Il parait que l’épidémie, ça change des gens, moi j’estime que je suis resté fidèle à moi-même. Comme tout le monde, j’ai dû m’adapter aux différentes situations, mais que voulez-vous, je suis quelqu’un d’aventureux et rien ni personne ne me privera de me mettre en danger. Si vous tenez tant à m’arrêter, c’est votre jour de chance, j’aime le défi et je suis quelqu’un de compétitif, alors je vous laisserais une chance de faire mieux que moi. Cependant, je vais vous dire les choses franchement. Je n’aime pas quand les choses tournent autour du pot, je suis simple et directe. Je doute que vous y arrivez. Je ferais tout mon possible pour que vous n’y arriviez pas. Je vous mettrais des bâtons dans les roues, les uns après les autres, de façon très méthodique et si la méthode classique ne suffit pas, et bien j’en inventerais d’autre. J’ai l’esprit très novateur, vous savez.

Beaucoup diront que je pète plus haut que mon cul et que je suis présomptueux, et bien qu’il aille au diable. Je les regarde de haut avec un petit regard méprisant, savoir qu’ils ne m’aiment pas ne changera pas ma vie. Je resterais l’homme que je suis. J’aime bien tout savoir des gens qui m’entourent, j’aime connaitre les plus noirs secrets de chacun, c’est totalement indiscret, mais je ne force personne. Je n’aime pas qu’on me vole mes amis ou mes conquêtes, je suis très possessif. Ce qui est à moi et à moi, c’est tout je ne partage pas, même avec les amis. Enfin, il m’arrive souvent d’avoir une humeur changeante, d’un coup rien ne va plus alors que cinq secondes avant tout était parfait. Je suis lunatique, mais avec la vie que j’ai mené, c’est certainement normal, l’ascenseur émotionnel permanent, ce n’est pas bon pour les nerfs.

Je suis Lemmy Fergus Crowley, un mec qui a vécu des choses plus cool que d’autre, mais qui a fait de son mieux pour avancer chaque jour un peu plus. Je suis né le jour de Noël dans un dans une ville non loin de Detroit qui s’appelle Quincy. Ma mère avait décidé de me mettre au monde à la maison à l’ancienne. Mes parents m’ont d’ailleurs élevé à l’ancienne. Il n’y avait ni télé ni frigo ni même d’électricité. J’ai vu le monde dans une ville d’amish. J’étais heureux de ma vie et de mon enfance. Je ne connaissais rien d’autre. Sauf que, alors que j’allais obtenir ma majorité dans le groupe, j’avais décidé de faire le mur pour voir le monde.

J’en avais marre d’être un gamin parmi ma tripotée de frère et sœur du coup je suis parti. J’ai trainé dans des endroits pas forcément très fréquentables, et de fil en aiguille, je me suis retrouvé à dealer. Je n’ai pas vraiment compris comment ni pourquoi, mais c’était ainsi. Cette nouvelle vie me convenait plus. Pour la première fois, je me sentais vivant. Chaque seconde comportait un risque que ce soit celui de me faire arrêter par les flics ou celui de me prendre une balle entre les deux yeux. Dès que j’ai eu suffisamment de thunes, j’arrêtais de trainer dans des squattes pour me louer un bout de studio délabré. Je ne pouvais pas me trouver autre chose, puisque je gagnais bien trop peu d’argent et que peu de personnes accepteraient d’être payées en liquide sans poser de question.

Doucement, je commençais à me faire un nom dans la rue. Les gens m’appelaient Lem. C’est vers mes vingt-cinq ans qu’un dealer du niveau de haut dessus fit appel à moi. C’était typiquement le genre de mec à qui on ne pouvait pas dire non. Alors c’est avec beaucoup de courage que j’ai dit oui, et que je me suis mis à son service. J’avais bien plus d’argent qui rentrait dans mes poches, mais je devais faire également bien plus attention. Si je me faisais prendre, c’était la prison et ceux pour un petit moment.

Il faut croire que j’avais de la chance et que personne ne se pointa pour mettre le nez dans mes affaires. Doucement, j’arrivais à vivre dans une habitation correcte, j’avais la télé et un ordinateur… Ses objets étaient simplement magiques pour moi qui n’avais pas pu en posséder pendant toute mon enfance, mais j’avoue que mon péché mignon reste la douche bien chaude. J’avais encore quelques soucis avec la technologie, mais ça ne m’empêchait pas de me faire recouvrir le corps de nombreux tatouages et même de draguer les minettes.

J’aimais bien l’air de gangster que je gagnais petit à petit. Cette notoriété naissante dans le monde de la nuit était en train de me monter à la tête sans que je m’en rende réellement compte. Je me prenais pour une star sortant les billets que j’avais dans les poches pour acheter tout ce qui me donnait envie. Pendant que je profitais de ma vie, certains étaient en train de comploter contre moi. Pendant ce temps, je draguais des filles pour pouvoir passer du bon temps avec elle par la suite. Après avoir offert quelques paires de boucles d’oreille coutant un bras personne ne pouvait résister à mon charme naturel. Surtout que pour augmenter mon côté lover, j’avais appris à jouer de la guitare. Une petite mélodie bien sentit et une fille tombe dans vos bras.

C’est la veille de mes trente ans que mes concurrents me tombèrent dessus alors que j’étais déjà en train de fêter mon anniversaire et j’avais dans l’espoir que la fête dure longtemps, très longtemps. Sauf qu’une attaque armée n’est pas vraiment une bonne façon de mettre l’ambiance. Je me suis pris plusieurs balles, dont une dans le bras, l’autre dans le ventre et la dernière dans la jambe. Si je suis encore là pour vous raconter l’histoire, c’est que je suis encore en vie évidemment, mais j’en ai gardé de jolies cicatrices que je suis fier d’exhiber. C’est tellement cool d’être un survivant, ça donne encore plus de charisme.

Suite à ça, j’ai commencé à me méfier de tout et tout le monde. J’ai commencé à prendre des cours de défense pour désarmer les gens et ensuite, j’ai décidé qu’il était temps d’apprendre à manier les armes à feu, ils avaient été nombreux à me le dire, mais je n’avais pas voulu le croire. Du coup, je me suis armée, avec un Beretta donc le numéro de série avait été effacé et je m’entrainais dans des stands de tir conseillés par certains de mes collègues.

Le reste de ma vie était plutôt calme, entre les deals, les plantations et les conquêtes. Je n’avais pas le temps de m’ennuyer. Il fallait rajouter à ça quelques soirées de stupre et de luxure et ma vie me plaisait. Je n’avais rien à voir avec l’enfant que j’étais quand j’ai quitté mes parents. Je ne les ai jamais revus d’ailleurs et ils m’avaient déjà renié depuis bien longtemps. Tout allait bien pour moi jusqu’au jour où le bordel commença à émerger autour de moi.

Un matin comme un autre j’allumais la télé alors que je prenais mon petit-déj’ à quatorze heures. Oui, c’est une heure respectable pour se réveiller. Je ne regardais pas vraiment, c’était plutôt pour avoir un bruit de fond alors que je me concentrais sur le contenu de mon bol. D’un coup je recrachais tout le contenu de ma bouche par terre. Il y avait des trucs louches qui se produisaient en ville. Je m’imaginais rapidement que c’était une nouvelle drogue et que je devais m’en procurer et surtout la gouter.

Ni une ni deux, je sortis de chez moi après avoir nettoyé parce que je ne sais pas dans quel état j’allais revenir.  J’avais mon sac sur le dos et avec moi, mon arme, de la came et du liquide. Le mois d’aout s’annonçait dès plus intéressant. Cependant, la situation commença à dégénérer rapidement, je n’étais pas effrayé, je faisais juste de mon mieux pour survivre malgré les flics et les policiers qui m’empêchaient de dealer, j’avais de beaux stocks chez moi et je savais que s’ils mettaient les pieds chez moi, je serais rapidement dans la merde.

Je restais cloitré chez moi un long moment pour protéger mes biens, cependant j’étais obligé de sortir fréquemment pour me ravitailler en bouffe. Je faisais de mon mieux pour éviter zombie et hommes armés et tout se passait pour le mieux. Une chose est sûre, si le besoin s’en ressentait, j’étais prêt à tirer, je le savais. En novembre, les autorités cramèrent une partie de la ville, heureusement j’habitais à l’autre bout, mais j’ai tout de même eu bien peur pour ma vie. Les monstres était partout prêt à nous manger à la moindre occasion. Ils étaient si nombreux que chaque sortie était un parcours d'obstacle.

J’ai alors survécu seul pendant un long moment, n’ayant de toute façon foi en personne. La plupart de mes contacts étaient des camés et je ne leur donnais pas beaucoup de chance de survie, ils étaient prêts à faire n’importe quoi si la sensation de manque se faisait ressentir. De temps en temps, je rencontrais des survivants troquant avec eux des ressources utiles, ma vie était bien plus dure qu’avant, mais je savais ce que c’était de vivre sans aucun confort. J’avais grandi ainsi. L’hiver était rude et n’ayant pas de quoi faire un feu chez moi, je m’armais de pull et de couette, les expéditions dehors étaient tout simplement horribles et je fis de mon mieux pour rester chez moi.

C’est au mois de mars que je commençais à sortir de la maison. Je devais refaire des réserves, je m’étais serré la ceinture pendant l’hiver et il me fallait des forces. Alors que je trainais mes pieds dans la ville, je fis la rencontre d’une brune qui s’appelait Juliet. Après quelques échanges plutôt tendus, j’entendais des grognements non loin. Ils étaient arrivés pour nous. Nous devions faire, elle m’entraina avec elle dans sa planque qui était une caserne de pompier trop loin. J’avais un peu de mal à m’intégrer ne connaissant pas grand monde, mais c’était tout de même bien plus sympa de survivre en groupe.