« Je suis désolé, Axel, mais ils sont morts. »

C’est comme ça que commence mon histoire. Par la mort de mes papas. Oui mes…Je suis née en chine, énième fille, énième boulet d’une famille dont je n’ai aucun souvenir. Avec quelle facilité ont-ils dût me vendre à ce couple d’américain lorsque j’y pense. Je ne peux pas leur en vouloir pour ça, quitte à choisir, entre une vie de labeur en chine et l’existence choyée d’enfant unique dans un foyer, certes peu banal, mais chaleureux, c’était vite vue.  Mes papas étaient un couple homosexuel avec peu d’espoir d’adoption dans leur pays. Officiellement, je suis devenue la fille de José Enriques, du moins, c’est le nom qui apparaît sur mes papiers. Je ne me souviens pas vraiment de ma vie auprès d’eux, cela demeure comme un souvenir doux amer. Ils sont morts lorsque j’avais 5 ans et aucune de leur famille n’a voulu de l’enfant que j’étais. Après tout, elles avaient tourné le dos a l’un des leurs sans remords, juste parce qu’ils aimaient les hommes, juste parce qu’ils s’aimaient, il ne fallait pas rêver les voir s’occuper d’une gamine aux yeux bridés. Mutique, renfermée, personne n’a vraiment voulu de moi, c’est comme ça que je me suis retrouvée dans une ferme perdue dans la campagne. L’air pur faisait des miracles parait-il. Conneries. Cette famille-là n’en connaissait même pas le sens. Mais aujourd’hui, je n’arrive pas à maudire ce moment où j’ai mis le pied dans cette maison.


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« Je peux dormir avec toi ? »

Enfant, j’étais toujours très proche de Drew, du moins, le peu de temps qu’il est resté avec nous. Après tout, il était bien plus âgé. Physiquement, on se ressemble, il est facile de nous faire passer pour une vraie fratrie. Quelque part, j’ai toujours pensé que c’était pour ça qu’on m’avait placée dans cette famille. Drew a été le premier à me faire sortir un mot, à me donner l’impression d’exister et d’être utile. C’est à lui que je me suis raccrochée pour avancer, parce que je n’avais pas le choix. Il y avait nous deux contre le monde entier, 3 ans plus tard, il y avait nous, Luke et Robin contre le monde entier. C’est le seul qui s’en ai sorti sans trop de mal. Avec les autres, on est fier de lui, sans déconner. Il s’est accroché, il a fait des études, il ne nous a jamais oubliés. C’était notre exemple, qu’aucun ne fut réellement capable de suivre, sauf Robin peut être avec sa collection de médaille. Je sais pas trop pourquoi d’ailleurs, peut-être qu’il n’y avait que lui de bien au final. Je sais pas comment on s’est éloigné, enfin si je sais. Il est parti, tout simplement.  Quelque part, je crois que je lui en ai voulu, longtemps. C’est con parce qu’il n’avait pas le choix, parce que même moi j’étais la première à l’encourager, quitter cette baraque de merde où nous n’étions que des allocations, rien de plus. Mais je lui en ai voulu. Parfois, je crois que je lui en veux encore. De nous avoir laissées, les filles et moi. De m’avoir laisser tomber amoureuse de lui.


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« Robin, fais attention, tu vas faire tomber le seau. »

J’ai toujours bien aimé Robin, même si je me prends souvent la tête avec son frère. Au début, j’ai eu du mal avec eux, parce que j’avais l’impression qu’ils venaient se mettre entre Drew et moi. Que rien ne serait plus pareil. Dans un sens, ce fut le cas d’ailleurs. Mais finalement, je les ai acceptés assez facilement. Après tout, nous avions beaucoup en commun d’une certaine façon. Robin, elle a un an de moins que moi, lorsqu’elle arrive avec son frère, j’ai 8 ans. D’une certaine façon, j’étais contente de voir arriver une autre fille, on ne pouvait pas dire que notre mère d’accueil s’inquiétait de ma féminité a cette époque-là. Je trainais plus souvent en jean troué et grosses baskets qu’autre chose. Mes cheveux poussaient comme s’ils avaient une vie propre, dans tous les sens et les efforts de Drew pour les discipliner ne servaient pratiquement à rien. Quelque part, j’ai pris exemple sur Robin, je me suis mise à faire attention à ce que je portais, a comment je me coiffais. Je faisais sans doute plus « fille » grâce à elle. Luke lui ? il se moquait de mes efforts, parfois foirés faut bien le dire. Mais je le lui rendais bien. On passait notre temps à nous chercher et à nous trouver, ironiquement, c’était la plus jeune qui arbitrait les deux ainés. Drew se contentait parfois de nous coller un taquet derrière la tête lorsque nous dépassions les bornes. Au fond de moi, j’adorais Luke, comme je me suis mise à adorer Robin. Avec eux, j’avais la sensation d’être vivante, totalement. Ensemble, on s’éduquait sans même s’en rendre compte. Nos corvées nous semblaient moins difficiles, moins ingrates, je sais pas trop. Et puis de 4 nous sommes devenus 6.


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« Sid…t’es sûr que ça va ? »

Ca ne faisait pas longtemps qu’ils étaient arrivés lui et Kennedy. Il avait l’âge de Luke et sa sœur, celui de Robin. Moi j’étais encore éternellement entre les deux. Je me souviens encore de cette scène, la première fois où je me suis rendue compte que notre famille d’accueil était peut-être pire que ce que je croyais. J’ai passé une heure avec lui dans la grange, à soigner sa lèvre fendue et son cocard et j’ai promis. J’ai promis que je n’en parlerais pas aux autres. Sid était une tête brulée, il l’est toujours d’ailleurs, plus rebelle que nous, plus farouche alors quelque part, avec du recul, je ne suis pas étonnée de me rendre compte que c’est lui qui a pris les coups. Pas souvent heureusement, mais cette fois-là, j’ai su que dès que je le pourrais, je me tirerais de cet endroit. Je ne sais pas si les autres ont compris pourquoi, a cette époque-là, je m’étais endurcie, presque sans même m’en rendre compte. On est devenu plus proche, Sid et moi, liés par ce secret qui n’en est plus un depuis des lustres maintenant, mais à l’époque, ça l’était. Si j’avais su ce qui nous attendait, peut-être aurais je fais les choses différemment, je ne sais pas et de toute façon, c’est bien trop tard maintenant.


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J’avais l’air d’un chat trempé le soir où j’ai débarqué chez Luke. Jetée à la rue parce que je ne rapportais plus d’alloc et que je refusais de donner ma paie. Famille de merde. Je ne sais pas vraiment comment nous en sommes arrivés là tous. J’avais 18 ans à peine, lui ? il venait de sortir de prison pour une erreur de gamin. Lui et Sid. Du jour au lendemain, les filles et moi nous sommes retrouvées seules. Luke et Sid enfermés loin de nous, Drew à l’université, loin de nous aussi. Ils m’ont manqué, tellement. Tout d’un coup, j’étais l’ainée, celle qui devait protéger les plus jeunes. Je ne sais pas trop si j’étais douée pour ce rôle, j’ai fait ce que j’ai pu. Ils n’ont pas vu ce qu’est devenue la famille après leur départ. Les services sociaux ont voulu nous enlever à la ferme après que les mecs aient déconné, nous placer ailleurs. Nous avons refusé. Connement. Mais pour ma part, je n’avais nulle part où aller et je ne voulais pas être séparée des filles, ni éloignée de mes frères. C’était hors de question. Alors j’ai serré les dents et je suis restée. Malgré les regards devenus bien plus insistants du père au fur et à mesure que je grandissais. Malgré l’alcool consommé un peu trop souvent par la mère, malgré ce couteau avec lequel je dormais par sécurité. Robin et Kennedy étaient encore trop jeunes pour intéresser le père mais pas moi. Ou alors c’était une question de nature, je sais pas trop. Heureusement, je n’ai jamais eu à utiliser ce couteau et jamais je n’en ai parlé aux garçons. Qu’auraient-ils pu faire de toute façon ? Alors je faisais bonne figure quand Drew venait nous chercher pour rendre visite a Luke et Sid, devant eux aussi. J’ai mal vécu cette période. Je ressentais bien trop cruellement leur absence, même les chicanes de Luke me manquait atrocement et les visites de Drew me laissait un gout amer. La désagréable sensation qu’il n’était déjà plus avec nous, qu’il s’éloignait lentement mais sûrement. La sensation que je ne pouvais plus me reposer sur lui, comme je le faisais avant. Je ne brillais pas a l’école, souvent trop crevée pour bosser, Robin, elle s’en sortait bien grâce au sport, c’était aussi une source de fierté pour moi, Kennedy avait trouvé sa voie. Moi ? Je ne savais pas quoi faire de ma vie. Pathétique non ? Alors ouais, j’avais qu’un sac et ma veste quand je me suis pointée chez Luke. Pourquoi chez lui et pas chez Drew ? Sans doute par honte, timidité et peur. Un mélange de tout ça. Luke se fichait de savoir que je dansais trois fois par semaine dans une boite, aguichant les mecs en me trémoussant autour d’une barre. Il se fichait de savoir que j’avais pas de diplôme. Il se fichait de tout ça du moment que je payais une partie du loyer et de la bouffe. Je crois que c’était plus simple pour moi, Luke, je savais qu’il m’accepterait comme j’étais alors que j’avais peur du jugement de Drew, de ce qu’il verrait en moi, de le décevoir et de laisser voir a quel point il pouvait me troubler depuis que j’étais en âge de comprendre ce qui me tourmentait à ses côtés.

Plus tard, il récupéra Robin et nous nous mîmes a vivre a trois. Quatre parfois lorsque Drew venait passer la soirée avec nous. Ils nous tardait d’être cinq mais Kennedy n’a jamais cru en nos promesses. Celles de la sortir de là et de la prendre avec nous en attendant la sortie de Sid. Elle ne nous a pas attendu, elle est partie. Comme ça. Du jour au lendemain, sans jamais donné de nouvelles. J’ai pleuré sur l’épaule de Luke ce soir là, parce que j’avais peur pour elle, parce qu’avec sa fuite, j’avais la sensation de nous voir exploser, que rien ne sera jamais plus pareil. Les années étaient passées. Bonnes ou moins bonnes. Avec des hauts ou des bas, mais c'était devenu ma famille. La mienne. Et il en manquait un membre. Je ne l'ai jamais dis aux garçons, mais chaque mois, je téléphonais a toute les morgues, tout les hôpitaux. Il m'était même déjà arrivé de faire le tour des squat de Détroit, une photo de Kennedy a la main. J'étais douée pour cacher ce que je pensais ou ressentais, c'était facile de donner le change aux autres. Pourtant une partie de moi se doutait que je n'étais pas la seule a chercher Kennedy. Sid' aussi me manquait, cet abruti avait trouvé le moyen de rallonger sa peine, parfois en lui rendant visite, je ne savais pas si je devais l'emplâtrer dans un mur ou le serrer contre moi, heureuse de le voir. Et puis Kennedy est revenue. Comme elle est partie. En silence, sans rien dire. Il a suffit d'un sms de Drew pour que Robin et moi filions ventre à terre chez lui. Elle allait bien. Elle était revenue ! Il ne nous manquait plus que Sid' et enfin, enfin, nous serons au complet.

Quand la ville de Détroit est tombée, je dansais. J'en garde un souvenir flou, mais j'entends encore les hurlements et la panique.  Je ne sais pas comment j'ai fais pour ne pas être piétinée par la foule, par...Ces choses qui, soudainement, se jetaient sur nous. Tout ce bruit, ces cris et soudain, la main de Luke sur mon poignet, me tirant vigoureusement vers la sortie, vers cette nuit d'horreur. Il m'a sans aucun doute sauver la vie alors que, pour la première fois, j'étais confrontée a une réalité atroce. Oui, ces choses avaient faim...De viande ? De mort ?. Du moins, je crois que c'est ça. Tout ce que je sais, c'est que sans lui, je serais morte. Puis ce fut moi qui lui sauva les miches, qu'importe en fait, nous devions nous en sortir vivant. Luke, Robin et moi avons tracé aussi sec chez Drew. En vérité, je ne songeais qu'a une chose. Nous réunir, qu'importe par quel moyen. Et je sais que cette idée hantait les autres. Nous avions grandis ensemble, nous avions partagé tant et tant, il était impensable de perdre un seul membre de notre étrange famille. Pourtant, nous avons bien cru perdre Sid'. Le trouver nous a prit des semaines... Et heureusement, cet imbécile était vivant lorsque nous lui avons enfin mit la main dessus. Enfin, nous étions tous ensemble, comme autrefois.

On est pas resté, Détroit devenait bien trop dangereux et je sais pas si l'un de nous avait une chance de cocu fini, mais on a fuit peu de temps avant qu'ils n'inondent les rues de napalm. Du putain de napalm ! Ca fait pas la différence entre un mort et un vivant le napalm bordel ! Je ne sais pas combien de victime vivante il y a eu, quelque part, je ne veux pas savoir. Egoïstement, je me rassure, il n'y a eu aucun de nous six. Le reste du monde pouvait bien aller se faire foutre. Finalement, on a préféré rester dans les alentours de la ville, question de maison abandonnée, de centre commercial éventré, enfin bref, on avait plus de chance de trouver des choses utiles aux alentours qu'en rase campagne. Je sais pas trop comment on se démerde pour bouffer, boire, se laver, mais a six, on est doué. C'est con a dire hein mais c'est le cas. On se connait tellement bien que nous n'avons même pas besoin de parler. D'un autre coté, je sais que nous ne pourrons continuer comme ça très longtemps. Un jour ou l'autre, notre chance nous abandonnera.


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Ce soir, c'est à moi de faire le guet, c'est pour ça que je suis sur le toit. De là, j'ai une vue sur l'extérieur dégagée et la lune m'offre ce qu'il me faut de lumière. Tapie contre un pan du toit, j'enfonce mon menton dans une vieille parka. On est encore six, on est encore soudés et cette nuit, c'est moi qui veille sur eux, pour quelques heures du moins. Avec eux, je n'ai pas eu peur du noir, de la folie ambiante, du chaos. Avec eux, je ne risquais rien. C'était comme une conviction profonde, quelque chose d'implacable. Je sais pas trop, Luke se foutait de ma gueule lorsque j'ne parlais et moi, j'avais envie de lui foutre la tronche dans des toilettes. Quelque part, rien n'a changé...Sauf le monde.
Finalement, je me lève, tape un instant mes pieds sur les tuiles pour faire circuler le sang et je m'engouffre de nouveau dans la maison, direction Sid'. C'est son tour...et cet abruti a trouvé le moyen de dormir a coté de Drew, c'est donc là que je devrais finir ma nuit. Parfait. Je soupire doucement et le secoue par l'épaule.

« Hé beau gosse, c'est ton tour. »

Je murmure pour ne pas déranger les autres et je me glisse dans la chaleur laissée par Sid, bien calée entre Drew et Robin. Je me sens si bien que je m'endors...Demain, il nous faudra encore bouger et je ne sais pas où nos pas vont nous conduire, mais qu'importe, on sera ensemble.

Bienvenue du côté obscure de la Force, mon jeune ami !
Maintenant que tu as passé la dure épreuve de la fiche, tu vas pouvoir enfin t'amuser parmi nous. Enfin... Après avoir fait encore quelques petites choses indispensables que voici :

• Tout d'abord, il faut que tu ailles recenser ton avatar dans [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] et ton métier dans [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien], afin de rester quelqu'un d'unique !
  
  
• Afin qu'il soit plus facile pour les autres joueurs de te proposer des liens ou des rps et de rester à jour sur ceux que tu as déjà, pense à créer ton [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien], qu'il faudra poster dans la partie prévue à cet effet selon le groupe auquel tu appartiens ! Il y a un code mis à ta disposition si tu en as besoin, mais la présentation de ce sujet est entièrement libre alors amuse-toi !
  
  
• Tu peux aussi créer un scénario si tu en as besoin, dans [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien], mais sache bien que tu n'as pas le droit d'en proposer plus de deux en même temps, alors choisis bien
  
  
• Enfin, comme tu peux le voir, nous avons un système de points sur le forum et tout ce que tu dois savoir à ce sujet se trouve [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien], prends donc le temps de lire tout ça au moins une fois pour être sûr de ne rien oublier !
  
  
• Et surtout n'oublie pas que peu importe que tu sois là depuis un jour ou un an, tu peux contacter le staff à n'importe quel moment si tu as besoin d'aide pour quoi que ce soit concernant le forum. Alors n'hésite surtout pas !