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Depuis l'été 2014, l'Apocalypse règne sur le territoire américain. Dans la région de Détroit, les survivants s'organisent seuls depuis des mois pour sauver leurs vies et résister aux rôdeurs. Quand, après trois ans sans nouvelles du gouvernement, l'armée revient à Détroit, un nouvel espoir semble possible pour les survivants. Mais à quel prix ?
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 The roaming vigilante
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MessageSujet: The roaming vigilante   The roaming vigilante EmptyDim 22 Oct 2017 - 21:56



The roaming vigilante






4 juin




Le quartier du musée d'art contemporain était désert. Chose étrange, malgré les nombreuses rues et avenues qui le quadrillaient, il n'était peuplé que de quelques rares morts, faciles à éviter. Un silence pesant s'étendait sur les environs, parfois coupé par le son d'un objet poussé par le vent.
John sortait du Hop Cat de Woodward Avenue. Il n'y avait rien trouvé. Entièrement pillé voilà longtemps, le restaurant ne contenait plus que du mobilier renversé et des débris. Toute la nourriture avait disparu, comme une partie du matériel de cuisine et la totalité des couteaux. Il avait fouillé également les poubelles dans le passage attenant, mais rien de concluant.

Après avoir longé l'avenue, dépassé le musée, il avait hésité à entrer dans le Starter's, mais en voyant la vitre de la porte fracassée, il laissa tomber. Il avait tourné sur Forest Avenue. Un parking vide s'étalait sur la droite, et quelques containers à ordure semblaient ne pas avoir été visités. Il s'y dirigea pour le faire, en espérant avoir plus de chance cette fois que les précédentes.
Après quelques minutes à remuer des déchets, il finit par empocher la seule chose utile et reprit son chemin.

Forest Avenue longeait une zone faites de chemins piétonniers qui sinuaient entre des bâtiments. John s'apprêtait à y entrer quand des voix qui s'élevaient le forcèrent à se plaquer derrière l'une de ces grosses armoires électriques en acier. Machinalement, il avait tiré son Peacemaker du holster. Risquant un œil, il essayait de voir ce qui se passait.

Deux hommes faisaient face à un troisième. Celui-ci maintenait quelqu'un, mais John ne pouvait rien voir distinctement. Les deux gars de face avaient l'air menaçant. L'un d'eux portait à la main un pistolet, qu'il laissait pendre négligemment le long de sa cuisse. L'autre tenait un couteau impressionnant, et le brandissait avec vigueur. Il s'adressait à la personne maintenue par le troisième. Ces gars s'en prenaient à quelqu'un, et ça n'avait rien d'une discussion amicale.

« Tiens-la bien, Mick. Tiens-là bien...
Ça risque rien, elle a une force de mouche !
T'as raison… c'est une maigrichonne. C'est pas mon genre, les maigrichonnes, mais quand on a rien à se mettre sous la dent… Hein ma petite ? Tu vas être sage, et ça sera vite fini.
Parle pour toi ! Je compte bien profiter un moment ! »

La quatrième voix était bien celle d'une femme, et si elle semblait vouloir se défendre, la situation n'en était pas moins délicate pour elle.
John raffermit sa prise sur la crosse du Colt. Il voulait voir ce que ça allait donner. Mais il comptait bien intervenir si c'était nécessaire. Et ça risquait de le devenir.







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MessageSujet: Re: The roaming vigilante   The roaming vigilante EmptyLun 23 Oct 2017 - 1:28
Malou revenait du lac Saint-Clair où elle avait profité de cette journée ensoleillée pour faire un brin de toilette, ses exercices quotidiens de krav maga mais surtout pour nettoyer à fond sa camionnette qui en avait bien besoin.
Elle n'avait été que peu dérangée par les mangeurs d'hommes aussi ne lui avait-il suffit que de quelques heures pour venir à bout de ce travail.
L'ambulance enfin rutilante, elle s'était installée à l'intérieur du véhicule afin de s'obliger à avaler quelques bouchées de haricots, s'était étirée et avait décidé de s'allonger sur le brancard qui lui servait de lit.
Ces moments étaient devenus si rares depuis l'apocalypse qu'elle avait savouré intérieurement ce moment de répit en s'octroyant grassement une demi heure de sieste réparatrice.

Le soleil était haut dans le ciel à présent, le début d'après-midi devait être bien entamé. Après un dernier regard sur les eaux scintillantes, elle démarra le moteur et fila en direction de Detroit.
Personne ne l'y attendait et c'était tant mieux, moins elle cotoyait de monde et mieux elle se portait; par une journée qui avait si bien commencée, elle n'était pas d'humeur à devoir ne serait-ce que dire bonjour à quelqu'un et c'est dans cet état d'esprit qu'elle prit Cadieux Road puis E Edsel Ford Fwy mais au moment de tourner sur E. Ferry Street elle s'apercut que la rue était bouchée par une voiture abandonnée, ce qui n'était pas rare.
Un peu déboussolée, elle prit une autre route au hasard, finit par débarquer sur Woodward avenue avant de reconnaître la fameuse W. Forest Avenue; elle était presque arrivée !

Elle n'était pas venue jusqu'ici afin de chercher à manger. Pour y être déjà allée, elle savait que dans ces quartiers résidentiels et universitaires le moindre fast food avait été pillé depuis belle lurette et les portes des maisons les plus avenantes, défoncées.
Quand aux logements d'étudiants, personne ou presque n'avait pris la peine de visiter ces lieux où la moindre boite de conserve avait été emportée par leur propriétaire fauchés comme les blés.

Hormis quelques véhicules abandonnés de ci delà, le parking était presque désert et décida de se garer juste devant la galerie Detroit Artists Market; moins elle aurait de pas à faire mieux cela vaudrait car malgré le calme relatif, elle avait appris qu'aucun endroit ne serait plus jamais en sécurité et se méfiait de tout.
Elle coupa les gaz et attendit, immobile quelques instants, les mains encore sur le volant en épiant le moindre recoin. Rien ne bougeait; le silence semblait s'être installé là pour y régner en roi. Elle jeta un coup d'oeil à sa droite sur la station service Shell en état de décrépitude avancée, porta son regard plus loin en face d'elle en direction du Stater's dont les bennes à ordures gisaient au sol ne recevant plus que quelques rats amateurs de papiers gras pour seules visites, conclut qu'elle était bel et bien seule et bougea enfin pour attraper son sac à dos.

La portière claqua, elle la referma soigneusement à clé et vérifia si le bruit n'avait pas eu de conséquences néfastes. Constatant que rien ne venait ni de l'horizon ni sous son nez, elle s'approcha d'un pas alerte de la porte d'entrée.

Elle allait poser la main sur ce qui restait de vitre afin de la tirer. Elle aurait dû poser la main sur cette vitre, c'était son intention mais elle n'eut pas le loisir de terminer son geste.
Débarquant de nul part trois gus qui n'avaient pas l'air de vouloir faire ami-ami se jetèrent sur elle... A moins qu'il n'y en eut qu'un tandis que les autres se tenaient devant elle menaçants ? Elle ne savait plus, tout s'était passé si vite qu'elle avait à peine eu le temps d'étouffer un cri et tandis qu'elle lisait dans leurs yeux ce qu'ils désiraient faire d'elle, elle vit arriver sous son menton, en un éclair d'acier aveuglant un couteau au moins aussi immense que celui...
La dernière fois qu'une telle chose était s'était produite elle était tombée dans les pommes et contrairement à toute attente cela leur avait sauvé la vie à elle et à Riley mais c'était une autre histoire avec d'autres mecs qui ne voulaient pas la même chose. Ici, elle sentait qu'elle n'aurait pas intérêt à défaillir, qui lui faudrait au contraire être bien forte et surmonter sa phobie coûte que coûte pour sauver sa maigre peau.

Dans ces cas là, une foule de sensations étranges s'entrechoquent dans le cerveau qui fonctionne à deux cent à l'heure, toutes sirènes d'alarmes virant au rouge.
En cet instant Malou se sentait comme prisonnière dans un aquarium contre les parois duquel les voix masculines résonnaient affublée de jambes soudainement transformées en simples cotonnades qui ne la portaient plus.
S'ajoutait à cela, non des impressions de déjà vu puisque ce genre d'agression ne lui était encore jamais arrivée, protégée comme elle l'était par son visage ingrat et sa silhouette peu avenante mais plutôt l'écho d'un murmure lointain qui s'imposait dans son esprit comme le rappel d'un témoignage auquel elle n'avait jadis pas prêté attention.
« Selene... » ne put-elle s'empêcher d'articuler mentalement.
Comment s'en était elle sortie ? Elle était devenue folle. Et son amie ? Elle était morte.

Livide, les yeux exhorbités ne fixant pas les hommes mais le surin, comme hypnotisée elle allait se laisser faire sans broncher quand soudain une pulsion venue des tréfonds de la partie réptilienne de sa caboche la secoua de sa torpeur. D'aucun aurait appelé cela l'instinct de survie; elle, ne prit pas la peine de donner un nom à « ça » car l'homme – lequel ? - peut-importe – venait de glisser sa main et farfouillait son entre-jambe en gloussant comme un canard eunuque.

Le rouleau à pâtisserie, le marteau et le rasoir coupe-choux gisaient lamentablement à l'intérieur du sac, hors de portée. Il ne lui restait qu'une arme comme ultime et paradoxale solution pour essayer de s'en tirer.
Elle allait faire appel à ceux là même qu'elle haïssait profondément, ceux qu'elle n'hésitait pas à mutiler, à massacrer, à réduire en bouillie ou à écraser copieusement sous les pneus chauffés à blanc, pour venir la sauver.
N'ayant pas l'esprit conçu pour la nuance, encore moins pour la philosophie elle trouva cela normal, c'était un juste retour des choses après ce qu'ils avaient fait. Ils devraient même payer éternellement pour l'infamie; c'étaient des chiens et quand on a besoin de son clebs, on le siffle, dont acte.

Elle n'avait pas trouvé l'idée toute seule, c'était eux qui lui avaient soufflée, cons comme ils étaient à brailler leurs insanités dans ses oreilles.
Le bruit.
Ô doux bruit salvateur que les hurlements qui attirent immanquablement les cadavres ambulants.
La jeune fille qui n'avait pas été élevée dans la poésie mais plutôt à coup de torgnoles ne savoura pas cet instant de délice; à la place elle décida de beugler plus fort qu'eux histoire de faire monter d'un cran les décibels:
Lâchez-moi connards ! Hurlait-elle bande salauds, vous ne m'aurez pas !

Plus elle criait, plus elle se tortillait, plus les vicelards s'excitaient, ils étaient en transe et à deux doigts de lui arracher ses fringues.
Au secours !!!!
articula t-elle longuement dans les suraigus avoisinant le contre fa tandis qu'elle guettait discrètement l'horizon d'où un certain nombre de formes mouvantes et claudiquantes s'extirpaient lentement.
Le problème est que l'horizon était loin. Le bouton de son froc sauta.
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MessageSujet: Re: The roaming vigilante   The roaming vigilante EmptyLun 23 Oct 2017 - 10:32









Les hommes avaient dans l'idée de s'en prendre à cette fille de la manière la plus vile possible. Dans les moments désespérés, l'Homme laissait libre cours à ses plus bas instincts, et cette nouvelle époque était faite de moments désespérés. Ces types ne cherchaient pas à manger, pas pour l'instant. Ils ne voulaient qu'une chose : abuser d'une femme seule. Et après ? Quand elle serait en état de choc, gisante au sol, ravagée, qu'arriverait-il ? La tueraient-ils, ou la laisseraient-ils ici, livrée aux éléments et aux morts ? Quel sort était préférable parmi tous les horribles possibles ?

La fille se mit à hurler. Une stratégie du désespoir, qui pouvait se montrer payante. S'ils pouvaient se retenir assez longtemps, s'ils pouvaient pousser leur vice assez loin dans l'exécrable et rendre leur torture plus lente, les morts attirés par le vacarme auraient le temps d'arriver. Mais cela posait deux problèmes. D'accord, les agresseurs devraient sauver leurs peaux et donc s'occuper des cadavres, mais la fille se trouverait prise entre deux feux. Sans compter que John, qui avait prit tant de précautions, allait lui aussi être surpris par quelques affamés. Si cela devait arriver, il valait mieux ne pas être encombré de trois types prêts à tout en prime. Il fallait réagir.

Le poids du Colt au bout de son bras le ramena à une vision plus précise des choses. Il lui venait une idée. Il remit le Peacemaker à l'étui et sortit de sa planque pour s'engager dans le passage. Il marchait lentement, en essayant de ne pas apparaître trop tendu. Il avait traversé la moitié du pays, ces guignols n'allaient pas l'impressionner, après tout.

« Hé ! Regardez ça…
Le type au pistolet l'avait repéré. Tout allait bien.
Casse-toi d'ici, machin ! Occupe-toi de tes affaires, ça vaut mieux pour toi.
Le troisième type, celui qui retenait la fille, se retourna. John pouvait maintenant le voir, il avait une machette à la main. Le tranchant effleurait la gorge fine d'une fille blonde et maigre. Elle se débattait comme elle pouvait, mais le type était costaud.
Merde, qu'est-ce qu'il veut, celui-là ?
On s'en fout. La lâche pas, ça sera vite réglé.
En effet, ça le serait.
Lâche-la, Mick. Lâche-la, et partez tous. Et j'essaierai d'oublier vos visages et ce que vous avez voulu faire. »
Les trois hommes se regardèrent, incrédules, puis se mirent à rire grassement. Celui qui portait le pistolet s'avança et pointa son arme vers John.
« Maintenant tu décarres. C'est ça ou je te flingue un genou, et tu te démerderas pour échapper aux dégueulasses.
John eût un demi sourire. Le canon du pistolet tremblotait. Ce type n'avait probablement jamais tiré sur un vivant. Il ne tuerait personne aujourd'hui. Il ne tuerait jamais personne. John dégagea le pan de son manteau pour faciliter l'accès à son arme.
Je le dis une dernière fois. Lâchez-la, et barrez-vous.
tarnation ! FERME TA GRANDE GUEULE ET DÉGAGE AVANT QUE... »

Coup de feu.

John avait dégainé à une vitesse incompréhensible, et la balle avait atteint le type dans l'abdomen. Sous le choc, il avait reculé de deux pas avant de tomber au sol. Il en avait lâché son arme. Les deux autres en restèrent immobiles, la bouche ouverte.
Le canon du Peacemaker se leva vers l'homme au couteau.
« Vous allez faire ce que je vous dis, ou vous comptez insister ? »
John avança, obligeant les deux types restants à reculer. D'un coup de talon, il envoya le pistolet glisser loin derrière lui. Hors de portée. La panique gagnait les deux hommes, on pouvait le lire dans leurs regards. Pourtant, ils ne semblaient pas vouloir lâcher leur proie. Il ne comprendrait jamais pourquoi certains s'entêtent alors qu'ils n'ont pas même le courage de faire face à leur propre mort.
Le gars qui tenait la fille finit par la lâcher. Elle s'étala par terre, sans doute difficilement portée par ses jambes à cause des émotions. L'homme sortit à son tour une arme de poing. Lui, il avait la main ferme. Il tirerait, s'il en avait l'occasion.
« Casse-toi, et peut-être que je te tuerai pas.
Désolé, Mick. »

Il suffit d'une fraction de seconde à John pour pointer son arme vers Mick, et abattre la paume de sa main gauche sur le chien. Sa technique de fanning était éprouvée. Nouveau coup de feu, et nouvelle victime. Mick, touché à la poitrine, alla s'affaler dans un tas d'ordures voisin. Les ordures à la place qui étaient la leur.

Le regard bleu de John se glissa vers le dernier type. Ses genoux avaient du mal à le soutenir, manifestement. Il dansait d'un pied sur l'autre, le couteau à la main. Il savait qu'il ne s'en tirerait pas. Il finit par lever des mains tremblantes, lâcha son couteau et s'éloigna, doucement d'abord, à reculons, puis il se retourna pour courir.

John remisa son arme à l'étui et s'approcha doucement de la fille.
« On n'est pas prêts de les revoir dans ce quartier, si tu veux mon avis. Ça va aller ? »

Il lui tendit une main pour l'aider à se relever.







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MessageSujet: Re: The roaming vigilante   The roaming vigilante EmptyLun 23 Oct 2017 - 14:13

Dernière édition par Malorie Erikson le Mer 25 Oct 2017 - 21:51, édité 1 fois
Tout allait de mal en pis.
L'homme qui se tenait derrière elle avait appuyé plus fermement l'arme tranchante sur son cou à la peau fine. Ce n'était probablement pas un couteau car la lame semblait plus épaisse mais peut-être une machette qui la raccourcirait du trognon en moins de temps qu'il fallait pour le dire tandis que de sa main libre, celui au schlass descendait sa braguette.

Traitée comme une reine, Malou n'avait connu de l'acte sexuel que la douceur et la délicatesse de Nounours. En voyant ce visage inconnu enlaidi par un rictus du besoin bestial dangereusement habité par les fantasmes propres à l'humain, elle jaugea enfin l'horreur de la situation. Hurler ne servait plus à rien d'autre qu'alimenter davantage leurs pulsions. Les rôdeurs avaient répondus présents à l'appel mais ils étaient encore loin et les trois gus qui avaient obliqué les regards dans leur direction le savaient pertinemment.

Son dernier cri s'était évanoui en un râle de désespoir tandis qu'elle ruait encore comme une biche aux abois quand soudain, comme venu de nul part lui aussi, un quatrième homme s'avançait vers le groupe.
S'en était fait de sa personne, elle ne verrait pas le coucher de soleil de cette journée si bien commencée.
Alors, chassant toute peur, devenant presque aussi molle qu'une poupée de chiffon elle se concentra sur son ultime rêve, celui de mourir en pensant à l'Homme de sa vie.
De cet enfer, il ne resterait plus qu'une image incrustée dans son âme pour l'éternité, celle d'un géant balafré au grands yeux bleus, calmes comme le lac Saint-Clair au petit matin, la bouche élargie par un immense sourire comme seuls les simples d'esprit savent offrir, ouvrant des bras gros comme des tonneaux, tendant vers elle comme une invitation des paluches larges aux doigts épais comme des saucisses tandis que sa voix rocailleuse s'élevait, traversant l'au-delà afin de lui murmurer: «Chaton, euh... Prends soin de toi...».
C'était son unique revanche. Ils pouvaient faire ce qu'ils voulaient d'elle à présent; elle se payait le luxe de naviguer dans les méandres cotonneux du Paradis Perdu, à deux doigts de toucher, d'embrasser enfin l'Ange qui avait hanté toutes les nuits de ce tarnation de monde qu'elle allait quitter sans regret. Personne, jamais ne connaîtrait une mort si douce et si ardemment désirée.

Dans un état second proche de la volupté spirituelle, elle entendait à peine ses agresseurs élever la voix quand brusquement un détail fit intrusion dans son paysage onirique comme un cheveu tombant sur la soupe.
Un coup de feu.
La jeune fille sursauta, s'apprêtant à recevoir les plombs dans le coffre mais rien ne se passa pour elle; aucune douleur, pas un jet de sang tandis qu'un des trois premiers venus chancelait en tenant ses tripes avant de s'effondrer en braillant de douleur.
Elle avait déjà connu ce genre de scène, le mec était foutu.
A moins d'être achevé, il agoniserait un bon moment en se tordant de souffrance avant de lâcher un dernier souffle à l'haleine empuantie par le supplice comme qui dirait merde à tout le monde avant de se casser malproprement.

Elle leva les yeux vers le tireur pour découvrir un adulte poivre et sel – un vieux, donc – aux yeux clairs expressifs mais étonnement sereins qui se proposait en sauveur de dernière minute, tenant en joug les deux autres.
« De quoi il se mêle ce con là ? » pensa t-elle furieuse de voir son rêve s'évanouir une fois de plus. « Il ne pouvait pas me laisser crever la gueule ouverte ?! »

Si le nouvel arrivant avait posé un regard observateur sur la victime, il aurait pu voir presque une gosse tant elle était petite et d'une maigreur affolante. Il aurait constaté une moue ingrate, pleine de défi qui plissait déjà les commissures de ses lèvres vers le bas et aurait intercepté l'éclair d'acier fugace que ses yeux avait jeté sur l'entourage, dévoilant un caractère anormalement implacable.
Mais ce qu'il n'aurait jamais pu remarquer, c'était l'aptitude frôlant le génie qu'elle avait à être de mauvaise foi.
Elle s'apprêtait à lui reprocher il ne saurait jamais quoi quand le type à la machette la lâcha brusquement, la laissant tomber comme un sac à patates.
Elle n'avait pas d'autre choix que de rester dans cette position humiliante, tout en protégeant inutilement d'une éventuelle balle perdue, la tête de ses mains.

Elle eut tout le loisir de contempler la dextérité hors du commun du vieillard à la gachette plus rapide que son ombre et en resta bouche-bée.
Celui qui s'appelait Mike alla rebondir au milieu des bennes à ordures, la poitrine explosée tandis que le troisième semblant atteint de la danse de saint Guy se carapatait comme il pouvait, le genou en sang; c'était fini.
Intérieurement, Malou poussa un « ouf » de soulagement se disant que ce n'était peut-être pas si mal que la faucheuse n'ait pas daigner cueillir ici et maintenant ce chien-dent à peine vert qui tentait péniblement de faire sa place sur son chemin.

Il était cependant hors de question qu'elle montre ce regain de vitalité à l'inconnu qui se penchait vers elle. Quant à dire merci... Connaissait-elle au moins ce mot ? Rien n'était moins sûr.
Tandis que l'homme lui annonçait qu'ils ne reverraient jamais le fuyard sur pied et s'inquiétait de son relatif bien-être, elle planta dans le regard pétillant d'intelligence et de bienveillance, le sien, froid comme la glace, coupant comme la lame du couteau abandonné au sol et répondit vertement:
t'aurais pas dû le laisser filer Lucky-Luke; y'a des toubibs ici qui seraient prêts à le réparer pour une boite de haricots à la tomate. S'il s'en sort, il reviendra; ne crois pas qu'il nous ait oublié.

Par cette simple phrase, l'adolescente avait montré sans le vouloir à quel point elle ne se faisait plus aucune illusion sur ce monde, à quel point elle avait perdu tout espoir d'humanisme. Quiconque l'approchait était un ennemi potentiel, elle ne relâchait jamais la garde, ne faisait confiance à personne. Se comportant comme un animal  indomptable, elle oscillait entre le chat sauvage et le rat solitaire perpétuellement acculé au fond d'une cour, prêt à vous sauter à la gorge au moindre geste un peu vif.
Le pire était que dans cette affaire, elle pouvait avoir raison.

Les coups de feu avaient alerté une deuxième horde, encore loin elle aussi mais il deviendrait rapidement dangereux de rester dans le quartier.
D'un bond, Malou se mit debout et sans même épousseter son jean plein de poussière, elle se dirigea vers l'agonisant pour lui faire les poches sans aucun état d'âme.
A part le flingue confisqué, le mec ne possédait rien d'autre.
« Il doit avoir une planque dans les environs... » songea t-elle soudain intéressée et sans même se retourner vers le quarantenaire qui la suivait peut-être, elle s'élança vers le cadavre recroquevillé sur le tas d'ordures.
Victorieuse, elle sortit quelque chose de la poche de sa veste mais quand elle vit la charcuterie à peine entamée elle grommela un tarnation...! de dégoût et de rage avant de la lancer au loin.
Cela faisait belle lurette que le saucisson de porc n'existait plus; pas même dans les rares maisons bourgeoises vierges de pillages.
De la barbaque humaine... Constata t-elle un ton plus bas avant de relever la tête pour lancer abruptement à l'acolyte:
tu joues souvent les shérifs volant au secours des jeunes filles pré-pubères ?

Le terme pré-pubère était à peine un mensonge. Souffrant de crises d'anorexie, l'adolescente n'offrait rien d'autre à voir qu'un torse presque plat et cela faisait un moment qu'elle n'avait plus vu de menstruations.
Quant à la question, elle servait à tester le quidam. Rien ne lui prouvait qu'il n'était pas aussi vicieux que les autres et qu'il n'avait pas pour dessein de s'offrir le gâteau sans crème et sans cerise pour lui tout seul.
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MessageSujet: Re: The roaming vigilante   The roaming vigilante EmptyMar 24 Oct 2017 - 18:52









La fille se releva en ignorant la main tendue de John, et le rabroua au sujet du type qu'il avait laissé fuir. Elle n'était pas aussi certaine que lui qu'il ne serait plus un danger. Elle se mit à fouiller les deux hommes au sol. Il se pouvait effectivement qu'ils portent quelque chose d'intéressant. Elle trouva de la nourriture, mais la lança au loin avec dégoût. John avait déjà vu ça. Certaines personnes survivaient en mangeant tout ce qui pouvait l'être, y compris leurs semblables. Il y en avait même qui préparaient la chair humaine comme n'importe quelle autre viande, et en faisaient parfois commerce.

« Tu joues souvent les shérifs volant au secours des jeunes filles pré-pubères ? »

Il regarda la fille en la détaillant de haut en bas, sans s'en cacher. Elle n'était pas particulièrement grande, d'une maigreur effrayante, les traits tirés, deux vilains cernes violacés très marqués sous les yeux. Si elle avait été plus sale, il aurait pu la confondre avec un mort. Il se détourna d'elle pour aller s'intéresser au pistolet qui gisait par-terre. C'était un Glock 17. Il éjecta le magasin pour l'inspecter. C'était un modèle en acrylique, dont la transparence permettait un comptage immédiat des coups restants. Mais pas besoin de ça pour constater qu'il était vide. Il ne restait que la cartouche dans la chambre. Autant dire que ce flingue était inutile dans l'instant.

John tira la culasse pour éjecter l'unique cartouche de .45ACP, la laissa tomber au sol, et pressa les deux crans près du pontet pour libérer la culasse, qu'il désolidarisa du corps. Il jeta l'une dans les ordures, et l'autre dans l'égout proche avant de revenir à la fille.

« Je ne m'intéresse pas à ton sexe ou à ton âge. Un homme mûr aurait été dans la même situation, il aurait tout autant mérité mon aide. Mais j'ai une bonne mémoire, et une prochaine fois, je te laisserai t'en sortir seule si tu préfères. »

Il eut un grand sourire forcé. Pas sûr que la plaisanterie soit appréciée, mais il s'en moquait. Il se reporta vers les types au sol. Le premier mourait lentement. Une balle dans le ventre, c'était très douloureux, et mortel à 100% sans soins. Mais c'était très lent. Celui-là était condamné. L'autre ne bougeait plus. La bouche bordée de sang, il poussait encore quelques râles d'agonie, mais ce poumon perforé ne le mènerait pas plus loin. N'ayant rien pour leur percer le crâne, et sans envie de gaspiller des balles, il décida que les laisser tels quels était la meilleure solution.

De toute manière, une foule de morts arrivait par ici, alors deux de plus ou de moins ne feraient pas grand mal.

« Tu devrais pas rester là. L'endroit grouillera de morts d'ici peu. »

Un conseil bien inutile. Après tout, si elle était là, c'était que ses capacités à survivre étaient assez bonnes, et elle devait savoir que l'endroit ne serait plus fréquentable dans quelques minutes.
John eut l'air de vouloir partir lui aussi, mais s'arrêta en jetant des regards d'un côté, puis de l'autre. Il ne savait pas par où aller pour s'abriter. Il ne connaissait pas la ville, et s'il avait pu échapper à de nombreux morts, il n'avait pas encore eu l'occasion de fuir une horde dans les rues d'une grande ville.
Il se dirigea vers l'entrée de l'allée, mais le troupeau de cadavres était déjà visible, au bout de l'avenue. L'autre côté était barré par de nombreuses voitures. Cela pouvait constituer un bon barrage contre le flot de chairs pourries qui arrivait. Mais il ne savait pas ce qui l'attendrait de l'autre côté. Un coup de feu, ça porte loin, et dans toutes les directions. La répercussion du son contre les bâtiments pouvait modifier ces deux choses, mais le problème restait le même. Ce groupe de morts n'était sans doute pas le seul à se diriger par ici. Devant le regard interrogateur de la blonde, il ne pouvait que s'expliquer.

« Je ne connais pas bien le coin. Je suis arrivé il y a peu. Si tu as une petite indication, je ne suis pas contre. »






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MessageSujet: Re: The roaming vigilante   The roaming vigilante EmptyMer 25 Oct 2017 - 21:50
A peine avait-elle fini d'articuler sa question très proche de la savonnette de mauvais goût, que l'homme la toisa de pied en cape et ce qu'elle pouvait lire dans ce regard expressif n'avait rien d'élogieux.
Gênée, se sentant mise à nue, elle aurait pu détourner les yeux ou baisser la tête en rougissant de confusion mais le caractère de Malou était encore trop embrigadé dans un système de révolte systématique pour faire preuve d'une quelconque humilité; aussi, calquant l'attitude du quadragénaire, elle le détailla de la tête au pieds, bras croisés, l'air plein de défi.
Davantage mature ou plus fin psychologue il n'avait pas insisté et s'était tout à coup concentré silencieusement sur l'arme à feu abandonné au sol.

La jeune fille n'était pas complètement stupide. Sans vouloir l'admettre, elle avait très bien su interpréter l'attitude du nouveau venu à son égard: elle avait dépassé les bornes, elle l'avait blessé.
Prenant la dégaine stéréotypée propre aux adolescents, son visage se renfrogna tandis qu'elle enfonçait les poings dans ses poches et se mit à tourner vaguement en rond , balançant par intermittence des coups de pieds dans le moindre tas de détritus sur son passage.
Comme le coéquipier semblait se soucier comme d'une guigne de sa petite personne, elle abandonna son manège et, plantée à quelques mètres, se mit à détailler le moindre de ses faits et gestes avec un regard par en dessous.
Il avait l'air de s'y connaître en pistolets ! à tel point que la colère de la jeune fille s'envola comme une nuée de moineaux.
Piquée par la curiosité, elle avança de quelques pas et se pencha à demi pour observer le démontage de l'engin; elle était redevenue calme, c'est là qu'il intervint.

Elle se redressa en même temps que lui et prit en pleine face la remontrance.
Elle ne broncha pas, ne montra aucun sentiment particulier, remit les mains dans ses poches et le suivit comme un toutou afin de constater comme lui l'état morbide des deux agresseurs.
Comme lui, elle avait conclut que faute d'objet pointu il valait mieux les laisser croupir tout en ajoutant mentalement que c'était bien fait pour leur gueu...; comme lui, elle remarqua que les deux hordes s'étaient rapprochées et comme lui elle en vint à la même remarque en une réponse digne des Dupont et Dupond:

Ouais... va falloir se casser, l'endroit va plus que grouiller de morts-vivants...

Elle ébaucha un pas en direction de l'ambulance, persuadée que le co-équipier allait tout naturellement la suivre mais à sa grande surprise, il se dirigea seul en direction du bord de la route pour s'y arrêter comme qui vérifierait s'il y avait des véhicule avant de traverser.
Sans qu'elle pu dire pourquoi, cette ébauche de départ, chacun vers des horizons différents lui créa un grand vide mentale, comme une perte, comme un abandon et s'installa jusque dans son ventre.

Un peu déstabilisée elle dansa quelques secondes d'un pied sur l'autre puis allait lancer un: « bon, ben... Salut... » quand l'homme, une fois de plus lui offrit une porte de secours qu'elle s'empressa de choper au vol en s'exclamant:

moi je la connais bien cette ville ! En plus, la camionnette que tu vois là est à moi ! Conclut-elle avec un brin de fierté avant de poursuivre:
si ça t'arrange, je peux t'emmener où tu veux.

Malou était rassérénée, le type ne lui faisait plus la gueule puisqu'il lui avait plus ou moins demander un service qui était davantage dans ses cordes qu'un « merci ».
Devenue tout à coup volubile elle enchaîna:
c'est dommage car je voulais aller visiter encore la galerie... Avant tout « ça », je voulais être artiste comme eux.
Elle ponctua la fin de sa phrase par un mouvement de tête en direction de la salle d'exposition.
Elle laissa un temps de silence puis ajouta:
Et toi ? Tu faisait quoi comme job avant ?
Tu es venu dans cette ville pourquoi ? Tu cherches quelqu'un ?


Tandis qu'elle l'assaillait de questions elle avait dirigé ses pas vers le véhicule dont elle ouvrit la porte passager en guettant la meute qui approchait de plus en plus.

Allez, on se tire d'ici; tu montes ?
Demanda t-elle.
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MessageSujet: Re: The roaming vigilante   The roaming vigilante EmptyMer 25 Oct 2017 - 23:02









La fille semblait moins tendue. Elle avait eu l'air très méfiante – personne ne pouvait l'en blâmer – puis froide, et maintenant elle collait John en observant ses moindre gestes. Finalement, ils étaient d'accord pour ne pas rester plus longtemps dans les environs. Seulement, John ne connaissait pas les lieux, et c'était un sacré handicap.
La jeune fille, elle, disait connaître Detroit. Et elle possédait une camionnette. Les nouvelles étaient bonnes. Il avait maintenant un guide et un moyen de transport. John ne croyait pas au destin, mais pour un peu…

Elle disait vouloir être artiste, avant. Comme ceux qui avaient exposé dans la galerie d'art voisine, qu'elle lui pointa. On avait tendance à l'oublier, mais elle avait raison. Avant d'être des survivants ou des morts ambulants, ils avaient été autre chose.

« Et toi ? Tu faisait quoi comme job avant ?
Tu es venu dans cette ville pourquoi ? Tu cherches quelqu'un ?
»

John n'eut pas le temps de répondre, car elle était déjà partie en direction du véhicule. Il la suivit, en s'étonnant de la rapidité que pouvait avoir une personne aussi filiforme.

« Allez, on se tire d'ici; tu montes ? »

Il ne se fit pas prier longtemps. Il monta à bord et s'installa au siège passager. Le temps qu'il claque la portière, la fille était assise au volant et mettait le contact. La camionnette démarra et ils furent parti sans tarder.

« Je suis de Washington. J'y étais docteur en histoire, j'y faisais des études et j'enseignais. J'étais à Salt Lake City quand tout s'est retrouvé hors de contrôle. J'essaye de retourner à Washington, retrouver ma femme et mes deux fils, mais je ne sais même pas s'il y sont encore... »

L'une des hordes était maintenant assez proche, droit devant eux. Leur avant garde n'était qu'à deux ou trois cent mètres. La camionnette tourna brusquement pour s'éloigner de la zone occupée. Ils prenaient de la distance, et finalement se trouvèrent dans des quartiers moins fréquentés. Après deux ou trois minutes de silence, ils pouvaient ralentir. John n'avait pas vu de mort depuis une bonne dizaine de rues.

Maintenant qu'ils étaient sorti d'une situation vouée au pire, John avait tendance à se relâcher un peu. Il savait que c'était une erreur, car après tout il ne connaissait pas cette fille. Mais que pouvait-elle lui faire ? Elle était si maigre qu'il pourrait la briser à mains nues. Elle était encore moins dangereuse que le plus décharnés des cadavres en promenade. Il entrouvrit la fenêtre pour faire entrer un peu d'air frais dans l'habitacle.

« Moi c'est John. »






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MessageSujet: Re: The roaming vigilante   The roaming vigilante EmptySam 28 Oct 2017 - 19:33
Ils avaient à peine parcourus quelques mètres que l'homme répondit à ses questions.
Manquant cruellement de culture générale elle ne connaissait du mot « docteur » que ceux en médecine aussi fut-elle surprise d'entendre parler d'histoire.
Se tournant à demi vers son passager elle annonça songeuse:
ah, tu soignais l'histoire...
Puis, se calant à nouveau sur son siège elle lança un peu froidement:
tu aurais eu mieux fait de t'occuper de l'avenir, on serait peut-être moins dans la merde et tu aurais été utile !

La horde était proche et la jeune fille se réjouissait d'avance du carton qu'elle allait faire.
Slalomant tant bien que mal entre les véhicules abandonnés, elle profita tout à coup d'un passage praticable pour prendre son élan et foncer dans le tas.
Le visage fermé, c'est tout juste si elle voyait les morts-vivants voler par dessus l'ambulance ou au contraire s'éclater sur le pare-brise.
D'un geste machinal elle mit en route les essuies-glaces, recula, fonça à nouveau, fauchant une dizaine de mangeurs d'hommes qui tombèrent en effet de domino de part et d'autres de la camionnette et quand plus de la moitié fut ainsi dégommée elle tourna sur la rue qui s'offrait à sa droite.
Contrairement à certains survivants qui évitaient les rôdeurs, elle prenait plaisir à aller au-devant d'eux, quitte à les provoquer afin d'attirer leur attention.
Elle leur vouait une telle haine qu'en éliminer le plus possible était devenu comme une mission d'honneur.

Les rues suivantes, bordées de résidences à l'abandon étant plus calmes et dégagées elle poursuivit sa conversation:

tu es de Washington l'Etat où se trouve Seattle ou de Washington D.C ? parce que c'est pas vraiment la même distance.

Malou roula encore quelques minutes et décida de ralentir afin de trouver une place tranquille où se garer; l'homme ne lui avait pas dit où il voulait aller ni ce qu'il comptait faire; il fallait qu'ils en parlent avant d'aller plus loin.

...Et moi c'est Malou, répondit t-elle aux présentations d'usage tout en choisissant de se garer le long de Bishop Park déjà envahi par les hautes herbes.

Voilà, on est tiré d'affaire
, annonça t-elle en coupant le moteur.
Tu veux aller où maintenant ? Ou sinon, tu veux faire quoi ?
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MessageSujet: Re: The roaming vigilante   The roaming vigilante EmptyDim 29 Oct 2017 - 14:24









Les explications de John ne semblèrent pas tellement intéresser la fille, qui se permit pourtant quelques remarques.
« Ah, tu soignais l'histoire...Tu aurais eu mieux fait de t'occuper de l'avenir, on serait peut-être moins dans la merde et tu aurais été utile ! John haussa les épaules. Le mépris du passé était fréquent chez les plus jeunes. Ils sont peu nombreux à réaliser la valeur de l'Histoire, combien ce qu'avait fait une poignée d'hommes avait façonné ce qu'était devenu cette nation.
Tu es de Washington l'Etat où se trouve Seattle ou de Washington D.C ? Parce que c'est pas vraiment la même distance.
Peut-être que des connaissances en géographie t'auraient été utiles. Si tu connaissais un peu mieux ce pays, tu saurais que Detroit n'est pas exactement sur la route entre Salt Lake et Seattle… »
La fille conduisait vite et brutalement, faisant tout son possible pour cogner des morts sur son passage. Ses yeux allaient et venaient devant elle, ne loupant aucun détail de ce qui passait dans son champ de vision.

Elle se présenta sous le nom de Malou. Un surnom, sans aucun doute, mais il s'en contenterait. Elle coupa le contact, et elle questionna encore John.
« Voilà, on est tiré d'affaire. Tu veux aller où maintenant ? Ou sinon, tu veux faire quoi ? »
Voilà qu'elle lui demandait ça, alors qu'elle se montrait des plus méfiantes depuis le début. Peut-être que le côté cowboy revêche de John lui inspirait quelque chose de positif.
À y réfléchir, il n'avait pas de plan. Il gardait la volonté de rejoindre la capitale, mais il doutait depuis longtemps de pouvoir y retrouver sa famille en vie. Avec un peu de chance, ils auraient réussi à passer la frontière nord, comme beaucoup de gens avaient tenté de le faire. Mais il ignorait ce qui avait pu se passé ensuite. Tous ces gens avaient-ils trouvé la sécurité, au Canada ? Impossible à dire.
« J'en sais rien. J'aurais bien besoin de reconstituer quelques réserves... »
Il descendit du van et inspecta la rue sans bouger. Tout était parfaitement silencieux. L'air ne laissait flotter que l'odeur toute fraîche de l'échappement du véhicule, mais aucune odeur de chair pourrie. Ils allaient être tranquilles un moment.
Repensant à la scène dont il avait sorti Malou, il reprit.
« Ces trois types, tout à l'heure, tu les avais déjà vus ? Tu sais s'ils viennent d'un groupe plus grand ? »






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MessageSujet: Re: The roaming vigilante   The roaming vigilante EmptyLun 30 Oct 2017 - 23:08
A son tour Malou haussa les épaules et encaissa la réplique sans broncher.
Elle n'avait pas besoin de grandes connaissances en géographie pour savoir qu'en ces temps obscurs la logique n'existait plus et qu'entre les routes qu'on voulait prendre et celles qu'on pouvait prendre, il y avait parfois un grand fossé. Elle même n'avait pas réussi à couper directement les Etats entre sa ville natale et Detroit. Des axes entiers étaient devenus impraticables ou dangereux, la pénurie de carburant se faisait sentir dans telle ville et pas dans telle autre mais comment expliquer cela à un adulte persuadé de tout savoir et de connaître la vérité vraie en toutes choses ? C'était peine perdue.

En attendant que John réponde à sa question, elle avait sortit un calendrier de la boîte à gant et y avait griffonné quelques remarques avant de le replacer.
Quand l'homme lui répondit qu'il ne savait pas trop quoi faire à part chercher de la nourriture elle le regarda en fronçant les sourcils et répliqua:
Tu ne m'avais pas dit que tu voulais retrouver ta femme et tes enfants ?
Elle laissa un temps et poursuivit:
ça ne me regarde pas après tout mais si un jour tu as besoin de retourner à Washington pour vérifier s'ils y sont ou non, je pourrais t'emmener... Je n'ai plus aucune attache ni ici, ni ailleurs.
Elle avait prononcé cette dernière phrase dans un murmure en baissant la tête presque songeuse avant de relever vers lui des yeux à nouveau froids pour conclure:
mais pour ça, il faudrait se supporter pendant un bon moment.

Elle attrapa son sac à dos, descendit de la camionnette, referma les portes à clés et rejoignit le quarentenaire qui inspectait les alentours.
Le coin était relativement calme, ce qui était à peu près normal vu le peu de maisons qui bordaient l'endroit où ils étaient garés. Il n'y avait plus qu'à espérer qu'une d'entre elles livrerait quelques bricoles.

Elle allait lui indiquer du doigt un bâtisse un peu moins à l'abandon que les autres quand il reprit la parole à propos des trois agresseurs.
Non, je ne les avaient jamais vus, répondit-elle et je ne sais pas s'ils pouvaient venir d'un groupe plus grand ou non mais une chose est sûre, c'est qu'ils avaient une planque pas très loin, il y a des détails qui ne trompent pas.

Comme John semblait prendre un air soudain intéressé elle expliqua:
aucun des trois n'avaient de sacs. A part leurs armes et un morceau de saucisson, ils n'avaient rien. Cela signifie que leurs vivres et leurs munitions étaient bien à l'abri quelque part.
Elle laissa planer un moment de silence et poursuivit d'un ton plein de regret:
on aurait dû faire parler celui qui avait les tripes à l'air ou bien celui qui s'est enfui en boitant; en les titillant un peu, ils auraient peut-être craché le morceau et on ne serait pas obligés de fouiller les rares bicoques de ce quartier.
En tout cas, si jamais l'envie te prends de retourner là-bas voir s'ils y sont encore et s'ils ont des choses à raconter je suis partante. Sinon, on a qu'à aller voir à l'intérieur de cette maison
, dit-elle en indiquant la rue juste en face.
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MessageSujet: Re: The roaming vigilante   The roaming vigilante EmptyMar 31 Oct 2017 - 11:16









Malou semblait s'intéresser un peu à John et à ce qu'il comptait faire. À sa réponse, elle s'étonna qu'il ne lui dise pas qu'il veuille repartir chercher sa famille.
« Ça fait presque deux ans maintenant que j'ai commencé mon voyage. Deux années, c'est long, et il a pu se passer beaucoup de choses. Si j'arrive à Washington, je ne suis pas sûr de ce que j'y trouverais. Et de toute façon, je n'irai pas loin sans vivres et sans armes. »
Quant à se supporter… John avait côtoyé des personnes bien plus désagréables qu'elle, sur sa route. Peut-être qu'après quelques temps, ils se connaîtraient assez pour faire un peu de route. Mais tout était devenu tellement différent qu'il était difficile de faire des plans sur du long terme. Le long terme étant maintenant réduit à quelques jours, une semaine tout au plus.

Malou expliqua aussi comment elle avait fait ses déductions sur ses agresseurs. C'était une fille intelligente. Mais même s'ils n'avaient pas de sacs avec eux, cela n'était pas suffisant pour en tirer des conclusions définitives.
« Ils auraient aussi bien pu avoir des voitures, et leurs affaires à l'intérieur. Peut-être même qu'ils vivaient dans des vans, comme toi. Quant à y retourner… si tu veux le faire, passe devant, mais je t'attendrai ici. La horde doit déjà être sur place, et il ne doit pas rester qui que ce soit à interroger. Et puis de toute façon ça m'étonnerait qu'ils aient eu seulement un saucisson de viande humaine. S'ils les fabriquent eux-même, ils en auraient un bon stock, et s'ils l'ont acheté, ils n'ont pas dû se contenter d'une seule pièce pour trois hommes en bonne santé… Pour les armes, encore, ça aurait valu le coup. »
John pointa du menton vers la maison. Ils n'avaient plus qu'une chose à faire. Entrer et fouiller.

La maison ne disposait pas d'autre porte d'entée que celle de devant. L'unique jardin s'étendait de ce côté, entre la façade et le trottoir, délimité par une barrière blanche sans portail. Les gens qui vivaient ici ne semblaient pas être du genre à déjeuner dehors par beau temps, vu l'absence de mobilier de jardin, mais quelques jouets pour chien traînaient. Une idée traversa l'esprit de John. Il avait croisé beaucoup de gens, vivants, morts. Mais il ignorait si les animaux pouvaient connaître les mêmes transformations, et la perspective de découvrir un chien mort-vivant dans cette maison ne le réjouissait pas vraiment. Il ne savait même pas si c'était possible.

Les choses se présentaient de manière assez simple. Si la porte était ouverte, l'affaire était réglée. Sinon, il faudrait briser l'une des vitres. John commença donc par inspecter la porte. Une trace sous la poignée témoignait d'un violent coup de pied. Il la poussa un peu, et la porte bougea. Le bois du montant était arraché au niveau de la serrure.
« Cette maison a été visitée. Mieux vaut être sur nos gardes.
Il tira son Colt et en releva le chien.
Prête ? »






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MessageSujet: Re: The roaming vigilante   The roaming vigilante EmptyJeu 2 Nov 2017 - 15:11
Tandis qu'ils traversaient la route pour aller vers l'une des maisons, la conversation allait bon train, à mi-voix tout de même afin de ne pas alerter les mangeurs d'hommes; il était devenu si rare de pouvoir marcher dans une rue sans en rencontrer un seul...

Malou écoutait avec attention les arguments de John et hochait légèrement la tête pour marquer son accord.
C'était vrai, ils pouvaient avoir une voiture ou un camping-car, de même qu'il était juste d'affirmer que les morts-vivants s'en était servi de casse-croûte et qu'il ne devait plus rester grand chose de leurs carcasses.
Mais il y avait une chose qui la faisait tiquer, c'était ce saucisson humain, aussi décida t-elle de dire sur le champs à son coéquipier le fond de sa pensée tandis qu'il indiquait du menton une bâtisse.

C'est surtout le saucisson humain qui me fait penser à une planque, insista t-elle.
Il existe des groupes par ici mais je n'imagine pas un instant ceux de Fort-Hope ou du labo fabriquer ou même acheter ce genre de chose. Même la secte ne le ferait pas à mon avis.
Elle se laissa un temps de réflexion et ajouta:
il n'y avait guère que les Punishers pour faire ce genre de truc mais leur camp a été démantelé, alors...
Elle haussa les épaule un peu dubitative et conclut:
alors ce sont des solitaires sans foi ni loi et ils ont une planque, tu ne me feras pas enlever ça de l'esprit et cette planque... si on pouvait la trouver...

Alors qu'ils avançaient dans le petit jardin, les yeux de la jeune fille pétillaient d'excitation à l'idée d'une telle aventure. Dans cet enfer, trouver une planque équivalait à déterrer un coffre remplit de trésors ou à découvrir le sésame qui ouvrait la caverne d'Ali-Baba mais pour l'instant, il s'agissait d'une demeure des plus banales à visiter.

Sur le maigre terrain herbu à demi envahit d'orties, il ne restait guère que des jouets en plastique pour chiens. La grande tempête qu'ils avaient essuyée avait dû emporter à des kilomètres de là le mobilier de jardin et le barbecue cher à tous les Américains.

Tandis que l'homme inspectait la porte d'entrée, Malou comme à son habitude observait le sol à l'affut de la moindre empreinte fraîche, indice d'un danger potentiel mais l'herbe haute n'était pas couchée et la terre ne semblait pas avoir été foulée hormis sur un tout petit sentier de végétation rase et jaunie, caractéristique de passages fréquents d'animaux.
Rassurée au moins sur ce point, la jeune fille redressa la tête au moment où John poussait l'huisserie qui s'ouvrit en grinçant. Tenant compte de l'avertissement de son aîné, elle extirpa son rouleau à pâtisserie du sac à dos tandis qu'un couloir sombre s'ouvrait devant leurs yeux.
Elle allait articuler « prête » quand tout à coup elle entendit un étrange bruit dans une rue, plus loin.
Fixant le quarantenaire avec des yeux agrandis par l'inquiétude, posant un doigt sur la bouche afin qu'il se taise et écoute lui aussi, elle tendit une oreille attentive au léger raffut qui se rapprochait.
Cela ressemblait à des bruits de galopades mais ce n'en était pas; ni d'humains, ni de rôdeurs, c'était beaucoup plus léger et surtout bien plus rapide.
Osant faire un pas ou deux sur la pointe des pieds, peut-être précédée ou suivie par le cow-boy, elle aventura un demi visage à l'angle du mur qui donnait sur la propriété du voisin quand tout à coup elle les vit.
Faméliques, menaçants, babines retroussées, une meute de quatre ou cinq chiens rendus à l'état sauvage fonçaient droit sur eux.

Fébrile, la jeune fille recula tout en interrogeant son protecteur du regard. Comme il ne semblait avoir autre chose qu'une arme à feu qui ameuterait tout le quartier, elle fouilla rapidement dans ses affaires, en sortit son marteau et le tendit à son co-équipier.
Depuis le début de l'apocalypse, elle avait beau fouiller dans sa mémoire et y retrouver les bribes infernales de cette nouvelle existence, n'avait jamais vu cela !

Déjà la ville avait pris l'aspect d'une jungle, de fourrés denses, impénétrables, ronces, cannes et lianes entrelaçant la poussée des arbres, cyprès, gommiers, noyers, chênes, frênes. On y découvrait maintenant les empreintes d'une faune indigène, rôdeurs hommes, femmes, enfants et des milliers de bêtes plus petites et des hommes pour leur donner des noms aussi peut-être – ces ancêtres anonymes bien qu'officiellement recensés qui élevèrent des buttes pour échapper aux inondations de printemps et laissèrent les modestes produits de leur fabrication: les archaïques et les dépossédés par ceux-là même qui, à leurs tours furent dépossédés parce qu'eux aussi étaient devenus archaïques et laissaient tomber leur regards vierges et étonnés sur une rue où se trouvaient trois mangeurs d'hommes – et ils eurent à peine le temps de faire demi tour pour voir derrière eux dix, puis cent, puis mille morts-vivants venus de tous les rivages – marée, remous, triple mouvement de flux et de reflux, si vivement, si rapidement répandus à travers la lente chronique alluviale du pays qu'on eût dit le mouvement agile du prestidigitateur passant une de ses mains devant celle qui tient le jeu des cartes inconstantes: le mordeur de sexe masculin pendant un instant, l'immondice de sexe féminin pendant deux instants peut-être, puis, pendant deux instants, le mordeur de nouveau et, encore une fois, l'immondice et le mordeur enfin, pour cette dernière et unique seconde, cette demi respiration; et c'est alors que vint le pillard, le pionnier, l'homme de haute taille vociférant sous l'effet du whisky et des Saintes Lettres protestantes; Bible et cruchon en main; de l'autre (à l'occasion) un tomahawk de Peau-Rouge, gueulard et turbulant, non par méchanceté mais par exubérance glandulaire; époux soumis et polygame: marié mais célibataire endurci, traînant derrière soi à travers les avenues infestées, sa femme enceinte et la majeure partie de la famille de sa belle-mère; mettant l'enfant au monde le plus souvent à l'abri d'un porche d'immeuble hérissé de fusils puis engrossant la mère de nouveau sans attendre d'avoir atteint le but vers lequel le poussait l'impatience de ses jambes...
(Extrait librement adapté pour IYF de « requiem pour une nonne » de W. Faulkner)
.

Ainsi, elle en avait vu des horreurs et des affrontements avec les mangeurs d'hommes ou entre les survivants eux-mêmes mais jamais, au grand jamais elle n'avait eu affaire à une horde de clebards affamés...
On s'organise comment ?
Demanda t-elle dans un souffle à John qui devait avoir soupesé, au moins du regard, l'étendue du péril.
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MessageSujet: Re: The roaming vigilante   The roaming vigilante EmptyVen 3 Nov 2017 - 0:16









Lorsque Malou lui intima de faire silence, John avait déjà compris. Il avait lui aussi entendu ce bruit. Un bruit étouffé, accompagné de cliquetis secs. Des pattes et des griffes sur l'asphalte. Se baissant à demi, il braqua ses yeux vers la route et les vit. Cinq chiens. Maigres, on leur voyait les côtes au travers du poil. Leurs pattes osseuses galopaient sur la route, tout droit vers eux. Redevenus sauvages, ils opéraient comme une meute réduite. Alors qu'ils approchaient, ils ralentirent. Un sixième chien les rejoignit, surgissant de derrière une voiture échouée sur le trottoir. L'éclaireur, sans aucun doute. Il était encore plus maigre que les autres, et aussi plus grand.

Malou offrit un marteau à John, qui devina sans mal le pourquoi de ce geste. Un coup de feu attirerait d'autres ennuis, et ils n'avaient pas besoin de ça. Pourtant, il refusa l'arme de fortune et répondit dans le même temps à la question de son équipière.
« À l'intérieur. »
Sans ménagement, il saisit Malou par le bras – un bras si maigre que son pouce se referma sur ses doigts, sensation étrange d'un manche de pioche vêtu de peau – et la poussa dans la maison. Alors qu'il la suivait de près, il put entendre le cliquetis des griffes reprendre, suivi d'un aboiement bref mais autoritaire. Il claqua la porte, mais comme elle ne tenait plus, il s'y adossa et cherchait du regard de quoi la maintenir. Il montra du doigt une chaise, près d'un meuble destiné à ranger des chaussures. Malou la lui apporta, et il entreprit d'en caler le dossier sous la poignée de porte. Mais ça ne tiendrait pas longtemps sous les assauts des six chiens affamés.
« Tiens ça en place, un instant. »
Il se montrait directif, mais il escomptait que Malou ne lui en tiendrait pas rigueur. Après tout, elle avait demandé.

Il s'éloigna, pas loin, et revint en poussant le meuble à chaussures sur le parquet. Il le plaqua contre la porte, près de la chaise, et repartit chercher autre chose. Une petite console, visiblement lourde à la manière qu'il avait de la traîner d'un côté puis de l'autre, comme si les pieds adhéraient au sol de manière intermittente. Une fois tout ça collé derrière la porte, la barricade semblait déjà bien plus solide. À vrai dire, il était peu probable que les chiens n'arrivent à entrer.

Maintenant, dégagés d'un danger, il se pouvait qu'ils se soient plongés dans un autre, tel Ulysse allant de Charybde en Scylla. La maison pouvait bien abriter des morts, ou pire, des vivants. Tout bien considéré, John préférait se frotter à une dizaine de cadavres qu'à six chiens rendus fous de rage par la faim. Et en dernier lieu, des vivants. Ceux-là étaient les pires.

Il prit tout de même le temps de reprendre son souffle. La décharge d'adrénaline que son corps venait de subir obligeait son cœur à pomper vite et fort, et ses poumons à respirer de même. La tête lui en tournait presque. Il n'avait pas été confronté à pareille frousse depuis cette nuit, à laquelle il ne pensait pas survivre. L'hiver était fini, le printemps démarrait tout juste, et la faune reprenait vie doucement, dans cette forêt nationale d'Ashley. Une nuit interminable, que John avait dû passer cacher dans la carcasse d'un cerf mort depuis au moins une semaine, tout ça pour cacher sa propre odeur à un ours noir qu'il avait aperçu. L'animal l'avait senti, et le pourchassait depuis deux ou trois heures déjà, et John avait dû improviser. Il n'avait pas dormi, et avait passé la nuit entière à scruter le peu qu'il pouvait voir, l'oreille tendue et le souffle court, en espérant que le jour voudrait bien se lever un peu plus vite que d'habitude.

Si la maison avait dû cacher des morts, le vacarme de la porte et de sa barricade aurait dû les attirer. Mais tout restait immobile, et si ce n'était les bruits sinistres que faisaient les chiens à heurter la porte de leurs museaux, claquant leurs dents et rageant d'être séparés de leur déjeuner par cette saleté de plaque de bois, aucun bruit ne parvenait.
« On dirait qu'on pourra être tranquilles, ici… J'espère. »
John se redressa. Il s'aperçut que sa main s'était crispée sur son Colt, et qu'il avait été très près de tirer un coup de feu pour rien. Doucement, il tira du pouce sur le chien, pressa légèrement la queue de détente, et accompagna le percuteur jusqu'à sa position basse. C'était plus prudent.
« On devrait inspecter cet endroit, maintenant qu'on est bloqués ici… Au moins le temps que ces chiens nous oublient et finissent par partir. »

Il espérait simplement que ça finirait par arriver.







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MessageSujet: Re: The roaming vigilante   The roaming vigilante EmptyVen 3 Nov 2017 - 22:48
Malou n'aimait pas les chiens; ce n'était pas qu'elle en avait peur mais presque, aussi la panique l'avait t-elle gagnée complètement quand John refusa son marteau.
Comment allaient-ils se défendre ?
Naturellement elle ne se réjouissait pas à l'idée de tuer des animaux qui souffraient autant qu'elle – si ce n'est plus – de la faim et la soif mais tout de même, non seulement ils étaient cinq, crocs en avant mais en plus un sixième déboulait de derrière une voiture abandonnée !

L'homme avait ordonné de se retrancher à l'intérieur de la maison mais la jeune fille renâclait: n'était-ce pas tout aussi dangereux de s'engouffrer entre quatre murs sans savoir ce qu'il y avait dedans ?
Elle n'eut pas le temps de mettre en mot son inquiétude que Lucky Luke lui attrapa le bras d'une poigne de fer et l'entraîna dans le hall obscur avant de refermer la porte.
Instinctivement elle renifla les odeurs du nouveau lieu et fut rassurée de constater qu'à part une forte odeur de poussière et de moisissure il n'y planait aucun relent fétide; ils étaient au moins tranquilles de ce côté là.

Tandis que le co-équipier désignait une chaise, Malou obtempérait et l'apportait tout en se souvenant de sa mésaventure avec l'ami Josh.
Eux aussi avaient cru être seuls dans la demeure qu'ils avaient eu la chance de trouver vierge de tout pillage et pourtant... Elle se souviendrait toujours du coup de feu dans son bras puis l'autre dans la poitrine du voleur Mexicain et de la culpabilité qu'ils avaient longtemps traînée pour avoir tué par manque de précautions élémentaires.

Tandis que les chiens s'énervaient dehors, elle avait tenu le siège puis avait regardé John pousser les meubles contre la porte. Elle aurait bien voulu aider davantage mais elle savait pertinemment qu'elle n'en aurait pas la force. Elle n'insista pas et attendit, piquée un peu bêtement qu'il ait terminé tout en allumant sa lampe torche.

La lumière découvrait une entrée on ne peut plus simple; les gens qui habitaient ici ne devaient pas être riches et l'espoir de trouver des choses intéressantes s'évanouit quelque peu.
Elle brûlait d'envie d'aller voir dans la cuisine dont la porte était entre-ouverte, laissant passer un rai de clarté mais attendit que l'homme ait rangé son arme avant de se ruer dans la pièce sens dessus-dessous.

La bicoque avait dû être visitée au moins une dizaine de fois avant eux et il n'y restait rien que des tiroirs vides jonchant le sol, de la vaisselle presque entièrement recouverte de moisissure qui débordait de l'évier, des portes de placards arrachées, un réfrigérateur béant qui sentait le lait pourri, un téléviseur explosé et une table renversée.
Elle allait avancer d'un pas supplémentaire quand elle étouffa un cri de terreur.
Devant l'une des fenêtres dont le carreau était cassé, un chien sautait, cherchant à entrer en aboyant furieusement tandis qu'on entendait les autres se précipiter en gémissant.
Non, ils n'auraient pas la paix, cela aurait été trop simple !

Malou regrettait amèrement d'avoir stoppé son ambulance dans un quartier aussi peu fréquenté. Ils ne seraient pas importunés ni par les mangeurs d'hommes ni par les pillards mais une chose était sûre, les clebs n'allaient pas les lâcher: ils n'avaient qu'eux deux comme attraction.

Le grand molosse squelettique prenait son élan; dans moins d'une seconde il serait dans la kitchenette.
La jeune fille épouvanté se rua vers la sortie et tenta de claquer la porte vainement, elle aussi était cassée comme toutes les autres du rez-de-chaussée car dans sa fuite, voulant obliquer vers la salle de séjour, elle aperçut un corniaud qui rebondissait sur la moquette tachée en grognant.
Il n'y avait plus qu'une solution; monter les escaliers sombres qui devaient mener aux chambres en priant dieux et diables que l'huisserie ne soit pas défectueuse.

Sans plus se soucier de John qui, elle l'espérait, trouverait bien une diversion avant de l'imiter, elle ralluma sa lampe, escalada quatre à quatre les marches et s'engouffra derrière la première porte venue qu'elle referma à grand fracas.

Dehors, face aux ouvertures brisées par la tempête les roquets, trop petits pour entrer, hurlaient à la mort comme pour appeler toutes les meutes de l'arrondissement.
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MessageSujet: Re: The roaming vigilante   The roaming vigilante EmptySam 4 Nov 2017 - 21:55









John avait laissé Malou se précipiter dans la cuisine et s'attaquait au salon. Les tiroirs de chaque meuble gisaient au sol, vidés de leur contenu qui jonchaient la moquette poussiéreuse. Les portes aussi étaient toutes ouverts, laissant voir le peu de contenu qui restait dans les buffets et les consoles. Se penchant pour inspecter, il ne vit rien qui n'ait été déjà vu par plusieurs personnes sans avoir trouvé preneur. Des bibelots, de la paperasse, de l'argenterie, rien que des choses qui n'avaient pas cours dans le monde tel qu'il avait été changé. Il remua quelques photos qui avaient été négligemment étalées pendant un des saccages qu'avait connu la maison. Des visages heureux, souriants, des bougies d'anniversaires, des mariages, des vacances. Tant de raisons de se réjouir, des choses qui n'arrivaient désormais plus. Désormais, on ne se réjouissait plus des années qui passaient, qui ne faisaient que rappeler la chance qu'on avait eu et se demander jusqu'à quand ça durerait. Pas de vacances, et de toutes façons, pour aller où… Cela faisait deux années qu'il n'avait pas vu une photo. Il n'avait pas été du genre à avoir des photos de sa famille sur lui, pas même quand il voyageait. Peut-être qu'il refusait inconsciemment d'accepter qu'un imprévu, un accident pouvait arriver. Maintenant, que n'aurait-il pas donné pour avoir quelque chose, une trace, une image de leurs visages.

Le bruit d'une porte qui claque le sortit brutalement de ses pensées et le força aussi à se retourner vivement. Il ne vit pas Malou qui manqua de le rejoindre avant de se raviser. Une fenêtre, déjà brisée par la tempête récente, tinta. Quelque chose l'avait traversée. John fit volte-face. Sur la moquette avait roulé l'un des chiens, et il se relevait douloureusement. Il s'était blessé en plusieurs endroit sur les restes de verre, et il saignait. Mais malgré ça, la hargne de ses yeux n'avait pas changé. Il n'avait pas renoncé à manger. John n'avait pas renoncé à vivre. Dans un geste à la rapidité surnaturelle, il sortit son Colt, arma le marteau dans le même temps, visa et pressa la détente.
La tête du clébard éclata lorsque la balle de .45 la rencontra sur sa trajectoire. Le chien s'écroula à l'endroit-même où il s'était tenu, les pattes secouées d'un ultime spasme nerveux.

John n'avait pas attendu pour reporter son attention vers le couloir. Il savait qu'il avait touché au but. Il ne ratait jamais sa cible, ou presque, et certainement pas sur un tir de ce genre.
Le couloir grondait. Sortant de la demi-obscurité en passant la porte du salon, le plus impressionnant de la meute se révélait à celui qu'il projetait d'égorger. Revolver en main, le canon fumant, John ne recula pas d'un pouce. Il évita soigneusement de fixer le chien dans les yeux. Il savait que cela serait pris pour du défi, et il voulait à tout prix éviter que l'attaque n'ait lieu.
Le chien – un bâtard quelque part entre le Rottweiler et le Stafforshire Bull Terrier – affichait un rictus inquiétant. Sa gueule, garnie de dents particulièrement brillantes, s'ouvrait en un sourire carnassier effrayant. Mais il ne venait pas seul. À sa suite, un chien qui tenait du lévrier, en plus massif, arrivait, toutes dents dehors. Les deux chiens marchaient lentement. Ils avaient vu leur frère tomber, et ils se méfiaient de cet humain dangereux. Pour autant, la faim restait plus forte que tout autre sentiment, fût-ce la peur ou l'inquiétude. Les poils se dressèrent, tant sur les dos des chiens que sur le corps de John. Il faisait son possible pour ne pas laisser entrevoir sa peur, mais elle était bien présente.

Il avait tracé mentalement une ligne qui traversait le salon. Si les chiens devaient ne pas renoncer et la franchir, il agirait. Et ils la franchirent.
Un nouveau coup de feu retentit. Le chef de meute prit la balle dans le poitrail, se souleva sous le choc et retomba lourdement sur ses pattes avec un cri de douleur. Les crocs avaient disparu sous les babines, les grondements s'étaient tus. Le faux lévrier avait relevé ses oreilles. Une nouvelle expression se dessinait sur sa face. Il était visiblement passé de la confiance méfiante à la peur curieuse. Qui était cet humain qui leur tenait tête ? Que faire si le chef se faisait tuer ?
Le chef, justement, tenta deux pas, mais il trébucha par deux fois, en couinant. Il finit par se redresser, et après un dernier regard à John puis à se première victime canine, il s'intéressa à la fenêtre.
Instinctivement, John fit un pas de côté, puis deux autres, et petit à petit il recula jusqu'au bout de la pièce. Les chiens le suivirent du regard, puis avancèrent vers la fenêtre béante. Ils passèrent près du cadavre de leur compère, qu'ils reniflèrent brièvement, et après un dernier regard pour John, ils quittèrent la maison.

Toujours l'arme à la main, Gray les suivit lentement et s'arrêta à deux pas de la fenêtre. Ce qui restait de la meute avait rejoint le leader, et le suivait d'un pas lent. Ils essaieraient sûrement de chasser un gibier moins récalcitrant – et trop petit pour les nourrir tous.

Tout en remettant son arme à l'étui, John monta les escaliers. Il avait entendu Malou les grimper, et elle avait trouvé refuge dans l'une des pièces de l'étage.
« Viens, partons. Ces sales bêtes ont fait assez de bruit pour attirer ici les pires choses de la région, sans parler de mes coups de feu. On doit bouger. »
Ce n'était pas une question, ça n'appelait donc pas de réponse. Malou se montra sans tarder, elle n'avait pas l'air mécontente de pouvoir partir d'ici. Ils descendirent vite, ne cherchèrent pas à perdre de temps en fouillant une nouvelle fois cette maison déjà raclée dans ses moindres recoins, et regagnèrent l'ambulance. Malou démarra et mit le plus rapidement le plus de distance possible entre eux et cette damnée baraque.

« Avant qu'on soit interrompus, tu parlais de groupes… Tu en connais beaucoup, dans le coin ? »
John avait rencontré quelques personnes qui se déplaçaient et vivaient ensemble, il en avait même croisé qui avaient un campement semi-nomade. Très organisés, ils pouvaient tout démonter et remballer en moins d'une heure, pour aller s'installer plus loin, en fonction des besoins et des nécessités.
Mais il ignorait s'il existait des communautés bien installées. Ou, pour être précis, il savait qu'il devait y en avoir, mais il ignorait où, et de quelle taille. Il avait eu à se frotter aux Punishers, mais Malou semblait dire qu'ils n'étaient plus si forts que par le passé. Des autres, il ignorait tout. Aussi chaque indication serait consciencieusement inscrite dans sa mémoire prodigieuse. Il ne savait pas encore ce qu'il ferait de ces informations, mais il en ferait bien quelque chose.






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MessageSujet: Re: The roaming vigilante   The roaming vigilante EmptyDim 5 Nov 2017 - 23:51
Malou avait agi égoïstement et en était consciente mais la panique avait pris le pas sur la raison.
Autant elle savait à peu près se débrouiller avec les morts-vivants, autant elle n'aurait su comment se défendre contre ces chiens bondissants et rapides comme l'éclair mais à présent, debout au milieu de la pièce presque vide, elle se rongeait les ongles d'inquiétude en tendant l'oreille histoire de deviner ce qui pouvait se passer en bas.
Elle fut rapidement informée par le claquement de l'arme qui la fit sursauter suivit de près par le gémissement d'agonie d''un chien puis plus rien d'autre qu'un silence lourd, presque palpable.

Instinctivement ses yeux firent le tour de la chambre où seuls un morceau de tête de lit en contreplaqué et une porte d'armoire gisaient sur un parquet poussiéreux auréolé d'une énorme tache sombre.
Qu'était-il arrivé à John ? Pourquoi n'entendait-elle plus rien ? Serait-elle condamnée à rester enfermée à l'étage ad vitam aeternam ?
Une foule de questions plus angoissantes les unes que les autres se bousculaient sous son crâne quand un second coup de feu fut tiré.
Elle poussa un ouf de soulagement; en cet instant l'homme était encore vivant mais un nouveau calme inhabituel vint encore la tarauder; que se passait-il cette fois-ci ? Avait-il raté son coup ?

Elle regrettait à présent de s'être éclipsée; le retrait était pire que d'affronter le danger aussi décida t-elle d'entrouvrir doucement la porte, bien décidée à redescendre pour prêter main forte quand elle entendit les pas du quarentenaire dans l'escalier.
Surgissant sur le palier comme un diable de sa boite, elle ne se fit pas prier pour déguerpir séance tenante et pour une fois accepta un ordre sans broncher.

Une fois bien calée dans le siège de sa camionnette, elle démarra le moteur et roula au hasard pourvu que ce fut loin de ce foutu quartier tandis que son co-équipier revenait sur la conversation abandonnée concernant les camps.

Je n'en connait que deux, répondit-elle à la question et tous les deux sont à Grosse Pointe Park mais je n'en sais pas grand chose car ils sont très fermés. Je sais juste qu'à Fort-Hope leur chef est très compétent mais personne ne peut entrer dans l'enceinte s'il n'est pas parrainé par un des leurs.
L'autre c'est au Labo mais pour celui-là, je ne peut rien t'en dire car ils sont encore plus secrets. Il y a beaucoup de scientifiques là-dedans à ce qu'il paraît et ils font des recherches sur un vaccin.

Elle laissa un temps et rajouta:
et puis il y a la secte. Des tarés qui refusent de tuer les morts-vivants !
En prononçant cette information elle se tourna vers John afin de recueillir son avis et conclut:
heureusement, ils ne sont pas nombreux mais je ne sais pas où ils crèchent.

Elle n'avait rien d'autre à lui apprendre.
Naturellement elle connaissait des membres des trois lieux mais elle s'abstint de commentaires; elle savait qu'il était dangereux de donner des noms à des inconnus même apparemment fiables comme John.
Par contre, une idée lui traversa l'esprit:
tu veux qu'on passe aille à Grosse-Pointe et qu'on passe devant ?
En plus par là-bas il y a des quartiers résidentiels huppés, on pourrait peut-être y trouver notre bonheur !


En attendant la réponse du cow-boy, elle ralentit prête à faire demi-tour avant de lui poser une dernière question:
tu voudrais rejoindre l'un des camps ?
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MessageSujet: Re: The roaming vigilante   The roaming vigilante EmptyLun 6 Nov 2017 - 21:21









Malou parla de ce qu'elle savait. Elle évoqua deux communautés qui étaient établies dans les environs. Le nom de l'une évoquait une place fortifiée, et l'autre était un laboratoire peuplé de gens qui chercheraient à apporter un remède à ce qui détruisait l'humanité. Elle qualifia une troisième de secte, avec un rien de dédain dans la voix. Elle ne savait pas tant de choses que ça, mais c'était toujours bon à prendre.

Quand elle lui proposa d'aller rôder aux environs des camps, John eut besoin d'y penser. Le fait que des gens se rassemblent en communauté et arrivent à vivre ainsi n'était pas gage de sécurité pour qui passerait un peu trop près. Il avait croisé plusieurs Punishers depuis qu'il était près de Detroit, et si ces gens vivaient en groupe, ils n'en étaient pas moins dangereux.
En revanche…
« Je ne crois pas que ce serait une bonne chose. Je dois toujours me rendre à Washington. Quoi que je puisse y trouver, je dois savoir. Quoi qu'il en soit, j'aurai besoin de beaucoup de choses pour ce voyage. Il m'aura fallu presque deux ans pour arriver ici, et le moins qu'on puisse dire c'est que la capitale c'est pas la porte à côté. »

Il observa un instant les maisons défiler au dehors. Quelque chose en lui savait que Washington était loin et que le voyage qui l'avait mené jusqu'à Detroit avait été déjà particulièrement long et dangereux, et cette part de lui-même lui disait que c'était pure folie que de vouloir continuer. D'un autre côté, il avait déjà fait trop de chemin pour simplement renoncer. Et si Sophie, Ben et Matt étaient en vie ? S'ils étaient quelque part, à l'attendre ? Ils pouvaient aussi bien être morts. Ou bien ne pas l'avoir attendu. Deux années, qu'auraient-ils dû endurer pour le voir revenir après deux années d'absence, alors que le monde vivait l'enfer sur Terre ? Ces deux sentiments – l'espoir et la résignation – bataillaient en lui depuis trop longtemps. Il fallait que l'un l'emporte sur l'autre, et le plus tôt serait le mieux. Pourtant, John savait parfaitement qu'entre ses sentiments et la raison, celui qui vaincrait ne ferait que causer une grande souffrance.

« Tu as peut-être raison. S'il reste des maisons à fouiller, autant qu'on y jette un œil. Allons voir Grosse Pointe Park. Ça ne peut pas faire de mal... »






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MessageSujet: Re: The roaming vigilante   The roaming vigilante EmptyMar 7 Nov 2017 - 13:38
Tandis que Lucky Luke parlait Malou roulait doucement à cause des épaves de voitures qu'il fallait contourner ou d'une horde à éviter à contre coeur mais aussi parce qu'elle réfléchissait.
L'homme ne voulait pas rejoindre un camp et ne semblait vouloir passer devant non plus; en fait il était en transit.
Il s'était arrêté à Detroit pour faire peut-être le plein de vivres et de munitions mais disait vouloir reprendre son chemin à pied jusqu'à Washington D.C. afin de voir sur place si sa famille l'attendait toujours, bien barricadée dans leur maison ou dans celle d'un voisin.

Le visage de la jeune fille s'assombrit.
Elle en avait connu combien de gens comme lui à la recherche d'êtres chers qui prenaient la route et revenaient seuls, le visage décomposé, le coeur en charpie pour finir terrés dans un camp ou retranchés dans une planque, tentant vainement d'oublier leurs souffrances ?
Elle-même n'avait-elle pas fait la même chose pour son frère jusqu'au jour où... ?

L'ambulance avait pris la direction de Grosse Pointe Park. Elle voulait retourner dans le quartier où elle avait déposé Eliette à son arrivée; là-bas les maisons étaient cossues, ce serait bien le diable s'ils n'y trouveraient rien.
Elle enfila une rue résidentielle au hasard et stoppa le véhicule en face d'une demeure à deux étages dont les volets étaient clos mais plutôt que d'attraper son sac à dos pour sortir elle resta assise sans bouger, regarda John avec un rictus d'ironie au coin des lèvres et lança:
Et où vas tu mettre « toutes ces choses » dont tu as besoin pour voyager ? Dans ton petit sac à dos et le reste dans tes chaussettes ?

Toujours immobile, détaillant vaguement les alentours plus par instinct que par précaution, elle cogitait encore.
Elle aurait été incapable de dire où se situait exactement la capitale mais aux abords de la I-80, elle avait vu le panneau rouillé, tordu, à demi effacé mais où l'on devinait encore à peu-près: « Washington DC. 531,4 Mi. »
Jadis, il aurait fallu entre 8h30 et 9h00 de route pour y arriver en voiture mais aujourd'hui il était plus sage de convertir les heures en jours et encore, sans compter les déboires de toutes sortes.

Au bout d'un moment elle reprit la parole:
grosso modo, en marchant bien, tu arriveras chez toi dans trois mois, si tu n'as pas été retardé et s'il ne t'es rien arrivé; c'est long... Il peut s'en passer des choses d'ici là...
Elle laissa planer quelques secondes et murmura tout d'un coup:
viens voir !
Elle invita le cow-boy à se faufiler entre les deux sièges et lui montra l'habitacle qui ressemblait presque à celui d'un camping-car, la salle de bain en moins.
Elle ouvrit le petit placard du haut et lui indiqua fièrement ses réserves.
Sur les deux petites étagères trônaient une bonne dizaine de boites de conserves et quelques paquets de riz.
Devançant peut-être une question elle expliqua:
je suis anorexique; je mange mais très peu...
La jeune fille ne voulait pas dévoiler au quarantenaire le paradoxe de sa maladie: elle ne pouvait pas manger mais manger était pourtant une obsession accompagnée de rituels autour de la nourriture. Aussi, comme tout un chacun, elle fouillait les maisons, dénichait des vivres et les entassaient là.
Mais ce n'est pas tout !
S'exclama t-elle comme pour balayer rapidement le problème.
Elle se pencha, ouvrit la porte du petit placard du bas et en sortit un jerrican.
Il est plein ! Dit-elle fièrement avant de montrer son réchaud et la bonbonne de gaz, le robinet qui s'ouvre en laissant couler un filet d'eau et enfin le brancard recouvert d'une vieille couverture.

Elle regardait l'homme qui devait être étonné d'un tel confort comme si elle jaugeait encore sa fiabilité mais sa décision était prise; il ne tiendrait qu'à lui à présent d'accepter ou de refuser.
Tout en lui tendant le dernier bonbon du sachet qui traînait depuis plus d'un mois elle annonça d'une voix soudainement froide et sérieuse:
je te l'ai déjà dit, je n'ai aucune attache ni ci, ni ailleurs. Je peux t'emmener. Il suffirait juste de trouver une planche de bois, un petite matelas fin et une couverture pour que je puisse dormir sur les sièges avant; le brancard serait pour toi mais si tu ronfles, je t'assomme avec mon rouleau à pâtisserie.

Lucky Luke avait peut-être ouvert la bouche pour confirmer ou infirmer la proposition mais la jeune fille n'y prit pas garde et continua sur sa lancée.
Ce n'est pas tout; on ne se connait pas donc il y aura une condition.
Elle laissa un temps exprès, histoire que John accuse le coup et pour voir sa réaction puis dit:
si la condition est respectée, ce sera comme un pacte de confiance absolue de l'un envers l'autre. Si elle n'est pas respectée, je saurai t'oublier rapidement.
Donc voilà; on va aller visiter cette baraque de bourges ensemble et ensuite on se sépare. Chacun de son côté, on accumulera le nécessaire pour ce voyage: plus de bouffe, plus de flotte, plus de carburant, plus de munitions, etc... Et on se donne rendez-vous quelque part le 6 juillet très exactement à 9h00 du mat'.
Celui qui est arrivé pourra attendre l'autre pendant une heure, pas plus. Après...
La balle est dans ton camp, c'est ça ou rien.
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MessageSujet: Re: The roaming vigilante   The roaming vigilante EmptyVen 10 Nov 2017 - 22:22









La Malou arrêta sa camionnette dans une rue bordée de maisons cossues et sembla satisfaite de son fait. Elle s'enquit des dispositions que John avait prévues pour continuer son voyage. Évidemment, il n'en avait aucune, il savait simplement que tout ça lui demanderait de la préparation et des ressources, bien qu'il ignorât quand il aurait réussi à les amasser.

Elle parut soudain enjouée. Elle souligna la durée exagérément longue du trajet qu'il se destinait, et il ne pouvait que lui accorder qu'elle avait raison. Elle l'emmena à l'arrière, dans la partie du véhicule qui avait servi à prodiguer les soins d'urgence à de nombreuses personnes. Dans les rangements, elle lui montra la nourriture qu'elle gardait précieusement. Elle avoua être anorexique. Si c'était vrai – et sa maigreur en attestait – il y avait là de quoi la faire vivre pendant des mois. À vue d'œil, John évalua qu'avec ce seul stock, ils pourraient se nourrir environ deux semaines, en rationnant.
Rapidement, elle ouvrit un autre placard pour exhiber un jerrican plein à ras bord. Et elle en était fière, de son trésor. C'était risqué de dévoiler une telle richesse à un inconnu. Beaucoup tueraient pour un simple litre de carburant. Mais ce n'était pas que ça. Elle avait aussi de quoi se chauffer, cuisiner, dormir… Cette ambulance avait un certain confort, luxueux en comparaison avec ce qu'était la vie dehors.

Puis vint la suite, ce qu'elle réservait après sa démonstration. Une proposition. Elle emmènerait John jusque Washington, s'il se montrait digne de confiance. Pour cela, il devrait l'aider à fouiller la maison devant laquelle ils s'étaient arrêtés, et ils continueraient leurs recherches en solo jusque… le mois suivant ?!
Où pensait-elle qu'il pourrait entasser ce qu'il trouverait en un mois ? Elle venait de lui faire remarquer que son seul sac ne suffirait pas à contenir ce dont il aurait besoin s'il voyageait seul, et elle venait de lui dire qu'il devrait stocker le plus de choses possibles avant qu'ils ne se retrouvent dans un mois. C'était inconcevable. S'il devait se donner autant de mal, il aurait aussi bien fait de trouver strict minimum et d'entamer son voyage, en trouvant sur la route de quoi, il ferait le trajet comme il l'avait fait depuis l'Utah.
Il serait parti dans quelques jours, mais il mettrait des semaines. Dans l'autre cas, il mettrait des semaines à rassembler ce qu'il pourrait, en mettant de côté le souci de l'entreposage, et ils seraient là-bas en quelques jours. Ça revenait au même, avec une variable de taille dans le deuxième cas. Il pouvait bien trouver un endroit sûr, si Malou ne se montrait pas le jour J, à l'heure et au lieu dits, il se retrouverait avec une quantité de choses impossible à transporter, il serait obligé d'en laisser la plupart sur place, et il aurait perdu un mois.
« C'est très appréciable de voir qu'il reste des gens prêts à aider leurs semblables. Mais… je crains que ce que tu imposes ne soit irréalisable. Voilà ce que je te propose, moi :
Allons fouiller cette maison. On se partage le butin à part égales. Après ça, tu m'emmènes près d'une de ces communautés dont tu me parlais. Mettons, ce laboratoire. Tu me laisses là, et je me débrouille. Je te laisserai un petit quelque chose pour la course.
Ensuite, on peut faire comme on a dit. J'essayerais de tisser quelques liens avec les gens là-bas, peut-être que ça pourrait nous être utile.
»
Il marqua un court silence, pour laisser le temps à tout ça de faire son chemin dans l'esprit de Malou, puis reprit.
« Le truc, c'est que… tu peux stocker dans cette ambulance, mais moi, je n'ai pas cette chance. Si je trouve assez de tout, il faudra que je les cache quelque part, et si tu devais ne pas être au rendez-vous, je ne pourrais pas tout emmener. Aussi, il se pourrait bien que je parte avant notre date de retrouvailles. Au final, ça ne changera pas grand-chose pour toi, tu auras juste de quoi vivre plus longtemps.

Alors, conclu ?
»






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MessageSujet: Re: The roaming vigilante   The roaming vigilante EmptyJeu 16 Nov 2017 - 22:48
Plus Malou écoutait John et plus elle se renfrognait. L'homme avait l'air de penser qu'elle délirait avec ce voyage et qu'elle n'était pas non plus capable de fouiller une maison seule. En bref, elle entendait qu'il voulait se débarrasser d'elle le plus vite possible.

J'ai pas besoin d'un partage égal et j'ai pas besoin non plus d'un petit quelque chose pour la course. Rétorqua t-elle sèchement aux propositions avant de continuer:
Ok, on fouille la baraque, je te dépose au labo et ciao, j'ai jamais parlé de liens, j'ai pas d'amis, j'en veux pas et en plus je ne comprends rien à ce que tu me racontes.

Fâchée, déçue, elle attrapa nerveusement son sac à dos mais au moment de repasser à l'avant pour sortir une intuition lui fit tendre la main vers la boite à gant à l'intérieur de laquelle elle sortit un petit calendrier qu'elle avait réalisé elle-même sur le modèle de celui de 2015.
Regardant les dates du mois de juin, elle se rassit doucement sur le siège passager l'air perturbé, se saisit d'un stylo, griffonna quelques notes et se tourna vers le cow-boy qui attendait peut-être pour sortir.
Je me suis trompée bougonna t-elle visiblement contrariée de devoir reconnaître une erreur. Je croyais qu'on était fin juin mais en fait on est le 7...

Malou comprenait soudain que Lucky-Luke avait raison. Elle lui avait donné rendez-vous un mois plus tard or, tout le monde savait que dans cet enfer, 30 jours étaient une éternité et qu'on pouvait trouver la mort au détour d'un chemin à n'importe quelle seconde.
L'autre problème était qu'elle n'était pas du genre à faire amende honorable. Elle mourrait d'envie de confesser qu'il était tout à fait possible de partir plus tôt, qu'il suffisait qu'ils restent ensembles et qu'ils entassent leurs ravitaillements communs dans l'ambulance avant de prendre la route mais elle préférait crever que d'avouer la bévue.

Sans un mot, elle balança d'un geste sec le calendrier dans le réceptacle, ouvrit la portière et sauta au dehors non sans lever les yeux au ciel pour signifier à John qu'elle le trouvait trop lent puis ouvrit la marche en direction de la maison tout en observant les alentours et le sol comme à son habitude.

La bâtisse était encore belle malgré quelques lézardes sur les murs. On accédait à l'entrée en montant quelques marches de pierre qui donnaient sur un perron. Tous les volets étaient clos ainsi que la porte en bois très épais; la défoncer n'allait pas être une mince affaire.
Jetant un regard encore un peu rancunier vers son comparse, elle murmura:
on a qu'à faire le tour pour voir s'il n'y a pas une entrée de service, une fenêtre de cave ou je ne sais quoi ?
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MessageSujet: Re: The roaming vigilante   The roaming vigilante EmptySam 18 Nov 2017 - 23:18









Malgré son erreur – qui la gênait au plus haut point, manifestement – Malou ne fit que ronchonner, sans rien ajouter d'autre. Elle descendit de l'ambulance, et John l'imita, provoquant une mimique d'exaspération chez la fille sans savoir pourquoi.
Il la laissa ouvrir la voie jusqu'à la maison, et lui-même fermait la marche tout en gardant un œil sur leurs arrières.
En arrivant devant la bâtisse, ils s'aperçurent de ce que la solide porte ne céderait jamais. Les volets étaient fermés, et c'était le meilleur modèle, celui en fortes lamelles d'acier, dont on voyait la publicité à la télévision autrefois. Le parfait archétype du cambrioleur – pull rayé gris et noir, bonnet noir et masque sur les yeux – s'acharnait sur l'un de ces volets en vue de commettre son vol. Pied-de-biche, pioche, barre de faire, rien n'y faisait. Et le brave voisin, alerté par le vacarme, appelait la police qui finissait par arriver toutes sirènes dehors et arrêtait le pauvre voleur, qui terminait en cellule. Les volets de sécurité QMI®️, pour une maison à l'épreuve du pire.

La proposition de Malou était non seulement acceptable, mais la seule qui puisse l'être. S'ils voulaient entrer, ils allaient devoir faire le tour. Malgré tout, John avait peu d'espoir te trouver un accès.
Et comme il s'y attendait, les volets à l'arrière étaient eux aussi tous baissés. Impossible d'entrer.
Il laissa Malou se creuser la tête devant cet échec et fit le tour du jardin. L'herbe était haute, sans entretien depuis longtemps, et inégale. Les haies hirsutes avaient souffert de la tempête. John parcourait le terrain d'un bon pas, laissant un sillon derrière lui dans l'herbe. Un petit arbuste rabougri et presque arraché se tenait, isolé, derrière le garage. C'était étrange, d'autant que c'était le seul végétal de ce genre dans tout le jardin. John s'en approcha, curieux, poussé par une intuition.
« Malou ! Par ici ! »
L'arbuste cachait mal quelque chose de très intéressant.

Une trappe d'acier peinte en vert, munie d'une poignée en forme de volant, se tenait là, dans l'herbe.
« Tu sais ce que c'est ? »
Et sans attendre de réponse, il manœuvra le volant pour ouvrir la trappe et la souleva. Un chuintement se fit entendre, comme le bruit d'une dépressurisation. Les solides gonds grincèrent, mais le panneau se leva pour laisser la place à un trou d'homme un peu large muni d'une échelle. Avec un regard pour son équipière, il fouilla son sac et en sortit une boîte de conserve. Il la laissa tomber par le trou et attendit. Personne. Pas de mort. Il fit signe à Malou de le suivre et il descendit par l'échelle.

Presque dix mètres plus bas, il prit pied sur un sol de béton bien lisse. En haut, il voyait nettement le ciel par le trou, et la maigre lumière qui arrivait jusqu'en bas lui permettait à peine de distinguer ses chaussures. Malou finit par arriver, et lui posait des questions insistantes, mais il n'y répondit pas. Il cherchait quelque chose, et s'il le trouvait, ça répondrait à toutes ses interrogations.
Il finit par mettre la main dessus. Non loin de l'échelle, un gros boîtier électrique. Il ouvrit le panneau qui le fermait, et pouvait voir les boutons qui le composaient. Ils n'étaient pas nombreux, mais il n'y avait pas assez de lumière pour en lire l'étiquetage. John passa doucement la main sur les boutons, qui étaient tous identiques. Il s'arrêta sur l'un d'eux, différent, plus gros, à l'écart des autres. C'était forcément le général.

John le remonta et…

Après deux secondes de silence, un léger ronflement se fit entendre. Puis, il releva tous les autres boutons, et après quelques timides clignotements, des tubes fluorescents disposés au plafond éclairèrent les lieux d'une lumière blanche et crue.

« J'ai toujours vu ces survivalistes comme des malades. La fin du monde, tout ça, c'était inconcevable. Et puis finalement… Heureusement qu'il y a eu des gens assez fêlés pour dépenser leur argent dans ce genre d'installations. Ce truc devrait résister à un bombardement, peut-être même à une attaque nucléaire. »

Effectivement, il s'agissait d'un petit bunker. Les murs épais respiraient la sécurité, et l'accès verrouillable de l'intérieur rajoutait à ce sentiment. Il y avait de la lumière, probablement un système de ventilation, et à n'en pas douter de la nourriture et de l'eau pour plusieurs semaines.
C'était une grande pièce, assez austère, mais bien plus confortable et sûre que beaucoup d'endroits. Ça sentait le neuf, la peinture récente. C'était étrange.

La pièce devait faire dix mètres de large et vingt de long. Elle comptait une table, deux chaises, une kitchenette, et à l'opposé deux lits qui rappelaient les modèles militaires, spartiates. Une ouverture laissait deviner qu'il y avait une deuxième pièce. John alla l'inspecter.
« Merde. »
C'était le stock de nourriture. Une petite pièce tapissée de rayonnages en métal. Vide. Il n'y avait rien. Pas une boîte, pas une bouteille, rien.
« Ce truc est neuf, c'est la seule explication. Les propriétaires ont dû le faire installer peu de temps avant… avant que tout vire au n'importe quoi. Ils n'auront pas eu le temps de faire les réserves. »

À défaut d'avoir de la nourriture facile, ils avaient un abri. Ce n'était pas ce qu'ils recherchaient, mais il était toujours bon de connaître l'emplacement de ce genre d'endroits. On ne savait jamais, au cas où.

Maintenant, ils pouvaient remonter à la surface et chercher un moyen d'entrer dans cette foutue maison, ou repartir ailleurs pour continuer leurs courses.






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MessageSujet: Re: The roaming vigilante   The roaming vigilante EmptySam 25 Nov 2017 - 0:59
Impatiente, Malou avait fait le tour de la maison presque en courant. Il devait bien y avoir une autre porte ou une véranda aux vitres cassées ?! Mais arrivée derrière, elle s'arrêta net complètement désappointée: tous les volets étaient baissés et ils avaient l'air solides; il serait impossible de les fracturer.
Tandis que Lucky Luke s'aventurait dans ce qui était jadis un jardin, elle restait là, bras ballants à réfléchir à un moyen quelconque de pénétrer à l'intérieur mais ne trouva rien; le bâtiment ne possédait même pas un petit soupirail donnant accès à une cave.
Elle s'apprêtait à rebrousser chemin afin de lorgner sur les habitations voisines quand John, à demi penché au pied d'un arbuste rabougri l'appela.
Au ton de sa voix, il devait avoir trouvé quelque chose d'intéressant aussi, tout en continuant d'observer les alentours, elle allongea le pas vers lui enjambant tant bien que mal les herbes folles qui atteignaient presque sa taille.

Arrivée à sa hauteur, elle découvrit une plaque métallique munie d'une sorte de volant.
Redressant la tête, elle regarda l'homme avec de grands yeux interrogateurs mais il répondit à sa question muette par la même question, articulée.
Bah non je ne sais pas, et toi ? Demanda t-elle perplexe tandis qu'il tournait la manette.
Cela fit un drôle de bruit, presque comme quand on ouvre une canette de soda mais en moins fort ou comme quand on débouche un chiotte mais en plus prononcé.
L'homme souleva la trappe qui dévoila un trou noir.
C'est un puits ? Demanda Malou tandis que John balançait un boite de conserve dedans.
Mais qu'est-ce qui te prends ? T'es cinglé de gaspiller la nourriture comme ça ! S'exclama t-elle surprise de ce geste inconsidéré, lui d'habitude si sérieux mais quelque chose dans son regard donnait à la jeune fille l'impression qu'il en savait plus que ce qu'il laissait supposer ce qui eut le don de l'énerver.
Ne s'en sentant pas le choix, elle descendit les échelons de mauvaise grâce tout en grommelant :
mais tu vas me dire ce que c'est, où on est et où on va à la fin !!!

Arrivée en bas, elle fut étonnée de poser les pieds sur du béton; elle s'attendait au pire à de l'eau boueuse, au mieux à de la terre battue. Il faisait trop sombre pour deviner quoi que ce fut mais une chose était certaine, l'endroit avait été construit par l'homme, d'ailleurs cela sentait la peinture.
C'est un passage secret à ton avis ? Pour entrer dans la maison ? Ou un truc qui mènerait à une cachette ?
Malou aurait eu encore mille autres questions du même acabit à poser mais il ne répondait pas; à la place il semblait chercher quelque chose à tâton le long d'un mur.
Attends, j'ai une lampe torche dans mon sac. Murmura t-elle.
Elle eut à peine le temps de fouiller qu'un ronflement étrange se produisit qui arrêta son geste.
C'est quoi ce... Un clignotement lui coupa la parole et une série de tubes de néon s'alluma.
Elle ferma d'abord les yeux, aveuglée par l'intensité lumineuse mais quand elle les rouvrit, elle laissa échapper entre ses lèvres: ça alors....
Elle n'en revenait pas. Depuis que ce monde avait été déclaré apocalyptique elle n'avait plus vu de lumière électrique nul part et là, tout à coup, ce regain de confort inespéré lui donnait l'impression de quelque chose de magique.

Tandis que John expliquait enfin ce qu'était ce lieu, Malou inspectait des yeux la pièce avec une pointe de nostalgie.
Malgré l'aspect dénudé et spartiate de cette sorte de cave, elle avait l'impression d'être à l'intérieur d'un cocon protecteur; c'était tout juste si elle ne se rêvait pas petite fille aux creux des bras d'une douce maman au sein d'un foyer bien douillet.
Pendant ce temps, le co-équipier était passé dans une seconde pièce et elle l'entendit jurer. Rapidement elle le rejoignit pour faire le même constat que lui; les étagères étaient neuves mais vides.
Où alors ils ont tout emporter avec eux quand ils sont partis, répondit-elle à l'hypothèse du cow-boy.
En tous cas, tu l'as ta planque... articula t-elle d'un air songeur, j'espère que tu m'inviteras ?

Malou rebroussa chemin à regret; cela l'aurait amusé de manger puis de dormir là sous cette tôle hermétique à l'enfer qui se vivait au-dessus mais peut-être que cela arriverait un jour ?
Dommage qu'on ne puisse rien entreposer ici, lança t-elle tandis qu'il remontaient à la surface.
Parce que si tu as trouvé cette trappe et réussi à tourner le volant pour ouvrir, cela signifie que n'importe qui d'autre peut en faire autant vu que ça n'a pas l'air de se fermer de l'extérieur.

Ils étaient à nouveau dans le jardin. Malou lança un dernier regard vers la maison et dit :
à mon avis il n'y a rien d'autre que des meubles là-dedans. Des gens assez prévoyants pour construire un abri et cadenasser leur bicoque ne peuvent pas être partis sans emporter tout le nécessaire à leur survie, allons ailleurs il y a plein d'autres maisons aux alentours.

Malou marcha jusqu'à la rue et montra de la pointe du menton la maison voisine; elle n'était pas trop loin de l'ambulance, ils pourraient y aller à pieds.
Ils entendaient des râles mais ils étaient lointains, ils avaient largement le temps de faire une petite visite.

La bâtisse était beaucoup plus délabrée que la précédente, peut-être avait-elle été pillée ? il ne fallait pas rêver, ils n'étaient pas les seuls à avoir besoin de nourriture et de matériel.
D'un coup d'oeil elle vit que la porte était fermée mais à l'étage trônait un immense balcon avec au-dessus une fenêtre aux vitres cassées.
On la tente celle-là ? Demanda t-elle à John, tu crois qu'on peu escalader jusqu'à la plateforme ?
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MessageSujet: Re: The roaming vigilante   The roaming vigilante EmptySam 25 Nov 2017 - 22:18









La remarque de Malou avait du sens, en quelque sorte. Les propriétaires de ce bunker pouvaient avoir approvisionné l'endroit et puis tout embarqué avant de partir. Mais pourquoi avoir fait installer un tel équipement pour fuir au lieu de l'occuper ? Entre la maison et ça, il y avait tout de même de quoi vivre en sécurité.
L'idée de s'accaparer cet endroit était séduisante, mais comme le soulignait la jeune femme, d'autres pourraient trouver le bunker et s'y introduire. À moins de miser sur la chance, un bon camouflage et une discrétion à chaque visite, y stocker quoi que ce soit devrait se faire avec un maximum de détachement, car il se pouvait que la réserve ainsi constituée se fasse piller.

En remontant l'échelle derrière Malou, John remarqua que la porte disposait d'un système de verrouillage, coté intérieur. Ainsi il était possible de s'enfermer dedans, bien à l'abri des visiteurs alors incapables d'ouvrir le panneau. En revanche, cela interdisait donc une fermeture sécurisée sans être à l'intérieur.
Il le fit remarquer à Malou, mais elle était déjà concentrée sur la suite de la journée. Elle avait réchappé de peu à un sort sinistre, et elle était déjà passé à autre chose. Elle avait vraiment l'esprit d'une survivante, malgré cette maladie qui lui rongeait la chair et détruisait sa santé à petit feu. Ironiquement, ce mal lui conférait un sérieux avantage sur beaucoup : elle ne souffrait pas de la faim. Mais sa faiblesse physique la mettait en difficulté au moindre obstacle, à la moindre bagarre à venir. Vivre seule allait se révéler compliqué, passé un certain stade, et malgré sa méfiance constante, elle finirait par avoir besoin des autres pour continuer.

Elle proposa d'aller s'attaquer à une maison proche. C'était une baraque cossue aussi, mais visiblement pas dans le même état que l'autre. Pas de volets en lames d'acier ajustées et robustes, pas de lourde porte lisse. Mais tout de même, tout semblait fermé.
Malou désigna le balcon qui surplombait le petit jardin. C'était une grande dalle de béton soutenue par deux minces piliers. Une balustrade faite de petites colonnes fuselées et d'une main-courante, tout de béton aussi, le cernait sur son contour extérieur. La jeune femme s'interrogeait sur la possibilité de l'atteindre, demandant son avis à John.

Il inspecta la façade. Sur le pignon voisin courait une treille de bois. Elle avait autrefois accueilli des plantes grimpantes décoratives, mais elle ne portait maintenant que les vestiges noircis et desséchés d'un lierre qui s'était étendu là, mais avait été dévasté par la tempête.
La treille elle-même avait souffert, et elle avait été plutôt endommagée en certains endroits. John l'empoigna afin d'en éprouver la solidité. Ça tenait encore, mais il ne faudrait pas trop lui en demander.
« C'est faisable, je pense. En montant sur la treille, et en s'aidant de la gouttière, peut-être… Comment tu le sens ? »
Il ne le cachait pas vraiment. Ce serait à elle de s'y coller. Elle pesait moins de la moité de son poids à lui, aussi les croisillons de bois supporteraient mieux la charge.
« Il s'agit de monter, entrer et venir m'ouvrir ici. Sauf s'il y a un accès à l'arrière. »






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MessageSujet: Re: The roaming vigilante   The roaming vigilante EmptyDim 3 Déc 2017 - 0:43
Malou suivait les faits et gestes de John et regarda la treille qu'il lui montrait. A son tour, elle en vérifia la solidité plus par acquis de conscience que par manque de confiance et répondit:
oui, c'est tout à fait faisable, j'ai l'habitude de ce genre de truc.
Elle jaugea la distance entre le sol et le balcon, ce n'était pas énorme, un enfant aurait pu le faire et poursuivit:
A Seattle je me suis fait piéger par un gang; ils m'ont séquestré et mon boulot était justement de monter aux gouttières ou de passer dans des conduits pour aller leur ouvrir la porte principale des maisons ou des usines qu'ils voulaient piller...
Sur ces paroles, elle partit vérifier à l'arrière s'il n'y avait pas d'entrée de service mais revint rapidement en hochant de la tête négativement.

Ajustant son sac à dos, elle commença l'escalade et arriva sans encombre au niveau du balcon dont elle enjamba la rambarde avec souplesse.
A présent le plus dur restait à faire à savoir, vérifier s'il n'y avait pas de mangeurs d'hommes à l'intérieur puis descendre ouvrir la porte.
Immobile au bout du balcon, elle prenait ses marques avant de faire le premier pas et le résultat de ses observations l'inquiéta: le vent était contre elle aussi était-elle dans l'impossibilité de sentir ne serait-ce que l'once d'un relent nauséabond.
En revanche, s'il y avait des immondices dans la maison, ils seraient très rapidement informés de sa présence olfactive, il fallait faire vite.

Elle décida de se mettre à quatre pattes pour rejoindre la fenêtre aux vitres cassées, cela atténuerait peut-être son odeur et arrivée là, elle imita le cow-boy en lançant dans la chambre la gourde métallique qui pendait à sa ceinture.
Un bruit de casserole atterrissant sur du parquet se fit entendre, suivi d'un bref silence de mort.
Elle espérait sincèrement que rien d'autre ne se produirait mais malheureusement, peu de temps après, une série de râles étouffés s'éleva suivie d'un raffut effroyable.
Dans ce bâtiment, plusieurs morts-vivants probablement enfermés dans une pièce du rez-de-chaussée, excités à l'idée de se mettre enfin quelque chose sous la dent, se ruaient brutalement sur la porte.
Un fracas de bois qui cède et tombe arriva aux oreilles de la jeune fille qui commençait à battre en retraite; elle avait une idée pour se débarrasser d'eux.

Elle glissa un œil vers John qui attendait en bas, vit qu'il avait l'air aux aguets et réactif, cela avait suffi pour la rassurer.
Dans la bâtisse, elle entendait distinctement des pas lourds et traînants aller, venir un peu partout sans pour autant apparaître à l'étage.
Décidée à ne pas passer le reste de la journée qui tirait à sa fin à attendre leur bon vouloir, elle les appela d'un « hého » retentissant histoire qu'ils débarquent enfin devant l'encadrement de la fenêtre.
Elle les entendit monter l'escalier en grommelant puis, tout à coup, l'un d'entre eux apparu.
C'était un homme d'âge mûr fortement décati qui n'eut pas besoin de « voir » la frêle silhouette pour défoncer une partie de la croisée et se diriger vers elle bras en avant et nez en l'air. C'était gagné au moins pour celui-là; les autres suivraient immanquablement.

Sans plus se soucier du bruit qu'elle faisait, en rajoutant même un peu au passage, elle enjamba à nouveau la rambarde du balcon et redescendit à demi le long de la treille, veillant à ce que le mordeur continue de détecter sa présence.
En se penchant un peu, elle vit une femme dont les lambeaux de chair pendaient de part et d'autres de son corps se faire pousser vers l'extérieur par deux autres puis, sur le son d'un bris de vitre elle eut droit au spectacle des trois ignominies s'affalant malproprement sur la mezzanine de béton avant de se redresser tant bien que mal en grognant de rage.

Ce qui restait d'une famille composée d'un homme, d'une femme et de deux adolescents étaient maintenant agglutinés au-dessus de l'armature le long de laquelle Malou s'était glissée jusqu'en bas.
Rejoignant son coéquipier, elle attendait la suite des événements qui ne tarda pas à se manifester.
Complètement hystériques à la vue de deux repas, les mordeurs s'étaient élancés dans le vide, s'écrasant lourdement dans l'herbe haute, à moitié démantibulés mais encore vivants.

La jeune fille dont les forces commençaient à baisser sérieusement après toutes ces péripéties laissa au collègue le soin d'achever le travail, remonta sur le balcon, passa la fenêtre et disparut dans la maison.
La chambre, quoique mise en désordre par l'arrivée intempestive des raclures puantes ne semblait pas avoir été visitée, ce qui était bon signe mais afin de ne pas prendre de risques inutiles l'adolescente ne s'attarda pas à détailler les lieux.
Ramassant sa gourde, elle la rejeta encore au sol, attendit quelques instants puis, comme rien ne se passait elle dévala les escaliers, manqua glisser sur le cadavre en liquéfaction d'un chien étendu sur le carrelage du couloir, se rattrapa de justesse au mur, se boucha le nez et alla ouvrir la porte d'entrée.
Mission accomplie ! Lança t-elle fièrement.
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MessageSujet: Re: The roaming vigilante   The roaming vigilante EmptyDim 10 Déc 2017 - 22:38









John observa le manège de Malou. L'escalade se fit bien. Elle se montra étonnamment agile, et il ne lui fallut pas longtemps pour arriver au balcon. Elle entra vite et vérifia que la maison soit inhabitée. Elle ne l'était pas. John n'avait plus aucune visibilité, mais bientôt Malou reparut et repassa par-dessus le balcon pour revenir à la treille et redescendre un peu.
« Qu'est-ce que... »
Le fracas de verre attira le regard de John. Toisr morts venaient de passer au travers d'une fenêtre et d'atterrir sur le balcon, suivis par un quatrième qui était sorti par là où Malou était passée. La fille, elle, avait fini de redescendre et l'avait rejoint.
« On peut savoir ce que tu fous ? »
Pour toute réponse, le maigre doigt osseux pointa vers le balcon où se pressaient les cadavres affamés. Ils ne tardèrent pas à basculer afin de descendre prendre leur repas. Les six corps tombèrent lourdement dans l'allée bétonnée dans un bruit de chairs flasques et d'os brisés. Deux d'entre eux s'étaient fracassé le crâne. Malou envisagea de grimper de nouveau à la treille pour retourner dans la baraque, laissant John se débrouiller avec les morts survivants.

Il parcourut les alentours du regard à la recherche de ce qui pourrait faire office d'arme silencieuse. Il devrait sérieusement penser à trouver de quoi s'équiper en complément de son Colt. Pour le moment, cette bêche posée le long de la haie suffirait amplement. Il l'empoigna et revint près des macchabées pour leur ouvrir la boîte crânienne avec méthode.
Il ne fallut pas longtemps avant que la porte de la maison ne se mette à cliqueter et s'ouvre sur Malou, le menton haut et pas peu fière de ce qu'elle venait d'accomplir.
John jeta sa bêche dans l'herbe et entra à sa suite. Il enjamba avec soin le chien misérable dans le couloir, à peine incommodé par l'odeur de pestilence qui envahissait la maison, en se faisant la remarque qu'on finissait par s'habituer à tout. Voir marcher des morts à la recherche de viande fraîche n'était pas naturel, et pourtant, il ne trouvait plus cela effrayant.

L'endroit puait, mais hormis ça et le désordre de bibelots bousculés par la marche aléatoire des morts, rien n'indiquait des pillages passés. John s'engouffra dans le salon, prêt à ce qu'il arrive n'importe quoi. Il n'arriva rien d'autre qu'une pièce vide, meublée avec goût. Une tâche sombre sur la moquette donnait à comprendre où l'un des habitants avait trépassé avant de se relever.
Sur l'une des consoles, un service à whisky offrait une série de verres vides prêts à recevoir le scotch ambré qui logeait dans la carafe. John souleva le bouchon et s'emplit le nez des effluves boisés. Il n'avait rien senti d'aussi bon depuis longtemps. Il referma la carafe en maudissant de ne pouvoir emmener le breuvage dans ce contenant. Peut-être boiraient-ils un verre plus tard, mais pour le moment, ils devaient se concentrer sur leur fouille méthodique de la maison.

John passa de longues minutes à explorer chaque coin du salon, chaque meuble, chaque tiroir. Il n'en tira rien de satisfaisant, sauf s'ils voulaient se charger de vaisselle et de couverts qui devaient dater d'un demi-siècle à en juger par le style dépassé.

Il retourna dans le couloir pour se diriger vers la cuisine, qui était immense. Malou s'y trouvait déjà, mais vu le nombre de rangements, un peu d'aide était la bienvenue.

« Alors, c'est ça ton histoire ? Seattle, un gang, sortie de la cave pour servir d'éclaireuse ? Pas marrant…
Et avant ça ?
»







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