Avocat spécialisé dans les crimes : clairement, ce métier donne une rapide idée du personnage. Roman n'est pas le genre de type qu'on fréquente facilement, encore moins celui qu'on aimerait se mettre à dos. D'une carrure impressionnante, Roman en impose et sa tendance à rester étrangement silencieux et à vous foudroyer du regard, ça n'aide pas à se sentir rassuré. Néanmoins, Roman n'est pas bête. Fin stratège, il sait user de ses atouts pour manipuler les gens qui l'entourent, que ce soit ses ennemis voire ses alliés, pour le peu qu'il en a, lorsqu'il a besoin d'arriver à ses fins. D'apparence froide, l'avocat a eu tout le loisir de devenir le meilleur dans son domaine. Il est de ces gens qui ne perdent jamais leur sang-froid, peu importe la situation, et qui calculent tout à l'avance. L'apocalypse étant arrivée, il a tout de suite su prendre les choses en main et faire ce qui doit être fait pour survivre.. et pour protéger Katherine.
Aaah Katherine, probablement la seule personne qui a su le toucher en plein coeur. Hyper possessif, ce n'est pas la peine que quelqu'un s'approche de sa bien-aimée, même si leur relation n'a jamais été facile dès le départ. Pour elle, il serait prêt à tout, quitte à défier le monde, pas que cela lui change de l'habitude, mais même l'univers ne représente rien pour lui si c'est sans Kath. Roman est quelqu'un de très protecteur, surtout voire seulement envers Katherine. Fidèle jusqu'au bout, Roman l'aime d'un amour passionné et fusionnel.

Roman savoura son scotch durement mérité dans son bureau de luxe, tandis qu'il recevait Richard, son collègue depuis de nombreuses années désormais. Il lui serra la main d'une poigne de fer avant de l'inviter à s'asseoir et de lui servir un verre à son tour. Remettant sa main gauche dans la poche de son pantalon taillé sur mesure, Roman tourna le dos à son collègue pour admirer la vue imprenable que lui offrait son bureau. Un sourire arrogant se dessina sur son visage, tandis qu'il observait l'activité de la ville, l'air presque supérieur.

Roman se tourna tranquillement, un petit soupir lui échappant, tandis qu'il se rasseyait. Il avait une soudaine envie de prendre des nouvelles de la compagne de son collègue, mais il se retint. Pas de ça ici, ce n'était pas son intérêt de toute façon. Tendant la main, il attendit patiemment que Richard fouille dans son sac pour lui donner le dossier de leur nouveau client. Le remerciant d'à peine d'un signe de tête, et ne lui adressant toujours pas un mot, Roman posa brutalement le dossier sur le bureau et ouvrit la première page. "Pedro Francesco Salazar". Hmm... ce nom lui était familier. Pedro était le petit-fils de Giuzeppe Lorenzo, un grand mafieux qui avait étendu son pouvoir dans un quartier de la ville il y avait déjà un bon moment. Craint de ses confrères, Roman avait appris qu'il avait essuyé une attaque alors qu'il montait dans sa voiture de luxe. En regardant le dossier de Pedro, Roman vit qu'il était accusé du meurtres de plusieurs larbins italiens, sous la solde de Tonio Di Marizzi, le concurrent de Lorenzo. Aucun doute que Giuzeppe avait envoyé son neveu faire du nettoyage.

Roman referma le dossier dans un bruit sourd avant de regarder Richard, un sourire confiant ornant ses traits. Il leva son verre et trinqua avec son collègue, avant de le finir tout en annonçant simplement : "Encore une dans la poche."

*****
Les choses se passèrent étonnamment très rapidement. Un matin comme ça, plusieurs habitants devinrent maladifs, comme déséquilibrés du jour au lendemain. Alors qu'il entrait dans son appartement luxueux, un homme avait essayé de s'en prendre à lui, en s'accrochant désespérément à son bras et en faisant claquer ses mâchoires. Roman l'avait regardé, un air hautain sur le visage, puis s'était sèchement dégagé, d'un vulgaire coup de coude. Ce n'était pas à lui qu'on allait s'en prendre quand même. Mais l'homme insistant, Roman du user de plus de force pour s'en débarrasser, jusqu'à le frapper avec la crosse de l'arme qu'il portait toujours sur lui. Evidemment, vu son métier, Roman n'aurait jamais les mains vides, ne serait jamais sans défense. Un bon coup sur la tête, et pof, l'homme était sonné, mais néanmoins encore fou. Roman était quand même rentré chez lui, sans préavis. Il lui a suffit d'allumer la télévision qui ressemblait plus à un home-cinéma qu'autre chose pour comprendre ce qui se passait. Sa première réaction a été d'appeler Katherine et Richard, et de les faire entrer chez lui. Mais au bout d'à peine 15 jours, il était apparu évident à Roman qu'ils ne pouvaient pas rester éternellement dans cet appartement. Ni une ni deux, il les avait emmené avec lui et avait déjà tracé leur chemin.

Ils en ont croisé du monde, des soit-disant "survivants". Ah, pour survivre, encore fallait-il avoir le nécessaire en soit pour faire des choses crasses, pour tuer, pour affronter ces monstres, pour trouver des ressources.
Roman n'était pas dérangé le moins du monde par ces nouvelles tâches, et s'y accommodait très bien. Il gardait seulement un air inquiet sur Katherine, sa bien-aimée. Au fond, il s'était toujours demandé pourquoi elle était restée avec Richard, encore plus quand ce dernier se révéla être d'une inutilité presque totale pour leur survie. Ainsi, lorsque plusieurs zombies les poursuivirent, et après avoir eu plusieurs accrochages avec Richard, Roman fit l'impensable, sous les yeux de Katherine : il tira dans la jambe de son ancien collègue et se saisit de la main de Katherine, qu'il força à avancer, pendant que les infectés s'occuperaient de son compagnon. Après ça, Roman décida qu'il valait mieux rester seuls, lui et Katherine, et se méfier de tout le monde. Il restait à ses côtés, la couvant de son regard à la fois inquiet et bienveillant sur elle, l'obligeant à s'endurcir, même si ce n'était pas facile.
Roman n'avait aucun mal à vivre dans ce monde, il s'y était facilement habitué, tout comme il avait facilement compris le fonctionnement de ces morts-vivants. Il n'hésitait pas à se salir les mains et à transpercer des crânes, le seul moyen qui existait pour tuer définitivement ces choses. Cependant, sans Katherine, la survie de Roman n'aurait probablement pas eu le même sens, et il le savait très bien. Bien que peu bavard il était en général étonnamment doux avec elle et Roman et Katherine pouvaient sentir la tension qui émanait de l'un et de l'autre.
Seule la protection de Katherine lui incombait vraiment.

Et puis.. et puis vint Logan. Certes, cet homme les avait aidé, mais Roman ne l'appréciait pas vraiment. D'autant plus que Katherine semblait bien l'aimer elle. Pourtant, les deux hommes cohabitent désormais ensemble, après avoir fondé un groupe de survivant, dans une caserne de pompier. Pour autant, Roman gardait un oeil sur tout, sur les membres, sur ce qui se disait, ce qui se faisait, sur Logan et sur Katherine. Rien ne devait échapper à sa surveillance, surtout pas sa bien-aimée. Si elle devait lui échapper, Roman ne saurait prévoir sa propre réaction.