J'étais assise en train de bavarder avec quelques personnes de l'hôpital. J'étais tranquille pour une fois, pas en train de faire le chien enragé contre quelqu'un. Cependant, le bruit qui se fit entendre en écho partout dans l'hôpital vint réellement affecter ma patience. Heureusement, le Colonel réagit assez vivement pour former un petit groupe pour aller voir l'origine de ce bruit et plus important encore, le stopper. Rapidement, les gens compris que le bruit allait attirer les morts et disons qu'on pourrait facilement s'en passer autour de l'hôpital. 
 
Je ne sais pas combien de temps cela prit avant que nous nous retrouvions trois volontaires pour partir à l'extérieur pour éteindre ce bruit qui semblait devenir de plus en plus agressant dans mes oreilles. Je prenais de grandes respirations. Je jetais un regard aux deux autres volontaires, Jiany et Jordan, nous étions prêts. Nous ne formions pas le plus gros groupe de volontaires, mais je supposais que si nous étions plus rapides que nombreux, ça serait mieux. Le but étant d'éteindre ce son infernal après tout. Pas de trouver des vivres, pas un concours pour trucider des zombies, non, juste...Dieu que ce son commençait à me rendre dingue. 
 
L'adolescent prit les devants, moi pas trop loin derrière lui. Je levais les yeux à son commentaire, préférant l'ignorer parce que si ça m'arrive de ne pas être trop gentille par moment, je sais que l'alarme incessante  me rendrait encore plus insupportable. Je répondis cependant à son commentaire sur le vacarme, au moins.
 
''Ouais alors plus vite qu'on trouve d'où ça vient, plus vite que ça arrête.''
 

Dis-je avec la délicatesse d'un serpent à sonnette. Ce n’était pas personnel contre un des deux gars, juste contre le bruit. J’avais pris l’habitude du silence, de la tranquillité…ça changeait pas mal de l’habitude. D’autant plus qu’à l’extérieur des murs de l’hôpital, le bruit était d’autant plus écho, plus perçant. J’avais le pas pressant, les mains serrées sur ma lance improvisée, prête à passer le bout pointu dans n’importe quel corps d’un mort juste dans l’espoir de pouvoir me calmer un peu. 

À peine quelques pas à l’extérieur et je tenais déjà ma lance improvisée entre les mains. Je sentais mon arme blanche frapper contre ma hanche droite et mon arme à feu de l’autre côté. L’expression ‘’trop, c’est comme pas assez’’ ne s’appliquait pas aux armes en ce moment. Je marchais d’un pas décidé, mais pas pesant…malgré qu’en terme de bruit, l’alarme faisait largement le travail en ce moment. En théorie, on devait avoir l’air des zombies à suivre le bruit comme ça, mais sérieux, il fallait que ça cesse. Si c’était pour au moins éviter une armée de mort vers l’hôpital, c’était pour prévenir de futurs problèmes mentaux…parce que c’était réellement énervant comme bruit. On tomba rapidement sur un individu, type bucheron du nord. Enfin, c’était ce que ma première œillade me disait du moins. J’avais entendu Jiany derrière moi commenter la présence puis j’allais pour l’interpelé quand le silence stoppa mon élan verbal.

Dieu que ça faisait du bien! Cependant, le nouveau silence qui s’installa était particulièrement pesant. Mes oreilles bourdonnaient un peu en réaction à l’alarme et lorsque le silence laissa place à des gargouillis familiers de morts ambulants, je les entendis comme de loin. C’était chiant comme sensation, mais pour la foule qui se présentait devant nous, incluant le barbu, des yeux seuls pouvaient permettre d’évaluer le danger de la situation. Je lançais un regard à l’homme plus loin puis aux deux autres qui avaient été volontaire avec moi. On allait être vachement dans la merde si on ne prenait pas une décision tout de suite. Je serais un peu plus mes mains sur mon arme prête à planter le bout dans la première gueule de bouffeur de cerveaux qui oserait être trop près de mon espace vital. Je lançais un juron tout bas tout en évaluant la situation.

Nous étions encerclés. Il avait une personne vivante et armée devant nous, à trois, elle ne représentait pas une réelle menace si elle décidait de nous attaquer, mais sûrement que ce gars allait vouloir survivre avant tout. Il était dans la direction d’où venait l’alarme et j’avais une curiosité brûlante d’aller voir c’était quoi qui avait causé tout ce boucan. Je me mordis un peu l’intérieur de la joue avant de finalement lâcher un :

‘’On continue.’’

Sec, mais pas agressif et je me mis en marche, me disant que mes deux accompagnateurs suivraient. J’expliquais quand même la raison de mon choix.

‘’Faut aller voir ce qui s’est passé et…peu importe ce qu’on fait, on va devoir frapper dans ses saloperies…’’

Je parlais d’une voix plus neutre. Là, il fallait travailler ensemble question de survivre et de pouvoir rentrer éventuellement.

On n’avait pas le temps de prendre le temps pour une décision, il fallait évaluer rapidement les risques et agir. C’était pour ça que j’avais rapidement proposé de continuer et que le plus jeune de nous trois exprima la même pensée. Jiany parla en mentionnant qu’on devait se promener, je lui lançais une brève œillade qui voulait sans doute dire qu’on allait devoir faire vite, sinon on manquerait de temps. Ensuite mon regard se promenait autour, regardant plus la distance entre les rôdeurs et nous qu’une observation réelle des lieux. Mes yeux se braquèrent cependant rapidement à l’homme devant nous qui s’approchait, aussi décidé que moi visiblement. Pas un pas d’attaque, juste que bon, il était pas aveugle et il voyait bien les rôdeurs s’approcher de nous. Une fois à bonne distance il s’adressa à nous. Pas le temps de se perdre dans les politesses, il tomba dans le vif du sujet, rien à reprocher, c’était normal quoi!

J’écoutais attentivement, il voulait de l’aide, il avait un groupe à la caserne, probablement près d’où venait l’alarme en toute logique. Je ne parlais pas encore, je laissais le militaire et l’adolescent faire la discussion en ce moment. Mes yeux alternant entre eux deux. J’acquiesçais d’un petit mouvement de la tête quand il dit qu’on allait les aider, j’étais d’accord, rien à redire quoi.

Eulalie? Mes sourcils s’étaient légèrement froncés, je la connaissais. J’aurais pu être contente qu’elle soit saine et sauve dans un groupe, mais avec la horde bestiole qui s’approchait de la caserne je commençais à avoir des doutes quand même. Ce fut Jordan qui eut un plan de match pour se rendre rapidement à la caserne. Mon regard restait sur lui durant son explication avec mon visage neutre. Ensuite j’observais le groupe qui nous bloquait, je claquais ma langue contre mon palais avant de regarder les trois personnes en ma compagnie.

‘’À quatre au moins on peut s’assurer nos arrières, et puis faut penser que ceux qu’on va pas massacre vont nous suivre aussi jusqu’à la caserne. En plus des crétins derrière.’’

Oui, pas de respect pour ses morts. J’avais fait un signe de tête vers le groupe derrière nous qui s’approchait lentement, mais sûrement. Fallait maintenant voir ce que les autres penseraient et ce qu’on allait faire. Une chose était certaine, il fallait faire vite.

L’alarme devait nous avoir trop assommée. Le bruit avait été trop soudain et violent pour nos cerveaux, c’était la seule raison possible qui expliquait notre lenteur d’action. Quoi? C’était vraiment ce que j’étais en train de me dire.

Bref, j’écoutais tout de même attentivement ce qui se disait, je participais peu parce que mentalement, je jugeais des pours et des contres. Sérieusement, oui, il fallait agir vite, mais j’allais pas me faire tuer par une idée stupide quoi! J’aurais pu faire dans le plus rapide, laisser tomber un peu ma jugeote et me fier à mes bras et mes jambes. Parce que bon, avec tout ça, on avait pas décidé grand-chose et des saletés de zombies s’approchaient dangereusement de nous.

Finalement, le plan de foncer fut décidé d’un accord silcencieux et je tenais ma lance improvisée à deux mains bien serrées, j’allais peut-être la perdre en chemin. Je m’en doutais, mais ça se faisait vachement facilement ce genre d’arme puis que bon, c’était pas nécessairement bien fait, mais ça fonctionnait pour le temps que ça restait en un morceau. Ça ne me faisait pas trop peur, j’avais mon couteau à portée de main et aussi mon fusil près à être utilisé. Ce fut Jordan qui initia la course vers la caserne, non sans laisser un petit mot pour nous. Je l’aurais bien vu partir complètement tout seul tien. Mais comme j’avais pas l’âme à laisser des gamins mourir aujourd’hui, je me mis à le suivre.

Je ne m’occupais pas des zombies qui n’étaient pas à portée de ma lance et puis il avait Jordan qui faisait un petit nettoyage devant moi. J’exterminais un premier mort à quelques pas de lui, ma lance se coinçant dans l’os de son crâne et je dus mettre un pied sur son torse pour en retirer le bout en entendant des bruits peu agréables d’os qui craquaient sous ma botte. C’est durant ce processus d’extraction que Jordan revint vers nous en abattant un rôdeur qu’il jugea beaucoup trop près de ma personne. Il fit ensuite tomber deux autres zombies pas trop loin. Il s’adressa de nouveau à nous en mentionnant qu’il ne prendrait pas la peine d’achever les deux merdes par terre. J’étais plutôt de son avis aussi, je préférais avancer le plus rapidement possible également et atteindre la caserne.

Sans un mot pour l’adolescent ou pour les autres qui auraient pu suivre, je considérais que les paroles de Jordan allaient faire leur effet aussi sur les autres, je me mis à courir en direction de la caserne, je manquais de trébucher sur un mort qui s’effondra derrière Jordan, mais l’évitais de justesse. Peu importe, courir avait été finalement une bonne idée, la caserne était de plus en plus près de nous.