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Depuis l'été 2014, l'Apocalypse règne sur le territoire américain. Dans la région de Détroit, les survivants s'organisent seuls depuis des mois pour sauver leurs vies et résister aux rôdeurs. Quand, après trois ans sans nouvelles du gouvernement, l'armée revient à Détroit, un nouvel espoir semble possible pour les survivants. Mais à quel prix ?
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 I need attendance from my nurse around the clock | Ft. Juliet Whitman
In Your Flesh :: Michigan State :: Fort Hope

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MessageSujet: I need attendance from my nurse around the clock | Ft. Juliet Whitman   I need attendance from my nurse around the clock | Ft. Juliet Whitman EmptyVen 19 Juil 2019 - 22:30


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Sa nuit avait courte, une nouvelle fois. Lyanna se demandait pourquoi elle les comptait encore. Comment pouvait-on bien dormir dans un monde apocalyptique, cerné par les infectés ? Elle était déjà sujette aux insomnies avant, grâce à l'entraînement de l'armée imposant peu d'heures de sommeil, et le nouveau contexte environnemental ne l'aidait pas à retrouver un rythme plus normal.

Plutôt que de rester à tourner dans son lit, ruminant ses mauvais souvenirs, elle avait préféré se lever et s'habiller, essayant de rester discrète pour ne pas déranger sa colocataire, qui semblait encore dormir. Quelques fruits pour son petit déjeuner et elle était sortie de la maison, toujours surprise du peu de bruit entourant le quartier résidentiel. Trente années aux Etats-Unis lui avaient appris que les climatiseurs produisaient un ronronnement continu et qu'il y aurait toujours un moteur à tourner quelque part dans un lotissement. Là, il ne restait plus que la nature, silencieuse et terrifiante.

Lyanna traversa la rue, suivant le lac Saint-Clair jusqu'à l'infirmerie. Elle était l'une des premières levées, et rester dehors seule était toujours un peu inquiétant et elle pressa le pas jusqu'à l'infirmerie, s'engouffrant rapidement dans le bâtiment. Ils n'y avait aucun blessé en ce moment, aussi commença-t-elle par faire un tour du stock. Une activité assez inutile, ils n'avaient pas beaucoup de stocks, mais vérifier quotidiennement ce que contenait l'infirmerie était un truc qu'elle ne pouvait s'empêcher de faire. Au moins pour vérifier que rien n'avait été pris d'un jour à l'autre.

Une fois son stock vérifié et un peu de ménage fait, elle sortit quelques livres de médecine, relisant quelques informations pour un de ses nouveaux projets. Depuis qu'elle formait Juliet en tant qu'infirmière, elle s'était dit que même si la communauté de Fort Hope était encore assez petite, ils n'étaient clairement pas assez de médicaux et qu'ils se retrouveraient assez vite avec des problèmes si l'un d'entre eux étaient blessés. Elle s'était donc mis en tête de préparer des fiches pratiques pour toute la communauté, sans pour autant savoir où tout ça la mènerait.

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MessageSujet: Re: I need attendance from my nurse around the clock | Ft. Juliet Whitman   I need attendance from my nurse around the clock | Ft. Juliet Whitman EmptyMar 23 Juil 2019 - 17:46
Voir Maddie quitter sa maison, et le camp de Fort Hope avait été compliqué à encaisser pour Juliet, qui avait l’impression que sa meilleure amie et elle s’étaient retrouvées la veille de son départ. Pourtant, et même si elle ne l’avait pas dit explicitement à la rouquine, elle comprenait en partie les raisons de son périple, à elle qui avait choisi de prendre la route avec son scientifique de petit ami, parti pour Boston à la recherche d’un vaccin potentiel à cette fichue pandémie. Juliet ignorait si une telle chose pouvait être possible, un tel miracle osait-elle-même penser, mais pour en être sûr, il n’y avait qu’un seul moyen : aller jusque là-bas, tenter le tout pour le tout, pour peut-être sauver ce qu’il restait d’humanité. C’était un pari risqué, Jules s’en rendait bien compte, mais ce n’était pas plus risqué que de ne rien faire, et espérer simplement que les choses s’arrangeraient, par l’opération du St Esprit. Si bien qu’elle avait ravalé ses larmes, ses doutes, ses peurs aussi de ne plus jamais revoir la pétillante jeune femme, et la peintre l’avait simplement aidé à empaqueter ses affaires, et l’avait accompagné aux barricades du camp, où elle l’avait regardé partir en agitant la main. Ça n’avait pas été sa journée préférée, mais elle l’avait finalement mieux encaissé que ce qu’elle pensait.

Et c’était peut-être en partie dû au fait que la maison dans laquelle vivaient les deux jeunes femmes n’était pas restée vide bien longtemps. En effet, Juliet y avait accueilli l’une des militaires fraîchement débarqués à Fort Hope, une jeune femme qui lui faisait étrangement penser à elle, sans qu’elle ne sache exactement pourquoi. Car au-delà d’un physique assez semblable, elle avait l’impression de se retrouver un peu en Lyanna, qui faisait désormais partie de son quotidien. Et jusqu’à maintenant, autant dire que les choses se passaient plutôt bien entre elles, même après l’épisode du 4 juillet, ou celui plus récent de l’altercation aux jardins, où Juliet avait fini les fesses au sol, poussée par un uniforme. Elle n’avait pas vu la jeune femme prendre part à ces malheureux événements, et elle ne l’imaginait de toutes façons pas capable de s’en prendre à un bébé, ou même à des civils comme Jules sans raison.

Quoiqu’il en soit, lorsque Juliet se leva ce matin-là la maison était bien silencieuse, et la brune ne tarda pas à comprendre que sa colocataire avait déjà quitté les lieux. Encore à moitié endormie, il fallu à la jeune femme plus de temps pour émerger réellement, ce qu’elle ne parvint à faire qu’en se glissant sous la douche. Elle se prépara ensuite un bon café, puis prépara une seconde tasse, et, enfilant un gros gilet, Jules quitta la bâtisse, emportant les deux récipients avec elle. L’air frais de l’extérieur lui fit du bien, et elle s’arrêta quelques instants sur le seuil de la porte pour prendre une grande inspiration. Lorsqu’elle se remit en route, ce fut pour prendre la direction de l’infirmerie, tandis qu’elle saluait d’un sourire les quelques survivants qu’elle croisait sur son chemin. La maison qui leur servait pour les soins étaient bien silencieuse lorsque Juliet y entra, et elle mit quelques secondes à trouver Lyanna, qu’elle salua rapidement en souriant. « -Tu es partie tôt ce matin ? Je ne t’ai pas entendu ! » L’apprentie infirmière tira une chaise et s’installa à côté de la jolie militaire, occupée à faire elle ne savait quoi. « -Tiens, je t’ai apporté du ravitaillement, même si ça a l’air plutôt tranquille ce matin ! » Et elle lui tendit la deuxième tasse à café, avant d’ôter son gilet, et de porter son propre mug à ses lèvres. Elle observa quelques instants ce sur quoi travaillait la brune, avant de lui demander de quoi il s’agissait.
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MessageSujet: Re: I need attendance from my nurse around the clock | Ft. Juliet Whitman   I need attendance from my nurse around the clock | Ft. Juliet Whitman EmptyMar 23 Juil 2019 - 20:54


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Lyanna était plongée dans ses livres, concentrée sur la façon dont elle devrait organiser ses connaissances pour que ce soit le plus facilement compréhensible. Elle doutait pourtant de la faisabilité de son projet, se demandant si ce serait intéressant pour les autres ou non. Elle n'ignorait pas que la plupart de ses camarades militaires ne voyaient aucun intérêt dans le soin, trouvant qu'elle était bien souvent un poids mort - même si elle savait se battre - parce qu'elle ralentissait les explorations en cherchant des médicaments encore consommables ou parce qu'elle prenait le temps d'examiner leurs blessures quand ils essuyaient une attaque hors de la ville.

Elle était tellement prise dans ses pensées qu'elle n'entendit pas Juliet entrer et la rejoindre, sursautant quand elle se rendit enfin compte de la présence de la jeune femme. Elle remercia Jules d'une signe de tête pour la tasse de café, contre laquelle elle mit ses mains pour se réchauffer un peu. L'infirmerie étant vide, Lyanna avait mis le chauffage au minimum, ne voulant pas gâcher trop d'énergie pour rien.

« Le soleil était à peine levé quand je suis partie » répondit-elle à Juliet, ne sachant pas où la jeune femme plaçait la limite du "tôt". « Je voulais pas te déranger en tournant en rond à la maison. »

En tant que militaire, elle avait de toute façon appris à se lever tôt et à partir directement travailler. En Irak, ils n'avaient pas le temps de traîner de toute façon, entre les blessés qu'on leur amenait et les bombardements au pied de leur hôpital de fortune. Elle avait gardé cette habitude au fil des années, même après la naissance de son fils.

« On a personne pour le moment. Enfin, tant mieux, parce qu'on manque un peu de matériel... Et les hivers de Detroit sont pas super sympas, si mes souvenirs sont bons ! »

L'hiver, la ville atteignait facilement les températures négatives, faisant risquer aux survivants des engelures s'ils ne se couvraient pas assez, sans parler des virus qui allaient se réveiller ! Lyanna craignait un peu le manque de résistance des corps déjà fatigués et mal nourris face aux maladies. Elle essaya quand même de repousser ses appréhensions pour se concentrer sur sa conversation avec Juliet, qui s'intéressait aux papiers que l'infirmière avait étalés autour d'elle.

« Je suis peut-être un peu trop négative, mais l'équipe médicale est pas hyper grande, et je me dis que si on se retrouve tous malades ou blessés en même temps, la communauté va être mal » résuma Lyanna en espérant que Juliet ne la trouve pas trop paranoïaque. « Je voulais créer des fiches de protocole pour que les membres puissent se soigner si besoin, mais attaque de morts-vivants, c'est couvert par aucun livre de médecine ! »

Et si elle-même avait appris comment soigner des plaies à force d'en rencontrer, avec des variations de taille différentes et des origines parfois étranges, la plupart des membres de la communauté allaient se retrouver vite perdus face aux blessures qu'ils pouvaient se faire en exploration dans le Michigan.

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MessageSujet: Re: I need attendance from my nurse around the clock | Ft. Juliet Whitman   I need attendance from my nurse around the clock | Ft. Juliet Whitman EmptyJeu 25 Juil 2019 - 22:00
Juliet s’installa rapidement aux côtés de Lyanna, avant d’attraper sa tasse à café, et de la porter à ses lèvres. Il fallait dire qu’elle n’était jamais totalement réveillée avant d’en avoir avalé une tasse ou deux. La brune secoua légèrement la tête aux propos de sa colocataire, avant de renchérir : « -Oh, ne t’inquiètes pas pour moi. J’ai le sommeil lourd. Tu pourrais déménager la maison que je n’entendrais sans doute pas ! » dit-elle en haussant les épaules. Ça n’avait pas toujours été comme ça. Depuis qu’Eulalie était née, elle avait eu un sommeil assez léger, comme si elle était en permanence sur le qui-vive que sa fille ai besoin d’elle en pleine nuit. Et étant mère célibataire, Juliet savait qu’elle ne pouvait compter que sur elle-même lors de ces heures nocturnes. Plus tard, elle avait retrouvé un rythme de sommeil plus normal, et connu des nuits plus sereines. Enfin…jusqu’à l’apocalypse, où comme chaque survivant, elle avait eu l’impression de jouer sa vie à chaque fois qu’elle osait fermer les yeux pour espérer trouver un peu de repos. Ça avait été le cas jusqu’à ce qu’elle mette les pieds à Fort Hope, où elle avait réappris à dormir sur ses deux oreilles, faisant confiance à ces survivants qui montaient la garde autour du camp, nuit et jour, pour assurer sa sécurité.

A la mention des hivers rigoureux de Détroit, Jules resserra compulsivement sa tasse entre ses mains, comme pour emmagasiner à l’avance la chaleur qui lui manquerait d’ici quelques semaines. Elle hocha la tête pour approuver les paroles de Lyanna. « -Malheureusement, tes souvenirs sont excellents ! L’hiver ralentit les rôdeurs, mais pas les microbes. Et comme on vit un peu tous ensemble, si certains tombent malades, j’espère qu’on arrivera à gérer… » Elle s’installa en tailleur sur la petite chaise, refoulant les souvenirs datant de plusieurs hivers déjà, où une épidémie avait éclaté à Fort Hope, et emporté avec elle plusieurs survivants, dont sa fille. L’hiver était toujours une période compliquée pour Juliet, qui avait enterré sa gamine à cette époque. A ces pensées, Juliet plongea une nouvelle fois dans sa tasse de café, y noyant son trouble le temps qu’il la laisse en paix.

Heureusement, Lyanna lui donna l’occasion parfaite de se changer les idées, alors qu’elle lui expliquait ce qu’elle était en train de faire. Ses propos firent grimacer la brune, pourtant, elle devait bien admettre que la jeune militaire avait tout à fait raison. Avec seulement quatre personnel médical, ou plutôt trois et demi si on prenait en compte ses compétences, pour un grand camp comme l’était devenu Fort Hope, elle comprenait pourquoi sa colocataire pouvait avoir ce genre de préoccupations. « -Tu n’es pas négative, tu t’es juste adaptée à notre nouveau monde… » souffla-t-elle, se penchant davantage sur les notes de Lyanna.

Malgré le sérieux de la situation, Juliet laissa échapper un petit sourire quand son interlocutrice fit remarquer à juste titre que ce n’était pas dans un livre qu’on trouverait comment se soigner face à un rôdeur. Dans les faits…il n’y avait pas grand-chose à faire si un mort-vivant réussissait à avoir l’avantage, mais Jules voyait parfaitement où elle voulait en venir. « -C’est une excellente idée, tu sais ! Dommage qu’on soit si peu nombreux à l’infirmerie, ça ne nous laisse pas l’occasion de faire des cessions d’apprentissage de soins, ça aurait pu être utile à chacun. » Logan avait mit en place des sortes de cours, où chaque survivant se sentant compétent pouvait venir apporter ses connaissances au groupe, qu’il s’agissent de savoirs en combat, en maniement d’armes à feu,… « -T’as dû voir de sacrées choses là-dehors, je suis sûre que tu sauras parfaitement rédiger ces fiches, et moi je pourrais faire les illustrations si tu estimes qu’il en faut ! » Juliet avait toujours été plus que douée avec un crayon entre les mains, à tel point qu’elle en avait fait son métier, et si ses aptitudes pouvaient aider en quoi que ce soit, elle était toujours partante.
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MessageSujet: Re: I need attendance from my nurse around the clock | Ft. Juliet Whitman   I need attendance from my nurse around the clock | Ft. Juliet Whitman EmptyVen 26 Juil 2019 - 15:24


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Lyanna but une gorgée du café apporté par Juliet, ravie de sentir sur ses papilles le goût fort et un peu amer de la boisson. Pendant des années, elle n'avait pu en boir, rebutée par ce goût particulier et rien que l'odeur suffisait à la repousser. Elle avait regardé ses collègues s'en enfiler des litres et des litres, tandis qu'elle se déplçait avec ses petits sachets de thé, dont elle tolérait mieux le goût et qui lui permettait aussi de rester vive et alerte.

Mais elle avait fini par s'y faire, à cette saveur âpre et peu agréable. Le café l'aidait maintenant à rester toute aussi vigilante malgré son peu d'heures de sommeil, n'impactant pas la qualité de ses soins. Elle ne savait pas si c'était la fatigue, le manque d'appétit et de goût qu'elle subissait depuis l'infection, ou sa résignation parce qu'il était bien plus facile de trouver du café que du thé, mais elle buvait maintenant du café. Certains jours, elle arrivait même à apprécier sa tasse, qui avait le pouvoir magique de faire reculer sa fatigue et sa mauvaise humeur.

Lyanna hocha vaguement la tête quand Juliet lui confia dormir profondément. Elle se demanda comment la jeune femme faisait, alors qu'elle-même, toujours au milieu des militaires organisés, avait toujours eu peur du moindre bruit. Peut-être parce qu'elle avait vu mourir son fils de cette infection ? Elle craignait que les pas-tout-à-fait-morts ne l'approchent, et malgré les gardes, elle gardait cette peur au fond d'elle. En fait, Fort Hope était presque pire pour elle, tant le silence et le calme lui paraissaient factices.

« Il faudra que tu me donnes ton secret pour dormir si bien » plaisanta-t-elle, pourtant un peu envieuse.

Dormir avait été secondaire toutes ces années, et son corps en payait doucement les conséquences. Ça plus le fait qu'elle n'était plus toute jeune, puisqu'elle se rapprochait de la quarantaine. Elle était infirmière, qui plus est dans l'armée, elle avait appris les conséquences du manque de sommeil, notamment en période de crises. Le dicton était vrai, c'étaient toujours les cordonniers les plus mal chaussés, et les soignants qui ne respectaient pas les consignes pour une bonne santé.

« Il faudrait qu'on pense à mettre en quarantaine dès l'apparition des symptômes. On a quasiment plus d'antibiotiques et ça va être compliqué de choisir à qui les donner si on a une épidémie sur les bras » réfléchit Lyanna à haute voix.

A qui les donner en priorité ? Aux enfants, à l'immunité plus faible, ou aux adultes, qui avaient besoin d'être en forme pour continuer à ramener des vivres ou s'occuper des légumes hivernaux ? Le dilemme était éthiquement compliqué, et elle ne se voyait sacrifier ni les uns, ni les autres. Elle savait cependant pertinemment ce que choisirait l'Armée : sauver les éléments forts et utiles, au détriment des enfants.

Préférant ne pas penser à ce choix, qu'ils pourraient peut-être éviter, elle se concentra sur sa conversation avec Juliet, lui parlant de ces "protocoles" qu'elle essayait de mettre en place. Ses notes formaient un vrai brouillon, et elle doutait que la jeune femme réussisse à la relire. Lyanna n'avait jamais eu une jolie écriture parfaitement déchiffrable, au plus grand déplaisir de sa mère, et elle n'était pas sûre que Jules sache déjà déchiffrer toutes les abréviations médicales.

« Toi qui es encore novice, tu pourras voir les améliorations à faire, une fois que je me serai décidé sur les éléments à mettre dedans » s'enthousiasma Lyanna, ravie que son projet intéresse sa collègue.

Elle y avait pensé sur des moments de pause, entre deux soins. Les quatre membres de l'infirmerie se marchaient parfois sur les pieds, mais la plupart du temps, ils croulaient sous le travail. Certains soins étaient pourtant assez légers pour que les gens puissent s'en occuper eux-mêmes et désemcombrer un peu les lieux, mais aucun des soignants n'avait le temps de les former et de prendre le temps de bien leur expliquer chaque étape du soin. C'était plus simple pour eux de le faire complètement plutôt que de former. Et Lyanna se retrouvait parfois un peu en difficulté entre les patients voulant qu'on s'occupent d'eux immédiatement et la formation de Juliet, qui n'était pas du tout du métier médical et avait besoin d'accumuler beaucoup de connaissances en peu de temps.

« J'ai peut-être tendance à être un peu trop académique, mais j'aimerai que les gens comprennent comment fonctionne le corps et pourquoi on soigne ainsi et pas autrement. Sauf qu'ici, le plus important est de soigner et de se remettre sur pieds le plus vite possible, pour continuer d'être utile à la communauté » expliqua Lyanna.

Une des raisons qui faisait que son projet n'avançait pas aussi vite qu'elle l'aurait voulu, puisqu'elle était incapable de se décider entre son perfectionnisme et aller droit à l'essentiel. Peut-être que Juliet pourrait l'aider à se décider. Et surtout, la jeune femme proposait de dessiner, ce qui allait lui être d'une grande aide. Dur de prendre une photo de plaie et de l'imprimer, quand ils vivaient loin de toute technologie. Et les argentiques ayant pratiquement disparu avant l'apocalype, ils n'avaient même pas la possibilité de créer une chambre noire pour y faire développer manuellement des photographies.

« Dis-moi ce que tu en penses, mais j'avais pensé commencer par les maladies de base. Surtout avec l'hiver qui arrive... Ce sera plus facile si chacun a quelques bases ! Et ça évitera que les gens contagieux ne traversent tout Fort Hope pour venir nous voir. Donc une petite description de la maladie, et de comment la soigner. »

Elle avait ouvert devant elle un livre de médecine et un bouquin de remèdes de grands-mères, essayant comme elle pouvait de combler leur manque de médicaments par des préparations à base de plantes. Elle qui ne s'était jamais intéressée à ces remèdes anciens se trouvait un peu bloquée, puisqu'elle ne savait pas ce qui était efficace et ce qui ne l'était pas.

« Je crois qu'on va avoir tout l'hiver pour expérimenter, mais je ne suis pas sûre que le reste des membres de la communauté apprécient beaucoup d'être nos cobayes » soupira-t-elle, un peu désespérée.

Jusqu'ici, ils avaient bénéficié de médicements encore valides et d'assez peu d'épidémies, mais si les prochains hivers étaient froids, ils allaient se retrouver bien embêtés. Lyanna craignait qu'avec l'arrêt des activités humaines les plus polluantes, cela influe sur le climat et leurs conditions de vie - depuis le temps que les scientifiques les alertaient sur le réchauffement climatique dû à la pollution... L'infection avait mis un arrêt définitif à l'industrialisation et au capitalisme.

Sortant de ces brouillons un exemple de fiche sur la grippe, à peu près claire, elle la tendit à Juliet pour que la jeune femme puisse se faire une idée. Peut-être qu'elle devrait aussi demander à la jeune femme de les écrire, et pas juste de les illustrer. Mais au fond de l'Irak, sa calligraphie n'était pas ce qui importait le plus !

« Tu en penses quoi ? Hésite pas à me dire si tu as besoin que je lise un mot... » s'excusa-t-elle à moitié.

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MessageSujet: Re: I need attendance from my nurse around the clock | Ft. Juliet Whitman   I need attendance from my nurse around the clock | Ft. Juliet Whitman EmptyDim 28 Juil 2019 - 20:52
Juliet le pensait vraiment quand elle disait que l’idée de Lyanna était excellente. Il fallait dire qu’être quatre à l’infirmerie n’était peut-être déjà pas suffisant en temps normal, alors si le camp venait à être la proie d’une épidémie de grande envergure, ou pour une raison ou une autre, d’une vague de blessés, la brune ne doutait pas qu’ils seraient vite débordés. Peut-être qu’en plus de ces protocoles à destination des membres de leur communauté, ils pourraient s’organiser entre eux, pour faire face à ces cas de figure, même si Jules espérait sincèrement qu’ils n’auraient jamais à y faire face. Un peu comme lors des catastrophes qui pouvaient arriver dans leur ancien monde, quand les secours triaient les blessés à l’aide de pastille de couleurs pour indiquer la priorité des soins à donner. Dans les faits, Juliet aurait sans doute en charge les blessés les plus légers, ce qui était parfaitement normal, mais Callie, Noah, Lyanna et elle n’en avaient pourtant jamais parlé réellement. La peintre se fit la remarque que c’était sans doute le ton de la conversation avec la militaire qui la faisait penser à des choses comme une catastrophe sur Fort Hope, et qu’avec un peu de chance, rien de tel ne se produirait jamais.

Lyanna ne tarda pas à rebondir sur la crainte de Juliet qu’une épidémie puisse se propager à vitesse grand V dans le camp vu la proximité des survivants qui y vivaient, et Juliet acquiesça de la tête quand l’infirmière parla de quarantaine. Effectivement, c’était la meilleure solution qui s’offrait à eux pour éviter que tous soient contaminés très rapidement. Et malgré la réalité de la situation, à savoir qu’il n’y aurait pas de médicaments pour tous, et qu’un choix serait à faire, Juliet refusa d’y penser, tandis qu’un frisson grimpait le long de son échine. Ils n’en étaient pas là, heureusement, et elle préférait laisser cette délicate question du « qui devait vivre, et qui devait-on laisser mourir ? » de côté, espérant n’avoir jamais à s’y confronter.

La tasse coincée entre ses jambes croisées sur la chaise, Juliet s’empara de l’une des fiches rédigées par Lyanna, tandis que cette dernière pointait avec justesse le fait qu’elle était loin d’être une experte, et qu’elle pourrait sans doute remarquer avec plus de facilité ce qui était compréhensible facilement, ou ce qui était trop compliqué à encaisser pour un débutant. Et puis, il y avait des façons simples d’expliquer certaines choses, sans avoir nécessairement recours au vocabulaire médical, qui était parfois d’une complexité assommante. Les yeux azurs de la jeune femme quittèrent momentanément le morceau de papier pour revenir se poser sur Lyanna. « -J’imagine que ça doit te frustrer, oui. Mais sans vouloir te vexer, ces gens se moquent pas mal de savoir dans quel sens circule leur sang, ou ce qui se passe quand ils inspirent. Ils ont besoin de concret, de quelque chose de précis, de gestes qu’ils pourront répéter chez eux pour s’entraîner, tout en continuant de prier pour que ça ne leur arrive jamais… » Et elle grimaça, avant de boire une gorgée de café, et de s’intéresser aux livres que Lyanna avait devant elle. Son sérieux et son application lui faisaient un peu penser à elle, et elle aurait presque pu s’autoriser un sourire si la situation n’avait pas été aussi sérieuse.

Quand Lyanna lui indiqua qu’elle se penchait actuellement sur les maladies hivernales, à juste titre puisque le froid et la neige arrivaient à grand pas, Juliet hocha de la tête, écoutant les arguments de la brunette. « -C’est une bonne idée. Avec le mauvais temps, et surtout les flocons, les sorties seront plus espacées, moins fréquentes, bien que toujours existantes, mais du coup, les risques qu’on nous amène un blessé qui se serait coupé, cassé un os ou autre sera plus minime. » Vu le nombre de personnes qui vivaient actuellement à Fort Hope, le travail serait long et fastidieux, mais Jules faisait partie de ceux qui pensaient que les bonnes causes méritaient quelques sacrifices, et tant pis si elle passait quelques heures chez elle à se pencher sur des dessins de blessures et de plaies.

La peintre remarqua alors le livre sur les remèdes de grand-mère, ces alternatives par lesquelles ils finiraient immanquablement par devoir passer quand ils auraient dépouillé tout Détroit de ses médicaments, ou que tous auraient périmé. Pour être tout à fait honnête, elle n’y connaissait pas grand-chose non plus, pour ne pas dire tout simplement rien, mais il arriverait un moment où ils n’auraient pas d’autres choix que de faire avec ce qu’ils auront sous la main. « -S’ils n’ont que le choix entre ça ou rien, je crois que leur décision sera vite prise. » Car il y aurait bien un moment où ils n’auraient d’autre choix que de revenir à la façon de faire qu’avaient les gens quand les médicaments n’existaient pas encore, et qu’ils n’avaient d’autre possibilité que de faire avec ce qu’ils avaient sous la main. « -On devrait peut-être déjà commencer à voir ce qu’on peut mettre de côté pour préparer ces remèdes le jour où on sera face à la situation. Parce que qu’on le veuille ou non, les médicaments ne dureront pas toute la vie, et on aura besoin d’une solution de repli ! » Peut-être pas cet hiver, mais c’était sûr que ce moment fatidique finirait par arriver, alors autant s’y préparer au mieux.

Lyanna finit par lui tendre l’une de ses fiches, dont le sujet portait sur la grippe, une maladie qui risquait malheureusement d’être bientôt de circonstance. Elle parcourut rapidement les notes, avant de hocher la tête. « -J’aurai tendance à penser qu’on peut être un peu plus synthétique, quitte à présenter les choses sous forme de tirets. Mais je crois que tu as trouvé comment t’y prendre ! D’ailleurs, vu le nombre de survivants, je pourrais t’aider à recopier les fiches avant de les distribuer. Pfiou, c’est vraiment un travail colossal qui s’annonce…mais nécessaire. » rajouta-t-elle au bout de quelques instants. La brune sirota son café pendant quelques minutes, pensive, avant de relancer la jeune femme : « -Je n’ai jamais eu l’occasion de te demander, mais…tu as exercé longtemps ? C’était comment, de travailler pour l’armée ? »
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MessageSujet: Re: I need attendance from my nurse around the clock | Ft. Juliet Whitman   I need attendance from my nurse around the clock | Ft. Juliet Whitman EmptyLun 29 Juil 2019 - 17:38


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Lyanna jouait avec sa tasse pendant que Juliet lisait ses fiches, attendant sa réaction avec appréhension. Elle avait l'impression d'être redevenue une jeune étudiante, angoissant des retours qu'allait lui faire sa professeure. C'était étrange de se retrouver dans cette situation, tant d'années après qu'elle ait eu son diplôme. Elle n'aurait pas imaginé faire juger son travail de nouveau, étant plutôt une des infirmières référentes dans l'hôpital d'Austin, chargée d'accueillir les nouvelles recrues. Et après l'infection, elle n'avait pas pensé s'installer dans un endroit où il faudrait préparer ce genre de protocoles...

Si elle était complètement honnête, elle n'avait pas s'installer quelque part tout court. Les premiers mois, après que son mari ait cessé de donner des nouvelles et que son fils soit mort, elle avait juste espéré mourir à son tour. Elle ne s'était pas spécialement protégée, persuadée de ne plus rien avoir pour la retenir à la vie. Elle avait accepté des missions qui auraient pu lui être mortelles, se disant qu'au pire, ce n'était pas grave si elle mourrait. Et elle avait survécu, mission après mission, déménagement après déménagement. Jusqu'à se poser à Detroit et s'installer peu à peu dans la routine du camp. Elle n'espérait plus autant mourir, ayant finalement trouvé une raison de se lever chaque matin, même si c'était pour les tâches de l'infirmerie.

Lyanna secoua doucement la tête pour se tirer de ses pensées sombres, sirotant son café. La brûlure du liquide lui fit du bien, lui permettant de se concentrer sur l'instant présent. Elle grimaça quand Juliet lui avoua que les gens n'en auraient sans doute rien à faire de ses descriptions anatomiques, ce qui ne ravit pas la perfectionniste qui se cachait en elle, notamment quand ça concernait son travail. Juliet semblait par contre être d'accord avec elle sur l'importance de se pencher sur les maladies hivernales, une période qui commençait à stresser Lyanna. Jusqu'à présent, elle avait suivi l'Armée, composée d'hommes et de femmes en bonne forme physique, mais Fort Hope avait des enfants et des personnes plus âgées dans ses rangs, qui prendraient de plein fouet la moindre maladie.

« Je ne suis pas d'accord avec toi. Avec la neige qui va tomber, on a encore plus de chance d'avoir un blessé... J'ai grandi dans le sud, mais je me souviens de la première fois que j'ai rencontré de la neige, qui cachait les plaques d'égouts au sol ou pire, qui cachait du verglas ! » grimaça Lyanna, se souvenant de ses chutes lorsque l'Armée était arrivée dans le Michigan.

Certes, elle n'avait jamais été très adroite et la neige avait été une grande première pour elle. Mais un combat sur du verglas ou du métal trempé... Elle craignait pour la vie et l'intégrité des membres de la communauté ! Enfin, c'était peut-être son défaitisme qui parlait, tout le monde à Fort Hope ayant survécu miraculeusement à l'épidémie, mais personne n'était à l'abri d'une mauvaise chute. Et l'infirmerie ne disposait pas d'un cabinet de radiologie accolé.

Juliet s'intéressa ensuite à son livre de remèdes, faisant sourire Lyanna. Elle-même n'y connaissait rien, n'ayant jamais pris le temps d'écouter ses propres grands-mères et ayant toujours fait confiance à la pharmacologie moderne. Qui ne l'avait jamais trahi, avant que tout ne s'arrête et qu'ils se retrouvent sans laboratoire et avec des médicaments à travers tout le pays mais atteignant leurs dates de péremption sous peu.

« De ce que j'ai vu, ce sont surtout des préparations à base de plantes. Il suffit qu'on cultive le jardin autour de l'infirmerie et ça sera bon » résuma Lyanna. « Mais certains nécessitent des produits d'origine animale, ou de plantes poussant dans le sud du pays... »

Peut-être pourraient-ils construire une serre ? Mais c'était beaucoup d'entretien et d'énergie, et ils n'étaient pas nombreux à l'infirmerie... Pas assez pour entretenir les plantes, les cueillir au bon moment et les préparer en suivant leurs recettes, tout en s'occupant de leurs nombreux patients. A moins qu'ils ne trouvent un moyen pour que les jours durent plus de vingt-quatre heures. Ceci dit, avec ses deux petites heures habituelles, elle pourrait sans doute avancer des choses dans les plantations, plutôt que de tourner en rond dans la maisonnette qu'elle partageait avec Juliet, au risque de réveiller la jeune femme.

Et quand Jules évoqua le fait qu'il faudrait recopier les protocoles pour tous les habitants, elle se sentit vriller. Elle n'y avait pas pensé en débutant ses protocoles, mais ils n'avaient même pas une photocopieuse... Comment faisaient leurs ancêtres au siècle dernier, avant que toute cette technologie ne voit le jour ? Lyanna avait mis des mois à abandonner son téléphone portable, alors même qu'il n'avait plus de batterie, dans l'espoir de pouvoir le rallumer un jour afin de voir si son mari avait réussi à lui envoyer un message. Des mois, avec un bloc éteint, prenant plus de place qu'autre chose dans son bagage.

« Je crèverai d'avoir un ordinateur et une imprimante » soupira Lyanna en regardant sa pauvre petite fiche sur la grippe. « Rien qu'à l'idée de devoir tout recopier à la main, j'ai déjà envie d'enlever la moitié des informations ! Ça, c'est une bonne motivation pour réduire mes synthèses » souffla-t-elle à Juliet.

Lyanna espéra quand même que la fiche suffirait à une bonne partie des habitants de Fort Hope. Dans ses souvenirs, les gens allaient rapidement voir le médecin pour avoir des médicaments et vite se débarasser des symptômes. Mais dans une base militaire, les soins n'étaient pas pris en charge de la même façon que dans le civil, où ça coûtait beaucoup plus cher. Et la base militaire était un milieu fermé où les maladies se propageaient vite, et les gens y étaient incités à consulter rapidement... La plupart des habitants de Fort Hope ne devaient pas médicaliser le moindre de leur souci.

Enfin, Juliet allait l'aider pour les fiches - et heureusement que les protocoles de maladie hivernale ne nécessitaient pas de dessins, sinon elle aurait fini par haïr profondément Lyanna aux alentours de la dixième fiche ! Ça leur permettrait d'en savoir plus sur l'autre, même si ces sept derniers mois et la colocation avaient contribué à leur rapprochement.

« J'ai rejoint l'armée en sortant du lycée » expliqua Lyanna en réponse à la question de Juliet. « J'avais le choix entre ça et aller travailler dans les champs, me marier et faire un enfant avant même d'avoir vingt ans. Donc l'armée me paraissait un bon choix, et ils me payaient la formation d'infirmière. »

Elle n'avait jamais regretté son choix, même si parfois, les positions de son corps de métier l'avait profondément chamboulée. Elle avait essayé de garder ses valeurs et de venir en aide à tout le monde, sans se soucier de leur nationalité ou autres détails triviaux. Elle ne pouvait pas en vouloir à l'armée, pas quand ils lui avaient donné un métier alors que son future semblait être de reproduire le schéma bancal de ses parents et de sa fratrie.

« Après, j'étais à l'écart des soldats, donc je ne suis pas la mieux placée pour t'en parler... Au niveau médical, on restait entre nous, on s'entraînait entre nous, autant au combat ou au maniement des armes qu'à la création d'un hôpital de campagne » éclaircit-elle. « Si je devais comparer avec mon mari, je dirai qu'on était certainement plus en recul par rapport aux valeurs de l'armée. Quand j'ai fait campagne en Irak, on essayait d'aider le maximum de personnes touchées par une attaque, sans se préoccuper de savoir s'ils étaient victimes ou coupables. Nos collègues soldats n'aimaient pas ça du tout... »


Une source de conflits permanente, qui avait fini par exploser au moment où ils s'étaient retrouvés sans colis américains pour fournir les stocks de l'hôpital. Ils avaient dû trouver des solutions avec le minimum vital, mais contrairement à Detroit actuellement, ils avaient pu compter sur la générosité des villageois alentours et la perspective que l'armée finisse par leur envoyer ce dont ils avaient besoin...

« Tu étais dans l'Art toi non ? Qu'est-ce qui t'a motivée à rejoindre les médicaux ? » s'enquit-elle, toujours un peu surprise du changement total dont avait fait preuve Juliet.

Et en même temps, une partie d'elle comprenait. En pleine apocalypse, c'était difficile de trouver le temps de profiter des loisirs, quand la survie était le plus important. L'art passait malheureusement en dernier, même si Lyanna ne pouvait s'empêcher de penser que pouvoir dessiner ou visiter une exposition pourrait faire du bien à certains membres de la communauté. L'art avait des vertues thérapeutiques après tout, et faire quelque chose de futile et d'inutile était un luxe qui pouvait tous les aider à sortir de leurs angoisses vis-à-vis de Fort Hope, de la survie, des infectés qui les entouraient...

Son défaitisme faisait encore une fois preuve de sa vivacité, mais qu'y pouvait-elle si elle avait toujours l'impression que Fort Hope n'était qu'une douce utopie ? Elle avait entendu parler de l'arène et de ses règles de vie ou de mort, des indépendants qui devenaient presque fous à vivre en ermite... Quand les règles disparaissaient, les gens devenaient fous, mais elle n'était pas convaincue pour autant que la façon dont l'armée s'accrochait aux restes de la civilisation soit une très bonne idée. C'était leur société qui les avait menée à ce fiasco.

« On devrait voir pour organiser des ateliers d'art ? Peut-être que ça pourrait aider... » réfléchit-elle à haute voix, un peu curieuse de ce que Juliet pouvait en penser.

Jules était une civile, elle devait donc avoir une vision très différente et plus libre des choses. L'armée aimait que tout soit dans des cases, simplifiant sa façon de traiter les évènements. Se concentrer sur la survie, sur le fait de récupérer tous les êtres humains du territoire et le nettoyer des rôdeurs. Lyanna se demandait comment Juliet vivait l'invasion des militaires dans Fort Hope, comment ils avaient pu s'approprier l'idée de cette société pourtant créée par les civils...

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MessageSujet: Re: I need attendance from my nurse around the clock | Ft. Juliet Whitman   I need attendance from my nurse around the clock | Ft. Juliet Whitman EmptyDim 4 Aoû 2019 - 22:17
C’était plus fort que Juliet, elle n’avait pas pu s’empêcher de se lancer dans le compte des habitants de Fort Hope, cherchant à avoir une estimation du nombre de fiches qu’il faudrait faire. Il n’y avait bien sûr pas besoin d’en faire une par habitant, mais il en faudrait nécessairement une par foyer, et rien que cela, ça représentait un nombre assez conséquent. Et Jules ne put s’empêcher de soupirer à cette conclusion. Elle releva néanmoins la tête quand Lyanna lui parla d’un ordinateur et d’une imprimante, ce qui aurait grandement aidé dans leurs démarches. La brune resta silencieuse quelques instants, fouillant sa mémoire, avant de hausser les épaules. « -On pourra toujours laisser un message dans la salle commune pour demander si quelqu’un à une photocopieuse chez lui. En espérant qu’avec les années qu’elle aura passé sans activité, elle pourra encore fonctionner, et que son encre n’aura pas séché… » Ce qui représentait tout de même beaucoup de « et si » sur lesquels les deux jeunes femmes n’avaient aucun pouvoir. « -Ne soyons pas défaitistes, peut-être qu’on aura un peu de chance sur ce coup-là… » Et pourtant, malgré ses sages paroles, le visage de Juliet n’exprimait pas un profond optimisme. Loin de là, même. « -Et pour les plantes, je demanderai à Logan s’il peut voir avec les personnes du ravitaillement si un passage dans un magasin de jardinage ou une herboristerie est possible. Ils y trouveront peut-être des graines, qu’on pourra planter aux jardins. Je pourrais y faire une place de l’autre côté de l’enclos, ça évitera que d’autres survivants abiment les plants par mégarde. » Peut-être que le fait qu’elle soit responsable des jardins pourrait aider dans cette situation, ça permettrait à la jeune femme de toujours garder un œil sur ce qui deviendrait bientôt leurs remèdes de substitution.

Sagement, elle écouta ensuite le récit de sa colocataire, à qui elle n’avait jamais songé à demander jusqu’à maintenant ce qui l’avait poussée à devenir militaire. Jules hochait la tête de temps en temps, pour marquer le fait qu’elle était attentive aux paroles de Lyanna, portant à plusieurs reprises sa tasse à ses lèvres, jusqu’à ce que le contenu en soit vidé. Au final, la situation des deux jeunes femmes avait été plutôt similaire sur plusieurs points. Elle aussi s’était vue affublée d’un futur qui ne lui plaisait pas, dicté par son père, qui avait choisi la vie de sa fille sans qu’elle n’ai son mot à dire. Seulement, plutôt que de choisir une carrière militaire, la jeune Juliet avait fui Détroit pour aller s’inscrire dans une fac d’arts à Burlington, où elle était tombée amoureuse de Logan. Son père avait bien sûr été furieux de la voir fuir de la sorte, et refuser le chemin tout tracé qu’il lui avait choisi, mais jamais Jules ne s’était sentie aussi libre qu’à cette époque de sa vie, où elle vivait d’amour et d’eau fraîche, et de son petit salaire de serveuse dans le Starbucks du coin. Tout avait été parfait, jusqu’à ce qu’elle tombe enceinte, et que, sous l’effet de la panique, elle retourne auprès de ses parents, perdue qu’elle était. Juliet ne put s’empêcher de grimacer quand Lyanna lui expliqua que la situation n’était pas toujours très évidente pour elle et ses collègues quand elle prenait le parti de sauver une vie humaine, quelle que soit son origine ou son ethnie, alors que les autres militaires affichaient leur préférence pour le fait qu’ils sauvent seulement les uniformes américains. « -Hé bien…ça ne devait pas être facile tous les jours. Ça a dû demander du courage tout ça, parce que si ici on voit déjà de sacrées horreurs parfois, je ne doute pas que tu as dû en voir des bien pires…je n’aurai pas pu choisir cette vie, même si, crois-moi sur parole, je comprends parfaitement les raisons qui t’ont poussé à faire ce choix. » Et quiconque connaissait Juliet savait qu’elle était bien trop douce pour pouvoir s’adapter au monde violent et sans doute très morbide de l’armée, surtout en période de guerre.

La brune finit par poser sa tasse sur la table sur laquelle travaillait Lyanna, tandis que cette dernière lui retournait sa question, et s’intéressait à ce qu’elle faisait elle-même dans son autre vie. « -C’est ça, oui. J’ai fait des études en arts, puis j’ai ouvert ma propre galerie d’arts, tout en continuant à peindre à côté ! » Et un fin sourire glissa sur ses lèvres à l’évocation de ce métier qui avait été le sien, et qu’elle n’aurait remplacé par rien au monde, bien qu’il ne soit pas suffisant pour papa Whitman. Elle garda le silence encore quelques secondes, réfléchissant à la deuxième partie de la question de sa colocataire. « -Et pour ce qui est de comment je me suis retrouvée ici…je crois que ça c’est fait un peu au hasard…l’infirmerie manquait de personnel, et moi je manquais d’occupation pour remplir mes journées. A vrai dire, tout a commencé quand j’ai rencontré un médecin en dehors du camp, qui a soigné Logan. On a commencé à se voir fréquemment, pour qu’il puisse m’apprendre deux/trois trucs, et j’ai fini par venir voir Noah, qui a accepté avec plaisir de m’apprendre des actes qui pourraient être utiles ici. » Juliet n’aurait su dire exactement depuis combien de temps elle était élève à l’infirmerie, mais ça devait faire facilement plus d’un an. « -Pour être honnête avec toi, je ne pensais pas que j’y arriverai, j’étais même persuadée de tourner de l’œil assez facilement, et puis…pas du tout. J’aime même venir ici, et aider, pour de vrai. Je sais que le chemin est encore très long, mais apprendre ne m’a jamais fait peur ! Et puis…je ne manque pas de professeurs maintenant ! » ajouta t elle rapidement, en adressant un petit sourire complice à Lyanna.

En revanche, ce à quoi Juliet ne s’attendait pas, c’était à ce que la brune lui propose de mettre en place des cours d’arts. A tel point que l’infirmière en herbe laissa échapper un doux rire de ses lèvres. « -Je doute que l’armée trouve cela très utile de faire des après-midi coloriage ! Ca ne doit pas être assez sérieux et accès sur la survie à leur goût ! » lâcha-t-elle en souriant, secouant légèrement la tête de droite à gauche. Pourtant, ça pourrait être une bonne idée de proposer cette activité de temps en temps, qui était d’une banalité affligeante en plein contexte d’apocalypse. Car même à Fort Hope, au sein d’une communauté aussi soudée et développée, on oubliait parfois que tout ne se limitait pas simplement à survivre, et qu’il existait encore quelques manières de pouvoir se faire plaisir, et vivre, tout simplement, en faisant des petites activités toutes simples. « -Après, si tu arrives à convaincre tes supérieurs, dis-toi que moi je suis toujours partante pour passer du temps avec des crayons et d’autres personnes. Ce sera même avec grand plaisir que je serai présente à ces ateliers ! » Et elle le pensait, elle qui avait toujours été particulièrement heureuse de parler d’art, ou simplement de le pratiquer, avec quiconque s’y intéressait également.
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MessageSujet: Re: I need attendance from my nurse around the clock | Ft. Juliet Whitman   I need attendance from my nurse around the clock | Ft. Juliet Whitman EmptyJeu 8 Aoû 2019 - 17:22


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Juliet donna quelques idées pour se lancer sur la piste d'une photocopieuse, mais ni elle, ni Lyanna n'y croyaient vraiment. Peu d'américains avaient ce genre d'appareil chez eux, utilisant généralement celle du travail ou d'un magasin de leur quartier et si par miracle, les habitants de Detroit en avaient chez eux, serait-elle en capacité de fonctionner, trois ans après le début de l'épidémie ? Elles allaient devoir tout faire à la main, et Lyanna laissa à Juliet le dessin avec plaisir, sachant qu'elle devrait elle-même se concentrer sur sa calligraphie pour ces fameuses fiches. Elle n'avait jamais eu une très jolie écriture mais elle voulait être comprise de toute la communauté et pas seulement de ses quelques "collègues" de l'infirmerie.

Juliet finit avec une idée plus intéressante pour leurs problématiques actuelles : retrouver des plants dans des jardineries et les faire pousser dans les jardins déjà occupés par les plants de légumes permettant de nourrir la communauté. Lyanna faisait tout à fait confiance à la jeune femme pour en prendre soin. Il ne restait à Lyanna qu'à sélectionner des remèdes à essayer - et à prier pour que ce soit efficace, puisqu'elle n'avait jamais cru aux recettes de grands-mères jusqu'ici et n'en connaissait rien.

« Heureusement que les graines n'ont pas de dates de péremption » plaisanta-t-elle. « Même si je me vois mal appliquer des cataplasmes bizarres sur des plaies faites par ces morts-vivants étranges. »

L'infirmière tourna la page qu'elle lisait vers Juliet, composée de plusieurs recettes de cataplasmes pour des plaies allant de la piqûre de moustique à la brûlure. Enfin, si c'était dans un livre, c'est que ça devait avoir au moins un petit effet cicatrisant, même si Lyanna regrettait ses flacons de désinfectant et leur odeur piquante quand elle voyait à quoi ils en étaient réduits pour se soigner.

Elle répondit ensuite aux questions de Juliet sur son passé, s'étonnant d'en dire autant. Cela faisait des années qu'elle n'avait pas parlé d'elle ou de ses choix de jeune adulte, mais Juliet l'écoutait attentivement, et c'était agréable de lui parler. Elle ne se sentait pas jugée par la jeune femme, alors même qu'elle savait que nombre des civils de la communauté se méfiaient des militaires. A raison d'ailleurs, elle-même se trouvant de moins en moins en accord avec les décisions de ses supérieurs. Mais si déserter l'Armée était déjàdifficile à l'époque où elle était mobilisée en Irak, elle avait l'impression que c'était encore pire maintenant, que c'était l'équivalent d'une condamnation à mort.

Elle s'en voulait d'avoir été si déprimée ces derniers mois, au point qu'elle n'avait pas vraiment suivi le dialogue entre civils et militaires. Elle avait bien vu que certains des indépendants n'avaient pas aimés être amenés de force à Fort Hope, ce qu'elle comprenait d'ailleurs - et pourquoi les forcer à rejoindre une communauté quand ils pensaient s'en sortir seuls ? Mais elle avait l'impression que les disputes entre les deux camps devenaient de plus en plus hors de contrôle et ça l'inquiétait un peu... Jusqu'ici, elle avait quand même la chance que personne ne s'en soit pris à elle, sans doute parce qu'à part son uniforme, elle ne portait pas de signes de son appartenance à l'Armée. Elle gardait son arme chez elle quand elle était à Fort Hope, et soignait toutes les personnes se présentant à l'infirmerie, les prenant par gravité des symptômes et non par "mlilieu social".

Plutôt que de ressasser ces disputes incessantes, elle préféra écouter Juliet raconter sa vie d'avant. Elle aimait savoir ce genre de détails chez les autres, essayer d'imaginer quelle était leur vie avant l'épidémie. Même si toutes ces histoires finissaient mal, brisées par les morts et la contamination... Lyanna sirota son café presque froid maintenant, écoutant Juliet lui raconter comment elle en était venue à devenir étudiante à l'infirmerie. Presque par hasard, et finalement la jeune femme était une excellente recrue, débrouilarde et volontaire !

« Le hasard fait bien les choses ! Je trouve que tu te débrouilles déjà très bien, pour quelqu'un qui n'avait aucune compétence médicale » approuva Lyanna en souriant à la jolie brune. « Et puis, tu as parfois de meilleures idées quand on sèche sur une solution, parce que tu n'es pas bloquée comme nous par des apprentissages théoriques. »

Elle devait avouer qu'elle avait eu un peu peur quand elle était arrivée et qu'on lui avait dit qu'il y avait une étudiante infirmière n'ayant aucune connaissance médicale d'avant l'épidémie. Juliet l'avait vite rassurée, parce qu'elle comprenait vite et savait comment les aider au mieux tout en observant leurs gestes. Et puis, quand parfois ils se perdaient, réfléchissant à comment telle blessure aurait été prise à charge dans un hôpital, avec un accès à une vraie pharmacie, Jules leur avait parfois sugéré de bonnes idées pour faire autrement, sans le matériel qui manquait.

Et si Juliet faisait preuve d'une bonne dose de créativité à l'infirmerie, elle ne semblait pas vouloir continuer en dehors de ces lieux. La proposition de cours d'arts ne sembla pas l'enthousiasmer, ce que Lyanna comprenait. En trois ans, leurs vies à tous avaient été tellement bouleversées... C'était dur d'évoluer et de se projeter dans un futur plus calme quand on ne savait pas de quoi le lendemain serait fait.

« Ça fait trois ans... Rester bloqué sur la survie ne nous aidera pas. Il faudrait qu'on commence à prévoir les choses dans la durée » réfléchit-elle. « Et pourtant, Dieu que c'est dur d'imaginer ce qu'il adviendra de cette communauté dans deux ou trois ans... »

C'était ça le nœud central du problème. Ces trois dernières années, ils avaient tous vu leurs vies s'arrêter, et certains, comme Lyanna, avaient parcouru des milliers de kilomètres avant d'atterir à Detroit. Mais tous avaient du mal à s'imaginer rester là, ou même de savoir s'ils continueraient de s'en sortir ou non. Un rien pouvait bouleverser l'équilibre de toute la communauté : une porte ouverte laissant passer un rôdeur, un coup d'Etat, ou même une grippe... Un simple virus pouvait emporter assez facilement la moitié de la communauté et pousser les survivants à tout recommencer, ailleurs.

Lyanna reposa sa tasse vide, continuant pourtant de tripoter l'anse, dans un mouvement dû à la nervosité. Elle n'en avait pas parlé à Juliet quand elle avait résumé sa vie, mais sa famille continuait de la retenir dans le passé. C'était gentil de conseiller aux gens de se concentrer sur l'avenir et la communauté quand elle était incapable de faire de même. Comme le disait le dicton, c'était toujours les cordonniers les plus mal chaussés.

« J'aimerai pouvoir revenir en arrière et retrouver ma vie d'avant tout ça » murmura-t-elle, ses yeux se posant sur les futures fiches médicales qui n'avançaient pas aussi vite que voulu.

Peut-être se mettait trop la pression pour réussir à aider les autres, ou peut-être était-elle simplement une utopiste... Mais elle aurait cru qu'après une telle catastrophe, les gens se serrent les coudes, alors qu'elle avait actuellement plutôt l'impression de voir tout le contraire. Chacun pour soi, même pour le jardin ou les objets trouvés.

« Plus le temps passe et plus l'idée de partir vivre en ermite dans la forêt me tente » soupira Lyanna avant de reprendre son stylo et sa première fiche, raturant dessus pour l'améliorer selon les conseils donnés par Juliet.

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MessageSujet: Re: I need attendance from my nurse around the clock | Ft. Juliet Whitman   I need attendance from my nurse around the clock | Ft. Juliet Whitman EmptySam 17 Aoû 2019 - 23:18
Parler de son passé n’avait jamais été un exercice insurmontable pour Juliet, qui avait l’impression d’avoir répété cette histoire mainte et maintes fois, aux divers survivants qui avaient croisé sa route, à tel point qu’elle avait désormais l’impression de simplement répéter une leçon, apprise par cœur. Cela ne lui semblait pas vraiment pesant, même si elle s’arrêtait en général au début de la fin du monde, évitant de parler de tout ce qui était arrivé depuis que les morts s’étaient relevés. Ça lui évitait ainsi d’avoir à aborder ce douloureux sujet qu’avait été la perte de sa fille, dont elle était persuadée qu’aucun parent ne se remettait jamais. Et puis, discuter avec Lyanna était réellement agréable, et Jules allait même jusqu’à trouver qu’elles avaient quelques ressemblances toutes les deux, au-delà de leur aspect physique. Elle lui avait donc confié sans crainte comment elle était devenue propriétaire d’une galerie d’art des années plus tôt, et plus récemment, ce qui l’avait poussé à venir trouver sa place dans l’infirmerie de Fort Hope. La brune esquissa un sourire face aux compliments de l’infirmière, qui la touchèrent. Elle avait toujours été très appliquée dans tout ce qu’elle faisait, et Juliet n’était jamais contre un peu de reconnaissance, même si ce n’était pas son principal moteur. « -Je t’avoue que je suis contente de savoir que je ne fais pas n’importe quoi… » souffla-t-elle dans un rire léger, ne doutant pas que si elle avait été un danger pour les autres survivants dans sa façon d’envisager les soins, cela fait bien longtemps qu’on l’aurait convié plus ou moins diplomatiquement à quitter l’infirmerie.

En revanche, elle ne s’attendait pas à une telle réaction de la part de la militaire quand Juliet laissa supposer que les uniformes de Fort Hope ne seraient pas forcément favorables à des ateliers de dessins ou d’art, qui était tellement éloignés de la survie. Il suffisait de voir les cours qui étaient actuellement donnés dans le camp pour comprendre qu’on rirait sans doute au visage de la brune si elle proposait de réunir quelques survivants autour de feuilles de papier et de crayons de couleur. Juliet écouta pourtant les arguments apportés par la brune, et pinça doucement les lèvres l’une contre l’autre quand Lyanna lui annonça qu’elle avait du mal à imaginer l’avenir de Fort Hope dans deux ou trois ans. Pour être honnête, elle-même avait parfois du mal à voir plus loin que deux ou trois mois. Dès le début, Jules avait cru à l’avenir et au potentiel de leur communauté, et pourtant, depuis l’arrivée des militaires, elle entrevoyait les choses avec moins de certitudes, et craignait que la situation dérape à tout instant tant les tensions étaient vives entre les deux camps. Désormais, elle avait l’impression que le moindre faux pas d’un groupe ou d’un autre, le moindre mot de travers aurait des retombées. Les conséquences de nos actions étaient toujours si complexes, si diverses, que prévoir l’avenir était une entreprise bien difficile.

Sans se prononcer tout de suite, Juliet observa le manège de sa colocataire avec sa tasse, se rendant compte que celle-ci semblait préoccupée par quelque chose, bien qu’elle n’osa poser aucune question par peur d’être indiscrète. L’infirmière en herbe resta donc silencieuse quelques instants, avant que Lyanna reprenne la parole, pour prononcer des mots que l’artiste avait pensé plus d’une fois, en son for intérieur. Elle n’avait pas eu une vie parfaite, et avait eu la mauvaise habitude de cumuler beaucoup d’erreurs, et pourtant, elle était prête à repasser par ces instants pénibles qui faisaient sa vie d’autrefois. Parce qu’au-delà de ces moments pas toujours très glorieux, Juliet savait que cela signifiait qu’elle pourrait de nouveau serrer Eulalie dans ses bras, et pour une mère, rien ne comptait plus que de sentir le cœur de son enfant battre contre elle. Elle aussi chérissait ce rêve secret de pouvoir remonter le temps de quelques années, et reprendre sa vie à Détroit avec sa fille, là où elle l’avait laissé. Mais Juliet le savait, ça ne faisait pas grand bien de s’installer dans les rêves en oubliant de vivre, si bien qu’elle chassa ses pensées d’un petit geste de la main, tout en se tournant vers Lyanna. « -Malheureusement, et crois bien que j’aurai aimé que ça soit le cas, ce n’est pas possible. Notre vie c’est ici, et maintenant…avec nos cataplasmes de grands-mères, les rôdeurs, et toutes ces incertitudes face à nous… » soupira-t-elle, tout en comprenant très bien la détresse de la jeune femme à ses côtés. Car il était clair pour Juliet que si elle avait eu la moindre idée que leur vie aurait prit ce tournant radical, sa vie aurait été bien différente, et elle ne se serait pas posée tant de questions…notamment à propos de Logan.

Quand celle qui partageait désormais sa maison sembla évoquer l’idée qu’une vie de solitaire la tentait, Juliet la regarda un long moment, comme si elle essayait de chercher la véracité dans les propos de la jeune femme. Elle-même n’aurait jamais pu se livrer à cette vie-là, car avouons-le, elle n’aurait pas survécu longtemps seule. Sa discrétion était un atout de taille, certes, mais le monde en dehors des barricades de Fort Hope était trop cruel, et elle ne doutait pas qu’elle ne serait pas restée vivante bien longtemps. « -Tu le penses sincèrement ? Tu ne te plais pas, à Fort Hope ? Enfin…nos conditions de vie sont plutôt agréables quand on pense à comment ça doit être pour d’autres survivants qui sont seuls dehors… » Elle pensait notamment à l’eau chaude dont ils pouvaient bénéficier, les repas fréquents, leurs ventres toujours pleins, la possibilité de pouvoir dormir sans craindre d’attaques de rôdeurs ou d’autres survivants, l’électricité, et tous ces avantages que d’autres n’avaient pas forcément. « -De mon côté, je pense que cette communauté est une chance de pouvoir repartir du bon pied, d’avoir une nouvelle chance dans la vie, de pouvoir faire plus que juste survivre un jour de plus…mais je suis peut-être un peu trop fleur bleue dans ma façon de penser… » ajouta-t-elle, non sans grimacer ouvertement.
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MessageSujet: Re: I need attendance from my nurse around the clock | Ft. Juliet Whitman   I need attendance from my nurse around the clock | Ft. Juliet Whitman EmptySam 24 Aoû 2019 - 11:51


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Si l'épidémie avait changé leurs vies à tous, et pas en bien, jusqu'à bouleverser tout ce qu'ils avaient connu et tentaient de reconstruire, Lyanna aimait écouter les "histoires d'avant". Il y avait d'abord la partie où l'on rencontrait la personne, dans ses nouvelles fonctions au sein de la communauté et où l'on tentait de deviner ce qu'elle faisait trois ans plus tôt, son travail ou ses passions dans le monde normal. Et puis venait toujours le moment où chacun racontait sa vie - parce que le traumatisme était encore frais et qu'ils avaient tous besoin de se souvenir d'avant, de leurs métiers et de leurs familles, de tout ce qui avait brusquement disparu en quelques mois. Une façon de se prouver que ce qu'ils avaient vécu avait vraiment existé, parce que le temps rendait les choses plus floues. Certains matins, Lyanna se réveillait, incapable de se souvenir des traits du visage de son fils, et elle devait ouvrir son album photo pour revoir ce petit minois souriant, et ses grands yeux bleus ouverts sur le monde... Mais Nathaniel n'était plus, et si la blessure lui semblait toujours à vif, elle évitait toujours le sujet. Ils avaient tous perdu quelqu'un, et elle ne voulait pas remuer le couteau dans la plaie, se doutant que Juliet aussi ne lui avait pas tout dit.

Lyanna ne put s'empêcher de complimenter Juliet sur son travail à l'infirmerie, surtout sachant maintenant qu'elle avait tenu une galerie d'arts ! Passer de l'art, abstrait par essence, aux soins, techniques et prenants aussi émotionnellement que physiquement, elle imaginait combien ça pouvait être dur ! Et Juliet, qui n'avait appris le médical qu'en pleine apocalypse, où elle avait certainement vu plus d'infectés que de grippés, se débrouillait vraiment bien ! Ce qui était rassurant, vu le peu de membres que leur équipe médicale comptait, par rapport à la communauté qui continuait son expansion... Ce qui faisait réellement peur à Lyanna, qui savait que plus on rassemblait de personnes, plus on prenait de risques avec les virus et bactéries, notamment avec l'hiver approchant. Et leur petite infirmerie ne ferait sans doute pas le poids face à une grosse grippe.

Et cette peur de l'avenir, cette crainte de toutes les catastrophes qui pourraient arriver et intensifier les conséquences déjà désastreuses de l'épidémie qui avait causé la perte d'une grande partie de l'Amérique, était ce qui la tenait éveillée la nuit. Elle n'était pas d'un naturel défaitiste, mais perdre toute sa famille lui avait fait perdre tout espoir. Surtout quand elle voyait la communauté continuer à chercher la survie, sans prendre le temps de se poser pour réfléchir à un nouveau gouvernement, une façon de fonctionner plus pérenne. Quelque part, elle avait bien compris qu'à maintenir les gens en alerte, en excerçant sur eux une telle pression, les militaires continuaient d'asseoir leur autorité - et elle, faisant partie de l'Armée, était épargnée par tout ça, même si elle voyait de plus en plus le problème. Mais en parler à Juliet pourrait se retourner contre elle...

Surtout que Juliet ne semblait pas partager les mêmes réserves qu'elle. Peut-être était-ce Lyanna qui était trop défaitiste et imaginait le pire, puisque sa colocataire semblait bien plus apaisée qu'elle et semblait même voir un avenir moins sombre que celui qui terrifiait l'infirmière. Lyanna chercha donc comment exposer ses pensées, sans trop critiquer ce que l'Armée avait mis en place, voir ce qu'en pensait Juliet - et peut-être... Peut-être que cette dernière pourrait la rassurer ?

« La communauté en soi est une très bonne idée. Elle apporte beaucoup de confort, elle rassemble assez de monde pour que chacun puisse se spécialiser » commença Lyanna, pensant à leur petite équipe médicale, ou à ceux s'occupant des récoltes tandis que d'autres géraient la sécurité du camp. « Mais on n'évolue pas sur une démocratie ou sur un régime politique quel qu'il soit. On reste dans cette idée de survie, à planter, constuire des barricades, se préparer à partir n'importe quand si d'autres nous attaquent ou si l'épidémie se répand dans le camp. »

Une vie qui l'épuisait. Construire en gardant en tête qu'elle pouvait tout quitter du jour au lendemain... Ça n'aidait pas à se projeter pour une vie plus stable et plus durable. Rien n'était éternel, mais elle se sentait plus foraine prête à ranger le cirque pour aller faire ses représentations ailleurs que citoyenne dans un monde en construction.

« Mais l'avenir m'inquiète » reprit-elle. « Des couples commencent à se faire, il y a de jeunes enfants sur Fort Hope. Comment on va faire quand il y aura plus d'enfants ? Qu'est-ce qu'on va leur apprendre ? Et pareil pour les plus vieux de la communauté, qui seront bientôt rattrapés par leur âge... »

Elle savait comment l'Armée gérait les gens devenus inutiles - des hôpitaux pour vétérans, puis on les laissait se débrouiller dans la vie civile, au point que beaucoup d'anciens militaires devenaient alcooliques et ne réussissaient pas à s'intégrer, à obtenir un travail "normal" ou à gérer une famille. Adopter ce modèle avec les personnes âgées ou les enfants - et avec la disparition progressive de moyens de contraception ainsi que le fait que les couples commençaient à s'installer et à imaginer des projets de famille, elle imaginait aisément Fort Hope avoir une plus grande propension d'enfants dans les années à venir. Si la communauté perdurait encore des années.

« Enfin, peut-être que je suis juste trop négative ! Ces trois dernières années ne m'ont pas aidée à rester très positivite » conclut Lyanna avec un sourire d'excuse. « Je me demande juste comment faire évoluer Fort Hope si on reste ici et que la communauté continue d'évoluer. »

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