Planté devant la porte d’entrée de sa maison au bout de la rue, Logan glissa un regard perplexe à la scène sous ses yeux, les tables installées partout et le buffet, les dizaines de personnes réunies tout autour, le bruit des conversations et la musique. Il y avait une fête à Fort Hope… D’une façon ou d’une autre, Alexandra avait réussi à le convaincre que tout ça était une bonne idée. Et dans la théorie, il comprenait l’intérêt de faire un truc comme ça. De se changer les idées, de vivre un peu. La plupart des gens qu’il voyait en ce moment semblaient même heureux. C’était pour ça qu’ils avaient créé Fort Hope, après tout. Pour que les gens puissent continuer à vivre leur vie sans avoir à se soucier des menaces à l’extérieur. Ça, c’était son problème à lui. Malheureusement, il n’avait pas bien réalisé tout ce que créer un camp de ce genre impliquait quand il s’était lancé. La politique, la diplomatie… Il était le leader incontesté des lieux, l’homme qu’on respecte, à qui on jure une loyauté sans bornes et sans réfléchir, surtout. Même quand les difficultés frappaient Fort Hope ou que l’armée exigeait de reprendre les rennes, les civils du camp ne changeaient pas d’opinion et continuaient de lui être fidèle. Mais qu’il soit indétrônable ou non, il n’en restait pas moins forcé de faire quelques efforts parfois. Il ne pouvait rester leader s’il refusait de jouer le jeu de la politique. En tout cas, c’était ce qu’on lui avait balancé lorsque le conseil s’était réuni pour parler de l’organisation de cette fête et qu’il avait fait sa tête de cochon en affirmant que, s’il ne s’opposait pas à l’idée, il ne comptait pas participer. Résultat, il était dans la rue avec les autres pour célébrer la fête nationale du pays. Il fallait bien être américain pour continuer de vouloir faire la fête un 4 Juillet malgré la fin du monde…

Lorsque son regard eut embrassé toute la foule, Logan poussa un soupir quelque part entre lassitude et désespoir et se décida à se décoller de sa porte pour se fondre dans la foule. Il força quelques sourires et quelques signes de tête en guise de salut, mais parvint admirablement à éviter de s’engager dans la moindre conversation jusqu’à atteindre le buffet. Il posa les deux packs de bières - qui consistaient en sa contribution aux festivités - au milieu des autres boissons et vivres apportés par les habitants du camp et poussa même jusqu’à en prendre une pour lui, qu’il ouvrit alors qu’il tournait le dos à la table pour reporter son attention sur la foule. Il eut tout juste le temps d’avaler deux gorgées quand il réalisa qu’une silhouette se détachait des autres et fonçait droit vers lui. Mettre un nom sur le visage tourné vers lui ne fut pas bien compliqué, mais s’il y avait le moindre signe de sympathie sur ses traits jusque là, il disparut presque aussitôt, remplacé par une terrible grimace douloureuse. “Fait chier…” souffla-t-il dans sa barbe, juste avant que l’homme ne soit assez proche pour l’entendre. Le barbu se redressa de toute sa hauteur et offrit un air inutilement suspicieux à l’homme. “Vegas.” salua-t-il, pas tout à fait froidement, mais avec un manque évident de bonne humeur. “Qu’est-ce que tu fais ?” Ce n’était pas tant qu’il avait un vrai problème avec ce type. Logan n’avait de problème qu’avec les meurtriers et les enfoirés et, en toute objectivité, Jasper Vegas n’en était pas un. Mais il avait volé plusieurs fois ses voisins et tout le monde le savait. De fait, Logan l’avait à l’oeil et le traitait avec bien plus de froideur que nécessaire. Même si pour le coup, il n’avait pas l’impression que l’homme ait de mauvaises intentions à cet instant précis. Qu’importe. Mieux valait prévenir que guérir, pas vrai ?

Ce n’était pas vraiment sa faute, mais Logan était du genre à se faire une opinion sur les gens dès le premier regard. Parfois, il attendait au moins la première conversation, quand il se sentait d’humeur à laisser une chance aux gens, mais ça arrivait rarement. Aussi, inutile de souligner qu’il avait fait son opinion de Jasper depuis longtemps et qu’elle avait même déjà évolué autant que faire se peut lorsqu’il avait dû jeter le jeune homme dehors après de trop nombreux larcins. C’était son rôle de leader et plus encore le rôle du Fantôme, que de faire respecter la loi et punir ceux qui y dérogeaient, après tout. De quoi aurait-il eu l’air s’il n’avait pas réagi quand on lui avait prouvé sans l’ombre d’un doute que l’homme désormais planté devant lui volait tout Fort Hope sans la moindre gêne ? Il avait assez mal pris le fait que l’armée réintègre Vegas au groupe sans le consulter avant et en ignorant même le veto qu’il avait mis sur cette décision quand elle avait été proposée au cours d’une réunion du conseil. Il avait compris ce jour-là qu’il n’était plus rien d’autre qu’une figure emblématique du pouvoir, pour rassurer le peuple, mais qu’il n’en disposait d’aucun dans les faits. Une version boostée à la testostérone de la Reine d’Angleterre, en gros. On le faisait asseoir sur le trône pour qu’il offre quelques sourires aux gens, on aurait même pu imprimer sa tronche sur des t-shirts, mais il ne servait plus à rien d’autre. Peut-être était-ce un peu pour ça, aussi, qu’il n’arrivait pas à laisser une chance au tristement célèbre aigrefin de Fort Hope, même quand ce dernier se tenait devant lui, tout sourire et lui tendant un paquet de pailles en guise d’offrande pour la fête.

“Qu’est-ce que tu fous avec des pailles ?” demanda-t-il bien malgré lui, incapable de contenir l’incrédulité que lui faisait ressentir un tel cadeau. Le bon côté de la surprise qu’il n’arrivait pas à cacher, c’était au moins que son ton n’était finalement plus agressif. Mais c’est vrai, quoi… Qui se baladait avec un paquet de pailles dans son kit du survivant post-apocalyptique ? Enfin, la vraie question était sans doute : à qui avait-il piqué ces pailles en premier lieu ? Mais celle-là, Logan décida de ne pas la poser. C’était jour de fête, après tout, il pouvait bien faire un effort. “Enfin, j’veux dire… Merci.” se rattrapa-t-il donc en s’emparant du paquet de pailles pour le balancer sur la table sans un regard. Et là, le drame. Logan n’était déjà pas bavard en temps normal, mais quand son affection pour son interlocuteur frôlait le zéro absolu, c’était impressionnant comme il pouvait faire la gueule et ne pas dire un mot pendant des heures. Il envisagea brièvement de laisser Jasper planté là pour aller faire sa vie ailleurs, mais un regard rapide à la foule lui fit changer d’avis. Il n’avait pas spécialement envie de faire semblant d’être un gentil garçon souriant pour plaire aux habitants de Fort Hope aujourd’hui, jour de fête ou pas. Aussi secoua-t-il plutôt la tête avant de retrouver son air méfiant. “Alors, t’as encore rien fait, hm ?” lâcha-t-il en reprenant les mots de l’homme, en insistant bien sur le encore. “J’dois comprendre que c’est quand même en projet ?” Il n’était toujours pas l’image même de la chaleur et de la franche camaraderie, mais il semblait désormais plus bougon que réellement désagréable. “J’vais peut-être rester avec toi, du coup, juste pour qu’on soit sûr que tu gardes tes bonnes résolutions toute la soirée.” Il tourna le dos au jeune homme sans crier gare pour s’emparer d’une autre canette de bière sur la table, qu’il colla dans les mains de Jasper une seconde plus tard. “Tu veux une bière ?” demanda-t-il même s’il s’était déjà passé de son opinion sur le sujet. “Avec une paille, peut-être ?” Il fut obligé de se mordre l’intérieur des joues pour retenir le sourire qui menaçait de lui échapper. Peut-être qu’il pouvait s’amuser finalement.

Devenir copains… L’idée n’enchantait pas Logan, mais le laissait davantage perplexe que vraiment épouvanté, comme le prouvait le sourcil interrogateur qu’il releva à cette proposition. Son instinct lui hurlait de refuser et de prendre la fuite au plus vite. Il savait qu’il s’agissait surtout de mauvaise foi et d’habitude, alors au lieu de s’en aller, il offrit plutôt une bière au jeune homme et tenta même une blague qui parvint le miracle de tendre encore plus l’atmosphère. Il n’était pas le plus sociable de la ville, ok, mais là il se sentait carrément handicapé. Il essaya tout de même de se convaincre que ce serait toujours mieux d’avoir conversation un peu gênante avec Jasper que de faire semblant d’être heureux et souriant avec quelqu’un d’autre. Il fallait seulement qu’il trouve un sujet de conversation, ça ne pouvait pas être si difficile que ça, pas vrai ? Il ne savait pas quoi dire de plus sur les pailles, mais très certainement les deux hommes devaient avoir d’autres choses en commun. Avant que Logan n’ait une chance de le découvrir, ce fut Jasper qui se décida à briser le silence pesant en affirmant une fois de plus qu’il n’avait que de bonnes intentions aujourd’hui et qu’il était prêt à tout pour le prouver au leader de Fort Hope.

“Tu sais qu’à force de le répéter encore et encore, tu commences à devenir vraiment suspect ?” demanda Logan, sourcils froncés. Étrangement, il croyait tout de même à la sincérité du jeune homme, sans trop savoir ce qui arrivait à le convaincre. Peut-être simplement un abandon pur et simple des affaires du camp. Si Jasper décidait de profiter de la fête pour faire les poches des habitants, ça n’était plus son problème, après tout. Il n’était là que pour décorer, pas pour prendre les décisions. Et honnêtement, il avait un peu hâte du jour où les soldats réaliseraient qu’il avait eu une excellente raison de s’opposer au retour du voleur et qu’ils regretteraient de ne pas avoir suivi ses conseils. En fait… “Tu ferais vraiment n’importe quoi pour le prouver ?” demanda-t-il un peu brusquement, son regard intense fixé sur l’homme.

“Vu que tu proposes, j’ai peut-être un job pour toi…” Lança-t-il, mystérieux. Il s’approcha de l’homme de tout juste un pas et passa un bras autour de ses épaules, prêt à se pencher à son oreille pour lui expliquer son idée en toute discrétion. Mais avant qu’il n’ait l’occasion de dire quoi que ce soit, une pression se fit sentir sur sa jambe et, en baissant les yeux, il découvrit sa fille de trois ans visiblement folle de joie de l’animation. Il lança un regard très sérieux à Jasper, histoire de le motiver à rester en place et se pencha plutôt sur la fillette qui réclamait quelque chose à boire. Docile, Logan versa un peu de jus de fruit dans un verre en plastique et le donna à Octavia, accompagné d’une poignée de pailles qui ravirent la fillette à qui il demanda d’aller voir Will le temps que lui travaille. Dès qu’elle disparut dans la foule, il se retourna vers Jasper, grand sourire aux lèvres. “Suis-moi.” ordonna-t-il en agrippant le bras de l’homme pour le tirer un peu plus loin, juste à l’orée de la foule où personne ne les entendrait.

“Comment tu vis la cohabitation avec l’armée, depuis ton retour ?” s’enquit-il quand ils furent suffisamment éloignés. “C’est vrai qu’ils t’ont ramené et sans doute sauvé la vie au passage, mais tu peux me dire la vérité, ça restera entre nous.” promit-il, bien qu’il sache déjà que ce ne serait sûrement pas aussi simple de faire dire à Jasper ce qu’il voulait entendre. Mais aucune importance, il pouvait trouver un moyen de l’encourager un peu… “C’est vrai que ça nous rend vraiment une fière chandelle qu’ils soient là avec toutes leurs armes et leurs ressources pour garder Fort Hope à flots, mais ils manquent un peu de manières, non ? Et puis, ils se pavanent là sans arrêt à nous aboyer dessus comme si on était sous leurs ordres… Bref, sentiments mitigés, t’es pas d’accord ?” Il essayait très fort d’inspirer la confiance, mais parvenait surtout à inspirer la tension… Dans un cas comme dans l’autre, il aurait bien gain de cause.

Ça n'était pas vraiment étonnant que Jasper ne se permette pas de cracher son venin sur l'armée à la seconde où Logan lui en donnait l'opportunité. Il aurait certainement fallu être complètement fou pour agir autrement quand le soi-disant leader de la communauté vous tenait sous son emprise et semblait partir à la pêche aux infos. Jasper pouvait sembler un peu dérangé, mais Logan avait la certitude qu'il ne manquait pas d'instinct de survie. Il était toujours là après trois ans d'horreur, après tout et sans avoir passé tout ce temps à profiter allègrement du confort de Fort Hope. Il ne manquait pas de ressources non plus, il l'avait prouvé à de nombreuses reprises. Le géant fut tout de même assez déçu que les propos du voleur soient si... désintéressés et conciliants. Il n'y avait pas tellement de ce ras-le-bol collectif que de nombreux civils ici peinaient à cacher. Mais pas non plus d'admiration, feinte ou réelle. C'était déjà ça. Malheureusement, Logan ne disposait pas de la subtilité et l'intelligence d'un fin stratège ou d'un manipulateur. Il ne savait pas quoi dire ou quoi faire pour convaincre Jasper de lui faire confiance et de lui dire exactement ce qu'il voulait entendre. Il savait seulement qu'il prenait un gros risque en allant droit au but. Il avait personnellement jeté le jeune homme du camp quelques mois plus tôt, après tout et il existait une chance même infime que ce dernier lui en veuille encore et décide plutôt de montrer sa loyauté aux soldats. "Ouais..." lança-t-il, pas spécialement concerné ni vraiment hilare aux propos du jeune homme qui semblait, lui, se trouver vraiment drôle. "On est tous dans le même camp, après tout, uniforme ou pas."

Ça ne se passait pas comme il l'espérait, mais Logan n'abandonnait jamais sur une défaite. Il força un sourire pour donner l'impression qu'il appréciait malgré tout la conversation et offrit une nouvelle tape sur l'épaule à son interlocuteur visiblement perturbé par cette soudaine camaraderie entre eux. Du moment qu'il ne cherchait pas à y échapper, cela dit, le barbu se fichait bien que ça le laisse pantois ou pas. "C'est pour ça que j'me disais qu'on devrait faire un truc pour les accueillir dignement." reprit-il avec la même nonchalance tellement contraire à ses habitudes qu'on voyait le piège se profiler à l'horizon. "Pas une autre petite fête, mais un truc plus subtile pour leur faire comprendre qu'ils sont des nôtres, tu vois ? Un genre de bizutage comme si on était tous les membres d'une grande fraternité dans une fac pour gosses de riches. Ça peut être drôle, tu crois pas ?" Ce serait drôle pour lui, en tout cas, pour les soldats... Du moment qu'ils ne trouvaient jamais les coupables, ça irait.

"J'pensais à leur faire des petites blagues, un truc bon enfant, agaçant mais rien de dangereux du genre cacher leurs brosses à dents ou déplacer leurs chaussures. Le truc c'est que j'ai du mal à passer inaperçu, tu comprends." Il fit un geste de la main pour se désigner vaguement. Cela au moins, c'était entièrement vrai : il n'avait aucune chance de s'approcher de la maison d'un seul militaire sans qu'on ne le repère. "Mais toi, par contre..." Un nouveau sourire étira ses lèvres, beaucoup moins forcé cette fois. "T'es du genre discret." Il ne manquait presque rien à son attitude pour qu'on avale complètement le rôle du conspirateur blagueur bourré de bonnes intentions. Presque. "T'en dis quoi, tu veux bien m'aider ?"

Pas besoin d’être un grand lecteur de l’âme humaine pour comprendre que Jasper n’était pas super chaud à l’idée d’aider Logan dans son plan de bizutage soi-disant amical. Inutile de dire que cette réaction plus que frileuse décevait profondément le géant. Il aurait vraiment rêvé d’être un tout petit peu plus doué avec les gens et la manipulation, histoire que le jeune homme se sente soudainement excité à l’idée de faire quelque chose d’aussi stupide. Il pouvait toujours essayer de le convaincre par la peur, mais il manquait un peu de motivation pour ça, honnêtement. Son sourire faussement amical se figea un peu, cachant très mal sa déception et il lâcha un soupir alors que sa main fermement accrochée à l’épaule de Jasper retombait dans le vide. “C’est risqué, c’est sûr.” admit-il en essayant tant bien que mal de conserver un ton détaché et léger, comme si Jasper ne risquait rien de plus qu’une petite tape sur les doigts. Après tout, l’armée n’allait tout de même pas punir grièvement un civil pour une simple petite blague de mauvais goût, pas vrai ? Mais il y aurait des tensions, des désaccords et, peut-être, une possibilité pour Logan de retrouver ses responsabilités de plus en plus limitées. Il faudrait bien une personne de confiance pour ramener un peu d’ordre dans les rangs civils…

Un doux rêve que, hélas, le géant devrait réaliser autrement qu’avec l’aide du voleur le plus célèbre du Fort. Histoire de cacher un peu mieux sa déception, Logan avala une gorgée de bière avant de baisser les yeux sur son interlocuteur presque tremblant. “J’proposerais bien de me porter garant pour toi si tu devais te faire prendre, mais c’est vrai que ces mecs sont tellement nerveux qu’ils risquent de pas saisir l’humour là-dedans.” Il n’y aurait donc pas de petit bizutage sympathique pour les hommes en treillis ayant envahi le camp. Mais Logan ne comptait certainement pas abandonner ses projets si facilement. “Si tu le sens pas, je te force pas, t’inquiète.” souffla-t-il dans l’espoir de rassurer l’homme et, surtout, de conserver une certaine amitié entre eux. Hors de question que le jeune homme fonce prévenir les militaires des plans pas très nets de Logan dès lors qu’il pourrait fuir cette conversation. “Mais, ça reste entre nous, ok ? J’aimerais pas que les militaires apprennent cette histoire et se fassent une fausse idée de mes intentions.”

Cela dit, il n’avait franchement pas confiance en Jasper et il risquait gros si ce dernier décidait d’aller parler quand même, juste au cas où. Pour survivre, après tout, plus d’un en aurait été capable et malgré ses tentatives, Logan doutait de s’être montré très subtile et que le coup de la blague soit réellement passée. “Ecoute, Vegas, je sais que t’as aucune raison d’être réglo avec moi après que je t’ai jeté dehors la dernière fois. Mais j’suis pas un enfoiré, tu sais, j’avais pas le choix que d’appliquer le règlement si je voulais pas que ça devienne le chaos ici, c’était pas contre toi. J’ai vraiment besoin que tu me promettes que t’iras rien dire de tout ça aux militaires. J’veux juste ce qu’il y a de mieux pour nous, et j’suis pas sûr que ce soit eux.” Il était même persuadé du contraire, mais manquait de forces armées qui lui soient réellement loyales pour imposer sa vision des choses. En attendant de trouver un moyen, il espérait juste qu’il ne se ferait pas arrêter en pleine nuit pour conspiration ou Dieu sait quelle connerie du genre avec de jolis mots que le Colonel trouverait sans aucun mal.