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 House of the rising sun
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MessageSujet: House of the rising sun   House of the rising sun EmptyMer 22 Aoû 2018 - 22:39
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Je pique un dernier bonbon dans le panier sur le bureau de Winter avant de déposer mes lèvres sur sa joue et de lui souhaiter une bonne journée. En mâchouillant le caramel mou, je sors de l’endroit et traverse les couloirs vides mais pourtant pollué par le vacarme que font les prisonniers. Je passe devant des cellules, ignorant avec plaisir leur voix qui tentent de me corrompre, lâchant même quelques sourires à certains gros caïds. Mais ceux qui ne sont pas à leur place ici, ceux qui souffrent de leur situation, ceux qui s’en mordent les doigts, en silence, et tentent simplement de survivre, ceux-ci ont droit à mon respect et un petit signe de main voire quelques mots de sympathie.

Je ne suis pas là pour les juger. Ça, c’est déjà fait. Je ne fais pas non plus ami-ami. Je suis simplement humain, pas un tortionnaire. Je rejoins mon poste au bout d’un corridor et fait savoir que je suis opérationnel en parlant dans ma radio. Les cellules s’ouvrent et nous escortons les prisonniers au petit-déjeuner. Ils rejoignent le réfectoire. Je dois rester vigilant pour anticiper la moindre connerie. J’attends que le convoi me passe devant pour fermer la marche.

Une fois en place, il n’y a plus encore une fois qu’à attendre qu’ils aient fini leur repas pour les laisser aller en promenade. Mais je suis coupé par le vieux Bill, qui m’informe que des nouvelles têtes vont arriver. Avec l’arrêt maladie de Rick, compliqué de tout assurer. Je demande à un jeunot de me remplacer.

Je rejoins la cour d’accueil. J’étudies le dossier : un meurtrier, un voleur, un violeur et un… Merde… Un accident de bagnole. Je grimace. Ce n’est pas un coupable, ce type. Il est juste victime de sa propre vie. Mais ce n’est pas à moi d’en juger. Je retiens son nom : Sidney. Quelle va être sa place, ici ? Dés que ça touche aux enfants, les autres taulards déraisonnent. Et ça va se savoir tôt ou tard. Je demande à Mike de la boucler sur ce cas-là. Il sait de quoi je parle.

Je vois le bus arriver et me place derrière la grille, prêt à les accueillir. Le bus la franchit, sous le regard des prisonniers affamés. « Eh, le bleu, fais les se disperser. Ça ne les regarde pas. » J’attends qu’il le fasse pour faire signe au chauffer d’ouvrir. Ils font descendre les gars. Je me tiens face à eux. « Ecoutez, vous ne voulez pas être là, mais vous avez merdé et ces ici que vous atterrissez. Donc si vous commencez dés maintenant à être cool et peinard, je peux vous jurer que ça ne fera qu’augmenter vos chances que tout soit cool et peinard pour la suite. Si vous jouez au con… Dites-vous qu’il se peut qu’on s’intéresse moins à vous, même quand ces types de l’autre côté de la grille en aura après votre cul. Maintenant, on avance ! » De ma matraque, je leur désigne la direction à suivre : leur entrée.
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MessageSujet: Re: House of the rising sun   House of the rising sun EmptyJeu 23 Aoû 2018 - 9:46
Depuis la minute où j'étais rentré dans ce bus, l'angoisse était monté. Je ne regrettais pas d'avoir prit pour Drew, mais je ne savais pas ce qui allait m'attendre. J'avais toujours un peu rouler des mécaniques, toujours fait la petite brute, mais si j'étais violent et agressif, dans le fond j'étais toujours un gamin. Un gamin qui n'avait pas eu cette vie pour aspiration. Un gamin qui avait un père, non un héros en model mourir sous ses yeux et celui de bien d'autres téléspectateur. J'étais pas un criminel, mais je ne valais plus rien. Je n'allais plus voir Kennedy, et si traverser ça avec Luke était d'un bref réconfort, celui de me retrouver ici n'en était pas vraiment. Nous avions été séparé avec Luke, il devrait arriver un peu plus tard dans la journée, ou dans la semaine, je n'avais pas vraiment comprit pourquoi. Je savais simplement qu'une fois sortie du bus, un mec avait commencé à parler et le décor s'était planté. Ne pas déconner, ne pas déconner sinon l'enfer se ferait déjà plus difficile à traverser. Je ne dis rien, ne fis rien non plus, me contentant de marcher, d'avancer dans la direction indiquer. Tête baissé, je regardais mes pieds, évitant tout contact visuel tant me retrouver seul ici m'effrayait, mais ce n'était pas le plan du mec derrière moi. Je n'avançais pas assez à son gout et il me le fit savoir d'une petite balayette bien placé. Trébuchant alors, j'avais basculé en avant, me rattrapant à ce que je pouvais à savoir le pantalon du mec en face de moi.

Manque de chance, ce dernier vient avec moi lorsque je me retrouvais au sol et je n'eus pas besoin de livre, ni de dessin, ni de la moindre explication pour savoir que ça allait mal tourner pour moi. Le mec à présent en caleçon très moche et très sale au passage se retourna vers moi l'air... Très mauvais. Il aurait tué des nourrissons que je n'aurais pas été étonné, il se pencha vers moi, m'attrapant par le col de mon vêtement avant de me relever en ne prenant même pas la peine de se rhabiller. « J'ai trébuché, pardon ! », soufflais-je précipitamment, me disant que si j'accusais le véritable coupable, je me ferais deux ennemis en un. Et je n'avais pas vraiment envie de commencer ça comme ça. Surtout sans Luke. « Je voulais pas ! », repris-je dans la même urgence alors que l'autre derrière se rapprochait un peu trop et que mes pieds commençaient à quitter le sol. J'allais mourir c'était bien ça ? Ils allaient me tuer ? Je n'avais rien fait, j'étais juste tombé et ça avait été simplement un réflexe dans une chute. Mais allez lui expliquer ça à lui.

   
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MessageSujet: Re: House of the rising sun   House of the rising sun EmptyMer 29 Aoû 2018 - 0:59


On avance, veillant à ce que mes taulards fassent une belle file. Je m’assure que tout se passe bien, détournant le regard une ou deux secondes tout au plus, voyant la jolie infirmière au loin. Je lui accorde un sourire, elle me rend un signe de main. Ça a suffit pour que ce que devait arriver, arriva. Un bruit se fit entendre. Je me retourne et vois le type le plus innocent de la file au sol. Son compère devant a le caleçon apparent. Et je sais ce qu’il va advenir si je ne fais rien. Il est déjà relevé par le caleçon sale, tandis que je hurle « Lâche le ! » Rien à faire. Et le pauvre gars est sur le point de se faire dessus.
Il n’a déjà presque plus contact avec le sol. Je m’interpose, faisant une clef de bras à caleçon sale et l’éloignant de la file. Je pointe du doigt ce Sidney, si j’en crois son dossier. « Toi, tu bouges pas ! » Puis je m’adresse à l’ensemble de la file. « Vous connaissez le jeu un deux trois soleil ? Eh bien je n’ai pas besoin de faire de dessin. S’il se passe un seul miracle en mon absence, il connaîtra le même destin que caleçon ! » Je fais signe à un autre gardien de venir et m’éloigne un peu de la file pour lui passer le relais avec caleçon. Je clame de façon assez forte pour qu’ils pigent que je déconne pas « Fouille complète pour le bagarreur. » Je me détourne d’eux et me rapproche de la fille.

« Bien. Le prochain que je vois en train de s’amuser à faire tomber son compère connait le même sort, si ce n’est pire. » Je leur fait signe de reprendre la marche et lorsque l’on est dans l’accueil réservé aux prisonniers, on leur donne leur nouveau vêtements : des uniformes bleus. On leur fait une fouille complète mais pas approfondie.

Je profite que chacun d’entre eux soit occupé à enfiler sa nouvelle combinaison pour m’approcher du fameux Sidney. Oh bien sûr, j’ai attendu qu’il soit décent pour ça. « Ecoute, t’as pas l’air à ta place ici. Personne ne l’est lorsqu’il ne s’y attend pas, mais ce sont des choses qui arrive. La seule chose que je peux te dire, c’est de ne plus t’excuser. Si tu montres la moindre faiblesse face à ces types, ils vont te bouffer tout cru. Je ne dis pas que tu dois répondre à leurs actes, mais… Ne te laisse pas faire. Et si tu as peur de quelconque représailles, sache qu’on préfère protéger un type qui sait nous trouver quand ça ne va pas, que de prendre parti de baratineurs. » Je lui accorde une moue compatissante avant de reprendre « Je vais voir ce que je peux faire pour que tu ne tombes pas avec cette brute dans tes nouveaux quartiers. »


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MessageSujet: Re: House of the rising sun   House of the rising sun EmptyVen 31 Aoû 2018 - 9:45
Un gardien avait fini par intervenir, demandant à ce qu’on me lâche, demandant à ce qu’on me laisse tranquille. Retrouvant le sol, je fis un pas en arrière avant de m’arrêter net lorsque le gardien le demanda. J’avais baissé les yeux, j’avais peur, j’étais tétaniser. Faire le con et être imbuvable était quelque chose d’habituel chez moi, mais là, j’étais perdu, je n’étais plus cet ados car ce milieu était bien plus étrange, bien différent de ce que j’avais connu jusqu’à présent. Je n’y arriverais jamais, je ne saurais pas survivre ici. Il y avait une différence entre un père de famille d’accueil violent et des tueurs, des violeurs et des assassins. Je n’avais rien fait. J’avais simplement protégé mon frère, je n’aurais jamais du être ici. Je n’aurais jamais du être là. Je n’étais pas responsable. J’avais toujours les yeux baissé quand l’homme revint, soulignant que je n’avais pas ma place ici, soulignant que je ne devais plus m’excuser si je ne voulais pas me faire bouffer. Ne montrer aucune faiblesse ? Mais si j’étais agressif ils allaient me péter en deux, je n’allais pas m’en sortir vivant. Surtout si lui, en tant que gardien de prison, il attendait que je lui dise tout ce qui n’allait pas. Je ne savais même pas si c’était comme dans les films ici. Mais si je me plaignais, si on le voyait, je serais tuer. On allait me tuer, tout simplement.

Avalant difficilement ma salive, je le regardais encore apeuré par ce qui venait de se passer, « Les représailles ne seront pas les même si je coopère avec vous ? », contrairement à d’habitude, il n’y avait aucun arrogance, aucune tentative de ma part de le défier, simplement un fait. Si je parlais, dans les deux sens je prendrais, quoi qu’il se passe. Je n’avais aucune expérience de la prison et je pouvais me tromper, mais tout ce qu’on lisait dans les journaux, tout ce qu’on voyait à la télé ne pouvait pas être entièrement faux. Dans tout les cas, il allait faire en sorte que je ne tombe pas avec ce mec, mais je n’étais pas certain qu’il puisse y faire grand chose, si il voulait me faire payer de l’avoir mit en caleçon, il saurait me le faire savoir non ? Oui, c’était certain. Je ne serais pas à l’abris, quoi qu’on en dise.

Et étrangement, le fait d’avoir Luke ici ne me rassurait plus. Si je devais prendre, il prendrait aussi, juste pour le sport je suppose. « On se croisera quand même je suppose. », car je n’avais pas la moindre idée de comment ça se passait une fois ces portes refermé. Je n’avais aucune idée de ce qui arriverait, de comment tout ça fonctionnait. Certains n’en étaient peut-être pas à leurs coup d’essai, ils devaient connaitre la prison comme leurs poches, mais ce n’était pas mon cas. J’avais déjà mit les pieds au poste, mais j’étais mineur, c’était autre chose. Là j’avais à peine dix huit ans, mais pour le monde entier j’étais un adulte, et j’allais devoir en assumer les conséquences.
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MessageSujet: Re: House of the rising sun   House of the rising sun EmptyMar 4 Sep 2018 - 0:38


Le jeune homme soulève un point intéressant. Je sais qu’il comprend vite, je le vois. Mais il a peur. « C’est pour ça que je souligne bien qu’il faut savoir nous trouver. Je ne te demande pas de venir te plaindre. Mais fait en sorte de repérer où nous sommes mes collègues et moi. Reste dans notre champ de vision. Je ne vais pas te mentir, tu vas sans doute vivre un enfer ici. On est là pour empêcher tous débordements. Mais si tu joues au con, que tu te mets en danger de ton plein gré, on ne pourra plus rien faire. » Bien sûr je ne pourrai pas toujours le protéger, mais s’il suit le pas sans faire de vagues et fait ce qu’il a à faire pour survivre, ça ne devrait pas mal se passer. Inconsciemment, je n’ai pas envie qu’il prenne plus pour son grade. Il paye déjà bien assez cher pour un accident. Mais la prison, ça change un homme à jamais. J’acquièse lorsqu’il me dit qu’il recroisera cette brute. Pour sûr que ça arrivera de nouveau. Mais pas aujourd’hui.

Je détourne mon regard vers le couloir où se trouve le groupe de nouveaux et ajoute « Habille toi vite. Oh… Et ait l’air de ne pas avoir apprécié notre conversation. Même si c’est déjà sans doute le cas. » Je ressors et annonce d’un air faussement fier et assez fort pour qu’il entende aussi. « Encore un qui jouera moins les bagarreurs. Et que ça vous serve d’exemple, à vous autres ! » Je m’adresse à l’ensemble du groupe.

On voit revenir celui qui avait agressé Sidney, boitant. Je regarde mon collègue qui l’accompagne. Merde… C’est dégueulasse… Il lui a fait la totale : fouille au corps, anale et buccale. Un dégoût s’affiche sur mon visage. Je ne peux que profiter de la situation pour rebondir dessus. « On a chacun nos méthodes ici. Ce type à jouer au con, mon cher collègue est du genre a briser physiquement. Pour ma part, je m’attaque au moral. D’autres vont tout simplement vous détruire. Si vous pensez qu’on en a quelque chose à faire de cumuler des bonnes notes sur notre qualité d’accueil sur internet, vous vous fourrez le doigt dans l’œil ! Maintenant, en route ! » Je leur fait signe de se diriger vers un sas de deux portes grilles. « Vous allez être dans des cellules provisoires le temps qu’on sache où on peut bien vous caser. »


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MessageSujet: Re: House of the rising sun   House of the rising sun EmptyVen 21 Sep 2018 - 11:38
« D'accord. ». Hochant la tête, je comprenais ce qu'il voulait dire, rester dans le champ de vision pour ne pas être hors d'atteinte, se révéler pour ne pas avoir besoin d'aller leurs parler, pour ne pas passer pour une balance. Il y avait beaucoup trop de chose à assimiler, beaucoup de chose à penser et là seule chose que je voulais en cet instant, c'était disparaître. Mais je ne pouvais pas, clairement, personne ne viendrait m'aider réellement et le soir venu, je pouvais avoir de réelle mauvaises surprise. La gorge noué et les yeux baissé, je ne voulais regarder personne en face, pas plus lui que les autres, mais lorsqu'il me demanda de m'habiller en vitesse et de simuler une discussion désagréable, je n'eus pas d'autre choix que de lever les yeux vers lui. M'exécutant, je n'avais pas vraiment besoin de simuler quoi que ce soit et je gardais la tête baissé jusqu'à ce qu'on nous place dans ces fameuses cellules. Cellules ou nous étions beaucoup trop.

J'étais resté dans mon coin, ne faisant pas le moindre mouvement en soit, mais dès l'extinction des feux l'on me tomba dessus. Me tirant hors du lit, l'on me maîtrisa, plaquant ma tête contre le matelas pour m'étouffer à moitié. Les menaces furent alors nombreuses, les coups aussi, mais c'était loin d'être le pire dans le fond. Dès qu'on dégagea une partie de mes vêtements je compris et il ne me fallut pas plus de temps pour étouffer mes hurlement contre le matelas. Ca allait se passer comme ça donc ? Non, en soit ça aurait pu être évité, mais un des gars dans la cellule était le frère de celui ayant eu le droit à un traitement particulier et il comptait bien me le faire payer. Le plus brutalement possible. Personne ne vient ce soir là, aucun autre détenu ne chercha à me protéger et l'on me laissa seulement à moitié conscient sur le lit. L'enfer venait tous juste de commencer et je voulais déjà mourir. Je n'avais rien fait, absolument rien fait et pourtant, on venait de manquer de me tuer pour quelque chose qui n'était encore une fois pas de mon fait. On m'avait poussé, rien de plus, je n'y pouvais rien si le gardien avait eu un excès de zèle, vraiment rien. Mais c'était à moi de payer, encore une fois et le lendemain, lorsque l'on fut autoriser à sortir, je ne bougeais pas, restant là, immobile sur mon lit, mes genoux contre mon torse alors que mon visage portait encore les traces des larmes qui avaient coulé. A cet instant, je ne pensais plus à rien, pas même au fait qu'on viendrait me sortir d'ici. J'étais pas bien sur de savoir marcher, la position dans laquelle j'étais étant déjà suffisamment douloureuse comme ça. Je ne voulais pas. J'avais peur de ce qui pourrait arriver de plus dehors. Ici, je n'étais dans le champ de vision de personne et pourtant on aurait pu s'en douter non ?
   
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MessageSujet: Re: House of the rising sun   House of the rising sun EmptyLun 8 Oct 2018 - 22:19


La journée se finit juste après le repas. L’équipe venant nous relever nous avait assisté dans ce moment pénible. Mais dès le lendemain, durant la matinée, je reprends mon poste. Après un tour à l’infirmerie à grapiller quelques minutes auprès de Winter, je me prépare à faire sortir les détenus de leurs cellules pour qu’ils puissent vaquer à leurs emplois. Il faut bien qu’ils justifient leurs places ici. Et en prime, ça leur permet de mettre un peu d’argent de côté pour leur sortir. Je rejoins le bloc où je suis affecté. Je sais où trouver mes collègues : salle de pause. Oui, je prends mon café avec la jolie brune de l’infirmerie et ça en fait parler plus d’un. Je me retrouve bien assez vite à écouter les gars me servant de collègues. Ils discutent du match de la veille. Je ne cache même plus mon soupire, jusqu’à ce que l’un d’eux me demande ce que j’ai fait. Je ne dis rien, me contentant de sourire. Oh ils ont pigé. « Quoi? Je ne vais pas m’éterniser sur mes plans culs, non plus, si ? On est là pour bosser, après tout. Enfin… Envoyer ces bagnards au boulot, pour être exact ! » dis-je enfin. La discussion soldée par un rire général, nous quittons enfin ce lieu plein de caféine pour prendre notre air le plus impassible et se séparer en petites équipes.

Je me mets au bout d’une allée, tandis que les portes s’ouvrent. Je regarde ces caboches qui me dévisagent aller simplement vers leurs fonctions. Ça ne prend que peu de temps avant que nous soyons tranquilles. Je vois Lopez se préparer à quitter son poste pour aller s’occuper des nouveaux. Je le rattrape « Dis voir, Lopez, ça ne te dérange pas si je m’en occupe cette fois ? J’aimerai juste m’assurer que tout se soit bien passé pour l’un d’entre eux… » Bien entendu, Lopez se marre. Sa tâche journalière : emmener les taulards un par un devant l’infirmière, et en attendant, les garder à l’œil dans une salle d’attente.

Je m’approche d’une des cellules et voit Sidney, ayant l’air d’être au plus mal. Je devine que ma protection lui a déjà coûté des ennuis. Il vaut peut-être mieux se la jouer froidement avec lui. Je frappe sur les barreaux. « On se lève, mes belles ! C’est l’heure de pisser dans des flacons et de dire merci à la dame qui s’assure que vous ayez vos dents ! » Ne te lève pas, Sidney. Ne te lève surtout pas. Oh non je ne vais pas lui dire. Mais s’il refuse, je peux forcer mon jeu pour faire venir Winter ici et l’ausculter directement dans sa cellule.
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MessageSujet: Re: House of the rising sun   House of the rising sun EmptyMar 16 Oct 2018 - 10:31
Ce que je pensais été arrivé, il était venu, seul, taper à la cellule pour faire sortir les derniers qui étaient là. Et je ne pouvais pas bouger. Le simple bruit sur les barreaux me faisait sursauter, faisant renaitre les larmes qui ne tardèrent pas à bruler de nouveau mes joues. Je ne pouvais pas bouger, je ne pouvais pas faire le moindre mouvement sans que les souvenirs de cette nuit ne me reviennent à l’esprit et je n’avais vraiment, vraiment pas envie de repenser à quoi que ce soit. C’était déjà suffisamment humiliant comme ça non ? Et je savais déjà qu’une grande partie de mes nuit se solderait ainsi, dans la violence et la douleur. Je n’avais rien fait, je ne méritais pas d’être en prison, je voulais juste pas que Drew soit condamné, mais le prix à payer semblait bien plus grand et ce n’était tout simplement plus une question de passer le temps ici jusqu’à la fin de ma peine. C’était une question de survie. Pourquoi on ne disait pas dans les séries que la prison c’était ce genre de chose ? Pourquoi la vie semblait si simple ? Par ce que c’était la merde, parce que les choses étaient ainsi. Je n’aurais pas relever les yeux, je savais qu’il était encore là lui, il voulait naturellement me faire sortir, mais j’en étais incapable. Me terrant dans le silence un long moment, j’attendis d’être sûr qu’il n’y ai plus personne avec nous pour finalement briser le silence, « Je peux pas bouger… », murmurais-je dans une voix étouffé et brisé par les cris que j’avais été forcé de retenir. Ça s’était passé ici, alors que j’étais censé être en sécurité non ? J’allais mourir si cela venait à se reproduire.

« Je peux pas me lever… », repris-je pour ne pas qu’il monte le ton, pour ne pas qu’il m’en veuille à moi. Je n’avais rien fait, je ne voulais pas devoir subir quoi que ce soit de plus aujourd’hui et il était gardien, il aurait surement besoin de faire valoir son autorité et il ne pourrait me laisser passer entre les mailles sans doute. Mais je pouvais faire quoi ? J’étais censé faire quoi ? J’étais physiquement incapable de faire le moindre mouvement, « Pardon. », ajoutais-je, comme si cela pouvait changer quoi que ce soit, comme si il n’allait pas devoir faire son travail quand même. Le pire dans l’histoire ? C’est que je souffrirais sans doute beaucoup moins si c’était moi qui coopéré, là, il allait surement de forcer à me mettre debout et j’allais le regretter, mais je ne pouvais pas.
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MessageSujet: Re: House of the rising sun   House of the rising sun EmptyVen 19 Oct 2018 - 1:21


J’avise le blond, allongé sur son lit qui ne bouge pas d’un iota. Je peux voir qu’il a été malmené, mais n’en connais pas l’ampleur des dégâts. Et lorsqu’il me dit qu’il ne peut simplement pas bouger, je ravale ma salive. Si je me jette sur lui, à le sur protéger, ça va se voir, et auprès des autres… J’ai déjà assez fais de dégâts comme ça en voulant éloigner ces requins de lui la veille. Ce n’est pas le moment d’en rajouter une couche. Je prends alors ma voix autoritaire pour donner une nouvelle fois l’impression qu’il est tout autant malmené que les autres « Tu crois que c’est suffisant de dire ça pour éviter de travailler ? Non ! Je suis là, c’en est la preuve ! Alors on se lève, Lancaster ! » Mais il rajoute qu’il ne peut pas se lever et s’excuse peu après. Je m’éloigne de lui et sors de la cellule. Et fait signe à Lopez de s’approcher. Lorsqu’il est portée de voix, je souffle « Fais venir Winter et tient les autres prisonniers éloignés. » Il approuve d’un signe de tête. Même lui semble piger la gravité de la situation et n’en dis pas plus.

Je me retourne vers la cellule après m’être assuré que tous soient suffisamment éloignés pour qu’on ne nous entende pas. « L’infirmière va arriver. Si tu ne veux pas me dire ce qu’il s’est passé, tu peux le faire avec elle. Elle est tenue par le secret médical. Mais… Je vais avoir besoin d’une raison à noter dans mon rapport. Il faudra que tu m’en donnes une bonne sur ce qu’il a pu se passer cette nuit. » Je dois savoir si mes agissements ont provoqués ça et pose alors cette simple question : « Ce sont des représailles pour hier ? » J’aimerai vraiment ne pas être responsable de tout ça, mais vu son état, il y a eu de la haine envers lui. Il en faut, pour se faire des ennemis, même ici. Je n’ose même pas imaginé l’enfer qu’il a dû traverser pour être dans cet état.


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MessageSujet: Re: House of the rising sun   House of the rising sun EmptyMar 23 Oct 2018 - 15:28
Je sursaute en l’entendant me demander de me lever, je sursaute à l’idée de devoir me lever, de devoir bouger d’ici. J’avais mal rien qu’à respirer et le fait d’avoir peur qu’il me secoue me force à tenter un mouvement que j’avorte bien rapidement avant de m’excuser. Je ne pouvais réellement pas faire ce qu’il voulait, j’avais bien trop mal. Fermant les yeux dans l’attente de représailles, j’étais presque surpris que personne ne vienne, du moins immédiatement, car il finit par venir, après un instant. L’infirmière allait venir et je n’aurais qu’à lui dire à elle si je ne voulais pas lui raconter ce qui s’était passé, mais il avait besoin d’une raison pour son rapport, et une bonne. Levant les yeux vers lui quand il parla de représailles, je fis tout les efforts du monde pour ne pas repleurer, pour ne pas m’effondrer à nouveau. Me redressant alors, des gémissement de douleur filèrent entre mes dents quand je fus à nouveau assis. Les larmes avaient coulé de mes yeux à mes joues avant que je ne lève mon t-shirt blanc de quelques centimètre pour lui révéler les traces, les bleus qui ornaient mes flancs, les traces de doigts que je devinais imprimé dans ma peau signe évident de ce qui m’avait été fait, de ce qu’on m’avait prit et fait subir.

Tremblant, je n’osais pas le regarder, tout comme je ne me faisais aucune illusion, le dire à elle ou à lui ne changerait rien, « Ils ont… Presque toute la nuit et… J’ai rien fait, je devrais pas être là, c’est pas… C’est pas ma faute, c’est pas moi… », je voulais plus être là, je voulais pas vivre ça toute les nuits, j’allais mourir avant la fin, « Il y avait son frère… Je… Je veux pas y aller… Pitié je peux pas… », soufflais-je la gorge noué et les larmes à nouveau abondante. J’étais terrorisé, tétanisé par tout ça. Je ne voulais pas, je ne pouvais pas le faire. Je n’avais rien fait pour mériter ça et je savais pas si c’était ça faute à lui ou la mienne, c’était sur que son frère n’avait pas agit pour rien, mais j’avais peur de lever le moindre jugement. Paniquant de plus en plus, la douleur s’y mêlée un peu trop facilement pour moi, « Ils vont me tuer, si ils recommence, je… », c’était violent, brutale, fait sans aucune douceur et le pire derrière étant sans doute aussi les risques de maladie, soyons honnête, ils avaient rien pour se protéger et de toute façon ça restait beaucoup trop douloureux pour que je ne lutte. J’avais peur.
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MessageSujet: Re: House of the rising sun   House of the rising sun EmptyLun 5 Nov 2018 - 23:46


Je vois Sydney trembler d’une force… En termes de documentaire animalier, on est sur de la libellule sauvage. C’est tout à fait le genre d’humour que je serais capable de sortir. Mais mon empathie prenant le dessus, et vu la gravité de la situation, tout sourire ne saurait naître sur mon visage. Bien au contraire. Mon expression n’a jamais été aussi sérieuse. D’autant plus lorsqu’il se met à parler. Je détourne le regard vers le bas tant ça m’est impossible de m’imaginer ce qu’il a pu vivre. Cette peur interminable et ce stress. Sans compter cette douleur. Il ne fait que confirmer mes doutes sur un point : il ne devrait pas être ici. A ces mots, je le regarde de nouveau. Je ravale ma salive. Tout ce que je pourrai dire, même si je veux l’aider, ne saurait lui être agréable. Il n’en a pas besoin.

Il implore ma pitié. Mais c’est trop tard. Si je pouvais je le libérerais sur le champ, mais ça ne changerait rien : il se retrouverait à nouveau ici. D’autant plus que je le suivrai également. Et un maton devenant prisonnier… Autant dire que les autres taulards me tueraient sans sommation. Lorsqu’il finit par ses craintes, je tente de poser ma main sur son poignet doucement « Est-ce-que tu pourrai les identifier et témoigner contre eux ? On peut peut-être les envoyer en quartier de haute sécurité pour un moment… ça devrait les calmer… En attendant, tu vas sans doute devoir passer quelques nuits à l’infirmerie. On doit t’examiner. » Je relâche ma prise et me recule.

Comment dire à un homme dans cet état que maintenant, cette peur va être son quotidien ? Comment devenir un tortionnaire de la sorte ? Je n’ai pas signé pour ça, bordel. Et pourtant, des cas comme celui-ci, c’est monnaie courante dans cette prison. Il va devoir s’adapter, il va devoir prendre sur lui, se transformer en genre de monstre à son tour. Ce type, coupable ou non, va devoir être du même acabit que ses agresseurs ou il va y laisser sa peau. Sauf que je ne peux décemment pas lui dire ça. J’ai des protocoles à respecter. Et dans ceux-là, c’est m’assurer de leurs sécurités. Toutefois une question me brûle les lèvres. « Pourquoi tu te retrouves ici, exactement ? »


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MessageSujet: Re: House of the rising sun   House of the rising sun EmptyMer 7 Nov 2018 - 11:34
J’avais tremblé en sentant sa main se poser sur mon poignet, j’étais pétrifier et l’idée de parler pour les faire condamné aurait pu être un idée si seulement cela n’impliquerait pas bien pire derrière. J’allais me faire tuer si je balançais, j’en étais presque sûr, ce genre de mec ne semblaient pas être du genre à ce laisser marcher dessus sans rien dire et je ne voulais pas les provoquer plus que ça. « Je pourrais… Mais quand ils vont sortir ils vont me… », inutile de finir ma phrase, il avait très bien comprit. Le silence finit par retomber, comme mon regard, fixant le sol j’étais toujours incapable de faire le moindre mouvement. Sans doute cela était psychologique, mais je pensais surtout que c’était mon corps qui hurlait, qui me faisait comprendre que ca en était trop pour moi. J’avais été abusé, violemment et les séquelles n’étaient sans doute pas aussi simples. Le seule réconfort que j’avais la dedans était bien de pouvoir passer quelques nuits à l’infirmerie, loin de tout ça.

Et puis une question, pourquoi j’étais ici. J’avais plus que jamais envie de lui dire que c’était pas moi, que j’avais rien fait et que j’avais prit la place de quelqu’un d’autres, mais qu’est-ce que j’y gagnerais ? Rien, si ce n’est perdre ma famille. « Je… Je sortais de soirée avec mon frère et… Et on avait bu et y’a une gamine qui a traversé la route et… On a pas su freiner à temps et elle, elle, elle est morte. », j’étais pas derrière le volant et j’avais tout essayé pour sauver la gamine, sans grand succès. Elle était morte et aujourd’hui j’en payais le prix fort. Si tout cela était arrivé quelques mois plus tôt ça aurait été différent, mais là… C’était impossible de m’en sortir, pas quand j’essayais de couvrir quelqu’un. D’ailleurs j’étais incapable de dire qu’il s’agissait de moi, dans le fond je refusais de mentir réellement, surtout à lui. Tout comme j’étais incapable de le regarder en face, « C’était qu’un accident… », repris-je alors que des larmes montaient déjà dans mes yeux. Je n’y étais pour rien, je ne pouvais rien y faire si ce n’est prier pour que tous se passe bien. Sauf que j’avais déjà compris aujourd’hui que rien ne se passerait comme prévu, que rien irait bien. J’étais moins fort que je le pensais.

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MessageSujet: Re: House of the rising sun   House of the rising sun EmptyJeu 22 Nov 2018 - 19:05


Je comprends cette peur qu’il ressent et le pousse à se taire et observer le mutisme. C’est sans doute idiot, mais je me retrouve gamin, avec ce père violent et ce frère guère mieux, à juste baisser la tête et attendre les coups que je ne méritais pas pour simplement exister. Ce monde est injuste. En tout cas, jusqu’à ce qu’on sache se faire une place. Je ne l’ai compris qu’en grandissant et devenant celui que je suis aujourd’hui : un homme acculé et prêt à en découdre si on le pousse dans ses retranchements. Et lorsque je lui demande pourquoi il se retrouve ici, il me répond d’une manière des plus étonnante. Il ne parle pas de lui dans les actes condamnables, que ça soit l’alcool ou l’accident. Il utilise ce petit mot, « on ». Je devine clairement qu’il a encaissé à la place de quelqu’un d’autres. Il s’est cru assez fort pour prendre la responsabilité sur ses épaules. Je baisse la tête, navré qu’il se soit laissé tenter à protéger son frère plutôt que se protéger lui. Parce que le remord, le véritable, ne pèse pas sur ses épaules, mais bien sur celui de son frère, ou de cette personne derrière le « on ».

En plus d’avoir ôté la vie, il a envoyé un innocent en prison. Cet innocent qui va devoir traverser l’enfer et tenter de s’en tirer indemne mais qui ne sera plus jamais le même. J’ai envie de lui dire qu’il a fait une connerie, mais au final, ne s’en rend-il pas compte de lui-même ? Ce serait remuer le couteau dans la plaie gratuitement. Et lorsqu’il insiste sur le fait que ce n’était qu’un accident, mes yeux se relève vers lui. « Ce n’était qu’un accident qui a coûté une vie. Et quelqu’un doit payer pour ça. C’est la règle du jeu. Et même si ce n’était pas volontaire, ç’aurait pu être n’importe qui à la place de cette gamine, y compris toi ou ton frère. Il va falloir s’y faire que tu vas payer pour ça. Sans doute plus que ce que tu ne mérites. Si tu ne veux te protéger en me disant qui a fait ça, nous allons te traiter comme tous ces autres prisonniers. Je n’ai pas le droit de te le dire, mais tu vas devoir t’endurcir pour survivre. Ici c’est… »

Ici c’est comme chez les Jonasson il y a bien des années, où un innocent a dû apprendre à jouer à celui qui a la plus grande pour devenir le plus menaçant. « C’est la loi du plus fort. Sans pour autant mordre, tu vas devoir aboyer et t’entourer des personnes qui te protégeront. Et si ça ne peut être nous, il faudra que ça soit une de ces meutes, mais tôt ou tard tu devras faire ton choix. » J’entends des pas approcher. Je me relève et regarde vers l’entrée de la cellule avant de souffler « Mais pour le moment, laisse nous te remettre sur pied, et trouve une raison officielle à mettre dans mon rapport. »
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MessageSujet: Re: House of the rising sun   House of the rising sun EmptyMer 12 Déc 2018 - 22:06
Il y avait eu un mort, voilà ce qui en résultait et quelque soit le cheminement pour y arriver, il y avait eu ce mort. On ne pourrait pas revenir la dessus et j’allais devoir assumer cette décision. Car non, je ne dirais jamais la vérité, car de toute façon le mal était déjà fait et changer quoi que ce soit ne servirait à rien. J’avais perdu, mais je n’étais personne à la base, je n’aurais jamais été quelqu’un, alors c’était le mieux à faire. Gardant les yeux baissé, je l’entendais me dire ce que j’allais devoir faire pour survivre ici, du moins survivre sans eux et sincèrement, si j’étais sûr de ne pas regretter de les suivre eux, je le ferais, mais il ne pourrait rien faire et j’en étais presque sûr. « Si je parle… Ils sauront que c’est moi non ? », je n’étais pas stupide et lui aussi. Si tout ceux qui étaient dans cette cellule se faisait sanctionner, c’était pour une raison et il n’y en aurait pas des millions, pas plus qu’ils ne pourraient mentir. Alors je serais mort. « Vous pouvez pas me promettre quoi que ce soit. », finis-je simplement par dire. Le rapport, il serait simple à faire, enfin je suppose que vu comment j’étais, personne n’auraient besoin d’un dessin, mais si je refusais de parler…

« Y’a quoi comme autre raison pouvant justifier un vio… », demandais-je la gorge noué alors que des larmes commençaient à se reformer sur mon visage. C’était quoi la raison la plus cohérente à mettre à la place ? Parce que je n’avais pas la moindre idée de quoi dire et de comment dire. Les choses étaient ainsi, il n’y aurait aucune solution, que je le veuille ou non. Et m’apitoyer sur mon sort ne serait sans doute pas d’un grand secours, seulement… Je ne savais pas quoi lui dire, je ne savais pas quoi faire, j’étais simplement là, face à une vérité qui me dépassait de très très loin. J’étais piégé et je ne reviendrais pas sur ma décision. J’avais peur, j’avais mal, mais si lui finissait ici… Non, je ne pourrais jamais me regarder dans une glace si jamais cela venait à arriver.
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MessageSujet: Re: House of the rising sun   House of the rising sun EmptySam 19 Jan 2019 - 18:32


Il marque des points. Je ne peux pas tirer complétement de ce pas. Je ne peux pas lui dire quoi faire. L’aiguiller sur la voie à suivre pour qu’il survive à cet endroit, en revanche. Parce qu’au fond, n’est-ce-pas ça le destin d’un homme ? De s’adapter à des situations qu’il aura préféré éviter ? « Ils le sauront tôt ou tard. Et même si tu ne dis rien, ils finiront par sombrer dans cette paranoïa. Alors non, je ne peux rien te promettre si ce n’est que tu n’es plus à l’extérieur pour quelques temps. » Je détourne mon regard lui demandant une raison pour expliquer son comportement et lui éviter plus d’emmerde qu’il n’a déjà. Il finit par répondre une phrase qui me marque : il parle d’un viol. S’il croit que je ne sais pas ce qu’il a voulu dire, il se trompe. Je relève mes yeux vers lui.

Winter entre dans la pièce et je me relève complétement, restant à proximité. « L’infirmière est quelqu’un de bien. Tu verras, elle sait faire des miracles. Je repasserai plus tard. Lancaster, je te conseille vivement de ne pas te fermer complétement à l’humanité, même s’il ne reste pas grand-chose en ces murs. »

Je m’éloigne de la cellule pour revenir sur la passerelle, laissant les deux gardiens surveiller les faits et gestes de Winter, ainsi qu’assurer sa sécurité.

**

Les semaines ont passées. Bien trop occupé à gérer le mon frère et sa famille pour me soucier réellement de ma propre vie. Je n’ai pas été réellement présent pour Sidney. Est-ce un oubli ? Un choix ? Je pencherai plutôt pour la deuxième option. Ma présence l’a exposé à bien des dangers dés ses premiers temps à la prison. J’espère que mes propos ont fait échos auprès de lui et qu’il se soit adapté, se soit renforcé. Aujourd’hui, je suis de cantine. Posté à une porte, j’attends patiemment que les prisonniers aient finis leurs repas et se soient rendus dans la cour de promenade sous l’œil avisé de nos caméras et autres gardiens. Je peux voir l’homme au loin. Je ne m’arrête pas à lui, préférant rester professionnel et ne pas m’impliquer humainement. Aussi bien pour lui que pour moi. Toutefois, il est clair que je ne rejetterai jamais un prisonnier qui fait preuve de bonne foi et veut s’adresser à moi. Tant que ce n’est pas une ruse pour me divertir et permettre à d’autres de se faire la malle ou de faire un mauvais coup, bien sûr…


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MessageSujet: Re: House of the rising sun   House of the rising sun EmptyLun 21 Jan 2019 - 11:10
Il m’avait abandonné. J’avais parlé et il m’avait abandonné. Luke était arrivé entre deux et c’était devenu pire. On s’en prenait à lui aussi et on n’y était pour rien. Tout à continué, le sommeil avait fini par me quitter. Parler ne servait à rien, je n’avais pas ma place ici et j’allais craqué. Je ne tenais que pour Luke au final. Pour prendre à sa place, sans grand succès et aujourd’hui alors que l’on était à table, c’était sans doute la fois de trop. On ne mangeait déjà pas beaucoup, nos rations nous étant prise à la première occasion et cette fois ci, après que quatre mecs ne se soient assis à côté de nous pour nous prendre en sandwich, je sentis une de leur main se poser sur ma nuque et la serrer pour s’assurer que je ne bougerais pas. Je n’avais jamais bougé, jamais rien dit et je n’allais rien faire, mais Luke subit le même traitement, les menaces en plus et ce fut de trop. Ils avaient déjà commencé à se servir dans nos assiette quand je pris la fourchette en plastique pour la planter dans la cuisse d’un d’entre eux. Sautant par dessus la table en faisant tout tomber au passage, je saisis le plus menaçant envers Luke par le col pour le faire tomber et commencer à le tabasser. Je ne mesurais rien, j’étais simplement aveuglé.

Je n’avais jamais été un gars très sage, ni calme, j’étais agressif, mais je n’étais pas violent. J’étais simplement comme un animal apeuré obligé de montrer les dents pour survivre et là, je devais me battre pour protéger les miens. Les gardes ne tardèrent pas à arriver pour nous séparer et même en me faisant tirer en arrière, je réussissais à redonner des coups. Je sentais la rage et la haine me couler dans les veines à raison. On m’avait abandonné. J’avais coopéré et on m’avait abandonné. J’étais censé croire qui à présent ? Me faisant trainer un peu plus loin, je ne cherchais pas à me débattre de l’emprise des gardiens, simplement, je voulais buter ce mec et le fait que Luke soit à présent seul dans cette masse ne me plaisait pas. Mais j’étais censé faire quoi ? On venait de me plaquer contre une table pour me passer les menottes pour m’attirer je ne savais ou. Et si le mec par terre semblait comme effrayé par mon comportement sans doute inattendu, ce n’était pas le cas des autres qui semblaient déjà crier leurs colère. On me fit alors traverser la salle jusqu’à ce que je ne le vois lui, j’avais envie de lui crier dessus, mais je gagnerais quoi ? « Heureux de te savoir encore en vie. », soufflais-je simplement en passant à son niveau avant de me prendre un coup à l’arrière du crâne. Qu’on prenne ça pour une menace si l’on voulait, c’était simplement de la rancoeur.
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MessageSujet: Re: House of the rising sun   House of the rising sun EmptyJeu 24 Jan 2019 - 23:53


L’ennui, quand on a une masse à surveiller, c’est que tout semble calme jusqu’à ce que ça ne le soit plus. Mais déjà des gardes s’affairent à séparer le fauteur de trouble évident : Lancaster. Je ne peux baisser ma garde à ce moment, alors que les autres sont occupés. Ils peuvent se servir de ça comme détournement de notre attention. La tension est à son comble. L’un d’eux est emmené à l’infirmerie, une fourchette à la jambe. On dirait bien que le parfait innocent a pigé qu’il ne devait plus se laisser faire. Ce n’est que juste pour ce connard. Mais Lancaster ? Il est menotté et emmené de force. Je sais où il va. Quartier de haute sécurité le temps de quelques jours, histoire qu’il y perde la notion du temps et que sa peine ne lui semble que plus insupportable. Lorsqu’il passe à ma hauteur, sa phrase me fait prendre conscience de son comportement, mais me renvoie surtout au mien.

Les autres gardes se sont repostés à leurs places. Je m’approche de Sidney et de son escorte pour lâcher « Va t’assurer que tout est calme et jette un œil sur l’autre Lancaster. Ce serait dommage que le frère prenne exemple ! » Mais surtout qu’il soit démunis face à de la vermine. J’attrape le bras de Sidney que je serre. « Tu crois quoi, Sid… » dis-je dans un murmure avant de reprendre moins silencieusement une fois qu’on est éloignés. « Tu crois qu’on fixe les règles ici ? Je t’annonce, ce n’est pas un foutu camp de vacances. On s’assure juste que vous ne vous entretuiez pas. Et je t’avoue que si certains y passent, ça me ferait bien plaisir mais pas toi ni ton frère. Réfléchis à deux fois avant de te donner en spectacle. » Ces connards n’allaient rien lui faire. Et quand bien même ils auraient tenté un truc, au moins, ce ne serait pas lui qu’on conduirait au QHS, loin de son frangin.

Oui, il vient de faillir à sa tâche. Oui, il vient de livrer Luke sur un plateau pour ces connards. J’en sais quelques choses. J’ai moi-même livrer mon frangin aux autorités pour différentes raisons parce que j’ai failli bien plus tôt.


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MessageSujet: Re: House of the rising sun   House of the rising sun EmptyVen 25 Jan 2019 - 11:59
Luke ne prendrait pas exemple, il n’était pas con, loin de là. J’avais agis car j’en avais marre, car c’était trop, mais Luke ne ferait pas la même erreur. Baissant les yeux sur cette main qui venait d’attraper mon bras, je serrais les dents, l’écoutant malgré tout. J’avais parfaitement comprit que ce n’était pas un camp de vacances, mais j’avais aussi compris que si je jouais son jeu, je ne gagnais rien. Quand à ce que Luke pourrait endurer maintenant… Je n’y avais pas pensé et je réalisais seulement maintenant combien il pourrait en souffrir. Relevant les yeux sur le gardien, j’avais envie de fermer ma gueule et de ne rien dire, mais c’était trop. Il m’avait poussé à faire un truc qui n’avait fait qu’embrasser cet enfer. « Tu m’as dis de parler et j’ai parlé… », soufflais-je dans un premier temps. Il n’y avait pas vraiment de défis dans la voix en cet instant, au contraire, il y avait de la douleur, de la souffrance car c’était tout simplement ce qu’il s’était passé pour moi. « Ça a empiré et aucun de tes petits copains n’a jamais bougé le petit doigt, pourtant je suis presque certain d’avoir fini par crier la nuit. », les viol, à répétition, de plus en plus violent et l’incapacité ne serais-ce qu’à se détendre pour tenter de rendre les choses moins douloureuses. Ca avait été brutal, tout simplement.

« J’ai parlé et je t’ai plus jamais revu… », répétais-je avant de baisser les yeux et de reprendre, « On mange presque jamais, on nous vole toujours tout et… J’ai pas réfléchis ok, mais… », mais il n’y avait rien à dire dans le fond, je ne pouvais que subir encore et toujours. C’était pas une vie et quelque soit l       ma bonne volonté, ça restait toujours la même chose. Une interdiction de pouvoir vivre pour quelque chose que je n’avais pas fait. Je ne pouvais pas laisser Luke en souffrir davantage et je ne pouvais pas me dire qu’à cause de moi ça serait pire. Alors quoi ? Qu’est-ce que je pouvais faire ? Je devais rester là et attendre que d’autre arrivent et qu’on leurs fassent la fête ? C’était sérieusement ça le plan ? Ce que j’allais devoir faire pour ne pas empirer la situation. À mon sens il n’y avait aucune solution, on devait juste subir… C'était injuste, surtout en sachant que tout ce dont il avait parler, toutes ces solutions pour ne pas faire de notre vie un enfer n'était que du vent finalement. Juste du vent. C'était injuste. Le prix à payer était trop élevé.
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MessageSujet: Re: House of the rising sun   House of the rising sun EmptyMer 6 Fév 2019 - 23:29


Pour sûr qu’il m’a parlé, et ç’aurait dû fonctionner mais… Mais je ne gère pas la prison entière. Encore moins les autres gardes. Je ne peux m’empêcher de ressentir cette culpabilité, mais ça n’excuse en rien son comportement dans la cantine. Ce qui devait arriver, arriva tout simplement. Il continue de rejeter la faute sur moi, même si je lui fais prendre conscience qu’il a simplement offert son frère à d’autres prédateurs. « Crois le ou non, si tu n’étais pas coupable en arrivant ici, tu te transformes. Et pour ton frère ce n’est qu’une question de temps. » dis-je en le tirant un peu plus par le bras pour l’entraîner vers un autre couloir. « Seulement on ne peut pas toujours agir, mes collègues et moi-même. Il faut que tu te fasses ta place et te fasses respecter… » Je jette un coup d’œil circulaire pour être sûr que personne ne nous entende.

J’ouvre une grille que je referme derrière nous et le fait s’avancer vers le quartier de haute sécurité. « Il faut que vous vous renforciez. Mais ça je n’ai aucun droit de te le dire. Donc soit tu acceptes ta condition de détenu et te blindes un tantinet, soit… Soit ça pourrait juste mal finir et pas que pour toi. Mais sois plus malin que ça… » On arrive vers un poste de surveillance et je fais signe à ce qu’on nous ouvre la porte du QHS, optant pour le silence devant mes homologues.

Je n’aime pas copiner avec les détenus, encore moins lorsqu’ils viennent de commettre une violence. Mais dans le cas de Sidney… C’est juste que j’ai merdé, et je le sais. Je ronge l’intérieur de ma joue et souffle alors « Je vais voir ce que je peux faire pour Luke, mais je ne te promets rien et… Cette nuit ce sera une autre équipe donc je te conseille simplement de jouer le jeu là où je t’emmène. Sois exemplaire auprès de ceux qui peuvent prolonger ta peine et sois… Sois comme ces monstres auprès d’eux. Ne te laisse pas marcher dessus. Maintenant, c’est vous contre eux. »


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MessageSujet: Re: House of the rising sun   House of the rising sun EmptyVen 8 Fév 2019 - 14:54
Me faire respecter sans devenir coupable, j’étais censé faire comment ? J’avais osé me défendre et défendre mon frère aujourd’hui, c’était genre vraiment pas quelque chose que j’aurais pu faire sans lui et ça faisait de moi un coupable ? Très sérieusement ça n’avait aucun putain de sens. « Je me fais respecter comment si j’attaque pas ? » demandais-je brutalement avant que l’on soit obligé de passer une porte pour rejoindre une zone de la prison qui me faisait presque peur. On allait pas ici sans raison et si j’y allais c’était qu’aux yeux de la loi j’étais réellement dangereux, du moins à ses yeux à lui. Alors oui, je voulais bien me blinder, mais je m’étais toujours défendu par le violence, alors quoi ? Je devais faire quoi si c’était impossible ? Baissant la tête devant le poste de surveillance, je continuais à coopérer jusqu’à ce qu’on passe et qu’il ne parle de Luke. Il ferait ce qu’il peut pour lui, mais il ne pouvait rien m’assurer. Il essayerait, mais il ne serait pas toujours là et c’était à présent à moi de me montrer exemplaire si je ne voulais pas rester loin de lui éternellement.

Être un monstre… J’avais été élevé par un héros, puis par un monstre, j’étais censé suivre quel chemin quand tout ce qui me rattaché à mon père semblait disparaitre avec le temps ? « Je suis pas un violeur, ni un assassin… », soufflais-je simplement. J’étais en colère, mais je n’étais pas un monstre et simuler ça, ça serait bel et bien plus compliqué qu’en devenir un. « Tu me demande d’être comme eux sans l’être, genre comment c’est possible de faire ça ? Si je veux me défendre faut que je frappe et… » et si je frappais je finissais ici, alors quoi ? J’étais censé faire quoi d’après lui ? J’allais forcément merder quelque part et j’allais le regretter comme aujourd’hui. Je n’étais franchement pas intelligent, même si j’avais pu faire des études, j’étais pas un génie à présent. Alors il devait m’expliquer, me dire ce qu’il en était car je n’allais pas y arriver tout seul. J'avais vraiment besoin qu'il m'aide, d'une façon ou d'une autre. Parce qu'en suivant son plan je ne serais définitivement plus moi-même, j'en étais plus que certain.
     
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MessageSujet: Re: House of the rising sun   House of the rising sun EmptyMar 12 Fév 2019 - 2:16


Attaquer ? Vraiment ? J’arque un sourcil, lui jetant un coup d’œil en biais. « Une attaque est préparée. Une attaque vise à détruire une personne ou lui porter préjudice pour l’éloigner. Tu crois vraiment que tu l’as attaqué ? Tu es tombé dans leur panneau. Ils n’attendaient que ça. Que l’un de vous fasse un faux pas, pour que vous soyez séparés par une foutue procédure. Et je ne suis pas le seul gardien à t’avoir vu, dis-le-toi. » En revanche, je ne suis pas censé lui dire tout ça officiellement, et si l’on nous vois bavarder de la sorte, je peux avoir des emmerdes.

Ces conseils ne sont pas des armes que je place entre ses mains, mais bel et bien des conseils. Et lorsqu’il se met à me reprocher mes conseils je grimace. Il n’écoute rien, son jugement est obscurci tout comme sa concentration. Je nous arrête dans le couloir pour lui faire face et planter mon regard dans le sien après m’être assuré que personne ne soit à proximité. « Sidney, peu importe que tu sois un monstre ou pas, tu es sur leur territoire. Tu dois apprendre à penser comme eux, t’adapter pour survivre. Il faut parfois combattre le feu par le feu. Comment s’y sont-ils pris pour que tu te retrouves ici, hein ? Ils t’ont poussé dans tes retranchements, t’ont fatigué mentalement et physiquement pour que tu fautes. Et maintenant ? Ton petit frère est à leur merci. Alors… Alors réfléchis à ce que tu vas pouvoir faire pour survivre une fois dehors. La violence ne résout pas tout, garde ça en tête. Mais ne rien faire et encaisser jusqu’à ce que tu finisses par craquer, ça n’aide pas non plus. »

Je détourne mon regard un instant pour m’assurer une nouvelle fois que personne n’entende. « Sais-tu si un prisonnier fabriques une surin en ce moment même ? J’ai peut-être le moyen de protéger ton frère pendant quelques temps… » Je me racle la gorge et reprends plus bas « Ici c’est censé être pire que le reste de la prison. Vous allez avoir droit d’être réveillés au beau milieu de la nuit jusqu’à ce que la folie vous guette mais… Au moins, vous êtes loin de ces types… Et… Les matons n’ont plus droit de vous torture physiquement. C’est déjà ça de gagné, non ? Je peux envoyer ton frangin quelques jours en haute sécurité mais… Fais en sorte que ça n’arrive plus jamais et dit moi si je peux planquer une arme sur lui. Je lui expliquerais tout en chemin. »


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MessageSujet: Re: House of the rising sun   House of the rising sun EmptyMer 27 Fév 2019 - 17:24
Abel nous avait aidé et on avait coopéré du mieux que possible, mais plus le temps passait, plus rester moi-même devins compliqué. Mais je tenais, pour plein de raison, du moins jusqu’à ce qu’il arrive lui, l’assassin de mon père. Même visage malgré les années, une réputation de tueur de flic bien présente et tout les souvenirs gâchés qu’il m’avait prit en tête. Il y avait de quoi devenir fou sans doute, de quoi regretter d’avoir voulu rester à ma place. Et puis ce mec avait appris mon nom et je l’avais vu sourire. Il savait qui j’étais, je ressemblais à mon père… Son rire gras fut sans doute de trop et après un regard autour de moi, je ne vis pas le seul gardien de prison qui aurait pu me faire rester à ma place. C’était sans doute un tort, mais sans lui dans mon ombre, je n’avais aucune raison de rester à ma place. Il avait tué mon père et c’était sans doute à cause de lui que j’étais en prison aujourd’hui. Il m’avait privé de mon repère, de la seule personne ayant toujours réussi à me convaincre que j’étais quelqu’un de bien… Et c’était con peut-être, ma peine allait bientôt arriver à son terme et malgré quelques passage en haute sécurité, je n’avais jamais défié l’autorité des gardiens…

Alors je pris une très mauvaise décision en me levant, en me dirigeant vers lui, mais mon père, je devais le venger… Je n’étais plus en mesure de réfléchir et après quelques secondes à peine, j’avais traversé la cours pour rejoindre ce monstre, pour le frapper, pour le faire tomber et pour recommencer à frapper encore et encore, ignorant la douleur à mes poignées, ignorant les cris, les injonctions d’arrêter. Je continuais à frapper, me débattant quand un gardien m’avait attrapé pour me tirer loin de là, frappant involontairement l’homme pour me libérer et retrouver ce monstre, pour continuer jusqu’à ce que tout ne soit plus qu’une rivière de sang. Voilà où j’en étais arrivé… Voilà ce qu’on avait fait de moi. Un monstre. La suite fut assez flou, j’eus mal, vraiment et j’étais pas bien sûr d’où l’on me conduit, mais lorsque mon esprit accepta de revenir, j’étais assis et menotté à un lit de l’infirmerie, les mains beaucoup trop douloureuse, comme ma tête. J’avais donné une bonne leçon à ce mec, j’en étais sûr, mais pour le reste… C’était tellement vague...
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MessageSujet: Re: House of the rising sun   House of the rising sun EmptySam 4 Mai 2019 - 10:56


La nouvelle est tombée. Un prisonnier a attaqué un autre prisonnier. Une journée normale en somme. Mais lorsque l’on m’a dit l’identité de l’un d’eux, j’ai voulu vérifier par moi-même. Je peine à y croire. Je trouve ça tellement inconcevable que Lancaster a changé à ce point. Pire encore, tuer froidement un homme… La prison a fini par le manger et ne laisse aucun reste. Cette salle de pause est bien trop silencieuse. Les collègues savent que je suis affecté, d’une part. Mais ils ont encore plus de respect pour Winter qui va devoir attester que ce qu’il reste d’un des taulards n’était pas sauvable, encore moins par une infirmière. Je caresse son dos, dépose un baiser sur sa joue.

Ces signes d’affections, je me souviens qu’ils sont déplacés. Surtout après cette soirée. Surtout sous le regard de nos collègues qui sont témoins et juges de la situation. Elle reste une femme mariée. Qui plus est, elle est enceinte. Je me détourne d’elle et me dirige vers l’infirmerie d’un pas décidé. J’ai une conversation à avoir avec Sidney. La déception est présente. Au moins autant que la colère. Cette dernière ne lui a pas seulement destiné. Je m’en veux d’avoir clairement failli à ma tâche de veiller sur lui.

J’ignore les remarques des prisonniers quant à ma démarche décidée. Je passe devant leur cellule, les poings serrés. Je finis par franchir la porte et le vois là, menotté à ce lit. Je m’approche de lui et empoigne son col pour le lever, tout autant que mon poing, plantant un regard de rage dans le sien.

Puis le silence s’installe. Je reste figé ainsi quelques secondes qui suffisent à me faire changer d’avis. Je le relâche, le laisse retomber sur ce lit et me recule, plaquant de nouveau les cheveux sur ma tête. Je fais les cent pas, évitant de le regarder. C’est à se demander ce que je fous ici. Mais ça y est, je finis par trouver les mots de ce que j’ai à dire. « T’es qu’un sale petit fils de… Tu… Bordel ! » Finalement, on dirait que les mots m’échappent tout autant que mon contrôle sur la situation. Je donne un coup de pied dans l’une des chaises, reprenant les cent pas.

Ce rituel censé m’aider à ordonner mes pensées… Foutaises ! « J’ai tout fait pour essayer de te protéger, Lancaster. J’ai tout fait pour que tu t’en tires bien. J’ai pigé que t’étais pas à ta place ici. J’avais un foutu espoir de merde qu’un jour, cette prison laisse quelqu’un ressortir sans qu’il n’ait de séquelles. Au lieu de ça tu as… Tu as juste gagné ta place ! Prouvé que tu n’avais pas à être ailleurs qu’ici ! Tu ne vaux pas mieux que tous les autres, putain ! Tu… Tu fais chier ! » Un nouveau coup dans un tabouret, cette fois-ci.


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