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Depuis l'été 2014, l'Apocalypse règne sur le territoire américain. Dans la région de Détroit, les survivants s'organisent seuls depuis des mois pour sauver leurs vies et résister aux rôdeurs. Quand, après trois ans sans nouvelles du gouvernement, l'armée revient à Détroit, un nouvel espoir semble possible pour les survivants. Mais à quel prix ?
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 You didn't see me suffer
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MessageSujet: You didn't see me suffer    You didn't see me suffer  EmptyJeu 21 Sep 2017 - 20:25



Un homme gisait là, adossé contre le montant de sa porte, fiévreux, au bord de la folie, dérapant sur la douleur qui lui sciait l'abdomen. Tu parles. Si cette connasse ne lui avait pas donné de coup, il en serait pas là. Un sale coup ouais. Tout ça pour quoi ? Ramener un connard. La matière grise du gaillard déraillait à chaque seconde, vacillant entre demi vivant et inconscience. Le putain de sourire qui fleurtait au coin de ses lèvres rendait la scène étrange, presque morbide. Les revoilà, les pics d'hormone qui se vrillaient un passage dans la matière noire de son cerveau. Douce déchirure ou violente délivrance face à cette situation que l'homme ne pouvait qu'aduler.  Bordel que c'était bon de se sentir vivant en perdant peu à peu de son essence vitale. Thomass porta sa main sur son ventre. Son regard se posa sur elle, une tâche rougeâtre s'était formé sur le tissu de son vêtement. Ce qu'il avait réussi à dissimuler jusqu'alors, ne pouvait plus l'être désormais. Un rire sombre s'échappa de sa gorge, brusque réalité face à son sort. Que ironie, vraiment. Vouloir sauver la peau de son pote pour se prendre un mauvais coup par une blondinette, un de ceux qui pouvaient vous clouer au lit en un rien de temps.

Titubant, les jambes masculines arrivèrent à le mener jusqu'à son lit de fortune pour s'y écrouler sans la moindre forme de douceur. La délicatesse n'avait rien à faire dans l'histoire que vivait ce pauvre corps humain. A ce rythme, le bonhomme allait virer z plus vite que le fait de penser. Le moment n'était pas moins un délice pour le drogué, un pur délice. Cette souffrance si délectable... la tête du gaillard se balança vers l'arrière, l'esprit embrumé, la vision troublé de cette état de semi transe dans lequel il se trouvait. Mais s'il voulait encore jouir de cette sensation, se soigner devenait une nécessité. Sa bénédiction était une malédiction. A trop se laisser couler dans ces orgasmes psychiques, Thomass pouvait en perdre la seule chose qui pouvait lui en faire jubiler. La vie. Et pour ça, il ne pouvait compter que sur lui même. Après tout, comment les autres pourraient comprendre, ce sourire, cette plénitude dans laquelle son lobe frontal se trouvait. Personne ne savait ce qu'il en était réellement.

Se redresser devenait une torture... pourtant si délicieuse que le gaillard exagéra le mouvement pour s'asseoir à la verticale et retirer son haut, non sans lâcher un râle roque. Bordel de … Non, dieu n'était qu'une tapette vendant son cul à qui bon voulait bien le prendre. La plaie s'était belle et bien ré-ouverte au plus grand bonheur de Thomass. Sa main tremblante saisit une sacoche pour en tirer une serviette et la presser doucement sur le sang.

Intérieurement, l'homme se jura de se venger de la plus merdique et sadique des façons. Il trouverait les faiblesse, les points faibles et les douleurs de la blondasse. Rien ne pourrait l'en détourner. Et ô que cette idée en était encore plus satisfaisante que sa douleur. Des visions nettes du corps féminin entre ses mains s'installèrent peu à peu dans son imagination. Des ombres de plus en plus précises de ses courbes entre ses paluches, de la couleur de ses lèvres et de sa peau. Les fantasmes et la drogue mêlé, le désir du bonhomme grimpa brutalement sans qu'il ne veuille vraiment s'en défaire.

Le destin qu'on dit ? La femme qui hantait alors positivement ses pensées, vint brouiller sa vision. Ouais, c'était bien elle au bout de ce satané couloir. Thomass pesta et d'un coup violent de pied referma la porte à quelques mètres seulement de la donzelle qui avait eu l'air bien déterminé à venir l'emmerder. Pourquoi ? Ca c'était la grande question. Sauf qu'il était hors de question que la donzelle se ramène à un moment où sa bestialité pouvait entraver sa conscience.
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MessageSujet: Re: You didn't see me suffer    You didn't see me suffer  EmptyVen 22 Sep 2017 - 14:56

YOU DIDN'T SEE ME SUFFER

Gabriel & Jordan


Péter un plomb. Oui c’était bien le terme adapté à ce qui était arrivée à Jordan. La chose était rare, même si la jeune femme n’avait pas un caractère facile, elle avait toujours su rester maître de ses émotions et surtout garder son sang-froid. Des colères noires comme elle en avait fait une plus tôt ne lui arrivaient que très peu et généralement c’était toujours pour des raisons très personnelles. Cette fois-là n'échappe pas à la règle. Olivia était sa raison personnelle et ce qui grandissait au fond de son ventre l’était tout autant. C’était avec une facilité déconcertante que la blonde avait fait corps avec la violence qui sommeillait au fond d’elle. Comme prise de frénésie, elle l’avait laissé prendre possession de son corps, lui faisant presque perdre ses esprits. Jordan avait oublié ses valeurs, sa raison et s’était délectée de chaque coup infligé sur l’homme à l’origine de son courroux. La jeune femme ne se connaissait pas ainsi, et étrangement, elle avait apprécié cette noirceur qui s’était engouffré jusqu’au plus profond de son être. Ce monde l’avait définitivement changé, elle n’avait plus de limite, ne savait plus où s’arrêtait la frontière de son humanité. Pouvait-elle se laisser noyer dans cette mer dévastatrice ? Désirait-elle vraiment en sortir ? Arpentant de long en large la pièce qui lui sert de refuge, elle se sent encore bouillante de cette colère qui l’avait dominé. Les poings fermés, les dents serrés et le regard meurtrier la jeune femme n’arrivait pas à ralentir les battements agités de son coeur.

Aucune trace de regret ne semblait vouloir pointer et la blonde ne se sentait pas encore tout à fait défouler. Elle avait besoin de faire sortir cette obscurité de son être. De retrouver la personne qu’elle était. Ses sourcils froncés barraient toujours son visage quand elle s’arrête de tourner en rond comme un lion en cage. Ses doigts se desserrent et une douleur lancinante s’y fait ressentir. Un regard et l’ancienne pilote se rend compte que ses poings sont encore couverts de sang. Les approchants de ses yeux, elles les observent en silence, ne s’étant même pas rendu compte qu’elle s’était abîmé la peau de la sorte. Elle sort de la pièce, le regard toujours noir, la capuche de son sweat rabattue sur sa tête et les mains dans les poches, se fichant complètement d’en foutre partout. Elle descend rapidement les marches au bout du couloir pour rejoindre l’une des salles communes. Elle y trouve rapidement ce qu’elle cherche :  une bouteille d’eau. Le contenant en plastique est usé et l’étiquette qui devait s’y trouver a disparu depuis bien longtemps. Elle la prend et se dirige alors vers les sanitaires. Haut dessus de l’évier elle verse le liquide glacé sur son épiderme meurtri et douloureux. Ses mains sont rouges et gonflées mais c’est presque avec joie qu’elle accueille cette douleur. Faute de culpabilité, elle aura au moins ça pour lui rappeler ce qu’elle avait fait. Elle planta son regard dans le miroir en face d’elle. Jordan se perdit dans le reflet bleu de ses prunelles. Jusqu’où serait-elle allée ? Qu’est-ce qui se serait passé si Gabriel ne l’avait pas stoppé dans son élan de folie ?

Le visage de la blonde se ferme légèrement. Gabriel. Elle se rappelle vaguement l’avoir cogné. Le coup ne lui était pas adressé et sur l’instant elle n’y avait pas prêté plus attention. Elle n’avait qu’un objectif en tête : atteindre Darren. Sauf que maintenant que la joyeuse bande était rentrée au complet, Jordan n’avait pas revu l’homme depuis leur retour et ses souvenirs commençaient à s’éclaircir dans son esprit. Le choc avait peut-être été plus violent qu’il n’aurait dû l’être. Sauf qu’il était costaud et plutôt large d’épaules, il n’aurait pas dû le sentir passer… à moins qu’elle n’ait fait mouche et viser son point faible en ce bas monde : sa récente blessure. Une grimace sur le visage, elle se décide à aller voir l’état du gaillard. Elle grimpe les étages à vive allure toujours animés par cette électricité malsaine dont elle aimerait pourtant se débarrasser. Ses pas sont rapides et elle arrive bientôt à proximité des quartiers de l’ange diabolique. Déjà elle aperçoit les traits de l’homme à plusieurs mètres de là.

L’expression de son visage se ferme quand il l'aperçoit et c’est par des jurons et une porte qui claque qu’elle est accueillie. Fronçant davantage les sourcils la blonde ne s’arrête même pas une seconde sur cette simple chose qu’est la porte. Pensait-il réellement que ça l’arrêterait ? La main sur la poignée pour la déverrouiller elle a vite fait de l’ouvrir par un coup de pied. La pauvre porte s’ouvre violemment, laissant la blonde pénétrer dans la chambre avant qu’elle ne la referme tout aussi brutalement que Gabriel quelques secondes auparavant. Debout dans la pièce elle lui fait face, les mains dans le dos, elle vient s’appuyer contre le mur. Elle toise alors l’homme assis grossièrement par terre, soutenu uniquement par l’un des murs de la pièce. Il semble être en pleine souffrance et son état confirme les hypothèses de Jordan. Elle distingue la fureur dans ses yeux mais son regard n'est pas aussi vif qu'à son habitude, comme s’il luttait pour ne pas se laisser sombrer dans diverses divagations. Les prunelles saphir de Jordan se perdent quelques secondes sur l’espace qu’il occupe. Elle observe ses effets personnels dans un coin de l’espace, des chaussures et autres objets quelconques du quotidien. Comme chaque étage les fenêtres ont été barricadées mais à la lumière déclinante du jour on peut apercevoir les faibles rayons du soleil filtrer à travers les planches de bois fixées spécialement pour la tempête. — Charmant. J’me vois bien ici... quand tu serais mort. C'est à dire bientôt vu ton état.

La jeune femme s’était exprimé de façon froide mais pourtant un sourire se dessina sur ses lèvres. Cherchant à le dissimuler la blonde se mordit la lèvre jusqu'à sentir le goût de la rouille dans sa bouche. Rapidement son attention se reporte sur l’homme au sol, grossièrement installé sur son lit de fortune. Elle baisse les yeux sur le peu qu’elle peut voir. Son torse nu est couvert d’une serviette qu’il applique sur son ancienne blessure. Ce geste semble lui provoquer une vive douleur. Cherchant une explication, son regard est rapidement attiré par le tissu de son t-shirt en boule à côté de lui. Il est tâché et Jordan comprend que sa plaie en est l’origine. Décidément, il allait très vite rejoindre les rôdeurs à ce rythme-là. Il n’était pas en forme et il fallait surement se dépêcher de soigner une nouvelle fois cette plaie au risque de la voir s’infecter. Jordan scrute le brun, cherche le moindre signe inquiétant. Même si une fine pellicule de transpiration perle sur la surface de sa peau, elle ne s’inquiète pas : ce n’est pas de cette fièvre-là qu’il faut se soucier. — Sauf si t’as encore envie de rester ici bas, avec nous autres mortels. Dans ce cas, tu me laisses approcher et inspecter la plaie. La blonde avait la voix ferme. Quelqu’un devait y jeter un coup d’oeil et s’en occuper s'il ne voulait vraiment pas y laisser sa peau pour si peut. Sauf qu’à sa place, Jordan aurait eu envie de lui faire payer. Elle l’aurait étranglé à mains nues s’il s’était approchée d’elle. C’est pourquoi elle garde ses distances jusqu’à être sûre qu’il ne lui fera rien. La blonde est certaine que le brun était un homme dangereux et préférait prendre toutes les précautions qui s’imposaient. Elle lui jeta un regard froid mais interrogateur. Jordan attendait sa permission.

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MessageSujet: Re: You didn't see me suffer    You didn't see me suffer  EmptyJeu 19 Oct 2017 - 20:32


Bordel de merde. Quelle idée lui avait traversé la cervelle de bouger si brusquement. A peine avait il terminer son geste brutal que le bonhomme le regretta déjà, grognant contre cette infamie. La douleur le fit vaciller un peu plus vers l'évanouissement. Merde... il ne fallait surtout pas qu'il sombre dans l'inconscience. Malgré sa volonté, son sourire s'élargit de se sentir si tourmenté par la dame en noire. Elle le voulait pour elle, les mains tendus au dessus de son corps en si piteux état. Seulement, le gaillard ne se rendrait pas. Encore moins à Elle.Un long soupire rompit le silence suivit du même fracas que son pied avait créé plus tôt. Au moins, la blonde soignait ses entrées, comme la première fois qu'ils avaient fait connaissance. Et de la voir ainsi faire ne fit que plus d'effet au fantasme masculin. Qu'il avait envie d'elle d'un coup. S'il n'y avait pas cette blessure et son manque cruel de force, ses mains la saisiraient sans douceur et lui la ferait sienne dans l'instant. Ah si seulement...

J'vais pas mourir.

Douce persuasion mais supplication bien veine que le gaillard arriva à souffler. Pourtant le demi sourire de la jeune femme et ce mordillement ne fit qu'accentuer l'avidité du mâle. Ouvrant grand ses mirettes sur celle qui le prenait de haut, le bonhomme sentait en lui le désir monter crescendo, contradiction totale de sa condition physique. L'adrénaline et l'appétit grandissant de Thomass gardait ses sens suffisamment en éveil pour le maintenir hors des sentiers de la faucheuse. Mais à peine l’encéphale du bonhomme lui avait donné de quoi tenir que bercé par les mots de la blondasse, ses forces s’amenuirent. Après tout, elle avait sûrement raison. Il allait y laisser sa peau si ça continuait.

La gueule d'ange n'avait plus rien de classieux. Son corps tout entier trahissait la venue de son dernier grand voyage. C'était tellement con de finir comme ça... Demander de l'aide ? A une femme ? Après tout... si ses lèvres ne le faisaient pas, ce serait tout aussi bien une femme qui viendrait le chercher pour le repos éternel. Si ses méninges le lui avaient autorisé, le bonhomme aurait pesté contre sa conscience et aurait protégé ses principes. A quoi bon quand on est au bord du gouffre. Le corps maintenant affalé contre le mur, la main impuissante sur la serviette imbibé de sang, son regard se plongea dans celui de son agresseur. Situation bien risible. Se voir soigner par elle même qui lui avait infligé sa tourmente. Mais il le fallait s'il souhaitait encore fantasmer sur ses courbes si appétissante.

Avec peine, la gueule d'ange laissa tomber son bras sur le côté, laissant libre d'accès sa blessure à Jordan. Parler, il ne pouvait plus. Bientôt, Gabriel se noierait dans les limbes de son inconscience. Réagir devenait urgent. Le bras masculin se leva pour désigner sa joue.

Cla-claque moi..

Il aurait bien rajouter de ne pas s'en satisfaire mais l'effort fourni pour ces simples mots furent déjà bien trop grand pour en offrir d'autres. Au fond il espérait qu'elle lui donne une petit claque pour le réveiller.
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MessageSujet: Re: You didn't see me suffer    You didn't see me suffer  EmptyLun 23 Oct 2017 - 10:40

YOU DIDN'T SEE ME SUFFER

Gabriel & Jordan


Debout, immobile, toujours adossé contre le mur, Jordan attend le bon moment tel un prédateur guette sa proie. L’état de l’homme ne fait que s’empirer et elle perçoit la lutte inutile de l’homme contre des forces plus obscures. Une ombre plane sur lui, telle la mort au-dessus de lui. Ses yeux bleus perçants ne lâchent pas une seconde les mouvements saccadés de la poitrine du bougre. Ignorant. I love your lies. Stupide créature qui se croit encore à l’abri de la grande faucheuse. Nul n’y échappe et tôt ou tard il est temps de faire face à la dame noire qui vient réclamer son dû, emprisonnant votre âme et réduisant à néant votre souffle. Gisant comme un vaurien il attend. Effondré, misérable, il est tout juste soutenu par les pans du mur défraîchi. Les iris océans de la femme suivent le filet de sang qui s’échappe lentement sur son flanc et sur sa chair encore chaude. Le tissu blanc neige n’est qu’une faible barrière. Il ne faut pas plus de seconde pour que le liquide carmin en prenne possession, annonçant toujours plus la fin proche du brun. My dear, you’re a lost man. La blonde devrait réagir si elle ne veut pas que le bonhomme ne se défasse de son dernier soupir, mais hypnotisée par ce spectacle, elle reste imperturbable et laisse ses prunelles se délecter de la scène. Silencieuse, elle ne peut s’empêcher de porter un regard hautain sur la condition de l’homme. L’horrible image est là. Elle a devant les prunelles la vision des maux qui rongent le bougre. Robuste, brut et pourtant exposé, vulnérable et impuissant. Ce spectacle navrant obsède le démon en elle. Le doux supplice du brun est la soft jouissance de la blonde, décuplée quand elle voit son bras retomber. Un sourire se fige sur les lèvres carnassières de Jordan. Hunt you down, eat you alive. L’offrande délecte la femme.

Les mains crispées provoquant une douleur vive dans ses phalanges, la militaire s’approche à pas de loup. Elle observe l’homme au bord du gouffre. Ses iris changent, s'assombrissent d’un voile et se perdent dans l’inconnu. Pourtant toujours ouverts et fixés sur elle, la blonde ignore s’il la voit toujours ou s’il se noie dans les limbes de l’inconscience. Prudente, silencieuse, elle se fige arrivée à sa hauteur. Le tambourinement de son coeur s’accentue et devient plus lourd en elle. En alerte quand elle le voit lever le bras, elle se rend rapidement compte de la faiblesse de l’être offert à ses pieds. Un murmure et un geste, ultime effort du bonhomme qui s’adresse à la jeune femme. Nouveau battement sourd au fond de sa poitrine. Jordan se penche sur son ennemi terrassé, laissant ses cheveux effleurer la surface de sa peau. L’adrénaline coule toujours dans ses veines, réveillée par la noirceur de son âme tourmentée. Face à son impuissance, il serait si aisé que d’accabler l’infirme. Quel plaisir y aurait-il de vaincre un être dans une telle condition ? The clock ticks life away. Le visage fermé, la gamine n’a pas encore osé toucher le mourant. Animé par une vague brutale de jalousie envers la mort, la blonde ne laisserait pas le brun y perdre la vie. Hors de question. S’il s’apprêtait de rejoindre les enfers, c'était de sa main qu'il le ferait. Et pourtant, elle était déjà coupable de ce crime. Bourreau involontaire obligé de réanimer l'objet de son amusement. C'était à celui qui dépasserait les limites, celui qui franchira le premier la ligne et elle n'était pas prête à arrêter de jouer. Il était passé de chasseur à proie. Traqueur déchu, devenu sa marionnette, elle n’avait plus qu’à tirer les bonnes ficelles. Il était temps de commencer à jouer au jeu de la vie.

S’approchant toujours du brigand, Jordan découvre la chaleur qui émane du mourant dans une pièce glacée par la présence de la mort. And the fever began to spread. Il ne reste qu’un souffle entre eux quand les lèvres de la prédatrice s’ouvrent en un murmure. — L’ange de la mort, c’est moi Gabriel. À cet instant elle était devenue son ange de la mort. Azraël, archange et serviteur de Dieu. Cauchemar des hommes torturés et déplorables. Elle planait au-dessus de lui, tel un vautour prêt à refermer ses serres sur sa carcasse. — Je t’interdis de mourir, parce que tu es à moi.. La menace glaçante s'était faufilée du bout des lèvres de Jordan jusqu’aux oreilles de l’infortuné. Il était prévenu. Délicatement les doigts de la jeune femme soulève le faible secours du diable à moitié inconscient, aux prises avec les griffes des ténèbres. La plaie se dessine devant elle, rouge flamboyant sur sa peau blanche comme celle d’un cadavre. La bouche de la blonde disparaît en une fine ligne. Elle ne doit pas tarder à nettoyer la source de sa peine, le trou béant qui lui ronge tout souffle de vie. Du bout des doigts, elle inspecte la peau pour savoir la profondeur de l’entaille. Partiellement guérie et pourtant de-nouveau meurtrie. Toutes ses forces diminuent face à la morsure de la douleur dans son épiderme. Reposant le tissu sur son torse, objet devenu plus futile qu’autre chose, mais tendre illusion de protéger la vie du brun. Jordan sait ce dont elle a besoin, et doit aller le chercher rapidement au risque de laisser Gabriel se faufiler entre ses doigts. Il lui faudrait pourtant quelque chose à quoi se raccrocher. Un coup de fouet dans les veines pour le sortir de sa torpeur. Figée, les yeux posés sur ses mains recouvertes du sang du survivant, ses pensées s'emmêlent et elle cherche la meilleure option qui s’offre à elle.

D’instinct, la blonde se penche sur le corps du brun et ses lèvres viennent s’écraser sur les siennes. Baiser brûlant et désespéré pour tenter d'insuffler un souffle de vie à Gabriel. I was looking for a breath of life. Présent ô combien empoissonné. La vipère ne sait quel dessein il tracera sur le futur du bougre. Adieu brutal et enfiévré qu’il emportera dans la tombe ou éclat de lumière qui réanimera ses traits. Dieu seul le sait et il n’est plus temps de s’y attarder. Déjà debout, parcourant les couloirs vides à la recherche de l’objet de sa convoitise, elle dévale les escaliers à un rythme fou. Sa chambre, vite. Cette porte aussi s'ouvre en un éclair et le son lourd du bois qui cogne le mur résonne. Elle fond sur son sac et ne s’y attarde qu’une seconde. Les antiseptiques dans sa main et le kit de suture dans l’autre, elle rebrousse chemin aussi vite que son corps le permet. A nouveau, le poids dans sa poitrine comprime sa respiration. Un soupir de soulagement lui échappe quand elle découvre l’homme toujours en vie, et un dernier sourire malsain se dessine sur ses lèvres. Le jeu va pouvoir continuer.
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MessageSujet: Re: You didn't see me suffer    You didn't see me suffer  EmptyDim 19 Nov 2017 - 1:39


Quelle spectacle pitoyable que l'homme offrait là. Sa dignité, sa fierté, chaque sentiment qui faisait de lui ce qu'il était, s'effritait irrésistiblement. Il serait si facile à la jeune femme de lui laisser passer les dernières portes. Ah si seulement. La conscience du bonhomme planait ostensiblement  avec la dernière lueur de vie qui possédait encore le corps humain. Cette petite flamme encore présente chez la plupart des habitants du laboratoire, celle ci même qui brûlait de mille feux dans les prunelles de la blonde... ô ironie... Ses mirettes pouvaient analyser ce détail qui lui était si familier. Le pouvoir absolu que des individus bien trop sur d'eux et de leur résistance à dame nature arborait sans la moindre gêne à la vue de tous. Oui, cet air qui lui collait si bien à la peau mais qu'il apercevait actuellement chez sa pseudo sauveuse. Le tentateur, ici tenté, le chasseur devenu la proie, le manipulateur devenu la marionnette. Voilà comment se sentait Gabriel du bout de son fragment de vitalité. Iron Man lui même se sentirait mieux avec ses shrapnells que dans cet muance vers un destin de cadavre tout juste assez fort pour respirer correctement.

Inlassablement, ce changement chez la jeune femme retenait le mâle au fil de sa destiné de pauvre mortel. Un regard posé sur lui comme un jugement divin, celui de cet ange qui veillait au passage de ces êtres si aisément corruptible vers un lieu parfaitement neutre et dépourvu de tentation. Celle ci même qui se trouvait sous le regard embué de l'être apathique qui avait bien du mal à distingué les contours de son visage. D'un battement de cil, le faible individu avait de nouveau distingué le rougeoiement des enfers jaillir de ses iris. Etait ce vraiment une vision divine ? Ou simplement la silhouette d'une femme tendant petit à petit vers les sombres tréfonds de l’infâme pouvoir dévoué par cet homme. Et dire que c'était sa condition de créature insignifiante à deux doigts des limbes étouffantes qui créait de façon crescendo cette femme démoniaque. Les mouvements qu'il peinait encore à remarquer lui donnait les plus gros frissons de toute sa vie. Tout dans l'être au courbe enchanteresse lui donnait envie de se donner à elle. Si douce était cette rédemption vers la fatalité que nul homme ne peut fuir. Mais celui ci ne voulait pas y échapper car le désir stagnant dans ses tripes ne faisaient que rugir à chaque seconde. Qu'on lui donne délivrance criait elle dans le plus grand des silences. Si Thomass avait pu l'exprimer, sa voix s'en serrait sûrement casser de puissance.  

Les pupilles masculines perdirent leur dernière force en attendant la réaction de la blonde. Cette femme, cette diablesse le narguait de toute sa hauteur. Il ne pouvait plus la voir mais sentait toujours son corps non loin du sien. Serait elle son sauveur ou son bourreau ? Comment le savoir au vue de ce qu'il avait fait jaillir en elle. Un son parvint à ses tympans. Peut être la dernière sonorité d'un mourant, à moins que ça ne soit des paroles féminines. L'homme n'arrivait plus à reconnaître le vrai de l'irréel. A moi. Qu'il aurait aimé entendre ses mots de la bouche de la donzelle. Sans nulle doute que le bonhomme lui aurait fait découvrir ce que pouvait devenir ces mots avec lui. Etre à elle...si seulement c'était possible.

Mais alors que l'homme pensait sa dernière seconde arriver, une chaleur en même temps si soudaine et si douloureuse se posa sur ses lèvres. Le souffle court et tout juste perceptible fraya son chemin vers ce contact amer. Une brûlure naquit sur ses chairs pulpeuses et ses paupières s'ouvrirent très légèrement à la recherche de sa cause. Jordan était penché sur lui. Ses lèvres collés aux siennes comme le dernier baiser pour un mourant. La jeune femme lui arrachait son dernier souffle de vie, il en était parfaitement certain maintenant. Le fameux baiser du détraqueur que seul les plus courageux pouvaient en supporter la vue. Jamais encore l'ange tombé du ciel n'avait eu à faire à son confrère. Mon Azrael... Ô Azrael. Prends moi entre tes mains car il n'y a que toi qui en soit capable. Transporte moi vers ce monde sans fin, démunie de toutes ses envies d'homme qui me prennent chaque seconde de ma vie... Elle avait décidé de sa mort. Les dès en était jeté. Pourtant... même si son corps ne pouvait en exclamer ouvertement la satisfaction, la brûlure enduré par les lippes féminines se transformait en une douceur auquel l'inconscient masculin souhaitait s'accrocher. Résister à l'appel de son Azräel.

Gabriel. Azraël.

Dans une lueur inconsciente, au bord de la folie, la conscience de l'homme se mit en marche. Jordan était son Azraël, et Gabriel, archange maudit, ne dépendait que de son bon vouloir. Silencieusement la femme avait scellé son destin. Jamais il ne serait à un autre archange. Et dans un moment du destin que nul ne pouvait prédire, celui de Thomass avait été marqué dans ces deux mots. A moi.


_______________

Avec peine, la gueule d'ange ouvrit les yeux. Il faisait sombre dans la pièce et la fraîcheur violente s'y faisait sentir. Un frisson parcourut son échine alors qu'il essayait encore de s'accoutumer  à cette pénombre. Était il seul ? Un soupire plus tard, sans pour autant bouger, le bonhomme se remémorait les derniers événements de sa misérable existence.  Dans la seconde, son esprit le guida vers le visage de la femme qu'il détestait le plus. ''Détestait''... Un frisson fila le long de sa colonne comme un avertissement et un bruit de grincement de porte brisa le silence.

Jo-..Jordan ? De-depuis combien d'temps... ?
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MessageSujet: Re: You didn't see me suffer    You didn't see me suffer  EmptyJeu 30 Nov 2017 - 14:38

YOU DIDN'T SEE ME SUFFER

Gabriel & Jordan


Son absence avait été brève. La jeune femme avait couru jusqu’à la pièce qui lui servait de chambre comme si elle avait la mort à ses trousses. Ce n’était pas totalement faux, elle savait Gabriel sur le fil, prêt à basculer de l’autre côté, de sombrer dans les ténèbres aux côtés d'Hadès. Sauf qu’elle pouvait être pire que ce Dieu de la mort. Elle était l’ange de la mort elle aussi, son ange. Et tant qu’elle aura cette emprise sur lui, il n’ira certainement pas se cacher six pieds sous terre. Hors de question. Le souffle court, elle se tient une nouvelle fois au seuil de la porte du bougre qui mériterait cent fois le sort que le destin lui a offert. Les prunelles océans de la blonde se posent sur son corps. L’homme se noie à présent dans l'inconscient mais reste en vie. Son souffle, bien que faible, continue de se répandre dans la pièce et la chaleur qu’il émane rassure Jordan sur son état. Hélas, quelle délicieuse épreuve va-t-il devoir subir. La jeune femme ignore s’il restera prisonnier des songes lorsqu’elle deviendra son bourreau, car sa plaie est loin d'être rétablie. Les instruments du mal sont dans les mains de la militaire mais avant de le perdre définitivement à ce monde d’à côté, elle veut s’assurer qu’aucune infection ne viendra défaire la torture qu’elle va lui infliger d’ici peu. Elle n’a besoin que d’un peu d’eau. Assise, contre le gaillard à la grande gueule, elle ne peut qu’observer les traits sereins et endormis de l’homme. Dur, froid. Réduit à l’impuissance, condamné à se soumettre à son bon vouloir à cause de son égarement. Délicate à l’égard de sa proie, ce n’est pas un jeu assez satisfaisant si sa victime n’a aucune conscience qu’il est pris au piège. Jordan n’a qu’à attendre que les yeux de sa marionnette s’ouvrent à nouveau. Mais avant cela, elle allait devoir le soigner, le cajoler comme une mère soigne son enfant.

I just died in your arms. Les mains une nouvelle fois couvertes de sang, pas pour son plus grand plaisir cependant. Pas cette fois. Elle avait payé sa dette, fait son maximum. L’homme passerait ou trépasserait, à présent il était seul maître de son avenir. C’était une affaire entre lui et le grand seigneur. Une affaire entre un ange et un Dieu bien, ou peu veillant. Jordan, elle avait bien mérité son repos, et ne le refuserait certainement pas. Ses dernières tâches, informer les autres de l’état de leurs camarades et veiller les prochaines heures sur lui. Docile, silencieuse et presque apprivoisée, le démon s’était apaisée. Perdue dans cette chambre qui n’était pas la sienne, la prédatrice avait observé, surveillé et analysé le moindre changement chez l’homme toujours inconscient. Elle en était certaine à présent : le bougre allait s’en sortir. Jordan se leva lentement et s’approcha tout aussi précieusement de Thomas. Son regard impérial avait retrouvé son éclat et jugeait une nouvelle fois le bonhomme à terre. Une main douce contre son front chaud. Pas de fièvre, il irait bien à présent.

***

Obsédée, bornée, elle n’avait même pas voulu se reposer. Elle aurait tout le temps de le faire ces prochains jours étant donnés l’état dans lequel elle était à présent. Comme une envie de vider ses pensées noires, d’éclairer son esprit et de tout simplement arrêter de penser, elle était sortie, prenant grand soin de désigner quelqu’un pour veiller sur son pantin. Malheureusement pour elle, la mort l’avait suivie et c’était Jordan qu’elle avait cherché à emprisonner de ses serres froides et crochues. Echec cuisant pour cette dernière, la blonde respirait toujours avec nullement l’envie de quitter ce monde. Pas encore, toutefois. I’m still breathing. Mais la mort n’avait essuyé qu’un demi-échec. La jambe de la militaire était dans un sale état. D’abord une flèche pour meurtrir sa chair, puis la cicatrisation forcée par la chaleur de sa propre lame de couteau, pour terminer par de magnifiques points de suture qui lui assuraient pourtant que la blessure guérirait. La blonde était épuisée, mais elle ne trouverait pas le repos sans être allé le voir. De ses propres yeux, elle avait besoin de s’assurer de ce qu’on lui avait dit. Olivia comprendrait, même si pour l’instant, à cause de ses hormones en ébullitions la militaire la rendait folle. Jordan ne fit qu’un seul détour : elle prit la liberté de se changer pour avoir l’air moins brisée qu’elle ne l’était en réalité. Une barre de céréales et une bouteille d’eau à la main, elle avait gravi les marches. Elle y avait mis le temps, mais finit par atteindre le couloir et apercevoir la porte du malheureux qu’elle avait abandonné à son sort. D’un pas lent, silencieux et boitillant, elle s’approcha jusqu’à se tenir devant la porte de bois. Elle s'arrêta une seconde, les doigts effleurant la porte, jusqu’à glisser jusqu’à la serrure. Poussant un léger soupire, elle enclencha la poignée et pénétra dans la pénombre de la pièce avant de refermer derrière elle. Deux prunelles la fixent avant qu’une voix s’élève, brisant la quiétude de la chambre.

Jordan n’aurait pas imaginé que la tonalité de sa voix la toucherait de la sorte. En une seconde, au premier mot, tout lui était revenu en pleine face. Le souvenir de ces derniers jours venait de la percuter de plein fouet. La haine incontrôlable, effrayante, qu’elle avait ressenti en poursuivant Darren. La facilité avec laquelle son coeur avait sombré dans les ténèbres et la jouissance que ça lui avait procurée. Aveuglée, perdue au plus profond de son être elle avait fait des choses qui en épouvanteraient plus d’un. La militaire n’était pas un ange, pas de ceux qui éblouisse d’une lumière aussi pure que leur âme. Elle avait baigné dans le sang et la violence, mais cet aspect de sa personne l’effrayait si bien qu’elle la tenait en cage. Lui venait d’échapper à la mort. Et comme un retour de karma, elle était passé par la même épreuve. Hasard ou jeu du destin ? Belle ironie en somme. Cesser d’exister. S’abandonner. Disparaître. Ca semblait si simple, si facile et pourtant trop douloureux. L’échine de la blonde s’agite et son palpitant s’active rapidement. Jordan était à bout de souffle. Épuisée face à tout ce qui lui était arrivée. Après tout même si elle jouait les déesses des ténèbres, elle n’était que simple mortel. Lâchant ses prises qui tombèrent dans un bruit assourdissant sur le sol, la blonde laisse son visage se perdre au creux de ses mains. Sa carapace s’ébrèche légèrement, laissant sa fragilité percer pour la première fois devant Gabriel. Des visions des pires instants de ces dernières 72 heures ne cessent de la hantée. Elles tournent en boucle, combinées aux inquiétudes d’Olivia jusqu'à lui donner le tournis. Elle aurait pu mourir. Elle aurait dû mourir. Reprenant son souffle, la blonde s’avance doucement d’une démarche oscillante, jusqu’au corps du bougre qui la fixe toujours. Elle sent ses prunelles posées sur elle, mais reste incapable d’articuler le moindre mot. Précieusement et d’une lenteur démesurée, elle s’accroupit à sa hauteur, pour finir par s’assoir sur le sac de couchage du gaillard. Cette fois ses yeux s’ancrent aux siens. My summer rain Les sourcils barrant son visage et le regard tourmenté par ses propres craintes, la blonde s’approche encore plus de Gabriel. Elle sent les tambourinement de son coeur contre sa poitrine, et ses lèvres entrouvertes laissent s’échapper un souffle irrégulier. Les prunelles océans balayent rapidement la blessure qui semble avoir dégonflé. Ensuite sa main se pose délicatement sur le front du malade. Son contact est électrisant mais rassurant. Un poids dans sa poitrine s’apaise instantanément. Fuyant le regard de l’homme, la blonde laisse, un murmure franchir ses lèvres. — je suis désolé.


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MessageSujet: Re: You didn't see me suffer    You didn't see me suffer  EmptyJeu 18 Jan 2018 - 9:07
    Avec une difficulté non feinte, le bonhomme se redressa légèrement sur un coude. Une grimace de souffrance s'installa sur sa face blanche de cadavre. Ce mouvement lui valut un tel effort qu'il  ne força pas l'expérience et se jura de ne pas la reproduire. Son corps retomba lourdement sur les draps et un soupire douloureux s'échappa d'entre ses lèvres. A quoi bon être vivant si c'était pour ressembler à une loque, une âme à la porte des limbes, une proie entre les serres d'un chasseur. Intérieurement, Gabriel se moquait de lui même. Condamné à être étendu, les bras le long du corps sans pouvoir faire le moindre geste qui pourrait lui procurer une peine sans précédent. Avant qu'il ne s'évanouisse, le bonhomme se souvenait, la mort le préoccupant tellement, que la douleur n'en avait été que légère, presque invisible. Mais ce n'était qu'illusion, car la force du mâle, à cet instant, le quittait petit à petit et créait dans son cerveau un faux message. La plaie était bien là et tous les maux qui l'accompagnait avec.

    Le regard masculin n'avait toujours pas lâché la nouvelle arrivante. Oui, elle l'avait sauvé. Jordan avait scellé son destin en le maintenant entre ses doigts. Comme un flash-back, des mots résonnèrent à ses oreilles ''A moi ''. Un frisson le parcourut de nouveau. Mais qu'est c'que c'était que ce bordel. Pourquoi deux simples mots lui faisait cet effet là... Des sentiments naissant ? Tss. Thomass aurait craché dessus s'ils étaient réel. Non. Il s'agissait d'autre chose. Imperceptiblement, la gueule d'ange sentit son palpitant se serrer à cette idée. La jeune femme aurait pu le tuer. Elle avait vraiment été son bourreau et son sauveur à la fois. Après l'altercation avec Darren et ces menaces envers elle, le bonhomme avait la certitude que si elle avait pu, une lame serait planté actuellement dans son cœur. La haine qu'elle avait arboré alors n'avait pas eu de limite. Etait ce de la crainte que l'homme ressentait ? Ou bien pire que ça, la pensée même que Jordan aurait pu le tuer le terrifiait-il ? En vérité, la bataille psychologique qui se déroulait dans son encéphale le rendait euphorique. Sa nature barbare transformait ce genre d'évidence en irrésistible douceur pour son âme. Celle ci qui aimait tant se brûler à un feu ardent. Tout ça donnait à la situation un air encore plus morbide que pour n'importe qui d'autre. Thomass était fou, il le savait. Tout homme cherchait une raison de vivre, un amour, une femme à chérir, une famille à aimer, une vie pleine de tendresse. Pour lui, il n'en était rien. Évidemment, le gaillard ne crachait pas sur les sentiments, car les liens créé dans ce monde de merde était souvent plus fort que dans leur vie d'avant. Mais ça. Ca, c'était ce que ses entrailles lui réclamait depuis toujours : un bourreau aux allures d'ange.

    La prise de conscience du bonhomme ne le fit pourtant pas faire le moindre geste. Toute cette bataille intérieure devait y rester. Il voulait savourer chaque instant, chaque futur tourment que son cœur savourerait avec délice. Mais un bruit sourd le sortit de sa rêverie. Thomass releva légèrement la tête et prit conscience de la condition de son acolyte. La jeune femme avait quelque chose de changer. Depuis combien de temps était il inconscient pour que des événements ait pu toucher la jeune femme ? La gueule d'ange resta impassible mais concentré sur le visage féminin, le corps immobile, obéissant à toutes les actions de Jordan. Quelque chose, un rien lui faisait penser qu'elle n'était pas comme d'habitude.

    Trois mots suffirent pour l'homme. Cette peste farouche qui arborait toujours des airs de démones avait laisser place à une femme blessée et épuisée. Sinon, comment aurait elle pu prononcer ses mots ? Le gaillard soupira légèrement et dans un mouvement lent et douloureux, passa sa main sur son propre visage. Tout ça perturbait sa conception des choses. Parce que là, Thomass aurait bien pu avoir rêver cette diablesse qui aurait pu abréger ses souffrances. Etait elle la même personne ? Ses iris cherchèrent les jumeaux de son infirmière. Lorsqu'ils les trouvèrent, le bonhomme ne put en douter une seule seconde. Il s'agissait bien de la même personne. Mais au fond, Jordan n'était pas vraiment celle qu'elle lui avait montré quelques heures (jours?) plus tôt. Cette femme était forte et dangereuse, mais ce monde implantait en elle un véritable démon.

    Nouveau soupire. La gueule d'ange laissa apparaître un léger sourire en coin. L'engrenage prenait forme dans son esprit et il savait qu'il aurait une place à se faire dans la transformation de cette diablesse en devenir. Se concentrant de nouveau sur celle ci, son sourire ne tarit pas. Au fond, il ne voulait pas savoir la cause de ses excuses. Parce que l'homme gardait les pieds sur terre, il s'agissait sûrement de lui. Lentement, la main masculine s'approcha du visage de la jeune femme. Tout aussi lentement, Gabriel laissa ses mèches glisser entre ses doigts jusqu'à poser sa paume sur la joue de Jordan. Sa peau était si douce sous ses doigts rugueux. Son palpitant tambourinait à rythme fort et régulier dans sa poitrine, sans vraiment en comprendre pourquoi. Le sourire du bonhomme s'agrandit un peu plus, ignorant la supplication de son corps fasse à toutes ses sollicitations.

    Merci.

    Un seul mot sortit de sa bouche mais son ton calme et doux dénotait avec toutes les paroles qu'il avait pu avoir à son égard. Loin d'être surpris, Thomass sourit un peu plus à sa sauveuse. A ce moment précis, sous tant de vulnérabilité, ses lèvres aurait voulu capturer les siennes. Cette pensée le fit encore frissonner. Frisson qui remonta tout son bras à la vue de la jeune femme. [/list]
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    MessageSujet: Re: You didn't see me suffer    You didn't see me suffer  EmptyMer 24 Jan 2018 - 10:49

    YOU DIDN'T SEE ME SUFFER

    Gabriel & Jordan


    Prisonnière d’une tempête de souvenir, Jordan avait la tête qui tournait. Prise au piège dans une illusion créer de toute part par son esprit, la blonde était incapable de se défaire des images qui l'assaillent sans cesse. Ses prises s’effondrent et le bruit qu’elles déclenchent sont bien égale à la militaire. Ses mains se plaquent sur son visage. Devant ses yeux : elle ne veut plus les voir les souvenirs qui la hantent. Devant ses oreilles : elle aimerait réduire au silence les sons de ces derniers jours. Ses lèvres scellées conservent les hurlements qui la tiraillent. see no evil, hear no evil, speak no evil. Mais le mal est déjà en elle. Impuissante et pour la première fois en position de faiblesse devant l’origine de toutes ses foudres, Jordan se hais de se montrer sous cet aspect-là. Et pourtant, elle n’a plus la force de se battre. Elle n’arrive plus à conserver cette carapace dure et froide qui lui seyait si bien d'ordinaire. Il est l’une des causes et elle le déteste pour cela.

    Pourtant, dans la pénombre de cette pièce, la douce illusion de sécurité qui plane la pousse à s’avancer vers lui. Elle se laisse bercer et charmer au point de s'asseoir près du prédateur. La militaire s’avance toujours plus jusqu’au point de sentir le souffle de l’homme à terre. Sa respiration régulière se cale sur la sienne. Il émane de lui une chaleur qui rassure Jordan : ce n’est pas de la fièvre. Etait-ce de l’inquiétude qui parcourait les veines de la blonde ? Pas sûre. Ses propres sentiments et la détresse dans laquelle elle se trouve sont trop violent pour qu’elle puisse comprendre ce qu’il est en réellement. La seule chose qu’elle sait, c’est qu’il ne doit pas mourir entre ses murs, pas quand elle se charge de veiller sur lui. Les yeux ancrés dans les prunelles de malfrat, elle réalise quel démon sommeillait en elle. Des excuses franchirent ses lèvres. Pourquoi ? Elle n’en savait rien. Avait-elle réellement des choses à se faire pardonner ? N’avait-elle pas veillé un homme malhonnête et dangereux dans l’unique but de lui offrir quelques bouffées d’air supplémentaire ?

    Immobile et silencieuse, les prunelles de la blonde maintiennent leur appuies sur les siennes, attendant patiemment que son regard retrouve le sien. Le sourire du bougre eut l’effet d’une gifle pour la jeune femme. Who you fighting. Elle retrouva brièvement ses esprits. Réalisant à quel point elle était pathétique et faible. Or il était hors de question que cet homme la voit ainsi. Inconcevable qu’il gagne une forme de supériorité sur elle en l’ayant vu au plus bas que terre. Son état était misérable, mais lui c’était son corps qui venait de le trahir, non son esprit. Jordan avait fait aveu de faiblesse mentale. Et c’était la pire de toute. Dans la danse de la chaîne alimentaire, elle ne serait pas le plus faible. Elle dévorerait, et non l’inverse. Gabriel ne serait jamais son prédateur. Le chasseur, c’était elle.

    La paume du gaillard surprit la militaire. Elle ne s’était pas attendu à ce geste. L’électricité qui parcourut sa peau au contact de celle de Gabriel énerva davantage Jordan. Le sourire du bonhomme s’élargit tandis qu’un remerciement fila d’entre ses lèvres. Sourcils braqués et regard noir, la jeune femme n’avait que faire de ces conneries. Elle ignorait pourquoi elle s’était excusé et les auraient reprises si elle n’avait pas eu ce moment de faiblesse. C’était un désarroi causé par trop d’évènements en même temps et ce crétin en était l’un d’eux. Les prunelles furieuses de Jordan capturèrent un frisson sur la peau du brun et sa vision se brouilla de rouge. Ignorant la vraie raison de cette soudaine colère, elle repoussa froidement sa main. Appréciait-il lui aussi le contact de sa peau ? — J’aurais dû me débarrasser de toi quand j’en avais l'occasion, articula-t-elle froidement.

    Difficilement la jeune femme s’éloigna du bougre pour se remettre sur ses jambes bancale. Elle tremblait entièrement et ses jambes n’étaient pas stables. La colère bouillonnait en elle. Il l’avait menacé, l’avait bouleversée, inquiétée et avait réveillé une part d’ombre qu’elle aurait voulu garder cacher à jamais. Il était l'origine de ses maux. Il était sa boîte de pandore et elle devait la garder fermé pour ne pas sombrer dans la même folie qui semblait déjà avoir pris possession du bougre. Cet individu était néfaste pour elle. Et il en payerait un jour le prix fort. — Ne t’approches plus de moi.

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