✘ Affiche très peu d'assurance, sauf lorsqu'il s'agit de danse en général
✘ Être faible et chétif, elle est également naïve, influençable, et  facilement impressionnable
✘ Optimiste et altruiste, elle sourit, rit, et rougit souvent, et facilement. Elle se montre également très enjouée, et impulsive
✘ Elle aime beaucoup cuisiner (ce cliché de femme que c'est xDDD), et rendre les gens heureux avec quelque chose d'aussi simple (enfin, pas si simple à trouver) que la nourriture
✘ N'accorde que peu d'importance à la souffrance physique et a plutôt tendance à l'ignorer, par réflexe
✘ Aime fumer (juste du tabac hein, t'emballe pas frèr), et a pourtant une voix plutôt aiguë
✘ Peureuse, elle sera certainement la dernière à oser se lancer dans la gueule du loup (ou du zombie, dans le cas présent)
✘ Elle est frileuse, et aime porter des gros pulls
✘ En général, elle parle peu, de peur de paraître stupide (mais elle a pas forcément l'air moins stupide pour autant)

Dehors, il faisait beau, et chaud. La lumière du soleil, filtrant à travers les feuilles des arbres, tombait en rayons lumineux dans la salle. Dans la salle, il faisait frais. C'était une atmosphère magique, brillante, épurée, sur fond de piano, troublée seulement par la voix posée du professeur.

« Un, deux trois quatre, cinq, six, sept et huit. »

C'était mon premier cours de danse. J'avais sept ans. Pendant toute la leçon, je n'avais cessé de sourire. Je me rappelle que j'avais envie de pleurer, tant j'étais heureuse. Quelques mois plus tôt, j'avais assisté à un ballet, avec mes parents. Mon premier ballet. Je m'en souviens comme si c'était hier. La musique, le Sacre du Printemps de Stravinsky, n'était pas je suppose, des plus faciles à écouter, pour une enfant aussi jeune. Et pourtant. Et pourtant, j'étais restée médusée devant ce spectacle, à voir ces gens bouger, tout en grâce, en finesse, à raconter une histoire avec des gestes, se passant de mots. C'était la première fois que je voyais quelque chose d'aussi beau. Face à ma détermination - et mon regard suppliant -, mes parents ont fini par craquer, et m'ont inscrite à ce cours de danse.


Les cinq minutes les plus longues de ma vie. Cinq minutes de questions. Sur moi, mon passé, ce que je voulais faire. Cinq petites minutes, qui m'on pourtant paru durer des heures. Mon cœur battait à tout rompre, mes mains tremblaient. Je répondais au jury par monosyllabes hésitantes, tentant vainement de sourire. Je sentais leurs regards sur moi, et cela me gênait douloureusement.

J'avais 13 ans, et je passais le test d'entrée au Conservatoire National de Détroit.

Quand leur interrogatoire fut finalement terminé, je prenais quelques longues inspirations, avant de faire un signe de tête pour qu'ils mettent en route la musique. A peine me fus-je mise en première position, que j'oubliais tout ce qui m'entourait. J'oubliais tout ce questionnaire stressant que je venais de subir, et je dansais. J'ai dansé comme je n'ai jamais dansé, et comme j'ai toujours dansé. En étant moi-même, et un peu plus, peut-être. La chorégraphie que je présentais, qui était censée durer plusieurs minutes, passa en éclair. La première chose qui me vint à l'esprit lorsque je terminai, ne fut pas "ouf, enfin !", ni même "je l'ai fait !", mais "déjà ?".

Un sourire radieux s'était installé sur mon visage sans que j'eu à l'y inviter. Une des membres du jury me dit « Merci, Megan. », et c'est tout naturellement que je répondais « Merci à vous ! », avec une petite courbette, avant de sortir en sautillant.

J'avais 13 ans, et j'avais réussi mon test d'entrée au Conservatoire.


Dehors, il faisait beau, et chaud. La lumière du soleil, filtrant à travers les feuilles des arbres, tombait en rayons lumineux dans la salle. Dans la salle, il faisait frais. C'était une atmosphère magique, brillante, épurée, sur fond de piano, troublée seulement par ma propre voix.

« Un, deux trois quatre, cinq, six, sept et huit. »

Derrière moi, des années de pratique, de danse classique, mais aussi de danses de salon, charleston, flamenco, mazurka, swing, salsa, et même un peu de rock acrobatique.

Devant moi, ... Eh bien, devant moi, à ce moment précis, il y avait une vingtaine d'élèves qui fixaient chacun de mes gestes afin d'intégrer l'enchaînement de pas que je leur apprenais. Dans leurs yeux brillait la même flamme qui brillait dans les miens, à leur âge.


C'était un mardi soir. Il faisait sombre et humide. Comme dans (WSH VOUS ETES PERVERS A PENSER A CA VOUS) un puits sans fond. Le lendemain, j'étais censée aller danser à une répétition pour le ballet Casse Noisette. Répétition inutile, puisque la représentation finale n'aurait jamais lieu.

Je me rappelle que toute la nuit, il y avait eu des coups de feu. Des sirènes. Des cris. Des hurlements. Des nouvelles si étranges et inquiétantes à la télévision, que je l'avais très vite éteinte, refusant d'entendre davantage d'horreurs. Et puis je l'avais rallumée, mue par une sorte de fascination morbide. Prostrée devant un café que je n'avalerais jamais, j'avais fondu en sanglots hystériques. Sanglots interrompus par des coups secs frappés à la porte, accompagnés d'une voix autoritaire.

Quelques jours plus tard, j'étais dans un camp. Je n'avais que le strict minimum. Les militaires nous supervisaient, et des gens mourraient, et puis, ça s'est calmé. Ma vie était un rêve, et elle s'était muée en cauchemar.

Et c'était la même chose pour chacun d'entre nous, qui étions là, à attendre des bonnes nouvelles qui n'arriveraient pas. Non, ce qui parvint à nous, ce furent des bombes. Oui. Comme s'il n'y avait pas assez de morts. Nous enfuyant du camp, nous nous sommes réfugiés dans l'hôpital. Et, comble de l'ironie, on s'est retrouvés dans la morgue.


Tous les jours, je pense à mon passé. Je ne peux rien y faire. Je ressasse mes souvenirs, chaque soir, ayant peur d'oublier le moindre détail. Je me plie aux règles sans le moindre problème, je ne suis pas du genre à donner du fil à retordre aux militaires. Ils savent ce qu'ils font, et si la plupart d'entre nous, dont moi-même, sont encore en vie, c'est à eux qu'on le doit.