Désespoir. Espoir. Rêve. Cauchemar. Tous ces termes s'opposaient mais collaient parfaitement à la situation que je vivais. J'étais seule. Mon mari était introuvable et n'était pas revenu depuis des jours. J'étais retournée une nouvelle fois dehors. Peut-être qu'il était perdu quelque part et n'attendait qu'une seule chose: qu'on vienne l'aider. Je n'avais pas croié d'humains... vivants. La plupart du temps je me cachais lorsque j'en voyais plus de deux, sous des cartons, des voitures, ou derrière des poubelles. Je me taisais et m'empêchais de commettre un impair. Lorsqu'ils me repéraient je m'enfuyais tentant de nouveau me cacher, quelques fois dans une maison, ce que j'évitais en général, de peur d'être de nouveau face à ces cadavres ambulants.
C'était pas qu'ils étaient plus intelligents, mais plus ils étaient nombreux, moins il était facile de sen débarrasser. Et donc il était plus facile de se faire mordre. Pour seule arme je me balladais avec un couteau. M'armer avec une arme à feu ne m'étais pas nécessaire. Je ne savais pas tirer. M'en servir aurait pu signer mon arrêt de mort. J'avais bien authentifié une mort parce qu'un homme s'était mal servi de son colt. Qu'on ne me demande pas pur quelle raison, moi non plus je ne le savais pas. Peut-être que j'aurais dû prendre des cours de tirs. Mais ça ne m'avait jamais vraiment intéressé, les armes à feu. Je n'avais jamais été entièrement pour l'autorisation de celles-ci. Maintenant je ne pouvais que les bénir dans un sens. Je ne pouvais pas les dédaigner sachant qu'on pouvait donner la paix à ces morts. Cette... Chose...Cette maladie ne connaissait aucun vaccin. Et tout semblait laissé à l'abandon, laissant la nature suivre son cours comme la ville de Tchernobyl. Une catastrophe nucléaire et maintenant on vivait une catastrophe planétaire. Sauf que les gens s'étaient transformés en quelque chose qui nous surpassait nous. Tout était tombé, on n'avait ni accès à internet, à l'électricité, ni même aux moyens de communication comme le téléphone.
Je marchais dans la neige, soufflant. Je cherchais mon prochain repas. Mon dernier avait été une petite boîte de thon avec un restant d'eau. J'avais connu mieux comme festin. Mais au jour d'aujourd'hui, il fallait se contenter de ce qu'on pouvait trouver. Je rêvais de trouver du chocolat du vin ainsi qu'un bon lit. Je rêvais aussi de remettre mes anciens vêtements. Mais peine perdus, ils seraient aussitôt salis. De plus, je ne pensais pas qu'ils me permettraient de me tenir au chaud bien longtemps. En cette période, tomber malade tombait au plus mal. Attraper un rhume serait encore plus horrible en cette période. Éternuer ne ferait qu'attirer ces cadavres ambulants qui se dépêcheraient de venir me manger un bout de chair fraîche.
Je tentais de longer une habitation, que j'avais repéré sur la route, afin de pouvoir dénicher une petite merveille. J'avais faim et mon ventre n'allait pas tarder à le faire savoir. Peut-être que j'allais pouvoir y entrer pour m'y abriter un temps! J'entrais dans une maison, faisant le moins de bruit possible. On ne savait jamais s'il restait des personnes, vivantes ou non. Le silence était un des points majeurs pour une survie longue durée. Se faire discret était tout aussi complémentaire. C'est pourquoi, je me faisais petite lorsqu'un cadavre ambulant vint vers la porte, je me cachais dans un coin attendant le bon moment. Je sautais sur l'individu, lui assérant un coup de couteau dans le crâne. La malheureuse tomba raide sur le sol. Je récupérais mon arme, que j'essuyais sur un des habits de cette femme. Je me dirigeais vers la cuisine, voulant dénicher de la nourriture. J'ouvrais les placards, regardant les dates de péremption jusqu'à ce que je trouve enfin quelque chose! Des chips! J'ouvrais le paquet, prenant une poignée de ces chips que j'engloutissais. Je mâchais avec bonheur cette nourriture, je recommençais à piocher dans le paquet. Puis je sentais des pas venant vers moi. Je me retournais, pour découvrir avec stupeur qu'il y avait d'autres de ces cadavres ambulants! Je ne les avais pas vu! D'où pouvaient-ils bien venir? Je lâchais mon paquet, m'enfuyais, sans demander mon reste en fermant la porte de cette maison! J'entendais leurs poings cogner contre cette porte.
J'avais échappé au pire, une minute de plus et ils m'auraient peut-être fait une des leurs. J'avais fait un bien maigre repas. Il me fallait reprendre ma route. Je reprenais mon petit bout de chemin, marchant avec mes bottes sur la route. Je n'avais pas à me préoccuper des voitures, la plupart n'étaient plus utilisables, faute d'essence, faute de personne encore vivantes. Même en ayant occupée une habitation pendant plus de deux jours, je n'avais même pas entendu un bruit de voiture. La vie s'était éteinte si rapidement au profit d'une mort plus qu'étrange. Que savait-on à propos de ce mal qui rongeait ces morts? Et qui pouvait nous ronger lors d'une morsure. Moi même je ne savais rien à part ça. Je n'avais pas appris grand chose, à part que ça ne devait peut-être pas être dans l'air. Et la façon pour les tuer efficacement. Mais à part ça... Je n'avais aucune information, aucune donnée pouvant me mettre sur la voie.
L'idée m'effleura l'esprit. Et si je tentais d'autopsier un corps? Ce n'était pas ce qui manquait par ici. Je pouvais en croiser un dans quelques minutes, à mon simple avis. Je pouvais me trouver un coin, plus éclairé que les autres. De cette façon, je pouvais voir plus en détail le corps mais aussi apercevoir si d'autres cadavres ambulants approchaient. J'avais juste à trouver cet endroit. Mais en fait, la route me donnait une belle vue d'ensemble. Mais peut-être un peu trop. J'aimais me garder une issue de secours, comme un meuble ou une voiture pour pouvoir m'abriter au besoin. Je marchais encore une bonne qunzaine de minutes jusqu'à arriver à un coin où se trouvait 3 voitures. Je pouvais déjà avoir une petite idée au vu de la scène. Un accident était arrivé au vu d'une voiture renversée, une autre avait le capot abîmé et une autre était à l'abandon. Peut-être qu'il n'y avait plus d'essence. Je vérfiais pour la première qui ne semblait n'avoir subit aucun impact. Mais il y avait déjà quelqu'un, ou du moins un mort. J'allais aux voitures suivantes inutilisables, cependant, des éventuels abris pour la nuit ou cachettes. Celle avec le capot défoncée contenait des sacs avec des habits. Un petit plus pour changer de vêtements après ma future autopsie. Et un second plus pour tenter d'attacher les vêtements aux poignées, de sorte à pouvoir me cacher tranquillement. Cependant, je ne trouvais pas d'aliments ou d'autres objets pouvant m'aider.
Après mon petit travail, je fermais la portière de la voiture en question. J'allais en direction de la Toyota qui abritait un de ces morts. Je cognais contre la vitre, pour réveiller la dame. Je réfléchissais à la manière de la tuer et de l'autopsier. Je savais comment on les tuait, mais de quelle manière devais-je la tuer? Bien dans le crâne ou par le menton ? Quels organes voulais-je garder intact ? Pendant mes réflexions, le cadavre ambulant, retenut par sa ceinture me sonna sa présence en cognant contre la vitre. Je la regardais, d'un oeil quelque peu compatissant. Au moins, elle irait au paradis. Enfin, elle serait libérée. Je ne croyais pas à un Dieu existant sur Terre. Je croyais en la science, en la médecine, aux antidotes. Prier pour un Dieu, pour qu'il puisse nous sauver... Qui avait déjà été sauvé de cette manière? Si ça se savait, beaucoup se seraient remis à prier pour que l'on épargne leurs vies. J'ouvrais la portière, m'écartant de celle-ci. Oui, la femme était belle et bien retenue par cette ceinture qui assurait en quelque sorte ma sécurité. Je m'avançais de nouveau, évitant ses bras et achevant cette pauvre femme par un coup dans le crâne. Elle arrêta de se mouvoir peu après. Je vérifiais qu'elle était bien morte. Il vallait mieux être prudent, ça se relevait sans crier gare.
Après un moment à l'observer, je décidais de la détacher de là. Elle me tomba dans les bras, au sens littéral. Elle n'était pas si lourde que ça, à mon plus grand soulagement. Je la traînais par le haut de son corps, l'approchant vers la voiture au capot défoncé. Son odeur m'indiquait qu'elle devait être morte il y avait un bon moment. Peut-être une semaine ? J'enfilais mes gants, ça n'allait pas être une partie de plaisir. J'enlevais les vêtements de la femme, ne lui laissant que ses sous-vêtements. En temps normal, j'aurais eu un petit objet pouvant enregistrer mes paroles. Je me baissais à ses côtés regardant ses traits afin de pouvoir en estimer l'âge, le poids, la taille.
«Ici Mathilde Jenkins, médecin légiste. Je ne suis assistée que de ma propre personne durant cette autopsie. Nous avons affaire à une femme qui devait avoir entre 35 et 40 ans. Elle mesure au moins 1m70 et j'estime son poids à une soixantaine de kilos voir un peu moins. Type caucasien. Elle était mariée au vu de sa bague. Cette femme qui est mon premier sujet a été soulagée par mes soins avec un couteau dans son crâne. Il n'y a aucune autre information à son sujet, peut-être que j'aurais de plus amples informations en fouillant dans son sac. Mais rien n'est moins sûr.»
Je tâtais son corps afin de détrminer la cause de son état antérieur. Et effectivement, quelques détails me sautèrent aux yeux.
«On observe une morsure vers sa jambe gauche, ce qui pourrait être très certainement la cause de la propension de ce mal. Mais des traces de griffures plus profondes pourraient tout aussi bien l'être.»
Mes instruments, qui pouvaient sembler quelque peu barbarres, je les alignais à mes côtés.
«Cette femme était sûrement gymnaste au vu de ses pieds et de sa musculature. Et...»
En voyant son cou, je remarquais que nous avions une chose en commun, la musique. Comme quoi, les corps délivraient de nombreux détails sur le passé d'une personne.
«Elle pratiquait du violon. La trace de son cou sur l'individu en est une preuve. Peut-être était-elle une gymnaste ou une violoniste. Ou elle pratiquait l'un des deux comme passions.»
J'allais chercher une sorte d'écharpe pour le bas de mon visage, afin de réduire quelque peu l'odeur et en quelque sorte me protéger de cela. Je m'armais donc de mon bistouri à mon retour afin de pouvoir ouvrir la femme en question.
«Je vais maintenant ouvrir le corps. Je pouvais de cette façon autopsier le corps et déterminer les changements qu'a subit cette femme.Il faudra tenir compte du fait que cette femme est dans un état de décomposition avancée et que je ne pourrais peut-être pas trouver d'éléments concluants.»
J'ouvrais le corps qui laissait échapper une odeur quelque peu nauséabonde. L'odeur de la mort qui pourrissait à l'intérieur d'u corps était quelque peu particulière. Il n'y avait pas de grande différence entre celle des morts et celle des morts morts. Oui, c'était étrange de les nommer ainsi mais... Je n'avais pas d'autres noms. Un mort restait mort alors qu'aujourd'hui... Les morts pouvaient comme... renaître. Mais ils étaient différents. Ils n'avaient plus cette même pensée. C'est à peine s'ils nous reconnaissaient. C'est alors que je remarquais une seconde chose à la vue du bassin de celle-ci.
«Cette femme a accouché 3 à 4 enfants au vu de son bassin.»
Je n'avais pourtant vu aucun enfant. Comme aucun mari ou femme à ses côtés. Était-elle la seule survivante de sa famille? Avait-elle été séparée des siens? Je voulais me pencher un peu plus sur le sujet lorsque j'entendis un bruit. Je me fis toute petite, tendant l'oreille. Je prenais mon couteau vers moi regardant de tous les côtés d'où avait bien pu provenir le bruit. Si ce cadavre ambulant était seul, je pouvais l'avoir. Mais il fallait avant tout le repérer afin de pouvoir l'éliminer en toute tranquilité. Mon coeur battait très vite, comme à chaque fois où je devais combattre ces cadavres ambulants. Je me retournais et regardais devant, derrière moi. Même à mes pieds. Il n'y avait rien. Peut-être un oiseau qui était passé par là. J'attendais encore quelques minutes pour être sûre d'être en sécurité. Finalement je rejetais de nouveau mon attention sur le sujet en question.
J'installais un écarteur afin de pouvoir au mieux observer le corps de celle-ci. C'est alors qu'un nouveau bruit se fit. Je me relevais d'un coup, prête à utiliser mon couteau. Cette fois-ci je n'avais pas rêvé! Il y avait quelqu'un ou quelque chose près d'ici! Où ? Je ne le savais pas! Mais il fallait que je sois prudente! L'homme était un loup pour l'homme. Les humains n'étaient pas tous des sains. J'étais légiste et je conaissais les travers des Hommes. La cruauté des Hommes envers leur propre espèce je la connaissais. J'avais connu des crimes horribles via les autopsies des corps que j'avais dû pratiqué. Certes, il y avait encore des êtres humains qui étaient tout aussi sociables et gentils qu'auparavant. Mais lorsque j'avais connu Bradley il m'avait compté son histoire. Histoire horrible où son groupe s'était trouvé décimé. Il n'avait rien pu faire contre eux. Ou alors c'était un simple cadavre ambulant et je pouvais éventuellement me cacher dans la voiture et m'y mettre en sécurité. J'avançais prudement, mon couteau à la main, faisant le tour afin de trouver l'auteur du bruit en question. Pas à pas, de façon discrète et silencieuse, je me déplaçais. Un nouveau bruit se fit derrière moi et me retournais en un seul instant afin de faire face à ce qui allait m'arriver...