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Depuis l'été 2014, l'Apocalypse règne sur le territoire américain. Dans la région de Détroit, les survivants s'organisent seuls depuis des mois pour sauver leurs vies et résister aux rôdeurs. Quand, après trois ans sans nouvelles du gouvernement, l'armée revient à Détroit, un nouvel espoir semble possible pour les survivants. Mais à quel prix ?
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 There and back again
In Your Flesh :: Michigan State :: Zones non-nettoyées :: Détroit [Sud-Ouest]

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MessageSujet: There and back again   There and back again EmptyMar 2 Jan 2018 - 18:43

       


There and back again






11 juin

Une semaine s'était écoulé. John n'avait pas oublié le rendez-vous qui avait été fixé. Pendant ces sept jours, il avait fait quelques quartiers, écumé des rues et fouillé des maisons, mais il s'était contenté de rassembler ses trouvailles en un endroit où il les retrouverait facilement. Le butin était maigre. Deux ou trois conserves et une bouteille d'eau en constituait le principal, le reste n'étant rien d'autre que des objets divers et potentiellement utiles. Il n'avait fait aucune sélection, il avait simplement raflé et entassé tout ça ici, avec pour but d'en récupérer le plus possible et de faire un tri plus tard. Mais maintenant qu'il avait tout ça sous les yeux, il ne trouvait plus utile de tout emporter. John se contenta de fourrer l'alimentaire dans son sac et abandonna le reste.

Le chien chouina doucement.

« Je sais. On va pouvoir y aller. »

Il était impatient de retourner dehors. Difficile de confiner un tel animal en intérieur, surtout qu'il avait vécu jusqu'ici en menant ses petites affaires en extérieur. Son instinct de chasseur était développé, bien qu'il ne semblât pas rebuté par la compagnie d'un humain. Quelque chose les liait. Sûrement le geste qu'avait eu John pour le sauver, mais aussi autre chose. Une certaine similarité. Il y avait chez les deux un truc qui faisait qu'ils se ressemblaient. Un calme apparent teinté de méfiance, qui cachait bien leur combativité et leur gentillesse.
John ne lui avait toujours pas donné de nom. Ils ne se connaissaient que de la veille, et il n'y avait pas vraiment réfléchi, d'autant qu'il n'en avait pas eu besoin. Au pire, il verrait ça quand la nécessité l'y pousserait.

John se livra à une dernière vérification de son matériel. Il partait aujourd'hui pour un voyage qui pouvait se faire long, et il valait mieux savoir tout de suite s'il avait oublié quelque chose, pour ne pas avoir la surprise sur la route.
Son Colt était bien en place dans son holster, le barillet plein. Sa cartouchière en accueillait encore douze, ce qui lui faisait dix-huit cartouches en tout. C'était assez peu, mais il avait assez confiance en ses talents de tireur pour affirmer qu'il pouvait toucher au but une quinzaine de fois. Pour pallier au nombre de balles restreint, il avait sa hachette. Ce truc serait bien utile, en de nombreuses circonstances.
Son sac contenait toujours une couverture, une gourde pleine, ses boites de conserves et le Remington qui appartenait à sa famille. Cet antique revolver n'était plus capable de tirer, mais il tenait à le garder.
Et bien entendu, il emmenait avec lui le chien, qui ne se laissait pas oublier avec force gémissements d'impatience.

« Oui, oui, on y va… »

Le chien s'agita un peu quand John se leva, fouettant joyeusement l'air de sa longue queue grise. C'était un bon chien. John était content de l'avoir avec lui, et à observer sa taille, sa puissance et ses mâchoires, il préférait s'en être fait un ami. Le rencontrer en de mauvaises circonstances aurait pu être problématique.

Ils quittèrent leur abri de la nuit. Le soleil matinal s'était levé depuis deux heures, et il était encore tôt. La lumière était suffisante pour marcher en sécurité, et même si le flair et la vigilance du chien pouvaient permettre de détecter les dangers, John aimait autant éviter de sortir de nuit.
Ils n'étaient pas très loin du lieu de rendez- vous. Ils s'en étaient rapproché la veille, dans les dernières heures du jour, pour gagner du temps. John évaluait leur temps de trajet jusque là-bas à moins d'une demie-heure, même s'il ne connaissait pas parfaitement les environs. Il avait pris assez de points de repères avant ça, pour s'orienter, et il n'aurait aucun mal à retrouver l'endroit qu'ils devaient atteindre. Ils se mirent en marche le long de la rue déserte.

Le silence régnait en maître absolu, à peine dérangé par le bruissement de quelque feuille ou un détritus emporté par le vent, qui soufflait de face. C'était un bon avantage, car il apporterait les éventuelles effluves de chair putréfiée qui viendraient du lointain. Le chien serait le premier à les sentir, ce qui lui servirait d'alarme, et son ouïe détecterait le moindre grognement affamé dans les autres directions. Leur rythme de marche excluait toute possibilité d'être surpris par des morts venant de derrière, et les seuls dangers pourraient être ceux représentés par des vivants. John marchait, sa hachette à la main, se retournant parfois pour scruter derrière eux. Le chien, lui, trottait lentement, regardant à droite ou à gauche, la truffe dans le vent. Sa façon de porter queue et oreilles ne reflétait pas d'inquiétude, aussi John n'avait pas lieu d'être soucieux.


Le quartier résidentiel qu'ils approchaient était familier. Le style des toitures, celui des façades, certains détails indiquaient à John qu'ils approchaient.

« On est presque arrivés. Tu vas rencontrer une amie. Je pense qu'on peut l'appeler comme ça… Et je réalise que je n'ai aucune idée de si elle aime les chiens ou pas. J'espère que ça pose pas de problème, parce que sinon ça sera une mauvaise surprise. Le chien le regarda d'un œil interrogateur. Disons que t'es du genre impressionnant, alors elle pourrait être… impressionnée. »

L'animal ne sembla pas s'en inquiéter. Il s'en foutait probablement. Ou bien il n'avait pas compris, plus vraisemblablement. De toute manière, ils n'avaient pas tellement de solutions. Soit Malou acceptait d'emmener un compagnon supplémentaire – compagnon discret, sympa, et très utile de surcroît – ou bien ils devraient se séparer. Ce chien s'en était sorti pendant deux ans, il irait très bien avec ou sans John, même si ce dernier préférerait ne pas avoir à le laisser. C'était bon de pouvoir compter sur quelqu'un, même si ça devait être un chien.

Finalement, ils furent rendus à la grande maison cossue. Les volets sécurisés étaient toujours intacts, tout comme la porte d'entrée. John s'immobilisa devant le portail et observa son copain à quatre pattes. Il huma l'air, sans paraître s'alarmer, mais finit par fixer un point, loin devant eux. À une bonne centaine de mètres, trois ou quatre silhouettes se traînaient d'un pas chancelant. Les morts n'avaient pas encore dû les repérer, mais John aimait autant ne pas les provoquer. Il tapota le dos du chien et lui fit signe de le suivre, puis mit le cap vers le jardin.

L'herbe haute lui atteignait les genoux, mais l'animal, lui, n'en sentait même pas la caresse sur son ventre, tant il était grand. Ils traversèrent le terrain l'un derrière l'autre, droit vers l'emplacement de la trappe du bunker. Le rendez-vous était respecté.

John trouva le panneau métallique et le frappa du pommeau de son arme.
Bang-bang.
Bang-bang-bang.
Bang.

Maintenant, il fallait patienter.







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MessageSujet: Re: There and back again   There and back again EmptyMer 10 Jan 2018 - 0:07
Malou avait profité de la semaine pour se reposer dans la solitude la plus complète et s'était sentie dans ce bunker comme un poisson dans l'eau.
Elle avait apprécié le confort, avait pu se laver tous les matins, faire ses exercices de krav maga, était monté deux fois par jour à la surface pour vérifier si son ambulance était toujours là et surtout avait réussi à manger suffisamment pour reprendre de la vigueur.
Uniquement entourée du halo de lumière de la rampe de néon et du silence, elle s'était ressourcée oubliant presque la fureur du monde extérieur.

Elle en avait également profité pour faire le vide, calmer ses nerfs exarcerbés puis, l'étape franchie, avait réfléchi d'abord à elle et à son avenir.
Que ferait-elle dans ce monde et pendant combien de temps aurait encore envie de lutter ?
La réponse était floue. Elle savait juste qu'elle resterait à Detroit, du moins pour un moment. Ce n'était ni mieux ni pire qu'ailleurs mais elle avait prit ses marques dans cette ville et surtout le paysage n'avait rien à voir avec l'endroit d'où elle venait; là où elle avait dû se détourner de la tombe de l'Aimé.
Ici, aucune montagne pour lui rappeler de douloureux souvenirs, aucun torrent, juste des plaines à perte de vue parfois ponctuées de forêts où elle n'avait pas encore mis les pieds.
Il faudrait qu'elle ait de la force, elle avait fait une promesse qui était devenue un code d'honneur: venger l'Homme de sa vie en massacrant les morts-vivants à sa portée.
Se rappeler ainsi son engagement lui donna en conclusion suffisamment de motivation pour continuer à survivre.
Elle caressa même le rêve de débarrasser la planète des puanteurs, non en cherchant un vaccin, ce dont elle serait incapable mais en les tuant par pelletées, par fournées entières; il faudrait qu'un jour elle passe à la vitesse supérieure mais pour cela il faudrait des alliés portant la même dose de haine qu'elle.

De fil en aiguille elle en était venue à penser à John.
Qui était-il ? Et surtout que représentait-il pour elle ?
Pas un amant c'était certain; il n'y avait plus de place dans le cœur de la jeune fille pour ce genre de chose.
Un frère ? Il était trop vieux. Un père ? Il était trop jeune selon ses propres critères.
Un ami ?
Elle n'en avait eu qu'un dans sa vie, il s'appelait Josh mais le cow-boy ne lui ressemblait pas, ni physiquement, ni de caractère, il lui était donc difficile d'envisager une réponse positive.
Une chose était certaine, elle avait confiance en lui et c'était déjà beaucoup mais elle sentait que l'homme était un solitaire et qu'il repartirait un jour sans elle comme à la fin des western. Etait-il possible d'appeler « ami » quelqu'un qui filerait droit vers le soleil levant, le sac en bandoulière sans plus se retourner ?
Elle finit par laisser en suspens ces interrogations; elle ne savait pas mettre un nom sur ce qu'elle ressentait pour lui sauf qu'elle était bien en sa présence et qu'elle l'aimait beaucoup.

La veille au soir du jour J, elle abandonna ses tergiversations, rassembla les affaires dans les sacs hormis sa couverture et de quoi déjeuner puis fit le ménage des lieux afin de laisser place nette.
Elle se coucha avant le soleil et se réveilla avant qu'il se lève.
A présent, elle ne désirait plus rester dans la planque, elle n'avait qu'une hâte, reprendre la route avec John jusqu'à Washington.
Afin de tromper le temps qui avait décidé de passer lentement, elle fit les mêmes gestes que d'habitude, se restaura, s'assit quelques instants avant de faire les cent pas.
Enfin, le code résonna. Deux coups, trois coups, un coup.
Heureuse et excitée, elle se précipita, monta les échelons le plus vite possible, tira le verrou et ouvrit le couvercle métallique.

John était debout et l'attendait mais il n'était pas seul. A ses côté, un chien gris, immense, efflanqué, la regardait sortir d'un air méfiant, prêt à aboyer au moindre geste brusque.
Malou n'aimait pas les chiens; surtout, elle s'en méfiait aussi sa première idée fut de redescendre et refermer la trappe mais c'était dire adieu au voyage alors, bon gré mal gré elle se hissa à l'extérieur et demanda sèchement:
c'est qui lui ? C'est à toi ?
Elle laissa à John le temps de s'expliquer et regarda l'animal qui devrait partager leur aventure.
Il semblait calme et ses yeux brillaient d'intelligence.
Après réflexion Malou lança:
ok, il vient mais il n'a pas intérêt de s'installer sur le brancard !
Après tout, le clebs avait l'air assez sympa et puis il serait peut-être utile en cas de pépin.

A présent, il fallait remonter à la surface toutes les affaires et les charger dans l'ambulance.
C'est toi qui conduira ? Demanda Malou entre deux allers-retours.
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MessageSujet: Re: There and back again   There and back again EmptyMer 17 Jan 2018 - 18:43









Il ne fallut pas attendre longtemps avant que la trappe ne s'ouvre. John fut accueilli par une Malou plutôt en forme. Elle avait le teint toujours aussi blanc, mais elle était énergique. Elle eut un regard pour le chien, John s'en aperçut. Il l'avait redouté, elle n'était pas super enthousiaste à l'idée de devoir s'en approcher. Elle s'enquit de savoir ce qu'il retournait au sujet de cet animal.
« Plus ou moins, oui. Je l'ai rencontré dans un parc, près d'une marina. Il était en mauvaise posture, je l'ai aidé à s'en sortir. Il est sympa, tu verras. »
Malou accepta sa compagnie, mais prévint que l'animal ne devrait pas s'approcher du seul couchage décent de l'ambulance. John haussa les épaules en signe d'indifférence. Il aimait autant ne pas avoir à se séparer du chien.

Ils commencèrent à ramener les affaires à bord du véhicule. Il fallut autant de voyages que pour décharger, mais ça se révéla bien plus pénible. Malou demanda si John conduirait.
« Si tu veux. De toute façon, vu la route, on devra se relayer. »
Après qu'ils eurent fini les allers-retours, ils étaient prêts à partir. Ils firent grimper le chien à l'arrière, et John n'eut pas besoin de lui interdire le brancard : il alla directement se coucher au bout du passage, contre la paroi adossée aux sièges. Parfait.
Après avoir arrimé deux ou trois bricoles pour que rien ne se balade pendant la route, ils étaient fin prêts. Ils montèrent à bord et se mirent en chemin.

L'itinéraire normal leur faisait traverser la ville en direction du Sud, pour contourner le lac, puis ils devaient viser Cleveland, Pittsburgh et la capitale. Ça, c'était si tout se passait bien. Dans le cas contraire, ils seraient obligés de faire des détours, prendre des routes secondaires, voire des chemins encore plus secondaires, peut-être carrément traverser des champs… enfin faire le nécessaire.
« J'espère qu'on n'aura pas de soucis en chemin… J'ai déjà donné pour ce qui est de croiser des gens étranges, dangereux, et aussi pour les foules de cadavres. Si on pouvait se faire un trajet au calme, je ne serais pas contre. »
Bien sûr, il savait parfaitement que ça ne serait pas le cas. Plus rien ne se faisait tranquillement. Ç faisait partie du bon vieux temps.






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MessageSujet: Re: There and back again   There and back again EmptySam 20 Jan 2018 - 19:49
Malou aida John à remonter les affaires et à les charger dans le véhicule puis s'installa confortablement sur le siège passager; c'était parti !
Le chien avait eu la bonne idée de se caler derrière un siège, il n'y avait rien à redire, il avait du être bien élevé et semblait habitué aux voyages.
Comment tu l'as appelé ? Demanda t-elle tandis qu'il démarrait.

Il faisait très beau et le temps promettait d'être chaud pour l'après-midi. Malgré tout Malou restait un peu tendue. Elle aurait bien aimé acquiescer aux vœu d'un trajet calme mais n'y croyait pas.
Les meutes de mangeurs d'hommes ne lui faisait pas peur, le pare buffle était fait pour déblayer la route; il leur suffirait de penser à remonter les vitres dès qu'ils en apercevraient et de sortir le moins possible de la camionnette aux endroits trop fréquentés.
Pour les survivants par contre, elle était du même avis que son coéquipier; ce seraient eux les plus dangereux; ils auraient intérêt d'avoir l'oeil et de se méfier.
Par acquis de conscience et pour se rassurer elle demanda encore:
tu as trouvé beaucoup de munitions pour ton pistolet lors de tes fouilles en solo ?
L'arme à feu était ce qu'ils possédaient de plus dissuasif contre les vivants; s'il annonçait qu'il n'avait que quatre ou cinq balles, l'aventure deviendrait franchement périlleuse.

La traversée de Detroit en direction du sud se fit comme d'habitude: il fallut plus d'une fois abandonner l'artère principale encombrée de hordes ou de carcasses de voitures et slalomer dans les petites rues adjacentes mais hormis cela, ils ne rencontrèrent pas de difficulté particulière. Etait-ce parce qu'ils se sentaient encore un peu chez eux ou avait-ils eu de la chance ?
Le spectacle malheureusement familier de voir des pauvres hères se faire attaquer par des immondices s'étala plusieurs fois sous leurs yeux impuissants de même qu'il ne fut pas rare de croiser un type en suriner un autre pour une boîte de maïs.

Cahin-caha, les minutes puis les heures s'égrenèrent à éviter les différents obstacles.
Il devait être aux alentours de 12h00 quand ils commencèrent à peine à contourner le lac encombré de véhicule: le soleil avait donné à plus d'un l'dée d'aller soit s'y laver, soit y pêcher. Les rôdeurs aussi étaient au rendez-vous.
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MessageSujet: Re: There and back again   There and back again EmptyLun 5 Fév 2018 - 19:08









La route ne se montrait pas particulièrement difficile, mais cela demandait une attention de tous les instants. En plus de surveiller tout ce qui bougeait et pouvait venir se mettre sur la trajectoire de l'ambulance, il fallait prendre garde aux obstacles, aux trous, zigzaguer entre les épaves et les voitures abandonnées, se méfier de tout ce qui pouvait constituer un piège ou mettre à mal les pneus, et souvent changer de direction pour contourner ce qui ne pouvait être franchi. Il fallait autant de concentration que de sens de l'orientation. Au final, ça se faisait, mais sur la longueur, ça pouvait devenir éprouvant.
« Comment tu l'as appelé ? »
Malou avait posé la question en observant le chien, bien calé derrière les sièges. John réalisa qu'il ne s'était pas vraiment posé la question, parce qu'il n'en avait pas eu besoin. Finalement, ce n'était pas plus mal qu'elle mette le sujet sur le tapis, parce qu'il faudrait le faire tôt ou tard, ne serait-ce que pour des questions pratiques.
Le regard de John allait et venait, ici et là, sur cette pile de déchets, ce trottoir, cette voiture aux pneus crevés qui bouchait la moitié de la rue, ces deux types qui se battaient comme des bêtes, ce mort qui se retourna mollement sur leur passage… il y avait cent choses à tenir à l'œil. Et il y avait cet autocollant, plaqué au coin du pare-brise, qui provenait d'une boutique de pièces détachées. "O'Reilly Auto Parts – Wyatt O'Reilly Sr & Jr – 14510 Livernois Avenue, Detroit MI".
« Wyatt… Tu en penses quoi ? »
La question était adressée à Malou, mais on pouvait croire qu'elle se destinait au chien, qui ne réagit pas. C'est qu'il devait porter un autre nom, celui de son ancienne vie, et il faudrait un peu de temps pour qu'il comprenne que celui-ci serait le nouveau. Avec son intelligence, ça ne serait pas un problème.

La distance se parcourait doucement mais sûrement, et le trajet se ponctuait de grands moments de silence le temps de passer les endroits encombrés et de petites discussions quand c'était plus dégagé.
« Tu as trouvé beaucoup de munitions pour ton pistolet lors de tes fouilles en solo ?
Non, pas tellement. J'ai… 18 cartouches. Tu peux compter autant de cibles touchées, je suis un tireur convenable. Mais ça ne suffira pas. J'ai aussi ma hachette, pour éviter de gaspiller, ou pour être plus discret.
Il constata que la jeune fille ne portait pas d'arme, du moins pas de visible.
Et toi, tu n'as rien de nouveau, de ce côté ? »
Il doutait qu'elle se soit éloignée du bunker, pas par mauvais esprit, mais juste parce que lui-même n'aurait pas fait différemment s'il en avait eu l'occasion. Un abri sûr, de la nourriture et de l'eau, la possibilité de dormir sans crainte, il aurait été difficile de reprocher à Malou quelques jours de paresse réparatrice. Au moins, elle attaquerait le voyage dans les meilleures conditions possibles.

Midi arrivait. Le soleil au plus haut projetait des ombres si courtes qu'elles semblaient coincées sous leurs objets. Ils avaient dépassé la limite sud de la ville et s'attaquaient à la banlieue, sans que la différence ne soit vraiment flagrante. Sur leur gauche, au loin, lorsque la visibilité le permettait, ils pouvaient deviner les berges du lac Érié qui s'arrondissaient vers l'Est. John devait s'arrêter. Il sentait que sa vigilance n'était plus aussi affûtée, il lui fallait laisser le volant.
« On va se relayer, si tu veux bien. Puisqu'on est deux, autant profiter et ne pas s'épuiser. On sera d'autant plus efficaces en cas de besoin. »
Il roula encore deux ou trois kilomètres, avant de réaliser qu'il n'avait pas vraiment besoin d'un endroit particulier pour s'arrêter. Après tout, ce n'était pas comme s'il fallait se soucier du trafic derrière lui…
Il ralentit tranquillement tout en prenant garde à l'environnement, puis arrêta l'ambulance au milieu de la rue.






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MessageSujet: Re: There and back again   There and back again EmptyMar 13 Fév 2018 - 23:18
C'est pas mal comme nom ! Répondit-elle à l'annonce de l'identité du chien.
Elle se retourna et prononça plusieurs fois à l'adresse de l'animal:
Wyatt ! Wyatt !
Les premières fois il ne réagit pas puis, voyant que Malou le regardait en prononçant ce mot, il dressa l'oreille et pencha la tête d'un côté et de l'autre comme s'il voulait que cette information rentre bien dans ses oreilles.
Il apprend vite, conclut Malou, il n'aura pas de problèmes pour survivre longtemps !
Ils voyagèrent un bon moment en silence avant qu'elle ne se soucie des munitions; 18 cartouches c'était déjà pas mal par les temps qui couraient mais la question de John la mit mal à l'aise quelques instants.
Non, elle n'avait pas pensé à s'inquiéter d'une arme plus efficace; elle avait passé son temps à tenter de manger, à dormir et à faire ses exercices de sport.
Se sentant un peu coupable, elle répondit en ronchonnant:
non j'ai rien de plus mais je saurai me débrouiller; de toutes façons je ne sais rien utiliser d'autre.

Sur ce, la jeune fille regarda le paysage sans vraiment le voir jusqu'au moment où ils arrivèrent aux abords du lac car malgré l'apocalypse, la vue de l'eau calme scintillant sous le soleil estival restait un spectacle magnifique, presque euphorisant.
C'est dans cet état d'esprit qu'elle accueillit l'idée de prendre le volant à son tour afin que le cow-boy se repose.
Il s'était arrêté en plein milieu de la route, ce qui n'était pas une mauvaise idée; il n'y avait plus qu'à échanger les places et repartir.

Le trajet en temps que tel en cet endroit n'était pas difficile puisque la majorité des panneaux, bien que rouillés ou cabossés étaient encore en place, du moins pour ceux qui indiquaient Toledo et Cleveland. Pour le reste, elle n'avançait pas bien vite sur cette artère qui menait d'une ville à une autre. Le nombre de véhicules en panne et désossés, abandonnés n'importe où était assez incroyable et obligeait la jeune fille à slalomer constamment mais le plus choquant était la foule de survivants à pieds qui semblaient harassés, affamés, transportant dans un maigre baluchon à peine de quoi vivre. Tous ces gens fuyaient certainement leurs lieux de résidence dans l'espoir de trouver des coins plus calmes et n'avaient plus pour certains que de vulgaires chiffons noircis en guise de chaussures.
Malou jeta un coup d'oeil en direction de l'ami. Etait-il en train de chercher parmi les groupes sa femme et son fils ?
Par égard pour lui, elle resta silencieuse tandis qu'elle constatait que la quantité de mangeurs d'hommes précédant ou suivant les pauvres hères était encore plus conséquente.
Ils furent plus d'une fois obligés d'être les témoins impuissants de scènes d'horreur au point que la jeune fille ferma plusieurs fois les yeux de dégoût mêlé de rage.

Elle avait hâte de rejoindre Toledo d'autant que certains migrants toquaient à leurs carreaux pour mendier quelque chose, certains avec plus d'agressivité que d'autres au point qu'elle commençait à craindre une attaque collective dont ils auraient peut-être du mal à se défaire.

Ils n'en étaient plus loin à présent; plus que quelques kilomètres.
Si tout allait bien, elle pourrait rester sur la bretelle sans avoir à traverser la ville.
Il devait être le début de l'après midi et le soleil cognait dur sur le pare-brise. Elle se pencha légèrement pour régler la soufflerie de la camionnette au froid maximum quand tout à coup elle eut du mal à contrôler le volant et fit une embardée.
A la vitesse où ils roulaient cela ne provoqua rien d'autre qu'une secousse mais il y avait d'autres sensations; quelque chose n'allait pas.
Elle avait l'impression que l'ambulance avait perdu sa stabilité et penchait légèrement.
Dans le doute elle freina doucement et interpella son coéquipier qui somnolait peut-être.
On a un souci John, la caisse ne répond pas comme d'habitude, je vais m'arrêter pour voir ce qui se passe.

Elle se gara tant bien que mal, descendit pour faire le tour du véhicule tout en lorgnant sur les meutes de rôdeurs qui n'étaient pas loin et eut tôt fait de voir que le pneu arrière était dégonflé.
Merde, on a crevé et je n'ai aucun outil... dit-elle au cow-boy en blêmissant.
Comme elle était stupide ! Elle avait pris la route pour un long voyage sans même se munir d'un cric et d'une clé !

On est bon pour entrer dans Toledo, chercher un garage et espérer que le compresseur à air n'ait pas été saccagé.
A moins que tu aies une meilleure idée ? Demanda t-elle tout en remontant sur son siège à cause des morts-vivants qui approchaient.
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MessageSujet: Re: There and back again   There and back again EmptyMer 14 Fév 2018 - 21:00









Malou reprit le volant sans mauvaise volonté, et John put se reposer. Mais pas dormir. Il ne dormait plus beaucoup. Tout était devenu trop dangereux pour se permettre d'être inattentif. Tout au plus réussissait-il à s'assoupir une bonne heure, si l'endroit où il se trouvait était parfaitement sécurisé. Et chaque fois, au réveil, c'était le même sursaut, la même main crispée sur la crosse du Colt, la même respiration rapide et saccadée.

S'il pouvait s'accorder un moment de répit, il n'en restait pas moins entièrement éveillé et conscient de ce qui se passait autour d'eux. Et quand ils croisèrent le chemin de nombreux survivants qui fuyaient vers le Sud, il se redressa un peu sur son siège. Même Wyatt se redressa pour s'asseoir, alors qu'il n'avait pas bougé lorsque John et Malou avaient échangé leurs places.
C'était un véritable exode. Les gens profitaient de ce que la saison était belle pour partir, quitter ces contrées où les hivers étaient froids, que la tempête avait ravagé en ne laissant par endroit que des monceaux de ruines, ils partaient pour des endroits où l'été serait certes plus chaud, mais aussi où l"hiver serait moins rigoureux. John comprenait, mais ne trouvait pas cela particulièrement malin. Il avait remarqué comme l'hiver avait semblé agir sur les morts. Il n'en avait pas croisé beaucoup sur les routes, et les rares qu'il avait pu observer avaient l'air plus lents et plus raides, comme si le froid gelait leurs membres flasques et leurs chairs en liquéfaction. Il avait aussi remarqué que le retour de la belle saison avait été inauguré par un retour des cadavres "en forme", plus vifs, plus forts, plus affamés. Peut-être que l'instinct poussait ces gens à aller au Sud, pour se rendre la survie plus facile, mais en s'accordant le temps d'observer les choses et d'y réfléchir, John trouvait plus malin de rester là où les températures seraient plus fraîches, quitte à devoir s'adapter et s'équiper.

Pourtant, lui aussi partait. Vers l'Est, vers Washington. Le climat y serait peut-être plus doux que dans le Michigan. Mais il n'y allait pas pour ça. Il y allait pour sa famille, sans même savoir s'il les y trouverait. Il s'efforçait de garder une part d'espoir, même si la raison le ramenait sans cesse à la même pensée : ne pas trop y croire.
Il avait en tête une liste d'endroit où les chercher, mais s'il ne les y trouvait pas, il ne savait pas que faire ensuite.

Pour l'heure, il ne s'agissait pas de ça, mais seulement d'atteindre la capitale. Ils venaient d'arriver à Toledo, malgré que les assauts répétés des voyageurs – vivants et morts – aient forcé Malou à ralentir, parfois dangereusement. Ils avaient pris pour précaution de verrouiller les portes de l'intérieur, mais ça n'empêcha pas John de garder une main sur son arme.

Il commençait à faire chaud dans l'ambulance. Malou se pencha pour enclencher la ventilation et tenter de rafraîchir tout ça, mais elle donna en même temps un coup de volant qui força le véhicule à virer. Elle redressa l'engin, mais quelque chose dans la conduite n'allait pas. Elle décida de s'arrêter pour vérifier. John descendit avec elle, le Colt à la main. Il n'aimait pas l'idée de taper dans le stock de munitions aussi tôt, d'autant que les coups de feu ne feraient qu'attirer la troupe des morts vers eux, mais ce serait plus sécurisant que d'attendre le corps-à-corps pour se servir de sa hachette.

« On est bon pour entrer dans Toledo, chercher un garage et espérer que le compresseur à air n'ait pas été saccagé. A moins que tu aies une meilleure idée ?
Ça ne suffira pas… Il ne s'agit pas que de regonfler, mais de changer ce pneu. Et vu la dimension des jantes, ça ne sera pas le plus simple à trouver. À moins que...
Il s'allongea sur le sol crasseux pour inspecter sous l'ambulance, avant de se relever.
J'espérais trouver une roue de secours avec le nécessaire, comme ça se fait, mais il n'y a rien là-dessous… On est piétons, j'en ai peur. Et vu notre moyen de transport, le plus simple serait d'en trouver un identique pour lui piquer une roue. En cherchant un hôpital peut-être, ou un central d'ambulances. »

Ils n'avaient pas cinquante solutions. Rester ici enfermés dans l'ambulance n'apporterait rien à part être pris au piège. Il leur fallait bouger. John fit descendre Wyatt qui vint se mettre sagement au pied, et remit son revolver à l'étui pour s'emparer de sa hachette. Ce serait plus adapté aux circonstances, plus discret et plus économique. N'étant pas gaucher, il devait manier son arme de la droite, ce qui rappelait à John qu'il était meilleur tireur de la main gauche que ce qu'il était bûcheron de la main droite.
« Et à l'occasion, si je pouvais trouver une deuxième arme en état de fonctionner, ce serait toujours bon à prendre.






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MessageSujet: Re: There and back again   There and back again EmptyDim 18 Fév 2018 - 23:19
Malou, stressée par la mésaventure et en désaccord avec les propos du coéquipier perdait patience tandis qu'elle renouait avec son caractère froid et autoritaire.
Elle avait beau l'apprécier énormément, elle en avait ras la casquette de son attitude de « monsieur-je-sais-tout » et lança mal aimablement, presque moqueuse:
t'es bigleux ou quoi ? Tu vois bien qu'il n'a presque rien ce pneu ! Je te dis qu'il est juste dégonflé c'est tout !
Exaspérée elle leva les yeux au ciel avec impertinence avant de continuer:
de toutes façons, au pire, ce ne sera pas aussi difficile que tu le dis d'en trouver un autre; mon véhicule est une camionnette banale avec juste un gyrophare et marqué « ambulance » sur les côtés et devant, rien de plus!

Enervée, elle faisait les cents pas tout en lorgnant en coin le cow-boy qui cherchait une roue de secours sous l'ambulance, les groupes de morts et les vivants qui se rapprochaient.
Ne voulant pas prendre de risques supplémentaires, pressée de partir pour résoudre le problème, elle ne laissa pas au pauvre John le temps d'avancer un argument supplémentaire et s'écria:
Piéton ?! Mais tu es malade !!! tu as vu le merdier autour de nous ? Si tu veux crever maintenant c'est ton problème mais pas moi !
Elle laissa un temps et enchaîna:
je reprends le volant et je vais rouler doucement jusqu'à Toledo on trouvera bien un garage, un hôpital ou même un gus pour nous dépanner.

Sur ce, sans même se soucier du chien, elle remonta sur son siège et démarra.
Peu lui importait ce que l'homme répondrait, elle ne changerait rien à son plan; le problème était minime et serait vite résolu, elle en était persuadée.

Elle quitta la sorte de rocade et tourna en direction de la ville pour se retrouver dans une zone industrielle.
Ici tout était comme à Detroit. Même saccages, mêmes meutes, mêmes bagnoles qui barraient l'avenue à prendre, mêmes déviations dans les rues adjacentes et peu de survivants.
Enfin, elle arriva à hauteur d'un garage plus moins dévasté mais qui avait la particularité de posséder une grande casse remplie d'épaves à sa gauche.
Elle freina doucement et il était temps car le pneu devait au moins être entièrement dégonflé à présent et elle peinait à contrôler la direction.
Elle stoppa le véhicule et, toujours de mauvaise humeur elle grommela:
tu vois, ce n'était pas si compliqué. On ne trouvera peut-être pas d'outil là-dedans mais ce sera bien le diable si on ne dégote pas un pneu tout de même.
Elle claqua la portière et attendit que John la rejoigne pour aller fouiller dans l'amas incroyable de véhicules abandonnés.

HRP:
si aucun joueur ne répond à la demande de RP avec nous, je ferai appel au MJ !
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MessageSujet: Re: There and back again   There and back again EmptyMer 21 Fév 2018 - 16:10
Depuis quelques jours, j’avais pris le large dans l’espoir de retrouver la petite sœur de mon meilleur ami. J’avais proposé à Lazare de m’accompagner mais, celui-ci préféré rester dans le motel à surveiller notre habitat. Mais, il m’a tout de même demandé de lui rapporter quelques trucs pour sa vieille voiture. Je savais très bien ou me rendre pour sa petite commande, pour les vieilles voitures de collection. Au garage, lorsque nous avions ce genre de voiture, la plupart du temps, nous allions dans la casse de Toledo dans la zone industriel ou alors on se rendait ailleurs à plusieurs kilomètres de Detroit. Et pour le coup, celui de Toledo est sur ma route. Toutefois, je ne me suis pas arrêté en y allant, j’étais bien trop presser de me retirer se doute de la tête. Après tout, Juliana vivait dans cette ville avant la fin du monde. Donc peut-être qu’elle est tout simplement rester là-haut.

Mais après plusieurs visites de maisons, d’endroit où ils pourraient avoir des campements de fortunes… Je n’ai trouvé aucune trace de la blondinette. Je suis même tomber sur un petit groupe qui vivait dans un commissariat. Je suis resté deux jours avec eux pour me reposer. Une femme connaissait Juliana mais, elle n’a aucune idée d’où elle pourrait se trouver. Donc, je suis repartit comme je suis arrivé. Seul. Par contre, même si je ne l’ai pas retrouvé, j’ai encore l’espoir de la retrouver vivante. J’ai repris la route pour la casse de Toledo. J’ai dû m’arrêter sur la route pour récupérer de l’essence. Mais, je pense qu’il va falloir que j’en profite d’être au garage pour faire un petit entretien de la moto.

Une fois à l’endroit de la deuxième destination de mon expédition. Je viens à faire un petit ménage en entrant dans le garage. Deux rôdeurs m’avaient entendu, en même temps, ma moto ronronne beaucoup. Une fois fais, je viens à la placer à l’intérieur puis, je vais dans le bureau du garage pour jeter un coup d’œil au cahier où il répertorié les véhicules arrivant dans la casse. Je finis par trouver deux modèles où les éléments pourrait convenir à la voiture de Lazare. « Parfait ! » Dis-je avant de refermer le cahier. Je finis par me rendre à l’endroit qui est désignait dans le cahier. Une fois sur place, je viens à me mettre au boulot pour récupérer trois trucs bien définis. Normalement, cela le fera. Façon Lazare était bien au courant que ce n’était pas sûre que je retrouve le modèle même qu’il possédé. Je reviens sur mes pas pour rejoindre le garage que deux personnes arrivent devant. Je reste un peu en retrait au début puis je finis par m’approcher d’eux.

« Salut ! »
Dis-je tout simplement. Je garde ma main sur mon arme, après tout je ne connais pas ses personnes. « Je peux peut-être vous aidez ? »
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MessageSujet: Re: There and back again   There and back again EmptyVen 23 Fév 2018 - 15:00









Dans son entêtement, Malou se refusait de voir le pire, et remonta brutalement à bord de l'ambulance pour repartir. John n'eut que le temps de faire grimper Wyatt et de monter à sa suite, et la camionnette repartait déjà. Le chien se coucha sagement pendant que son maître regagna son siège passager en se faufilant.

Même si la jeune fille minimisait l'étendue des dégâts, elle fut contrainte de rouler doucement. John ressentait le flottement dans la direction, caractéristique d'un pneu à plat, mais si Malou le pensait simplement dégonflé, lui savait bien que c'était plus complexe que ça. Un pneu ne se dégonflait pas tout seul sans raison. Avec tous les débris qui jonchaient les routes, il serait surprenant de ne pas avoir roulé sur l'un d'eux qui ait provoqué la crevaison.

Ils arrivèrent finalement près d'un garage. L'endroit était très en retrait de la route, au fond d'une large cour de graviers. Deux grandes baies fermées par des rideaux métalliques donnaient sur cette cour, flanquées d'une porte de taille plus modeste qui devait être l'entrée du garage. Trois autres grandes portes d'atelier suivaient, plus à droite, et le bâtiment se terminait par un local plus bas, un genre d'appentis qui devait renfermer des trésors d'outils et de matériaux.
Le terrain ne s'arrêtait pas là, et un vaste terrain vague s'étendait à côté du garage, et certainement très loin derrière, et abritait des carcasses de voitures, certaines encore en attende de désossage, la plupart déjà débarrassées de tout ce qui pouvait l'être, empilées par trois ou quatre, alignées en rangées comme les bâtisses le long d'une rue.
Malou, avec sa mauvaise foi, fanfaronnait d'avoir trouvé si facilement un tel endroit, mais reconnaissait à demi-mot qu'il serait nécessaire de changer le pneu récalcitrant.

La camionnette arrêtée dans la cour, Malou descendit, suivie par John. Il fit signe à Wyatt de rester là, et le chien qui s'était relevé se recoucha aussitôt avec un soupir ennuyé.
En traversant la cour lentement, John observait de tous les côtés. C'était bien délabré ici, mais il ne serait pas surprenant de trouver ce dont ils auraient besoin. Les pièces détachées étaient des objets prisés et de grande valeur, désormais. Si la nourriture avait une importance capitale, il fallait impérativement prendre grand soin des véhicules quand on en possédait. C'était encore le meilleur moyen de faire de grands trajets en toute sécurité, John en avait fait l'expérience pendant son voyage depuis Salt Lake City. Si sa voiture ne l'avait pas lâché au milieu de nulle part dans le Nebraska, il l'aurait encore.

John entendit Wyatt remuer dans l'ambulance et se retourna. Le chien grattait à la porte arrière. Il avait senti quelque chose. Maintenant, John se demandait s'il n'aurait pas mieux fait de prendre l'animal avec eux. Une voix l'interrompit en le forçant à revenir vers le garage. D'un geste, il écarta le pan de son manteau pour libérer la crosse de son Colt mais n'alla pas plus loin.
Le grand blond baraqué qui sortait du garage et se dirigeait vers eux le faisait d'un pas lent mais sans menace. Il gardait la main sur la crosse d'une arme, une prudence qu'on ne pouvait lui reprocher, puisque n'importe qui en ferait au moins autant.
Son attitude dégagée ne présage pas de mauvaise surprise, mais il valait mieux se tenir en alerte.
« C'est possible. C'est à vous, cet endroit ? Vous vivez ici ? »






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MessageSujet: Re: There and back again   There and back again EmptyLun 26 Fév 2018 - 19:55
Malou avait dégainé son rouleau à pâtisserie et marchait aux côtés de John tout en surveillant les alentours.
Le lieu semblait calme mais cela ne voulait rien dire d'autant que le cow-boy avait choisi de laisser le chien dans le véhicule ce qui n'était peut-être pas une bonne idée; lui, il aurait su renifler à la seconde une odeur ou une présence imperceptible pour l'humain.
La jeune fille ne disait rien sciemment; elle avait fini par voir que le coéquipier avait eu raison pour le pneu mais se serait coupé la langue plutôt que d'admettre son erreur.
Ils venaient de dépasser le bâtiment pour se diriger vers la casse quand ils entendirent Wyatt gratter.
On aurait dû le prendre avec nous ! S'exclama Malou toujours prompte à pointer du doigt les erreurs des autres tandis qu'une voix se faisait entendre dans leur dos.
Aussi rapide que John, elle se retourna prête à attaquer quand elle vit un homme, certes sur le qui vive mais sans agressivité se diriger lentement vers eux demandant s'ils avaient besoin d'aide.
Elle avait eu raison sur toute la ligne ! Non seulement elle avait trouvé un garage mais en plus il y avait un mec dedans exactement comme elle l'avait dit.
Elle ne manqua pas de lancer un regard triomphant vers son comparse qui répondait à la question posée par d'autres interrogations.

Comme Malou se fichait éperdument de savoir si l'inconnu était propriétaire ou non du lieu et s'il créchait ici ou ailleurs, elle s'empressa d'ajouter:
on a crevé sur la route et on vient par ici pour chercher un pneu pour la camionnette.
Elle indiqua du doigt son ambulance à l'intérieur de laquelle le chien n'en finissait plus d'aboyer.
Levant les yeux au ciel elle ajouta:
je vais le chercher avant qu'ils n'ameute tous les rôdeurs du coin et je vous rejoins.

Elle partit en courant vers l'engin tandis que les deux homme semblaient discuter, libéra la bête qui courut jusqu'à l'inconnu pour le sentir en grognant puis, s'en désintéressant soudainement alla soulager sa vessie un peu plus loin.
Wyatt était beau mais surtout il en imposait avec sa grande taille et ses poils gris; c'était cela qui plaisait à l'adolescente, elle se sentait en confiance avec lui, protégée.
Elle attendit qu'ils aient fini leur conversation tout en s'essuyant le front qui perlait de sueur sous le soleil puis demanda:
alors, on y va ?
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MessageSujet: Re: There and back again   There and back again EmptyDim 4 Mar 2018 - 14:23
Une fois que j’avais tout pour réparer la bagnole de Lazare, je retourne sur mes pas pour récupérer ma moto. Je vais surement pouvoir reprendre la route rapidement. Lorsque j’arrive à hauteur du garage, j’aperçois deux personnes, un gars et une fille. Peut-être qu’ils ont besoin d’un coup de main. Je m’avance alors vers eux pour voir ce qu’ils veulent et si jamais je peux leur filer un coup de main. Après tout ce n’est pas vraiment leur meilleur endroit à piller mise à part si on a besoin de truc pour nos caisses. Ma main sur mon colt attacher à ma ceinture, je m’adresse aux deux personnes. Le gars me répond en premier, demandant si je vis ici et si cet endroit m’appartient. Tandis que la fille m’annonce qu’ils ont tout simplement crevé. Puis elle finit par rajouter qu’elle va chercher le chien qui était en train d’aboyer dans l’ambulance. En effet, c’est plutôt une bonne idée si nous ne voulons pas être entouré de rôdeurs.

« Je ne vis pas ici mais, je suis venu régulièrement ici par le passé. Cette casse est vraiment pas mal pour avoir certaine pièce de véhicule de collection comme des pièces de tout genre. » Répondis-je au type en face de moi. « C’est cette ambulance qui a crever ou un autre véhicule ? Je peux vous aider, j’étais mécanicien par le passé donc peut-être que je pourrais vous être utile. »

Pas la peine de dire que j’étais aussi membre d’un MC par le passé. Puis, je finis par regarder le chien qui vient à sortir de l’ambulance. Et visiblement la petite blonde avait l’aire d’être vraiment pressez à reprendre la route.

« Vous avez pu récupérer ce qu’il vous faut pour changer la roue ? » Car partir pour les aider, je suis partant mais, si je n’ai pas le matériel cela risque d’être un peu difficile je pense. Je finis par regarder l’intérieur du garage par la fenêtre. « Le matériel a l’intérieur est encore intacte. Si vous voulez, vous pourrez même récupérer des trucs utiles pour votre camionnette. Enfin, je récupère mon matos et ma bécane et je vous suis dès que vous êtes prêt. »
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MessageSujet: Re: There and back again   There and back again EmptyDim 4 Mar 2018 - 21:52









L'homme avait l'air avenant. La méfiance des premiers instants sembla se dissiper quelque peu lorsque les premiers mots furent échangés. Il disait ne pas vivre dans cet endroit, mais il le connaissait pour être souvent venu.
Malou coupa court aux échanges de politesses pour annoncer direct la raison de leur présence. L'homme sembla s'intéresser à leur problème. Il disait être mécanicien. Voilà qui serait utile pour régler leur petit imprévu.
« Vous avez pu récupérer ce qu’il vous faut pour changer la roue ?
Disons que… je n'ai pas trouvé le nécessaire sur l'ambulance. Je ne sais même pas s'il y en a eu un, un jour.
Le matériel a l’intérieur est encore intacte. Si vous voulez, vous pourrez même récupérer des trucs utiles pour votre camionnette. Enfin, je récupère mon matos et ma bécane et je vous suis dès que vous êtes prêt.
Hé bien… Commençons par changer cette roue. La gamine pense que c'est qu'un pneu dégonflé ; je dis que c'est crevé. L'avis d'un mécanicien pourra certainement trancher et nous orienter sur la marche à suivre ?
Ils finirent par aller jeter un œil au pneu à plat, et finalement la grande baraque blonde abonda dans le sens de John, qui eut un imperceptible sourire de satisfaction vers Malou, du genre "Ah, je te l'avais bien dit !".
« On devrait rentrer avant que des morts n'arrivent. Tu vas devoir apprendre à te taire, Wyatt. Devant le regard du blond, John crut bon d'apporter une précision. C'est… Wyatt c'est le chien. Moi c'est John.
Un coup d'œil rapide vers la rue leur confirma qu'ils feraient mieux de se mettre à l'abri. Quelques cadavres arrivaient lentment, sans doute motivés par la voix rauque de Wyatt.
Ils gagnèrent le garage et fermèrent derrière eux pour se créer un peu de sécurité. John n'avait toujours pas levé la main de la crosse de Colt. Il nourrissait une méfiance tenace, même envers les gens qui se montraient amicaux ou courtois. Il avait eu son lot de déconvenues pendant son périple, et il avait appris qu'au moins l'un des innombrabres dictions en ce monde disait la vérité : l'Homme est un loup pour l'Homme.

Le garage était suffisament éclairé, la lumière du soleil entrait par les carreaux de fenêtres longues et étroites placées haut sur deux des murs. Les quatre ouvertures oblongues recouvertes de plexiglass de la grande porte contribuaient aussi à la luminosité. On y voyait assez clair pour chercher des outils.
John savait ce dont ils auraient besoin, mais ce fut Malou qui trouva une énorme clé en forme de croix, qui servirait à démonter la roue endommagée. C'était un début. Ils auraient aussi besoin d'un cric en état de fonctionner, et – surtout – d'une roue qui puisse faire l'affaire. Une deuxième pourrait être un bon bonus, surtout qu'ils avaient encore beaucoup de route à faire. Après tout, ils n'en étaient qu'au début de leur road trip, et ils pouvaient connaître une autre crevaison sur ce qui leur restait de route.
Pendant qu'ils râtissaient tout ce qui contenait du matériel, John passa devant la porte et vérifia à l'extérieur si la viande morte s'accumulait. Le plexiglas, bien attaqué par le temps et les intempéries, était plutôt dépoli et il était difficile de distinguer les détails. C'était comme… regarder au travers d'une feuille de papier-calque. La lumière filtrait, mais on ne pouvait vraiment voir que des ombres aller et venir, et uniquement si ce qui les projetait se trouvait asses près. En collant son oreille sur l'acier froid du grand rideau de la porte, John entendit faiblement quelques râles. Il y avait bien quelques morts dehors, mais aucun ne semblait avoir encore compris que de la nourriture de cachait ici.

Malgré tout, le bruit des outils finirait sûrement par les alerter.






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MessageSujet: Re: There and back again   There and back again EmptySam 10 Mar 2018 - 19:47
J'avais une boîte à outils dedans avant mais je me la suis fait piquer !
Répondit Malou du tac au tac histoire de ne pas passer pour une nulle devant l'étranger puis elle s'était penchée en même temps que les deux hommes pour constater les dégâts.
Elle haussa les épaules de dépit quand le cow-boy la fixa d'une air triomphant; après tout, dégonflé ou crevé c'était presque pareil, non ?

Tandis que l'inconnu se dirigeait vers ses affaires à récupérer, ils étaient entrés dans le garage qui sentait encore le gas-oil et l'huile de vidange à la recherche des outils espérés.
Tout était bien rangé sur l'établi mais c'est un peu plus loin, sur un meuble métallique placé à côté du pont qu'elle trouva une grande clé en croix.
A présent, elle cherchait un cric à main quand ses yeux tombèrent sur un gros cric à air comprimé posé sur roulettes.
Malou soupira. Depuis le temps qu'il n'y avait plus d'électricité, ni l'engin ni le pont ne devaient fonctionner.
Elle en informa tout de même John qui avait l'air de penser comme elle et dit:
il n'y a pas trente six solutions; il faut ressortir et aller dans la casse fouiller les coffres de bagnoles pour trouver l'outil.

Elle aussi tenta de deviner à travers le plexiglass d'hypothétiques mouvements à l'extérieur mais ne vit rien.
Tu me couvres ? Demanda t-elle alors, je vais tenter de sortir; ils ne doivent pas être bien nombreux, c'est désert ici.
Elle ouvrit la porte le plus doucement possible et les vit qui flairaient autour de l'ambulance. Ils étaient trois et ne reflétaient donc pas un danger énorme; malgré tout la jeune fille adopta la démarche silencieuse que Mani l'Indien lui avait enseigné mais ce fut peine perdue.
Wyatt qui les avait repéré, se mit à aboyer, les poils du dos tout hérissés tandis qu'un trio de têtes décaties se tournaient vers eux.
Elle dégaina son rouleau à pâtisserie. Elle savait que John ou même le mécano ne voudraient pas gaspiller de balles pour si peu, il faudrait aller au combat à l'arme blanche.
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MessageSujet: Re: There and back again   There and back again EmptyVen 11 Mai 2018 - 18:14
Une ambulance ? Normalement, on pourra mettre la main sur des choses qui pourront être utile pour les aider mais, il va falloir qu’on cherche un peu. Je fis un signe de tête positif à la question de l’homme en face de moi. Je le suis jusqu’à l’ambulance pour regarder le pneu, pour le coup je pense qu’il est crevé et qu’il va sans aucun doute falloir le changer. Finis l’époque où on pouvait réparer un pneu lorsque la crevaison n’était pas sur le flan de la roue.

« Il est crevé se pneu. Vous avez même eut de la chance de réussir à tenir jusqu'à la. Le flanc est toucher. » Dis-je tout simplement avant que le type commence à s’adresser à un certain Wyatt. Je le regarde d’un air interrogatif lorsque que celui vient à rajouter que Wyatt c’est le chien. « Moi c’est Dwight. Et je suis d’accord on ferait mieux de rentrer. »

Une fois le véhicule entrer dans le garage, je refermai la porte derrière eux. Je pars dans la direction de la moto pour déposer mon sac et récupère deux trois trucs qui pourront être utile. La blonde vient à faire le tour du garage pour récupérer une clé en croix mais, visiblement elle ne trouve pas tout ce qu’il nous faut. Et pour le coup, je suis d’accord sur le fais qu’il va falloir ressortir à l’extérieur pour récupérer le reste du matériel.

« Va falloir trouver un pneu pour notre ambulance. Et pourquoi pas un deuxième si jamais vous avez à nouveau un souci sur la route. »

Il est préférable d’être prévoyant puis, ils ne s’embêteront pas à savoir s’il est crevé ou pas.  La blonde finit par se dévouée à sortir en première. Elle demande à John de la couvrir par la même occasion. J’attrape par la même occasion une barre en fer avant de mettre les pieds dehors. Ce ne serait pas très malin de sortir mon arme à feu alors qu’à trois, nous pouvons en arrivé à bout. La tentative d’y aller discrètement de la blonde fut un échec lorsque le chien vient à donner l’alerte pour les morts. Sans même réfléchir, je viens à suivre la blonde pour achever ses zonards. Je m’en charge d’un tandis que les autres se charge des dernières morts. Je me tourne vers eux :

« Bon pour le moment c’est bon. » Je m’avance un peu et je leur fais un signe de la main pour qu’ils me suivent. « On pourra surement trouver ce qu’il nous faut par là. » Je finis par leur demander par curiosité : « Vous venez d’où comme ça ? »


horsrp:
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MessageSujet: Re: There and back again   There and back again EmptySam 25 Aoû 2018 - 10:51










Il fallait bien l'avouer, la seule façon de trouver un cric pour lever cette camionnette était de trouver un cric dans les caisses garées dehors. Ça voulait dire qu'il fallait s'occuper des trois Geignards qui traînaient et faire des recherches en gardant l'œil ouvert pour d'autres cadavres.
Dwight lança l'idée de trouver deux pneus, pour le cas où. C'était une bonne idée. On n'était jamais trop prévoyant.
John hocha la tête à la demande de Malou, qui ouvrit la porte et sortit la première, suivie par Dwight. John resta un peu en arrière, la hachette à la main, son revolver dans l'autre. Il n'était pas gaucher, mais ne s'en tirait pas si mal au tir en fausse patte.

Malou fracassa un crâne à l'aide de son rouleau à pâtisserie, arme peu conventionnelle mais efficace au demeurant. Dwight, qui avait attrapé une barre de fer avant de sortir, régla son compte au deuxième. John, fermant la marche, s'occupa du dernier en lui enfonçant la lame de sa hachette dans le front. Il avait frappé avec assez de force pour avoir du mal à ressortir son arme de l'os pourri, ce qui soulevait un problème qui pouvait arriver de nouveau, et auquel il devrait prendre garde. Il devrait sans doute tuer encore beaucoup de ces créatures pour avoir la bonne technique.

Malgré un début bien ficelé, John avait un mauvais pressentiment. Pas au sujet de Dwight. Ce type avait l'air honnête, il les aidait de bon cœur et sans arrière-pensée. Peut-être lui donneraient-ils un peu de nourriture pour la peine, et encore, il faudrait s'attendre à un refus. Ils lui laisseraient de force. Non, ce n'était pas Dwight le problème. Il ne savait pas quoi, mais quelque chose l'alertait.
« Bon, pour le moment c'est bon. On pourra sûrement trouver ce qu'il nous faut par là.
Ne traînons pas. »
Malou eut un regard pour John. Pas un de ses regards qui disaient "Arrête de faire le rabat-joie", comme elle savait le faire. Un regard qui écoutait. Elle faisait confiance à John, assez pour se fier à lui et son instinct.

Ils commencèrent à fouiller les voitures. Certaines étaient intactes, déposées ici pour des réparations de routine. D'autres étaient accidentées, et assez sérieusement pour certaines. D'autres encore n'étaient que des carcasses, en cours de ré-assemblage avec des pièces de récupération, ou servant de stock pour ces même pièces.
Même si John était concentré, Dwight sembla vouloir engager la discussion.
« Vous venez d'où comme ça ?
John renifla.
Detroit. Je suis de passage par ici. »
Il laissa à Malou le loisir de répondre plus en détail si elle le voulait. Lui, il avait l'impression que tout pouvait basculer bientôt, et restait vigilant.

Ils en étaient au moins à la quatrième voiture chacun, et toujours rien au sujet du cric. Dwight s'attaquait à un breack, un vieux Chevrolet Caprice, avec les panneaux de bois sur les côtés. Il était en étonnamment bon état, si on faisait exception de la poussière et des quelques points de corrosion. Il avait du arriver ici juste avant tout ça.
Dwight l'avait aussi remarqué, et il essaya de trouver la clé. Il la trouva dans le pare-soleil du conducteur et l'exhiba fièrement avant de mettre le contact, sans succès. Evidemment, la batterie était à plat.
« Si on pouvait trouver de quoi la remplacer ou la charger, ça ferait une chouette bagnole... »
Il passa rapidement à autre chose : l'examen de l'habitacle. Sous l'un des sièges, il trouva une mallette pleine d'outils. Des clés à cliquets, des clés à pipe, à six pans, et même une clé à filtres. Ce n'était pas ce qu'ils cherchaient, mais c'était un début. Quelqu'un qui gardait de tels outils dans sa voiture devait av...
« BINGO ! »
Le grand gars s'extirpa du coffre où il fouillait, presque complètement monté dedans, et leva au dessus de sa tête le Saint-Graal des crics mécaniques. Un exemplaire noir, compact, avec la manivelle et tout. John leva un pouce approbateur vers Dwight, qui jubilait de sa trouvaille.

Mais vite, John se précipita vers Dwight. Le gaillard ne comprenait pas ce qui se passait, ou comprenait de travers, en voyant la hachette se lever à mesure qu'elle s'approchait. Il comprit vraiment, mais trop tard. Il se tourna juste assez vite pour voir le visage du mort qui lui arrivait dessus. Trop tard pour réagir efficacement. Les dents mordirent sa chair, sur l'épaule, et arrachèrent un large morceau de muscle alors que Dwight hurlait de douleur.
C'était toujours impressionnant comme ces trucs étaient lents et dépourvus de force mais se montraient plus combatifs et avaient une poigne d'acier quand la nourriture était proche.

John se jeta sur le Geignard, le repoussa et le mit hors d'état d'un coup de hachette. Il aida Dwight à se relever.
« Malou ! Prends le cric ! On rentre ! »
C'était un peu directif, mais il n'était pas temps de prendre des gants. Un coup d'œil en arrière dit à John qu'il valait mieux ne pas traîner ici dans les minutes à venir. Déjà, une poignée de morts arrivait. Une belle poignée. Trop pour eux deux.

Ils mirent Dwight à l'abri dans le garage, mais John fit demi-tour. Il fallait qu'il aille chercher Wyatt. Il retourna à l'ambulance dans la cour, ouvrit la porte à l'animal qui sauta aussitôt dehors. Il n'aboyait plus. Mais il regardait avec insistance vers les Geignards qui approchaient. Il n'étaient plus une poignée, mais plusieurs dizaines.
« Là c'est la merde... »
Ils allaient être coincés ici à attendre que les morts passent. John rejoignit Malou en courant, Wyatt sur ses talons. Ils refermèrent la lourde porte du hangar et rajoutèrent deux chaînes et deux barils d'huile pour bloquer le tout.
« C'est la merde, répéta-t-il. Des morts, peut-être une centaine. Je crois pas qu'ils nous aient vus, mais ils viennent par ici. On va devoir attendre.
Il eut un regard pour Dwight, allongé contre une pile de pneus usagés, qui grimaçait et gémissait.
On va devoir attendre avec lui, sachant ce qui risque de se passer. »








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MessageSujet: Re: There and back again   There and back again EmptySam 25 Aoû 2018 - 21:27
Pour Malou cela avait été la routine d'occire un des trois mangeurs d'hommes avec son rouleau à pâtisserie même si la mise à mort avait été plus longue, le bois étant moins efficace que le fer et ses biceps beaucoup moins développés.
Elle regarda John qui avait l'air préoccupé comme s'il sentait quelque chose de louche. Instinctivement elle tourna vers le mécanicien un œil suspicieux mais ne trouvant rien de nocif dans son comportement elle reporta à nouveau un regard interrogateur vers l'homme qui avait toute sa confiance au moment où il ordonna de ne pas traîner dans les parages.

La jeune fille ne se le fit pas dire deux fois et allongea le pas en guettant ses arrières; c'était des paroles plus que raisonnables dans ce lieu désert où n'importe quoi ou qui pouvait surgir d'un instant à l'autre.

Rapidement elle se glissa entre les carcasses de voitures et entreprit une fouille méthodique tout en répondant vaguement aux questions du nouveau.
Je viens de Seattle, articula t-elle avant de plonger le nez dans un coffre à la recherche du fameux cric.
Ce fut Dwight qui trouva l'objet convoité, le brandissant presque comme un trophée. Ils étaient sauvés ! Il ne restait plus qu'à trouver une roue sur une camionnette quelconque et ils pourraient repartir dans la demi heure.
Malou se faisait une joie de sortir enfin la carafe de whisky qu'elle avait trouvé dans la maison que John et elle avaient fouillée ensemble et partager le breuvage avant de reprendre la route.
Se tournant à nouveau vers Lucky Luke, elle vit son visage blêmir et sa main lever la hache vers leur sauveur. Que lui prenait-il tout à coup ?
Elle n'eut pas le temps de réagir qu'elle vit un mort vivant se jeter sur leur sauveur et lui mordre le bras.
Consternée, elle ne put s'empêcher de pousser un petit cri qu'elle étouffa rapidement.
Blanche comme une morte, choquée, elle obéit sans broncher à l'injonction du cow-boy, arracha presque le cric des mains du mécano et jeta un œil en arrière pour constater l'horreur de la situation: une horde les prenaient en chasse.

C'est en courant qu'ils arrivèrent devant la porte du garage qu'elle allait refermer d'un geste nerveux quand son coéquipier décida de faire un détour par l'ambulance.
Coeur battant, yeux exorbités par la peur, elle attendit avec angoisse le retour de John avec le chien et se mit enfin à respirer plus amplement quand il revint sain et sauf mais porteur d'une mauvaise nouvelle: dehors les immondices étaient très nombreux; une véritable invasion.

Paradoxalement, la jeune fille avait repris du poil de la bête. Cela faisait si longtemps qu'elle vivait dans le danger perpétuel que tout son être semblait conditionné à réagir au quart de tour plutôt que sombrer dans la déprime.
A Présent elle fixait l'ami avec ses yeux froids soudainement presque noirs. Elle n'était pas d'accord et ne se gênerait pas pour lui dire.
D'un ton implacable et atone elle lança:
Dwight est foutu et tu le sais. Il faut l'achever maintenant, avant qu'il se transforme. On n'a pas besoin d'ennuis supplémentaires.
Lucky Luke étant peut-être choqué par des propos aussi glaçants elle s'empressa d'ajouter:
ce sera notre meilleure façon de le remercier pour le service rendu. Tu voudrais qu'on te laisse devenir un puant toi si tu étais dans la même situation ?
Tire lui une balle dans la tête; il ne souffrira pas.


Elle laissa à John le temps qu'il fallait pour encaisser ce qu'elle venait de dire. Elle même se sentait mal et avait envie de pleurer mais avaient-ils le choix ?
Quand elle le sentit apte à l'écouter de nouveau elle tenta de développer son plan. Il était hors de question qu'ils attendent ici sans eau ni nourriture alors que les mangeurs d'hommes pouvaient être capable de s'agglutiner devant la porte pendant des années si leurs estomacs jugeaient cela utile.
Elle l'informa de cette éventualité et enchaîna:
j'ai un briquet dans ma poche... comme qui aurait annoncé platement « j'ai un mouchoir dans ma poche ».
Elle regardait le bidon d'huile qu'ils avaient poussé contre la porte et semblait réfléchir intensément.
Enfin, elle se lança:
je ne sais pas si cette huile pourrait prendre feu... Par contre, je sais que les morts vivants sont attirés par les flammes. Plus elle seront hautes et intenses, plus ils seront hypnotisés...
En fait, je me demande s'il serait possible de foutre le feu à ce hangar et surtout si nous aurions le temps de fuir de là sans rôtir sur place...

Elle fit silence. Elle n'avait pas de stratégie plus précise que ce qu'elle venait d'avancer et comptait sur son coéquipier pour faire coller une réalité matérielle à son hypothèse.
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MessageSujet: Re: There and back again   There and back again EmptyLun 27 Aoû 2018 - 18:56










John tournait comme un lion en cage. Il savait ce qui attendait Dwight, et ça n'était pas plaisant. Il savait aussi qu'ils allaient finir par devoir le tuer, que ça soit maintenant ou plus tard, ça ne revenait qu'à repousser l'échéance.

« Dwight est foutu et tu le sais. Il faut l'achever maintenant, avant qu'il se transforme. On n'a pas besoin d'ennuis supplémentaires. »

Il le savait, il n'avait pas besoin d'un rappel. D'un autre côté, il n'avait pas non plus envie de tuer un brave type. Les pillards, les assassins, les voleurs, les violeurs, les cannibales et les autres gens sympathiques dans ce genre, il les éliminait sans remords. Les Geignards, ça n'était pas un problème, après tout ils n'étaient plus vivants, du moins pas au sens où on l'entendait habituellement. Mais Dwight n'était pas l'un des premiers et ne faisait pas partie des derniers.

« Ce sera notre meilleure façon de le remercier pour le service rendu. Tu voudrais qu'on te laisse devenir un puant toi si tu étais dans la même situation ?
Tire lui une balle dans la tête; il ne souffrira pas.
»

John lui fit un signe de la main. Il avait besoin de réfléchir. Il devait regarder la situation dans son ensemble.

Ils étaient enfermés dans ce garage, avec Dwight blessé. Il finirait par mourir, mais ça serait long et douloureux. Il lui devaient clairement de l'aide pour ne pas finir à errer dans les rues en quête de viande.
D'un autre côté, ils étaient bloqués ici, avec une horde de Geignards qui les attendait dehors, et l'ambulance était toujours à réparer.
Quitter le garage, ça voulait dire tirer un trait sur leur véhicule, au moins tant qu'ils ne seraient pas parvenus à changer le pneu crevé. Impossible avec autant de cadavres sur les bras.
En même temps, ils ne pourraient pas transporter Dwight sans l'ambulance ou une autre bagnole, ils étaient donc coincés de ce côté. Ils allaient devoir le laisser ici.

« Il nous faut une solution pour sortir d'ici sans que les morts ne nous tombent dessus.
J'ai un briquet dans ma poche...
Il ne voyait pas ce qu'il devait faire de cette information
Je ne sais pas si cette huile pourrait prendre feu... Par contre, je sais que les morts vivants sont attirés par les flammes. Plus elle seront hautes et intenses, plus ils seront hypnotisés...
En fait, je me demande s'il serait possible de foutre le feu à ce hangar et surtout si nous aurions le temps de fuir de là sans rôtir sur place...
»

Il commençait à voir où voulait en venir Malou. Un diversion pour se donner un peu de temps. Assez de temps pour déserter le garage, mais pas suffisamment pour se charger de la roue de l'ambulance. Il leur fallait encore trouver une roue ou un pneu. Vu le peu de temps qu'une diversion leur apporterait, il valait mieux oublier ça pour un temps.
Des idées traversèrent l'esprit de John à la vitesse de la lumière, en vrac, et il fallait faire le tri. Il commença à marcher tout le long du garage, ça l'aidait à réfléchir.

« Je suis pas sûr qu'on puisse mettre le feu à un baril entier, mais... si on pouvait verser de l'huile à l'extérieur, ça serait déjà plus simple... Une fois le feu parti, on pourra toujours y mettre un bidon pour le faire grossir. Ça pourrait marcher.

Par contre, on pourra passer quelques jours pas loin, histoire de laisser la horde se disperser ou partir ailleurs, et on reviendra chercher la camionnette après.
»

Ils se mirent à élaborer une combine pour leur diversion. Ils avaient besoin d'un manche de bois ou de métal et de tissu pour fabriquer des torches, de récipients pour puiser de l'huile dans les barils et la verser dehors, et éventuellement d'un chariot pour déplacer un baril.

Pour Dwight... Ils n'avaient qu'une possibilité. Il fallait le tuer maintenant, ou il finirait brûlé vif si l'incendie se propageait au garage, ou la horde lui tomberait dessus. John s'approcha de lui, et il vit que Dwight savait ce qui lui arriverait.

« Fais ce que tu as à faire, mec.
Je suis désolé.
Fais-le, c'est tout. Je veux pas devenir l'un d'entre eux.
John tira sa hachette.
Les munitions sont trop précieuses, et ça ferait trop de bruit... On doit se conserver une chance de s'en sortir.
Dwight sourit.
La survie, hein ? Normal. Je vous en veux pas. Vous avez l'air de gens bien. Faites ce qu'il faut. »

John fit signe à Dwight de se redresser, et il l'aida à s'allonger face contre terre. La morsure était déjà très vilaine. L'infection semblait prendre vite sur lui. Autant ne pas traîner, ou ils seraient obligés de traiter avec un Geignard dans quelques heures.
Gray leva la hachette. Il comptait utiliser la pointe à l'arrière plutôt que la lame. Il voulait être sûr de ne pas rater son coup. Il lui fallut plusieurs inspirations lentes et profondes pour se décider.
Quand l'arme retomba, ce fut avec force. Et l'instant d'après c'était fini. Dwight reposait sur le sol poussiéreux, un trou dans l'arrière du crâne. Une fois remis sur le dos, on pouvait le croire endormi.

Maintenant, il s'agissait de mettre en place leur porte de sortie.







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MessageSujet: Re: There and back again   There and back again EmptyDim 2 Sep 2018 - 22:07
John était tendu, presque de mauvaise humeur tandis qu'il arpentait le garage d'un pas nerveux. De temps à autres il semblait jeter un œil sur Dwight qui gisait au sol, défiguré par la douleur.
Quand il lui fit un geste d'impatience pour clore ses propos Malou n'avait pas insisté, elle savait que l'homme avait besoin d'un temps de réflexion, que la tâche à accomplir était d'autant plus difficile que le mécanicien avait été un type sympa aux yeux rieurs avec qui ils auraient eu toutes les chances de bien s'entendre. Alors, elle avait fait diversion et avait ébauché l'idée d'un plan avec le baril d'huile et le feu.

Le cow-boy avait attrapé la perche comme une bouée de sauvetage. Quittant du regard le coéquipier condamné, il réfléchissait à présent sur ce qui était faisable, éliminant à haute voix ce qui lui semblait impossible au grand regret de la jeune fille qui n'était pas d'accord.
Mais là encore elle n'intervint pas. Elle savait que leur échappatoire serait pour après... Après la mise à mort; c'est à peine si elle indiqua du menton le chariot à roulette sur lequel trônait le cric à air comprimé... Ils n'allaient tout de même pas laisser Dwight brûler vif.

Tout à coup John s'approcha de Dwight; il avait pris sa décision. Elle l'imita et s'accroupit non loin d'eux.
Incapable de participer activement à la délivrance elle voulait au moins montrer sa compassion en prenant la main du mécano et lui jurant qu'elle le vengerait en tuant encore plus de mangeurs d'hommes; elle ne pouvait rien faire de plus.
Quand elle vit John choisir la hache plutôt que le pistolet elle eut un sursaut d'horreur; la mort serait violente. Elle avait beau en avoir vu des vertes et des pas mûres dans ce monde pourri il y avait des moments comme celui-ci où elle pouvait se dire qu'on ne s'habituait jamais vraiment à la barbarie, à moins d'être malade mental.

Quand l'arme s'abattit sur le crâne, elle ferma les yeux et des larmes roulèrent sur ses joues. Cette mort était injuste tout comme celle de l'Amour de sa vie, de son frère et de tellement d'autres.
Quand elle se sentit à nouveau propulsée par la haine de l'apocalypse elle se leva d'un bond et fit le tour du garage des yeux.
Il était temps de partir d'ici coûte que coûte. Elle se sentait prête à affronter la cinquantaine d'immondices agglutinée devant la porte ainsi que son coéquipier et déclara:
Pour le matériel, il y a tout ce qu'il faut ici mais je crains qu'on n'ai pas vraiment le temps de distiller l'huile au compte goutte.
Elle indiqua à Lucky-Luke, la porte qui commençait à vaciller sous le poids des mangeurs d'hommes.
Il faut faire vite, continua t-elle. Tu as raison sur un point: versons de l'huile au sol. Quand les immondices voudront entrer, ils glisseront tellement qu'ils ne pourront plus avancer. Pour le reste, nous n'avons pas le choix. Il faut mettre le feu au bâtiment et fuir par la fenêtre derrière nous, celle qui a vue sur la casse et courir.

Elle laissa un temps et conclut: prenons tout ce qu'il nous faut et allons chercher ce pneu. Au pire, on pourra toujours se cacher dans un véhicule pour trouver d'autres idées.

Elle n'était pas certaine que John soit convaincu par ses explications mais au moins avait-elle donné son point de vue.
De toutes façons, il faudrait improviser car la porte n'allait pas tenir longtemps sous la pression.
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MessageSujet: Re: There and back again   There and back again EmptyLun 3 Sep 2018 - 10:00










Malou avait raison. Ils n'avaient pas beaucoup de temps devant eux. La lourde porte sur rail du garage commençait à trembler sérieusement sous le poids des Geignards qui s'agglutinaient dessus, de l'autre côté. Il fallait décider quelque chose.

« D'accord. Couvre la fenêtre, assures-toi que la voie soit libre. »

John se rendit près du cric hydraulique sur son chariot. Empoignant l'engin roulant, il donna plusieurs coups de côté pour le faire basculer au sol. Le bruit fut assourdissant. Puis il se dirigea vers les barils d'huile. Il s'agissait d'en placer un ou deux sur le chariot pour pouvoir les bouger plus facilement. Ces machins pesaient lourd, surtout ceux qui étaient encore plein à ras bord. John réussit à en faire rouler un et à le hisser sur le chariot, mais il se contenta d'un autre à demi-vide pour le deuxième.

Il alla placer le chariot contre le mur à l'opposé de la porte. Il voulait que les morts entrent ici et aillent jusqu'au fond du garage pour admirer le spectacle.
Une fois le dispositif en place, d'un coup horizontal de la pointe de sa hachette, il perça le baril le moins plein, près de sa base. Aussitôt le poinçon retiré, une huile ambrée et odorante gicla en un jet régulier, se répandant sur le sol de béton.

Attrapant un maillet et un vieux chiffon qui traînaient sur l'un des établis, John se bricola une torche improvisée, qu'il imbiba de l'huile du baril.

« Allons-y... »

Malou dégaina son briquet et alluma la torche que John lui tendait, puis, s'éloignant un peu, il la lança vers la flaque d'huile qui s'était formée, déjà bien largement étalée. Rien ne se passe immédiatement, mais la flamme commença à enflammer l'huile au sol après deux ou trois secondes. Un temps qui parut long, au vu de la situation, mais voir le feu partir était un soulagement. Ça marchait.

Ils se dirigèrent vers la fenêtre, prenant appui sur une pile de caisses, et ils eurent juste le temps de sortir du garage que la porte où pesaient les morts sortit de son rail et bascula. Heureusement, une carcasse de voiture l'arrêta dans sa chute, évitant à cet éventail géant de souffler le début d'incendie, ce qui aurait fait tourner court la diversion.

Les flammes étaient hautes maintenant, et les Geignards les regardaient avec intérêt tout en entrant dans le hangar. C'était fascinant à voir. Ces trucs n'avaient aucune capacité de réflexion, et la douleur n'était apparemment plus un problème. Ils n'étaient plus que des corps capables de se déplacer péniblement et de se nourrir.
Le premier à arriver sur les lieux s'avança jusqu'à la flaque d'huile, où il marcha sans un mouvement de recul. Il s'enflamma et ne fit que grogner pour toute protestation, avant de glisser sur l'huile et de tomber lourdement. En fait, il ne se comportait pas différemment selon qu'il était une torche ambulante ou non. Mais avec le spectacle du feu qui lui était offert, il ne bougeait plus, captivé.

D'autres suivirent, et rapidement c'était une vingtaine de cadavres qui brûlaient au milieu du hangar, leurs raclements de gorge couverts par le rugissement de l'incendie qui prenait de l'ampleur.
Le deuxième baril, chauffé à bloc par le feu voisin, fit éclater son bouchon, ce qui eut pour effet de déclencher une boule de feu qui monta jusqu'à la charpente métallique. Ça s'accélérait sérieusement.

« Assez traîné ici, on ferait bien de partir. »

L'heure du départ avait sonné. Maintenant, il fallait chercher un endroit où s'abriter, le temps que le feu s'arrête de lui-même, et qu'ils puissent revenir sur les lieux pour l'ambulance. John n'avait pas encore évoqué ça, car il pensait que Malou avait déjà tout ça en tête de façon claire, mais ce n'était plus si évident que ça, après ce qu'elle lui avait exposé.

« L'incendie va prendre des proportions folles, avec tout ce qu'il y a à brûler ici. Les barils d'huile, les voitures, les pneus, les morts... ça mettra des jours à s'éteindre. On va devoir trouver une planque à proximité pour attendre avant d'y retourner. En espérant que ça ne se propage pas à l'extérieur du bâtiment. »

John pensait à la casse et à la camionnette. Si quelque chose prenait feu à proximité, il n'y aurait plus rien à récupérer ni à réparer. Et ils auraient perdu pas mal de nourriture et de matériel en plus du véhicule.
L'homme commençait à se dire qu'il avait embarqué Malou dans un voyage bien risqué. Il ne voulait pas lui faire perdre le peu qu'elle possédait, ou qu'elle soit blessée ou tuée. Ou pire. Il ne voulait pas avoir à l'achever comme il venait de le faire pour Dwight. Bien sûr, si ça se présentait et qu'il devait le faire, il le ferait, mais il ne voulait pas que ça arrive par sa faute. Il ne voulait pas que ça arrive tout court.

Ils s'éloignaient du garage, grimpant un petit talus qui donnait sur la rue à l'arrière.

« Ce voyage est dangereux. On n'a pas fait 200km, et nous voilà déjà dans une impasse. On va être coincés ici deux jours, peut-être trois, au mieux, et on a encore 800km de route jusqu'à Washington, en étant optimiste...

Je ne veux pas t'embarquer dans un voyage aussi long et dangereux. On pourrait ne jamais arriver au bout. Si tu préférais rester et repartir vers Detroit, je ne t'en voudrais pas.
»









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MessageSujet: Re: There and back again   There and back again EmptyMar 4 Sep 2018 - 21:35
Malou esquissa un sourire jubilatoire: John s'était rangé à son idée et s'activait déjà pour mettre le plan à exécution.
Lui obéissant elle courut à la fenêtre, vérifia qu'elle pouvait s'ouvrir sans encombre puis courut à nouveau récupérer tous les outils utiles à la réparation du pneu, rassemblés non loin de Dwight.

Quand le cow-boy eut terminé sa torche elle s'approcha et alluma son briquet à plusieurs reprises avant qu'elle ne s'enflamme.
A partir de là, tout alla très vite. Le sol près de la porte était glissant à souhait tandis que les flammes commençait à monter, léchant les murs comme des bêtes indomptables; il fallait filer.
Pendant qu'ils enjambaient le rebord de la fenêtre qui par chance n'avait pas fait d'appel d'air vers eux, John lui faisait un topo des conséquences.
Tout en jetant un dernier regard vers les mangeurs d'hommes, les uns pataugeant dans l'huile, les autres se transformant en torches mortes vivantes, elle ne pensait qu'à une chose: son ambulance.
Certes elle était garée assez loin de l'entrée du garage mais elle n'était pas sans savoir qu'au moindre coup de vent l'incendie pouvait se propager tous azimuts.

D'une oreille distraite elle écoutait le cow-boy tout en cherchant un moyen de récupérer son véhicule.
Arrivé en haut d'un talus, John fit un arrêt pour lui faire part de ses inquiétudes, ce qui la ramena rapidement à la réalité.
Sans même un temps de réflexion elle rétorqua:
j'ai déjà tout perdu dans ce monde, ma famille, mon amoureux, mon meilleur ami. Cela me fait plaisir de t'accompagner dans ce voyage, je n'ai rien d'autre à faire; qu'importe ce qu'il en adviendra je t'ai donné ma parole: nous irons à Washington chercher les tiens.
Elle lui cacha le fait que depuis la mort de Nounours elle ne tenait plus tellement à vivre. Que lui importait de mourir à Detroit, sur une route ou au centre ville de Washington ?

John semblait amorcer un pas pour se diriger vers les rues quand elle l'arrêta d'une pression de la main sur son bras.
Sans le regarder elle dit:
par contre, il reste une chose auquel je tiens par-dessus tout c'est ma camionnette. C'est mon véhicule, ma maison, ma planque et... Le confort style camping-car à l'intérieur c'est l'homme de ma vie qui me l'a bricolé...
Elle se tut un instant et ajouta:
je propose qu'on aille le chercher pour le mettre à l'abri. Je te jure que je roulerai doucement; je resterai en première. Si tu as peur, tu n'es pas obligé de m'accompagner, je peux me débrouiller seule.

Elle écoutait la réponse du cow-boy quand tout à coup autre chose l'alerta; tout n'était pas comme d'habitude; c'était comme si il manquait quelqu'un.
Elle pivota légèrement sur elle-même et compris ce qui clochait: le chien n'était pas là.
Wyatt ! Où est Wyatt ? Demanda t-elle inquiète.
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MessageSujet: Re: There and back again   There and back again EmptyDim 9 Sep 2018 - 22:13










Malou s'accrochait à l'idée de récupérer son véhicule. Le problème, c'était que la horde était encore présente. Même si une partie était entrée dans le garage et brûlait dans le feu d'huile de moteur, il en restait une bonne majorité dans la cour où était stationnée la camionnette. Retourner là-bas c'était prendre l'énorme risque d'attirer l'attention de cette foule morte. L'état du pneu crevé les obligerait à rouler doucement, et ils ne pourraient pas semer les morts. L'ambulance serait alors rien d'autre qu'un moyen de retarder l'échéance, un piège vicieux qui n'aurait aucune issue valable, et à l'intérieur duquel rester à attendre reviendrait à mourir de faim.

« On ne peut pas y aller sans attirer la horde derrière nous. Il va nous falloir attendre qu'ils se dispersent, ou qu'ils entrent tous là-dedans et qu'ils y crament tous. Trouvons un endroit près d'ici d'où nous pourrons surveiller le garage, on récupérera ta camionnette quand les environs seront dégagés. »

John comprenait parfaitement l'attachement que Malou pouvait avoir pour son véhicule. Après tout, il avait lui-même un objet de valeur sentimentale dans son sac. Toutes ces petites choses, ces valeurs que l'on accordait à certaines choses, c'était encore l'une des seules choses qui faisaient qu'on était encore des humains. C'était ça qui faisait qu'il restait un espoir pour l'humanité.

Malou s'aperçut que le chien n'était pas avec eux. John fit volte-face. Wyatt ne les avait pas suivis, et il était encore dans le garage. Lui qui savait être silencieux quand la situation l'exigeait, donnait de la voix. On l'entendait aboyer depuis le garage, mais pas des aboiements d'alerte ou des jappements calmes. C'étaient des éclats de voix paniqués. La présence d'autant de cadavres devait le plonger dans un état de peur intense.

John courut vers la fenêtre, mais s'arrêta à bonne distance. Il réalisa qu'il ne pouvait pas entrer là-dedans. Les morts pouvaient bien être trop nombreux pour qu'il puisse gérer. Il fallait guider Wyatt jusqu'à la fenêtre et vers l'extérieur.
Il appela le chien plusieurs fois, d'une voix forte et claire. Chaque fois, les aboiements s'arrêtaient puis reprenaient. Il ne semblait pas parvenir à arracher son attention du ballet des Geignards qui flambaient. Il lui fallait quelque chose, un signal.

John tira son revolver du holster et tira à deux reprises vers la fenêtre. Les balles firent voler quelques éclats de bois à leur impact, ajoutant aux détonations. Les aboiements cessèrent.

« WYATT ! VIENS ICI, MON GRAND, VIENS! »

Un nouveau coup de feu en l'air aida à faire réagir Wyatt, et finalement, sa grosse tête grise se montra à la fenêtre. Comme il était grand, il n'eut pas de difficulté à sauter et il fut vite dehors. Mais les morts l'avaient remarqué, et plusieurs se massaient déjà à la fenêtre, les uns en feu, les autres non, regardant s'éloigner d'eux ce repas.
Mais plusieurs morts tombèrent dans la bousculade, et le monticule aida l'un d'eux à se vautrer et à ramper jusqu'à l'extérieur. Ce n'était que le début. D'autres en voyant ça allaient suivre.
John frappa dans ses mains à l'attention du chien.

« Wyatt, viens !
Puis à Malou :
Il est temps d'y aller. T'inquiète pas pour ta camionnette, on la récupérera. J'ai repéré des maisons en arrivant, on va aller voir si on peut s'y installer. »

Il s'agissait de décrire un grand arc de cercle pour contourner le garage en toute sécurité et de se retrouver de l'autre côté.







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MessageSujet: Re: There and back again   There and back again EmptyDim 16 Sep 2018 - 21:00
Malou était affreusement déçue et angoissée par la réponse de John: ils n'iraient récupérer son ambulance maintenant.
Elle ne broncha car elle savait au fond d'elle-même qu'il avait raison; tenter d'y aller même par la ruse était suicidaire, les mangeurs d'hommes étaient trop nombreux mais intérieurement, tout son être était noué par la peur de perdre la condition sine qua non de sa survie.
Malgré tout, quand elle se rendit compte de la disparition du chien elle évacua rapidement son problème pour tenter d'aider le cow boy à retrouver son partenaire.
Impuissante mais pleine de bonne volonté elle courut derrière lui jusqu'à la fenêtre, assista aux coups de feu et au retour de Wyatt qui ne manqua pas de leur faire la fête.

Maintenant que le groupe était au complet, les nerfs de la jeune fille craquèrent et ne pouvant plus contenir son affolement à l'idée de laisser son véhicule elle éclata en sanglots.
Elle qui avait été capable de braver l'apocalypse sans broncher et donner du fil à retordre à des vivants bien plus épais qu'elle, pleurait comme une petite fille à qui l'on aurait volé sa poupée.

Le ton qu'avait pris John pour lui dire de ne pas s'inquiéter l'avait un peu rasséréné aussi essuya t-elle quelques larmes d'un revers de manche avant de le suivre vers l'endroit indiqué. C'était vrai que jusque là l'homme avait toujours toujours été digne de confiance, elle n'avait aucune raison de ne pas le croire mais quel miracle pourrait-il faire si sa camionnette prenait feu ?

Elle n'eut pas le loisir de chercher des réponses car le paysage venait de changer de manière des plus dangereuses.
L'incendie qui les avait protégé jusque là avait pris de l'ampleur et se voyait de loin. Le bruit des coups de feu pour interpeller le chien n'étaient pas passés inaperçu pour tout le monde.
De partout où se posait leur regard ils pouvaient voir des hordes de morts vivants surgir, les uns obnubilés par les flammes, les autres à la recherche de la direction des trois détonations. Il n'était plus question d'une bonne cinquantaine de corps amassés devant une porte de garage mais de plusieurs centaines d'immondices tous azimuts.
Paniquée, Malou articula dans un souffle ?
Comment trouver une maison avec tout ce qui se ramène de partout ? Quel chemin prendre ?
Elle avait beau regarder, toutes les accès étaient envahis; un piège qui dégageait une puanteur à peine supportable se refermait sur eux.
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MessageSujet: Re: There and back again   There and back again EmptyDim 16 Sep 2018 - 22:11










Malou retrouvait la raison. Elle savait que retourner à la camionnette était du suicide. Mais devant le drame que représentait pour elle l'abandon du véhicule, John lui promit que tout irait bien et qu'elle reverrait son ambulance.

Mais alors qu'il s'apprêtaient à contourner le garage, ils s'aperçurent de ce qui se jouait autour d'eux. La horde qu'ils pensaient avoir piégé dans le garage était finalement bien plus grande que supposée. C'était tout le quartier qui se retrouvait submergé par une marée humaine morte. Un souffle de vent se leva, apportant un mélange d'odeurs fait de celle de l'incendie, l'huile chaude, le bois, le métal, et de celle d'innombrables corps en décomposition. Un parfum aigre, piquant, chaud, écœurant.

C'était la merde. Les coups de feu avaient conduit les morts vers eux. John le savait, c'était risqué, mais il avait pris ce risque pour sauver Wyatt. Parce que ce n'était pas un chien, c'était son compagnon, son ami, son gardien aussi. Wyatt aurait risqué sa propre vie pour sauver celle de John, s'il avait dû le faire. Il était certain que Malou n'en voudrait pas à John pour ce geste. Elle semblait bien apprécier Wyatt d'ailleurs, vu son comportement envers lui.

Malou souleva une question légitime. Comment allaient-ils se mettre à l'abri ? Ils étaient coincés, ils ne pouvaient plus contourner le garage, ils ne pouvaient pas s'éloigner au delà d'une centaine de mètres. Leur rayon d'action était restreint, mais ils allaient devoir faire avec.

« Comment trouver une maison avec tout ce qui se ramène de partout ? Quel chemin prendre ?
Attends... Attends... »

Les yeux bleu acier de John cherchaient partout une échappatoire. Les rues étaient envahies de Geignards, aucun moyen de fuir par là. Il fallait trouver la solution ailleurs.
Partout où il regardait, John voyait des portes closes, des fenêtre tantôt brisées, tantôt intactes. C'était une solution qui n'était pas viable. Les morts pouvaient passer par les fenêtres, il l'avait déjà vu. Ça relevait d'un mélange curieux de gaucherie, de chance et d'obstination, mais ça fonctionnait. Il leur faudrait du temps pour y parvenir, mais à terme les Geignards envahiraient la planque.

Puis tout s'imposa à lui. Clairement. Il prit Malou, qui le tirait frénétiquement par la manche pour le faire réagir, par le bras.

« Viens. Wyatt ! Par ici ! »

L'un des bâtiments voisins disposait d'une de ces cages d'escaliers de secours, en métal, fixé tout le long du mur, dont les plate-formes étaient reliées par des volées de marches métalliques et étaient accessibles par les fenêtres. On pouvait y grimper via une échelle qui se rétractait lorsqu'elle n'était pas utile.
D'un geste de la main, John montra à Malou une benne à ordures, qu'ils poussèrent et placèrent à l'aplomb de l'échelle. John aida Malou à grimper et la laissa faire descendre l'échelle, qui vint se poser sur le couvercle du container.

Il ne restait qu'à s'occuper du chien. Simple sur le papier, mais ce gaillard devait peser pas loin de soixante-dix kilos, et ce n'était pas exactement comme aider un humain à grimper. John encouragea Wyatt à monter, mais il ne pouvait que se dresser sur ses pattes arrières en prenant appui sur la benne de ses antérieurs. John l'attrapa en le ceinturant de ses bras et le souleva du mieux possible pour le soulever et l'aider à trouver un appui. Avec l'aide de Malou, qui attrapait le chien par où elle pouvait, il parvint à pousser le Wolfhound jusqu'à ce qu'il arrive avec la fille. Puis il se hissa à son tour.

« On refait ça, avec l'échelle. Tu montes la première, et tu appelles Wyatt pour qu'il te rejoigne. L'échelle est trop verticale pour qu'il monte, donc je vais rester en bas pour l'aider. »

Le plus dur arrivait. Malou monta l'échelle jusqu'à la première plate-forme et fit comme prévu. Wyatt marqua une grosse hésitation avant d'avancer un peu. John l'aida à se mettre en place sur l'échelle, qui accusait un angle qui ne la mettait pas à la verticale mais encore trop pour que le chien n'y monte seul. Il fallait maintenant lever l'échelle, la soulever du container pour réduire cet angle et la rendre praticable pour le quadrupède.

Il attrape le dernier échelon à deux mains, accroupi sur ses talons, tente de se faire aussi fort et solide que possible, et envoie la poussée dans ses jambes.







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MessageSujet: Re: There and back again   There and back again EmptyDim 23 Sep 2018 - 18:04
Tout en balayant le paysage des yeux, réfléchissant à une alternative, Malou s'était accrochée à la manche de veste du cow-boy sans s'en rendre compte.
Il fallait dire que le moment était critique. Elle avait déjà vu de pareilles hordes à Brienon mais elle n'y avait pas été piégée seule et ses compagnons d'infortune étaient bien armés. Surtout, ils avaient eu l'église du village pour se réfugier mais là...
Les portes d'immeubles étaient béantes et un nombre incalculable de fenêtres étaient cassées, rien n'offrait un abri suffisamment sûr même pour quelques heures; quant aux toits, ils étaient bien trop hauts.
Au moment précis où la jeune fille levait les yeux vers le faît des bâtisses, John l'attrapa par le bras pour la diriger. Mais où ?
Elle allait articuler la question quand elle vit la benne ordure, pareille à celles où elle se blottissait jadis la trouille au ventre, puis l'échelle contre la façade et enfin les escaliers de secours métalliques. Elle avait compris mais le plus dur serait d'y faire monter Wyatt qui trépignait et gémissait, semblant dire: « dépêchez-vous, ils approchent ! » tandis qu'ils poussaient la benne.

Habituellement Malou n'aimait pas les « clebs » comme elle les appelait. Ils n'étaient pour elle que des animaux bruyants, pots de colle ou dangereux, incapables d'aller pisser seuls, bref, tout juste bon à servir cuits et laqués lors d'un repas Asiatique.
Pour Wyatt c'était différent. Il était l'exception qui confirme la règle.
Pas forcément très beau avec son poil gris en broussaille il était malgré tout racé, vif et intelligent. Mais surtout c'était le compagnon, l'ami de John; elle l'avait compris dès qu'il avait fait les présentation au bunker. Depuis ce jour, le chien représentait aux yeux de la jeune fille une personne, un survivant comme les autres avec l'avantage que celui-ci était loyal et d'une fidélité à toute épreuve.
C'est donc tout naturellement qu'elle attrapa l'animal par la peau du coup afin de le hisser sur la benne puis, montant les échelons elle l'appela comme John le lui avait demandé.
Wyatt n'avait pas mis longtemps à accepter Malou, ce fut donc sans difficulté qu'il obéit à l'injonction tout en tentant gauchement de poser ses pattes sur les barreaux tandis que le cow-boy lui poussait l'arrière train.

Arrivés à mi-hauteur de l'échelle, une vingtaine de mangeurs d'hommes étaient déjà là et avaient déplacé la benne à force de se bousculer mais ils ne risquaient plus rien; elle n'avait jamais vu de morts-vivants monter à une échelle sans se casser la figure.
La jeune fille ne tarda pas à accéder au premier palier bientôt rejointe par le chien qui pouvait désormais monter les escaliers quatre à quatre et par John, encore essoufflé par les efforts fournis.
Nous ne sommes qu'au premier étage, lui dit-elle en risquant un œil par la porte fenêtre délabrée. Il pourrait y avoir encore des immondices qui rôdent dans le couloir, je préférerai qu'on monte plus haut.
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