Très rapidement, nous arrivons dehors. Elias a finalement lâché prise, il vient avec nous. Je ferme la marche et donc n’oublies surtout pas de clore la porte. Je marche tranquillement derrière le couple qui se tient la main, les laissant tranquilles, déambulant en se murmurant je ne sais quoi, tandis que personnellement j’observe et me concentre sur ce que je trouve autour de moi, ce qu’il s’y passe. C’est paisible, c’est étrange… Mais terriblement apaisant au final. Will nous entraîne vers ce que je crois identifier comme étant une grande. J’ai un léger frisson, mais je ne montre rien. Je suis sûr que Will y pense déjà par lui-même, pas besoin d’ajouter une triste mine à tout ça. Je préfère me concentrer sur les animaux. Je suis les garçons, souriant comme une petite excitée lorsque je vois le cheval tranquillement entrain de paître. Certains en ont de la chance ! Doucement, suivant Elias, je caresse doucement la peau de la bête, alors que l’asiatique souffle à Will, qu’il serait bien de rester là. Tu m’étonnes, notre petit brun grognon serait comme un poisson dans l’eau, il aurait tant de choses à faire ici, que je ne m’inquiète pas de son rôle au sein de ce camp, lui qui est si débrouillard ! Soudain, Elias nous interpelle, pour nous pointer une chèvre du doigt, qui se nomme Gladys. Drôle de nom pour une chèvre, avec un nom pareille j’aurais directement pensé à une vache personnellement. Mais cette dernière semble adorable, alors je lui excuse sans mal son nom peu commun, disons plutôt peu adapté. Il finit par nous conduire jusqu’aux lapins, que je m’empresse de dévorer du regard tant ils sont adorables avec leur petit nez !

- T’as bien travaillé, ils ont l’air costaud. Vous aurez de vrais repas !

Je ris légèrement, avant de finalement me redresser. C’est vraiment beau comme endroit, j’ai plus vraiment de questions sur le pourquoi y a tant de survivants qui viennent ici. On peut dire que c’est un bel endroit pour se reposer et mener une vie saine, sans tueries aucunes. Un bel endroit pour élever un enfant, guérir ses blessures, dresser sa propre maison et bâtir ses projets. Les deux oiseaux seront heureux ici, je n’ai aucun doute là-dessus.

- Y a beaucoup d’animaux ici, c’est assez agréable. Ça fonctionne comment, vous n’avez pas peur que les animaux ramenés de l’extérieur soient infectés ? Je sais pas vraiment si les animaux peuvent être touchés par le virus d’ailleurs, je ne chasse pas vraiment...

Je m'appuie sur le dos du cheval, toujours occupé à manger. Il nous ignore, fait sa vie, et c'est beau de le voir si docile, paisible et sauvage à la fois.

- Les gars, je vous aime. Je suis vraiment trop heureuse de vous savoir envie. Je sais où vous trouver en plus, croyez bien qu'on se perdra plus de vue.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Sans aucune intention de se cacher, Will poussa un soupir agacé alors qu’il lançait un regard presque meurtrier à l’homme de la sécurité qui se tenait planté devant eux comme s’il venait de voir un fantôme. Il se contenta de lancer un regard à Elias qui semblait s’amuser de la situation alors que le type disparaissait plus vite qu’il n’était venu, obligé de prendre sérieusement sur lui pour ne pas le suivre et lui faire partager sa façon de penser. Il était habitué à ce genre de comportement, au point que ça aurait sans doute dû ne plus l’affecter du tout, mais ça n’était pas le cas. Enfin, qu’importe, au moins ici les gens ne se permettaient pas de faire des remarques, probablement trop effrayé de ce qu’Elias pourrait leur faire subir s’ils osaient dire quoi que ce soit. Il fallait seulement s'accommoder de quelques regards en coin et dès qu’ils eurent tourné le dos à ce problème, il était oublié.

Ils rejoignirent rapidement le jardin et s’arrêtèrent presque aussitôt devant les enclos des animaux où Elias se délia un peu plus la langue. Dans un sourire, le jeune homme s’approcha de la fameuse Gladys qu’il n’avait pas revu depuis sa première nuit au camp, mais se souvenant encore de ce que le soldat lui avait dit ce soir-là, il tendit sa main vers la chèvre dans l’espoir de l’attirer vers lui. “Ne me dis pas que t’es encore jaloux de cette pauvre Gladys.” souffla-t-il, clairement moqueur, alors que l’animal venait coller son museau sous ses doigts. “T’en fais pas, ma belle, c’est toi que je préfère. Je couche avec lui seulement pour qu’on puisse passer du temps ensemble, toi et moi.” Il la caressa du bout des doigts tandis qu’Elias s’extasiait sur ses lapins, levant les yeux au ciel en entendant Azia le complimenter à ce sujet. Si elle l’encourageait, en plus… “Ne les écoute pas, t’es vraiment la plus belle ici.” Malgré tout, Will se décida à abandonner la chèvre et retourna auprès des deux autres, se glissant aux côtés d’Elias sans y prendre vraiment garde.

“Je n’ai jamais vu un animal infecté.” lâcha-t-il en essayant de se joindre à la conversation. Dans tous les cas, qu’importe comment les gens d’ici s’y prenaient pour faire en sorte que ça fonctionne, ils y arrivaient et même si ça n’était pas tous les jours faciles pour Will d’y penser, il ne s’en plaignait certainement pas. S’en suivit une étrange déclaration qui lui fit pincer les lèvres alors qu’il posait son regard sur la jeune femme. C’était ce genre de moment où Will ne savait pas vraiment comment se comporter. Probablement qu’une personne normale aurait retourné ses mots à Azia, mais lui n’était pas le genre à se lancer dans de grandes déclarations de manière aussi… détachée. Il lui offrit tout de même un sourire tandis que ses doigts effleuraient ceux d’Elias. “Comme on te l’a déjà dit, tu es la bienvenue. Pense seulement à frapper avant d’entrer si tu ne veux pas me voir complètement nu.” Il regarda autour de lui un instant, réfléchissant plus sérieusement que nécessaire à la suite, réalisant qu’il ne connaissait vraiment pas grand chose de Fort Hope malgré le temps qu’il y passait. “On peut peut-être libérer Elias, Fort Hope ne saurait se passer de lui plus longtemps. Mais si tu veux rester encore un peu, il parait qu’ils ont la télé quelque part, on peut se regarder un film et discuter un peu tous les deux avant que tu ne repartes.” proposa-t-il, quand bien même il n’avait encore jamais mis les pieds dans la salle commune où se trouvait la télé en question. Mais il doutait qu’il y ait vraiment quelque chose de plus intéressant que ça à visiter ici.
 

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Levant légèrement les yeux au ciel lorsque Will se reprit d’amour pour une chèvre, je soufflais quelques mots avant de rejoindre les lapins, « Son enclos aussi tu vas le remeubler ? ». Présentant mes petites fierté à Azia, elle souligna qu’ils avaient l’air en forme, oui il l’était, il fallait dire qu’avec Lily dans les parages, les animaux ne risquaient pas grand chose, si ce n’est d’avoir un prénom ridicule qui posait parfois des cas de conscience. Oui, appeler un lapin par un petit nom n’était pas le meilleur moyen de les envisager comme nourriture, mais passons, « Ce qui est cool c’est qu’ils font de petits vite, du coup c’est un peu viande illimité. », ce qui était loin d’être un problème. Azia souligna alors un problème, celui des animaux infectés. Glissant une mains sur la taille de Will lorsqu’il me fit le plaisir de revenir à mes côtés, je répondis à mon tour à Azia. « Je suis pas certains que ça infecte les animaux, mais en revanche on doit en effet faire gaffe aux maladies, genre on a une apprentie veto super sympa qui s’occupe de vérifier si tout vas bien. Un animal malade pouvant tout ruiner comme nous rendre malade, c’est assez important de faire attention. », après je n’étais pas un spécialiste, du coup je loupais sans doute pas mal de chose dans l’histoire, mais je faisais une confiance aveugle en Lily. Et puis une déclaration. Elle était heureuse de nous savoir en vie, de savoir ou nous trouver avant d’affirmer que nous ne nous perdrions plus de vue. Souriant en sentant les doigts de Will et en entendant sa réponse, je brisais à nouveau mon silence, « Et attends qu’on répondent aussi avant d’entrer, juste au cas ou. », car toquer pour rentrer tout de suite après… C’était pas bien fort utile.

Will proposa alors de me libérer pour passer du temps lui et elle devant une télé, souriant un peu plus, je demandais avec un certain intérêt, « Donc maintenant, si Fort Hope a besoin de moi j’ai le droit de partir ? C’est bon à savoir. », je ne manquerais pas de sortir à nouveau l’excuse au besoin. Plus pour l’embêter certes, mais tout de même. « J’ai pas de sortie de prévu, on en reste à ou se trouve la gâchette aujourd’hui, donc si il y a un soucis, vous saurez ou me trouver. », je suis sur qu’en criant mon nom je l’entendrais d’ailleurs. Embrassant furtivement Will pour ne créer aucun malaise, je le lâchais pour m’éloigner, oubliant peut-être de signaler que vu l’heure, il y aurait peut-être quelques gamins de présent devant la télé. « Amusez-vous bien et toi tu pars pas sans me dire au revoir ! », déclarais-je en désignant Azia. Hors de question qu’elle disparaisse comme ça.

Je ris doucement, amusée par tout ce que je vois. Les deux se chamaillent, Will témoigne son amour à une chèvre et Elias à des lapins. Si on doit tous choisir un partenaire et même si je ne suis jamais monté dessus, je choisis le cheval sans hésiter. Avec un peu d'entraînement, il marchera pour moi comme ça. Finalement, le brun se tourne vers le soldat. Il m’annonce que c’est surement l’heure pour Elias de partir, chose que je peux comprendre. Pauvre de ces élèves qui doivent l’attendre comme des bêtes… C’est en ça que les téléphones étaient très pratiques. Un sms et on pouvait décaler, annuler ou remplacer un rendez-vous d’un seul geste. Si un jour on a le niveau de tenter de reconquérir les étoiles, rebrancher les réseaux sont la première chose à effectuer.

Will m’informe que pour notre part, nous allons plutôt devoir nous contenter de la compagnie l’un de l’autre. Chose qui me convient très bien également. Il me propose d’aller à la salle commune, où il y a probablement une télé avec quelques places devant. Je ne suis pas sûr que ça m’intéresse de me retrouver entourer de gens que je ne connais pas dans un lieu fermé que je ne connais pas non plus mais après tout, je fais confiance aveugle à Will. Elias s’en va, m’interdisant de fuir le fort sans au moins lui donner un au revoir. C’est évident que je respecterai ça. Aussi, je lui offre mon plus beau sourire et offre à Elias un petit signe de la main pour l’encourager à filer. Je me tourne vers Will, toute curieuse.

- Toi, t’es un maximum de choses à me raconter…

Toute heureuse mine de rien, je lui attrape tranquillement le bras et l'entraîne loin des bêtes. On va fait attention à ne pas le brusquer… Mais je suis tellement curieuse. Elias est semble-t-il très important aux yeux de Will, son bel amour avec qui il semble avec hâte de bâtir des choses... Il réussit à surmonter la perte d’Aiden, c’est chose magnifique. Je ne sais pas si mon discours pendant les retrouvailles l’a aidé. Mais j’espère que ça aurait pu être l’électrochoc qui l’a poussé à franchir le cap. Le cap du début du bonheur.

~ FIN ~