demandaient comment un être comme moi pouvait exister… Euh… Un corps de monstre. Quand ils sont partis, je me suis enfui pour ne plus les déranger... Euh

Relevant la tête, le mastodonte ne noya littéralement dans le regard angélique de l’infirmière. Une telle bonté, une telle gentillesse semblaient littéralement être projeté de l’aura majestueuse de la jeune femme. Une douceur et une pureté qui semblaient presque en harmonie à l’âme du géant. Comme si deux êtres si différents et si semblables venaient enfin de se connaître. Comme si une chose de bien pouvait être citée dans cette apocalypse de terreur fut la rencontre entre la belle et la bête. Robert savait depuis fort longtemps qu’il ne pourrait jamais gouter à des lèvres, prendre une femme dans ses bras pour lui chanter des ballades à s’en casser la voix. C’était tout simplement impossible qu’une dame aime un résidu d’humanité quand d’innombrables d’hommes sont disponibles. Des garçons qui ne comprennent pas la chance d’avoir une femme qui les aime et qui croit au vieil adage une de perdue dix de trouver. Robert n’aurait jamais la chance de trouver cet être d’exception qui verrait au-delà de l’apparence, d’apercevoir le cœur et l’âme trop pure du colosse pour ce monde de souffrance. Comme le disait des fois Rosalie, les bons gars finissent toujours derniers. Pour le cas du mastodonte, il est toujours le dernier de queue. Mais le regard d’émeraude de l’infirmière, de cet ange qui semblait être venu sur la terre pour aider les humains dans cet univers de folie, poussa le mastodonte à commettre une folie. Un acte qui semblait si anodin pour les autres, mais qui démontrait une confiance aveugle de l’homme brisé.

Tout doucement il releva les pans de sa chemise. Une armure de chair labourée d’anciennes cicatrices se dévoila peu à peu à l’ange. Un torse sculpté comme un catcheur aux muscles disproportionnés, mais bien définis. Point à noter, aucune trace de graisse vraiment visible. Seulement la solidité et le tonus d’une musculation habitué à des efforts journaliers. Mais Alyana pouvait aussi contempler la souffrance inscrite sur chaque centimètre de ce corps monstrueux. Des stigmates laissés ici et là par des hommes guidés par une haine aveuglée et un orgueil déplacé. Robert ferma les yeux pour ne pas voir la terreur se propager sur les traits harmonieux de l’ange. Il se maudit de la laisser apercevoir la laideur de ce corps repoussant. Le carreau dépassait de son flanc et le sang gorgé de la plaie maintenu par des rubans gris. Une simple phrase fut alors murmurée par la bête de foire. Une résolution nouvelle flotta dans les iris bleuté de l'être si doux.

Robert- Vous ne pouvez pas me faire, mal vous savez… Euh… Vous avez des mains de guérisseuse, vous êtes si gentille avec moi et j’ai connu pire que ce petit bobo…

De cette simple phrase, Bobby venait simplement de faire le plus grand acte de foi qu’il n’avait jamais accompli de sa vie. De laisser un regard si pur voir la face cachée de la lie de l’humanité. Que la douleur psychique n’était rien pour le géant que les souffrances psychologiques qu’il avait souffert depuis sa naissance. Un maelstrom s’espoir et de résignation soufflaient avec fureur dans son for intérieur. Robert espérait d’entendre la voix sublime de l’ange lui dire que tout irait bien. Mais la terreur d’entendre l’habituel hoquet d’horreur suivi des pas précipités vers la porte et le claquement sonore du battant hantait son esprit.
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