Ce jeune homme pourrait paraître gringalet et surtout chétif, à première vue. C'est une faute. Il est bien plus malin que cela et il fait de sa force,ce qui ne se voit pas à l'œil nue. Il a toutefois un passif très difficile, une vie pas simple. Il a survécu à un attentat et bien qu'un traumatisme profond en est ressorti, il sait comment réagir face à cette situation apocalyptique dorénavant. La solitude ne lui fait pas peur. Tristan est rapide, il est un excellent coureur. Il est cependant presque impossible à décrypter, psychologiquement. Il ne parle pas vraiment. Vous êtes un inconnu, il ne vous parlera sans doute pas, hormis si la situation est tendue et qu'il faut réagir. Il sait prendre des décisions rapidement et c'est grâce à ça que son petit groupe survie aussi bien, même en si bas nombre.

Tout le monde n’a pas une enfance des plus réjouissante, la sienne en fait partie. On ne peut pas vraiment dire qu’il a été inondé d’un amour débordant, c’est bien tout le contraire. Venant d’un quartier pauvre et défavorisé, mais il faut savoir que cela n’empêche pas certaines familles de vivre heureux et comblé d’amour. Sauf que dans « le foyer » où il était, même en vivant avec sa mère, cette chance lui a échappé, bien avant sa naissance. Ne parlons même pas du taux de criminalité qui entourer sa vie mais avant tout la ville, il n’a pas vu de « bonne chose », il n’a pu que côtoyer « le pire », mais ce n’est pas pour autant qu’il a mal vaincu. Lui, il se contentait « de survivre » depuis son enfance, tout comme c’est le cas maintenant. Même s’il a été malmené, qu’il a reçu de nombreux coups et il en passe, ce n’est pas pour autant qu’il ne demeurait pas « combattant ». Si on le cherchait, on le trouvait, il ne faisait pas avec les sentiments ni avec des remords. Il n’en fallait pas dans son quartier et cela, il s’y est vite fait, car quand vous recevez des coups, au début cela vous surprend. Avant de savoir que c’est ce qu’il risque de vous arriver donc, vous devenez de plus en plus fort, quitte à blesser les autres voir même de les tuer, si c’est nécessaire. Sa survie était ce qu’il y avait de plus important à ses yeux, à rien d’autre n’avait plus de valeur que cela, pour lui. C'est la même chose aujourd'hui et il s'y tient fortement.


Ne parlons même pas de son père, il ne l’a jamais connu et à vrai dire il ne cherchait pas non plus, à en savoir plus sur « son identité ». Cet homme était juste un géniteur parmi tant d'autres, il n’avait donc aucune importance à ses yeux. Il n’a jamais manqué de présence « masculine » dans sa vie, il est tout de suite devenu un homme, sans l’aide d’une tierce personne, mais par lui-même. Pourquoi ? Sa mère lui a dit qu’elle faisait les trottoirs bien avant sa naissance, qu’elle a rencontré un homme parmi tant d'autres. Faisant des galipettes avec son corps, comme la plupart du temps, sans la moindre pudeur. Sa mère a toujours été dévergondée et même quand il est venu au monde, elle n’a pas arrêté pour autant, vu le nombre d’hommes qu’elle ramenait. Pourtant, jamais aucun d’eux ne l'a touché, car il ne laissait personne s’approcher de lui et ils savaient qu’il ne valait mieux pas qu'on s’approcher de lui. Ils risquaient d’y laisser leur vie ou toute autre chose. Il avait une réputation aussi, une fois un homme l’avait frappé, il voulait faire des « galipettes » avec lui. Pensant qu’il devait certainement être comme « sa soi disante » mère. Le gars a eu le droit un coup de couteau dans le ventre et a fini salement amoché, depuis ce jour aucun homme n’a levé la main sur lui, même s’ils tentaient, Tristan n’hésitait pas à les frapper sans le moindre sentiment, ni le moindre regret. Bien au contraire, pour lui c’était un réel plaisir de les frapper comme cela. Vous savez quand vous apprenez qu’un certain géniteur, voulait que votre mère se débarrasse de vous. Vous n’éprouvez aucune sympathie envers ce genre « d’individu », car ils n’en valent pas la peine. Sa mère a été intelligente sur ce coup-là, car elle a pu avoir de l’argent pour s’occuper de lui, enfin c’est une façon de parler. Les actions ne sont pas vraiment à la hauteur, il n’a pas vraiment ressenti un grand amour de sa mère. Dans le fond, il s’en foutait, car il n’était pas vraiment du genre sentimental, même s’il tenait à elle, ne pas avoir de contact tendre et chaleureux, cela ne lui a pas vraiment manqué. Enfin, c’est ce qu’il pensait ou c’est surtout, qu’il essayait de s’en convaincre, parce qu’il le fallait pour « survivre » dans un endroit comme cela. Tristan ne lui n'en a jamais tenu rigueur, car il n’est pas vraiment du genre rancunier, disons cela comme cela.


Toutefois, il faut croire que sa vie pouvait être encore bien pire qu’elle ne l’était déjà. Il fut victime d’un attentat avec sa mère, pour couronner le tout. Tous les deux furent captifs pendant de nombreux jours, tout en ne sachant pas s’ils allaient pouvoir « survivre » ou bien « mourir », une bonne fois pour toutes. Les tortures ne cessent pas de se répéter et vous devez les encaisser, parfois vous ne pouvez pas vous empêcher de hurler, même si parfois, vous parvenez à retenir et à fermer votre bouche. Sa mère fut tué au bout du troisième jour, car elle avait certainement dit ou bien fait quelque chose, qui ne leurs avait pas plus. Elle fut tuée sous ses yeux, baignant dans son propre sang. Il se souvient encore du sang de sa mère qui s‘écoulait sur le béton. Du sang qui s’était glissé sous son pantalon, même jusqu’à ses mains. Se prendre une balle en pleine tête, vous vous videz de votre sang. Comme jamais il n’aurait cru cela possible. Tout en subissant à nouveau l’assaut des assaillants, criant haut et fort le nom d’un dieu, alors que vous savez vous-même que Dieu, ne demande pas de tuer son prochain, mais bien tout le contraire. C’est votre croyance qui vous maintient en vie et que vous permet de survivre, car vous demeurez silencieux et vous ne leur dites pas ce que vous ressentez. Vous savez qu’ils n’attendent que cela, un prétexte enfin s’il y en a un, un tant soit peu pour vous tuer. Cette journée fut la pire de sa vie, mais les policiers sont intervenus en tuant les assaillants en leur affligeant de nombreuses balles. Il ne pouvait pas empêcher un sourire de s’afficher sur son visage, car il était satisfait de les voir mourir aussi misérablement. Les policiers le détachèrent, mais une fois qu’ils eurent le dos tourné, il rampa vers le cadavre de sa mère, tout en se penchant vers son corps, pour pouvoir détacher la chaîne qu’elle avait autour de son cou. Il avait besoin de garder un souvenir d’elle et cette chaîne est ce qui l’a relié à elle. Désormais, il était seul et à partir de là, il ne pouvait plus se reposer sur sa mère, il faut avouer que sa mère était un repère pour lui. Il avait perdu son repère, sans qu’il n’y soit préparé. Depuis ce jour, il est devenu muet n’ayant plus l’envie ni la coeur, à vouloir parler avec les autres. Quand il fut interrogé, il pouvait simplement écrire ce qui s’était passé et rien d’autre. Vu qu’il était majeur, il décida de ne pas aller dans un centre et de retourner là où il avait « survécu » depuis son enfance. Tout en prenant se doit il avait de besoin, décidant qu’il ne pouvait pas rester ici plus longtemps. Il décida de quitter la ville et d’aller loin de tout cela, loin de la « criminalité », mais surtout « des souvenirs ». Il avait besoin d’oublier pour pouvoir avancer et pour pouvoir survivre. Tout simplement comme il l‘avait toujours fait, c’est ce qu’il fera jusqu’à sa mort.


Après cette affreuse tragédie, il n’est jamais resté longtemps au même endroit. Tout en faisant différents « jobs » par-ci par-là, pour se faire de l’argent avant tout, afin de pouvoir subvenir à ses besoins « primaires ». Tristan ne pouvait pas s’empêcher de persévérer et d’avancer, tout en demeurant silencieux, à longueur de temps. Les gens avaient du mal à le comprendre et à savoir la personne qu’il pouvait bien être véritablement, mais il n’a jamais essayé de se faire comprendre, bien au contraire. Il était devenu un jeune homme encore plus « solitaire » et « indépendant », qu’il ne l’était auparavant. Ne s’arrêtant jamais de survivre dans ce monde qui n’était pas des plus brillants, au fil du temps et des années. Il n’est plus jamais allé à l’école depuis cette affreuse épreuve, il trouvait que c’était inutile d’étudier et une perte de temps. Puis vient le moment ou l’apocalypse arrive, dans le fond, ça ne l’étonnait même pas. Il se doutait bien que ce monde ne tournait pas rond. Tristan savait qu’à tout moment ce jour arriverait, au fond de lui il s’y était préparé. Après tout, la vie qu’il avait connue lui avait donné un avant-goût de ce qu’était la « cruauté », « l’horreur » et la « destruction ». Au final, ce n’est pas quelque chose qui lui fait peur, c'est un coriace, un écorché vif. Ce n’est rien pour lui, enfin c’est une façon de parler, mais il n’éprouve pas vraiment de « peur » face à tout cela. Sans doute qu’il ne devrait pas et que par moments, il doit l’être sans doute un peu, ne pas l’être par moments serait un mensonge. Par contre, ces moments-là sont vraiment rares et ils ne durent jamais bien longtemps. Tristan est même content de pouvoir dégommer des zombies à longueur de journée, il serait même celui qui serait prêt à tirer le premier, dans le tas. Femmes et enfants y compris, après tout ils ne sont plus « humains » donc à ses yeux ils en font plus partie de cette « humanité », qui est de moins ne moins présente et de plus en plus fébrile. C’est un moyen pour lui de soulager sa vengeance et sa haine qui ne demande qu’à être libéré. Il a toujours été seul. Jamais il n’aurait pensé qu’un jour il se rapprocherait de quelqu’un. Car ce n’était pas l’une de ses priorités, il ne manquait pas de contact humain. Sauf, qu’il a rencontré Noah à un moment précis dans sa vie, sans rien avoir demandé. Il était dans de sales draps et ils se sont soudés pour pouvoir dégommer tous ses infectés et tous ces dérangés mentaux. Désormais, il a décidé de rester près de lui. Petit à petit, il commence à se livrer à lui. Il sait qu’il sera un jour capable de parler de son passé douloureux, voir monstrueux dans son intégralité. Ce n’est pas non plus évident, il n’arrive pas non plus à se livrer à lui, mais cela ne se fait pas du jour au lendemain.  Le seul problème maintenant, c’est qu’il risque de ressentir la peur, de le perdre un jour. Ce n’est pas évident d’être proche de quelqu’un. D’un côté tout cela, à le don de nous affaiblir mais aussi de nous rendre fébrile, d’une toute autre façon. C’est l’inconnu pour lui, il n’arrive pas à mettre de mots face à ce qu’il semble se passer entre eux. Tristan fait des efforts, ce n’est quand même pas rien. Maintenant, ils sont deux, face à cette apocalypse qui n’est pas prête de se terminer. Il semble accepter cette « perspective ». Cela ne veut pas dire pour autant qu’ils parlent aux autres, il reste tout de même distant face aux autres « rescapés », voir « survivants ».