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Depuis l'été 2014, l'Apocalypse règne sur le territoire américain. Dans la région de Détroit, les survivants s'organisent seuls depuis des mois pour sauver leurs vies et résister aux rôdeurs. Quand, après trois ans sans nouvelles du gouvernement, l'armée revient à Détroit, un nouvel espoir semble possible pour les survivants. Mais à quel prix ?
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 As good as the day I met you [Juliet]
In Your Flesh :: Michigan State :: Fort Hope

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MessageSujet: As good as the day I met you [Juliet]   As good as the day I met you [Juliet] EmptyMer 27 Juin 2018 - 22:34
Elle avait attendu, arpenté les alentours et tergiversé pendant des heures, des jours avant de se décider à approcher. Les murs tout autour de Fort Hope donnaient le vertige même à les regarder d’en bas. Au coeur du chaos, au coeur de la fin du monde, un petit village d’irréductibles survivants résistaient encore à l’envahisseur affamé de chaire fraîche. Annalise sentait sa peau brûler doucement juste à cette idée. La mort, quoique inévitable, n’était peut-être pas pour tout de suite. Sans oublier que derrière ces barricades, il y avait aussi Arthur. C’était même précisément son ex-mari qui lui avait parlé de ce camp, bien qu’il ait refusé en bloc de le suivre sur le moment. L’invitation avait été lancée quand même et après avoir hésité, après avoir surveillé les lieux, voilà où elle en était.

L’envie de faire demi-tour la frappa brusquement à mi-chemin avant d’atteindre la large porte d’entrée. Mais elle réalisa bien rapidement qu’on l’avait déjà repéré et les canons désormais pointés sur elle la refroidirent de faire le moindre mouvement brusque. Elle continua d’avancer lentement en levant les mains près de son visage en signe de paix et capta, du coin de l’oeil, le mouvement d’un garde qui descendait précipitamment de la tour pour venir ouvrir la porte. Il attendait déjà de l’autre côté, arme toujours au poing, quand Anna se présenta devant lui. Une discussion irréelle s’en suivit, au cours de laquelle la jeune femme eut la gorge si nouée qu’elle peina à expliquer qu’elle s’appelait Annalise Gerrish et que son mari vivait ici, qu’il lui avait parlé du camp et qu’elle était venu pour le voir. Mais au terme de cette lutte avec sa propre gorge, l’homme fit un signe de la main et quelqu’un d’autre bougea. On l’obligea à attendre dehors plusieurs minutes, jusqu’à ce que quelqu’un d’autre n’arrive. Un homme immense à l’air un peu féroce, le visage caché sous une barbe fournie, lui fit face et lui posa encore les mêmes questions. On la fouilla ensuite, puis on lui retira ses armes. Toutes ses armes, sans la moindre exception. Elle se sentie nue quand le géant l’autorisa à entrer et la guida jusqu’à un bâtiment plus loin dans les rues du petit fort.

Il l’abandonna devant les portes. Examen médical d’entrée obligatoire. Elle se sentie encore plus nue que jamais, mais entra tout de même dans l’infirmerie du camp. Ses pas étaient mal assurés, comme ils l’avaient rarement été. Elle frappa timidement contre la porte à laquelle une insigne de fortune était clouée et indiquait “Bureau”. Son coeur manqua un battement et son visage perdit quelques nuances de couleur quand la porte s’ouvrit et qu’elle découvrit la femme qui se tenait derrière. “Juliet ?” C’était donc cela, le fameux endroit dont la jeune femme n’avait jamais voulu lui parler quand elles s’étaient rencontrées. Ça ne manquait pas de sens.
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MessageSujet: Re: As good as the day I met you [Juliet]   As good as the day I met you [Juliet] EmptySam 14 Juil 2018 - 18:28
Cela faisait quelques temps déjà que Juliet n’avait pas mis les pieds en dehors de Fort Hope. Elle n’avait jamais été particulièrement fan de l’hiver, grande frileuse qu’elle est, et a toujours préféré rester à la maison, emmitouflée dans un plaid, à lire un livre en buvant un bon café, plutôt que de se promener dehors par des températures négatives. Autant dire que maintenant que sortir de chez soi rimait avec le fait de tomber sur des rôdeurs, ou des survivants pas toujours très intentionnés, Juliet se gardait bien de quitter Fort Hope quand ce n’était pas nécessaire. Et puis…cet hiver avait été un peu compliqué moralement, puisque cela faisait tout juste un an que Logan et elle avaient enterré Eulalie, dont il ne restait désormais qu’une petite croix blanche dans le jardin du barbu, et des tas de souvenirs dans le cœur de Juliet. Le froid, et la neige lui donnaient la parfaite excuse pour rester chez elle durant la journée, sans voir personne, et tenter de soigner son chagrin, qui revenait en force ces derniers jours.

Oh, elle n’était bien sûr plus la survivante éplorée et épuisée qu’elle avait pu être un an plus tôt, mais certaines dates étaient malgré tout pénibles à passer. Quoiqu’il en soit, même si la brune ne quittait pas l’enceinte fortifiée du camp, elle continuait à y être active. Jules prenait son rôle à l’infirmerie au sérieux, en apprenait chaque jour davantage, notamment aux côtés de Noah, et même si la culture était pour l’instant revue à la baisse à cause des températures, elle avait toujours l’occasion de s’occuper des animaux, ce qui lui prenait aussi pas mal de son temps. Une chance, car au fond, Juliet avait besoin de s’occuper, pas tant pour se sentir utile, mais parce qu’en restant inactive, elle finirait par dépérir.

Ce jour-là, lorsque la jeune femme se présenta à l’infirmerie, c’était pour relever Noah, qui venait de finir sa garde. Il avait l’air exténué, et après une courte conversation, Juliet le chassa presque du bâtiment pour qu’il aille se reposer, lui annonçant qu’elle s’occupait de ranger les différents dossiers des survivants de Fort Hope, sur lequel le jeune médecin était en train de travailler. Il quitta donc les lieux, laissant la jeune femme seule, et sans attendre, Jules alla rejoindre le bureau, dans lequel son collègue travaillait jusque-là. Elle n’était pas installée depuis bien longtemps quand un léger « toc toc » retentit contre la porte. Pendant quelques instants, elle s’imagina que Noah était déjà de retour, ayant changé d’avis et préférant lui-même finir le travail, si bien que Juliet se dirigea d’un pas vif vers la porte, à quelques pas d’elle, qu’elle ouvrit rapidement, un large sourire sur le visage, prête à le charrier. Un large sourire qui se figea brusquement, puis perdit peu à peu de son éclat, quand elle remarqua que ce n’était pas vraiment Noah derrière la porte.

Juliet fronça les sourcils, alors que la brune face à elle prononçait son prénom, à croire que ses neurones avaient du mal à analyser ce qu’elle avait juste sous les yeux. « -Anna ? Euh…salut ! » Lâcha-t-elle à son tour, regardant à droite et à gauche dans le couloir, qui était parfaitement désert, à l’exception de la jeune femme, qui semblait sortie de nulle part. Juliet la regarda encore quelques instants, avant de se secouer. « -Qu’est-ce que tu fais là ? » La question avait fusé, avant que Juliet tente quoi que ce soit pour la museler. Pourtant, elle se reprit bien vite, parce que la situation parlait d’elle-même. « -Enfin…non, je veux dire…je me doute bien de ce que tu fais là…c’est juste assez…euh…inattendu… » Puisqu’elle n’était pas en train de se vider de son sang, et qu’elle ne semblait pas souffrir atrocement, il n’y avait sans doute qu’une seule autre explication à la présence de la jeune femme dans l’infirmerie de Fort Hope. Néanmoins, Juliet ne parvenait pas à cacher sa surprise, celle déclenchée par la présence de la jeune femme dans les lieux, alors qu’elle semblait peu désireuse de rejoindre un groupe. « -Je ne pensais pas te revoir. Comment vas-tu ? » demanda-t-elle, en parvenant finalement à esquisser un sourire qui peinait à venir jusque-là.
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MessageSujet: Re: As good as the day I met you [Juliet]   As good as the day I met you [Juliet] EmptyMer 18 Juil 2018 - 11:44
Juliet n’était pas vraiment douée pour maîtriser ses émotions. Un sourire menaça de s’étirer sur les lèvres d’Anna à la réaction assez spéciale qu’elle reçut en se présentant à la porte. Elle se mordit la lèvre pour le retenir et conserver un air neutre, presque indifférent. Elle n’en restait pas moins un peu surprise de se retrouver face à la jeune femme de cette manière. Le hasard faisait parfois bien les choses, peut-être. Quoiqu’elle n'eût pas juré que ce soit une très bonne chose. Elle s’était peut-être un peu trop laissée aller à se confier à Juliet lors de leur précédente rencontre, persuadée qu’elle était de ne plus jamais la revoir à la fin de la nuit… Il y avait donc deux personnes dans ce groupe qui sauraient qui elle était réellement et le genre de choses dont elle était capable. Fallait-il réellement considérer cela comme une bonne nouvelle ? D’un côté, elle n’entrait pas totalement seule dans un endroit hostile et inconnu. De l’autre… On pourrait la juger avant qu’elle n’ait fait quoi que ce soit de mal. “Ça va.” répondit-elle très simplement, secouant légèrement la tête pour chasser ces pensées ridicules de son esprit. “Je…” Elle hésita à parler d’Arthur, mais elle avait donné son nom à la porte et s’ils tenaient un registre des entrées, sans doute aurait-elle à le redonner aussi ici… Est-ce qu’on la laisserait tranquille si elle changeait soudainement de nom d’un endroit à l’autre, d’un interlocuteur à l’autre ? “Je connais quelqu’un qui vit ici avec vous et… Cette personne m’a proposée de venir la voir et me reposer un peu. En attendant de décider ce que je veux faire ensuite.” souffla-t-elle. Ça n’était pas un mensonge, seulement une version bien vague de la vérité. Et elle n’avait jamais donné son nom complet à Juliet, de toute façon.

“Et toi ?” lança-t-elle finalement. “Comment tu vas ?” Son regard s’éloigna de la jeune femme et glissa sur la pièce dans son dos. C’était étrangement… maintenu ? Propre, rangé, organisé. Comme si toute une vie se déroulait derrière les murs de bois qui gardaient l’entrée. Pas comme si, en fait, c’était même exactement ce qui se passait. Elle trouvait toujours cette idée perturbante et n’était pas persuadée de pouvoir s’y habituer. Mais personne ne l’y obligerait, n’est-ce pas ? Elle pouvait venir rendre visite à son ex-mari, s’offrir un ou deux jours de repos loin de l’apocalypse et retourner à sa liberté ensuite, n’est-ce pas ? Que ce soit possible ou non, ce serait exactement ce qui arriverait, de toute façon. Si elle devait s’enfuir d’ici comme une criminelle, ainsi soit-il, mais plus elle passait de temps dans cet endroit trop normal, moins elle se sentait prête à y être enfermée pour toujours. C’était drôle, comme seulement trois petites années pouvaient vous changer complètement. Annalise n’avait jamais vraiment été le genre de femme rangée et obéissante, mais elle se sentait plus que jamais oppressée par un mode de vie banal.

Ce n’était, hélas, pas le moment de paniquer à ce sujet. Pas quand quelqu’un pouvait la voir et elle sentait le regard de Juliet sur elle comme une brûlure. Hors de question qu’elle laisse passer la moindre faille en présence d’un public, d’autant plus si ce public en savait déjà trop à son sujet. Après la conversation que les deux femmes avaient eu dans cette chambre des semaines plus tôt, Anna devait sembler soudainement froide et bien moins sympathique, mais c’était plus fort qu’elle. “C’est toi qui dois m’examiner ?” demanda-t-elle en cessant son observation minutieuse des lieux pour reporter toute son attention sur Juliet. “Je croyais que tu étais une artiste…” lâcha-t-elle vaguement.
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MessageSujet: Re: As good as the day I met you [Juliet]   As good as the day I met you [Juliet] EmptySam 21 Juil 2018 - 16:15
S’il y avait bien une chose à laquelle Juliet ne croyait pas, c’était qu’un jour Anna se présenterait à la porte de l’infirmerie dans laquelle elle travaillait. Il fallait dire que la jeune femme avait semblé très peu emballée par cette vie de communauté qui était celle de Jules depuis un long moment déjà. Et elle le comprenait. Vivre en groupe avait ses avantages, outre la protection, et le fait que la nourriture ne manquait pas, cela permettait de voir du monde, de conserver des interactions avec les autres, peut-être aussi une part d’humanité. Elle n’était pas certaine qu’elle-même aurait pu se livrer à une vie de solitaire, sans perdre au moins en partie la tête. Non pas qu’elle avait absolument besoin des autres pour vivre, du moins elle ne le pensait pas, mais elle aimait pouvoir aller vers les autres quand cela lui chantait, tout en pouvant rester chez elle quand elle voulait un peu de solitude. Mais elle imaginait sans peine qu’après quelques années en solitaire, faire confiance à nouveau, apprendre à connaître d’autres personnes, s’intégrer dans un groupe, pouvait présenter quelques difficultés.

Quoiqu’il en soit, et parce qu’elle ne se voyait pas demander ouvertement à Anna ce qu’elle faisait là, Jules se contenta de lui demander comment elle allait. La réponse de la jeune femme fut expéditive, et après l’avoir regardé pendant quelques secondes, comme si elle semblait attendre une suite, l’apprentie infirmière détourna le regard, comprenant qu’elle n’aurait pas d’informations supplémentaires, et qu’elle devrait se contenter de cette réponse-là. Néanmoins, la brune releva la tête quand son interlocutrice reprit la parole, semblant en proie à des hésitations. Et puis, vint cette espèce de justification, où Anna expliquait les raisons de sa présence dans l’enceinte de Fort Hope. Pour toute réponse, Juliet lui adressa un sourire, en hochant doucement la tête, bien consciente que personne n’aurait laissé entrer dans le camp une menace potentielle. Si Anna était là, dans le couloir de l’infirmerie, c’est qu’elle avait justifié aux portes de Fort Hope de sa présence, et déposé tout son armement là-bas.

La jeune chasseuse de primes ne tarda pas à lui retourner sa question, alors que son regard foncé quittait Juliet pour faire le tour de la pièce. S’intéressait-elle réellement à l’état de la survivante, ou se contentait-elle de lui rendre une quelconque politesse dictée par de vieilles conventions sociales ? Car Jules avait beau fixer le joli visage d’Anna, elle avait plus l’air préoccupée par les lieux, et ce que son regard découvrait peu à peu, que par la façon dont Juliet se sentait. Mais ce n’était pas bien grave. Combien étaient-ils à se croiser tous les jours, et à n’échanger qu’un vague « -Salut, ça va ? », sans réellement s’intéresser à la réponse que l’autre fournissait à cette question ? « -Je vais bien. » Répondit néanmoins Juliet, par automatisme, elle qui ne s’était pas réellement demandé comme elle allait depuis bien longtemps. Elle respirait, elle avait de quoi manger, et boire, et un toit au-dessus de sa tête. Elle était en vie, donc, et par les temps qui couraient, c’était déjà pas mal.

Elle devait fixer Anna de façon sans doute un peu insistante, car après une nouvelle question, cette dernière reporta son regard sur elle, Juliet détournant subitement le regard, pas loin de se sentir mal à l’aise. C’était ridicule, Anna était une survivante comme une autre après tout, pas une amie, sans doute à peine une connaissance, et il y avait un protocole à respecter. Un protocole que la jeune femme lui rappelait justement. « -Oui, c’est moi. A moins que tu préfères une autre personne… » Parce que c’était tout à fait possible. Si elle se sentait mal à l’aise, ou gênée par la présence de Juliet, elle pouvait tout à fait faire appel à l’une de ses collègues, si cela pouvait faciliter la situation. Une artiste ? Oh oui, elle l’avait peut-être été à une époque, et sans doute à jamais au fond de son cœur. « -C’est vrai. Mais par les temps qui courent, mes pinceaux ne sont d’aucune utilité. » Ni à elle, ni à aucun des survivants de ce camp. Elle retourna dans le bureau, et fouilla dans l’un des tiroirs, pour en tirer l’un des formulaires mis au point par l’équipe de l’infirmerie, et qui rassemblait les questions qui étaient posées à chaque survivant arrivant dans les lieux. « -Je suis formée aux soins depuis quelques mois déjà… » Elle ne savait pas vraiment pourquoi elle se donnait la peine de le préciser. Peut-être pour qu’Anna comprenne qu’elle n’avait pas été confiée à la première personne incapable qui passait par là. Elle coinça le formulaire dans un porte document, et attrapa un stylo sur le bureau, avant de s’avancer une nouvelle fois vers la porte. « -Je vais te conduire dans une salle d’examen. Suis-moi. » Elle posa un sourire poli sur ses lèvres, et après avoir refermé le bureau derrière elle, emprunta les escaliers pour se rendre à l’étage. Qu’Anna veuille d’elle pour cet examen, ou non, elle ne pourrait pas déroger aux règles, et quelqu’un devrait se charger de vérifier qu’elle ne portait sur elle aucune trace de morsure. Entre autres.
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MessageSujet: Re: As good as the day I met you [Juliet]   As good as the day I met you [Juliet] EmptyLun 23 Juil 2018 - 11:14
Le sourire d’Anna avait beau rester quelque peu crispé, au moins, il était là. Elle essayait de prendre cela pour une victoire, quoiqu’elle ne comprenne pas bien pourquoi elle était aussi tendue de se retrouver face à Juliet. Les deux femmes s’étaient plutôt bien entendues lorsqu’elles avaient été forcées à rester ensemble dans ce grenier, après tout. Elle se concentra pourtant très vaguement sur ce que lui disait la jeune femme, qui assurait être formée aux soins infirmiers depuis quelques mois déjà. “Pas besoin d’une autre personne, t’en fais pas.” assura-t-elle. À vrai dire, elle préférait même que ce soit Juliet qui l’ausculte plutôt qu’une parfaite inconnue. Ou pire, un inconnu. “Allons-y.” offrit-elle en parvenant même à sourire un peu plus franchement. Elle suivit la jeune femme dans les couloirs de l’infirmerie jusqu’à la salle d’examen, qui ressemblait surtout à une chambre à coucher reconvertie. Tout comme le reste de cet endroit, en fait. Sans dire un mot, la chasseuse de primes entra dans la pièce et s’assit au bord du lit, levant son regard vers Juliet sans oser faire autre chose. Elle savait, pour ce que lui avait expliqué le barbu, qu’elle ne serait pas autorisée à se balader librement dans le camp tant qu’elle n’aurait pas prouvé à tous qu’elle ne portait pas la moindre trace d’une morsure ou d’une infection pouvant coûter la vie aux autres habitants. Mais pour cela, elle aurait probablement besoin de se déshabiller, non ?

“Alors…” souffla-t-elle en observant l’apprentie infirmière devant elle. “C’est donc ici que tu te caches depuis tout ce temps.” Son regard balaya la pièce autour d’elle. Ça n’était peut-être pas aussi épuré et aseptisé qu’une véritable salle d’examen, mais du peu qu’Anna avait vu de ce groupe pour le moment… Elle comprenait qu’on puisse désirer mener ce genre de vie. Presque normale, presque confortable. Beaucoup plus que ce qu’elle-même traversait depuis tout ce temps. “Ça a l’air… Sympa. Je comprends que tu n’aies pas voulu me vendre la mèche la dernière fois.” Un sourire presque amusé survola ses lèvres avant qu’elle ne retrouve son sérieux en inspectant de nouveau la pièce et que, immanquablement, son regard ne se pose sur Juliet. Un autre sourire plus gêné fit son apparition juste une seconde avant qu’elle ne détourne les yeux pour regarder ses mains crispées sur le bord du matelas. Il lui fallut un moment pour comprendre ce qui la mettait réellement mal à l’aise. “C’est mon mari.” Les mots lui échappèrent avant qu’elle ne réalise ce qu’elle disait ou même pourquoi elle le faisait. “Qui vit ici.” Elle fronça les sourcils en réalisant ce qu’elle venait de dire et comment cela pourrait être pris, même si elle avait déjà parlé de son mariage raté à Juliet. Ça l’embêtait que la jeune femme puisse s’imaginer que les choses avaient changé entre elle et son ex. Ce qui était totalement ridicule et parfaitement inexplicable.  “Enfin, mon ex mari. Arthur. Tu le connais ?” Le camp lui semblait relativement petit, du peu qu’elle en avait vu. De l’extérieur, du moins, les murs ne semblaient pas entourer une très grande parcelle du quartier. Difficile de ne pas connaître ses voisins dans de telles circonstances.
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MessageSujet: Re: As good as the day I met you [Juliet]   As good as the day I met you [Juliet] EmptyMer 25 Juil 2018 - 21:35
Il n’aura pas fallu longtemps aux deux jeunes femmes pour arriver à l’étage, et entrer dans la première pièce à leur droite, une chambre qui avait été aménagée en salle d’examen. Il n’y avait aucun équipement médical de pointe, aucun appareil permettant de faire quelque chose d’aussi banal qu’une radio, ou une analyse de sang. Il n’y avait qu’un lit, et un petit bureau accompagné de deux chaises. Ici passaient surtout les personnes comme Anna, qui devaient se soumettre à l’examen d’entrée à Fort Hope, et les personnes qui venaient consulter pour une maladie ou une autre, ou simplement parler à un médecin. Pour ceux nécessitant des soins dans l’immédiat, tout se passait généralement en bas, où se trouvait la quasi-totalité du matériel médical dont ils disposaient.

Anna alla spontanément s’installer sur le lit, alors que Juliet refermait la porte de la chambre derrière elle, maintenant que la brune lui avait confirmé qu’elle acceptait que l’apprentie infirmière l’examine. Jules déposa le futur dossier de la chasseuse de primes sur le bureau, avant de relever la tête vers cette dernière quand elle reprit la parole, provoquant une légère grimace sur le visage de son interlocutrice. Elle n’avait pas vraiment voulu cacher cet endroit à la jeune femme, elle ne lui en avait juste pas parlé…pour quoi, d’ailleurs ? Pour protéger les siens ? Pour préserver Fort Hope ? Anna était pour elle une parfaite inconnue ce soir-là, d’ailleurs, ne l’était-elle pas encore un peu, si bien que Juliet n’avait pas vraiment osé lui proposer de venir vivre dans un camp avec elle. Enfin…elle, et d’autres survivants. Mais Anna ne semblait pas lui en tenir rigueur, ou lui en vouloir d’avoir gardé le secret de Fort Hope, du moins ce fut ainsi que Jules interpréta le sourire fugitif qui passa sur les lèvres de la jeune femme, et sans qu’elle ne sache dire pourquoi, cela rassurait Juliet.

Cette dernière venait tout juste de s’installer derrière le bureau, et d’ouvrir le stylo qui allait lui servir à remplir le dossier d’Anna quand elle reprit la parole, pour annoncer que c’était son mari, celui dont elle lui avait parlé lors de leur soirée, qui habitait ici. Le regard azur de Juliet se posa alors sur la jeune femme, et bien qu’elle n’en montra rien, elle fut assez surprise par cet aveu. Enfin…Anna lui avait bien expliqué lors de leur rencontre qu’elle était revenue à Détroit pour retrouver Louise et son ex-mari, mais elle ne s’était pas attendue à ce que la jeune femme vienne rejoindre ledit ex-mari sur son lieu de vie. Arthur, d’après les précisions de la brune. Elle voyait bien de qui il s’agissait, vaguement, bien consciente de n’avoir jamais réellement engagé la conversation avec lui. Elle hocha distraitement la tête, avant de détourner le regard pour fixer la feuille qui semblait être devenue très passionnante tout à coup. « -Oui, je vois de qui il s’agit. C’est bien que…euh…tu l’ai retrouvé. » Le ton manquait peut-être un peu de conviction, malgré Juliet, et pourtant, elle le pensait. Elle savait qu’Anna était à la recherche de cet Arthur, et elle comprenait aisément à quel point elle avait du être soulagée de le retrouver. Elle parvint même à forcer ses lèvres à s’étirer dans un léger sourire. Elle garda le silence quelques instants, avant que la question ne s’échappe de ses lèvres. « -Tu vas t’installer avec lui ? Enfin je veux dire…est-ce que Logan t’as indiqué une maison dans laquelle aller ? » Elle tâcha de se rattraper comme elle le pouvait, bien consciente que la curiosité dont elle avait déjà fait preuve lors de sa rencontre avec Anna revenait à la charge.
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MessageSujet: Re: As good as the day I met you [Juliet]   As good as the day I met you [Juliet] EmptyJeu 2 Aoû 2018 - 9:33
Le malaise était palpable et pourtant, Anna ne comprenait pas bien d’où il venait. Il y avait cette ambiance lourde, cette hésitation à chaque mot et la crainte de plus en plus étouffante de dire quelque chose de travers. À chaque regard qu’elle lançait à Juliet, la jeune femme prenait mille précautions. Du moins jusqu’à ce que l’apprentie infirmière ne lui pose une question qui balaya d’un coup toutes ses autres incertitudes. Une maison où s’installer ? Elle devina que Logan devait être le type pas très aimable qui l’avait conduite jusqu’ici, mais elle ne comprenait pas bien pour quelle raison cet homme lui aurait attribué une maison. Ou même qu’il aurait fait quoique ce soit d’autre que de lui montrer où trouver Arthur, puis où trouver la sortie quand elle aurait abusé de leur hospitalité à tous. De préférence très rapidement après son entrée dans les lieux. “Euh, non…” répondit-elle cependant, très lentement comme si elle craignait que cette réponse ne soit la porte ouverte à un bien mauvais moment. “Je… n’ai pas vraiment l’intention de rester plus d’un jour ou deux.” admit-elle avec les mêmes précautions. Peut-être avait-elle manqué le passage du petit speech assez autoritaire et menaçant qu’on lui avait infligé à l’entrée ? Mais si elle était honnête deux minutes, ça ne la surprenait pas tellement que toutes les informations vraiment vitales ne soient pas données dès le départ. Pas plus que d’être plus ou moins forcée à rester de l’autre côté de la barrière une fois autorisée à passer. Cet endroit était bien trop beau pour être vrai, n’est-ce pas ? Il devait forcément y avoir un piège quelque part et elle aurait dû y penser bien longtemps avant d’oser entrer. “Enfin, si c’est possible, évidemment.” nuança-t-elle tout de même, peu désireuse d’attirer immédiatement l’attention sur cette possible fuite qu’elle envisageait.

“Cet endroit a l’air vraiment… sympa,”
souffla-t-elle “mais je te l’ai dit, je ne suis pas certaine d’y être vraiment à ma place.” C’était même plutôt l’inverse, à vrai dire. Trop de normalité après tout ce temps passé dans le chaos. Comment pouvait-on s’y habituer ? Elle voyait les avantages, bien sûr, il aurait fallu être idiot pour les nier. Mais elle voyait surtout les mauvais côtés pour le moment. Peut-être changerait-elle d’avis à force de fréquenter ce lieu et les gens y vivant… Car malgré toutes ses réticences, elle conservait cette sorte de curiosité presque malsaine qui la poussait à vouloir s’imaginer mener une petite vie banale dans ce camp, ne plus avoir à se soucier de la faim, du froid et des autres, vivants ou morts. Vu la taille de ce camp, elle ne devait pas être la seule à s’être laissée tenter par ce doux rêve… Et elle se tenait en ce moment-même face à quelqu’un qui devait connaître Fort Hope comme sa poche, quelqu’un de suffisament important ici pour qu’on lui laisse prendre en charge les nouveaux venus et s’assurer qu’ils ne détruiraient pas tout ce qui avait été construit en amenant un nouveau fléau infectieux avec eux… Et elle savait d’expérience qu’en respectant une certaine limite - probablement celle ne mettant pas en danger tout le monde ici - Juliet répondrait à ses questions. Du moins si elle se fiait à leur première rencontre. Cela valait peut-être le coup d’essayer, après tout.

“Tu es ici depuis longtemps ?” demanda-t-elle doucement, toujours un peu inquiète. Bien sûr que c’était tentant, mais il n’en restait pas moins un genre de pudeur qui pesait sur ses épaules. Une crainte, aussi. Certainement celle d’être déçue ou de commettre une grave erreur en abandonnant sa liberté pour le confort et la sécurité. “Maintenant que je connais ton secret, tu pourrais peut-être me parler de ce camp, non ? Si le grand barbu m’a laissée entrer, c’est bien qu’il considère que je ne vais pas causer le chaos dans votre petite bulle.” se moqua-t-elle gentiment. Un peu d’humour ne ferait pas de mal à cette conversation. La situation était déjà tendue avant, mais plus le sujet Fort Hope restait au centre de la conversation, plus Annalise craignait de se sentir mal, en fait. Et si elle ne voulait pas que ce malaise persiste, autant qu’elle prenne les choses en mains elle-même, car du peu qu’elle connaissait de Juliet, elle craignait que la jeune femme n’y arrive pas sans un petit coup de pouce.
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MessageSujet: Re: As good as the day I met you [Juliet]   As good as the day I met you [Juliet] EmptyJeu 9 Aoû 2018 - 21:15
Juliet fronça les sourcils quelques instants, alors qu’Anna lui annonçait qu’elle ne comptait pas rester à Fort Hope, mais seulement y passer quelques jours, pour se reposer, se ressourcer, et repartir en meilleure forme vers cette vie de survivante solitaire à laquelle elle s’astreignait. Quand la brunette sembla soudainement émettre un doute sur le fait qu’on la laisserait repartir au bout de ces journées de repos, le regard azur de Jules se posa sur elle, alors qu’elle plissait légèrement les yeux, et semblait réellement prendre quelques instants de réflexion pour fouiller sa mémoire. « -Je ne crois pas que qui que ce soit va t’embêter si tu décides de partir d’ici quelques jours… » Elle lui adressa un léger sourire, alors qu’elle repensait à ces survivants qui venaient parfois à Fort Hope visiter leurs proches, et repartait quelques heures, ou jours, plus tard. Et puis…ce n’était pas comme si Logan comptait retenir qui que ce soit à l’intérieur du camp contre son gré.

Le sourcil de Juliet se haussa légèrement quand Anna qualifia les lieux de sympas, alors que cette fois, un sourire plus franc éclaira le visage de la brunette. « -Sympa ? Vraiment ? » Un tas d’adjectifs venaient en tête de Jules quand elle pensait à Fort Hope, mais sympa n’était sans doute pas le premier. Mais l’hésitation avec laquelle la chasseuse de primes avait prononcé le mot, comme une certaine forme de réticence, laissait à croire qu’elle ne trouvait pas forcément les lieux aussi sympathiques qu’elle venait de l’annoncer. La brune plongea son regard dans celui de son interlocutrice au moment où celle-ci annonçait qu’elle n’était pas certaine que le camp soit fait pour elle, et si elle garda le silence pendant un petit instant, Juliet finit par hausser légèrement une épaule, alors qu’elle lâchait doucement : « -J’imagine qu’il n’y a qu’une seule façon de le savoir… » Rester quelques temps, envisager de donner sa chance à Fort Hope, et se faire une idée des lieux.

Les doigts de Juliet parcoururent une nouvelle fois le dossier d’Anna, encore vierge, quand celle-ci lui reposa une question qui lui fit redresser la tête. Elle hésita pendant quelques instants, non pas parce qu’elle rechignait de répondre aux questions de la jeune femme, bien au contraire, mais parce qu’elle aimait respecter les règles, et que son rôle ici était de faire passer à la jeune femme son examen d’entrée, avant de songer à faire la causette. Mais cette dernière, d’une petite taquinerie, lui arracha un frémissement du coin des lèvres, si bien qu’elle consentit à délaisser le précieux dossier pour venir s’assoir sur le bord du bureau. « -Je suis là depuis le début, en fait… » Et elle lui relata leur vie à la caserne, perturbée par l’attaque soudaine des Punishers, leur nécessité de fuir pour sauver leurs vies, et la découverte du quartier de Grand Marais Street, par pur hasard. « -On était pas beaucoup au début, seulement une poignée à vrai dire, à s’être répartis les maisons, puis on a construit des barricades pour se protéger, et…le camp s’est agrandi, peu à peu. » Et s’était organisé, par la même occasion. De quelques survivants affrontant des temps compliqués côte à côte, ils étaient devenus une vraie communauté, avec une structure, une hiérarchie, et des règles.

En même temps qu’elle parlait, Juliet lançait quelques regards à Anna. Elle ne savait pas trop ce qu’elle avait envie, ou peut-être besoin, d’entendre, ce qui risquait de la faire flipper, alors elle se contenta de dire la vérité, et de partager avec elle la vie qui était la leur, ici, à Fort Hope. « -On a une infirmerie…enfin…quelque chose qui essaye d’y ressembler, en tout cas. On fait quelques cultures, et on élève des bêtes. Des équipes vont à l’extérieur du camp, pour nous ravitailler, alors que d’autres surveillent le camp, comme tu as dû le remarquer à ton arrivée. On émet sur diverses fréquences radio aussi, en expliquant que le camp accueille les survivants qui en ont besoin. On a de l’électricité… » Elle haussa une épaule, réfléchissant à ce qu’elle avait pu oublier d’autre. A force de vivre dans les lieux, de s’y être fait une place, il y avait peut-être quelques éléments à côté desquels Juliet était passée, dans sa tentative de faire découvrir Fort Hope à Anna à travers ses yeux. Elle tapota le bureau de ses doigts tandis qu’elle réfléchissait, se disant que ce serait peut-être plus simple de répondre à la jeune femme si elle avait des questions précises sur le camp, ou son fonctionnement. « -Je crois que je t’ai à peu près tout dit…et… » Elle marqua une courte hésitation, et cette fois ne chercha pas à cacher la grimace qui lui vint spontanément aux lèvres. « -Je suis désolée si tu as eu l’impression que je voyais…je ne sais pas…une espèce de menace en toi, pour le camp. Ce n’est pas le cas. » Elle lui fit un petit sourire contrit, se rendant compte que ses intentions avaient pu être mal interprétée, lors de leur rencontre. Elle n’avait pas cherché à cacher volontairement Fort Hope à Anna, seulement, elle cherchait sans doute à connaître mieux la jeune femme avant de lui proposer de rejoindre une communauté où elle avait tissé des liens avec certaines personnes, auxquelles elle tenait.
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MessageSujet: Re: As good as the day I met you [Juliet]   As good as the day I met you [Juliet] EmptyLun 20 Aoû 2018 - 12:24
Une seule façon de le savoir en effet. À cette remarque, la jeune femme détourna les yeux une seconde, juste le temps d’observer la pièce autour d’elle, comme si un nouveau regard sur les lieux pouvait l’aider à prendre cette décision. Ça n’était qu’une chambre dans une infirmerie. Quelque chose d’absolument incroyable dans les faits, quand on prenait en compte la réalité monstrueuse de leur monde, mais si l’on ne pensait pas trop loin, ça n’était qu’une chambre et ça n’avait rien d’extraordinaire. Elle doutait, bien sûr, jusque sur le bien-fondé de ses propres hésitations et finalement, la curiosité l’emporta sur tout le reste. Alors, Anna prit son courage à deux mains et s’autorisa à poser quelques questions, à en savoir davantage sur cet endroit, quitte à ce qu’il devienne encore plus difficile de le quitter ensuite. Elle craignit un instant, face au silence que lui renvoya Juliet, de ne pas avoir droit à la moindre réponse, mais lorsque la jeune femme prit la parole ce fut pour parler un long moment. Pour lui raconter une histoire qu’Anna écouta avec attention, surprise de la facilité avec laquelle la brune se confiait sur toute l’histoire du camp et leur passé aussi, surprise qu’une petite poignée de gens à terre aient réussi à créer tout cela. Et puis, il y avait cette sensation pesante, étrange, alors qu’elle se disait que pendant que d’autres reconstruisaient le monde dans un coin, elle affrontait le chaos à l’extérieur. C’était un peu rageant, non ?

Elle ne montra pourtant pas le moindre signe de colère, de blessure, rien et écouta seulement Juliet jusqu’à ce que la jeune femme ne s’excuse de quelque chose de complètement ridicule qui lui fit froncer les sourcils. “Ce n’est pas ce que j’ai ressenti.” corrigea-t-elle aussitôt qu’elle en eut l’occasion. “Je n’aurais rien dit non plus, si la situation avait été inversée.” Il aurait fallu être bien naïf pour balancer un tel trésor aux yeux du premier passant, sans s’imaginer une seule seconde que ça aurait pu représenter un danger. Et dans tous les cas, Anna était là maintenant et Juliet répondait à ses questions, donnait même plus d’informations qu’elle n’en avait réclamées. L’endroit gagnait soudainement en réalité et, loin d’apaiser la curiosité d’Anna, elle n’avait que plus de questions encore. Des questions qu’elle ne posa pas, pourtant. Quelques mots ne suffiraient pas à l’apaiser. Elle ne voulait pas qu’on lui dise que tout allait bien ici, Juliet avait raison finalement : la seule façon de savoir était d’essayer et elle n’était pas encore certaine d’y être prête.

“Tu travailles toute la journée ici ?” demanda-t-elle seulement, faisant de son mieux pour sonner tout juste curieuse et masquer encore un peu l’idée qu’elle avait derrière la tête. Quoiqu’il arrive, Anna savait qu’elle passerait la nuit ici, ne serait-ce que parce qu’elle avait fait tout ce chemin et qu’il aurait été idiot de ne pas essayer au moins un soir de mener la vie bien rangée de Fort Hope. Elle comptait bien passer un peu de temps avec Arthur, mais cette idée lui apportait plus d’angoisse qu’elle ne l’aurait voulu. Après s’être tenus loin l’un de l’autre toutes ces années, rester seule avec lui une nuit entière, c’était… quelque chose. Repoussant cette crainte de plus au loin, Anna haussa les épaules et reporta son attention sur Juliet. “Et si on s’occupait de cette visite médicale, que je sois autorisée à rentrer pour de bon ?” proposa-t-elle. “Après ça, j’irai voir Arthur et… Si ça te tente, on peut se retrouver à la fin de ton service. Je ne serais pas contre une petite visite guidée des lieux. Qui sait, je trouverais peut-être une maison qui me plaira et me donnera envie de rester.” Elle s’efforça de sourire, de sembler détendue. Ça ne l’engageait à rien, pas vrai ? C’était seulement pour voir et elle avait envie de voir cet endroit. Et si elle était totalement honnête, elle préférait largement l’idée de passer du temps ici avec Juliet que de rester en tête à tête avec son ex-mari.
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MessageSujet: Re: As good as the day I met you [Juliet]   As good as the day I met you [Juliet] EmptySam 25 Aoû 2018 - 18:59
Juliet n’aurait jamais pensé que parler du camp pourrait finalement s’avérer si facile, à croire que les mots venaient seuls, pour essayer de décrire au plus juste ce lieu dans lequel elle vivait depuis pas mal de temps déjà. Peut-être même qu’à force d’y vivre, il y avait des choses qu’elle oubliait de décrire, ou d’expliquer, mais dans l’ensemble, elle pensait avoir donné autant d’informations que ce qui lui venait en tête. Au moins, de cette façon, Anna pourrait avoir une vision d’ensemble de Fort Hope, et cela susciterait peut-être des questions de la part de la jeune femme, ce qui serait bien plus pratique. En tout cas, il était impossible de savoir à l’expression de la chasseuse de primes, si la description faite par Juliet lui donnait envie de laisser sa chance au camp, ou bien si au contraire, elle lui avait donner envie de fuir encore plus rapidement. Elle semblait manifestement douée pour cacher ce qu’elle ressentait.

En tout cas, elle ne semblait pas en vouloir à l’infirmière en herbe pour avoir caché l’existence de Fort Hope lors de leur première rencontre, et Jules hocha légèrement d’un signe de tête, comme pour signifier silencieusement que le sujet était entendu, et qu’elles n’auraient plus besoin d’en reparler. La brune s’était souvent demandé par la suite, si elle n’aurait pas dû glisser un petit mot sur le camp à la jeune femme en sachant qu’elle survivait seule dans les rues de Détroit, mais elle ne savait alors pas grand-chose de celle qui était désormais face à elle, et bien que le contact était plutôt bien passé entre elles, Juliet n’était pas certaine qu’elle avait envie de faire courir le moindre risque au camp. Et pourtant, Anna était là, juste devant elle, grâce à ce survivant, qui vivait parmi eux.

Quand la jeune brune lui demanda si elle travaillait à l’infirmerie toute la journée, Juliet secoua légèrement la tête d’un air affirmatif. « -Aujourd’hui, oui. Jusqu’à 18 heures environ. Mais ce n’est pas le cas tous les jours. Des fois je suis aussi aux jardins, ou à la radio. » Elle haussa les épaules d’un air distrait, se décidant à descendre du bureau sur lequel elle était juchée. Juliet ne s’ennuyait pas, et encore moins depuis qu’on lui avait proposé de la former aux soins médicaux, ce qui lui prenait pas mal de temps, mais c’était mieux ainsi. Elle n’aimait pas rester inactive trop longtemps, et pour elle qui aimait apprendre tout un tas de nouvelles choses, la situation était idéale. Elle releva la tête vers Anna quand celle-ci la rappela à ses devoirs, et Juliet tourna une nouvelle fois son regard azur vers elle. Elle se sentit un peu bête d’avoir gâché le temps de la jeune femme à lui raconter l’épopée de Fort Hope, alors que celle-ci devait mieux avoir à faire, comme retrouver Arthur par exemple. Pourtant…pourtant, elle fut plus qu’étonnée de la proposition faite par la jeune femme, qui semblait avoir envie de visiter le camp avec elle, et non avec son ex-conjoint. Elle aurait plutôt pensé que c’était l’inverse qui se serait même produit, comme si après tout ce temps à avoir cherché Arthur, comme elle le lui avait confié lors de leur soirée, elle aurait eu envie de rattraper le temps perdu avec lui. Peut-être qu’après tout, Anna était prête à laisser sa chance à Fort Hope, et cela arracha un léger sourire à Juliet. « -Avec plaisir. » Elle enchaîna, en expliquant à la survivante qu’elle pouvait venir la retrouver sur les coups de dix-huit heures, et qu’elle aurait ainsi droit à une visite.

Finalement, Juliet s’approcha du lit sur lequel était installée Anna, et frotta ses mains l’une contre l’autre, pour en réchauffer l’extrémité, qui était glacée. « -Il faudrait que tu te mettes en sous-vêtements, s’il te plaît. » Elle releva son regard vers la jeune femme, avant de s’éclaircir doucement la gorge, pour expliquer le pourquoi de sa demande, même si elle ne doutait pas qu’elle savait déjà de quoi il retournait. « -C’est juste pour vérifier rapidement que tu n’as pas été mordue, ou griffée, que tu n’es pas blessée. » Le protocole était le même pour tous ceux qui venaient à Fort Hope, de manière permanente ou non, et Jules était persuadée que ce n’était qu’en appliquant ce genre de règles strictes, sans exception, que le camp survivrait. Ils ne pouvaient se permettre de laisser entrer une personne infectée, qui mettrait en danger tout le monde dans les lieux. La jeune femme s’exécuta, et bientôt, son pantalon et son haut avait trouvé refuge sur le lit, tandis que Jules s’avançait doucement vers elle, son regard azur parcourant le corps d’Anna pour y chercher la moindre trace suspecte. Elle demanda ensuite à la jeune femme de faire demi-tour, et examina ses jambes, puis après avoir délicatement décalé les cheveux de la jeune femme pour les mettre sur le côté de son cou, elle vérifia le dos, puis les épaules et la nuque d’Anna. Mais il n’y avait rien à signaler, rien d’inquiétant, rien d’autre qu’un corps ferme et pendant quelques instants, Juliet fut plus que ravie que la jeune femme lui présente son dos, et qu’elle ne puisse ainsi pas voir le léger rose qui teintait désormais ses joues. Jules tâcha de repousser au fin fond de son esprit le baiser que lui avait offert la jeune femme la dernière fois, et elle s’éclaircit une nouvelle fois la gorge. « -J’ai fini, tu peux te rhabiller, merci. »

Elle trouva refuge derrière son bureau, et tandis qu’Anna commençait à revêtir ses vêtements, Juliet attrapa le formulaire, demandant à la jeune femme quelques dernières informations avant de pouvoir la laisser vaquer à ses occupations. Pour composer un dossier en bonne et due forme, elle demanda à la chasseuse de primes son nom, et ses antécédents médicaux, ses blessures récentes, ou passées, et ses éventuelles allergies connues à des médicaments. Elle notait scrupuleusement tout ce que la brunette lui disait, tout ce qui serait utile si Anna restait chez eux, ou si elle venait un jour toquer à la porte du camp en étant blessée, pour qu’on puisse la soigner, sans aggraver les choses. Quand Juliet eu finit ce qui pouvait pour certains s’apparenter à un interrogatoire, elle releva la tête vers Anna, et la gratifia d’un nouveau sourire. « -On a terminé ici ! Merci pour ton temps. Tu sais où me trouver si tu as toujours envie que je te fasse visiter Fort Hope. » Son sourire s’agrandit encore davantage, et après quelques secondes, elle proposa à Anna de la raccompagner en bas.
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MessageSujet: Re: As good as the day I met you [Juliet]   As good as the day I met you [Juliet] EmptyDim 2 Sep 2018 - 14:20
Après avoir parlé si longuement, Juliet se montra étonnamment concise lorsqu’elle accepta la proposition d’Anna, arrachant un sourire à cette dernière au passage. Il y avait encore et il y aurait sans doute encore longtemps de nombreuses choses qui laissait la chasseuse de primes assez perplexe et hésitante concernant cet endroit, mais de se dire que Juliet serait son guide l’apaisait un peu plus qu’elle ne l’aurait imaginé. Il persistait toujours un certain malaise entre elles, mais beaucoup moins difficile à aborder que celui qui existait avec son ex-mari. Sans doute était-ce simplement plus facile de faire disparaître la gêne liée à la nouveauté que celle liée à un passé commun et douloureux. Avec le temps, elle finirait par apprendre à connaître Juliet et les choses changeraient. Avec Arthur… Rien n’effacerait jamais leurs désaccords passés, leur divorce et dix années d’une vie de mensonges. “Parfait.” souffla-t-elle donc en souriant de façon un peu moins crispée. Du moins jusqu’à ce que l’infirmière ne s’approche enfin d’elle et ne réclame qu’elle se déshabille pour commencer l’inspection. Là, étrangement, le malaise remonta brusquement et pourtant, Anna s’efforça de l’ignorer pour retirer ses vêtements qu’elle déposa sur le lit jusqu’à pouvoir se tenir debout en sous-vêtements devant Juliet. Anna n’avait jamais été particulièrement complexée par son corps, loin de là. Avec les heures qu’elle passait à s’entraîner pour rester en bonne forme physique, elle disposait autrefois d’une belle musculature aujourd’hui entièrement effacée à cause de la faim et de plus de deux longues années passées à errer dehors. Elle s’exposait aux yeux d’une autre personne pour la première fois depuis tout ce temps et tout à coup, alors que Juliet s’affairait à inspecter son corps à la recherche d’une morsure ou d’une griffure qui aurait échappé à la jeune femme, elle se sentait incroyablement hideuse.

Au point qu’elle ne perdit pas beaucoup de temps à enfiler ses vêtements quand la jeune femme l’y autorisa enfin, après qu’elle ait passé de longues minutes à éviter soigneusement le regard de l'infirmière tout au long de l’auscultation. Elle eut à se racler la gorge d’une manière encore moins attrayante encore avant d’être en mesure de répondre aux questions que Juliet lui posa tandis qu’elle se cachait joyeusement sous sa couche de vêtements usés et sales qui eux aussi lui donnaient tout à coup l’impression d’être parfaitement horrible à regarder. Ce fut un miracle quand finalement, Anna parvint à répondre au sourire que Juliet lui renvoya en lui annonçant qu’elles avaient terminé. “Génial, à tout à l’heure alors !” souffla-t-elle avec un tout petit peu moins de joie de vivre que son interlocutrice, juste un instant avant de filer vers la porte et hors de cette maison. L’air frais à l’extérieur lui remit les idées en place et, comme on le lui avait spécifiquement demandé avant d’être laissée à l’infirmerie, elle rejoignit l’une des maisons à côté pour la suite de ses obligations d’invitée surprise. Elle retrouva le barbu pas très aimable accompagné, cette fois, d’une jolie brune ridiculement petite à côté de lui et tous deux s’évertuèrent à lui faire passer un mauvais moment proche de l’interrogatoire avant qu’on l’escorte enfin jusqu’à la maison de son “mari”.

Elle passa les heures qui suivirent dans le salon de la petite maison, tantôt discutant avec Arthur - assez vaguement - des deux dernières années et de l’expérience du jeune homme à Fort Hope, tantôt à profiter d’un long silence et d’une soudaine solitude pour appréhender un peu mieux le changement entre Fort Hope et une vie à l’extérieur. Et, assise dans un canapé au milieu d’un salon parfaitement propre et rangé, avec une tasse de thé dans les mains, Anna devait bien admettre qu’on devait s’habituer rapidement à une vie passée ici. Si, en plus, il y avait constamment des choses à faire, aucun doute que c’était l’endroit idéal pour survivre sans en avoir l’air. Ça n’était pas aussi apaisant qu’elle l’aurait voulu. Et, à dix-huit heures - du moins d’après l’horloge exposée dans le salon d’Arthur - la jeune femme retrouva l’air glacé de l’extérieur puis l’infirmerie dans laquelle elle entra sans frapper. “Juliet ?” appela-t-elle en avançant dans le couloir, jusqu’à retrouver la jeune femme toujours à son poste. “Toujours partante pour être ma baby sitter ce soir ?” demanda-t-elle, offrant un sourire moqueur à la jeune femme.
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MessageSujet: Re: As good as the day I met you [Juliet]   As good as the day I met you [Juliet] EmptyVen 7 Sep 2018 - 12:17
Anna ne mit pas bien longtemps à quitter l’infirmerie, laissant une nouvelle fois Juliet toute seule dans le bâtiment. Cette dernière acheva donc de remplir le dossier de la jolie survivante, puis retourna au bureau où la chasseuse de primes l’avait trouvé, un peu plus tôt dans la journée. Les heures qui suivirent furent tranquilles, si bien que la jeune brune eut tout le loisir de mettre les dossiers à jour, et de les ranger correctement, avant d’attraper le livre qui l’accompagnait à quasiment chacune de ses gardes, et qui lui apprenait à chaque fois de nouvelles choses particulièrement utiles dans le domaine médical. Rien qui ne valait l’enseignement pratique de Noah, bien sûr, mais qui constituait déjà une base non négligeable.

Personne d’autre n’eut besoin des services de Juliet ce jour-là, si bien que la jeune femme ne fut pas dérangée pendant de longues heures, jusqu’à ce que la voix d’Anna ne trouble le silence, avant d’apparaître dans l’encadrement de la porte. L’infirmière en herbe ne put retenir un léger rire amusé à la réplique de la jeune femme, alors qu’elle refermait son livre, y coinçant un crayon de papier en guise de marque page. « -Toujours, oui ! Il faut juste attendre la relève ! » lui répondit-elle, lui adressant un large sourire. Et alors même qu’elle terminait sa phrase, elle entendit la porte d’entrée s’ouvrir, et la voix de James retentir pour annoncer son arrivée. Juliet alla à sa rencontre, et lui fit un compte-rendu de la journée, ce qui ne prit bien sûr qu’une minute, vu que la journée avait été d’un calme olympien.

Il ne fallut pas plus de quelques instants à Juliet pour enfiler une veste chaude et une grosse écharpe, avant de quitter l’infirmerie, accompagnée d’Anna, à qui elle adressa un sourire à la dérobée. Côte à côte, elles firent quelques pas pour s’éloigner des lieux, tandis que Juliet enfonçait ses mains dans les poches pour les tenir au chaud, avant que cette dernière tourne son regard en biais vers la brune. « -Alors, ta journée s’est bien passée ? » demanda-t-elle doucement, tout en continuant de marcher aux côtés de la jeune femme, en l’entraînant vers le lac, devant lequel Juliet aimait bien se poser, par des temps plus cléments que celui-ci, bien sûr. Elle était venue dessiner le paysage lors de la belle saison, trouvant dans le vert de la végétation, ou le reflet du soleil sur l’eau un sujet qui l’inspirait particulièrement. Juliet les fit marcher le long des berges du lac, alors qu’elles passaient devant l’entrepôt et le garage, la salle où se réunissait le conseil, puis l’armurerie du camp, tandis que la brune expliquait à son interlocutrice les différents bâtiments devant lesquels ils passaient.

Marchant d’un même pas, Juliet les fit ensuite bifurquer pour longer les barricades, alors qu’elles passaient devant la première tour de garde, et rejoignaient quelques habitations, la survivante continuant sa visite guidée des lieux. Elles rejoignirent finalement Essex Drive, tandis qu’elles repassaient devant la tour de garde par laquelle Anna avait fait son entrée, plus tôt dans la journée. « -Là, il y a l’un des panneaux solaires du camp…il y en a certains autres, dispersés un peu partout dans Fort Hope… » Ces panneaux solaires qui les alimentaient en électricité, ce qui était un luxe dont beaucoup de survivants ne pouvaient bénéficier, et qui facilitait grandement leur survie. Juliet bifurqua une nouvelle fois, gagnant le parc, où ils avaient entrepris de faire quelques jardins, leur permettant de planter des légumes, et céréales, pour avoir leurs propres récoltes. On y trouvait aussi quelques animaux, des lapins et poules, bref une véritable petite ferme qu’ils s’étaient constitués. « -Je travaille ici aussi, en plus de l’infirmerie. C’était pas évident pour une citadine comme moi, au départ, mais…on s’y fait vite. Et finalement, c’est plutôt agréable. » dit-elle dans un petit rire, avant de s’arrêter, comme pour s’imprégner pendant quelques instants des lieux, qui avaient le mérite de lui changer étonnamment bien les idées.

Juliet ignorait depuis combien de temps elles marchaient, mais elle ne pouvait ignorer le bout de son nez refroidi par les températures, et ses doigts, dont le bout était endormi et endolori par le froid. Elle fit donc marche arrière, et elles empruntèrent l’avenue parcourut un peu plus tôt, pour regagner les habitations, tandis qu’elles tournaient sur Grand Marais Street, longeant toute une rangée d’habitations, jusqu’à ce que Juliet s’arrête devant le numéro 13. « -Et ici, c’est chez moi. » dit-elle, tandis qu’elle montrait ladite maison d’un geste de tête, adressant un petit sourire à Anna. Son regard fit l’aller-retour entre la maison, et la jeune femme, avant qu’elle se mordille la lèvre inférieure, et ne finisse par demander, d’une voix un peu hésitante : « -Est-ce que ça te dit, de rentrer un peu ? On pourra boire quelque chose de chaud pour se réchauffer, et tu pourras prendre une douche si ça te tente, et, je dois avoir quelques vêtements, si tu veux te changer. » Des choses qui n’étaient pas forcément présentes dans la maison de son voisin, Arthur, chez qui Anna avait passé quelques temps un peu plus tôt.
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MessageSujet: Re: As good as the day I met you [Juliet]   As good as the day I met you [Juliet] EmptyMer 12 Sep 2018 - 5:19
Un léger sursaut secoua Anna alors qu’une porte s’ouvrait dans son dos, vers laquelle elle se retourna immédiatement, juste à temps pour voir apparaître un homme. Elle venait de passer plusieurs heures dans ce camp, mais elle n’aurait pas juré pouvoir s’habituer à ce qu’il y ait tant d’être humains bel et bien vivants partout avant un long moment. Peut-être bien qu’elle n’aurait jamais à le faire non plus, après tout. Elle reconnut pourtant l’homme qui venait d’entrer et vers qui Juliet se précipita immédiatement pour l’avoir brièvement croisée dans la maison d’Arthur. Son coloc. Un autre concept auquel elle aurait bien du mal à se faire… La conversation entre Juliet et l’homme ne s’éternisa pas bien longtemps, n’offrant même pas à Anna de quoi laisser traîner son regard curieux sur autre chose que les meubles autour d’elle et finalement, l’apprentie infirmière revint la trouver et l’invita à la suivre dehors. Il n’y avait pas grand chose à voir dans ce camp, pas besoin d’une visite guidée pour le savoir, les quelques pas qu’Anna avait fait plus tôt dans la journée sous la surveillance rapprochée du géant mal luné suffisait à lui dire. Malgré tout, elle suivit Juliet dans les rues de Fort Hope sans se plaindre et ne se gêna pas pour s’offrir une autre inspection zélée de tout ce qui passait sous ses yeux, écoutant les indications de Juliet avec autant d’intérêt que si la jeune femme était en train de lui expliquer tous les grands mystères de l’univers.

Trop rapidement pourtant, le sujet de sa propre journée fut lancée et Anna resta silencieuse un long moment avant d’oser une réponse, cherchant ses mots, les trouvant difficilement. “C’était plutôt… étrange.” avoua-t-elle pourtant après un moment. “Arthur et moi, une maison de banlieue… Une heure de plus et je me serais crue projetée dans le passé.” Un rire lui échappa, mais le coeur n’y était pas vraiment. Elle avait plus de mal avec l’idée d’Arthur encore en vie et de nouveau une grande part de son existence qu’elle n’en avait avec l’idée de Fort Hope ou d’y vivre. Il lui faudrait sans doute un peu de temps pour organiser ses pensées convenablement et pour l’instant, elle n’en avait aucune envie. Juliet était une diversion parfaite et inespérée, quoiqu’elle pousse la chasseuse de primes à se poser davantage de questions encore.

La visite du camp l’apaisait malgré tout. En grand partie parce que tout semblait tellement normal. Les petites maisons d’une banlieue qui avait sans doute été plutôt luxueuse, les panneaux solaires, les jardins et surtout, les habitants occupés à vivre leur vie comme si de rien était. On se serait cru dans un rêve. Toute cette journée avait une étrange saveur, irréelle, à la fois douce et amère. Et malgré la taille assez réduite des lieux, les deux jeunes femmes occupèrent un bon moment à en faire le tour, toujours guidées par les explications que Juliet acceptait de fournir si aisément. Au moins cela eut-il le mérite d’accaparer assez Anna pour qu’elle soit sincèrement surprise lorsque Juliet fit un nouvel arrêt et n’annonce qu’elles se trouvaient désormais devant chez elle. Anna lui offrit un regard curieux et se mordit l’intérieur des joues pour s’empêcher de sourire quand, au prix d’un effort visiblement, Juliet l’invita à entrer. Dans un premier temps, Anna ne répondit rien et regarda derrière elle vers la maison d’Arthur où elle aurait probablement dû passer la nuit, où elle avait envie de retourner aussi, presque autant qu’elle craignait ce moment. Elle observa les fenêtres éclairées quelques secondes avant de reporter son attention sur Juliet et de s’autoriser enfin à sourire. “Avec plaisir, oui !” décida-t-elle. Elle n’était pas encore prête à affronter toute la situation Arthur pour le moment, un peu de temps loin de lui ne lui ferait aucun mal. Aussi suivit-elle la jeune femme à l’intérieur, jusque dans un salon qui ressemblait assez peu à Juliet à vrai dire. Anna ne la connaissait pourtant pas si bien, mais il y avait pas mal de vêtements éparpillés partout, une impression de bazar pas tout à fait réelle et rien de tout cela ne lui donnait le sentiment d’être le genre de la jolie brune réservée qu’elle apprenait doucement à connaître. Raison pour laquelle, quand elle se retrouva plantée au milieu du salon à regarder autour d’elle, sa première question fut : “Toi aussi, on t’a collée une coloc ? J’ai croisé l’homme qui vit avec Arthur, ce type qui était à l'infirmerie tout à l’heure.” Elle se demande brièvement si on la laisserait occuper une maison seule si elle acceptait de venir vivre ici, ou si elle pourrait rester avec son mari. Elle s’imaginait assez mal vivre avec une parfaite inconnue qui ne saurait pas ranger derrière elle…

Au-delà de cette brève question parfaitement stupide, rien de plus sérieux ne parvenait à s’accrocher à son esprit, si bien qu’elle se retrouvait un peu, de moins en moins mal à l’aise et s’offrit donc le luxe de s’asseoir sur le canapé sans attendre d’y être invitée. “C’est un bel endroit que vous avez là.” souffla-t-elle après un autre silence, moins tendu tout de même. “Tout ce que vous avez réussi à construire, c’est assez incroyable.” Le malaise revint la prendre par surprise tandis qu’elle observait Juliet avec cette même curiosité qui la quittait rarement quand il était question de cette femme. Elles se connaissaient peu, pas du tout même et pourtant, Anna avait envie de lui faire confiance. Elle ne savait juste pas jusqu’à quel point elle pouvait se le permettre, si elles pourraient devenir amies ou s’il y aurait toujours cette gêne. “Arthur et toi, vous ne vous fréquentez pas vraiment je suppose ?” demanda-t-elle, la question tombant comme un cheveu sur la soupe. “Ca fait pas mal de temps qu’on est divorcés et… Enfin, je m’attendais pas vraiment à ce qu’il soit toujours en vie, tu vois… Et maintenant, non seulement il est là, mais en plus, il y a tout cet endroit qui vient avec…” Elle désigna l’espace autour d’elle pour appuyer ses propos, réalisant bien qu’elle faisait peut-être erreur en se confiant à Juliet, mais elle n’avait pas non plus un millier d’amis à qui parler de tout ça. “Et puis t’es là, toi aussi. Ça fait beaucoup d’un seul coup. D’ailleurs, c’est un peu grâce à toi que je l’ai retrouvé.” admit-elle dans un sourire.
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MessageSujet: Re: As good as the day I met you [Juliet]   As good as the day I met you [Juliet] EmptyMer 19 Sep 2018 - 22:35
C’était spontanément que Juliet s’était arrêtée devant sa maison, pour proposer à la jeune femme de venir y passer un moment, manifestement peu désireuse que l’instant qu’elles partageaient s’arrête déjà. Le regard qu’Anna posa sur la maison d’Arthur ne lui échappa pas, et après s’être fait brièvement la remarque qu’elle était peut-être allée trop loin avec son invitation, Juliet eut le plaisir d’entendre son interlocutrice accepter sa proposition. Si bien que Jules adressa un sourire similaire à la chasseuse de primes, avant de chercher ses clés dans sa poche, et d’ouvrir la porte pour leur permettre d’entrer dans une atmosphère plus chaude. L’infirmière novice quitta son manteau dans l’entrée, avant de conduire la jeune femme jusqu’au salon, où elle maugréa quelques instants à voix basse. Gérer le bordel de Maddie était déjà une chose, mais depuis que Corray avait également emménager, Juliet avait l’impression que le chaos dans les lieux s’était multiplié. Elle s’empressa de ramasser quelques affaires à la va-vite, et de les entasser sur l’un des fauteuils de la pièce. « -Je te présente le fauteuil à bordel… » soupira-t-elle, avant de se retourner vers la jeune brune, qui l’interrogeait sur la présence d’une coloc dans les lieux. « -Deux colocs, à vrai dire ! Et oui, c’est vrai, James et Arthur vivent ensemble. Disons que…certains d’entre nous ont opté pour de la compagnie, même au détriment de la déco de leur maison… » souffla-t-elle dans un sourire. A vrai dire, si Juliet aimait parfois être seule, elle appréciait malgré tout la vie que sa meilleure amie, et Corray, parvenaient à insuffler dans les lieux.

Après un dernier regard sur le salon, plus ou moins rangé, elle s’installa sur le bras du canapé, reportant son regard sur Anna, qui s’était mise à son aise. Elle semblait avoir apprécié sa petite visite de Fort Hope, et Jules acquiesça d’un léger signe de tête quand la survivante lui confia qu’ils avaient construit là un bel endroit, alors qu’un sourire se dessinait sur ses lèvres. « -Ca a pris beaucoup de temps pour que Fort Hope ressemble à ça. Beaucoup, beaucoup de travail aussi. Mais ça en valait le coup. Et…ça semblait être l’endroit idéal pour élever un enfant. Enfin…ça l’est toujours. » Elle se força à avoir un petit sourire, que la tristesse crispait, malgré elle. Mais peu désireuse de laisser l’ambiance devenir nostalgique ou pesante, Juliet se racla la gorge, avant de se relever d’un bond dynamique. « -Une tasse de café, ça te tente ? » C’était le divertissement parfait, et puis cela leur ferait le plus grand bien, leur permettant de se réchauffer, si bien que sans attendre la réponse d’Anna, elle se mit au travail. Elle s’éloigna donc dans la cuisine attenante, ouverte, sans perdre la survivante de vue. Il ne lui fallut pas bien longtemps pour mettre de l’eau à chauffer, qu’elle versa sur du café soluble, juste avant l’ébullition. L’odeur du café emplit ses narines, alors que la brune fermait les yeux pour s’en imprégner davantage.

Juliet ne tarda pas à rejoindre une nouvelle fois le salon, tendant à Anna la tasse chaude, tandis qu’elle-même prenait place dans le canapé, aux côtés de la jeune femme, ses mains serrant le récipient. Elle haussa un sourcil, surprise par la nouvelle question de la demoiselle, alors que finalement, elle quittait ses chaussures, pour s’installer en tailleur, face à son interlocutrice. « -Pas vraiment, non… » concéda-t-elle, en faisant une grimace. Jules n’avait aucune bonne raison à cela, puisqu’il vivait tout juste dans son voisinage immédiat. Elle n’avait simplement jamais réellement pris la peine d’avoir une discussion avec lui, une vraie, pas juste un échange de bons procédés autour d’un simple « bonjour, comment ça va ? ». Anna continua sur sa lancée, alors que l’artiste hocha légèrement de la tête face à ses paroles. D’une certaine manière, elle comprenait. Oh oui, Juliet se doutait bien de ce que ressentait Anna, puisqu’elle avait vécu une expérience similaire quand Logan les avait trouvées, Eulalie et elle, alors qu’elle ne pensait pas qu’elle le reverrait un jour. Le destin leur réservait parfois d’étonnantes surprises. « -Tu es quand même contente de l’avoir retrouvé ? Enfin, je veux dire…dans le grenier, tu m’avais dit que tu étais à Détroit pour ça. Retrouver ton mari, et ta meilleure amie… » dit-elle, tout en soufflant sur le liquide pour le refroidir.

La tasse de café brûlant trouva son chemin jusqu’aux lèvres de la brune, alors qu’Anna prenait une nouvelle fois la parole, provoquant un léger froncement de sourcils de la part de Juliet. Comment sa présence, à elle, pouvait changer quoi que ce soit ? Et qu’avait-elle exactement à voir avec les retrouvailles de l’ancien couple ? Elle observa en silence pendant de longues secondes la jolie femme à ses côtés, avant d’esquisser lentement un sourire. « -Ah oui ? Tu as piqué ma curiosité…comment l’as-tu retrouvé ? » Elle fit mine de s’installer plus confortablement dans le canapé, comme pour se préparer à écouter une longue histoire, avec un intérêt non feint. Parce qu’il fallait bien admettre que quand elles s’étaient quittées, après cette nuit dans le grenier, Juliet ne s’était pas attendue à revoir Anna, même si elle ne pouvait nier que cela lui faisait grandement plaisir.
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MessageSujet: Re: As good as the day I met you [Juliet]   As good as the day I met you [Juliet] EmptyMar 25 Sep 2018 - 15:54
Le regard d’Anna s’éternisa un moment sur Juliet, où la plupart des gens se seraient certainement précipités pour regarder ailleurs, aux quelques mots que la jeune femme laissa filtrer sur Fort Hope, endroit idéal pour élever un enfant. C’était cruel, ce que la vie avait fait traverser à de si nombreux parents. Juliet, des centaines d’autres aussi sans doute. Et Arthur, aussi. Tout cela ne l’aidait pas à se sentir à son aise, mais les questions qui la perturbait depuis quelques jours revenaient sans arrêt à la charge et en ce moment plus que jamais. Elle eut quand même à accuser le malaise de la jeune femme, difficile à reprocher dans une telle situation et força un sourire pour prétendre qu’elle-même n’était pas complètement perdue, quoique pour des raisons bien différentes. “Un café, ce serait parfait.” assura-t-elle, quand bien même il était déjà tard, beaucoup trop pour ce genre de boisson. Et puis, un café, sérieusement ? Ils avaient du café, en plus de tout le reste. Anna n’en raffolait pas plus que ça, mais elle se souvenait de longues nuits à s’en abreuver pour tenir le coup alors qu’elle surveillait des endroits à la recherche d’un fugitif. C’était une saveur qu’elle ne s’imaginait pas goûter de nouveau un jour et pourtant, encore une fois, Fort Hope s’occupait de réaliser ses rêves les plus fous… Juliet la laissa donc seule dans le salon tandis qu’elle s’approchait du côté cuisine et se mettait en quête de préparer un café pour son invitée, cette dernière restant parfaitement concentrée dans la tâche qui était la sienne : jauger son hôtesse, la scruter presque, comme si elle espérait découvrir la réponse à toutes les questions de l’Univers quelque part sur le visage de la jolie brune.

Il n’y eut rien de tel, bien sûr, mais quand Juliet revint auprès d’elle en lui tendant la tasse promise, Anna se sentit un peu mieux. Un peu moins angoissée par l’idée de Fort Hope, un peu plus normale. Et elle osa même pousser sa chance jusqu’à prononcer quelques mots, aborder un sujet qui la préoccupait depuis trop longtemps à son goût, en donnant l’air de ne pas y toucher, presque comme si elle s’adressait à une amie. Presque comme si tout était encore normal. Le rôle lui allait mal, ne lui allait plus. Mais elle n’eut pas l’occasion de s’en attrister plus que ça, Juliet lui répondant rapidement. Non, elle ne fréquentait pas Arthur, mais cela ne l’empêcha pas de poser des questions pour le moins dérangeantes. “Je crois que je le suis, oui.” admit-elle en fronçant les sourcils et en posant son regard sur le liquide brûlant dans sa tasse, qu’elle n’avait toujours pas touché. “On ne s’est pas quittés en très bons termes, au moment du divorce. Et pourtant, maintenant qu’on s’est retrouvés, c’est presque comme si toutes les rancoeurs étaient effacées, mais les souvenirs sont encore là. C’est difficile à aborder, il est difficile à aborder, pour moi du moins.” confia-t-elle. C’était sans doute cela, le plus perturbant. Elle était heureuse d’avoir retrouvé Arthur, qu’une personne de son passé, une personne qu’elle avait aimé sincèrement malgré les obstacles, soit de nouveau dans sa vie, mais qu’elle ne sache pas tellement où ils en étaient l’un et l’autre, ensemble ou non.

Elle fit d’autres confidences, sur la crainte qu’elle avait eu de ne jamais le revoir et sur le fait que sans Juliet, elle ne l’aurait sans doute pas encore revu. “Quand on a discuté dans ce grenier, je… je ne sais pas trop, je me suis sentie seule et un peu nostalgique. Et je crois que je m’attendais à ce qu’il soit mort, comme tous les autres. Alors je suis allée dans notre ancien appartement, persuadée que ça ne servirait à rien, surtout qu’on y vivait plus depuis des siècles. Mais il était là.” expliqua-t-elle  à la question de la jeune femme. “Si on avait pas parlé de lui, toi et moi, et de tout le reste, je crois que je n’aurais jamais eu cette idée ridicule.” Pas si ridicule que ça, après tout, puisqu’elle avait eu ce qu’elle voulait, plus que ce qu’elle espérait, même. Pour la première fois, la chasseuse de primes s’offrit une gorgée de café et ferma les yeux en inspirant doucement. C’était incroyable. Peut-être pas le meilleur café qu’elle ait jamais goûté, mais tellement mieux que tout ce qui avait touché ses papilles depuis deux ans. Elle profita jusqu’à ce que le liquide ne s’estompe totalement sur sa langue et releva les yeux vers la brune, un grand sourire aux lèvres. “C’est délicieux. Tu n’imagines pas ce que ça représente, pour quelqu’un qui vient de passer des mois dehors.” admit-elle en soulevant sa tasse légèrement. “Je crois que j’ai peur de ne pas m’habituer à cet endroit, à tout ce que vous avez. Mais vous avez aussi Arthur et ne pas rester, c’est comme tirer un trait définitif sur mon passé.” reprit-elle, plus doucement. “Je me suis toujours dit que c’était ce que je ferais. Je voulais passer quelques mois à Détroit, m’assurer qu’il ne restait plus personne, ni lui, ni Louise ou mes parents et partir avec cette certitude. Mais finalement, je suis restée ici presque un an et maintenant, je ne sais plus si je devrais poursuivre avec mes projets de départ ou rester ici avec vous tous. Je ne suis même pas sûre qu’il en ait envie et encore moins comment avoir cette conversation avec lui. Qu’est-ce que tu ferais, toi ?” demanda-t-elle, vraiment curieuse. Elle avait pourtant l’impression de déjà connaître la réponse à cette question, bien avant qu’elle ne ferme la bouche et ne donne une occasion à Juliet de s’exprimer à ce sujet.
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MessageSujet: Re: As good as the day I met you [Juliet]   As good as the day I met you [Juliet] EmptyMer 7 Nov 2018 - 22:47
Les mains de la brune se nouèrent autour de la tasse à café, tandis qu’elle focalisait son attention sur Anna, tout juste après lui avoir demandé si cela lui faisait malgré tout plaisir d’avoir retrouvé cet ex-mari qu’elle semblait avoir cherché pendant des mois. Elle n’en fit aucune remarque, mais Jules comprenait parfaitement ce que la jeune femme était en train de lui expliquer, cette façon de sous-entendre que dans les circonstances actuelles de leur survie, on en venait plus facilement à revoir nos avis sur certains sujets, à juger d’anciens désaccords finalement plutôt futiles. L’idée de retrouver bien vivantes des personnes qu’on aurait pu penser mortes, transformées peut-être, incitait à oublier les vieilles querelles qui avaient pu nous faire hausser le ton, ou nous pousser à quitter la ville pendant des semaines.

Juliet fut d’autant plus étonnée lorsque la chasseuse de primes lui annonça que c’était grâce à elle qu’elle avait réussi le petit miracle de retrouver ce vestige de son passé, et elle écouta avec attention son récit, esquissant un léger sourire quand Anna lui raconta comment Arthur et elle s’étaient retrouvés, suite à cette conversation assez improbable qu’elles avaient eu dans ce grenier qui les avaient accueilli pour la nuit. Elle ne pensait pas avoir eu un réel rôle dans les retrouvailles de l’ancien couple, d’ailleurs, elle était même persuadée qu’Anna avait déjà pensé à aller visiter leur ancien appartement avant leur conversation, mais sans jamais aller jusqu’à s’exécuter. « -Je suis contente que ça ai fonctionné en tout cas, et que vous vous soyez retrouvés. » Après tout, c’était pour ça que la jolie brune était revenue à Détroit, pour retrouver les fantômes de son passé, et sans doute aller de l’avant.

Jules observa Anna porter la tasse à ses lèvres, et un sourire naquit peu à peu sur le minois de l’infirmière en herbe quand elle lut le ravissement sur le visage de son invitée, et le large sourire qu’elle laissait apparaître. Elle était vraiment jolie, quand elle oubliait d’être aussi sérieuse qu’elle le montrait en général. Juliet hocha la tête d’un geste vigoureux, ne pouvant que rejoindre le point de vue de la jeune femme, elle qui était littéralement accro à la caféine depuis qu’elle avait commencé à travailler dans un café, pour payer ses études, des années plus tôt. Elle-même avait été plus que ravie quand, après des mois sans cette boisson miracle à ses yeux, elle avait pu y regoûter à nouveau. Mais Anna avait sans doute raison, c’était là l’un des petits plaisirs qu’une vie à Fort Hope, dans un groupe établi, pouvait offrir. La jeune femme porta une nouvelle fois la tasse à ses lèvres, au moment même où le chat qui les avait adoptés descendait les escaliers, et entrait dans le salon. Très rapidement, il sauta sur le canapé, et vint s’installer tout contre Juliet, à moitié sur ses jambes, en quête de quelques câlins.

Les doigts de la jeune femme glissèrent machinalement sur le pelage blanc de la bête, alors qu’elle relevait la tête vers Anna, qui tâchait de lui expliquer son dilemme, entre rester, ou partir. Elle avait visiblement trouvé toutes les réponses aux questions qu’elles se posaient en arrivait à Détroit, mais le doute semblait peser, empêchant la chasseuse de primes de prendre une décision ferme et définitive. Juliet fut étonnée qu’Anna lui demande son avis, et après un léger froncement de sourcils, et quelques caresses supplémentaires sur la tête de Gandalf, elle consentit à répondre à la jeune femme. Après tout, pour ne rien cacher, la situation de son interlocutrice ne lui était pas totalement inconnue. « -Hé bien…je suis restée, moi. » Elle haussa une épaule, et un léger sourire nostalgique traversa son visage, aussi furtif qu’un éclair. « -Le père de ma fille vit ici. Logan, le barbu qui a dû t’accueillir. Quand Eulalie était encore parmi nous, je savais que Fort Hope était le seul endroit où je pouvais être, un endroit où notre fille aurait eu ses deux parents avec elle. Mais quand elle est morte…quand elle est morte, je savais plus vraiment pourquoi je restais ici. Logan et moi on entretenait pas forcément des relations amicales, je la voyais à chaque fois que je posais les yeux sur son père, alors…j’ai pensé à partir, à tout quitter, une bonne centaine de fois… » Juliet soupira, et sans s’en apercevoir, plissa légèrement les yeux, comme si elle était en train de réfléchir à la meilleure façon de formuler ce qu’elle avait en tête, et qui semblait si difficile pour elle à verbaliser.

Elle remonta l’une de ses jambes contre elle, avant de relever son regard azur vers Anna. « -Mais j’ai jamais réussi à partir. Les dernières traces de ma vie passée sont ici, les personnes que j’ai connues, avec qui je suis devenue une adulte, que j’ai aimée. Je…j’ai pas réussi à leur tourner le dos. Je sais qu’en les sachant en vie en partant, j’aurai pas arrêté de me demander s’ils allaient bien, s’ils n’étaient pas blessés ou en danger. Alors je suis restée… » Et avec le recul, ce n’était pas une décision qu’elle regrettait, bien au contraire. Jules avait trouvé sa place à Fort Hope désormais, et avait son rôle à part entière dans cette petite communauté d’êtres humains qui cohabitaient et survivaient ensemble. « -Tu sais Anna, t’es pas obligée de rester pour Arthur. La question, c’est qu’est-ce que tu veux, toi ? Est-ce que tu as envie de continuer à vivre comme ça, à lutter tous les jours pour ta survie toute seule, sans attaches, à mener ta vie comme tu l’entends, en toute liberté ? Est-ce que cette vie-là te convient ? Parce que si c’est le cas, Arthur, ou n’importe qui d’autre, ne devrait pas être une raison suffisante pour que tu acceptes de t'enfermer derrière des barricades. Mais si tu as envie de te poser un peu, d’arrêter de regarder derrière ton épaule, de te battre contre des gros costauds pour des médicaments, Fort Hope est ta maison. Pour aussi longtemps que tu en auras envie…ou besoin. Et Arthur fera avec. Le temps fait parfois des miracles en matière de relations humaines. » Juliet esquissa un nouveau sourire, et porta sa tasse à ses lèvres. Ça aussi, c’était quelque chose qu’elle avait expérimenté par elle-même, au cours des derniers mois. Elle n’était pas certaine que son long monologue puisse permettre à Anna d’y voir un peu plus clair, mais une chose était certaine. Seule la jeune femme pouvait prendre une décision concernant son avenir à Fort Hope, et personne, pas même son ex-conjoint, n’avait son mot à dire là-dessus.
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MessageSujet: Re: As good as the day I met you [Juliet]   As good as the day I met you [Juliet] EmptyJeu 8 Nov 2018 - 16:07
Bien avant d’entendre ce que Juliet avait à dire à ce sujet, Annalise devinait ce que serait sa réponse et elle ne fut pas déçue. Malgré tout, son coeur se serra brièvement en entendant la réponse, sans qu’elle ne parvienne à décider si c’était ce qu’elle voulait entendre ou non et elle posa son regard intrigué sur la jeune femme en attendant la suite. Les deux femmes avaient déjà discuté de la défunte fille de l’artiste et de son père avec lequel Juliet vivait toujours malgré des relations différentes. Cela étonna pourtant Anna de pouvoir enfin mettre un visage sur cet homme. Elle n’aurait jamais deviné qu’il était le genre à plaire à une femme comme Juliet. Elle lui semblait tellement… délicate et douce, plus encore mise à côté du type un peu sauvage qui était venu l’accueillir à l’entrée du camp. Elle ressentit comme une impression étonnamment désagréable à les savoir encore proches, même si ça n’était qu’une relation de voisinage sans arrière-pensée. Ça n’était pas vraiment de la jalousie, mais une forme de déception quand même, relativement inexplicable. Ce qui était totalement ridicule, dans le fond, alors qu’elle-même envisageait de faire la même chose en restant ici malgré la présence d’Arthur. Elle chassa ce sentiment désagréable aussi loin que possible, tandis que Juliet concluait en soulevant un point important : elle aurait mieux fait de se concentrer sur ce qu’elle désirait, elle, plutôt que de faire intervenir un autre dans sa décision. Encore aurait-il fallu qu’elle sache ce qu’elle voulait.

“T’as sûrement raison.” souffla-t-elle malgré tout, forçant son regard à s’éloigner un moment du visage de Juliet. Il se posa sur le chat installé près d’elle et y resta, détaillant avec un intérêt fait le moindre geste de l’animal. “Le seul problème, c’est que je ne sais pas encore ce que je veux pour le moment. Mais j’imagine que j’ai le temps d’y réfléchir.” Rien ne l’obligeait à prendre une décision ce soir, après tout, n’est-ce pas ? Elle savait comment retrouver Fort Hope, désormais et son visage était connu, son nom sur la liste des invités autorisés à pénétrer les lieux. Elle pouvait prendre le temps d’étudier ses options et de prendre la meilleure décision. Et visiblement, il lui serait toujours possible de changer d’avis plus tard, si elle réalisait finalement que la vie en communauté n’était vraiment pas faite pour elle. Elle continuait de prétendre que c’était ce qui l’inquiétait le plus, mais à vrai dire, elle n’arrivait pas tellement à savoir d’où venait son hésitation. Seulement, ça n’avait pas grand chose à voir avec la cohabitation forcée, mais plus avec elle-même. Son esprit vagabonda un moment vers ce à quoi pourrait ressembler sa vie ici. Que pourrait-elle offrir pour faire sa part, comment pourrait-elle s’intégrer à une communauté qui lui semblait si loin de la réalité du monde. Inévitablement, ce cheminement de pensées la ramena à Arthur, sur qui elle s’attarda un peu plus longtemps, avant qu’elles ne se tournent de nouveau vers Juliet et son géant d’ex.

Elle lutta un peu pour l’éviter, mais c’était peine perdue et finalement, ses yeux retrouvèrent ceux de la jeune femme. “Pourquoi est-ce que vous vous êtes séparés, toi et ce mec ?” demanda-t-elle, essayant en même temps de se souvenir si elles avaient déjà abordé cette question la dernière fois. Si c’était arrivé, en tout cas, elle n’en conservait aucun souvenir, qu’elle ait oublié volontairement ou non. Quoiqu’il se soit passé, elle ne pouvait s’empêcher de se demander ce que c’était pour qu’ils n’aient pas réussi à dépasser ça malgré la situation du monde. “Vous n’avez jamais voulu… recoller les morceaux, une fois réunis ici ?” osa-t-elle demander finalement, visiblement débarrassée de tous ses filtres. Mais c’était une question tout à fait légitime, non ? Une apocalypse, les risques de mourir à n’importe quel moment… C’était le genre de choses qui remettait tout en perspective. Elle savait qu’elle, en tout cas, elle n’aurait pas hésité à retomber droit dans les bras de Louise si elle en avait eu l’occasion et ce malgré toutes les bonnes résolutions qu’elle avait prises au moment de leur dernière rupture. Qu’est-ce que valait un petit désaccord au regard de nos derniers instants sur Terre ? La preuve, malgré les conditions plutôt tendues de leur divorce, elle parvenait même à renouer avec Arthur.
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MessageSujet: Re: As good as the day I met you [Juliet]   As good as the day I met you [Juliet] EmptyJeu 8 Nov 2018 - 22:11
Juliet ne connaissait pas vraiment Anna, pas après de si brèves conversations, et pourtant, elle était prête à parier que la jeune femme n’était pas plus avancée qu’avant la réponse de l’artiste. Peut-être même que la chasseuse de primes était encore plus perdue depuis le long discours qu’elle avait fait, usant sans doute de beaucoup trop de mots pour exprimer clairement le fond de sa pensée. Si bien que Jules ne fut pas vraiment surprise lorsque la brune lui répondit d’un ton plus qu’évasif, manifestement pas plus décidée sur ce qu’elle allait faire désormais. Rester, ou partir. Cela ressemblait à un dilemme sérieux, mais pour lequel seule Anna pouvait trouver une réponse.

Bien sûr qu’elle avait le temps de réfléchir à la situation, rien ne pressait après tout, et personne ne viendrait reprocher à la jeune femme de ne pas parvenir à mettre de côté cette vie qu’elle menait depuis deux ans, aussi aisément qu’en un claquement de doigts. Rien n’obligeait Anna à poser ses valises à Fort Hope ce soir, ou du moins, à les y poser définitivement. Elle pouvait très bien rester, le temps de se reposer, de reprendre des forces, d’y voir un peu plus clair. « -Bien sûr que tu as le temps. Reste quelques jours, et vois par toi-même ce que peux être la vie à Fort Hope, et…tu aviseras. Pas de pression ! » Elle lui adressa un léger sourire, qui se voulait encourageant, comme pour la convaincre qu’il ne servait à rien de se torturer avec ça. Jules était d’avis qu’elle pourrait facilement trouver sa place dans le camp de survivants, après tout, elle avait survécu seule pendant un bon moment, et avait sans doute développé d’excellents réflexes de survie. Si on ajoutait à cela son ancien métier, inutile de dire que les capacités d’Anna seraient plus qu’utiles au groupe.

Son invitée sembla s’abîmer soudainement dans ses pensées, des pensées bien lointaines qui échappaient totalement à Juliet, qui la laissa seule face à elle-même pendant quelques instants. La brune en profita pour couver du regard la jeune femme, ses yeux bleus ne la quittant pas un seul instant. Si bien que lorsque la chasseuse de primes releva la tête, l’infirmière en herbe ne se déroba pas, ses yeux bleus allant à la rencontre de ceux, plus sombres, de la jolie demoiselle. Et si Jules fut surprise de la question, elle ne tenta rien pour détourner la conversation, ou même échapper à cette question pour le moins inattendue. Elle tiqua légèrement sur cette dénomination dont se retrouvait affublé Logan, de simple « mec », alors qu’il avait toujours été bien plus qu’un simple type, croisé lors d’un service, au café où elle bossait. Et avant même que Juliet ne puisse avoir l’occasion de commencer le récit de leur histoire, Anna surenchérit, en surprenant une nouvelle fois la jeune femme. S’ils n’avaient jamais essayé de recoller les morceaux ? Si seulement elle savait…

Juliet ne fut pourtant pas gênée par les questions de la jolie brune, et un nouveau sourire amusé naquit au coin de ses lèvres. « -Dommage que les bars n’existent plus. Je t’aurai demandé de m’offrir un verre avant que je me mette à table. » Mais il faudrait sans doute se contenter de ce café, ce qui n’était pas si mal que cela, avec le recul. Elle fixa pendant quelques instants les quelques volutes de fumée qui quittaient encore par moment sa tasse, et au bout de quelques secondes, les mots quittèrent enfin ses lèvres. « -J’ai fui. Quand j’ai découvert que j’étais enceinte, je…j’ai complètement paniqué. Je nous voyais comme…comme deux gosses qui ne savaient pas dans quoi ils s’embarquaient. J’étais encore étudiante, lui travaillait dans un garage, on habitait dans un appart minuscule, les fins de mois étaient difficiles. Alors…j’ai appelé mes parents, et ils m’ont convaincu de rentrer à Détroit, le seul moyen de subvenir aux besoins du bébé. Et…je suis partie. » Elle avait fini par relever son regard vers Anna, tandis qu’elle lui expliquait la pire décision qu’elle avait prise dans sa vie, et qui n’avait cessé de la poursuivre, jusqu’à maintenant. Ils s’étaient séparés parce qu’elle avait été trop stupide, trop naïve, trop influençable. Le pire résidait sans doute dans le fait qu’en quittant Burlington, Juliet était toujours amoureuse de Logan, et qu’elle ne doutait pas un seul instant de ses sentiments pour elle. Bien sûr, leur vie aurait pris un tournant inattendu, et les choses auraient été un peu compliquées, sans doute, par moments, mais ils s’en seraient sortis. Parce qu’ils s’aimaient, et qu’avoir un enfant de l’homme qu’on aimait été une chose merveilleuse. Mais ça…ça, Juliet n’y avait pas pensé un seul instant, pas dans cette spirale de peur qui l’entraînait vers le fond, les mots de Charles agissant sur elle comme des poids aux chevilles, l’entraînant encore plus rapidement dans ce gouffre.

Elle porta sa tasse à ses lèvres, se laissant gagner par le ronronnement du chat, qui comblait le silence, sans doute un peu trop long, que Juliet laissait planer. Pourtant…pourtant, ce n’était plus vraiment une histoire triste qui lui serrait le cœur, à lui en couper le souffle, à chaque fois qu’elle y pensait. A croire qu’elle avait enfin, après toutes ces années, réussi à assumer ses actes, à les accepter, à vivre avec les conséquences de sa décision. « -Eulalie avait trois ans quand elle a connu son père. Et pendant quelques années, je crois qu’on a vraiment essayé…tu sais, de…de recoller les morceaux, comme tu disais. Jusqu’à ce que Logan se pointe un matin chez moi, et que Kelly lui ouvre la porte, en petite tenue. C’était la période où je commençais à assumer mon attirance pour les femmes, et…c’est aussi à cette période que nos relations ont commencé à se dégrader. On arrivait plus à se parler, à se supporter. Je crois qu’on se tolérait juste pour la petite. » Une sale période, des tas de disputes, de mots durs, violents, de cris. Pour pas grand-chose, au final. Un beau gâchis, voilà ce qu’avait été leur histoire. Deux têtes de mules, piégées par leur fierté, incapable de baisser les armes, de faire le premier pas. De pardonner. Deux idiots, voilà ce qu’ils avaient été, partageant les torts de cet échec.

Juliet remua dans le canapé quelques instants, alors que des bribes de ce passé désormais bien lointain défilaient sous ses yeux, sans qu’elle ne fasse rien pour y échapper. Sa vie n’avait pas été parfaite, bien sûr, mais il n’y avait rien qu’elle puisse faire pour y changer grand-chose à présent. Elle repensa à ces dernières années, à la fin de leur monde, et le début d’une nouvelle ère. « -Quand tout a dégénéré, il nous a retrouvé. Et…là aussi, on s’est loupés. La rancune fait faire de vilaines choses. Enfin…il est marié avec une autre maintenant, et…et il va même avoir un bébé. » souffla-t-elle finalement, sans même savoir pourquoi. Peut-être une façon bancale de souligner le fait qu’ils étaient passés à autre chose, et que même si Juliet n’avait jamais réellement refait sa vie, lui y était visiblement très bien arrivé. Elle esquissa un sourire à peine nostalgique, avant de finir les quelques gorgées de café qui restaient dans sa tasse, et de la poser sur la table basse. Quelques instants plus tard, elle releva son regard azur vers Anna, hochant doucement une épaule : « -Je crois qu’on est amis maintenant…ou quelque chose qui y ressemble. Alors que je t’assure qu’au début, quand Joy a débarqué, c’était pas gagné…Enfin, tout ça pour dire que les choses entre toi et Arthur s’amélioreront peut-être…on a moins envie de s’engueuler avec quelqu’un quand on sait que tout pourrait s’arrêter d’un coup de dents… » Elle ne cherchait pas à être cynique, loin de là même, juste à expliquer comment elle voyait les choses désormais, même si cette vision-là ne datait pas de bien longtemps.


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MessageSujet: Re: As good as the day I met you [Juliet]   As good as the day I met you [Juliet] EmptyLun 12 Nov 2018 - 11:02
Ce fut sans aucun doute une surprise pour Anna de voir Juliet réagir à sa curiosité probablement mal placée avec autant de calme et même aller jusqu’à sourire. Elle se permettait de poser des questions pour le moins indiscrètes et mettait les pieds dans quelque chose qui ne la regardait clairement pas, outrepassant largement sa place alors que les deux femmes se connaissaient finalement si peu. Mais Juliet ne sembla pas particulièrement gênée de la situation et, contre toute attente, décida même d’y répondre avec une incroyable sincérité. Tout n’était pas joyeux dans cette histoire que lui racontait la jeune femme, bien sûr, et elle donnait l’impression à Anna d’avoir encore quelques regrets concernant ce passé, mais… C’était presque étonnant la façon dont elle parvenait à en parler, presque désinvolte sans l’être totalement. Peut-être un peu résignée ou Anna cherchait simplement la petite bête, difficile à dire. La situation continuait de lui apparaître compliquée, en tout cas et Anna n’était pas spécialement friande d’histoires compliquées. Elle l’avait trop été à une époque, sans doute, quand elle laissait Louise faire la pluie et le beau temps dans son existence. Ça ne l’intéressait plus vraiment désormais et après tout, elle s’était très bien passée de drames romantiques au cours des deux dernières années. Alors qu’importe qu’elle soit ravie d’apprendre que le barbu avait refait sa vie avec une autre. C’était un sentiment qui lui semblait assez déplacé, particulièrement au vu du peu qu’elle et Juliet avaient déjà partagé. Elle se serait aisément laissée prendre au jeu d’un petit flirt passager avec la jeune femme magnifique assise face à elle, mais il était hors de question qu’elle mette les pieds dans un drame d’envergure. Leurs vies à tous étaient déjà bien assez compliquées comme ça sans s’en rajouter une couche.

Aussi, quand Juliet crut bon de conclure en ramenant Arthur sur le tapis, devinant à tort que c’était probablement les raisons de la curiosité d’Anna, cette dernière décida de ne pas nier. “Les choses sont un peu plus évidentes entre nous.” souffla-t-elle en haussant les épaules. “Ça faisait bien longtemps que les choses étaient terminées entre nous quand on a décidé de divorcer. On a eu une fin un peu houleuse et on ne s’est pas parlé pendant des années après ça, mais… On se connait depuis toujours, on a grandi ensemble et, comme tu dis, on voit les choses autrement quand la mort guette au coin de chaque rue. Je ne m’en fais pas trop pour nous deux.” Elle haussa les épaules une fois de plus, réalisant un peu tard que ça n’était peut-être pas une bonne idée de se montrer si désinvolte au sujet d’Arthur. Ça expliquait beaucoup moins bien toutes les questions qu’elle se permettait de poser. Elle se cacha dans sa tasse quelques secondes, comme pour mettre fin à la conversation ou au moins avoir une excuse pour ne pas en parler davantage pour le moment. Malheureusement, il ne lui restait pas assez de café dans sa tasse pour que cette pause dure très longtemps et après deux gorgées à peine, elle fut forcée de laisser tomber, déposant sa tasse vide sur la table basse à son tour.

“Alors,” reprit-elle en retournant s’appuyer contre le dossier de son fauteuil. Elle remua le temps de trouver une position confortable et un sujet de conversation qui soit un peu moins tendu au passage. Elles avaient bien assez évoqué les sujets sérieux pour ce soir, après tout. “Si on arrêtait un peu la déprime, hm ?” invita-t-elle en forçant un sourire joyeux sur ses lèvres. “C’est la première soirée que je passe sans craindre pour ma vie depuis des mois, on devrait fêter ça !” En toute honnêteté, elle avait hâte de pouvoir passer une nuit à dormir sur ses deux oreilles et goûter à autre chose que des boites de conserves à peine comestibles pour la première fois depuis une éternité, mais elle n’était pas pressée de mettre fin à cette soirée non plus. Probablement parce qu’elle n’avait plus l’habitude d’aller dormir à une heure raisonnable. “Vous avez droit à des trucs un peu plus corsés que du café ? On ne peut pas organiser une fête digne de ce nom sans de la tequila… Ou au moins un truc alcoolisé !”
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MessageSujet: Re: As good as the day I met you [Juliet]   As good as the day I met you [Juliet] EmptyLun 19 Nov 2018 - 21:23
Juliet avait l’impression d’être en train de rédiger un espèce de compte-rendu, un résumé de ce qu’avait été sa vie, son histoire avec Logan. Elle avait été avare de détails, et bien sûr, il était impossible de condenser quinze ans d’une vie en quelques mots, pourtant, elle savait qu’elle venait d’offrir à Anna assez d’informations pour qu’elle comprenne la situation. Un ancien couple, aujourd’hui devenu amis par la force d’une vie qu’aucun d’entre eux n’avait pu voir venir. Il était dommage qu’ils n’aient réussi à trouver un terrain d’entente tacite qu’après un drame, la brune en convenait volontiers, mais le tout résidait sans doute dans le fait qu’ils arrivaient désormais plus qu’à simplement se supporter, Logan et elle. Et après des années de disputes, c’était plutôt agréable. Alors il ne fallait pas qu’Anna s’inquiète, Jules s’autorisait à penser qu’avec cette nouvelle vie qu’ils avaient désormais, Arthur et elle trouveraient sans doute un compromis, une façon de renouer, de réussir à repasser un peu de temps l’un avec l’autre.

Pourtant, quand Anna reprit la parole, Juliet ne put s’empêcher de froncer légèrement les sourcils, alors que la jolie chasseuse de primes expliquait à son tour ce qu’il en était de sa relation avec Arthur. Plus évidentes ? La situation entre Logan et l’infirmière novice était pourtant sans équivoque pour la jeune femme. Mais Jules ne prit pas le temps de s’arrêter sur le sujet, et écouta avec attention les propos de son interlocutrice, s’autorisant même un léger sourire quand Anna conclut, avant de plonger avec intérêt dans sa tasse de café, que les choses, ces retrouvailles, cette cohabitation peut-être même, avec Arthur devrait bien se passer. Juliet aussi l’espérait, même si… « -Sache que s’il finit par te taper sur le système, ou pas d’ailleurs, tu pourras toujours venir te réfugier ici. La porte te sera ouverte. » Même si elle ne restait pas finalement, ou décidait de devenir une invitée temporaire, ce serait toujours le cas. L’invitation tiendrait toujours. Juliet adressa à sa compagne d’infortune un sourire franc, mais elle avait le sentiment que celle-ci semblait…gênée, peut-être. Était-ce dû à la petite histoire de Juliet, à sa proposition, ou à autre chose, qui lui échappait totalement ? C’était difficile de le savoir sans poser de question.

Ce qu’elle n’eut pas l’occasion de faire, d’ailleurs elle n’était pas certaine d’en avoir envie, par peur de mettre son invitée encore plus mal à l’aise, puisqu’Anna reprit la parole, proposant qu’elles abordent des sujets plus anodins et légers, ce que Juliet approuva d’un signe de tête. Un large sourire éclaira les traits de l’artiste, qui se laissa même aller à un bref éclat de rire. « -Tu as dit le mot magique…Téquila ! » Et dérangeant son chat qui miaula pour la forme, Juliet alla une nouvelle fois jusqu’à la cuisine, tirant d’un placard deux verres et deux bouteilles, qu’elle déposa sur la table basse. Téquila et whisky, ses deux camarades de soirées de déprime en solitaire, même si visiblement, ils allaient surtout servir à faire la fête ce soir. Elle servit donc une bonne rasade de téquila dans chacun des verres, et en tendit un à Anna, avant de lever son verre, comme si elle s’apprêtait à faire un toast. « -A ta première nuit en toute sécurité. A ces retrouvailles inattendues. Aux nouveaux départs. » Et elle entrechoqua doucement son verre contre celui d’Anna, avant de boire une bonne gorgée, qui lui picota agréablement la gorge. Jules ne tarda pas à se relever rapidement, et se rapprocha de l’un des meubles de ce salon qui ne lui appartenait pas vraiment. Une station d’ipod traînait là, et Juliet la lançait quelques fois, elle qui trouvait qu’un monde sans musique était un monde bien triste. Elle ne faisait pas ça souvent, par souci d’économie d’énergie, bien sûr, mais une fois de temps en temps, elle s’autorisait ce petit plaisir. Et un sourire qu’elle ne remarqua pas étira ses lèvres quand les premières notes de musique emplirent la pièce. De toutes façons, comme l’avait dit Anna, c’était une fête, et une fête sans musique était sans doute une fête ratée !

La brune retourna s’assoir sur le canapé, que Gandalf avait fini par déserter pour aller s’installer sur un coin du tapis, et récupéra son verre. Le regard azur de la jeune femme retrouva le joli minois d’Anna, qu’elle fixa quelques instants, avant de reprendre la parole : « -Alors dis-moi…comment tu occupais tes journées quand tu ne courrais pas après des délinquants en fuite ? » Elle laissa un furtif sourire passer sur les traits de son visage, avant de reprendre sa position confortable, en tailleur sur le canapé. Elle ne savait pas trop comment l’expliquer, mais en dépit de leurs différences évidentes, Juliet avait envie de connaître Anna, d’en apprendre plus sur ce bout de femme, qui ne la rendait pas tout à fait indifférente, bien qu’elle ne sache pourtant pas grand-chose sur elle pour le moment. Mais Juliet espérait bien que ça changerait, et elle couva d’un regard la jeune femme, tandis qu’une nouvelle gorgée d’alcool trouvait son chemin jusqu’à ses lèvres.
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MessageSujet: Re: As good as the day I met you [Juliet]   As good as the day I met you [Juliet] EmptyLun 26 Nov 2018 - 10:39
La tentative d’Anna de clore le sujet fut un succès étonnant et avant qu’elle n’ait l’occasion de vraiment réaliser, Juliet disparaissait de nouveau. Elle revint à peine quelques minutes plus tard, avec de l’alcool et des verres, arrachant un sourire à la chasseuse de primes au passage. Cette dernière se redressa pour de bon et se pencha un peu plus vers la table basse et une fois son verre en main, le malaise passager avait totalement disparu. Elle trinqua avec Juliet sans se faire prier, forçant un sourire qui semblait même sincère. Elle n’était pas certaine de voir de nouveau départ se profiler à l’horizon, même avec toutes les possibilités que lui offrait désormais Fort Hope. Sa décision n’était pas encore tout à fait prise et loin d’être gravée dans le marbre, mais elle commençait à se dire sérieusement qu’elle quitterait ce camp dès qu’elle en aurait l’occasion. Ne serait-ce que pour voir si retrouver la liberté après avoir passé deux nuits ici était encore une option viable. Elle ne répondit donc rien au toast de Juliet et se contenta d’un hochement de tête, comme pour approuver ses paroles, juste avant d’avaler une bonne gorgée de son verre. L’alcool lui réchauffa la gorge presque aussi efficacement que le café qu’elle venait tout juste d’avaler. Là encore, la survie ne lui permettait plus de profiter de ce genre de plaisirs depuis longtemps. À vrai dire, elle avait même vidé sa flasque de whisky à peine une semaine après avoir remis les pieds à Détroit. Ça ferait bientôt un an, d’ailleurs. Les jours s’étaient enchaînés à une vitesse folle, sans qu’Anna n’ait le temps de se poser pour les compter et son temps à Détroit avait finalement été plus animé que les longs mois qu’elle avait passé à voyager entre ici et le Canada.

Elle sursauta doucement quand quelques notes de musique s’élevèrent tout à coup, réalisant seulement qu’à force de ressasser le passé, elle n’avait pas prêté attention à Juliet qui venait de se lever. “Vous avez même droit à la musique !” s’étonna-t-elle tandis que la jeune femme revenait s’installer près d’elle. “C’est vraiment un autre monde, ici !” souffla-t-elle, dans un rire cette fois. Ça la laissait toujours un peu perplexe, mais à quoi bon continuer de lutter indéfiniment ? Mieux valait voir son séjour ici comme des petites vacances loin de l’Apocalypse et quand elle retournerait dehors d’ici quelques jours, tout serait plus simple. Elle serait reposée, nourrie, prête à affronter la suite, quelle qu’elle soit. Une soirée à boire de l’alcool en discutant avant une femme et de la musique en fond sonore ne pouvait qu’être une bonne chose, pas une raison supplémentaire de paniquer. Elle essaya de se concentrer sur cette idée tandis que Juliet s’intéressait à ses passe-temps d’autrefois. Ses passe-temps. Leurs vies étaient tellement différentes, leurs préoccupations incroyablement opposées.

Anna commença par hausser les épaules. C’était presque difficile de se souvenir de cette vie passée, comme si elle tenait davantage d’un rêve qu’autre chose et qu’il n’y avait jamais rien eu d’autre que la survie. “Je passais pas mal de temps à m’entrainer. On ne peut pas passer son temps à courir derrière les méchants sans une certaine forme physique.” admit-elle, malgré tout consciente que ça n’était pas vraiment ce qu’attendait Juliet en posant cette question. “Entre les entraînements physiques, les séances de tir et les voyages constants d’un bout à l’autre du pays, il me restait assez peu de temps libre. Honnêtement, à la fin de la journée, j’étais tellement épuisée que je ne trouvais rien de plus agréable au monde que de ne rien faire du tout et de regarder la télé.” Elle prit une seconde pour réfléchir sérieusement, avant d’avouer à moitié amusée, à moitié désespérée : “En fait, je pense qu’on peut dire que j’étais mariée à mon travail.” Un soupir lui échappa et elle fit un vague mouvement de la main pour désigner le vide devant elle, comme si ça expliquait tout. “Arthur n’était pas souvent là avec son propre travail et j’avais horreur de rester seule à la maison, alors je me suis mise à faire du sport sans arrêt et à prendre autant de missions que possible. Et quand il est parti, c’était encore pire, j’ai eu beaucoup de mal à me faire à l’idée qu’il ne rentrerait pas à la fin de la journée alors toutes les excuses étaient bonnes pour ne pas rentrer non plus.” Un autre haussement d’épaules vint conclure cette explication un peu triste, mais c’était sa vie et elle n’en avait jamais eu spécialement honte avant. Elle n’avait même pas vraiment le temps de la voir passer, d’ailleurs. Elle termina son verre d’une seule traite après ça et releva les yeux vers Juliet. “Et toi, alors ? Ne va pas me dire qu’entre ton rôle de maman célibataire et ta galerie, t’avais le temps de faire un million de choses ! Comment tu t’occupais quand tu n’avais plus rien à faire ? Et peindre ou dessiner ne compte pas, c’était quasiment ton travail aussi !”
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MessageSujet: Re: As good as the day I met you [Juliet]   As good as the day I met you [Juliet] EmptyMar 4 Déc 2018 - 21:54
S’il y avait bien une chose à laquelle Juliet avait eu du mal à renoncer quand l’Apocalypse était venue frapper à leur porte, c’était la musique. Elle avait l’habitude d’en écouter du matin au soir, à croire qu’elle cherchait à fuir le silence par tous les moyens possibles. Elle se réveillait en chanson, ses petits déjeuners se faisaient en musique, tout comme les trajets en voiture, les longues heures passées dans la galerie ou dans son atelier, et elle cuisinait, ou plutôt faisait cuire ses pâtes, en musique. Les moments où elle pouvait entendre une mouche voler étaient au final, assez rares, pour ne pas dire quasiment inexistants. Alors oui, quand elle avait eu la possibilité de replonger dans ces petits moments du passé qu’elle chérissait tant, Juliet ne s’était pas fait privée. Dans la limite du raisonnable, bien sûr. Elle rendit à Anna son sourire quand celle-ci sembla étonnée de ce qu’elle entendait. Hé oui, Fort Hope était un monde à part, une bulle hors du temps, une bouffée d’oxygène en ces jours de fin du monde. Ils avaient travaillé dur, tous, pour pouvoir s’offrir le confort dont ils disposaient aujourd’hui, et le jeu en valait largement la chandelle.

Jules ne quittait pas son invitée du regard, tandis que cette dernière semblait se perdre un instant dans ses pensées, cherchant sans doute une réponse à cette question qu’elle venait de poser. Elle l’observa hausser les épaules, et si elle eut peur pendant quelques secondes d’avoir joué les curieuses, la réponse évasive qu’Anna ne tarda pas à lui fournir permit de la rassurer. La brune hocha lentement la tête, et même si elle ne comprenait pas vraiment, elle qui n’avait jamais cherché particulièrement à entretenir son corps, Juliet se doutait bien de la nécessité d’avoir un corps tonique et en forme pour le genre de métier que faisait Anna. En revanche, la jeune infirmière n’avait aucune difficulté à imaginer la jeune femme mariée à son travail, enchaînant les heures plus que de raison, se plongeant corps et âme dans cette activité qui était la sienne. Et puis…même si elle ne connaissait pas tous les détails de ce qu’était être réellement un chasseur de primes, Juliet se doutait bien qu’en parcourant les Etats-Unis, à la recherche de criminels en fuite, il n’était pas forcément facile d’avoir une vie de famille bien rangée. D’ailleurs, lorsqu’Anna lui expliqua que leurs métiers respectifs, à Arthur et elle, l’avait mené à consacrer tant de temps à son boulot, Jules grimaça discrètement. Elle comprenait, vraiment, et en même temps, cette constatation lui arracha un petit pincement au cœur.

Ce fut tout naturellement que la jolie brune lui retourna la question, et Juliet eut à peine le temps d’ouvrir la bouche, pour expliquer qu’elle passait pas mal de temps fourrée dans son atelier, au milieu des toiles et des pinceaux, qu’Anna lui coupa l’herbe sous le pied, indiquant à juste titre que ces deux réponses n’étaient pas acceptées, ce qui laissa l’artiste muette pendant quelques instants. Elle n’avait jamais réellement considéré que cela faisait parti intégrante de son métier, pour la simple et bonne raison qu’à travers sa galerie, ou ses tableaux, Juliet ne faisait qu’exercer cette passion qui était la sienne depuis de nombreuses années déjà. Il lui fallu cependant quelques instants, avant de finalement plisser doucement les yeux. « -Hé bien…pas grand-chose, au final. Quand on avait fini le dîner, la douche, les devoirs, le coucher…j’avais plus qu’une envie, me mettre au lit avec une tasse de thé et un livre. Et les week-ends où la petite n’était pas là, il m’arrivait d’aller voir des expos de temps en temps, ou d’aller boire un verre. Rien de bien excitant ceci dit. » Elle conclut sa phrase d’un sourire, avant de hausser doucement l’épaule. Sa vie n’avait pas été parfaite, bien sûr, mais elle convenait à Juliet, et c’était sans doute l’essentiel. De toutes façons, il était bien trop tard pour regretter ne pas avoir assez profité des cinémas, des parcs d’attraction, ou des salons de beauté.

La jeune femme se pencha une nouvelle fois vers la table basse pour y attraper la bouteille, avant de la tendre vers Anna, dans l’intention de la resservir. Ça avait un petit côté étrange de se dire qu’elles ne s’étaient vues qu’une fois au préalable, dans des circonstances aussi étonnantes qu’une nuit passée dans un grenier, à se cacher d’un survivant passablement énervé. Et le hasard les avaient remises sur le chemin l’une de l’autre, ce dont Juliet était pourtant loin de se plaindre. Elle laissa son regard azur couler sur Anna, avant de s’éclaircir doucement la gorge, et de détourner le regard. « -Tu rentres manger avec Arthur ? Parce que je peux faire quelque chose de rapide sinon… Ce ne sera pas de la grande cuisine, parce que…et bah…je pourrais sortir l’excuse de la fin du monde, du rationnement, des produits qu’on arrive à obtenir, mais le fait est que j’ai toujours été une piètre cuisinière. » Elle esquissa une nouvelle grimace, avant de secouer doucement la tête. Personne ne lui avait jamais dit qu’elle n’était pas une cuisinière née, et ses invités feignaient souvent, pas toujours parfaitement d’ailleurs, que le repas était délicieux. La seule à avoir été honnête avec Juliet concernant la qualité gustative de ses plats était Eulalie, parce qu’elle avait la candeur et l’honnêteté des gamins, et bien qu'elle n'ai pas toujours été très délicate sur le sujet dans ses remarques, cela faisait plus sourire Jules qu'autre chose. Manifestement, ni Maddie ni Corray ne semblaient disposer à rentrer dîner, et Juliet n’allait pas attendre indéfiniment ses colocataires. Chacun vivait libre dans cette maison, se levait aux heures qui lui convenait, mangeait quand il en avait envie. « -Y’a une douche à l’étage. Tu peux l’utiliser si tu veux pendant que j’essaye de faire quelque chose de comestible. »
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MessageSujet: Re: As good as the day I met you [Juliet]   As good as the day I met you [Juliet] EmptyLun 17 Déc 2018 - 11:19
Finalement, Anna découvrit bien vite qu’elle n’était pas la seule à avoir trop à faire pour s’encombrer de passe-temps superflus. Et Juliet avait eu un enfant pour occuper ses soirées, ce qui rendait son manque d’activités beaucoup moins pathétique aux yeux d’Anna qui l’écouta sans broncher, un vague sourire au coin des lèvres. Elle ne dit rien à voix haute, mais aimait à croire qu’elle n’était peut-être finalement pas la seule à avoir oublié presque entièrement ce qu’était sa vie avant qu’elle ne doive la consacrer à survivre. Ça n’avait plus tellement d’importance, après tout. Ça n’en avait plus avant Fort Hope, en tout cas. Dehors, on n’avait pas une seule seconde à gâcher à lire un livre ou se détendre un peu. Sans doute les choses étaient un peu différentes ici, derrière l’enceinte protectrice du camp où l’ennui pouvait de nouveau frapper. Cela fit s’interroger la chasseuse de primes sur ce que faisait son hôtesse désormais, quand quelques heures se libéraient dans son programme et qu’elle n’avait plus sa fille à s’occuper. Mais une fois encore, elle s’arrêta au silence, bien consciente que ça n’était pas très sympathique de sa part de soulever ce point. Elle se sentit même vaguement coupable de n’avoir fait que former cette pensée et alla jusqu’à cacher sa culpabilité dans son verre, qui ne fit plus très long feu. Elle n’eut pas l’occasion de le reposer sur la table que Juliet offrait déjà de la resservir et elle se retrouva à tendre son verre en direction de la jeune femme sans trop réfléchir. Il n’y avait rien au monde qui ressemble plus à sa vie d’avant que cette scène surréaliste. Elle avala la moitié de son verre aussitôt qu’il fut rempli et posa son regard scrutateur sur Juliet, incapable de ne pas la comparer brièvement à Louise. Ce qui n’était certainement pas la meilleure idée du monde, en grande partie parce que ces temps-ci, les pensées qu’Anna tournait vers sa défunte amie ne se révélaient que très rarement positives.

Et d’ailleurs, lorsque Juliet la ramena à la réalité en reprenant la parole, le mal était déjà fait, sans qu’elle ne le réalise vraiment. Ce qui n’était probablement qu’une proposition sans arrière-pensée de la part de l’artiste arracha pourtant une grimace à Annalise. Elle voulait certainement lui laisser le choix sans rien imposer, mais tout ce qu’entendit la jeune femme fut que Juliet souhaitait mettre fin à leur soirée et se montrait tout simplement trop polie pour le faire de but en blanc. Presque aussitôt que l’invitation fut lancée, Anna se releva dans un mouvement fluide et effaça vaguement quelques plis sur ses vêtements du revers de la main, quoique ça ne suffise absolument pas à lui donner une apparence plus soignée. “C’est vrai qu’il commence à se faire tard.” souligna Anna en regardant autour d’elle, jusqu’à ce que son regard ne se pose sur la fenêtre d’où filtrait le ciel déjà sombre à l’extérieur. Elle distinguait quelques fenêtres éclairées aussi dans la rue et c’était tellement étrange de voir ça. Tant de normalité, comme si dans chaque maison de la rue, une famille s’affairait à préparer le dîner sans réaliser que sous leurs fenêtres, le monde s’écroulait lentement et irrémédiablement. Ça n’était probablement pas tout à fait le cas, mais pas si loin de la réalité non plus. Et lorsqu’elle passerait la porte de cette maison, Anna irait elle aussi faire semblant de mener encore une vie banale en allant rejoindre la maison de son mari et probablement passer la soirée avec lui, comme si le divorce n’avait jamais été prononcé.

Cette pensée lui arracha un frisson et l’obligea à reporter toute son attention sur Juliet. Elle força un sourire aussi sincère et convaincant que possible. “J’ai suffisamment abusé de ta gentillesse pour ce soir et j’imagine que tes colocataires vont finir par rentrer…” lança-t-elle avec une joie de vivre qui n’atteignait pas du tout son regard, ni les angles crispés de son sourire. “Merci pour la petite visite guidée et pour ton hospitalité. Mais je ne vais pas t’embêter plus longtemps, t’en fais pas.” ajouta-t-elle, un peu plus sobre, en désignant la porte d’entrée d’un vague geste de la main pour signifier qu’elle allait effectivement s’en aller d’une seconde à l’autre. Il lui restait assez peu de raisons légitimes pour s’éterniser et pourtant, elle resta plantée là, les bras croisés contre son corps, à regarder Juliet comme si elle attendait quelque chose. C’était pourtant évident que la jeune femme ne voulait rien d’autre qu’un peu de tranquillité, non ? Et il valait sans doute mieux qu’Anna ne se sauve avant que sa présence ne devienne un véritable poids.
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MessageSujet: Re: As good as the day I met you [Juliet]   As good as the day I met you [Juliet] EmptyMar 18 Déc 2018 - 21:46
Les deux jeunes femmes avaient discuté de tout, et de rien, mais c’était agréable malgré tout, de pouvoir parler d’autre chose que des tragédies qui avaient rythmées leur quotidien depuis ces dernières années, le manque de ressources, les rôdeurs dans les rues. Ce dont elles discutaient à cet instant était tout à fait le genre de conversations qui pouvaient autrefois se faire au bar du coin, ou dans un café à la sortie du boulot. A vrai dire, ce genre de badinage innocent manquait presque à Juliet, qui trouvait donc ce moment particulièrement agréable. Au point qu’elle n’avait pas envie qu’il se termine de suite, elle qui espérait profiter encore un peu de la présence d’Anna sous son toit. Elle lui avait donc proposé de rester dîner avec elle, et d’en profiter pour faire un tour à l’étage, se débarbouiller si elle en avait envie. Pourtant, la réaction de la jolie chasseuse de primes ne fut pas du tout celle à laquelle s’attendait Jules, et avant même qu’elle ai pu prononcer le moindre mot, Anna semblait déjà sur le point de s’éclipser.

« -Oh…euh…euh…d’accord. » Voilà tout ce qui parvint à quitter le seuil des lèvres de Juliet, qui ne comprenait pas vraiment cet étrange revirement de situation. Avait-elle dit quelque chose qu’il aurait mieux valu qu’elle garde pour elle ? Jules avait beau retourner ses propres paroles dans son esprit, elle ne voyait pas vraiment ce qui pouvait expliquer qu’Anna était subitement en train de prendre la poudre d’escampette. S’était-elle sentie étouffée par l’invitation à dîner de son hôte, ou bien était-ce cette proposition de faire un brin de toilettes, pour porter des vêtements propres qui l’avait mise mal à l’aise ? Quel que fut le problème qui venait soudainement d’apparaître, il échappait totalement à Juliet, qui sentait bien que son invitée était en train de fuir, purement et simplement. « -Euh…tu…tu ne m’embêtes pas. » Les sourcils de la jeune infirmière se froncèrent d’incompréhension tandis qu’Anna désignait la porte d’entrée, qu’elle semblait manifestement très pressée d’emprunter une nouvelle fois. Se sentait-elle obligée de se sauver suite à son comportement ?

Juliet se leva à son tour du canapé, et s’approcha en quelques pas de la jeune femme, qui malgré son intention de quitter rapidement les lieux, restait dans l’entrée, dans une attitude fermée, les bras sur la poitrine. L’artiste la fixa pendant quelques instants, l’observant d’un air interrogateur, avant de secouer légèrement la tête, et de reprendre la parole : « -Je suis désolée si tu as interprété mes paroles comme une proposition indécente…je euh… » Elle se frotta nerveusement l’arrière de la tête, avant de plisser les yeux, sans trop savoir quoi faire, ou même quoi dire, si bien que la jeune femme se gratta la gorge, son regard quittant quelques instants le visage d’Anna pour se poser un peu partout aux alentours, tandis qu’elle cherchait comment ordonner ses pensées. Cela la gênait que ce moment qu’elle avait vraiment apprécié se solde par cette sortie un peu maladroite. « -Je ne t’ai proposé de prendre une douche dans le but de te voir nue, ou pour te faire des avances. Ce n’est pas mon genre de faire des propositions comme ça. » Etait-ce vraiment ça qui perturbait Anna au point de la pousser à quitter la maison de Juliet, si subitement ? Cette dernière eut tôt fait de terminer sa phrase, qu’elle manqua se taper le front, consciente de sa propre bêtise. « -Oh, euh…non c’est pas ce que je voulais dire. Enfin, si…je ne te faisais pas d’avance. Pas que tu ne sois pas très belle, bien au contraire hein, c’est juste que…que je m’enfonce misérablement. » Elle soupira de dépit, un sourire un brin contrit se posant sur son visage, alors qu’elle secouait la tête face à tant de maladresse.

Cela faisait bien longtemps que Juliet n’avait pas tenté de draguer qui que ce soit, et manifestement, cela se voyait très bien. Même si elle trouvait Anna particulièrement attirante, elle ne le niait pas, elle ne saurait même plus comment faire pour séduire qui que ce soit. Avec cette fin du monde, c’était un peu devenu le cadet de ses soucis, comme sans doute à bien d’autres survivants, et il était aisé de constater, en tout cas pour Jules, que draguer n’était pas comme le vélo, et que ça s’oubliait apparemment très facilement. Au bout de quelques secondes, elle releva son regard azur vers Anna, et esquissa une petite grimace, bientôt suivie d’un bref sourire timide, et d’un hochement d’épaule. Elle sonda son regard un bon moment, avant de se mordre la lèvre quelques instants, et de lâcher, de but en blanc : « -Ceci dit…mes colocataires ne sont pas censés rentrer avant un bon moment… » Après tout…ne disait-on pas que chaque instant était une chance à saisir ? Et si cette simple petite remarque pouvait convaincre de rester quelques instants de plus, Juliet était preneuse.
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MessageSujet: Re: As good as the day I met you [Juliet]   As good as the day I met you [Juliet] EmptyVen 11 Jan 2019 - 13:09
Anna ne se considérait pas vraiment comme sauvage, malgré les années passées hors de la civilisation et les choses parfois horribles que la survie l’avait poussé à faire. Mais il fallait bien reconnaître qu’on oubliait facilement les bonnes manières à force de devoir prendre sans demander et d’être seule sans arrêt. Elle ne distinguait plus tellement les signes subtiles, les invitations silencieuses et oubliait peut-être que de voir la même personne deux fois ne faisait pas d’elles des amies. Ça semblait tout à coup logique, quand Juliet peina pour mettre fin à la conversation, que la chasseuse de primes avait abusé de l’hospitalité de son hôte. Le tout serait mieux passé avec une invitation plus ferme à s’en aller, mais elle appréciait au moins la subtilité de la jeune femme pour ne pas la froisser. Elle se sentait un peu coupable de mettre Juliet mal à l’aise, mais se leva assez vite pour accepter de partir que ce serait bientôt un problème réglé pour toutes les deux. Elle le croyait, du moins, jusqu’à ce que la jeune femme ne se lève à son tour et que la situation échappe totalement à la logique pourtant indéniable qui existait jusque là, le malaise de plus en plus présent. “Indécente ?” s’étonna-t-elle à voix haute, incapable de se retenir. Elle fronça les sourcils en observant Juliet, essayant tant bien que mal de connecter tous les points entre eux pour que l’image redevienne claire. Et plus l’artiste parlait, moins cela devenait évident. Quand finalement, après quelques autres tentatives de la rassurer, Anna comprit le problème, un rire sincère lui échappa et elle se détendit immédiatement.

Elle laissa son rire s’épanouir et mourir tout seul avant de clarifier la situation. “Non, c’est…” commença-t-elle en secouant la tête à son tour, à la fois exaspérée et amusée par ce qui se passait. “J’ai seulement cru que tu m’invitais poliment à rentrer chez moi.” parvint-elle finalement à expliquer. “Enfin, chez moi… On se comprend. Désolée, je… Je ne sais pas ce qui m’a pris.” Elle savait, en fait. Le manque d’assurance soudain de Juliet l’avait prise par surprise, sa façon d’hésiter, de déprécier les choses. Elle ne donnait pourtant pas l’impression d’une femme très sereine, mais Anna peinait à voir les choses comme ça. La conversation lui donnait l’impression de s’être arrêtée brusquement, sans qu’elle ne le voit venir malgré les silences de plus en plus long qui ne la dérangeait pas vraiment et les sujets assez peu amusant abordés. Peut-être était-ce simplement Anna elle-même qui manquait d’assurance, ce soir. Car lorsque Juliet reprit la parole, un autre genre de tension s’installa. Anna releva brusquement les yeux vers la jeune femme, sourcils de nouveau froncés, mais sourire bien présent. Et si elle ne cherchait pas à lui faire de proposition indécente, Juliet s’en sortait très mal pour le prouver en annonçant que ses colocataires ne reviendraient pas avant un long moment.

Cette fois, la chasseuse de primes décida de ne pas s’emballer, cependant. Son visage se détendit lentement alors que son sourire, lui, gagnait de l’espace jusqu’à atteindre ses yeux. “Si tu n’essayes toujours pas de me faire de proposition indécente, tu devrais le préciser, là.” lâcha-t-elle, perdue quelque part entre la taquinerie gentille et quelque chose d’autre, comme une question silencieuse à laquelle elle aurait bien aimé une réponse très claire. Mais elle ne se faisait pas trop d’espoir là-dessus. Le moment n’était plus tellement au franc parler. Cela ne l’empêcha pas de faire un pas en avant pour s’approcher de Juliet, laissant juste assez de distance pour pouvoir s’éloigner en toute dignité si elle comprenait encore mal la situation. “Je peux rester encore un peu, personne ne m’attend vraiment.” admit-elle, observant toujours Juliet avec attention, pour capter le moindre indice qu’il était temps de faire un pas dans un sens ou dans l’autre. Elle doutait sincèrement qu’Arthur passerait la nuit à l’attendre et à s’inquiéter. Ils n’en étaient plus là depuis un moment.
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