David n’aimait pas ce nom, le trouvant trop classique. Il préférait qu’on le surnommait Freak. Il n’aurait sût dire depuis quand il portait ce nom, depuis son plus jeune âge peut-être....
Il était né dans une famille modeste, son père était d’origine galloise et sa mère était américaine. Il n’y avait rien de plus à dire. La famille Moorehead étant une famille des plus classiques, banales. Il était fils unique. Il n’y avait vraiment rien d’autre à dire à ce propos. Il n’aimait pas vraiment les cours, préférant le sport. Il était assez costaud, le genre « beau gosse populaire qui séduisait facilement les filles et les conquêtes ». Mais ce n’était pas le cas, il aurait sans doute eut encore plus de succès avec les filles s’il n’avait pas passé le plus clair de son temps avec Deke. Deke c’était son meilleur ami, presque des frères. Ils s’étaient rencontrés dès leur plus jeune âge. C’était lui qui l’avait surnommé Freak, un surnom qu’il gardait fièrement, de toute façon aujourd’hui qui s’intéresserait au fait qu’il s’appelle David Moorehead. Personne.
Les deux garçons ne s’étaient jamais quittés, c’était vraiment les meilleurs amis du monde. Avant le désastre, lui et Deke écumaient les rues, seulement armés de bombes de peinture. Leur tag ~Freaky-Deaky~ était visible aux quatre coins des rues, bombé sur les murs et les rideaux métalliques des magasins, dessiné au pochoir sur les trottoirs, gravé sur les vitres d’abribus. Ils connaissaient tous les coins et recoins du quartier, les contre-allées, les ruelles, les détours et les raccourcis.
Freak et Deke étaient comme les deux doigts de la main, pouvant mutuellement finir la phrase de l’autre et rient à gorges déployées à la moindre blague de l’un ou de l’autre.
Quand tout avait commencé, ils étaient restés dans leur quartier, Freak, armé d’une hache trouvé dans un magasin de bricolage et Deke d’une masse. A cette époque, ils avaient rejoint un groupe qui s’abritait dans un magasin, les deux formant une redoutable équipe, abattant portes et fenêtres avec entrain plaisant à regarder. Il lui était arrivé de se servir de son arme pour se défendre au corps à corps mais moins ça arrivait et mieux c’était.
Et puis, il y eut la piscine, une brillante idée que quelqu’un avait proposée. Il y avait des distributeurs et donc qui pourraient encore contenir des friandises, des choses à se mettre sous la dent. Ils étaient entrés sans peine, et si tout paraissait calme et inoccupé c’était faux. Le distributeur était bel et bien là, au beau milieu d’un bassin. Personne n’aurait voulu plonger pour aller voir, l’eau n’était même plus comme avant, transparente, non, elle était indescriptible et de couleurs verdâtre, poisseuse aurait été un euphémisme. Et celui qui décida d’y entrer c’était Deke, Freak longeant le bord, essayant de ne pas glisser. Et puis ce fut la catastrophe, une meute de cadavres sortant des vestiaires se dirigea vers eux, certains cadavres entraînèrent son meilleur ami dans le fond et la bataille éclata, il ne voulait pas abandonner son ami. Les minutes passaient, le jeune homme donnant des coups de hache comme il pouvait essayant de récupérer son ami. Il se saisit d’une manche et on le tira de justesse au bord. Deke était mourant, sa poitrine déchirée. David n’avait jamais autant pleuré, même la mort de ses parents ne l’avait pas mis dans cet état. Et puis un à un, les autres tombèrent, il essaya de sauver le cadavre de son ami, en vain, dévoré par les charognards et dût l’abandonner, ressentant une énorme culpabilité, une culpabilité qu’il évacuait en tuant des rôdeurs isolés, qui ne représentaient même pas de menace mais ça lui faisait du bien. Il ressentait énormément de tristesse, de haine. Il voulut rentrer mais boqué par une meute qui se dirigeait vers son abri, il fit demi-tour et commença à errer seul. Ses chances de survie ? Très faible, il n’avait qu’une arme et il devait trouver de la nourriture, des vivres, de plus en plus rare. Il ne dormait plus beaucoup, envahi par la peur, faisant des cauchemars chaque nuit, il voulait se laisser mourir mais il ne pouvait pas, une force le poussant à survivre, coûte que coûte...