L’été est enfin arrivé ! Je crois que cela fait bien longtemps que je n’ai pas passer une journée à me détendre de la sorte. Grosse matinée après une nuit de surveillance et en puis après-midi tranquille sur la plage du campement en compagnie d’Enoch et sa coloc. J’adore l’été ! C’est marrant car, lorsque je suis arrivé à Fort Hope, je ne me voyais pas vraiment resté très longtemps mais à présent… J’ai dû mal à me voir partir d’ici. Je me suis rapprochée de pas mal de personne ici et je pense que j’ai réussis à faire changer l’image que les gens ont eu de moi via Adrian. Paix à son âme d’ailleurs. Enfin, il ne me manque pas du tout. Bref, je finis par quitter la plage alors que le soleil disparait pour laisser la nuit prendre la place. Il est déjà tard mais, je n’ai pas spécialement envie de revenir dans ma grande maison, un peu trop vide à mon goût.

Finalement, je finis par rejoindre la maison de Lana. En espérant que celle-ci ne soit pas déjà partie se coucher et que je ne vais pas réveiller la petite Katie. Je frappe doucement à la porte, j’attends un peu devant la porte. Au bout d’un petit moment sans avoir de réponse, je me décide à repartir chez moi mais, la jolie maman vient m’ouvrir la porte. Je lui adresse un léger sourire : « Bonsoir, j’espère que je ne te dérange pas. Je n’étais pas sûre que tu sois encore debout enfaite. » Lana… Jamais, j’aurais cru pouvoir m’attacher autant à une femme. Surtout que le rapprochement qu’il y a eu entre nous deux n’as rien à voir avec ce que j’avais en tête. Et je me laisse en plus en plus surprendre à penser à elle autrement qu’à une amie. Chose qui me fait vraiment bizarre. « Je ne te dérange pas ? »

Passant un coup d’œil par la fenêtre, je remarque avec étonnement que la nuit est déjà bien tombée. Déménager mes affaires dans la chambre qu'a libérée Eleanor m'a vraisemblablement pris plus de temps que je ne l'avais imaginé. Je lâche un soupir satisfait une fois mon lit fait et mes quelques vêtements pliés, convenablement rangés dans l'armoire.

Avant que la métisse n'arrive à Fort Hope est ne soit assignée à cette maison, cette piaule était la mienne. Mais, la maison n'ayant que quatre chambres et le nombre de résidents s'élevant à cinq... Je la lui avais cédée pour m'en aller partager mes nuits dans celle de ma fille. Je devrais être contente de retrouver mon petit confort, ma pièce attitrée, individuelle, rien qu'à moi, mais... Au fil des mois, cette chambre était devenue à mes yeux celle de ma camarade et non plus la mienne. J'ai donc un drôle de ressentiment, maintenant que mon amie a quitté nos rangs. D'ailleurs, je me demande bien ce qu'elle devient. Si elle va bien. Si elle compte revenir un jour au camp. Je prie le ciel pour qu'il ne lui arrive rien de fâcheux. Katie m'en voudrait à vie, et en voudrait à tout le monde ici, si Eleanor venait à mourir dehors alors qu'elle était en sécurité au sein du groupe. Mais bon... Comment expliquer à une enfant entêtée et attachée à la personne qui s'en va que la décision de partir est une question de besoin ? De vie ou de mort ? Hm... Je présume qu'elle finira par ci faire. Elle est jeune, mais, pas idiote.

Je me dis que je pourrais me coucher maintenant, car, je n'ai rien de bien intéressant à faire pour m'occuper. Mais, la fatigue n'a pas l'air de vouloir me faucher immédiatement. Contrairement à mon petit trésor qui roupille depuis déjà deux bonnes heures et Robert qui s'est autorisé du repos après une journée éprouvante. Le seul encore debout est Caleb, mais, évidemment, il n'est pas à la maison à l'heure qu'il est. Sûrement parce qu'il est temps qu'il prenne le relais des sentinelles.

Je me décide donc à descendre, m’asseoir sur le sofa du salon et m'éclairer à la bougie histoire que l'on ne vienne pas me tirer par les oreilles parce que "il ne faut pas abuser de l’électricité, merde !" signé, la direction. Enfin ! J'exagère ! Mais, je me plais à imaginer Logan et ses grands airs de big boss agacé. Même si, en direct, c'est tout de suite moins amusant de le voir sorti de ses gongs.

Soudainement, je crois entendre frapper à la porte. J'ai un doute, car, ce n'est pas très fort. Je viens tout de même ouvrir la porte, au cas où. Mieux vaut ouvrir pour rien que laisser en plan quelqu'un.
Arquant un sourcil avec étonnement, je finis cela dit bien vite par sourire.
- Lyana ? Qu'est-ce que tu fais ? Une promenade de minuit ? Certes, il n'est probablement pas encore minuit, j'extrapole, mais, c'est pour l'humour. Ouvrant davantage la porte, j'invite, d'un signe de la tête, l'hispanique à entrer. Ne reste pas dehors comme une malheureuse ! Et non, tu ne déranges pas du tout. Au contraire, tu me sauves de la solitude. Caleb bosse et les autres dorment, donc bon... Refermant la porte derrière elle, je lui indique le salon du menton. Fais comme chez toi. Je te sers quelque chose ?

Peut-être que Lana est déjà en train de dormir ou autre. Je crois que finalement, je vais finir ma soirée à lire un livre ou même faire un peu de bricolage dans ma maison. Mais, lorsque je viens à tourner le dos à la porte, celle-ci vient à s’ouvrir. Je me tourne en direction de Lana qui est étonnée par ma présence aussi tardive. En même temps, je peux la comprendre. Je lui adresse un léger sourire : « Dirons-nous que je profite de la fraîcheur de la nuit. » Je n’irais pas me plaindre de la chaleur de ses derniers jours mais, je dois bien avouée que cela fait tout de même du bien. Lana vient me rassurer sur le fait que je ne la dérange pas. En même temps, je n’avais pas envie de réveiller qui que ce soit puis, il aurait été possible que Lana soit occupé. « Puis j’avais envie de te rendre une petite visite. » Dis-je avec un franc sourire avant qu’elle m’invite à rentrer dans sa maison. « Merci. » Je me dirige vers le salon tranquillement avant de lui répondre : « Si tu as un truc à boire, ce serait parfait. »

Bien entendue, je ne précise pas vraiment quoi exactement. Je ne suis pas difficile et de nos jours, nous avons tous tendances à faire de notre mieux avec ce que nous avons. J’attends qu’elle me rejoigne avant de lui demander : « Tu as fait quoi de beau aujourd’hui ? » D’ailleurs, cela me fait penser qu’il me semble ne pas l’avoir aperçu depuis le début de l’été à la petite plage que propose le campement. Je crois qu’au début j’aurais surement trouvé cela étrange les gens qui tente de vivre normalement malgré le danger extérieur. « Pour ma part, je crois que cela fait bien longtemps que je n’ai pas pris un peu de temps pour me relaxer comme je l’ai fait aujourd’hui. Enoch m’as un peu forcé la main pour que je l’accompagne avec Callie à la plage. Et enfaite, j’en reviens seulement. » Je finis par la regarder à nouveau avec un doux sourire, je viens me coller contre le dossier du canapé avant de lui dire doucement : « Comment tu vas avec Katie ? »

- Je comprends. Un peu de vent frais n'est pas de refus, avec les vagues de chaleur qui commencent à pointer le bout de leur nez.
Ah, l'été... Les saisons passent plus vite que je ne le croyais. Et si Katie est ravie du beau temps pour pouvoir profiter de la plage du campement, moi, c'est une autre histoire. Il faut dire que les fortes températures et moi, ça a toujours fait deux. Je vais probablement passer les trois-quarts de mon temps à me faire du vent avec des feuilles pliées en éventails. Sans parler de mes allergies au pollen. M'enfin ! Je serais bien obligée de supporter les canicules lors de mes expéditions. Chienne de vie. Ou plutôt, de survie.

Souriant à la métisse, j'exagère mon geste en posant une main contre mon cœur.
- Hanw... Je suis touchée... Quelle preux chevalière tu es ! Je glousse, puis, la laisse s'installer tout en partant chercher deux tasses et la théière. T'as de la chance, tu arrives pile quand je me chauffais un thé. Tout en servant prudemment les tasses pour ne pas me brûler, sait-on jamais avec ma maladresse couplée à la fatigue, je hausse les épaules en riant. Bwarf, pas grand chose. Principalement des tâches ménagères entre deux ou trois heures de surveillance et deux ou trois heures à me faire massacrer par Katie qui est une véritable conquérante au jeu des dames.

Portant mon verre à ma bouche, je l'écoute attentivement tout en buvant. Un sourire m'échappe. C'est bon de savoir que nos amis savent encore prendre du bon temps, malgré les circonstances. Peut-être que je devrais tenter de me détendre de la sorte, par moment. Caleb a sûrement raison lorsqu'il dit que je suis trop rigide. Ca finit par en devenir stressant pour tout le monde, Katie la première.
- J'espère que cette journée t'a fait du bien.

Haussant les épaules, je souris.
- Bah... Ça passe. Tout marche comme sur des roulettes depuis quelques mois, donc rien de bien important à signaler. Et toi ?

Certes, ce n’est pas non plus comme si je ne suis pas habituée à la chaleur, j’ai tout de même vécu pendant la majorité de ma vie dans le Nouveau-Mexique. Le vent frais fait tout de même beaucoup de bien. Je ris doucement à ce que Lana me dit en roulant des yeux. « Il faut bien qu’une personne se dévoue ! » Après ce n’est pas comme si Lana était seule dans cette maison mais, bon. Façon de parler dirons-nous. « Parfait dans ce cas ! » Je la laisse servir le thé en l’écoutant. Katie est une petite fille très maline, j’adore cette petite. « En même temps, elle a de qui tenir cette petite. » Ayant connu la femme de Lana et connaissant Lana aussi… Cela ne m’étonne absolument pas que la petite soit maline. Elle a vraiment deux mamans formidables et qui n’ont absolument rien à voir avec celle que j’ai eus. D’ailleurs, je crois que je ne me suis pas posé une seule fois la question, de ce qu’elle peut bien devenir. « Cela faisait bien longtemps que je n’avais pas réussis à me détendre de la sorte. » Dis-je avec un doux sourire.

Je suis assez fier de moi, lorsque je vois les différentes amitiés que je me suis créé dans cet endroit. Franchement, au début je n’aurais certainement pas pensé avoir ce désire de rester ici et de m’attacher à nouveau à des personnes. Je porte la poisse aux hommes ! Donc Lana n’a pas vraiment de soucis à ce faire. Du moins, je l’espère.

« Pour être honnête, il y a encore quelques semaines, j’avais encore l’envie de prendre mes affaires et me tirai d’ici. » Dis-je avant de marquer une petite pause. Puis je finis par poser mon regard sur elle : « Mais, je crois que je me suis un peu trop accrochée à certaines personnes ici pour envisager à prendre mes affaires pour partir. Donc au final, il y a du nouveau mais, en positif cette fois. »