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Depuis l'été 2014, l'Apocalypse règne sur le territoire américain. Dans la région de Détroit, les survivants s'organisent seuls depuis des mois pour sauver leurs vies et résister aux rôdeurs. Quand, après trois ans sans nouvelles du gouvernement, l'armée revient à Détroit, un nouvel espoir semble possible pour les survivants. Mais à quel prix ?
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 La mort vous va si bien...
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MessageSujet: La mort vous va si bien...   La mort vous va si bien... EmptyLun 30 Oct 2017 - 15:01
La tempête battait littéralement son plein avec des bourrasques à faire décorner les bœufs. Une main tremblante sur le stetson complètement imbibé par les hallebardes qui tombe, le regard océanique du cowboy condamné se leva vers les cieux déchainé. Une puissante mélancolie et un regret profond, jumeler avec bizarrerie à une joie palpable, ravageaient les traits sculpté à la serpe du fier Texan. Une atroce douleur, un mal de crâne béton combiné à la souffrance de sa jambe infectée par la morsure d’un damné. Damnation éternelle qui allait consumer son âme et surtout l’envoyer dans les limbes infernaux si William devait commettre l’irréparable en s’enlevant lui-même la vie. L’ingénieur laissa la tristesse et la colère s’évacuer sous formes de cristaux salés, aussitôt diluer par les gouttelettes qui tombaient des cieux. Depuis que la goule avait planté ses mandibules acérer dans son mollet, la fatalité avait gagné le cœur du militaire. Donc comme à son habitude le robuste homme s’était lancer dans le travail avec acharnement et surtout professionnalisme. Aux plus réceptifs des membres du groupe il avait partagé son savoir en matière d’ingénierie et de gestion en situation de crise. Mais maintenant tous les survivants avaient regagné le refuge sauf lui. Par acquis de conscience le texan désirait vérifier la solidité de certaines installations avant de quitter les lieux tout simplement. Car il n’osait plus rejoindre la communauté qui l’avait accueilli de peur de se transformer à son tour en un réceptacle sans âme avide de chair sanguinolente. Le cowboy allait tout simplement tirer sa révérence, vider les lieux et mourir loin de la civilisation. Le dernier espoir qu’il avait c’est que Dieu dans sa miséricorde allait lui permettre de contempler le doux visage de sa valkyrie à la chevelure de feu avant que le Diable s’empare de lui pour l’emmener séjourner pour l’éternité dans le purgatoire.

Laissant ses santiags creuser des rigoles boueuses dans le sol, traces qui se remplissaient rapidement à cause de la pluie diluvienne, le futur mort en marche se dirigeait vers les portes de l’enceinte. Dans la tour de guet le vétéran de si nombreuses guerres allait rester en offrandes ses armes et équipements. Seul son fidèle Colt SAA single action, l’héritage des Ward depuis la conquête du Far West, allait accompagner dans l’ultime le cowboy. Un coup de tonnerre fit gronder les cieux, faisant surement entrer la tête des gens dans leurs épaules pour échapper au courroux divin.

De nouveau le regard océanique charger de tant sentiments contradictoires se dressa vers La tempête. Il n’avait pas plié l’échine devant personne et même Dieu, ses anges ou les cohortes infernales ne pourront briser le fier soldat malgré la souffrance et l’épée de Damoclès suspendu au-dessus de lui. Sans le désirer, une vieille balade de Johnny Cash franchit les lèvres charnues mais crevasser la maladie qui gagnait lentement la totalité de son organisme. Un hommage à ce qu’il avait fait pour aider l’humanité et que maintenant il est seul face à la faucheuse. La voix rauque et trainante du fier représentant du Texas semblait irréel dans cet tourmente qui gagnait de plus en plus en ampleur.


For he saw the Riders coming hard and he heard their mournful cry
(Il a vu les cavaliers débouler et il a entendu leur triste cri)
Their faces gaunt, their eyes were blurred, their shirts all soaked with sweat
(Leurs visages décharnés, leurs yeux ont été brouillés, leurs habits tout trempés de sueur)
He's riding hard to catch that herd, but he ain't caught 'em yet
(Ils chevauchent à toute allure pour attraper le troupeau mais ils ne les ont pas encore attrapés)
'Cause they've got to ride forever on that range up in the sky
(Parce qu'ils doivent chevaucher pour toujours dans l'étendue des cieux)
On horses snorting fire as they ride on hear their cry
(Sur les chevaux rugissant du feu alors qu'ils chevauchent on les entend pleurer)

As the riders loped on by him he heard one call his name
(Alors que les cavaliers passaient au-dessus lui, il a entendu l'un d'eux dire son nom)
If you want to save your soul from Hell a-riding on our range
(Si tu veux sauver ton âme de l'enfer, alors que tu chevauches sur nos terres)
Then cowboy change your ways today or with us you will ride
(Alors cowboy change de voie aujourd'hui ou sinon tu chevaucheras avec nous)
Trying to catch the Devil's herd, across these endless skies
(Essayant d'attraper ce troupeau maléfique... à travers ces cieux infinis)


La voix du cowboy mourut lentement alors qu’une forme floue à cause du déluge apparu à son regard inquisiteur. Une forme rachitique un peu mais aux formes féminines. Des cheveux blonds plaquer sur le crâne par les cordes qui tombaient fit allumer une lueur de rédemption dans l’esprit embrouillé par le virus ravageur. Comme si Maureen et les fantômes de l’hôpital donnait une chance salvatrice de venger leur mort injuste et inutile. La punisher qu’il avait échappé au courroux du Texan était dos à William, vulnérable et seul. Dégainant alors souplement le vieux revolver qui ne le quittait jamais, le blondinet tremper comme une soupe boita vers la silhouette solitaire perdue dans ce tourbillon de fureur. Sa jambe mordu, strier de veines noires gorgées de virus transmutateur, faisait un mal de chien au vieux soudard. Serrant ses dents à s’en faire péter l’émail dessus pour avaler un hurlement de douleur, William put enfin arriver près de Riley. Aussitôt il planta douloureusement le canon de Colt dans la base du dos de la jeune femme et bascula le chien vers l’arrière. Une accalmie providentielle des grondements du tonnerre et des arcs électriques des éclairs permit aux deux militaires d’entendre distinctement le claquement du percuteur qui se mettait en place. Vissa un peu l’arme de poing de manière intimidante, le ton autoritaire et trainant par le maléfice de sa prochaine transformation s’éleva pour percuter l’oreille de la blondasse.

William- Écoutez-moi bien je ne vais pas le répéter deux fois. Vous hurler et je vous descends sur place… Je veux vous parler… Un point c’est tout… On va entrer dans la maison à droite et à l’entrée vous allez faire tomber au sol toutes vos armes… Arrgh…

Une pointe de douleur fit interrompre le vieux briscard et l’ingénieur de combat se ressaisit en laissant tomber un masque de résolution impassible sur les traits de son visage taillé à la serpe.

William- Et on va s’assoir… À vous de décider mademoiselle la tueuse de femmes et d’enfants innocents…


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MessageSujet: Re: La mort vous va si bien...   La mort vous va si bien... EmptyMar 31 Oct 2017 - 7:19
Il ne faisait pas encore nuit, mais c'était tout comme. Le cyclone qui s'abattait sur Detroit recouvrait le ciel de sa lourde présence, jusqu'à engouffrer le soleil. Cela faisait maintenant six bonnes heures que Riley pataugeait sous l'averse diluvienne. Elle et Alexander avaient passé l'avant-midi à transporter les bagnoles du groupe, un sale boulot qui, étonnement, s'était déroulé sans embûches hormis les quelques charognards qu'ils avaient rencontrés à l'usine.

Après son escapade, elle avait cherché Isha dans tout ce bordel, sans succès. À défaut de se trouver une quelconque utilité, elle avait offert son aide à deux hommes en train de barricader les maisons au nord de la petite enceinte de Fort Hope. Pendant près d'une heure, elle avait charrié des panneaux de contreplaqué sans broncher mais maintenant, la tempête semblait culminer vers une tout autre catégorie, celle de catastrophe naturelle.

" C'est bon, ça suffit maintenant! " vociféra nerveusement l'un des deux types en apercevant un arbre, de l'autre côté de la rue, se rompre sous une puissante bourrasque de vent. Riley n'avait jamais rien vue de tel, alors qu'elle avait grandit dans le pays avec la pire météo de merde au monde. Le duo eut tôt fait de se précipiter vers l'habitation la plus proche, faisant signe à la jeune femme de le suivre, mais elle commença à se mouvoir dans la direction opposée.

" Allez-y... mon pote m'attend à la maison! "

En vérité, elle n'avait aucune idée si Isha l'attendait là-bas... enfin, elle l'espérait bien, mais avant de courir aux abris, elle tenait à s'armer adéquatement. Logan avait beau lui avoir confisquée ses armes, elle ne comptait pas se démerder avec un simple couteau de cuisine si les choses tournaient mal. D'un pas assuré, malgré la fatigue, les courbatures et le froid, elle traversa les rues devenues ruisseaux pour se diriger tout droit vers l'armurerie.

____________________

Dans la grande maison transformée en dépôt d'armes, un jeunot grassouillet avait été chargé de monter la garde. Greg s'en était plutôt bien tiré lors de la distribution des tâches. Alors que les autres se tapaient tout le sale boulot, lui pouvait relaxer bien tranquillement en se tapant tous les épisodes de Stargate SG1 sur DVD. Par la fenêtre de son petit sanctuaire, Greg avait vu l'averse s'intensifier au fil des heures... Alors que les gens dehors buvaient la tasse, sa pire crainte était de manquer d'électricité, lui qui venait tout juste de commencer la troisième saison. Inutile de se sentir coupable pour eux, après tout, sa tâche était de la plus haute importante, il devait surveiller les...

La porte d'entrée venait de basculer violemment sous le poids d'une petite blonde à la mine patibulaire, trempée jusqu'aux os. Avec la fille étaient entrés l'air humide et le vacarme de la tempête, telle une force obscure qui prenait soudainement d'assaut un havre de paix. Sans même un regard pour notre ami Greg, elle se dirigea tout droit vers la chambre du fond pour se butter à une porte cadenassée.

Pressé de taire le rugissement de l'orage, l'adolescent rondouillard quitta maladroitement son canapé pour se grouiller de refermer la porte d'entrée malmenée par les bourrasques de vent. Une fois le calme revenu, il porta son attention sur la fille qui s'acharnait sauvagement sur la poignée de porte insoumise.

" Eh madame, vous n'avez pas le droit d'être ici. "

Elle fit mine de ne pas l'entendre, essayant cette fois d'enfoncer la porte d'un solide coup de pied, sans résultat. Avec la grâce d'un poulet malade, le jeunot dégaina son pistolet, un browning neuf millimètres, pour le braquer sur l'intruse. D'un ton qui se voulait sensiblement plus autoritaire, il réitéra son avertissement.

" Arrêtez-ça! Vous... vous pouvez pas entrer ici, c'est un ordre du conseil! "

Celle-ci lui accorda finalement un semblant d'attention, l'air plus ennuyé qu'autre chose. Son regard en disait long, son allure disait tout... Elle était mouillée de la tête aux pieds, sale et fatiguée. Visiblement, elle venait de passer une véritable journée de merde, contrairement à Greg.

" Cesse de faire le con et ouvre-moi cette foutue porte. "

Greg entrouvrit la bouche mais aucun son n'en sortit, ses mains commençaient à trembler, il ne savait plus quoi faire. La fille comprit aussitôt qu'il ne tirerait pas... il n'était qu'un gamin, et elle avait besoin de ses armes. Son regard épuisé parcourut la pièce pour s'arrêter sur l'objet idéal, un gros extincteur, le genre de truc qu'on retrouve habituellement dans les usines. Trois coups bien placés suffirent à faire sauter le cadenas.

De l'autre côté de la porte, le paradis des fanas de la gâchette... des fusils d'assaut, des mitrailleuses, des grenades et des pistolets, du petit calibre au plus gros, étaient entassés sur des étagères comme des sardines. Cette image à elle seule parvint à dessiner un large sourire sur les lèvres de la jeune femme. Bien qu'elle fût tentée de ramasser quelque chose de costaud, elle se contenta de récupérer sa MP5-K, ses chargeurs et son tomahawk... elle aurait amplement de quoi défendre la communauté en cas de besoin.

Au final, elle quitta la place comme elle était venue. Pendant tout ce temps, Greg était resté immobile, stupéfait. Il resta ainsi pendant deux bonnes minutes.

________________________

Riley était de retour sous le déluge... pas pour longtemps cette fois. Elle rentrait à la maison où elle pourrait enfin enfiler des vêtements secs et se verser un petit verre en attendant la suite des événements. Au moins maintenant, elle était armée. Si Logan venait à savoir pour sa petite intrusion, elle pourrait tout lui expliquer, lui faire comprendre que c'était pour le mieux, pour le bien de la communauté. Elle allait buter tous ces monstres et tous ces salopards qui allaient vouloir s'en prendre aux siens après la tempête... oui elle leur montrerait à quel point ils avaient besoin d'elle, jusqu'où elle pouvait aller pour eux.

Elle s'emportait dans ses pensées, lorsqu'elle sentit le canon froid d'un revolver s'enfoncer brutalement entre ses reins. * Bordel de merde * ce morveux venait probablement d'avertir les gardes. La jeune sociopathe s'apprêtait à fournir une explication douteuse à ses agissements lorsque la voix rocailleuse et monocorde de son assaillant se fit entendre. À ce moment, elle eut comme un flash... Le crépitement des mitraillettes, des dizaines de corps entremêlés sur le carrelage d'un sous-sol d'hôpital, un homme qui respirait toujours parmi les cadavres. Il l'avait reconnu, il l'avait retrouvé... on n'oublie jamais le visage de quelqu'un qui vous pointe une arme dessus.

Il voulait l’emmener dans une maison vacante... et merde. Lors du massacre, elle se souvenait l'avoir épargné pour lui éviter une mort si déloyale, mais maintenant que tout ça était derrière elle, elle regrettait de ne pas avoir achevé ce type lorsqu'elle en avait l'occasion. Mais d'où sortait-il? L'avait-il traqué jusqu'ici ou faisait-il partie de la communauté? Dans ce cas, c'était probablement une bonne chose de ne pas l'avoir croisé avec Logan dans les parages... quoique maintenant, tout ça n'avait plus vraiment d'importance. Elle allait se faire exécuter et il n'y avait aucune échappatoire.

" Bah dit donc, t'en as mis du temps mon vieux! "

Tant qu'à crever, aussi bien jouer la bonne vieille carte du sarcasme. Elle pourrait toujours se retourner et vider son chargeur... Il avait l'air blessé, elle avait ses chances. Dans le meilleur des cas, elle se prendrait une balle dans le dos et se ferait éclater les boyaux. Elle finirait paralysée de la taille jusqu'aux pieds, à chier dans un sac jusqu'à la fin de ses jours. À bien y penser, elle préférait de loin la mort, et puis au fond, elle le méritait bien. Résignée, elle se laissa guider par le canon de son arme jusqu'à cette maison qui soudainement lui semblait bien sinistre. Elle laissa tomber ses armes nouvellement acquises, et s'installa dans un fauteuil.
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MessageSujet: Re: La mort vous va si bien...   La mort vous va si bien... EmptyJeu 2 Nov 2017 - 13:50
La réplique acerbe teinte d'humour noir fit rigoler tout doucement le cowboy trempé comme une soupe. Rire qui se transforma en quinte de toux incontrôlable dont quelques gouttelettes de sang s'extirpèrent de la barrière tremblotante des lèvres charnues du vétéran condamné. Suivant avec difficulté le pas alerté et vif de la tueuse qui donnait l'image d'une repentie, les jambes flagellant à cause du virus corrupteur dans son organisme, le texan tremblait de tous ses membres. La combinaison de l'eau glacée infiltrer dans les vêtements de combat, les frissons dus au stade avancé de l'infection et les anciennes blessures de guerres représentait un cocktail de souffrance et de fièvre pour le blondinet au visage tailler a la serpe. Malgré la résilience digne d'un vétéran  que pouvait présenter William, ce dernier ne pouvait s'empêcher de grogner faiblement contre son corps défaillant. Juste gravir les quelques marches du balcon, luttant contre le vent à faire décorer un bœuf et la pluie qui semblait tomber maintenant à l'horizontale, saborda presque la totalité des réserves de force du cowboy.

Le battant claqua fortement à cause de la bourrasse soudaine qui s’engouffra dans la maison abandonné de ses occupant. C’était une vieille maison, une dont les rénovations étaient trop grandes pour permettre à des survivants harassés par cette vie de misère provoquer par cette apocalypse de prétendre vivre. Utilisant son dos massif et le peu de force qui lui restait dans ses jambes costaude, le militaire parvint de peine et de misère de refermer la porte. D’un geste vaguement menaçant, plus un automatisme d’une vie de combats et de précaution d’un vieux soldat pouvait avoir, le canon de l’arme de poing ancestrale poussa la jeune femme à faire tomber ses armes visibles au sol dans le portique. Ensuite d’une invitation ironique, un geste sec de la tête, William indiqua deux vieux fauteuils défoncés par des années d’usures des anciens propriétaires. À l’extérieur le tonnerre et le vent semblaient vouloir se mesurer la bite pour savoir qui pouvait produire le plus grand fond sonore, sinistre et presque annonciateur de la fin des temps.

Le texan alla s’assoir devant sa vis-à-vis dont le visage froid semblait avoisiner la température de la calotte glaciale. Le cowboy lui-même semblait dégager autant de chaleur qu’un crotale perdu sur un iceberg dans le grand nord. D’un geste de l’épaule il fit basculer son package, où toute la vie du cowboy était enfoui, tomba à ses pied dans un bruit mat. Le fidèle fusil d’assaut M4 avec silencieux qui accompagnait le militaire depuis son arrivée à l’hôpital trouva une place de choix près du fauteuil. S’assoyant lourdement, soupirant même de soulagement de reposer pendant quelques minutes ses jambes qui commençaient à se gangréner par la progression du virus trois fois maudit. D’une main tremblante il enleva alors son stetson dégoulinant de l’averse qui semblait être le résultat de la fureur divine. Au travers des carreaux crasseux les éclairs illuminaient la scène, donnant des airs surréalistes à l’ingénieur de combat. La peau du visage du fier descendant du Texas avait perdu de son bronzage de travailleur acharné de terrain. Il était devenu livide, pâlotte, malade. Son regard océanique restait bien vif et vivant malgré les valises que William trimballait sous les yeux. Les lèvres charnues étaient aussi crevassé que le grand Cayon et une sueur abondante inondait les traits harmonieux de l’homme condamné. Malgré les frissons qui semblaient parcourir le corps robuste du militaire, l’organisme du sergent Ward était bouillant comme un volcan en éruption. Malgré sa faiblesse apparente, le canon du Colt à simple action de la conquête de l’Ouest ne tremblait aucunement dans la main du vétéran. C’était un exemple flagrant de la détermination du soldat qui vivait sa dernière heure. Malgré la tempête qui faisait rage, l’ingénieur de combat était d’un calme olympien, une assurance que la mort elle-même semblait conférer à ses élus. Un petit sourire ironique, blasé même, se déposa sur les traits sérieux et complètement démoli du soldat. Son ton trainant, lent envahit l’atmosphère lourde de conséquence.

William- C’est un petit vent… Au Texas nous avons eu une tornade tellement forte qu’une poule a pondu le même œuf cinq fois…


Le regard de l’homme se perdit dans la vague, des images graver dans son subconscient que lui seul pouvait voir apparut dans son regard débordant de mélancolie. Se ressaisissant la main calleuse du militaire plongea à l’intérieur de sa veste de combat pour en sortir un paquet de Malboro flambant neuf et un briquet qui avait du vécu à voir l’usure sur le boitier. Le crâne souriant de l’unité d’ingénieur de combat fit rigoler doucement l’homme et il ouvrit le paquet où les bâtonnets de nicotine dormaient. D’un mouvement du poignet il sorti un filtre et la coinça entre ses lèvres charnues. Ensuite William utilisa la technique du pantalon pour ouvrir le clapet du briquet, faire rouler le silex et allumer la flamme avec une main et sa cuisse. La flamme dansante illumina brièvement le visage tailler à la serpe du vétéran et le jeu d’ombre fit naître une sorte masque presque démoniaque. Ensuite William il inspira la toxine cancérigène et retient le tout quelques instants avant de l’expirer par le nez. Des veloutes bleutés s’échappèrent des narines du texan quand et il déposa son briquet près du paquet de Malboro. Faisant un mouvement de la tête, l’homme fit une invitation surprenante à la blonde Irlandaise.

William- Vous en voulez? Servez-vous… En passant moi c’est William… Et la seule cigarette du condamné qui se fume est la mienne… La vôtre ça dépend ce que vous me dîtes… Dommage qu’on n’a pas tasse pour un dernier verre…  j’ai du Jack Daniel dans mon sac…

Si la jeune femme faisait un geste, le canon du revolver la suivait comme son ombre. De nouveau la voix trainante et lente du texan s’éleva dans la pièce illuminer par des éclairs de tonnerre à l’extérieur.

William- Oui je suis condamné… Un rôdeur à planter son râtelier dans mon mollet… Je n’en ai pas pour longtemps à trainer sur cette terre… Et comme vous j’ai trompé la mort plus qu’une fois… Je vais décider au moins de mon heure de départ et je ne serais pas un danger pour les gens… Mais je veux être sûr que vous n’allez pas être un danger pour ce groupe… Convainquez-moi que je peux partir l’esprit tranquille ou bien que je dois vous faire flamber la cervelle avant que je m’éclate la tête?
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MessageSujet: Re: La mort vous va si bien...   La mort vous va si bien... EmptySam 4 Nov 2017 - 19:37
C'était donc ça, une vieille baraque à demi déconstruite, qui lui servirait de tombeau. L'endroit n'avait rien de très chaleureux, mais c'était toujours plus charmant qu'une morgue humide dans un sous-sol d'hôpital. Sur ce point, elle pouvait s'estimer plus chanceuse que les gens que ce type était venu venger. Tu parles d'un constat... d'autant que Riley en ait quelque chose à battre, elle pouvait crever dans une fosse à purin que tout ça ne ferait pas la moindre différence, la mort l'attendait de toute façon. Avoir su plus tôt, elle aurait passé la journée à picoler et tien, pourquoi pas regarder la télé avec le gamin de l'armurerie, bien tranquille et loin de la flotte.

Dans le portique, elle put enfin se retourner pour voir le visage de son bourreau. C'était bien lui, l'homme de l'hôpital qui avait miraculeusement survécu au génocide. Ce même visage d'acier, ces mêmes traits plus mâles que mâle et ce même regard azuré. Il  avait l'air malade... son teint était cadavérique et le plus petit de ses mouvements semblait lui décrocher une grimace de douleur. Riley comprit aussitôt que la mort avait refermé sa mâchoire putride et toxique sur cet homme. Son temps était compté et il comptait bien en profiter pour régler ses comptes. La jeune femme s'était retrouvée au mauvais endroit, au mauvais moment. Qu'elle merde.

Cette charmante maison avait été dépouillée de toute substance par les habitants de Fort Hope et pourtant, deux fauteuils se faisaient face au milieu du living room désertique, comme s'ils avaient toujours été là, attendant avec impatience cette rencontre fatidique. Les deux condamnés à mort s'installèrent. Malgré le funeste destin qui l'attendait, le cowboy abordait un regard déterminé. Celui de Riley était comme toujours, indifférent et placide. Le sang-froid de son hôte ne manqua pas de lui tirer un maigre sourire de satisfaction... voilà pourquoi elle l'avait laissé vivre, parce qu’elle avait vu en lui un guerrier digne d'exercer sa vengeance.

Riley ne pipa mot, laissant le silence s'installer. Qu'aurait-elle pu dire de toute façon? C'était à lui de parler, à lui de vider son sac et de lui balancer ses vieux péchés au visage. Elle le fixait, tout simplement. Ses traits sporadiquement illuminés par l'orage lui donnaient l'impression d'être en compagnie d'un fantôme... la vérité n'était pas entièrement différente. Finalement, lorsqu'il lui adressa la parole, ses mots prirent étonnamment la forme d'une blague. De retour sur les lèvres de la blonde ce négligeable sourire qui cette fois, semblait un peu forcé sur les bords. Lentement, sûrement, il s'alluma une cigarette sans jamais lâcher sa captive du canon de son vieux Colt, puis contre toute attente, il lui en offrit une. Elle ne se fit pas prier.

William, il s'appelait William. Les mots qui suivirent la laissèrent dubitative, au point où elle marqua une courte pause dans son processus d'ignition de cigarette, le bâton goudronné coincé entre les lèvres et le briquet en suspend devant celle-ci, comme une statue de sel. Elle avait du mal à croire que des idées de clémences puissent traverser l'esprit de cet homme après le calvaire qu'elle lui avait fait subir. Dans ce cas, William devait être un saint, ou complètement fou... peut-être que le virus avait déjà commencé à lui ronger la cervelle. Ne sachant trop quoi dire, le regard de la jeune femme se déposa sur la jambe de son interlocuteur, marqué d'une vilaine morsure. Celui-ci confirma ses doutes, affirmant qu'il était bel et bien condamné. Avant de partir, il voulait qu'elle le convainque qu'elle n'était pas un danger pour le groupe. Au bout d'un moment, la voix doucement éraillée de l'Irlandaise se fit entendre.

" Tu sais, là-bas, à l'hôpital... " s'ensuivit un bref silence, pendant lequel la blonde sembla chercher un moyen de formuler ce qu'elle voulait dire sans paraître complètement insensible. " Tu sais comment c'est, là-dehors... En arrivant ici, je suis tombé sur ce groupe. C'étaient des brutes, mais j’étais prête à faire n'importe quoi pour ne pas me retrouver seule. Toi et ton groupe... vous étiez devenus des ennemis du fossoyeur et... j'ai suivi les ordres, aveuglément. Je suis sincèrement désolé pour tes amis. " C'était le genre de discours qu'avaient les nazis lors du procès de Nuremberg, mais que pouvait-elle dire d'autre, c'était tout bonnement la vérité. Son regard semblait soudainement fuir celui de Will. Elle décida qu'il valait mieux pour elle ne pas en rajouter au sujet de l'hôpital. Après une longue bouffée de cigarette, elle reprit la parole, ses yeux retournèrent dans ceux du Cowboy meurtrie, plus intenses que jamais. " Fort Hope est mon nouveau chez moi maintenant, et je compte bien tout faire en mon pouvoir pour que cet endroit reste debout... Logan, ces gens, ils ne sont pas comme les Punishers, ce sont de bonnes personnes. Rien ne va effacer les trucs que j'ai fait, mais je peux au moins essayer d'aider ces gens. C'est mon but... devenir quelqu'un de bien, même si je dois mijoter sous la pluie pendant toute une journée. " Sur ces derniers mots, elle afficha un sourire qui cette fois, était bien sincère. Tout ça serait-il suffisant? Les dés étaient lancés.
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MessageSujet: Re: La mort vous va si bien...   La mort vous va si bien... EmptyDim 5 Nov 2017 - 21:54
Alors que William se demandait si la blondasse allait décider de parler, la stupeur et surtout l’incompréhension avait traversé les reflets d’émeraudes de la jeune femme, un élan de douleur ravagea les traits impartiales du vétéran. Une nouvelle gorgée de lave en fusion venait d’être verser dans la jambe infectée du militaire et semblait courir chaque nerf de son corps. Serrant le poing pour passer outre la souffrance, le canon du vieux Colt tressautait légèrement dans la main de l’as de la gâchette. Avalant bruyamment sa salive, il porta à ses lèvres charnues et dessécher son bâton de cancer goudronné pour reprendre contenance. Il ne savait aucunement si l’assassin d’un groupe de civils au complet avait remarqué cette faiblesse passagère et William n’en avait cure. Le blondinet au visage taillé à la serpe et à la virilité masculine à son meilleur ne désirait que savoir si oui ou non la rachitique blonde était encore une menace pour les survivants. Malgré tous les malheurs, le désastre et la peine qui ravageaient le cœur de l’homme musculeux, la bonté et surtout la compréhension guidait les pas du cowboy dans cette vie. C’est ce qui avait plu à Maureen, l’humanité galopante et éprise de liberté du texan. Il croyait qu’en chaque homme il y avait du bon, une once de bien malgré la noirceur de leur âme. Que la rédemption était à la portée de chacun et des fois il fallait une main tendu pour relever un être au sol. Pour Riley, William fera ce dernier geste avant de mourir. Tendre la main ou écraser la gâchette de son arme avec l’index. Mais ce sera lui le juge de cette décision et peut-être le bourreau pour une dernière fois sur cette terre.

Redressant la tête, plongeant son regard océanique imperturbable et calme dans celui presque éteins de la mercenaire. Car c’était ce qu’elle était devenue dans ce monde sans merci selon le vétéran de tant de guerre. Elle parlait de l’hôpital et la détresse et le désespoir de l’ingénieur de combat ravagea ses traits. Les éclairs semblèrent sensibles à l’humeur du mourant, redoublant de fureur comme pour annoncer la fin prochaine de celle qui avait arraché son étoile à la chevelure de feu à son douce étreinte amoureuse. Le vent augmenta, laissant les branches des arbres remplacer pour une fois les ergots des goules et gratter les parois du refuge où les deux survivants se faisait face.  Une nouvelle bouffée de cigarette chacun, deux  nuages bleuté qui semblait vouloir se rejoindre entre celui qui ne sera plus et la soldate. Tout doucement l’index du cowboy commencèrent à presser la détente pour délivrer la terre d’une tueuse, de venger le groupe d’esprits qui accompagnait les songes du militaire et qui réclamait vengeance à haut cris. Tous, mais la seule voix que William écouta à cet instant fut celle, mélodieuse et aimante, de Maureen. Elle priait son amour, l’homme qu’elle avait aimé à l’instant où leurs regards s’étaient croisés, de laisser la chance à l’Irlandaise de s’expliquer et de rabattre toute ses cartes avant de poser un geste qu’il allait regretter. Bien lui en prit car ce qu’elle dit fut avec une sincérité et une franchise désarmante.  Hochant alors douceur la tête, essayant de réprimer les tremblements que la fièvre lui causait et la pâleur que la mort futur le recouvrait comme un linceul d’une pureté aveuglante, le cowboy fit un petit sourire en coin. Son ton était de plus en plus lent, trainant, mais démontrait une conviction et un aplomb qui en disait long sur le caractère d’airain du vétéran.

William- Tu vas te faire poursuivre pour ce que tu as fait tout le reste de ta vie…  Des cauchemars et surement d’autres survivants à qui tu as fait du tort… Mais si ça peut te consoler et te mettre un peu de baume au cœur, je te crois. Tu devais suivre les ordres de cette pourriture si tu voulais voir le soleil se lever… Tu avais les mains lié… Mais je t’ai observé depuis ton arriver… Tu veux aider les gens et c’est pour cela que tu respires encore…

Donnant un coup de pied à son paquetage au sol, le texan fit un essaie de clin d’œil plus ou moins complice.

William- Je vais avoir le verre du condamné en fin du compte… Il y a un pot à fleur tout près de toi… Dans mon sac il y à la bouteille de whisky et une gourde d’eau… Rince le bocal pour enlever la saleté et tu peux me faire un verre et bien sûr garde la bouteille… Aussi parle-moi de toi car tu ne viens pas des États-Unis? Prouve-moi que tu seras un plus pour ici et si j’aime ce que j’entends je vais t’aider en retour…

Sur ces paroles énigmatiques le vieux briscard reprit sa respiration comme si parler lui coutait de plus en plus. Par un miracle la tempête semblait avoir diminué d’ardeur. Un peu comme si Maureen, au paradis, préparait l’arrivé de son cowboy et de s’unir pour l’éternité…
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MessageSujet: Re: La mort vous va si bien...   La mort vous va si bien... EmptyVen 10 Nov 2017 - 2:09
Suite à son petit discours, elle avait longuement avisé l'arme crispée entre les doigts chevrotants de l'ex-militaire, s'attendant d'une seconde à l'autre à voir un grand flash qui lui exploserait le coeur. Elle acceptait son sort avec une résignation déconcertante, comme elle l'avait fait juste avant que ce sniper n'en finisse avec elle à l'usine de GM. Le lourd silence qui tombait maintenant sur cette pièce comme une tonne de brique fut soudainement brisé par un grondement de tonnerre à l'extérieur, qui pendant une fraction de seconde, inonda le séjour d'un éclat immaculé.

Les prunelles mornes de la jeune femme osèrent se détacher de l'arme de son bourreau pour rejoindre les siennes. Malgré toute l'assurance et la témérité qui habitait le regard de l'homme, elle pouvait voir l'ombre de la faucheuse dans ses yeux injectés de sang, l'infection sordide qui bouillait dans ses veines et le rendait fiévreux, la douleur acerbe d'une blessure maudite qui ferait bientôt de lui un rôdeur sans âme... le tout composant une vision bien trop familière aux goûts de Riley. Malgré le fléau qui le rongeait de l'intérieur, la voix du condamné lorsqu'il prit la parole était certes émoussée, mais toujours aussi confiante.

Les cauchemars dont il parlait, ceux qui était supposée venir la hanter chaque nuit, ne s'étaient jamais vraiment montrés la figure, du moins pas qu'elle se souvienne. Elle attendait toujours ce moment où, comme dans les films, elle se réveillerait en sueur, torturé par son passé, ne serait-ce que pour sentir qu'elle était toujours humaine.  Jusqu'à maintenant, ses nuits n'étaient que des trous noirs sans fin. Les cauchemars et les remords, bien souvent, arrivaient longtemps après les traumatismes, lorsque le calme revenait enfin. Or, ce monde n'était qu'une éternelle succession de traumatismes.

Malgré tout, William semblait comprendre son point de vue. Il l'avait vu, observé, depuis son arrivée à Fort Hope et devait bien admettre qu'elle s’efforçait d'aider les autres. Ce sentiment avait dû le torturer au début, de savoir que le monstre que l'on se conditionne à détester de tout notre cœur n'est peut-être pas un monstre qui mérite la mort. À de nombreuses reprises il avait dû surmonter sa haine pour ne pas l'abattre froidement, et voilà pourquoi elle respirait toujours, comme il disait si bien.

Alors qu'elle se demandait toujours si elle devait bredouiller un merci pour la miséricorde de cet homme, ce dernier envoya un léger coup de pied sur le sac à ses pieds, demandant qu'elle lui serve un dernier verre avec ce qu'ils avaient sous la main, en l’occurrence, un pot à fleurs. Riley afficha une moue dubitative... Dans son livre, un homme condamné méritait mieux qu'un vulgaire vase en guise de récipient pour son whisky ultime. Malheureusement, il n'y avait pas vingt mille options. Elle s’exécuta, quittant son fauteuil pour s'agenouiller au-dessus des affaires de l'ex-soldat, fouillant ces dernières à la recherche de sa gourde et de cette fameuse bouteille d'alcool.

Aussi voulait-il en savoir plus à propos de la jeune femme. Visiblement, il n'était pas totalement convaincu de ses bonnes intentions. Même si le canon du revolver n'était plus qu'à quelques centimètres de son visage, elle mit quelques secondes à répondre alors qu'elle s'affairait à fouiller dans l'attirail du cowboy.

" Au cas où mon accent t'aurait pas aiguillé, je suis irlandaise. " Elle tomba sur une bible, des sucreries et des crayons, avant de trouver ce qu'elle cherchait. " Ah, voilà. "

En se relevant pour aller récupérer le pot, elle se prépara mentalement à se faire fusiller... Peut-être qu'en lui tournant le do, William trouverait soudainement la force de lui coller une balle entre les deux omoplates.

" J'étais avec l'armée là-bas. Lorsque les corps ont commencé à s'empiler, nos ordres étaient d'enrayer l'infection. Ce qu'on a fait était loin d'être de l'aide humanitaire si tu vois ce que je veux dire. " Elle parlait tout en rinçant le petit bocal, sa cigarette mourante encore coincée entre les lèvres " Les choses ont empiré lorsque l'état-major à cesser d'émettre... enfin bref, j'ai quitté mon unité pour rejoindre un petit groupe de civils. Certains disaient que l’épidémie était sous contrôle au Canada, et c'est comme ça qu'on s'est retrouvé en haute mer. On a fini par rejoindre le continent mais c'était pareil là-bas. " Une fois le pot bien propre, elle y versa une grande lampée de Whisky avant d'apporter le tout à Will, dont l'état semblait se détériorer à vue d’oeil. Une bonne dose de carburant n'allait certainement pas lui faire de mal. De retour dans son fauteuil, elle poursuivit " Mes amis étaient tous morts, y compris ma copine, et l'hiver arrivait à grands pas donc j'ai décidé de partir vers le sud. J'ai fini par atterrir à Detroit, où j'ai rencontré les Punishers. Soit je les rejoignais, soit je crevais... enfin, disons simplement que le fossoyeur avait une façon bien à lui de rallier les gens à sa cause. " Pourquoi s'ouvrait-elle ainsi, comme elle ne l'avait jamais vraiment fait au par avant? Était-ce parce que cet homme allait mourir de toute façon, ou parce que elle même risquait de subir le même sort?

" Toi, tu es du Texas c'est ça? Comment t'as fait pour atterrir ici? "
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MessageSujet: Re: La mort vous va si bien...   La mort vous va si bien... EmptyVen 10 Nov 2017 - 15:18
Le canon du Colt ancestrale, cette arme qui avait défendu la lignée des Ward depuis des générations, alignait sommairement la silhouette de la cible de William. Le cowboy commençait à ressentir les afflictions du virus qui rongeait sans merci son organisme. Un mince sourire de remerciement, une goutte de sincérité dans l’océan de terreur et d’amertume de cette existence de survivance, se déposa sur les lippes charnues du cowboy. Il avait eu peur l’espace d’un instant que Riley allait l’envoyer paître dans les fleurs avec sa demande de boire un dernier verre. La rachitique jeune femme, mais à la psychologie attirante somme toute, prépara le dernier verre pour le futur condamné et lui tendit tout en parlant d’elle. Le sergent au front dégoulinant de sueur appris la mort des gens près d’elle, de sa fuite vers l’avant, de son obligation d’être avec ce psychopathe qui dirigeait les Punishers. Déposant enfin son arme de poing sur le bras du vieux fauteuil poussiéreux, le vétéran de si nombreuses guerres et conflits venait de baisser le fanion. La cigarette au trois quart consumé tomba au sol alors qu’il essaya de parler. Toussant avec force, expulsant des caillots sanglants de ses poumons pour lui permettre de souffler un peu encore, William prit avec gratitude le contenant improvisé remplit de Jack Daniel. Le poids du vase remplit de liquide ambré faillit le faire défaillir et il s’empressa de porter le remontant à sa bouche. Le vieux briscard but une longue rasade, laissant remonter et descendre sa pomme d’Adam au rythme que la liqueur agissait comme un anesthésie plus que temporaire. Déposant le récipient sur son genou, le visage du texan semblait prendre un aspect macabre par le jeu d’ombre et de lumière causé par les éclairs qui se déchainaient à l’extérieur. Passant sa main calleuse pour chasser la pellicule de sueur qui courait librement sur ses traits couper à la serpe de son visage viril, l’ingénieur de combat eut un sourire remplis de regret. Le regard océanique de l’homme musculeux se fit à demi vitreux demi mélancolique. Sa voix rauque, trainante et maintenant blanche entrecouper de respiration sifflante s’éleva avec douceur.

William- Je suis désolé pour ta copine et les tiens… On est les derniers survivants de nos groupes à ce que je vois… Je sens qu’on aurait pu faire de bonnes choses ensemble… Oui je viens directement du Texas… Mon stetson et mon six-coups m’ont encore trahi?

Laissant échapper un petit rire qui se transforma en une toux virulente dont l’ancien militaire eut de la difficulté à maitriser pour reprendre la parole de sa voix pâteuse. Il n’était plus un danger pour la blonde qui pouvait aisément prendre ses armes et tuer la loque humaine qui était sur le point de se transformer en une parodie d’humanité avide de chair humaine. D’un geste de la main il invita à boire du whiskey à la jeune femme au regard éteint.

William- Je sais il n’y a que des taureaux et des pédés au Texas et comme je ne suis pas trop taureau sur les bords… Désolé on me l’a tellement fait que c’est rendu une blague que j'affectionne...

Il fit un clin d’œil complice et un petit sourire sans joie. Avec difficulté il continua le pourquoi du comment de sa présence à Détroit loin des déserts arides de son coin de pays natale.

William- Je suis… J’étais sergent dans le génie de combat… Après le World Trade Center j’ai été déployé au Moyen-Orient pour trouver les responsables… Je fus toucher par un mortier et j’ai failli perdre ma jambe… Je suis demeuré au sein de l’armée comme instructeur en fortification et en tir… Donc quand les rôdeurs sont arrivés l’état-major a dû racler les tiroirs et me voici loin de chez moi…

Levant avec difficulté son vase remplit de gnôle, le vétéran fit un toast, un hommage aux disparus et à son âme qui quitterait bientôt ce monde de misère pour rejoindre celle qu’il aime pour l’éternité.

William- Tandis que d'autres parlaient et cédaient à la peur, laissant tout derrière nous, nous quittons nos demeures… Pour venir combattre au prix de notre vie et rappeler au monde, en agissant ainsi… Qu'honneur et courage sont bien plus que des mots…Ce sont des modes de vie qu'on n'honore jamais trop… Prenez bien le temps de réfléchir à fond à tout ce pour quoi nous nous sommes sacrifiés... Sachez que cette terre où tous nous combattons… C'est de notre sang que nous l'avons payée… Aux jours sombres, quand tout semble trop lourd pour vous… Songez à notre don et souvenez-vous de nous…

Après que les contenants se soient entrechoquer et la rasade but, le vieux soldat prit son Colt par le canon. Crosse vers l’avant, levant la lourde arme avec difficulté et en tremblant, le militaire en sueur fit un sourire sans joie et surtout résigner. Son regard océanique commençait à perdre de sa douceur et de son humanité. Le verre désormais vide se fracassa au sol.

William- J’aimerais que tu me fais la miséricorde du fantassin… Je ne veux pas me transformer et attaquer les gens du groupe… Je sais maintenant que tu as un bon fond et tu vas aider les gens ici… Pour t’aider je te lègue mon Colt et mon K-Bar… Ils sont solides et m’ont bien servis tout ce temps… Aussi la M4 avec le silencieux… C’est moi bruyant que ta MP5 tu ne trouves pas? J’en n’aurais plus besoin où je pars…

Une dernière trace d’humour alors que le sérieux et la fatalité recouvraient comme un linceul le soldat agonisant. Avec difficulté il enlever d’une main tremblante son stetson pour le déposer au loin, pour éviter que le sang maudit qui circulait dans ses veines le souille. Deux portraits se retrouvèrent dans les paumes du vieux vétéran. Une de sa famille au Texas, tout le clan Ward au BBQ annuel. On pouvait même voir des mustangs galopants en arrière-plan. L’autre était l’image souriante de la plus belle femme qui avait croisé la route de William. Son étoile et sa destinée Maureen. Caressant délicatement la photo plastifiée de son pouce, une lueur d’amour pur dans son regard vacillant, le cowboy dit dans un murmure.

William- Nous serons bientôt réunis ma valkyrie à la chevelure flamboyante… Plus rien ne va nous séparer à l’avenir…

Un dernier mot fut prononcé envers celle qui allait finir ce qu’elle avait commencé en janvier.

William- Merci…

Et alors les paupières de l’homme au cœur bon se fermèrent pour la dernière fois sur ce chapitre sanglant d’une existence bien rempli. Il put voir le sourire magnifique et plus lumineux que mille soleils de sa bien-aimée qui l’attendait avec tous les membres de sa famille dans l’au-delà. Les bras tendu vers le cowboy de son cœur. Leur baiser de retrouvaille dura un instant ou mille ans, mais ce fut ce qui accompagner l’âme du vétéran vers l’inconnu…
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MessageSujet: Re: La mort vous va si bien...   La mort vous va si bien... EmptyMar 14 Nov 2017 - 21:14
Le virus, le parasite, ou peu importe ce qu'était cette calamité, progressait à pas de géant dans l'organisme de William. Le bougre parcourait ses derniers milles et ça se voyait clairement. Il en échappa même sa cigarette. Merde, personne ne méritait de partir comme ça, qu'il s'agisse d'un ami ou d'un ennemi. D’ailleurs, étaient-ils encore des ennemis? Pour sa part, Riley ne ressentait aucune haine pour cette personne, en fait elle n'en avait jamais vraiment ressenti en premier lieu. Lorsqu'il déposa enfin son revolver, la jeune femme comprit que son heure n'était pas encore venue. De sa voix devenue lymphatique, il lui dit qu'il était désolé pour ses amis... ce gars était réellement la bonté incarnée. Elle avait décimé son groupe de la façon la plus abjecte et lui était désolé pour elle. Comment faisait-il? Comment pouvait-il ainsi écraser sa rancœur et pardonner le pire des crimes? Tout ça laissait Riley profondément ébahi. Peut-être pourrait-elle sortir grandi de cette étrange rencontre.

Après lui avoir confirmé qu'il était texan, la toux de Will s'intensifia au point ou Riley se demandait s'il n'allait pas se cracher les poumons. L'homme était incroyablement faible, sans défense. Si elle avait voulu, elle aurait facilement put prendre son arme et abréger les souffrances du mourant, mais elle n'en fit rien. Au lieu de ça, il l'invita à boire avec lui, ce qu'elle fit sans hésiter, récupérant la bouteille de Jack et portant cette dernière à ses lèvres pour une brève mais opulente gorgée. La blague du texan ne manqua pas de dessiner un sourire sur les lèvres de la jeune femme et d'alléger quelque peu l'ambiance.

Will lui fit alors un bref résumé de comment il s'était retrouvé ici. Un militaire... sa première intuition était donc la bonne. On l'avait envoyé ici pendant l'infection. C'était à se demander si ce type avait eu la chance de revoir sa famille depuis, ou du moins savoir ce qui leur était arrivé. Après ces quelques paroles, l'ex-soldat leva son verre. Riley, calée dans son fauteuil, leva sa bouteille. Pour la jeune femme, ce genre de résignation morbide avait quelque chose de fascinant... la plupart des gens mouraient dans la peur, mais certains, comme Will, acceptait pleinement leur sort et riait au nez de la faucheuse. C'était beau à voir.

Le regard déjà captivé de la blonde s'intensifia lorsque son hôte se mit à réciter un poème, un poème au nom de ceux qui avaient combattu par le passé. Elle resta ainsi, accroché aux lèvres de vieux soldat, alors qu'il articulait ces quelques lignes. Riley n'était pas une femme très expressive, mais ce genre de truc trouvait toujours le moyen de venir chercher quelque chose en elle. Pendant quelques secondes, elle eut l'impression de ressentir quelque chose, ce qui en soi était un exploit. La bouteille finit par heurter le verre, puis elle s'envoya une nouvelle rasade, plus gourmande cette fois.

L'alcool lui brûlait encore le gosier lorsqu'elle vit le militaire lui tendre son arme et lui demander qu'elle abrège son calvaire. Un long silence s'ensuivit. À quelque part, Riley avait espéré qu'il le fasse lui-même, qu'elle n'aurait pas à enfoncer ce dernier clou et finir cette chose qu'elle avait commencée, cette chose atroce qu'elle préférait oublier.

" Will, je... "

Nouveau silence. Pendant quelques instants, le regard de la blonde se perdit dans celui de son nouvel ami... un ami oui, c'est ce que ce fantôme était devenu en l'espace de quelques minutes, un ami en chair et en os. Elle n'avait plus vraiment le choix. Si cet homme si bon avait pu lui pardonner, elle lui devait bien ça. Lentement, elle quitta sa chaise, fit un premier pas avant de s'arrêter. Le regard de la jeune femme n'avait pas encore quitté le sien, elle semblait chercher une once d'hésitation, mais Will était totalement déterminer à en finir ainsi. Elle s’avança, referma lentement ses doigts sur la poignée du vieux revolver et empoigna l'arme, inspectant l'antiquité pendant quelques secondes. Un long soupir s'ensuivit, alors que le canon de l'arme s'élevait, lourdement, jusqu'à enligner la tête du vétéran. Avec son pouce, elle abaissa le chien du six-coups.

" Désolé... je suis sincèrement désolé, pour tout. "

La détonation passa inaperçue à travers l'orage... un coup de tonnerre de plus dans cette immensité chaotique. Riley resta plantée là, immobile. Est-ce que tout ça venait réellement de se passer? Après deux bonnes minutes de réflexion, elle retourna s’asseoir dans son fauteuil. Elle attendrait la fin de la tempête ici, avec la dépouille de Will. Demain, elle avait une tombe à creuser mais d'ici là, elle devait terminer cette bouteille de whisky, en l'honneur d'un guerrier tombé au combat.
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