"Hey Luke ! Dis bonjour à ta petite sœur !"

Je me hisse sur la pointe des pieds du haut de mes six ans, arborant une moue boudeuse alors que je regarde le petit trucs dans les bras de maman. "Quoiii ? C'est une fille ? Mais c'est nul les filles ! Avec qui je vais jouer au foot ?" Mes parents éclatent de rire et mon père m'assoit sur le lit. Elle s'appelle Robin donc. C'est un nom plutôt cool. Et puis, au final, elle est vachement douée pour jouer au foot, même si elle est sacrément meilleure pour faire de la gym. Je suis presque même content de voir une autre petite sœur pointer le bout de son nez et je me la joue grand frère protecteur, du haut de mes 10 ans. Et puis, il se passe un truc trop bien d'ailleurs, pour mes 10 ans. Mieux que ma sœur, si, si, j'vous jure. Papa m'offre une moto. Oh maman est pas d'accord mais, au bout d'un moment, elle se rend compte que je suis doué. Mais genre vraiment. Au point que, du haut de mes 13 ans, je me retrouve à faire des compétitions de motocross pendant que Robin fait de la gym. Autant dire que les weekends sont vachement remplis. On voyage partout, on visite plein d'endroits. Et j'ai plein de coupes qui s'alignent sur mes étagères. J'adore ça en plus, même si souvent, maman menace de me priver de moto pour que je sois plus attentif en cours. C'est pas ma faute pourtant, si je suis… comment a dit la psy ? Ah oui, hyperactif. Mais la moto me canalise bien. Super bien même.

*****

"Tu préfères quelle cravate Luke ?"

Je fronce les sourcils et je regarde ma grand-mère sans vraiment comprendre ce qu'elle raconte. Une cravate ? Pourquoi faire ? Ah oui. L'enterrement de mes parents. Accident de voiture. Un chauffard ivre qui les a tués sur le coup. Bien. Parfait. Grand-mère me regarde d'un air désolé alors qu'elle nous accompagne devant les deux trous creusés dans le sol. J'ai eu 14 ans il y a quelques semaines et elle ne peut pas nous garder tous les trois. Alors elle prend que la petite. Probablement pour se donner bonne conscience, j'en sais trop rien. Mais je lui en veux vraiment. Je sens les doigts de Robin qui accroche les miens et je redresse la tête, tant bien que mal. Tenir bon. Pour elle. Le reste on s'en fout.

C'est ce que j'arrête pas de me répéter quand on arrive dans cette grande ferme. Trop vieux pour être adoptés, on se retrouve dans une famille d'accueil blindée de mômes. Au moins, on est pas séparés. Ils ont pas l'air super commodes nos nouveaux parents, si on peut appeler ça comme ça. J'ai du bol, le père adore la moto et m'apprend même la mécanique. Mais, surtout, je les rencontre eux. Drew, Sidney, Kennedy, Axel. Des noms que je grave dans la mémoire, que j'aurais dans la peau jusqu'à aujourd'hui encore. Je pensais avoir perdu ma famille mais en fait c'est pas du tout le cas. Oh, ils remplacent pas mes parents, c'est sûr. Et autant dire que la vie à la ferme est tout sauf idyllique. Je compte plus le nombre de corvées, tous ces matins levés aux aurores pour aller nourrir poules et autres bestioles. Pourtant, je suis le mieux loti, le weekend, je suis souvent en train de faire des compétitions. Quand je suis pas en train de faire des conneries avec Sidney. Deux gosses paumés du même âge, ça s'engraine facilement. On fait rien de bien méchant au final, Drew et les petites sont toujours là pour nous canaliser et nous poser des limites, même si ouais, j'ai rapidement appris à ouvrir une voiture sans avoir besoin des clés. Ou les portes de garages. C'est hyper facile en fait. On se serre les coudes et on reste ensemble. Tout le temps. En cours. A la maison. On tiens bon. Tous les six.

J'apprends tout ce que je sais sur les motos à Kennedy. Elle est super marrante quand elle m'écoute avec ses grands yeux et son nez plein de cambouis. Et quand elle rigole. Ca arrive pas souvent alors, forcément, ça résonne agréablement à mes oreilles. Je finis par me dire qu'on s'en sortira peut-être, si on reste tous ensemble. Même s'il m'arrive de me vautrer encore en motocross, je me casse même le poignet une fois et en trois jours, ils ont totalement recouvert mon plâtre de graffitis. Tous les cinq. Et mon poignet se répare. Un peu comme le reste. L'amour qu'on trouve pas chez ces pseudos parents, le soutien, on le trouve chez les autres. Pour avancer, autant qu'on peut. Et ça marche plutôt bien. Juste le temps qu'il faut pour se tirer de là en un seul morceau.

*****

"Austen, t'as de la visite. Bouge ton cul de petit blanc et amène toi."

Je grimace en me relevant. Mon poignet, cassé pour la deuxième fois donc, me fait super mal. Et autant dire que niveau antidouleurs, c'est loin d'être le paradis ici. J'ai un bref regard en passant devant le miroir et je vois que mon œil au beurre noir commence vraiment à s'estomper. Point positif d'avoir été passé à tabac par ce grand type-là, il m'a reconnu et, depuis, je suis relativement tranquille. On touche pas au p'tit motard blond qu'il a dit. Je suis doué qu'il a dit, il m'a même vu gagner les championnats nationaux juniors, juste avant que j'atterrisse ici. Alors, on me casse pas trop. Et vu son gabarit, les gens l'écoutent. J'aurais juste bien aimé qu'il me reconnaisse quelques mois plus tôt, ça aurait rendu ma vie plus facile. Je me fige quand j'arrive devant la salle des visiteurs, ne bronchant même pas quand j'ai droit à la fouille réglementaire. Là aussi, je suis habitué. Comme quoi, on se fait à tout en fait. Je sais pas si je suis content de les voir. Drew et les trois mômes. Qui grandissent. Putain qu'est-ce qu'elles grandissent. J'inspire avant de faire un pas hésitant, puis un deuxième, dans leur direction. Robin se précipite dans mes bras et le maton me fait les gros yeux. "Ouais, je sais, pas de contact. Désolé…" Je suis obligé de la repousser et je finis par m'assoir avec eux. C'est l'avantage des prisons de basse sécurité, on est pas obligés de se causer derrière une vitre. Mon regard croise celui de Drew et je souffle un "vous auriez pas dû venir" pas trop convaincu. Comme à chaque fois que je le vois, je repense à ce qu'on a fait. A toutes ces conneries. Pourtant, on aurait pu bien s'en sortir. Ca se passait pas si mal que ça. Enfin majeurs, on allait pouvoir se tirer de là à notre tour. Resterait plus qu'à rester pas trop loin pour récupérer les mômes les unes après les autres et on serait enfin en paix. Mais à croire que je suis fait pour les accidents qui foutent une vie en l'air. On avait un peu trop fêté la réussite aux examens de Drew. Il aurait jamais du conduire. Et on a pas compris ce qui s'est passé. Je sais juste qu'on a pas trop réfléchi. Il avait un avenir, nous on faisait de la merde avec Sid' alors on est allés se dénoncer tous les deux. Parce que le témoin avait vu deux types, alors on a fait dans le basique. On s'en est pas si mal sortis, on en a pris pour trois ans. L'avocat s'est bien démerdé, il a fait un sacré plaidoyer et il nous a évité l'homicide je sais même pas par quel miracle. Mais le reste des chefs d'accusation, c'était chaud, donc on s'est retrouvés tous les deux en taule. Du haut de nos 18 ans et des brouettes. Ouais, je vous laisse imaginer la vie en prison quand on est un jeune petit con blondinet, je préfère éviter d'y penser perso. Tous les jours, j'essaie d'oublier ce qui s'est passé la veille et je compte les heures jusqu'à ma libération.
Et Drew grimace, en montrant les filles qui s'agitent sur les bancs. Et un gâteau. Un putain de gâteau. "Elles avaient fait ça ce matin toutes les trois, je pouvais pas leur dire non." Le maton me fait un sourire et me fait un signe de la tête pour que je m'installe alors je me fais pas prier. Je peux voir un "joyeux anniversaire Luke" écrit en sucre glace et je sens la boule que j'ai dans la gorge grossir un peu plus à chaque seconde. Ouais, 20 ans, ça se fête non ? En plus, il est au chocolat ce gâteau. Je vais quand même pas me mettre à pleurer maintenant. Plus tard. Cette nuit. Ouais. C'est bien comme ça.

***
"Pensez-vous avoir payé votre dette à la société M. Austen ?"

Je grimace, desserrant un peu la cravate qui m'étrangle et j'inspire. Audience pour ma conditionnelle après 23 mois de calvaire. Remarquez, j'ai passé le temps comme j'ai pu et j'ai réussi à valider deux ans d'études de mécanique par correspondance. Je sais pas trop ce que je vais en faire et j'ai qu'une hâte, c'est de remonter sur ma moto. Mais c'est mieux que rien. Je mords la lèvre, la mine pensive. "Vous voulez savoir si je me crois réhabilité ? Ca fait deux ans, on a tué une gamine qui aurait pu avoir une belle vie. C'était un accident, mais elle aurait pu être docteur et trouver un vaccin contre le cancer ou  je sais pas quel délire dans le même genre. Et j'aurais beau passer toute ma vie derrière les barreaux, rien ne le changera. Mais j'essaie de devenir meilleur. De pas gâcher le temps que j'ai encore la chance d'avoir. J'suis pas sûr qu'on puisse dire que je sois réhabilité mais plus jamais je ferais un truc pareil." Enfin, tout est relatif. Si demain, je devais de nouveau plonger pour Drew, évidemment que je le ferais les yeux fermés.

Et le lendemain, je me retrouve sur le trottoir, un pauvre sac en papier qui résume les deux dernières années de ma vie contre moi. J'ose pas bouger et je crois que je tremble même un peu. Mais ça, c'est avant de voir Drew sortir de sa voiture. Je réfléchis même pas et je me précipite vers lui, le serrant dans mes bras sans rien dire. Libre. Je suis libre. Pour de vrai. Et j'avoue que, pour le coup, je sais pas trop quoi faire. Trop de choix, trop de possibilités. Je pourrais partir facilement en vrille si j'avais pas mon propre discours qui me résonnait pas en tête. Et puis, je vais toquer à l'adresse que m'avait donné mon entraineur quand j'étais ado. Il me faut que quelques mois pour reprendre mes marques mais je retrouve vite le chemin des championnats de motocross. Et ça me rapporte suffisamment vite de quoi prendre mon propre appartement. Parce que vivre aux crochets de Drew ça, je peux carrément pas. Je me sens déjà pas super à l'aise quand je vais chez lui parce que j'ai l'impression qu'il se sent coupable à chaque fois qu'il me voit. Alors qu'on a fait ça pour qu'il ait sa vie. Donc forcément, cercle vicieux oblige, je finis par l'éviter. Un peu. On garde contact hein, même que je le vois pour essayer de récupérer Robin. Et Kennedy. Sauf que c'est plus facile à dire qu'à faire. Elles ont à peine 16 ans, autant dire qu'on a aucun droit sur elles. Enfin, pour Robin, je finis par négocier avec eux. Si je leur verse l'équivalent de la pension qu'ils auraient eu, j'ai droit de faire valoir mes droits sans qu'ils me mettent des bâtons dans les roues. Forcément, j'accepte et je récupère la môme.

Mais j'oublierai pas toutes ces fois où je suis venu les voir pour discuter. Parce que c'est Kennedy que je vois en premier à chaque fois ou presque et que, je serais infoutu de savoir pourquoi, mon cœur a un raté en la croisant. Ca manque jamais. A chaque fois. Je dois probablement être en manque ou je sais pas quel délire mais clairement, je me rends compte que cette grande bringue de 16 ans me plait. Et que ça se fait pas. Mais genre pas du tout. Donc je commence à l'éviter, elle aussi. Je suis même soulagé quand je récupère Robin, même si je me promets de tout faire pour la sortir de là aussi. Sauf que ça marche pas. Et que cette idiote disparait. Pendant des mois. Et je saurais même pas dire à quel point elle me manque. Sauf que je peux pas en parler. Parce que c'est en partie ma faute si elle a mis les voiles.

*****

"Sérieusement Luke, si tu ranges pas tes caleçons, je vais les cramer un jour. Ce serait un bienfait pour l'humanité soit dit en passant."

Je grimace et je fais un geste obscène en direction d'Axel sans même détourner les yeux de la télé. Je suis en train de jouer, en caleçon, devant la télé et je sais que ça va l'énerver. Alors je retiens un sourire en coin en l'entendant déjà fulminer. Mais c'est le seul truc qui me détend un peu depuis que Kennedy a disparu. Et puis, j'adore quand elle s'énerve, elle a toujours la même gueule que quand elle avait 10 ans. J'ai raté un épisode à un moment mais, quand elle a eu 18 ans et que notre chère famille d'accueil n'a plus touché d'allocations pour elle, elle a atterri sur mon canapé en moins de temps qu'il faut pour le dire. J'ai jamais demandé pourquoi elle était pas allée chez Drew mais, quelque part, je pense que je sais pourquoi. Parce qu'elle doit penser comme moi. On veut pas le plomber, on veut pas qu'il ait des poids accrochés à lui alors que lui peut devenir un type bien. Il est en train d'ailleurs. Pendant que moi je m'amuse à me taper des filles dont j'oublie souvent le nom en gagnant du fric grâce à Redbull qui me sponsorise et qu'Axel tourne autour d'une barre à moitié à poil pour gagner sa vie. Heureusement que Robin est là pour remonter le niveau et qu'elle se démerde toujours aussi bien en gym. Elle a gardé contact avec mamie d'ailleurs et notre sœur. C'est la vieille qui a continué de lui payer son matos pendant des années, qu'elle ait au moins servi à ça vu qu'elle avait trop mauvaise conscience pour venir nous voir au bout de quelques mois.

On s'en tire pas si mal tous les trois. On se met sur la gueule régulièrement avec Axel, je suis pas là la moitié du temps mais ça va. La famille quoi. Evidemment, il manque des pièces au puzzle alors c'est pas super équilibré. On va voir Sid' autant qu'on peut en prison, il a pris des années en plus pour je ne sais même plus quelle connerie. Et on va quand même squatter chez Drew de temps en temps. Juste ce qu'il faut pour tenir bon, parce qu'on a besoin les uns des autres, même si, du haut de ma petite vingtaine, j'ai pas particulièrement envie de l'avouer.

Axel se plante devant moi, agitant un caleçon sale et je lâche, d'un ton agacé. "Et merde, pousses-toi de là la grosse, je vois plus rien !" J'ai même pas le temps d'entendre son insulte que le téléphone sonne. C'est Drew. Je me fais plus sérieux et je décroche avant de soupirer de soulagement.

Kennedy est chez lui. Elle va bien. Je le dis aux filles qui se précipitent chez Drew. Et moi ? Je peux pas. J'ai trop de sentiments que je maitrise pas qui se bousculent et qui remontent d'un bloc. J'irais plus tard. Quand je maitriserais tout ça. Ouais, c'est bien ça.

***
"Tu fais quoi Luke ? T'as trouvé un magasine porno ?"

Je ricane sans répondre alors que je continue d'aligner les petites voitures dans cette chambre d'un enfant mort depuis probablement des mois, ou peut-être même des années, allez savoir. J'ai un bref regard en direction de la porte, en voyant qu'elle s'ouvre pas. Parce que je pourrais vraiment être en train de lire un magazine porno. La fin du monde, ça casse peut-être la libido mais pas à ce point-là. Surtout après plus d'un an et demi sans avoir touché une fille. Mais non en fait, enfin pas cette fois en tout cas. J'ai juste cherché un peu de calme. La pièce est plongée dans une semi-obscurité un peu glauque mais, au fond, ça me dérange pas. On finit par s'habituer à ça, surtout quand on vit sans électricité depuis plus d'un an. J'entends les autres qui s'agitent dans la maison, il va être temps de bouger. On reste jamais plus de deux ou trois jours au même endroit, c'est trop dangereux et, à force, on a nos petits rituels, nos petites manies. Chacun a son rôle qui lui est assigné et on s'en tire bien. Si j'en crois Kennedy, moi j'ai le rôle du sale con. Elle continue de m'en vouloir de me détester, sans que j'arrive à bien comprendre pourquoi. Et moi je continue de ressentir un tas de trucs contradictoires la concernant. Mais, après tout, ça fait des mois qu'on survit alors, le reste, c'est pas si important non ? Parce que ça a été dur au début. Mais genre vraiment.

Quand il fallu tuer le premier… truc ? Chose ? Le machin qui était mort mais en fait pas vraiment. Je crois que j'ai fermé les yeux au moment de lui mettre un coup de club de golf dans la tête. Le seul truc que j'avais sous la main. Mais Axel était par terre, il allait probablement la bouffer ou  je sais pas quoi du même genre. A dire vrai, j'ai pas réfléchi. Et puis, elle m'a sauvé la mise genre deux minutes plus tard, pendant que j'essayais d'ouvrir cette foutue voiture. Quand le bordel a commencé, c'est l'instinct qui nous a guidé. J'ai récupéré Axel et Robin et on a filé chez Drew. Sans réfléchir. Parce qu'on retrouve les gens en qui on a le plus confiance quand le monde part en vrille. Et là, c'est devenu un peu plus compliqué. On a mis des semaines à retrouver Sid' qui était sorti de tôle. Il a fallu apprendre à survivre. Enfin ça, on savait déjà un peu au final, à avoir vécu à la ferme. J'ai quand même eu du mal quand l'électricité s'est coupé la première fois. Et avec le silence qui a suivi les premières semaines, les premiers mois de panique. On savait pas où aller, s'il fallait rester sur place ou bouger, si on devait rejoindre d'autres gens ou rester entre nous. Pour ça, les gars qui s'amusaient à se relever d'entre les morts nous ont aidé à choisir en coursant la plupart des gens autour de nous. Pour ce qui est de bouger, l'armée a choisi pour nous. Autant dire que le napalm ou je sais pas quelle saloperie ils ont balancé, c'est pas super efficace et voir un tas de types marcher en flammes, autant dire que ça fait grave flipper. On est partis au nord mais autant dire qu'on s'est pas barrés au bout du monde, c'était quand même un peu mission impossible.

Le pire maintenant, c'est que tout ça paraisse normal. Essayer d'éviter ces saloperies, les tuer quand on peut le faire. S'habituer au silence, à la mort qui nous entoure tout le temps. Au froid. A cette impression d'être seuls au monde. Aux autres groupes qu'on a essayé d'éviter, sans trop savoir à quoi nous en tenir. Avec trois filles, c'était risqué. Mais allez leur expliquer ça, c'est un coup à se faire assommer à coups de batte. Pourtant, le monde a changé. A quel point ? J'en sais trop rien. Je sais juste que je suis reconnaissant d'être avec les miens et que rien ne nous soit arrivé depuis près de deux ans. Mais je sais aussi que j'ai appris à utiliser ce flingue que j'ai ramassé au début de tout ce bordel, juste pour être sûr d'être capable de veiller sur eux. J'ai eu du mal au début, apprendre à gérer le recul, à viser correctement et j'ai gaspillé des balles. Mais on en trouvait encore facilement donc j'ai pu m'entrainer. Et maintenant, je m'en sors pas si mal. J'espère que ce sera le cas le jour où je devrais vraiment m'en servir pour sauver l'un d'eux.

On a fini par revenir sur Détroit. Après quelques semaines à errer en pleine campagne, on s'est rendus compte qu'à six, ce serait juste ingérable. Alors qu'à Détroit, même si une partie de la ville était foutue, on aurait quand même de quoi se trouver des abris, de quoi trouver de la bouffe, ce genre de conneries. Et puis, on connaissait un peu le coin, ça aide à se sentir en confiance. Même si ouais, c'est plus vraiment ce que c'était du coup. On bouge pas mal dans les différents quartiers, sans jamais encore avoir décidé d'un lieu de prédilection. Mais faudrait peut-être qu'on finisse par se pencher sur la question.

Je me relève après avoir fait roulé une des petites voitures et j'ouvre la porte. Pour tomber nez à nez avec Kennedy. Je retiens ma respiration et elle me fixe, la mine mauvaise, avant de filer. Axel suit, la mine narquoise et regarde par-dessus mon épaule. "Alors, il est où le magazine porno ? T'en as mis du temps !" Je hausse les épaules avant de souffler, sur le même ton qu'elle. "Y avait du texte, tu sais, des lettres alignées qu'on peut lire. Mais tu dois pas connaitre." Et je me marre avant de descendre les escaliers à mon tour pour qu'on file de cette baraque.

Tout ce qui compte, c'est qu'on soit ensemble. Et tant que ce sera le cas, on survivra.

Bienvenue du côté obscure de la Force, mon jeune ami !
Maintenant que tu as passé la dure épreuve de la fiche, tu vas pouvoir enfin t'amuser parmi nous. Enfin... Après avoir fait encore quelques petites choses indispensables que voici :

• Tout d'abord, il faut que tu ailles recenser ton avatar dans [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] et ton métier dans [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien], afin de rester quelqu'un d'unique !
  
  
• Afin qu'il soit plus facile pour les autres joueurs de te proposer des liens ou des rps et de rester à jour sur ceux que tu as déjà, pense à créer ton [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien], qu'il faudra poster dans la partie prévue à cet effet selon le groupe auquel tu appartiens ! Il y a un code mis à ta disposition si tu en as besoin, mais la présentation de ce sujet est entièrement libre alors amuse-toi !
  
  
• Tu peux aussi créer un scénario si tu en as besoin, dans [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien], mais sache bien que tu n'as pas le droit d'en proposer plus de deux en même temps, alors choisis bien
  
  
• Enfin, comme tu peux le voir, nous avons un système de points sur le forum et tout ce que tu dois savoir à ce sujet se trouve [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien], prends donc le temps de lire tout ça au moins une fois pour être sûr de ne rien oublier !
  
  
• Et surtout n'oublie pas que peu importe que tu sois là depuis un jour ou un an, tu peux contacter le staff à n'importe quel moment si tu as besoin d'aide pour quoi que ce soit concernant le forum. Alors n'hésite surtout pas !