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Depuis l'été 2014, l'Apocalypse règne sur le territoire américain. Dans la région de Détroit, les survivants s'organisent seuls depuis des mois pour sauver leurs vies et résister aux rôdeurs. Quand, après trois ans sans nouvelles du gouvernement, l'armée revient à Détroit, un nouvel espoir semble possible pour les survivants. Mais à quel prix ?
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 You often meet new friends in unexpected places || Kayn
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MessageSujet: You often meet new friends in unexpected places || Kayn   You often meet new friends in unexpected places || Kayn EmptyLun 17 Juin 2019 - 8:53
[Début Novembre 2017] Une étrange ambiance régnait dans le petit Paradis caché d’Abel, où de nombreux solitaires se présentaient depuis quelques semaines pour demander des soins d’urgence après une mauvaise rencontre avec des soldats. Chaque fois qu’elle était là, Anna aidait l’infirmière des lieux à soigner les blessés, mais chaque fois, elle sentait la tension monter d’un cran et la nervosité de chacun grandir un peu plus. Il était temps que quelqu’un agisse pour le bien-être des survivants de Détroit. C’était dans cette optique que la chasseuse de primes s’était un soir approchée de Deena, l’étrange archère du groupe, avec qui elle avait survécu à quelques mauvais moments à cause des hommes en treillis. Pour cette raison aussi, qu’elle se trouvait désormais à reprendre ses vieilles habitudes de chasseuse d’homme en suivant actuellement la trace d’une proie inconnue dans les rues de la ville. Deena était de son avis : il fallait agir et il fallait le faire vite. Elle y avait même déjà réfléchi, parvenant sans trop de mal à convaincre Anna que la seule solution résidait en une attaque éclaire contre les soldats et, de facto, contre Fort Hope. Tout ce dont les deux femmes avaient besoin étaient quelques alliés qui, comme elles, voulaient changer les choses dans cette ville. Au prétexte de rendre une visite de courtoisie à son ex-mari à Fort Hope, Annalise avait idéalement entendu une conversation entre deux bleusailles qui localisaient un groupe d’anarchistes composé uniquement de femmes dans le quartier qu’elle arpentait en ce moment même. Il lui avait fallu presque deux jours pour remonter la piste d’une présence humaine, malheureusement les quelques signes de vie ne laissaient aucun indice quant au fait qu’il s’agisse bien des femmes qu’elle cherchait. Mais après tout, combien de survivants perdus pouvaient encore se cacher dans les rues de cette ville, n’est-ce pas ?

Préférant malgré tout prévenir que guérir, elle sortit son Desert Eagle dans lequel il ne restait désormais plus que deux balles, dans le seul but de faire un peu peur à la personne qu’elle filait depuis quelques heures maintenant et dont elle venait enfin de s’approcher suffisamment. La silhouette longiligne et famélique qu’elle observait dans l’ombre aurait aussi bien pu appartenir à une très grande femme qu’à un homme mal en point. Que ce soit l’un ou l’autre, cela n’arrêta nullement Anna qui se faufila dans son dos aussi discrètement que possible, jusqu’à se trouver à une distance où un seul tir arracherait la jambe à sa proie si elle décidait de se montrer peu coopérative. “Lève les mains que je puisse les voir.” lança-t-elle, assez fort pour être entendue et assez froide pour être éventuellement effrayante. “Je ne suis pas là pour foutre la merde, j’voudrais juste parler un peu,” ajouta-t-elle sur le même ton. “Est-ce que tu as le temps pour ça ? Si c’est le cas, je propose que tu te retournes doucement pour qu’on se voit. Sinon, dépêche-toi de te tirer et je te laisserais tranquille. J'ai une arme pointée sur toi en ce moment même, alors évitons de prendre la mauvaise décision, ok ?” Elle manquait toujours un peu de sympathie lorsqu’elle s’adressait à quelqu’un pour la première fois, certainement une déformation professionnelle, mais personne n’avait osé lui faire un sale coup depuis des mois alors… Tout ce qui lui importait actuellement, c’était que cette personne qu’elle tenait en joue ne portait pas de treillis ni ne semblait trop lourdement armée. Compte tenu des circonstances, tout était donc parfait.
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MessageSujet: Re: You often meet new friends in unexpected places || Kayn   You often meet new friends in unexpected places || Kayn EmptyMer 19 Juin 2019 - 23:57
Des hommes. Des femmes. Du moins, ce qu’il en restait. La survie n’avait de bon que la solitude qu’elle apportait. Chaque groupe recelait un danger, enfoui dans cette part d’inconnu inhérente à la nature humaine. Très peu pour lui, l’intégration, les faux semblants, l’amabilité, aussi, parce qu’ils y tenaient, tous ces fantômes, ces résidus, aux ruines de leurs anciennes vies.

La bile lui remonte dans la gorge, acide, rien que d’y penser. Ainsi qu’un sourire instable, à l’image de son état d’esprit. Invisible, dans le noir, personne ne la voit, la folie qui lui fend la gueule, lui fait comme un masque, abîme ses traits d’une balafre réjouie. Du bruit. Il cligne des yeux. Se repousse du mur contre lequel il s’appuyait, d’un mouvement leste, à peine saccadé, à peine ralenti. Par la faim. Par l’attente, aussi, que quelque chose se passe, le tire de sa léthargie. Rouillé. Ses os même lui donnent l’impression de grincer, protestant à chaque mouvement.

Il se délie, pourtant, s’étirerait presque si la situation s’y prêtait, alors que la voix dans son dos l’enjoint à se rendre. Il s’exécute, lève bien haut les mains, cueillant au passage la voix féminine pour en tirer ses conclusions. Armée. Bien. Mensonge ? Peut-être. Il n’en jurerait pas, le risque est trop grand, et rares sont ceux qui se promènent encore sans arme. Parler. Elle veut parler, et la demande lui tire un ricanement sinistre. La froideur du ton ne l’attend pas. Pas que la nana qu’il ne voit pas encore ne soit pas impressionnante, mais l’habitude lui est venue bien avant que le monde parte en couille de ne se fier qu’aux actes. Jamais aux mots. Ni aux menaces.

Tire, a-t-il envie de lui dire, juste pour satisfaire cette curiosité impromptue qui le démange. Il se retient. Se retourne, lentement, afin de lui offrir toute la splendeur de son sourire ravagé. Ses cheveux sont sales. Pleins de poussière. Et ses traits tirés, creusés. Hâves. Les mains toujours en l’air, les muscles raidis, il avise l’arme qu’elle tient, s’humecte les lèvres, les yeux brillant d’une lueur malsaine. Fiévreuse. « Mais regardez ce que nous avons là. » lance-t-il en la détaillant sans gêne, coup d’œil inquisiteur faisant l’inventaire rapide de la nana. « N’est-ce pas merveilleux. J’ai tout mon temps, trésor, vraiment tout mon temps. Comme tu peux le voir, je n’étais pas planté là à attendre que le temps passe. » Il a la voix suave, presque agréable, si ce n’est la légère écorchure qu’elle laisse transparaître. Éraillée. Abîmée. Comme s’il avait trop crié récemment. Il ne la lâche pas des yeux, alors que ses mains retombent avec la même lenteur prudente, le long de son corps.

Il n’a pas d’arme. Pas sur lui. L’arbalète dont il se sépare rarement gît dans un coin. Sage. Inutile, aussi, vu le calibre que la femme lui oppose. Pas une seule chance. Et si elle tire. Seigneur. Si elle tire, il ne veut même pas imaginer les dégâts que pourrait occasionner la vilaine gueule de son flingue. « Tu veux parler, ma belle. Alors parlons. La tranquillité, j’en ai ma claque, et j’ai pas l’habitude qu’on me prenne par surprise. Ça m’intéresse. Ça m’intrigue. Raconte. Qu’est-ce que tu veux savoir ? »

Son débit est lent, mesuré, comme s’il avait peur de l’effaroucher. De la faire tirer par mégarde, surtout, bien qu’aucune crainte ne vienne lui liquéfier le regard. Il ne sait ni d’où elle vient, ni ce qu’elle veut, se contente de la priver en pensée de toute appartenance à ces militaires qu’il exècre. Qui fouillent, sans relâche, vermine inexpugnable qu’on croirait presque voir naître des cendres de la ville. « Ton nom ? » demande-t-il benoîtement comme pour dénouer la tension qui lui emprisonne les bras. Seigneur. Faite qu’elle ne tire pas.
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MessageSujet: Re: You often meet new friends in unexpected places || Kayn   You often meet new friends in unexpected places || Kayn EmptyVen 21 Juin 2019 - 9:07
Avant même de voir le visage de sa proie, Anna sentit qu’ils ne deviendraient pas les meilleurs amis du monde avant un long moment. Peut-être à cause de sa façon de ricaner ou de sa nonchalance pour le moins déplacée compte tenu de la situation. Elle aurait pu lui éclater le crâne sans se fatiguer. Ce serait une balle qu’elle n’aurait plus si sa vie était réellement en danger plus tard, mais quelques fois, il fallait bien faire des sacrifices pour la bonne cause, pas vrai ? Hélas, elle essayait tant bien que mal de servir une cause encore plus grande et venait de perdre des heures à suivre cette personne, alors elle prit sur elle de ne pas le refroidir tout de suite. Ses doigts se crispèrent quand même un peu plus fort sur la crosse de son arme quand l’autre accepta de se tourner pour lui faire face, confirmant au passage qu’il s’agissait bien d’un homme - et donc, qu’elle venait de perdre des heures à suivre la mauvaise personne. Entre son sourire et les mots qui suivirent, monsieur termina de la convaincre que, dans une autre vie, elle se serait fait un plaisir de débarrasser la surface de la Terre de ce parasite. Il y avait cependant quelque chose dans son attitude qui donnait un peu d’espoir à la chasseuse de primes. Il ne lui semblait franchement pas être le genre à apprécier de devoir rendre des comptes à l’armée. Si elle s’en sortait bien, peut-être même parviendrait-elle à le convaincre de lui prêter main forte pour s’assurer que ça n’arrive jamais.

Ce ne serait pas une mince affaire, de toute évidence, car ce charmant crétin ne s’arrêtait plus de parler et Dieu ce qu’il pouvait être antipathique. Rien que le son de sa voix donnait des envies de meurtres, alors inutile de préciser que les petits surnoms qu’il utilisait pour s’adresser à Anna hérissaient le poil de la jeune femme. Elle pinça les lèvres et inspira profondément pour calmer ses nerfs. Et, tout doucement, le canon de son arme abandonna le crâne de l’homme pour se pointer sur son attribut le plus précieux. “Si tu tiens à rester un homme, ne t’avise plus de m’affubler de l’un de tes sobriquets paternalistes.” menaça-t-elle en parvenant tout juste à masquer la rage qui commençait à faire bouillir son sang. Si seulement le fléau qui décimait la planète pouvait cibler les idiots sexistes en priorité… Enfin, elle pourrait toujours en faire sa mission personnelle dès qu’elle aurait retrouvé quelques munitions à se mettre sous la main. Pour l’heure, il fallait qu’elle se concentre sur l’ordre du jour, que son interlocuteur l’horripile ou non.

“Je m’appelle Anna,” grogna-t-elle, “Et toi ?” Elle demandait plus par politesse que réel intérêt et n’attendit même pas vraiment qu’il lui fasse l’honneur d’une réponse pour reprendre la parole. “Si tu as des armes sur toi, c’est le moment de les sortir et de les poser sur le sol, sans faire de gestes brusques. Après ça, tu pourras baisser les bras et moi, je rangerai mon flingue. On peut bien discuter comme des êtres humains civilisés, pas vrai ?” Elle essaya vraiment de sourire, mais sans succès. Aussi abandonna-t-elle rapidement l’idée et offrit plutôt quelques longues secondes à son nouvel ami pour obéir sagement à ses ordres. Elle jeta un bref regard par dessus son épaule avant de s’approcher à reculons de la carcasse de voiture la plus proche et de s’installer sur le capot, son arme toujours pointée sur l’homme jusqu’à ce qu’elle soit sûre qu’il n’ait pas l’idée de la lui mettre à l’envers. “Je suis venue te parler du petit problème de parasites qu’on a dans le coin depuis quelques mois. Tu vois ce que je veux dire ? Mes amis et moi, on commence à trouver que ces cafards armés jusqu’aux dents prennent trop leurs aises et ça ne nous plait pas trop.” expliqua-t-elle, impatiente d’en venir au but et de pouvoir mettre fin à ce petit jeu. Elle se sentait un peu comme une démarcheuse des témoins de Jéhovah et ça lui agaçait légèrement les nerfs aussi.
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MessageSujet: Re: You often meet new friends in unexpected places || Kayn   You often meet new friends in unexpected places || Kayn EmptyVen 12 Juil 2019 - 15:39
Les amis en ce monde ne sont que des traîtres à venir. Aussi ne joue-t-il jamais la carte de l’amitié, lui préférant de loin celle de l’intimidation. Il n’aime pas se laisser surprendre, encore moins se retrouver en position précaire, mais se sait capable à force de patience de retourner la plupart des situations. Il attend alors, visage volontairement fermé, masquant sans mal l’amusement que lui procure la ravissante vision.

Pas dégueulasse, songe-t-il en ne lui opposant qu’un regard morne démenti par l’arc de sourire qui subsiste au coin d’une de ses lèvres. La provocation, il en use et en abuse, la dose toujours de façon à ne pas franchir les limites, c’est qu’ils sont susceptibles, ces survivants, bien peu enclins à l’humour. Il hausse une épaule, jetant un coup d’œil agacé au cheminement de l’arme, avant de replanter dans les siennes ses prunelles, glaciales cette fois. Il n’a plus envie de rire, c’est fou comme la menace portée contre sa virilité peut vous changer un homme. « J’m’appelle me braque pas les couilles, je te prie, ça a tendance à me crisper un peu. »

Il fronce les sourcils, l’examine avec plus d’attention, la laissant reculer en forçant sa propre immobilité. Celle-ci se montre plus coriace que les autres survivants qu’il a pu croisés, qui n’étaient plus que des ruines humaines à peine capables d’avancer deux mots. Il soupire, se laisse aller contre le mur sans quitter Anna des yeux, avant de lui condescendre un hochement de tête.

Il n’apprécie pas spécialement son ton, mais son discours au moins a le mérite d’être intéressant. Il croise les bras, jette un coup d’œil alentours, avant de revenir guetter Anna et son arme, tout en préparant sa réponse. Prudence, toujours, rien ne lui dit qu’elle ne fait pas elle-même partie des militaires, une éclaireuse envoyée pour tâter le terrain, avant de rapporter à ses chefs la position de ceux qui refusent de les rejoindre. Possible. Probable, même si la morgue qui suinte de la jeune femme aurait plutôt tendance à lui indiquer le contraire.

Certains sont bons acteurs, l’étaient déjà bien avant que le monde ne se retourne pour leur cracher au visage tous ses immondices. « Ma seule arme est trop loin de moi pour que je m’en serve, sinon t’aurais sûrement déjà une flèche dans l’épaule, ou dans la gueule, ça te rendrait peut-être aimable, qui sait. » De nouveau il hausse les épaules après lui avoir désigné l’arbalète. Il reprend ensuite, sans cacher son intérêt « On est tous le parasite de quelqu’un n’est-ce pas, qu’est-ce qui me dit que tu n’en fais pas partie, que tes parasites ne sont pas de pauvres bougres dans mon genre qui cherchent seulement à subsister sans se mêler de toutes ces conneries ? C’est plaisant d’avoir des amis dans un monde pareil, j’dirais pas non pour m’en faire quelques-uns. Y’a un prix à payer, j’imagine ? Ou vous recrutez tout ce qui passe à votre portée dans l’espoir de grandir des rangs qui seront de toute façon insuffisant si vous comptez faire la nique à l’armée ? »

L’acidité dans sa voix marque son désaccord, l’idée même de bouter les militaires hors de Détroit lui paraît utopique, irréalisable, et pourtant, il y’a cette lueur en lui, familière, qui ne demande qu’à essayer, qu’à retourner danser sous les feux ennemis. Pour se sentir vivant, utile, aussi, avoir une cause à embrasser rend souvent l’existence moins grise, et la sienne n’a que trop perdu ses couleurs au cours des derniers mois.

Il s’humecte les lèvres, réfléchit quelques secondes, avant de faire un pas, un seul, mais osé, vu la situation, pour tendre la main. « Kayn. » Lance-t-il avec toute la sympathie dont il est actuellement capable envers une fille qui non contente de l’avoir braqué avec son arme s’amuse en plus à lui servir une morale fade et mal placée. Il serait toujours temps de creuser ça plus tard, si dit-il en pinçant les lèvres à son tour, soit pour mimer l’expression de cul serré de la nana, soit par simple mimétisme inconscient.
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MessageSujet: Re: You often meet new friends in unexpected places || Kayn   You often meet new friends in unexpected places || Kayn EmptyJeu 18 Juil 2019 - 11:35
Sans grand enthousiasme, Annalise consentit à ne plus viser directement le service trois pièces de son interlocuteur, dans l’espoir qu’un léger effort de sa part encourage l’homme à en faire de même. Ça ne semblait pas gagner comme ça, mais elle continuait de croire en une conversation diplomate à défaut d’être polie et même, soyons fous, à un nouvel accord conclu à la fin de sa proposition. Malheureusement, quoiqu’elle ne soit pas montrée beaucoup plus agréable dans son approche, la manière dont l’homme lui répondait ne l’aidait pas tellement à aborder ce moment avec toute la sérénité et le calme nécessaires. Si elle avait été le genre à faire confiance, elle aurait pu se détendre en apprenant qu’il n’avait pas d’arme sur lui. Ce ne fut pas le cas : elle restait une femme relativement frêle, capable de se défendre, mais affamée et ça se voyait assez pour tenter un crétin, armé ou non. Celui là était particulièrement agaçant, obligeant Anna à serrer les dents pour se retenir d’être vraiment trop méchante et s’assurer ainsi de le faire fuir tout de suite.

Elle se força même à sourire, face à tant de pessimisme. “Ne te méprends pas, je suis la première à reconnaître la valeur et l’utilité d’une arme, mais ce n’est pas un outil essentiel pour gagner une bataille, tu sais.” lança-t-elle, beaucoup plus légère, voire même incapable de cacher un petit air satisfait. “Les soldats eux-même, s’ils ne sont pas trop crétins, te diront que la stratégie est importante.” Et avec une coéquipière comme Deena, la chasseuse de primes ne se faisait pas de soucis : ils trouveraient un moyen de l’emporter sans avoir à trop se salir les mains et surtout sans craindre un affrontement de face. Elle n’avait cependant aucune intention de parler de leur plan pour l’instant. “Être en surnombre n’est pas non plus obligatoirement à leur avantage. On peut s’en sortir en réfléchissant un peu et en utilisant notre nombre réduit comme une force.” expliqua-t-elle seulement, car c’était vrai et que ça ne permettrait pas à ce type de se retourner contre elle si l’armée lui offrait plus pour ses informations qu’elle ne serait en mesure de lui offrir pour son aide. “On a seulement besoin de quelques mains en plus pour aider avec quelques détails.”

Peut-être que de se concentrer sur la conversation l’aida à calmer ses nerfs et à rendormir un peu sa méfiance, car sans qu’elle ne réalise vraiment, elle se retrouva bientôt avec une prise beaucoup moins ferme sur la crosse de son arme et une tension visiblement moins présente dans ses épaules. Même son ton ne sonnait plus aussi agressif. Ils étaient encore loin de se lancer dans une belle histoire d’amitié, mais les choses s’arrangeaient peu à peu, si tant est qu’il soit motivé à collaborer sur le plan de la politesse. “Quant à savoir si ce ne sont que de pauvres gens qui tentent de survivre… Probablement que oui, on en est tous là, malheureusement. La seule différence, c’est que nous autres qui traînons dehors et à qui ils n’ont pas pensé depuis trois ans, on se retrouve sans rien à devoir partager les ressources avec nos sauveurs à qui on a rien demandé et à supporter leurs démonstrations de force quand on a le malheur de ne pas être de leur avis.” Elle s’offrit une seconde pour observer l’homme avec plus d’attention. Il était dehors depuis un moment, depuis qu’Anna avait commencé à le filer au moins. Il était maigre, pas vraiment soigné. Pas le genre de mec qu’on croisait dans les rues de Fort Hope. “Je m’avance peut-être, mais si t’es ici plutôt qu’à Fort Hope, ça doit bien vouloir dire que tu te débrouilles pour qu’ils ne t’attrapent pas, non ?” demanda-t-elle, sans attendre vraiment de réponse. “Pourquoi prendre cette peine ?” Elle lui laissa l’occasion de répondre, cette fois, à peu près certaine que rendre cette histoire un peu plus personnelle ne pourrait que jouer en sa faveur. Elle aborderait la question du prix un peu plus tard, s’il se montrait un peu plus convaincu.
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MessageSujet: Re: You often meet new friends in unexpected places || Kayn   You often meet new friends in unexpected places || Kayn EmptyJeu 18 Juil 2019 - 14:57
Bien avant l’apocalypse, Kayn a appris à faire de chaque opportunité une chance réelle. Dans les bas-fonds, là où chaque geste, chaque parole peut couter la vie, il importe par-dessus tout de différencier l’allié potentiel de l’ennemi déclaré. Et la femme qui lui fait actuellement face, toute engoncée dans son armure de froideur, n’a rien d’une ennemie réelle. Il secoue légèrement la tête, se détend un peu plus à chaque nouvelle parole qu’elle lui lance. Il ne paye pas de mine, certes, mais il sait se battre, il a toujours su, et les renversements indélébiles du monde autour d’eux n’a fait qu’affuter davantage ses instincts.

Il sourit de nouveau, abandonne toute envie d’être désagréable gratuitement, à mesure qu’un embryon de plan se forme dans son esprit. Les rejoindre, oui. Peu importe finalement le prix qu’ils exigent, ce sera toujours mieux que ce à quoi il occupe ses nuits. Les traques perdent toute saveur lorsque les proies sont déjà mortes, à peine plus agiles que des nourrissons, portées par une rage aveugle, certes, mais si malhabile.

D’une main, il se frotte le crâne, chasse de ses cheveux des particules de poussière qui chutent, légères et diaphanes, comme autant de spectres floconneux. « Ça me plait. On a peut-être démarré du mauvais pied, toi et moi. Alors j’me doute que tu vas pas m’déballer tous vos jolis plans sans garanties, mais quoi que ça puisse être, j’en suis.»

Cette fois, il ne feint pas, et même sa voix éraillée a regagné un brin de chaleur. « J’ai croisé quelques groupes. J’ai appartenu à certains d’entre eux. Mais ça n’a pas bien fonctionné. J’ai un peu de mal avec ceux qui se pensent, sous prétexte d’être mieux armés, aptes à jouer les empereurs. Quant à Fort Hope…» Un ricanement coupe la phrase en deux. Bref. Rauque.« Un ramassis d’illuminés qui s’imaginent encore que les choses peuvent revenir à la normale ? Qui font comme si de rien n’était, planqués derrière leurs barrières. Lorsque ça tournera mal, ils seront les premiers à tomber. Parqués comme un troupeau sacrificiel. Et ça tournera mal. C’est partout pareil. La paix ne peut pas durer, et j’m’e branle de ce que ce résidus de gouvernement peut promettre. J’ai jamais cru aux miracles. Et ils sont pas assez malins pour débusquer ceux qui veulent rester caché. »

Honnêteté, cinglante. Dans laquelle trône toujours cette pointe de désabusement. Les îlots comme Fort Hope lui laissent toujours un gout d’amertume dans la gorge. Des promesses, aux relents mensongers. «  Ça fait un bail que j’ai pas essayé d’me poser. Que j’cours à droite, à gauche, toujours sur la brèche. Ça m’a convenu un temps, mais si tu m’files l’occasion de faire quelque chose de concret, j’dis pas non. Les paroles ne valent rien, seuls les actes comptent, c’était déjà le cas avant, mais maintenant c’est pire. Comment j’peux m’assurer qu’en te suivant, j’vais pas disparaître d’un coup, comme si j’avais jamais existé ? J’en ai vu pas mal des survivants, et du jour au lendemain, pouf, plus là. C’est pas l’armée qui les a tous ramassés. Ni les morts. Alors y’a bien quelque chose. » Le dernier mot tombe comme un constat, toute interrogation absente de l’intonation. Un mystère de résolu, du moins le pense-t-il alors qu’il revient examiner la femme.

D’autres ont dû la rejoindre avant lui. D’autres fantômes. Autant de loups, encore pourvus de griffes. Son sourire s’étend alors qu’il s’éloigne de quelques pas, lents, minutieux, puis se penche pour ramasser l’arbalète, qu’il se colle contre l’épaule en prenant garde à lui indiquer par la lenteur de ses gestes qu’il n’a pas la moindre intention de l’armer contre elle. « C’est par où ? » questionne-t-il ensuite en tapotant négligemment la poignée recourbée de l’arme. « J’ai la dalle, et elle aussi. »
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MessageSujet: Re: You often meet new friends in unexpected places || Kayn   You often meet new friends in unexpected places || Kayn EmptyLun 22 Juil 2019 - 15:19
Anna voulait bien croire qu’elle était dotée d’un incroyable charisme capable de convaincre n’importe qui de n’importe quoi, mais elle fut tout de même prise de court lorsque l’homme consentit à rejoindre leur petite révolution sans poser plus de question. Elle était celle faisant l’offre la plus étrange qui soit à ce type et ce fut pourtant elle qui se retrouva la plus suspicieuse. Elle ne chercha pas vraiment à le cacher. “Vraiment ?” demanda-t-elle même, sourcil relevé. La surprise fut de courte durée, l’inconnu allant si vite vers la conclusion qu’elle comprit rapidement qu’il ne faisait sans doute pas ça par esprit révolutionnaire, mais seulement parce qu’il rêvait de se poser dans un coin pour se remplir l’estomac sans avoir à compter sur la chance pour trouver de la nourriture. Ça n’était pas exactement les motivations qu’elles recherchaient, mais ça ferait l’affaire quand même. Pas le choix, quand la main d’oeuvre manquait à ce point. Enfin, au moins, maintenant que l’homme acceptait de lui parler comme à une personne civilisée, elle devait au moins admettre qu’ils partageaient pas mal d’opinion sur ce qui se passait par ici. Et sur Fort Hope d’autant plus, au point de lui arracher un sourire en coin. Mais elle se sentit quand même le devoir de calmer les ardeurs de son nouvel ami avant de le ramener à la planque. “Du calme. Ton engouement est rafraîchissant, mais il y a quelques détails dont je préfère qu’on discute avant d’aller plus loin.”

Elle lui laissa quelques secondes pour avaler la pilule avant de reprendre la parole, faisant tout de même un effort pour conserver un ton sympathique. “Je n’ai rien contre les gens de Fort Hope.” le prévint-elle tout d’abord. Il pouvait penser ce qu’il voulait, mais il y avait des gens auxquels elle tenait là-bas et même sans aller jusqu’à porter une quelconque affection à Logan, elle devait lui reconnaître un certain sens de la générosité. C’était ce qui causerait sa perte, d’après Anna, mais elle ne pouvait pas vraiment lui reprocher d’avoir voulu essayer. “Ce ne sont pas eux, nos ennemis. On ne cherche pas à leur apprendre une leçon, ni à leur faire payer d’être assez naïfs pour avoir essayé, que ce soit bien clair entre nous. Notre cible, ce sont les militaires qu’ils ont laissé entrer chez eux. S’il y a des dommages collatéraux, c’est dommage, mais c’est tout ce que ce sera.” Elle se sentait un peu mal en disant une chose pareille, mais malheureusement pas assez pour faire marche-arrière. Elle comptait bien mettre Juliet et son ex-mari en sécurité avant que les choses ne tournent mal, de toute façon.

“Maintenant, avant de signer, tu devrais peut-être prendre une seconde pour y réfléchir réellement. Si t’as seulement envie de manger, je peux te donner un truc. Mais ce que je te propose là, ce sera pas une plaisanterie. Des gens vont mourir, nous aussi peut-être. Crois-moi sur parole, si tu viens chez nous pour vider les réserves de nourriture et que tu disparais avant d’avoir fait ton travail, il y a cent pour cent de chances que tu meurs.” Elle continuait avec le ton léger et presque amical, mais il fallait qu’il soit bien sûr de lui. Elle n’avait aucunement l’intention de perdre son temps avec un type qui voulait seulement s’envoyer un bon repas chaud. Ils en étaient tous là, de leurs jours et Anna ne savait que trop bien ce que la faim pouvait vous pousser à faire. “Si t’es sûr d’être prêt à te salir les mains et à faire ton travail, alors bienvenue dans la famille. Je demanderais même à ce qu’on fasse cuire des pâtes pour toi en arrivant.”
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MessageSujet: Re: You often meet new friends in unexpected places || Kayn   You often meet new friends in unexpected places || Kayn EmptyJeu 1 Aoû 2019 - 10:37
« Vraiment. » confirme-t-il sans se soucier de la note d’incertitude qui plane dans la voix de la femme. Il aura bien le temps de lui montrer sa motivation par la suite, il n’en doute pas. Il se fige lorsqu’elle reprend, masquant mal son impatience maintenant que sa propre décision est prise. Il l’écoute, la tête légèrement penchée de côté, comme pour mieux saisir son propos, alors qu’un sourire ironique vient lui relever une commissure.

Le discours concernant Fort Hope ne l’étonne pas, lui fait hocher la tête doucement, sans qu’il ne l’interrompe.  Elle parle bien, cette fille, ça le change agréablement des borborygmes paniqués habituels. Son sourire s’élargit à mesure qu’elle parle, et ses doigts contre l’arbalète étendent leur danse discrète. Quant à la menace, ou plutôt, l’avertissement, il ne lui fait ni chaud ni froid. La mort lui faisait peur, avant qu’il ne la frôle d’assez près pour en sentir la froide caresse. Maintenant, sans la chercher, il a cessé de la craindre vraiment.

Un soupir s’échappe de ses lèvres lorsqu’elle termine de lui exposer les termes de leur accord, et il balaie les alentours du regard comme pour se donner le temps de répondre. « Je vois, reprend-t-il d’un ton posé. Non seulement je suis sûr d’être prêt à me salir les mains, mais en plus je ne t’ai pas attendu pour le faire. Ce n’est pas une vantardise, mais ne t’y trompe pas. Si j’espérais seulement chopper des vivres on ne se taperait pas ce superbe entretien,  et si j’apprécie ton offre, j’espère quand même un peu plus d’action que le frisson que peut procurer un plat de pâtes. »

Il hausse les épaules, visiblement le geste lui sert de ponctuation, avant de continuer du même ton raisonnable « Quant à Fort Hope, je n’ai aucune intention de m’en prendre à leur petit nid douillet, je soulignais simplement la vacuité de leurs espoirs. Si la survie m’ennuie, je n’ai pas envie de perdre mon temps avec des causes perdues, je préfère nettement m’employer à des actes concrets dont les conséquences seront visibles. Attaquer leur camp n’aurait aucun sens, mis à part si j’avais envie de me faire trouer la peau, ce qui est loin d’être le cas. J’en ai marre, j’en ai simplement marre que toutes les journées se ressemblent, qu’aucune présence humaine ne vienne en rehausser l’éclat. Et pour ce qui est de voir des gens mourir… » il marque une pause, lance un regard pénétrant à la fille, comme pour la sonder, chercher le sérieux dans l’absurdité de la remarque « Ils n’ont pas attendu la fin du monde pour crever. Rien de neuf sous le soleil, comme on dit. » Est-ce qu'elle le prend pour un abruti fini, ou pour un guignol innocent ? Franchement.

Il hésite presque à lui livrer une part de son passé, à détailler la façon qu’ils avaient de mettre à mort leurs opposants, dans une autre vie, quand les hommes et les monstres ne formaient qu’une seule espèce. Il se retient, pourtant, préfère dévier la conversation avant de trop en dire. « [color:d41a= #ff6600]Une famille hein, je n’en attendait pas tant. Mais ça tombe bien, j’ai toujours rêvé d’en avoir une. » un rire grinçant le secoue brièvement, s’éteint presque aussitôt. Dans l’ombre qui les enveloppe, ses yeux clairs paraissent immenses. Cette femme ne semble pas le prendre au sérieux, pas vraiment. Ou peut-être joue-t-elle la comédie, comptant sur cette aura d’assurance combative qu’elle projette. A laquelle elle se raccroche sûrement. Grand bien lui fasse. Lui n’a plus besoin d’artifices depuis longtemps. « Est-ce que je dois aller chercher ma moto ? Ou est-ce qu’il faut passer par des passages étriqués ? Vous avez une base, au moins ? »  demande-t-il encore  en replaçant correctement l’arme sur son épaule. Il faudrait qu’il en change.

L’arbalète est trop lourde, difficilement manipulable, et compliquée à recharger. « Je peux passer devant, si tu n’as pas confiance, il te suffit de m’indiquer la direction à prendre, je connais le coin. » ajoute-t-il avec un nouveau sourire, avant de lui tourner carrément le dos, prêt à partir.
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MessageSujet: Re: You often meet new friends in unexpected places || Kayn   You often meet new friends in unexpected places || Kayn EmptyMar 6 Aoû 2019 - 13:20
Bien qu’elle n’ait aucune envie de savoir pourquoi ou comment, il devint vite très clair pour Anna que ce type n’était pas le genre à se laisser impressionner par quelques actes à la moralité douteuse. Tant mieux, après tout, c’était exactement ce qu’elle cherchait : des gens capables de se salir les mains sans lui faire une dépression ensuite. Elle avait tablé sur la psychologie humaine la plus basique, en cherchant à se rapprocher de personnes dont les motivations seraient personnelles, suffisamment émotionnelles pour qu’ils aillent jusqu’au bout. Il était simple de manipuler ce genre de personnes, de les pousser dans la bonne direction sans faire trop d’effort. L’homme qu’elle venait de recruter, cependant, n’agissait pas sous le coup d’une émotion très fiable, seulement l’ennui… Elle trouvait cela dangereux et ça ne lui plaisait pas trop. Il manquerait de loyauté, il pouvait aussi décidé que son job ne lui apportait pas assez d’excitation et, de toute évidence, elle ne lui faisait absolument pas peur. Ni elle, ni la perspective de finir avec un trou dans le crâne. “Tu peux aller chercher ta moto, mais on va y aller ensemble si tu permets.” lui fit-elle savoir malgré tout, quand bien même il ne donnait pas l’impression de vouloir attendre son accord pour agir. Elle n’était pas inquiète sur ses capacités à se débarrasser de lui s’il devenait gênant, mais elle s’interrogeait plutôt sur la manière dont Abel prendrait les choses s’il la voyait rentrer avec une nouvelle bouche à nourrir. Deena prétendait agir en son nom, mais elle n’en avait aucune preuve, n’avait jamais discuté du plan avec le chef de leur camp au sujet de ce petit projet.

Ce serait une question qu’elle se poserait si le barbu lui prenait la tête à leur retour, décida-t-elle alors qu’elle suivait le type jusqu’à l’endroit où il semblait avoir caché sa moto. “On est planqué dans le lycée d’East Point.” l’informa-t-elle quand ils s’arrêtèrent devant le véhicule. “C’est pas du quatre étoiles, mais on y est mieux que dehors.” Elle avait définitivement laissé tomber le ton amical digne d’une publicité pour le Club Med, ça n’avait plus le moindre intérêt et elle espérait que de ne pas se montrer trop cordiale convaincrait l’homme de ne pas jouer au con une fois entré dans leur planque. Elle ne demanda pas vraiment l’autorisation pour monter derrière lui sur la moto, s'agrippant à sa taille pour ne pas être éjectée en route. “En route !” furent les seuls mots qu’elle s’autorisa pour lui faire savoir qu’elle était prête, consciente qu’il n’allait certainement pas attendre après elle pour faire ce qu’il voudrait.

Les rues entre leur point de départ et le lycée étaient dans un état lamentable, échantillon représentatif de ce qu’était Détroit où l’armée ne passait jamais : un amas de cadavres, de ruines et de véhicules, entre lesquels on ne pouvait circuler qu’à pieds ou en deux roues. Le lycée de East Point, au milieu de ce paysage, ne choquait pas par sa propreté. Depuis 9 Miles Road, un simple passant n’aurait même rien vu de plus que des indices qu’un groupe pouvait s’y être installé un moment, mais pour mieux déserter les lieux ensuite. Les barricades restaient pourtant debout et les fenêtres du rez-de-chaussé étaient toutes obstruées. Mais tout avait été fait pour qu’un observateur extérieur ne s’attarde pas. Anna, elle n’hésita pas une seconde lorsque la moto s’arrêta devant l’entrée. Elle pénétra le bâtiment avec assurance, guidant leur invité dans un hall sombre et incrusté de poussière et de crasse. “Bienvenue dans notre humble quartier général, Kayn.” souffla-t-elle, en écartant les bras pour désigner l’espace devant eux. Ça n’était que le hall d’un lycée : couloirs et casiers partout, portes en bois à intervalles réguliers. “Essaye de ne pas trop farfouiller tout seul dans ton coin tant que tu n’es pas encore totalement des nôtres, ça risquerait d’être mal vu.”

En bonne hôtesse qu’elle était, elle ne prit pas la peine de lui faire une petite visite guidée et désigna simplement les escaliers à l’autre bout du hall d’un geste de la main. “On a installé des lits de camp dans les salles de classe du premier, tu peux te reposer dans celle que tu veux, évite juste celles dans lesquelles il y a déjà des gens ou des affaires personnelles.” On le devinait tout juste au petit sourire sur ses lèvres, mais elle prenait un certain plaisir à lui sortir toutes ces évidences, comme pour tester sa patience. Elle s’arrêta à quelques mètres de l’entrée, devant la première porte sur leur droite, où une vieille plaque usée informait qu’il s’agissait autrefois du bureau du conseiller scolaire. Elle ouvrit la porte en grand et fit un geste pour inviter le jeune homme à entrer. “Je te présenterai tout le monde ce soir. En attendant, je t’en prie, entre dans mon bureau qu’on discute un peu de ce que tu sais faire.” Elle le suivit à l’intérieur et prit place dans le fauteuil du conseiller scolaire, prenant un air sérieux, visage posé sur ses mains croisées sous son menton. “Alors, qu’est-ce que tu sais faire de tes dix doigts ? J’ai déjà compris que te salir les mains n’était pas un problème, mais y a peut-être quelques compétences précises que tu pourrais vouloir mettre à profit d’un monde meilleur. Ou au moins d’une journée moins chiante que la précédente.”
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MessageSujet: Re: You often meet new friends in unexpected places || Kayn   You often meet new friends in unexpected places || Kayn EmptyMer 28 Aoû 2019 - 0:04
Il hoche la tête, sans se retourner, s’avance tranquillement jusqu’à l’endroit où se trouve la bécane.  Il ne répond pas, se contente d’enfourcher l’engin en notant silencieusement le lieu de rendez-vous. Une bonne planque, songe-t-il à part lui tout en la laissant s’installer à son tour. Le signal du départ donné, il fait vrombir le moteur, avant de lancer la moto à l’assaut de la route. La sensation lui plait toujours autant. Vitesse. Danger. Et une nana accrochée à la taille. Que demander de plus. Un sourire sincère s’étire sur son visage, illumine ses traits qu’elle ne peut pas voir.

La dextérité de sa conduite montre l’habitude qu’il a d’évoluer parmi les décombres de l’ancien monde, entre poussière et gravats, résidus qui donnent presque l’impression d’une dimension parallèle, où tout aurait mal tourné. Tout a mal tourné.

Il ralentit une fois en vue du bâtiment, calme le moteur comme s’il s’agissait d’un animal récalcitrant, avant de mettre pied à terre pour jeter un coup d’œil intéressé à l’ancien lycée. Il emboîte ensuite le pas à Anna, toujours sans mot dire, comme pressé de constater enfin ce que peut bien receler leur antre. Les siennes sont toujours trop vides, trop grandes pour lui tout seul, et lui rappellent sans cesse l’existence de ces autres groupes desquels il est exclu. Plus pour longtemps, songe-t-il avec une forme de ravissement exagéré. « Pas de problème. » lance-t-il en s’approchant des casiers sans pour autant chercher à les fouiller. Son sens aigu de la propriété individuelle l’empêche de forcer la chance en essayant de voler ces gens qu’il ne connait pas encore. Ce ne sont pas les possibles remords qui l’arrêtent, mais bien cette promesse qu’elle lui a faite de l’inclure dans un tout qui semble bien plus intéressant que sa routine actuelle.

Il ne relève pas ce qui peut s’apparenter à des piques, se contente d’acquiescer tranquillement tout en suivant du regard les directions qu’elle lui indique. Ses propres affaires tiennent dans le sac qu’il trimbale partout, et ne feront sûrement pas tache parmi les autres reliques des survivants. Il s’amuse toujours de découvrir dans les possessions d’autrui une foule d’objets hétéroclites, inutiles mais bien plus importants parfois que n’importe quelle ressource vitale. Les gens et leur nostalgie. Réprobation passagère, avant qu’il ne reporte son attention sur la femme, et pénètre dans la salle pour y jeter un coup d’œil circulaire.  

La vision qu’elle lui offre ensuite, installée dans son siège comme prête à recevoir un élève turbulent lui arrache un éclat de rire rauque aussitôt réprimé, et il prend place devant elle, sur le fauteuil restant, après avoir déposé son arbalète à côté. « J’ai oublié mon carnet de correspondance, mes excuses m’dame. » Et si la plaisanterie ne fait rire que lui, il n’en a cure, se félicite presque d’être de retour dans un établissement qui l’a bien trop rejeté auparavant. C’est une vengeance maigre, mesquine, dont son esprit se contente pourtant. « Ça dépend surtout de vos besoins, je pense. » déclare-t-il en retrouvant son sérieux. « Me salir les mains, j’ai commencé bien avant la plupart des gens, ça t’étonnera pas de l’apprendre. Quant au reste, j’me démerde aussi bien à l’arbalète qu’à mains nues, j’sais soigner les bobos basiques, me démerder pour passer inaperçu, ce genre de trucs. » Et l’infiltration, aussi, mais ça, il n’en parle pas. Pas encore. Pas alors qu’aucune forme de confiance ne s’est encore instaurée entre eux, à part celle qui les a empêché de s’entretuer. Humanité. Décence. Ou simple instinct de survie. Lorsque chaque personne croisée peut signifier la mort, ou une blessure fatale, on réfléchit toujours à deux fois avant d’engager le combat.

Il se carre dans le siège, prend un peu ses aises, avant de lâcher un soupir de contentement. Pas fâché de se trouver là, dans un lieu qui sans afficher les attributs d’un bunker, se trouve déjà plus rassurant qu’une simple baraque abandonnée ouverte aux quatre vents. « J’risque de me plaire ici. J’suis discret. J’emmerde personne si on m’fait pas chier. J’peux même être serviable, parfois. Le monde meilleur, j’y crois pas, mais j’ai aucune intention de crever comme un clébard trop attaché à ses vieilles valeurs pour être capable de faire ce qu’il s’impose parfois de faire. C’est un vrai merdier, là, dehors, et la survie se mérite, jour après jour, comme vous devez tous le savoir ici. En attendant ce soir, tu peux me parler un peu du groupe ? De l’ambiance générale ? Des attentes, aussi ? Ça fait un bail que j’ai pas fréquenté mes semblables, j’crois que ça me rend un peu nerveux. »

Il hausse une épaule, braque ses prunelles dans celles de la fille, la jauge en silence, de nouveau, tout en se demandant comment cette frêle bonne femme parvient à survivre. Doit-elle sa présence au groupe qui la soutient ? Ou cache-t-elle des capacités révélées par l’apocalypse ? Il ne le saura peut-être jamais, mais assis là, en face d’elle, il se découvre une envie subite d’apprendre à la connaître, de relier une histoire à ce visage, à ces mimiques.

Il se tait, attend la suite, tout en essayant de se représenter la communauté qu’il s’apprête à rejoindre.
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MessageSujet: Re: You often meet new friends in unexpected places || Kayn   You often meet new friends in unexpected places || Kayn EmptyLun 9 Sep 2019 - 12:06
Peut-être était-ce dû à l’étonnante sécurité qu’Anna avait fini par associer à ce camp ou simplement qu’elle commençait à s’habituer à ce type peut-être étrange et pas tout à fait sympathique, mais pas détestable non plus. Difficile à dire, mais alors qu’ils se faisaient face dans le bureau du conseiller scolaire, Annalise se sentait un peu moins nerveuse. Il avait encore beaucoup à prouver pour qu’elle lui accorde pleinement sa confiance, mais jusqu’à maintenant, il se montrait juste assez docile pour qu’elle soit décidée à lui offrir le bénéfice du doute et une chance. Non pas qu’elle dispose d’une meilleure option, cela dit. Kayn aussi semblait décidé à faire un effort, il se montrait tout à coup beaucoup plus bavard et presque agréable. Presque. Il avait tout à fait l’air du genre de mec qui s’intégrerait parfaitement à leur groupe, en tout cas. Le seul petit problème dans son discours, c’était bien qu’Anna n’aurait pas juré qu’il soit totalement partant pour ce que Deena et elle prévoyaient de faire subir à Fort Hope. Pas pour des raisons morales, mais bien à cause des risques pour sa propre vie. Elle l’écoute quand même avec attention, estimant silencieusement les risques.

“On est pas nombreux,” lui dit-elle quand il l’interrogea à son tour. Normal qu’il veuille savoir où il mettait les pieds, après tout. “Il y a Abel, notre chef. C’est un type plutôt sympa, le genre prince charmant et cheval blanc, il a même une épée…” Elle ne souriait pas, mais il y avait à la fois une pointe de jugement et d’affection dans sa voix. “Il joue au mec torturé, mais c’est un type bien, faut juste pas l’emmerder. Et puis, il y a Winter, Deena et moi.” Avec du recul, leur bande ressemblait un peu à Abel et son harem, mais bon… Anna, en tout cas, n’était pas l’une des concubines. “Winter nous sert de médecin, elle était infirmière. Quant à Deena et moi, on s’occupe des bases besognes. Ce qui sera aussi ton cas, si tu décides de rester avec nous. Certaines personnes viennent se reposer ici parfois, mais y a que nous qui vivons là tout le temps. C’est un peu comme un hôtel, en beaucoup moins bien. Quant aux règles, on applique simplement celles du bon sens : on ne tue pas, on ne vole pas, on ne dégrade pas. Si on veut continuer de profiter de ce petit coin tranquille, c’est ce qu’il y a de mieux à faire.”

Elle n’ajouta rien, car il n’y avait rien de plus à en dire. Chacun vivait sa vie ici et c’était à peine s’ils se croisaient vraiment. Anna n’était pas un exemple de sociabilité, en tout cas et ça l’insupportait pas mal de traîner avec Abel et Winter et leur belle petite famille. Peut-être qu’elle était un peu jalouse, quelque part. Ou juste assez intelligente et réaliste pour savoir que s’attacher ne lui apporterait rien de bon. “C’est Deena et moi qui préparons l’attaque dans notre coin. Abel est au courant, mais il a d’autres trucs à faire alors on se charge de tout. On veut juste donner une petite leçon aux soldats, leur faire comprendre qu’ils n’ont rien à faire ici.” Elle marqua une petite pause et plongea son regard droit dans celui de Kayn, cherchant peut-être une preuve qu’il n’était pas fait pour la suite. Mais elle n’avait toujours pas mieux que lui, malheureusement et il lui avait donné de bons arguments sur ses capacités. Le genre qui collait bien au plan qu’elles montaient depuis quelques temps. “Le jour de l’attaque, on aura besoin d’entrer dans Fort Hope sans se faire repérer, pour mettre les soldats hors d’état de nuire. D’après ce que tu me dis, ça me semble être dans tes cordes. Il nous faudra aussi des bras en plus pour guider notre petite surprise jusqu’aux portes du Paradis. Deena et moi, on aura besoin d’être à Fort Hope, mais si ça te chante, tu peux t’occuper de la surprise. Faut juste avoir l’estomac bien accroché. À moins que tu préfères te charger de neutraliser les soldats, auquel cas, on va devoir passer les prochaines semaines à trouver une dernière personne pour nous aider.” Elle n’était pas encore assez claire, sans doute, beaucoup trop méfiante pour lui donner de vrais détails sur le plan soigneusement mis en place. Il pouvait décider d’aller à Fort Hope dès ce soir et tout foutre en l’air. Tout comme il pouvait être honnête avec elle. Elle n’était plus tout à fait sûre de comment faire confiance à quelqu’un, désormais.
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