Eliza est une passionnée ; quand elle aime, elle ne fait donc pas les choses à moitié ! Elle s’investit à 100% dans tout ce qu’elle entreprend, faisant ainsi preuve d’une détermination qui frise le perfectionnisme. Cette jeune femme a toujours vu les choses en grand, faisant preuve d’une ambition qui a pu lui coûter quelques plumes ! Ce trait de caractère fait ainsi aussi d’elle quelqu’un de têtu, d’impulsif, et parfois même manipulateur. Elle peut-être prête à beaucoup de choses pour arriver à ses fins.

Malgré cela, Eliza est quelqu’un de présent, loyal, et d’aimant. Elle cherchera toujours à protéger ceux qu’elle aime, pouvant ainsi se montrer parfois jalouse, possessive. Assez active, elle aime se dépenser et pratiquait plusieurs sports, comme le trail, le body combat ou encore la course automobile. Elle sait se servir de son charme naturel pour amadouer les hommes, mais sous cette apparente fragilité se cache une femme courageuse, et bien plus forte qu’elle n’y paraît.

Je m’appelle Eliza, Eliza Sullivan, et je suis née il y a 29ans de cela en Angleterre, à Londres plus précisément. Je suis la fille unique de Marc et Linda Sullivan. Mon père avait un garage spécialisé dans les voitures de collection, et ma mère était esthéticienne. Véritable garçon manqué, aussi loin que je m’en souvienne j’avais toujours traîné dans le garage de mon père, tâchant d’en apprendre un maximum dès mon plus jeune âge sur ces voitures que j’avais très vite appris à aimé. Je n’ai que très peu de souvenirs de ma petite enfance, mais quand il m’arrive d’y penser, j’éprouve toujours la même sensation de bien être. Mais ce dernier a malheureusement prit fin l’année de mes 8ans… Notre route à ma mère et moi a eu le malheur de croiser celle d’un chauffeur de poids lourd qui a fait un malaise au volant et nous a grillé la priorité à une intersection, alors que ma mère me ramenait de l’école. Elle mourut sur le coup, et moi je passais les deux mois suivants à l’hôpital, souffrant d’un trauma crânien (qui me laissera une large cicatrice derrière l’oreille gauche) et de fractures à la jambe gauche ainsi qu’au bassin. Mon père ne s’est jamais remis de cette perte, même s’il fit de son mieux pour faire face, et pour m’élever du mieux qu’il le pouvait.

Il n’y avait plus que lui et moi ; nous avions développé une relation très forte, et grâce à son soutien sans faille je devenais une adolescente forte, quelque peu têtue, et totalement impulsive, à son plus grand désarroi. J’avais des notes correctes à l’école, mais ce n’était pas aux études que je me destinais. Non, moi je voulais travailler dans le domaine qui me passionnait, à savoir le milieu automobile. Et mes ambitions n’étaient pas modestes, puisque je souhaitais plus particulièrement travailler dans le domaine des voitures de luxe. Grâce aux contacts qu’avait mon père, j’avais pu après le lycée intégrer une entreprise spécialisée dans l’import/export de ce type de véhicule. Bien entendu je dus faire mes preuves, et gravir les échelons un à un, mais je parvins à me faire une place, et ce malgré le fait que j’étais une femme. Car dans ce milieu là inutile de nier qu’il régnait un certain machisme, voire une misogynie sous jacente. Mais mon fort caractère eut raison des plus récalcitrants, et au bout de quelques années je devins la commerciale la plus prolifique de l’entreprise.

Parallèlement à ce métier qui me passionnait, je m’adonnais à des courses automobiles, totalement illégales cela va de soi. Mais que voulez-vous, en bonne accro à l’adrénaline que j’étais, je ne pouvais résister à cet appel si tentant. Ce fut en intégrant ce milieu que je rencontrais ceux qui devinrent ma seconde famille, et, parmi ces derniers, Brian. De 2 ans mon aîné, on s’est rencontré l’année de mes 19ans ; il ne m’a jamais laissé de marbre, mais ce fut tout d’abord de l’amitié qu’il y eut entre lui et moi. Nous étions complices, équipiers, et avec le temps, pas mal de temps d’ailleurs (ça se chiffre en années !), notre attirance ne put plus être niée. Si j’avais connu des garçons avant Brian, ce dernier fut mon premier et seul grand amour. Avec lui c’était l’évidence même, c’était la passion dévorante. Mais qui disait passion, fusion, disait aussi disputes et prises de tête mémorables. L’amour et la haine se côtoyaient de près, de trop près peut-être même d’ailleurs. Et c’était moi qui avais tout gâché. J’avais rompu sur un coup de tête, n’écoutant, comme d’habitude, que mon impulsivité. Brian avait voulu s’éloigner de tout ça, parce que cela devenait dangereux, nous mêlant malgré nous à tout un tas d’histoires. Moi je ne pouvais pas m’arrêter, telle une droguée, et je ne comprenais pas son choix.

Bien sûr, je regrettais très vite ma décision, mais il était trop tard. Brian était parti rejoindre sa sœur aux USA, et moi je ne pouvais pas laisser mon père ici, en Angleterre. Il était ma famille, j’étais tout ce qui lui restait… Alors que je me résignais, et souffrais en silence de l’absence de l’homme que j’aimais encore, envers et malgré tout. Et puis il y eut d’abord des rumeurs concernant une mystérieuse contamination, qui avait débuté en Afghanistan, puis on commença à voir aux infos des images de personnes en attaquant d’autres, dans un premier temps aux USA. Bien évidemment je ne pouvais pas ne pas penser à Brian, là bas, et je commençais à m’inquiéter. Lorsqu’on apprit que les vols en direction des USA allaient être stoppés, mon sang ne fit qu’un tour, et je savais que je devais y aller, que sans ça tout espoir serait à jamais perdu et que je ne reverrais plus jamais celui qui n’était ni plus ni moins que le grand amour de ma vie. Sans m’en parler, mon père, qui avait pris sa retraite quelques mois auparavant, finit par vendre garage et maison, et nous amena manu militari à l’aéroport, où on décolla pour un vol qu’on savait sans retour. Quelle plus belle preuve aurais-je pu avoir de l’amour que mon père pouvait me porter ? Il avait tout quitté, tout vendu, et avait fait le choix de m’accompagner dans une quête semblant relever de l’impossible. Car si je savais où vivait la sœur de Brian, ce qui nous attendait là-bas allait rendre les choses très très difficiles.

L’apocalypse semblait s’être abattue sur terre, et avait pris la forme d’un mystérieux virus tuant les hommes pour les ramener à la vie en dévoreurs de chaires. On découvrit bien vite que l’horreur envahissait progressivement tout, et que nos vies ne tenaient plus qu’à un fil. La vie n’avait jamais semblé aussi fragile, et aussi près de son anéantissement… Et malheureusement pour moi Brian était introuvable à l’adresse que j’avais. On tâchait ainsi de survivre envers et malgré tout mon père et moi, écoutant les rumeurs qui bientôt diraient que beaucoup cherchaient à gagner le nord. On ne pouvait que croire que ce serait ce que Brian et sa sœur feraient, eux aussi. C’était mon seul et unique espoir, aussi je ne pouvais que m’y raccrocher. Je ne pouvais pas ne pas m’en vouloir d’avoir entraîné mon père dans cette galère, même si des bruits couraient selon lesquels le virus serait en train d’envahir la planète entière. Ayant toujours été une jeune femme forte, la confrontation et le combat n’étaient finalement pas ce qui m’effrayaient le plus au fond. J’avais bien plus peur pour la vie de mon père, qui était prêt à prendre tous les risques pour me protéger, ce que je constaterai malheureusement quelques temps plus tard….

Quand on est face à un danger mortel comme on pouvait l’être, sans plus aucun moyen pour communiquer avec l’extérieur, on se raccroche à ce qu’on peut. Mes deux principaux leitmotiv étaient mon père, et retrouver Brian. C’était ce qui me poussait à me lever chaque matin, alors qu’on se réveillait et qu’on vivait dans des conditions de plus en plus précaires, face à ces morts-vivants qu’on avait nommé « rôdeurs » et qui étaient chaque jour un peu plus nombreux, et ce malgré les nombreuses mesures que prenaient ce qui restait des autorités. On manquait de tout, et nos forces s’en ressentaient. Plus le temps passait et plus il était dur d’affronter ceux qui avaient autrefois été comme nous, des humains, des survivants. Cependant nous continuions à avancer, car l’espoir nous guidait. Même si parfois j’étais plongée dans une profonde mélancolie, au fond de moi je restais persuadée que Brian était toujours en vie, là, quelque part, peut-être même tout près. Pendant l’hiver, je ne saurais dire quand car le temps était devenu une valeur impossible à évaluer avec exactitude, on arriva à Détroit.
Papa souffrait de ce qui ressemblait fortement à une grosse pneumonie. J’avais essayé de lui trouver des médicaments en m’introduisant dans une pharmacie, mais tout avait déjà été pillé. Ce fut par une glaciale nuit hivernale que ma vie prit une nouvelle tournure dramatique…

Mon père était au plus mal, et la maladie eut finalement raison de lui. Je me rappellerai toute ma vie de cette longue conversation à cœurs ouverts qu’on eut avant qu’il ne perde connaissance. Je savais qu’il allait se réveiller, mais que ce ne serait plus le même. Alors, lorsque son cœur s’arrêta de battre cette nuit là, et à sa demande, je saisissais son couteau de chasse et l’enfonçais dans son oreille, certaine ainsi d’attendre son cerveau, et donc de mettre un terme définitif à sa vie. Je me retrouvais seule, et passais Dieu seul sait combien de temps à veiller son cadavre, en venant même à appeler la mort pour qu’elle me prenne à mon tour. Et puis un jour mon regard se porta sur la gourmette de Brian, et un petit espoir sembla renaître de ses cendres. Je poursuivais ma quête, et finissais même par tomber sur un petit groupe de survivants, avec qui je passais les mois suivants. Mais tout répit avait inexorablement une fin dans ce monde apocalyptique… Notre groupe fut ainsi attaqué par tout une horde de rôdeurs affamés. Beaucoup périrent, la plupart pour dire vrai, et ceux qui parvinrent à se sortir de là s’éparpillèrent, histoire d’augmenter ses chances de survie.

Je me retrouvais ainsi de nouveau seule, ne pouvant qu’espérer, une fois de plus, que la roue tournerait, et qu’enfin je le retrouverai.. Il était désormais tout ce qui me restait au monde…