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Depuis l'été 2014, l'Apocalypse règne sur le territoire américain. Dans la région de Détroit, les survivants s'organisent seuls depuis des mois pour sauver leurs vies et résister aux rôdeurs. Quand, après trois ans sans nouvelles du gouvernement, l'armée revient à Détroit, un nouvel espoir semble possible pour les survivants. Mais à quel prix ?
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 D'une voix perçante. [Carter]
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Alix J. CarterCivil
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MessageSujet: D'une voix perçante. [Carter]   D'une voix perçante. [Carter] EmptyDim 15 Oct 2017 - 22:42
Et ce n'est que le début d'une longue guerre.
Jade ✧ Logan
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Un pas après l’autre, je m’avance sans crainte. Le bruit de mes chaussures résonne doucement, claquant en un léger son sur le parquet. La pièce est vide, la maison très calme et la voie, parfaitement libre. Je me bouge lentement, mon regard glissant sur les meubles qui composent la chambre de mon frère aîné. Très belle pièce, assez organisée, même si rien ici n’est comparable à la chambre de mon frère dans notre maison d’enfance. On y voit clairement que d’autres ont habités ici avant, que le papier peint et les meubles ne correspond sûrement pas à ce que mon frère aurait mis s’il avait pu gérer les travaux d’aménagement. Du moins, c’est ce que je suppose à partir des souvenirs abandonnés sur place par l’adolescent que j’ai connu … Peut-être que ses goûts ont changé. Je ne le connais pas vraiment après tout. Depuis que cette bourrique m’a sauvée, j’ai pu reprendre des formes, des forces, un teint surement plus réveillé. Dormir sur un canapé est peut-être moins confortable qu’un vrai lit au matelas bien moue, mais voilà bien plusieurs mois que je n’avais plus eu quelque chose d’aussi moelleux en dessous de moi ! Les coussins dodus supportent parfaitement mon poids plume et en me réveillant, comparé à avant, je n’ai plus mal au dos. De plus, Kecourte dort à mes pieds et je remarque que lui aussi est plus que ravi de découvrir l’intérieur d’une maison. Même si sa réaction en posant les pattes sur le carrelage pour la première fois m’a fait bien rire ! C’est donc avec un certain soulagement, que je reprends doucement mes marques ici, à Fort Hope. Dans une communauté, remplis de gens que je ne connais pas. A vrai dire, je ne connais d’ailleurs personne. Je devrais surement être reconnaissante envers mon frère de m’avoir secouru. Mais je ne suis pas du tout prête, je n’éprouve aucun besoin, d’être reconnaissante envers lui.

Je réfléchis alors. Je prends le temps de faire ça bien. Le pauvre, voilà plusieurs jours que je lui offre quelques petites surprises quotidienne … Il y a bien un jour où je me lasserais de me venger, où je me calmerais. Mais pour l’instant, je suis encore rancunière et pire que ça, je n’arrive pas à être à court d’idées ! Je bouillonne sans cesse de nouvelles idées diaboliques. Après tout, j’ai droit de jouer à celle de nous qui sera le plus puéril ! Il m’a quitté, j’avais quatre ans. Et maintenant nous nous retrouvons, et j’en ai vingt quatre. Lui, si mes souvenirs sont bons, il en a trente cinq. Ce grand père n’a qu'à bien se tenir à ses bretelles, parce que la jeunette que je suis a préparé pour lui un tas de petites choses, des vengeances pas vraiment méchantes mais toutes plus désagréables les unes que les autres ! Il n’a pu en sentir passer que quelques unes.

Ses chaussures ne sont pas là, dommage. Je fais doucement sautiller la petite pochette que je tiens entre mes doigts. J’aurais bien glissé l’une de ses petites choses dedans … Je me remets donc à fouiller. Ses vêtements ? Non. Ca ne serait pas assez désagréable ! Et il lui suffirait de secouer un peu ses textiles pour faire tomber ma précieuse bêtise à l’eau. Mon regard se tourne soudain vers son grand lit. Il est plutôt bien installé. Je pose ma pochette sur sa table de nuit et me laisse soudain tomber sur le matelas. En effet, c’est plutôt confortable ! Je rebondis légèrement sur les ressorts avant de hausser les épaules. Parfait, cette nuit, il va moins bien dormir je le sens ! Je me relève alors en face de son lit. J’attrape ma pochette et ouvre cette dernière. De ma main libre, j’attrape sa belle couverture pour la soulever. Il n’y a pas plus diabolique que moi pour préméditer une vengeance !
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MessageSujet: Re: D'une voix perçante. [Carter]   D'une voix perçante. [Carter] EmptyLun 16 Oct 2017 - 2:33
Poussant un juron dans sa barbe, Logan se pencha une fois de plus pour attraper un nouveau vêtement abandonné sur le sol sans le moindre intérêt, l'ajoutant à la pile déjà bien imposante d'objets en tout genre qui encombraient ses bras. « Tu veux qu'j'te dise ? Je déteste les femmes et t'en fais partie, sale petite chose ! » grogna-t-il gentiment en relevant les yeux sur sa chatte qui le regardait tranquillement depuis le haut du meuble de télévision qui lui faisait face. Il déposa ses trouvailles sur la table basse, triant rapidement les nombreux jouets de sa fille et les objets ou vêtements perdus de ses deux charmantes colocataires dont il commençait à devenir légèrement allergique, ces temps-ci. Une fois trois tas bien distinct formés sur la table, il prit le temps de gratter rapidement le haut du crâne de Guinness, qui une fois de plus, ne pouvait s'empêcher de le suivre comme une ombre partout dans la maison, poussant un soupir de désespoir devant cet animal qui se fichait totalement de la vie des mortels l'entourant.

Il avait réussi, ou plutôt s'était résigné à abandonner Octavia aux soins de Lana pour quelques heures et s'était dit qu'il pourrait profiter de cette petite pause dans sa vie trop prenante de parent célibataire pour faire un truc qui lui plairait, pour changer, jusqu'à ce qu'il ait le malheur de poser les yeux sur le salon en entrant dans la maison et là... Vivre avec Alex avait de très nombreux avantages et généralement, Logan évitait de s'en plaindre, mais entre elle et Octavia, il devenait le plus maniaque et le plus ordonné de la maison, ce qui en disait long sur le comportement de sa meilleure amie quand on le connaissait bien. Depuis quelques jours maintenant, comme si ça n'était pas encore suffisant, ils accueillaient en plus une nouvelle colocataire qui avait pris ses quartiers dans le salon en attendant une solution plus définitive et dont Logan soupçonnait fortement que la seule raison pour laquelle elle s'éparpillait à ce point était pour le rendre complètement dingue.

Il avait eu d'autres indices pour étayer cette théorie : des remarques innocemment lancées, des objets qui disparaissaient, des blagues de colonie de vacances qu'il appréciait assez peu, tout cela dirigé directement contre lui et quasiment quotidiennement depuis son arrivée. Et malgré son agacement de moins en moins contenu, Logan ne disait encore rien. Ça faisait vingt ans qu'il n'avait pas vu Jade. Vingt ans. Elle avait de quoi lui en vouloir, non ? Il se disait que oui, en tout cas et essayait de rester calme et compréhensif plutôt que d'aller égorger sa demi-sœur comme il en mourrait d'envie. Le simple fait qu'elle soit en vie, même si elle avait échappé de peu à une fin douloureuse, et qu'elle ait fait le chemin jusqu'ici pour le retrouver suffisait à lui faire voir les choses avec une sagesse qui lui était peu commune. Ça et une culpabilité insoupçonnée qui l'accablait sérieusement depuis qu'il avait entendu sa voix dans la radio et aperçu son visage qu'il aurait été bien incapable de reconnaître lui-même dans ce fichu sous-terrain.

« Allez, on est reparti, madame. » lança Logan à l'adresse de son chat, se penchant à nouveau pour attraper les piles appartenant à sa fille et à sa meilleure amie avant de se remettre en marche, fonçant vers les escaliers pour rejoindre l'étage. Il fit un rapide arrêt dans la chambre d'Alex pour poser ses affaires sur son lit et continua jusqu'au bout du couloir pour retrouver la porte de sa chambre laissée entrouverte. La petite chatte noire toujours sur ses talons et à mille lieues de se douter de ce qu'il trouverait de l'autre côté, le géant poussa la porte jusqu'à l'ouvrir en grand, prêt à entrer, mais se stoppa dans l'encadrement en apercevant la silhouette de la blonde penchée au-dessus de son lit qui lui tournait le dos.

« J'peux savoir ce que tu fais ? » demanda-t-il d'un ton plus désespéré qu'autre chose. Il attendit que sa sœur accepte de lui faire face avant de reprendre, jetant un coup d’œil à ce que la jeune femme tenait pour essayer de deviner quelle sale blague elle était encore en train de lui monter. « tarnation, Jade, ça commence à me fatiguer tes conneries. T'as pas autre chose à faire que de me martyriser à longueur de journée ? » Il n'avait pas envie d'être dur avec elle et regrettait déjà la façon dont il lui parlait, mais ça l'épuisait sérieusement de jouer à ce petit jeu avec elle au lieu de mettre les points sur les i une fois pour toutes. Las, il entra pour de bon dans la chambre, déposant les jouets sur son lit avant de relever les yeux vers sa sœur.
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MessageSujet: Re: D'une voix perçante. [Carter]   D'une voix perçante. [Carter] EmptyLun 16 Oct 2017 - 9:45
Et ce n'est que le début d'une longue guerre.
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Alors que je m’apprêtais à verser les miettes de table partout dans le lit de mon aîné, je sursaute, lorsque la voix de ce dernier raisonne dans la pièce. Assez rapidement, mais sans gestes brusques, je range le petit sachet dans ma poche avant. Je ne m’attendais pas vraiment à le voir ici maintenant, je l’aurais plutôt cru occupé avec la petite Octavia. Il n’empêche, que peu importe la raison de sa présence, je ne l’ai pas entendu venir et, sa venue fait tomber à l’eau mon plan. C’est bien dommage, j’aurais follement apprécier l’entendre grogner depuis mon canapé cette nuit. Je lui fais alors face, l’observant s’approcher et lâcher sur le matelas, la pile de jouets de sa jeune petite fille. Mon regard est assez vide. On n’y lit aucune émotion sur mon visage, je suis parfaitement calme, neutre, limite blasée. Je le fixe toujours, avant d'afficher un sourire faux, qui veut malheureusement pour lui, tout dire.

- Oh non, j’ai vraiment un maximum de choses à faire dans ma vie actuellement ! Genre … Aller me battre sur un ring, aller servir les bières au dinner’s du coin… Oh non pardon j’oubliais, ça n’est plus d’actualité tout ça !

Ce ne sont que des mots pour me plaindre. Pour lui apprendre sur un ton de reproche -même si jusqu’aux dernières nouvelles il n’est pas responsable de l’apocalypse- les choses que je faisais de ma vie avant que tout ne meurt autour de nous. Je croise les bras sur ma poitrine et hoche la tête doucement.

- Ah oui excuse moi. C’est vrai que tu n’en savais rien, je viens de t’apprendre tout cela… Nouvelle phrase, nouveaux reproches. Quant à ce que je fais ici Logan, c’est très simple ! Dans mon emploie du temps de connasse ministre, j’ai pris quelques instants pour faire ton lit, ne suis-je pas la plus adorable petite soeur que tu n’es jamais eu ?

J’appuie volontairement sur ces deux mots ; petite soeur. Je n’ai malheureusement pas fini de me battre avec lui, pas tant que je n’aurais pas entendu les mots qui apaiseront mon coeur et malheureusement pour lui comme pour moi, je ne sais pas encore ce qui pourrait me calmer vis à vis de ma rancune le concernant. Je me remets à marcher lentement, très lentement dans la pièce. Je suis curieuse, je ne connais encore rien de sa vie, mais ça, lui n’a pas le droit de me le reprocher.

- Dis moi papy dinosaure … Tu te fais vieux. Je suis sûr que Octavia n’est pas la seule de ma famille que je ne connais pas. Il y a gens encore à découvrir ? Des neveux et nièces ? Un cousin, un autre frère caché, pourquoi pas même une petite nièce !

En effet, ma frustration peut se sentir à milles lieux. J’ai été vraiment trop surprise de découvrir l’existence d’Octavia. Plus que ça, je me suis sentie fautive de ne pas l’avoir su plus tôt. Mais comment aurais-je pu de toute manière ! J’attrape entre mes doigts fins un petit bibelot de porcelaine qui traîne sur le sommet d’un meuble. Qu’il soit siens ou à la famille qui habitait là avant m’importe peu. Si je le casse par maladresse, Logan devra nettoyer de toute façon et ça sera drôle. Il faut juste que je fasse attention à ne jamais dépasser la limite, à rester juste sur cette dernière. Peut-être que je me ferais un peu pardonné en faisant à manger ce soir. Peut-être .... Le bibelot en suspens au dessus du vide, je sursaute soudain.

- Oh mais j’y pense ! Oui, moi je connais ta date de naissance mais peut-être as-tu oublié la mienne. Je sais que tu as 35 ans, que tu es né le 12 octobre… Et toi, tu te souviens ? Tu te souviens de mon âge et de ma date de naissance ?

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MessageSujet: Re: D'une voix perçante. [Carter]   D'une voix perçante. [Carter] EmptyLun 16 Oct 2017 - 17:12
Malgré le sourire de la jeune femme, sa réponse lança immédiatement un froid qui força Logan à retenir le grognement qui brûlait de traverser ses lèvres. Il voulait bien comprendre qu'elle soit malheureuse dans cette vie, ils l'étaient tous, mais aurait-elle préféré qu'il la laisse mourir dans son souterrain ? Il pouvait aussi l'envoyer lui chercher une bière, si ça l'aidait à s'occuper mieux. Mais malheureusement, il n'eut pas vraiment l'occasion de lui proposer cette idée, qui n'aurait certainement pas arrangé son cas de toutes façons, que mademoiselle reprenait la parole, se lançant dans un long monologue plein de reproches masqués par sa voix douce et son sourire d’apparat, mais même Logan n'était pas assez stupide pour ne pas les entendre.

C'était donc ça, le problème... Il s'en serait douté tout seul, à vrai dire et ce que Jade lui balançait maintenant ne le surprenait guère, mais... Pourquoi ? Peut-être qu'il était réellement idiot, parce que sincèrement, il ne comprenait pas qu'elle ait conservé autant de rancœur à son égard depuis si longtemps. Surtout pas dans un monde pareil, à vrai dire, où lui, même s'il ne s'était jamais réellement préoccupé d'elle avant, se trouvait quand même heureux de la savoir en vie. N'était-ce pas suffisant ? Elle était là maintenant et aucune mauvaise blague ne parviendrait à effacer les vingt dernières années, alors à quoi bon s'en préoccuper davantage ?

Malheureusement pour elle, Logan ne comptait pas entrer dans son petit jeu, il avait passé l'âge de se chamailler avec sa petite sœur comme un gosse. Ignorant les questions qu'elle lui posait, il s'approcha donc d'elle et lui arracha le bibelot des mains, le reposant sans aucun soin sur la commode d'où elle venait de le retirer. Il se fichait totalement de cet objet qui ne lui appartenait même pas, mais vu la tronche qu'il tirait en posant les yeux sur Jade, on aurait pu croire qu'elle venait de menacer la vie d'un souvenir vraiment important. « C'est ça, alors ? Tu m'en veux parce que j'étais pas là ? » demanda-t-il assez inutilement, comme si ça ne crevait pas déjà les yeux. Il le savait, pourtant, il le savait depuis le début, depuis le jour même où elle était revenue dans sa vie, avant qu'elle n'ait besoin de lui dire un seul mot. C'était ce qu'il avait craint ou deviné, il n'en était même pas sûr, mais ça le rendait fou de rage qu'elle ose lui faire ça. « T'avais à peine cinq ans quand je suis parti, Jade. Tu dois pas te souvenir de ce que c'était pour moi de vivre avec ta famille et tu veux que je te dise ? T'en as de la chance, parce que moi, je m'en souviens et j'en ai même encore des cicatrices si tu veux tout savoir. »

Imperceptiblement, Logan s'était approché encore de sa sœur, jusqu'à se pencher au-dessus d'elle, peut-être un peu plus menaçant que ne le méritait la situation. La colère s'emparait de lui sans qu'il ne parvienne à se raisonner, redevenant aussi palpable qu'elle l'était vingt ans plus tôt quand son seul rêve était de fuir cette maison pleine de poison. « J'suis désolé de pas me souvenir de ta date de naissance ou de pas t'avoir envoyé un faire-part de naissance quand j'aurais du, mais c'est terminé maintenant tout ça. Et je me souviens peut-être pas parfaitement de la date, mais je sais que t'as largement passé l'âge de jouer à la petite fille capricieuse. Si tu veux que je te parle de ma vie ou que je t'écoute parler de la tienne, t'as juste à demander. »

Une fois de plus, Logan faisait preuve de cette douceur qui le caractérisait partout où il passait et il s'en voulait déjà de sa réaction manquant tellement de retenue, mais c'était plus fort que lui. Pourquoi fallait-il qu'elle ressasse le passé comme ça, hein ? Il avait passé sa vie entière à essayer de tourner la page et peut-être qu'avec le temps, il avait fini par comprendre que Jade n'était pour rien à ce qu'il avait traversé dans son adolescence, mais ça ne lui donnait pas le droit de lui faire des reproches pour avoir simplement essayé de s'en sortir.
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MessageSujet: Re: D'une voix perçante. [Carter]   D'une voix perçante. [Carter] EmptyLun 16 Oct 2017 - 17:49
Et ce n'est que le début d'une longue guerre.
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Les mots qui ont franchit mes lèvres étaient durs. Mais sûrement pas autant que ceux que j’aurais pu rajouter derrière. Je possède une folle envie de lui apprendre d’une traite tout ce qu’il a raté de moi durant toutes ces années, j’ai envie de lui cracher dessus tout ce qu’il aurait voulu ignorer de moi. Mais pourtant, je ne dis pour le moment rien. Il y aura un moment sûrement meilleur pour lui apprendre tout ça. C’est certain... Je le laisse à son tour parler, car même si c’est un discours de reproches que nous avons tous deux l’un pour l’autre, il est important pour moi d’écouter ce qu’il a à dire pour sa défense. Il s’approche, lentement. Ses muscles roulent sous sa peau, je peux voir à quel point il est tendu. Il s’approche, m’arrache le bibelot des mains et le repose dans un bruit sec et soudain. Oui, il semble finalement y tenir à son joujou de porcelaine terriblement moche. Je soutiens son regard, même s’il est maintenant bien trop proche de moi pour que je reste parfaitement sûr de mes mots, de ce que je dis sans être susceptible de me prendre une gifle. Logan se met alors à me raconter certaines choses. La vie au sein de notre famille était dur pour lui, je peux le concevoir. Notre père semble ne pas bien s’être comporté avec lui, j’ai toujours pensé qu’il n’était pas un excellent père de toute manière. Il a plus ou moins essayé de se rattraper avec moi surement, même si ses efforts n’auront pas toujours été bons, car mon souvenir de lui n’est pas aussi agréable que mon frère semble le croire.

Il est de plus en plus proche, de plus en plus dur, parlant pourtant avec une voix calme mais de plus en plus glaciale et méprisante. A mesure que son ton durcit, il m’intimide d’avantage. Comment rester parfaitement forte face à un gros frigo qui fait trois fois ma largeur ? Je laisse un instant transpercer ma crainte sur mon visage mais bien vite, je reprends mes esprits. Je pousse son torse de l’index, doucement, et me redresse sur la pointe des pieds en gonflant mon petit poitrail. Il peut toujours essayer de m'intimider, je suis têtue et ça par exemple, j’ai bien l’impression que c’est de famille.

- Tu étais justement un jeune adulte à l’époque. Et tu as comme oublié un détail. Tu m’as prise pour responsable de certaines choses ! J’avais cinq ans comme tu dis. Je n’aurais jamais dû naître je sais, t’aurais surement préféré ça d’ailleurs !

Je recule d’un pas, pour qu’on ne soit plus collés et retombe sur les deux pieds. Je relève le menton et fronce les sourcils. Je ne suis peut-être pas aussi intimidante que lui, surement pas aussi imposante. Mais j’ai déjà choses à dire, j’en aurais toujours ! Que ça lui plaise ou pas, je ne me tairais pas.

- Et non Logan. Tu n’es absolument pas désolé, si tu l’étais j’aurais eu des nouvelles de toi. Si tu l’étais, j’aurais eu de vrais excuses ! Et ce n’est pas le cas ! J’espère qu’à défaut de demander pardon, tu vas t’en mordre un peu les doigts maintenant. Dis-toi que je rattrape simplement le temps perdu ! Je fais tout ce qu’une horrible petite soeur ferait à son aîné. Dis-toi que tu vis ma crise d’adolescence avec quelques années de retard.

Je reste campée sur ma position. Hors de question qu’il gagne si facilement, simplement parce que ce gros lourdeux me fait les gros yeux. J’ai attendu bien trop d’années de pouvoir me venger pour tout abandonner maintenant. En revanche…

- Tu veux que je te rassure ? Je le peux. Ma rancune, même si totalement fondée, finira par s’épuiser. Qui sait ! Je t’en voudrais peut-être plus au bout d’un moment. Mais pour l’instant, je pense que tu n’as que ce que tu mérite ! Tu aurais dû être présent. Tu le sais très bien. Et c’est pour ça que tu ne m’as rien dit alors que tu savais que c’était moi qui faisait tout ça.

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MessageSujet: Re: D'une voix perçante. [Carter]   D'une voix perçante. [Carter] EmptyLun 16 Oct 2017 - 20:05
S'il n'avait pas été si énervé, Logan aurait peut-être mesuré un peu mieux la situation amusante dans laquelle il se trouvait. Jade et lui n'avaient peut-être jamais été rien l'un pour l'autre, mais ils savaient se faire des scènes digne d'un frère et d'une sœur élevés ensemble. Sauf que ça ne l'amusait pas du tout et qu'il avait presque envie de lui tourner le dos une fois de plus pour s'éviter ce genre de bagarre ridicule. Parce que ça l'était, oui, il ne changerait pas d'avis là-dessus. Il n'avait plus dix-sept ans et elle non plus, le passé était une chose révolue sur laquelle aucun d'entre eux ne disposait plus d'aucune emprise et il n'était pas spécialement connu pour être bon avec les problèmes à rallonge. Quand quelque chose n'allait pas dans la vie de monsieur Carter, il se faisait un plaisir de régler le problème immédiatement et il passait à autre chose. Hélas, en ce qui concernait sa famille, sa solution avait été de tirer un trait dessus sans autre forme de procès et s'il ne le regrettait pas en ce qui concernait son père et sa belle-mère, il ressentait peut-être un peu plus de scrupules à en dire autant à propos de sa sœur.

Mais que pouvait-il lui dire ? Elle estimait ne pas avoir reçu d'excuses et elle avait raison, mais il ne considérait pas avoir à lui en présenter. Tout le monde faisait des erreurs, un adolescent plus que n'importe qui et celui qu'il était à cette époque, Logan aimait à croire qu'il ne l'était plus depuis longtemps. Pour preuve, aujourd'hui, rien au monde n'aurait pu le convaincre de tourner le dos à un membre de sa famille, même pas à sa demi-sœur qu'il ne connaissait pas, même pas à la mère de sa défunte fille qui lui avait causé tant de problème dans sa vie et dans son mariage.

« Tu sais quoi ? T'as raison, j'suis pas désolé. » grinça-t-il en lui tournant le dos, faisant quelques pas pour se laisser tomber sur son lit. Il attrapa une peluche qui reposait sur la couverture au milieu du tas de jouets appartenant à sa fille et s'occupa de la triturer avec une certaine violence pendant quelques instants. « Pourquoi j'le serais ? J'avais treize ans quand ma mère est morte et on a à peine eu le temps de la mettre en terre que mon cher Papa débarquait déjà avec sa nouvelle famille. Tu crois que t'aurais apprécié plus que moi, peut-être ?  Lui non plus il s'est jamais excusé d'avoir foutu en l'air toute ma vie et celle de ma mère. Il a jamais essayé de me retrouver non plus, pas plus que toi. » Reparler de tout ça le mettait mal à l'aise, c'était un pan de sa vie qu'il aurait voulu laisser derrière lui pour toujours, mais il fallait qu'elle soit là et qu'elle le force à repenser à tout ça et ça ne lui convenait pas. Il ne voulait pas s'énerver, seulement passer à autre chose et surtout ne pas s'énerver sur Jade, mais même la peluche qu'il martyrisait pour faire passer sa colère ne suffisait pas à tout absorber. « On a tous fait des erreurs dans cette histoire, Jade. J'étais un gamin blessé et lui un mauvais père. Je regrette pas d'avoir passé les vingt dernières années sans le voir, mais t'as raison, t'y étais pour rien. Je peux pas effacer mes erreurs, mais je peux essayer de me rattraper si tu m'en donnes l'occasion. On est des adultes maintenant, tous les deux et je suis désolé mais je ne te laisserais pas passer les six prochains mois à jouer à ce petit jeu dans ma maison. »

Il reposa finalement la peluche et se remit debout, mais resta à distance, se contentant d'observer la jeune femme d'un air plus neutre, plus calme. Il ne pourrait pas faire de miracle tout seul, mais puisqu'elle était là, c'est bien qu'il comptait essayer quand même. Elle ne le connaissait malheureusement pas suffisamment pour savoir ça et ça avait un petit côté d'autant plus frustrant que ça l'obligerait sans doute à utiliser des mots pour s'expliquer, ce dont il avait franchement horreur. « Je suis là si tu veux discuter, si tu veux essayer d'arranger ça comme une adulte. Mais compte pas sur moi pour le reste. C'est à toi de voir. »
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MessageSujet: Re: D'une voix perçante. [Carter]   D'une voix perçante. [Carter] EmptyLun 16 Oct 2017 - 20:48
Et ce n'est que le début d'une longue guerre.
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Non, je ne suis absolument pas apaisée. L’ours s’éloigne de moi et se laisse tomber sur le lit avec lourdeur, l’onde de choc faisant même sauter les jouets présents sur le matelas. Il semble agacé, énervé, alors qu’il joue avec la peluche de sa fille. J’aurais bien fait une blague sur le fait qu’il était peut-être un poile vieux pour jouer avec ça, mais je pense que vu nos états actuels, aucun de nous n’aurait pu l’apprécier correctement. Je suis très frustrée. Ca peut se lire sur mon visage, même pour lui qui ne connaît pas encore mes tiques physiques, il peut surement voir sans peine mes lèvres serrées et ma mâchoire bouger anxieusement, alors que je me mâche l’intérieur des joues. S’il croit me plier, c’est encore une fois raté. Je suis vraiment trop furieuse contre lui pour me calmer et parler sagement, ça n’aurait rien de naturel.

Il me parle encore, et ses mots me blessent sincèrement. Alors comme ça je n’ai pas cherché à le retrouvé ? Peut-être que mon absence dans sa vie ne lui a rien fait, qu’il n’y a pas pensé, mais personnellement, il ne passait pas une année entière sans que je ne pose des questions sur lui. Questions auxquels évidement, je n’avais jamais de réponses cohérentes. La colère fait rapidement place à la tristesse. Une tristesse que j’ai cette fois bien du mal à contenir entièrement. On peut le lire sur mes traits sans mal. Bien sûr qu’il a souffert durant sa jeunesse, peut-être plus que moi ou non, je n’en sais malheureusement pas grand chose. Mais pourquoi rien ne se fait naturellement. Petite je rêvais de retrouver un jour mon frère aîné et qu’il passe la porte avec un grand sourire, qu’il m’annonce qu’il était de retour. Puis plus le silence répondait à ce rêve, plus ce dernier s’est transformé en cauchemar. Non, jamais je ne le reverrai, il n’en avait pas envie, c’était un fait.

- Tu es … Tellement injuste Logan …

J’essaye de ne pas laisser paraître trop mes émotions, mais j’y ai un certain mal.

- Tu me demande vraiment d’oublier mes vingt années dans l’attente, d’un claquement de doigts, juste parce que tu m’as sauvé la vie ? Mais t’avais qu’à m’y laisser dans mon bunker Logan si tu savais ce qui allait te tomber dessus !

Ma main agripe anxieusement ma tignasse, tandis que j’essaye de me calmer. Non, ne pas craquer. J’avais juré d’être méchante et sans pitié le jour où nos retrouvailles arriveraient. Ma gorge est serrée, j’espère que ma voix n’est pas trop inhabituelle. Surtout, ne rien laisser paraître…

- T’es pas le seul Logan a avoir eu une vie compliquée d’accord ! J’ignore à quelle point. Peut-être que j’ai vu pire ou peut-être pas, mais quoi qu’il en soit ça n’est pas une raison pour m’esquiver et me demander de tout ignorer ! Réfléchis Logan, si maintenant je te dis qu’on arrête. D’accord ? Que je tends le drapeau blanc et qu’on va aller discuter autour d’un repas. Oses me dire que ça serait naturel ! Que les questions qu’on se poserait, seront sincères ?! Non !

Je me saisi du coussin de son lit et lui jette dessus.

- Il n’y a pas de manière calme de rattraper tout ça ! Si on doit parlé, je ne veux pas que ça se fasse comme dans ces idiots de films américains, je veux que ça se fasse ailleurs ! Pas à table autour d’un bon repas ridicule qu’on finira sûrement par se jeter dessus !

Je jette un oeil dehors, observant par la fenêtre de sa chambre, l’état du ciel. Ma porte de sorti… Je me retourne vers lui et fronce les sourcils.

- C’est la fin de la journée, tant mieux. Récupère ton cuir moche, tu vas me faire visiter Fort Hope…

Avant même qu’il ne puisse me répondre, je sors de la pièce, esquivant sa carcasse plantée au centre de la pièce avec une grâce féline. Je dévale les escaliers et prends le temps de respirer enfin en face du canapé. J’ai bien failli craqué. Hors de question que le lourdeaux me voit pleurer, jamais. Je respire profondément alors que j’appelle mon renard. Kecourte arrive aussitôt, remuant son petit pompon roux qui lui sert de queue en attendant mes caresses. J’enfile ma veste, attendant patiemment que Logan descende à son tour.

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MessageSujet: Re: D'une voix perçante. [Carter]   D'une voix perçante. [Carter] EmptyLun 16 Oct 2017 - 21:57
Était-il injuste ? Question complexe à laquelle il ne trouverait certainement pas de réponse aujourd'hui. C'était elle, c'était sa faute, il n'avait rien demandé. Il était sorti de cette maison un jour sans se retourner et il avait mené sa vie comme il le pouvait en essayant de ne plus jamais se retrouver là-bas. Pourquoi aurait-il compté à ce point pour elle alors qu'elle ne savait rien de lui ? Même quand ils vivaient encore sous le même toit, il se donnait du mal pour l'éviter, quitte à essuyer quelques coups. Il n'avait pas été un bon frère et certainement pas un qui aurait du lui manquer. Peut-être que sa mauvaise foi légendaire venait mettre son grain de sel dans cette histoire, mais Logan n'arrivait tout simplement pas à comprendre et il n'était certainement pas prêt à faire face aux fantômes de son passé après tout ce temps.

Mais quelque chose dans les paroles de la jeune femme le fit tiquer, lui arrachant une grimace et parvint au moins à le faire se calmer pour de bon. Il n'était pas le seul à avoir eu une vie compliquée … Il connaissait tout de la part sombre de Sam Carter pour l'avoir vu pendant des années, il savait jusqu'où cet homme pouvait aller, les horreurs qu'il avait fait subir à sa mère, les coups qu'ils avaient essuyé tous les deux. Jamais Logan n'avait vu son père agir ainsi avec Jade ou avec la mère de sa sœur, jamais. Mais il n'avait pas non plus été là pour le voir. Cette idée le fit frissonner, ramenant contre son gré des souvenirs qu'il aurait voulu oublier pour de bon. Mais ça n'était pas le genre de question qu'on posait à une quasi inconnue, pas vrai ? La possibilité suffisait, en tout cas, pour faire garder le silence à Logan, en venant même à baisser les yeux honteusement.

Il les releva juste à temps pour rattraper le coussin qu'elle venait de lui jeter dessus, ne parvenant à s'empêcher de lever les yeux au ciel. Elle allait le rendre dingue, c'était certain, il ne survivrait pas à une cohabitation avec cette furie si elle refusait de lui laisser une chance. Mais peut-être bien qu'il l'avait vraiment mérité. « Ça tombe bien, on a rien pour faire un grand repas de famille. » grogna-t-il entre ses dents, en serrant ses poings sur l'oreiller pour essayer de contenir une nouvelle vague de colère.

Une dernière remarque pleine de venin plus tard, Jade disparaissait dans le couloir, laissant un Logan bouillonnant derrière elle. Mais avait-il d'autre choix que de la suivre ? Soit il faisait un effort, soit il assumait tout de suite qu'il ne voulait pas d'elle et il ne croyait pas que ce soit le cas. « Quelle emmerdeuse ! » Il reposa l'oreiller sur le lit et se décida quand même à obtempérer, allant ouvrir son armoire pour y récupérer son manteau, se ravisant finalement à la dernière seconde. Est-ce que ce truc était vraiment si moche que ça ? Il observa le vêtement une seconde, grognant un nouveau juron entre ses dents avant de refermer la porte de l'armoire avec violence et quitta la chambre sans rien d'autre que son t-shirt sur le dos.

Il retrouva Jade dans le salon, déjà prête à partir et Logan fit de son mieux pour ignorer sa mine triste. « Allons-y. » lança-t-il en allant en direction de la sortie. La soirée était fraîche, à lui faire regretter sa tenue, mais à lui remettre rapidement les idées en place aussi. L'espace de quelques secondes, il resta dans l'allée devant sa maison, observant la rue de chaque côté en se demandant ce qu'il pourrait bien lui montrer dans ce camp. Il n'y avait rien de passionnant et certainement pas assez d'espace pour l'entraîner dans une visite touristique palpitante. Et puis, son regard se posa sur l'unique arbre planté au milieu du petit morceau de pelouse au bord du lac et toute sa colère s'envola d'un seul coup. Sans dire un mot, il se dirigea vers cet arbre, s'arrêtant à quelques pas du tronc contre lequel une petite croix grisâtre était plantée dans le sol. Il releva les yeux vers Jade pour s'assurer qu'elle l'avait bien suivi, hésita un peu à faire demi-tour et lui montrer plutôt leurs voisins, mais se décida finalement :

« Ma fille aînée est enterrée ici. Elle est morte à l'automne dernier, une infection. Elle avait dix ans. » lâcha-t-il d'une voix morne, sans teint. « Elle s'appelait Eulalie. Sa mère m'a quitté quand elle a su qu'elle était enceinte et on s'est à peine vue jusqu'à il y a deux ans, je suis venu ici pour les retrouver. Juliet est toujours là, elle habite dans la maison derrière. » reprit-il, tournant vaguement la tête vers la maison de la jeune femme dans son dos. Il croisa le regard de sa sœur, le soutenant un instant sans ajouter un mot et se détourna finalement, retrouvant le bitume pour s'éloigner dans la rue. Parler d'Eulalie était encore douloureux, même après tout ce temps, mais si Jade voulait vraiment savoir ce qu'elle avait manqué toutes ces années, il allait s'y employer au mieux. C'était une façon très particulière de s'ouvrir à elle, sans doute, mais c'était sa façon à lui et elle allait devoir s'y faire.

« Dans cette maison, il y a Isha. » reprit-il en pointant du doigt la maison juste à côté de la sienne. « Il a le même âge que toi. Je l'ai recueilli chez moi il y a six ou sept ans. L'adoption n'a jamais été vraiment officielle, mais je suppose qu'on peut dire qu'il est comme mon fils. » Il marqua une courte pause, lança un nouveau regard à Jade. « J'ai merdé avec lui aussi. Les autres maisons de la rue sont habitées par des gens qui ont eu la chance de ne pas me connaître avant la fin du monde, mais on va s'épargner à tous les deux un petit port à porte pour faire connaissance ce soir. Suis-moi. » Et sans rien perdre de sa morosité, il reprit la marche, remontant tranquillement Grand Marais Street jusqu'à la rue perpendiculaire plus haut, pour la mener jusque devant les quelques maisons qui servaient de cœur à leur petit camp.
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MessageSujet: Re: D'une voix perçante. [Carter]   D'une voix perçante. [Carter] EmptyLun 16 Oct 2017 - 22:48
Et ce n'est que le début d'une longue guerre.
Jade ✧ Logan
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J’attends qu’il ne se décide enfin à descendre et étrangement, cela me semble interminable. Je reste sagement en bas, appuyée dos au canapé, je gratouille sagement la tête de mon renard, tandis que ce dernier pousse pleins de petits couinements de satisfaction, ses jolies yeux fermés. Enfin, après une attente qui m’a parut bien trop longue, Logan fait finalement son apparition. Il descend doucement les escaliers, tandis que je change d’avis intérieurement. Kecourte ne sortira pas ce soir à tout bien y réfléchir. Je vais essayer partager cet instant en tête à tête avec mon frère et tenter d’être moins agressive, c’est ce qu’il espère de moi je suppose. Le brun passe devant moi et je remarque un détail. Je veux bien que nous approchions de l’été, mais en fin de journée, le froid se fait plus mordant que le puissant soleil de l’après-midi… Il semblerait que finalement, il écoute ce que je lui dis. Ou peut-être n’a-t-il retenu que ma pique sur son style vestimentaire ?

Il ouvre la porte, alors que je le suis. Il s'immobilise quelques instants au centre de l’allée, avant de reprendre son chemin. Il nous conduit finalement jusqu’au bord du lac, alors que mon attention est immédiatement retenue par une petite croix, posée contre un arbre. Je fronce les sourcils. Il s’agit sans le moindre doute d’une tombe. Et ce que Logan vient ensuite m’apprendre, me confirme tout cela. Il s’agit de la tombe de sa fille, Eulali. En effet, je comprends mieux ce qu’il disait par vie triste. Sans qu’il ne s’agisse d’un concours, mes doutes sont maintenant relevés. Il a malheureusement pour lui, davantage souffert que moi. Même si je n’ai pas toujours vécu des choses très tendre, Logan me prendra surement pour une petite nature quand je lui apprendrais les détails de ma vie. Je me surprends à n’en avoir rien à faire pendant un instant. Je me surprends à avoir peur. J’espère finalement en secret que nous finiront par nous entendre. Il est la seule famille qu’il me reste et je ne compte finalement pas retourner dehors. La vengeance dont j’ai toujours rêvé n’est pas si délectable que ça au finale. Je me frustre un peu, triste et énervée pour mon frère que sa fille lui ait été ainsi retirée… Il me parle ensuite de deux personnes. Juliet, qui est la mort de Eulali, ainsi qu’un dénommé Isha, qui a le même âge que moi et qui est techniquement mon neveu par adoption sentimentale ? Tout cela me file déjà la migraine. Je soupir légèrement, tandis que je reprends le chemin aux côtés de mon frère aîné. Nous approchons doucement du coeur de Fort Hope, alors que je me jette enfin à l’eau.

- Je suis désolée pour ta fille. Sincèrement…

Je passe sous silence, l’horrible acte dont j’ai fait preuve quelques temps auparavant. La jeune fille que j’ai tué de sang froid alors qu’elle était infectée … Repenser à ça me file un violent haut le coeur que je préfère masquer. J’essaye de penser à autre chose et malheureusement pour mon aîné, c’est à l’une de ses phrases précédentes que je pense subitement.

- Dis moi Logan … Tu parlais de cicatrices tout à l’heure. Soyons d’accord… Elles sont physiques, en plus de morales ces marques non ?


Je repense à mon père et fronce légèrement les sourcils alors que j’avance doucement. Certaines choses s’éclairent petit à petit dans mon esprit. Si mon père esquivait toujours le sujet de mon frère, c’est sûrement car il avait fait une bêtise, voir plusieur le concernant. Je me souviens alors d’un incident ou deux survenus quand j’étais plus jeune.

- Il te frappait, n’est-ce pas ? Mon regard s’oriente vers son visage. Je suis certaine d’avoir posé le doigt sur quelque chose. Je ne sais pas si ça va te rendre jaloux ou quoi mais … Moi je crois qu’il ne m’a jamais battu.

En effet, je crois. Car maintenant que j’y repense avec plus de sérieux, avec un regard adulte et détaché, c’est vrai que si j’avais un enfant, je ne l’aurais jamais puni comme il le faisait…

- Il a déjà été violent en revanche. Je peux te certifier que je me tenais à carreaux devant lui, il ne retenait jamais ses gifles… Je me souviens d’une dispute qu’on a eu. A l’époque où je jouais la rebelle pour suivre ton exemple. Je lui ai tenu tête et il m’a poussé sur la table basse. Je me suis traîné un hématome absolument ignoble pendant plusieur longues semaines …

C’est étrange. Mais je n’ai jamais parlé de ça à personne. Déjà parce que je ne considérais pas ça comme de la maltraitance et surtout parce que parler de mes histoires aux gens n’a jamais vraiment fait partit de mes envies. Je me racle doucement la gorge, alors que je continue sur ma lancée.

- Il n’a jamais jeté tes affaires. Il a tout rangé au grenier. Peut-être espérait-il que tu revienne un jour. En tout cas j’ai trouvé les cartons … J’ai voulu être réparatrice automobile très longtemps. Mais finalement, je me suis dis que garder ça en tant que passe-temps serait peut-être mieux. La boxe m’a ouvert les yeux, c’est devenu un métier en plus d’une passion…

Je me redresse un peu et soupir. Ca ne sort pas naturellement tout ce que je lui dis. Mais je me dis que lui apprendre quelques détails inutiles et essayer de lui envoyer quelques balles peut nous aider à établir une discussion un peu plus naturelle, peut-être même un jour complice. Je regarde la route défiler, alors que je suis fidèlement mon frère. Je suis assez calme en apparence. Même si ma gorge et toujours horriblement nouée et que mon estomac se tord de plus en plus. Je supporte décidément très mal la pression que je subis actuellement. Je n’arrive pas à entièrement me détendre, je me sens anxieuse et sur mes gardes. Finalement, j’essaye de briser la glace à ma manière. Je dois absolument me calmer. Je suis sûr que les grands frères ont des pouvoirs de détection super sensibles et je suis sûr qu’il peut voir d’ici mes bras trembler et qu’il peut entendre d’où il est mon coeur fracassait l’intérieur de mon thorax.

- Ce que j’ai dit sur ton manteau tout à l’heure, c’était pour te provoquer. T’aurais-du l’enfiler parce qu’avec la différence de température de cette après-midi à maintenant, c’est un coup à se chopper une pneumonie. Surtout que faudra pas compter sur moi pour te soigner, je suis très mauvaise pour ce qui est de soigner les gens.

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MessageSujet: Re: D'une voix perçante. [Carter]   D'une voix perçante. [Carter] EmptyMar 17 Oct 2017 - 2:20
Déterminé à ne surtout pas croiser le regard plein de pitié de sa sœur qu'il imaginait plus qu'autre chose, Logan gardait les yeux rivés droit devant lui, sur sa destination finale et la seule chose qui ait un réel intérêt à Fort Hope : les quelques maisons qui abritaient leurs points d'intérêt. Il s'arrêta cependant assez brusquement en entendant la jeune femme lui dire qu'elle était désolée, s'acharnant toujours à l'éviter. Peut-être bien qu'il n'aurait pas du parler de sa fille, finalement, il supportait mal la pitié qu'on lui offrait toujours en retour, tellement... hypocrite. Pendant quelques secondes, quelques jours tout au plus, tout le monde était affreusement navré et triste pour lui et puis, ils tournaient la page, oubliaient, comme si ça n'était pas la pire chose au monde qu'Eulalie soit morte. Et ça ne l'était pas pour eux, alors bien sûr, Logan n'était pas autorisé à leur en vouloir de pouvoir vivre sans ce vide dans leur cœur et c'était frustrant, profondément révoltant. Pour toute réponse, il se mordit la lèvre, baissa la tête une seconde dans un geste nerveux et retrouva sa position parfaitement crispée en espérant que Jade finirait par passer à autre chose, ce qu'elle fit rapidement, avec une question encore pire, peut-être.

Il s'autorisa à la regarder, cette fois, avec un peu plus d'attention qu'il ne l'avait fait depuis qu'elle était revenue dans sa vie, cherchant un signe quelconque sur son visage qui lui dirait qu'elle comprenait, qu'elle savait. Ce serait sûrement pire pour sa culpabilité à lui, mais peut-être que ça l'aiderait réellement à se sentir plus proche d'elle.  Un petit rire désabusé s'échappa de ses lèvres lorsqu'elle mentionna avoir essayé de jouer les rebelles pour lui ressembler. Il n'avait jamais vu les choses comme ça, il ne se prenait pas pour un rebelle, juste pour un gosse usé se décidant enfin à arrêter de se laisser faire. Mais peut-être qu'elle avait raison, après tout.

« Il a commencé après la mort de ma mère. »
répondit-il finalement, lorsqu'elle eut fini de lui exposer ses souvenirs. « Avant ça, elle prenait les coups à ma place. Mais peut-être qu'il estimait que je le méritais. J'étais pas très... sympa. » Ça lui arrachait le cœur d'oser dire une chose pareille, de laisser une mince possibilité que peut-être, cet homme n'avait pas été qu'un monstre et qu'il s'était lui aussi mal comporté. C'était sûrement un peu le cas, pourtant, il osait lui tenir tête, élever la voix, dire non et il l'avait payé cher. Mais était-ce réellement une excuse ? Qu'elle lui apprenne qu'il n'avait jamais jeté ses affaires lui laissait une impression encore plus étrange, vraiment gênante. Pourquoi ? Il préférait se dire que le vieux s'était ramolli avec le temps plutôt que d'imaginer un seul instant qu'il ait pu, l'espace d'une seconde, ressentir la moindre affection pour son fils.

Un nouveau rire, un peu moins jaune, brisa le silence de Logan. « T'as pas la tête d'une boxeuse, j'dois dire. Mais j'parie que tu devais être une sacrée furie sur le ring. » Et il ne la connaissait que depuis quelques jours... Mais après leur petite scène d'aujourd'hui, il ne doutait plus le moins du monde qu'elle soit parfaitement capable de se défendre. « La maison à droite, c'est l'infirmerie. Juste à côté, c'est là qu'on entrepose nos réserves, interdit d'y entrer si t'y bosses pas et là, les bureaux. Si j'suis pas à la maison, c'est ici que tu me trouveras. » Une fois de plus, il changeait de sujet, sans raison particulière cette fois, seulement pour obéir aux ordres de sa sœur en lui offrant la visite guidée qu'elle voulait.

Ses mots, pourtant, continuaient de tourner en boucle dans son esprit et finalement, il revint lui faire face avec son air horriblement sérieux et ses sourcils froncés à l'excès et lâcha quelques mots d'une voix presque timide : « Je suis désolé qu'il s'en soit pris à toi aussi. Ce serait pas arrivé si j'avais été là, mais... Je pouvais plus supporter ça, Jade. » Cette fois, ses excuses étaient sincères, mais il ne les présenterait sûrement pas deux fois. Elle semblait vouloir mettre plus de retenu dans les accusations qu'elle formulait contre leur père, mais pour lui le résultat était le même. Il avait presque l'impression d'entendre Mila qui avait passé tellement de temps à lui chercher des excuses pour chaque coup qu'elle essuyait et ça l'effrayait un peu. Plus encore en réalisant qu'il venait de faire la même chose, lui aussi. Ça n'aurait pas du se produire, jamais. Et maintenant, il parlait d'expérience, il était un père à son tour et jamais il ne pourrait s'imaginer en arriver aux mêmes excès que le sien.

Poussant un nouveau soupir, Logan se détourna une fois de plus et il se remit en marche, laissant les maisons derrière eux pour aller lui montrer le parc. Il marchait plus tranquillement, moins stressé à l'idée de devoir parler avec Jade, finalement. « Et sinon, personne dans ta vie ? Un copain ou... une copine, j'en sais rien. » Ça n'était pas encore tout à fait naturel, loin de là. C'était le genre de question qu'il n'aurait jamais du avoir à poser à une personne dont il partageait le même sang, mais il essayait, vraiment.
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MessageSujet: Re: D'une voix perçante. [Carter]   D'une voix perçante. [Carter] EmptyMar 17 Oct 2017 - 8:51
Et ce n'est que le début d'une longue guerre.
Jade ✧ Logan
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Logan me répond. Faire le premier pas vers une discussion plus calme m’a semblé être une décision insurmontable ! Pourtant, j’ai réussis et je ne suis pas vraiment déçue du résultat. Et même si encore certains détails me donnent la sérieuse envie de lui sauter dessus pour l’étrangler jusqu’à ce que ses yeux quittent leur place, j’admets que la discussion est agréable. Et même très réconfortante. Même si j’aimais mes parents, autant ma mère que mon père, je ne suis pas sûr d’avoir un jour pu parler librement de quoi que ce soit… J’apprends pour l’instant des choses tristes sur lui et lui, des choses tristes sur moi. Mais j’estime que c’est normal, qu’on doit passer par là, on a besoin de se confier à quelqu’un semble t-il et ces retrouvailles volcaniques sont sûrement bénéfiques pour nous deux, nous permettent de vider certaines choses qu’on a sur le coeur. Je marche à ses côtés, alors qu’il me prend de cours subitement. Cette fois, il m’offre de vraies excuses, qui semblent sincères. Elles sont courtes, il ne s’excuse pas pour tout ce pour quoi je lui en veux, mais c’est tout de même ce que je considère être une grande victoire pour l’instant. Je suis même légèrement frustrée. Je le croyais vraiment aussi têtu que moi et j’étais sûr qu’il ne lâcherait pas le morceau de sitôt. Je comprends finalement mieux certaines choses, lui en veux un peu moins d’être parti. Se faire battre, ne pas se sentir aimer, être en deuil. Tout ça ne forme pas un bon ménage, surtout pour un adolescent. Même si je lui en veux toujours de ne pas avoir pris en compte mon existence, de ne pas tenir à moi, nous sommes pour l’instant en effet, de simples inconnus.

La petite visite guidée se poursuit et ma curiosité semble se tasser doucement, à force qu’il ne me révèle les différentes fonctions de certaines maisons. L’infirmerie est endroit dont j’ai intérêt à me souvenir. Les bureaux aussi, si je veux aller embêter mon aîné quand il travail, il faut que je me souvienne de son emplacement. Tandis que je marche toujours à ses côtés, monsieur l’ours tente une nouvelle approche. Sûrement pour parler d’un sujet qu’il pense plus guais. Pourtant, c’est assez risqué je trouve. Parce que personnellement, j’ai bien compris qu’il était seul. Et en ce qui me concerne, il devrait bien avoir remarqué que je ne suis pas encore sortie une seule fois du camp depuis mon arrivée, d’ailleurs presque pas de sa maison. Alors si j’étais inquiète pour un possible copain au dehors, je me serais surement bougé les fesses pour aller voir. Je lui lance un regard avec un petit sourire qui veut tout dire.

- Je suis pas très amour à long terme. J’ai essayé une fois quand j’étais plus jeune et ça s’est vraiment, très mal terminé.
Un viol, c’est en effet une fin abrupte… Pour l’instant, je préfère esquiver l’amour. Surtout qu’à par des fous et de meurtrier, je ne suis pas sûr de trouver mon bonheur dehors. Je le regarde en biais. Je ne ferais pas l’affront de te demander si toi tu as quelqu’un, parce que j’ai bien remarqué que ton lit était vide.

Je respire doucement l’air et me rappelle soudain d’un truc, bien moins joyeux.

- Désolée si mes questions sont dans le désordre, mais j’en ai milles. Alors voilà, je me sens obligé de te tirer vers une question moins joyeuse mais … Tu as déjà tué quelqu’un ? Comment tu t’es débrouillé pour finir à la tête d’un camp comme celui-ci. Tout s’est passé si vite pour l'apocalypse, comment tu as fait pour bâtir un tel empire. Je n’ai pas pu rester avec les mêmes personnes plus de quelques mois. Toi tu es père, tu es chef, sûrement un bon combattant, comment tu as fait pour en arriver là où tu es.


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MessageSujet: Re: D'une voix perçante. [Carter]   D'une voix perçante. [Carter] EmptyMar 17 Oct 2017 - 15:48
Un sourire, surprenamment sincère, étira les lèvres de Logan lorsque la jeune femme consentit à lui répondre. Il aurait aimé dire que ça l'étonnait, mais ça n'était pas vraiment le cas, sans qu'il ne sache trop pourquoi. Peut-être parce qu'il était pareil qu'elle, même si l'incapacité à entretenir des relations sérieuses n'aurait pas du être quelque chose de génétique... Ça l'amusait, en tout cas, malgré le discours assez pessimiste qu'elle tenait, le genre de truc qu'il n'aurait jamais voulu entendre dans la bouche d'une aussi jeune femme. Mais c'était assez mal venu de sa part de juger, sachant qu'il tenait exactement le même à son âge. C'était d'autant plus drôle, en fait, ils ne se connaissaient pas du tout, n'avaient même pas grandi ensemble, mais ils se ressemblaient, un peu.

« Je suis marié, figure-toi. » lâcha-t-il vaguement pour corriger les paroles de sa sœur qui assumait déjà qu'il était seul, ses pensées s'égarant brièvement vers sa femme disparue quelque part dans les rues de Détroit. Il n'avait pas eu de ses nouvelles depuis quelques semaines, depuis que le mec de Samara lui avait brièvement rapporté sa rencontre houleuse avec une jolie rousse à moto. « Mais effectivement, ma femme ne dort pas avec moi. Disons que je suis pas très doué pour les relations durables, moi non plus. Ça nous fait un point commun » Il aurait sûrement préféré qu'ils partagent une allergie quelconque qu'une incapacité à mener une vie stable, mais c'était déjà mieux que rien, pas vrai ?

Ils entrèrent dans le parc le mieux entretenu de toute la ville, sans nulle doute, Logan traversant les allées de terre battue sans y faire attention, ne prenant même plus la peine de montrer à Jade les points importants qu'ils croisaient sur leur route. Ça aurait pu être agréable, comme une balade entre frère et sœur sans aucun malaise derrière. Ça aurait pu, vraiment. Mais elle cassa légèrement l'ambiance en posant une question à laquelle il ne s'attendait vraiment pas. Surpris, il lui lança un regard plus sombre, conservant le silence un moment. Pouvait-il vraiment lui parler de ça ? Ses crimes n'étaient un secret pour personne, ni à Fort Hope, ni même dans le reste de Détroit probablement et si elle voulait vraiment savoir, elle n'aurait qu'à poser la question à la première personne passant devant elle pour avoir une réponse honnête.

Ça le gênait quand même d'avoir à le dire à voix haute, comme s'il assumait pleinement le sang souillant ses mains, comme s'il aurait pu en être fier et pas rongé de culpabilité comme c'était vraiment le cas. Il l'avait fait pour ce groupe, oui, pour que les gens abrités ici puissent vivre en paix, mais... était-ce suffisant ? « Pourquoi est-ce que tu veux savoir ça ? » demanda-t-il d'abord, peut-être un peu trop sur la défensive pour espérer pouvoir nier ensuite. Ça ne servait à rien de mentir, de toutes façons, alors... « J'ai fait ce que j'avais à faire pour ma famille et pour mon groupe. Ça ne m'apporte aucune fierté ni aucun plaisir, mais oui, j'ai du tuer des gens pour les protéger. » Il avait la désagréable sensation de se justifier plus que de répondre à une simple question et il n'aimait pas ça. Jade avait un don insupportable pour remuer le passé, vraiment. « C'est pas à cause de mon teint pâle qu'on m'appelle le Fantôme, tu sais. » ajouta-t-il après un court silence, accompagnant cette remarque d'un sourire sans joie, dans l'espoir de détendre un peu l'atmosphère. Il lui lança un petit regard en coin, continuant de s'enfoncer dans le parc, beaucoup moins serein tout à coup et se permit d'ajouter plus bas : « Et toi ? »
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MessageSujet: Re: D'une voix perçante. [Carter]   D'une voix perçante. [Carter] EmptyMar 17 Oct 2017 - 22:16
Et ce n'est que le début d'une longue guerre.
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Logan me parle, de sa voix forte et grave. Avec sincérité je suppose, même si dans ses paroles, je sens transpirer un certain agacement croissant. Peut-il réellement me reprocher de lui poser milles questions sur son passé ? Même si ce dernier est douloureux, je pense que j’ai tout de même le droit d’être curieuse. Après tout on ne se connait pas et si les seules questions que j’ai le droit de poser sont en rapport avec le présent, on va sacrément se faire chier ! Je l’écoute donc malgré tout, même si je suis un peu irritée qu’il réagisse mal à la moindre question que je peux lui poser. Réagir mal est un bien grand mot, mais disons qu’il se braque, grogne et me répond à moitié. Je l’écoute, alors qu’il m’annonce qu’en effet il a tué des personnes, que oui, il s’est battu pour son camp. Mais que je saches, il ne remplit pas vraiment le quota de réponses auquel je m’attendais. Je le fixe et sens l’agacement à nouveau me saisir. Je tente malgré tout de rester calme jusqu’à la fin de ses explications, jusqu’à ce que son Et toi ? ne vienne bousculer mon file de pensées. Je regarde autour de moi et soupir avec puissance. Le lourdeaux poilu a du m’entendre et c’est tant mieux. Je veux qu’il sache que je commence doucement à m’agacer.

- J’ai tué une personne oui. Une petite fille … Elle s’était faite mordre par un infecté avant de me trouver par hasard. Elle s’était faite mordre à la nuque donc impossible de lui amputer le membre infecté pour la sauver …

Je regarde Logan. Je pense à sa pauvre fille … Peut-être a-t-il dû lui aussi faire ça pour son enfant ? Quoi qu’il en soit, c’est une question que je ne poserais pas, une limite à ne pas dépasser selon moi.

- Je lui ai dit de rejoindre ma voiture. Lorsqu’elle m’a tournée le dos, je lui ai collé une balle à l’arrière de la tête… Ce souvenir hante encore mes nuits figure toi, je m’en rends malade.


Mon regard se fixe à nouveau dans le sien, alors que j’enchaine.

- Tu sais Logan. Pas la peine de grogner ou de t’énerver à chaque fois que je pose une question. Evidemment que je suis curieuse de te connaître, de savoir ce que tu as traversé pour en arriver ici ! La photo que j’ai de toi est loin de ce à quoi tu ressemble maintenant. J’ai le droit de me questionner me semble-t-il sur les milles choses que j’ai raté. Si les seules questions que l’on a le droit de se poser sont en rapport avec le présent, je crains qu’on apprenne rien l’un sur l’autre.

Je hausse les épaules et croise les bras, regardant le parc autour de nous pendant que je continue ma tirade.

- Après, tu as le droit de me dire que je vais trop vite, je suppose que je serais apte à le comprendre. J’ai attendu très longtemps de te revoir, je me suis même jouer cet instant très souvent dans mon esprit mais je sais que tu ne pensais jamais me revoir. Je suis peut-être trop exigeante avec toi. Et rêve pas, je répéterais jamais ça. Mais je pense que pour une fois que je suis calme, que je prends le temps de parler, faudrait éviter de rater l’offre, tu crois pas ?

Je me remets à marcher calmement. Mais malgré moi, je ne lui laisse pas vraiment de répit, ne peux m’empêcher de penser à une nouvelle question, qui nous concerne tous deux.

- Sois franc. Est-ce que mon existence te déplais ? Tu aurais préféré que je ne vienne jamais au monde je suppose. Même si c'est dur à encaisser, je le sais déjà de toute manière. Si t'as pas envie de me voir, dis le.
Je peux prendre une autre maison.


Mes mots sont durs. Mais tristement, c’est ce que je pense de moi depuis bon nombres d’années. Je sais que je suis né dans un contexte surréaliste et que normalement, je n’étais pas censé venir au monde. Que ça soit finalement une bonne ou une mauvaise chose, je ne sais pas qui peut juger de ça aujourd’hui. De plus, mes mots sont cette fois tout sauf accusateurs. C'est une vraie question que je me pose. Maintenant que l'on parle un peu, je me dis que c'est vrai, de son point de vu, je suis peut-être la diablesse de son histoire.

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MessageSujet: Re: D'une voix perçante. [Carter]   D'une voix perçante. [Carter] EmptySam 21 Oct 2017 - 1:26
Conservant un silence plutôt pesant, Logan écoutait la jeune femme lui raconter une histoire plus précise de ses propres crimes. Son crime. Il n'aurait pas su dire si le fait que sa victime ait été une enfant soit pire que les trop nombreuses personnes qu'il avait tué lui-même. Elle avait eu une bonne raison de le faire, ça changeait tout, vraiment tout. Non ? Il ressentait un certain poids à avoir cette conversation, ce sujet resterait sûrement toujours de ceux qu'il voudrait éviter coûte que coûte, mais il ne le pouvait pas maintenant. Il avait envie, vraiment, de faire un effort pour rétablir un semblant de relation avec sa sœur, mais il aurait préféré qu'ils aient à partager des choses moins douloureuses.

Il décida de ne rien répondre à son aveu, de se terrer dans un silence lourd qu'il espérait qu'elle prendrait pour ce qu'il était : un genre de compassion, de façon de lui dire qu'il la comprenait et que c'était affreux, mais pas au point qu'il lui en tienne rigueur. Malheureusement, elle ne lui rendit pas vraiment la politesse. Elle s'enflammait à une rapidité affolante, prenant son frère par surprise au point qu'il s'arrêta vraiment, cette fois, alors qu'elle en faisait autant, continuant de le réprimander comme personne ne l'avait fait depuis longtemps. C'en était presque... Il n'arrivait même pas à définir vraiment ce sentiment, un mélange de honte et d'amusement. Un voile passa devant ses yeux à cette pensée et il se remit en marche automatiquement, suivant Jade sans y prendre garde.

« J'aurais préféré que tu ne naisses jamais, ouais, quand j'avais treize ans, Jade. Je vais en avoir trente-six, maintenant, je suis passé à autre chose. » grinça-t-il en accélérant le pas pour la rattraper. Il posa une main sur son bras, la retenant légèrement pour l'inciter à s'arrêter, à le regarder. « Si j'voulais pas que tu sois là, tu serais pas là. » C'était aussi simple que ça, à ses yeux. Même si la vie s'acharnait à lui mettre des bâtons dans les roues, il faisait toujours de son mieux pour que ça ne soit jamais plus compliqué. « Je suis désolé, d'accord ? J'ai du mal à parler de ça, mais ça a rien à voir avec toi ou avec ce que je pense de toi, c'est juste... On parle pas d'une seule personne isolée parce que j'avais pas le choix, là. C'est difficile pour moi et je suis pas vraiment connu pour être un grand bavard, ok ? »

Il essayait très fort de rester calme, mais ça ne fonctionnait pas très bien, sa voix prenant des accents plus irrités.  Elle n'imaginait pas la chance qu'elle avait de ne le connaître que maintenant, après Joy, après qu'il ait appris un peu mieux le sens du mot communication. Un an plus tôt, elle aurait pu s'estimer heureuse de parvenir à lui tirer deux mots d'affilé et elle se serait probablement déjà tirée toute seule si elle se vexait aussi vite. Il poussa un soupir, le temps de rassembler son courage. Elle voulait savoir, il allait lui dire, tant pis pour elle.

« L'an dernier, avant Fort Hope et tout le reste, Alex, moi et quelques autres, on vivait dans une caserne. J'étais sorti avec elle pour un ravitaillement et quand on est rentrés... Des pillards avaient attaqué en notre absence. Ma fille était là quand c'est arrivé, ma femme aussi. Il restait plus rien, aucune trace d'elles, des autres. » Il inspira profondément avant de poursuivre. « J'les ai cherché partout pendant des semaines, mais rien. Et puis un jour, j'suis tombé sur deux types dans un magasin, ils parlaient de nous, de ma femme, de ce qu'ils auraient voulu lui faire si leur plan avait pas mal tourné...  Je sais pas vraiment ce qui s'est passé, j'ai pété un câble, je les ai suivi et je les ai tués tous les deux. C'était la première fois. Je savais pas qui ils étaient ni pourquoi ils s'en étaient pris à nous et j'en avais rien à foutre, mais j'aurais du... Parce qu'après ça... » Après ça, les meurtres s'étaient enchaînés à une vitesse folle, jusqu'à ce qu'il en perde quasiment le compte, le sens. Et il n'avait aucune envie de lui faire une description détaillée de chacun d'entre eux. Il y en avait trop, beaucoup trop. « C'est vraiment une très longue histoire et elle est vraiment pas belle à entendre, mais pour faire bref, ils étaient une petite cinquantaine en tout et aujourd'hui, il reste plus que des ruines. J'suis pas le seul responsable, mais j'en ai eu une bonne vingtaine à moi tout seul. »

De nouveau, le silence. Peut-être qu'un jour, il accepterait de lui raconter cette histoire avec plus de détails. Probablement que non. Ce qui l'inquiétait surtout maintenant, c'était de savoir ce qu'elle en penserait. Si elle voudrait partir aussi vite et aussi loin que possible de lui ou si elle accepterait son frère assassin à ses heures.
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MessageSujet: Re: D'une voix perçante. [Carter]   D'une voix perçante. [Carter] EmptyMar 24 Oct 2017 - 10:55
Et ce n'est que le début d'une longue guerre.
Jade ✧ Logan
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Je marche avec lui doucement, tandis qu’il me raconte tout ça. Logan est encore pour moi, un inconnu, tout comme je suis sûrement à ses yeux la même chose. Il fait tout de même un effort, afin de se confier à moi. Je l’écoute avec attention, notant chaque mot qui aurait pu lui semblait être un détail. Il me raconte ce qu’il décrit comme meurtrier, j’entends ce qui signifie courage. Au moins, sa femme et sa défunte fille ont eu un réel homme qui s’est battu pour elles. Je suis sûr que pour le peu d’années ou la petite a vécu, elle sait qu’elle a eu un père génial.

- Logan… Tu n’es pas un monstre. J’ai bien fait de te poser la question. Je ne suis pas juge de l’âme humaine, mais pour moi, ce que tu me décris là, tu n’as rien d’un tueur. Est-ce qu’un lion est accusé de fou quand il attaque un autre lion pour protéger sa troupe ? Est-ce qu’un homme devient inhumain quand il tue pour protéger les siens ? Non. Tous ceux que tu as tué … Tu as surement sauvé grâce à ça des dizaines d’autres personnes.

Je continue doucement à marcher, observant autour de nous les merveilleux étendus du parc. C’est vrai que c’est très beau mais pour l’heure, je me dois de réconforter un peu mon aîné. Même si mes paroles ne doivent pas être écoutées, même si mes mots n’auront aucune portée, je suis réellement envieuse d’ajouter ma pierre à l’édifice. L’édifice que sûrement tous ceux qu’il aime ont déjà construit, un beau mur résistant contre la dépression et un tas d’autres choses qui peuvent planer au dessus d’un père ayant perdu son fils.

- Quand j’entends "je suis désolé", "je ne sais pas ce qu’il s’est passé" et "je ne suis pas le seul responsable", j’entends quelqu’un qui a été contraint à tuer pour le bien des siens, de ceux qu’il aime. Je suis déjà anxieuse quand je repense à la pauvre enfant que j’ai abattue, mais ça n’a rien à voir avec tous les connards que tu as tué. A ta place, je ne sais pas comment j’aurais accusé le coup. Mais saches que même si t’as pas envie de l’entendre, car tu as honte de ce que tu as fais, moi je trouve que tu es un héro pour Fort Hope. Et crois pas que je le répéterais. Ca non plus ça sortira jamais d’ici et crois bien que si t’en parle, je t’arrache tu sais quoi avec le couteau qui traîne dans la cuisine.

Je termine ma phrase avec un léger sourire en coin, avant de faire demi-tour, reprenant le chemin vers la maison.

- Je pense que tu t’en doute déjà. Mais n’imagine pas que je ne t’en veux plus, que l’ardoise est effacée. Ca m’a déjà retiré un certain poids des épaules cette discussion, mais je n’ai malheureusement pas fini de t’en vouloir. Va falloir du temps avant que tu puisses vraiment voir qui je suis. C’est pas dans mon avantage ni pour me vanter, mais je suis un peu focus sur les bords, je préfère masquer mes sentiments derrière un masque de blasitude. Je viens de te donner une énorme clé pour me déchiffrer.


En effet, c’est pas avec grand monde que j’avoue ça. Mais je me dis que si on doit avancer et espérer un jour établir un vrai lien familial, faut qu’il apprenne à déchiffrer quand je suis en colère ou déprimée, mais que mon visage reste fermé.

- Quoi qu’il en soit. J’aimerais qu’on discute d’un autre truc si tu veux bien. Mon rôle dans Fort Hope. Je me suis bien reposée, c’était assez agréable. Mais je m’ennuie. Faudrait peut-être que je me trouve un truc à faire pour aider un peu la communauté non ? Je suis pas vraiment du genre à regarder sans agir.


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MessageSujet: Re: D'une voix perçante. [Carter]   D'une voix perçante. [Carter] EmptyJeu 26 Oct 2017 - 3:01
Un sourire ironique étira les lèvres de Logan alors que Jade laissait tomber la sentence. C'était toujours la même réponse qu'on lui servait, ou presque. Joy devait bien être la seule exception et, coïncidence ou non, elle était aussi la seule à ne pas être auprès de lui aujourd'hui. Il préférait pourtant la vision des choses de sa femme que celle des autres, qui le portaient en héros et pourquoi ? Parce qu'il avait réussi à tuer des gens de sang-froid, avec une facilité déconcertante, en prônant partout le bien commun quand il ne s'agissait que de se venger d'un homme qu'il haïssait et pourquoi ? Oui, d'ailleurs, aujourd'hui que reprochait-il encore à Bruce ? Il n'aurait même pas su le dire et s'il avait essayé, la réponse n'aurait plus à personne. Mais il était doué, vraiment doué pour passer sous silence la crasse se cachant sous ses bonnes intentions et voilà... Sa sœur, comme de nombreux autres avant elle, tentait de le rassurer et d'amoindrir ses crimes et il commençait à se sentir vraiment mal d'être ce genre de type.

Son sourire se fit tout de même plus sincère lorsqu'elle en vint à le menacer de le raccourcir des quelques centimètres de son corps auxquels il tenait le plus s'il osait parler de cette conversation à quelqu'un. « J'ai pas besoin de le répéter, je le sais et ça me suffit largement. J'l'oublierai jamais et je te laisserai jamais l'oublier non plus. » la taquina-t-il gentiment. Il préférait largement en finir sur une plaisanterie de ce genre que de disserter pendant des heures sur le bien et le mal et la nécessité de ses actes les plus odieux. Elle les incita à faire demi-tour après avoir arpenté une bonne partie du parc sans qu'il ne lui en dise un mot et il la suivit sans se faire prier, essuyant une nouvelle vague de menaces sans rien perdre de son sourire. « Que tu m'en veuilles, ok, je suppose que je l'ai mérité, mais les miettes dans le lit.. Tu peux faire mieux que ça. » Il leva les yeux au ciel un instant, regrettant déjà de lui avoir lancé ce défi qu'il allait sûrement payé cher dans quelques heures, quelques jours avec un peu de chance. Mais malgré tout, ils avaient bien parlé, aujourd'hui, ils avaient passé un cap, non ? Peut-être pas suffisant pour effacer vingt ans de rancœur d'un seul coup, mais assez pour avoir envie d'essayer ? Si elle ne voulait lui faire subir toutes ces horreurs que pour qu'il se souvienne qu'elle était sa petite sœur, il pouvait l'accepter, au moins un peu...

« Mais toi, essayes d'être patiente, s'il te plaît. Parler et moi, ça fait deux, j'ai du mal à me forcer, mais j'essaye. » tempéra-t-il quand même. Il connaissait ce défaut et il y avait déjà tellement travaillé pour plaire à sa femme que c'en était étonnant, mais il faudrait un peu plus de temps pour qu'il arrive à avoir la même ouverture avec tout le monde. « J'aurais aimé que tu connaisses Joy, je suis sûr que vous vous seriez éclatées à me faire vivre un Enfer commun, toutes les deux. » lâcha-t-il, songeur, sans même réaliser qu'elle ne devait pas avoir la moindre idée de qui était Joy. Ça n'était peut-être pas si mal que ça n'arrive finalement jamais, ne serait-ce que pour sa santé mentale. Enfin, au moins, voilà une question qui ne se poserait jamais, n'est-ce pas ?

Alors que des questions à poser, la jeune femme en avait bien assez comme ça, comme elle le lui prouvait une fois de plus. Du travail, bien sûr, personne ne voulait rester oisif dans cette vie, c'était incroyable. « Eh bien, on cherche des bras en plus à la sécurité, si tu sais te servir d'une arme ou que t'as une bonne vue, ça fera l'affaire. » proposa-t-il comme il le faisait à chaque fois, désespérant de disposer un jour des effectifs suffisant pour que leur fort soit réellement imprenable. « Sinon, t'as l’embarras du choix : ravitaillement, jardins, maintenance, infirmerie, réserve… » La liste n'était pas si longue, mais deux bras en plus serviraient partout. « ...Tu peux aussi bosser au garage avec moi, si ça te tente. » proposa-t-il plus hésitant, lui jetant un regard en coin. Il n'était pas sûr de survivre à passer tout son temps avec elle, mais si elle voulait vraiment le connaître, eh bien... Rien ne représentait mieux son quotidien passé que de le voir bosser sur une voiture. Elle serait servie.
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