Arme : Dague coup-de-poing.
Objets utiles : Bandage et lampe torche.
Objets rares : Anti-douleurs, Kit de suture, Bouteille de whisky encore fermée.
Véhicule : Une Harley qui fait son plus grand bonheur.
Possessions personnelles : Un médaillon avec la photo de sa femme et de sa fille à l'intérieur.

Owen a toujours été une personne des plus agréables et des plus chaleureuses. Certains vous auraient même dit qu'à l'époque il était un pacifiste. Caractère étrange pour un boxeur, n'est-ce pas ? Disons simplement qu'il savait discerner ce qu'il se passait sur un ring et en-dehors. La boxe fut longtemps un des points essentiels de sa vie, ne réussissant à s'en décrocher qu'à la mort prématurée des femmes de sa vie. S'il avait pratiqué ce sport, c'était avant tout par plaisir, mais aussi parce qu'il était persuadé de n'être bon à rien, si ce n'était cette pratique. Malgré cela, cette passion finit par faire vivre sa famille et offrir la retraite que ses parents méritaient. Outre cela, il a toujours été quelqu'un d'ouvert et altruiste, offrant régulièrement des grandes sommes à toutes sortes d'association, allant dans des centres pour aider les sans-abris ou faire retrouver le sourire à des enfants malade. C'était aussi quelqu'un de très calme, doté d'un sang-froid à toute épreuve, tant et si bien que même ses frères et sœurs ne l'ont vu énervés qu'une très mince poignée de fois. Après la mort de sa femme et de sa fille, notre ami a cherché sa place dans ce monde, ne sachant quoi faire, que faire, qui suivre dans ce monde où il avait perdu l'essentiel. Étrangement, dans ce nouveau-monde, cet homme a finit par trouver une raison d'avancer, en aidant ces scientifiques, espérant avoir une utilité quelconque pour ceux-ci. Après tout, peut-être que le chemin qu'il avait emprunté jusqu'ici, rempli de combats, d'efforts et de chagrin n'avait pour unique but que de l'amener jusqu'ici. Tel était son destin, semblait-il. Pour lui qui était croyant, il ne pouvait voir là que la main du Seigneur.

C'est à Chicago qu'Owen vit le jour, dans une famille déjà bien nombreuse. Petit dernier de deux frères et une sœur, il aurait pu être le petit chouchou des parents et, le souffre-douleur de ses aînés, mais il n'en fut rien. Ces deux parents, descendants d'immigrés irlandais, étaient bien plus intelligents que cela, chaque enfant avait le droit à autant d'attention, que d'amour, que de cadeaux. Aucune jalousie, aucune compétition, tous étaient heureux. Le couple tenait un pub, bien placé en ville, avec son lot de clients et autres habitués, qui firent entièrement partie de l'enfance du petit dernier. En ces personnes fort alcoolisées, il y voyait divers oncles et tantes à qui il pouvait parler de tout et de rien, avec innocence et grande joie. D'aucuns diraient qu'élever des enfants dans un tel environnement n'était pas bon, pourtant, la fratrie était ensemble tout le temps et, rencontrer de nouvelles personnes chaque jour, les aida sans aucun doute à se sociabiliser. Cela lui permit aussi de découvrir de nombreuses choses. La religion d'une part, grâce à un pasteur qui venait régulièrement boire un petit verre de whisky irlandais, un homme joyeux et patient qui prenait grand plaisir à répondre à toutes les questions de ce petit dernier. Cela l'intéressait grandement, il ne comprenait peut-être pas tout, enfant, mais, lorsque lui grandissait, son intérêt pour la chose en fit de même. Sans doute aussi que c'est grâce à ces inconnus et oncles d'un soir que sa passion pour la boxe naquit. À vrai dire, aussi loin que le benjamin se souvienne, il avait toujours aimé la boxe et avait toujours voulu en faire, ainsi, il se disait que c'était sûrement grâce à un de ses hommes.

La fratrie était relativement unie, bien que l'aîné fût un peu plus distant, peut-être de par le caractère, peut-être de par cet écart d'âge, mais, cela n'empêcha jamais Owen de l'aimer. À vrai dire, rien ne fut jamais plus important pour lui que sa famille. Plus tard, s'il commença réellement la boxe, ce fut grâce au cadet, Gareth, qui pratiquait déjà et l'initia, avec patience lui aussi, bonté et grande prudence. Ce fut le coup de foudre pour ce sport et, le jeune enfant voulait pratiquer tous les jours, si bien qu'il harcelât presque ses deux pauvres parents pour s'inscrire à des cours, ne se rendant pas encore compte de ce que cela pouvait impliquait, à l'époque, pour eux. Que cela soit financièrement ou même en terme d'organisation pour l'amener, aller le chercher et tout le reste, mais, cela semblait tellement le rendre heureux que, sa mère n'y réfléchit pas bien longtemps.

En grandissant et en prenant un peu plus de plomb dans la tête, le petit dernier finit par comprendre ce que cela pouvait coûter à ses parents, qui dépensaient déjà énormément pour la nourriture, les habits et l'école. Ainsi, même si ce ne fut que léger, le garçon tenta de faire quelques petits travaux dans le voisinage, arroser les jardins, nettoyer les voitures, faire des courses et autre, pour gagner quelques petits billets verts et les donner à sa mère, voulant payer une partie des frais de sa passion. À l'école, il n'était pas le plus brillant, loin de là, il savait très bien qu'il ne pourrait jamais faire un métier autre qu'ouvrier, contrairement à Gareth. Alors, une seule chose lui restait, la boxe. Peut-être pourrait-il faire quelque chose, peut-être pourrait-il gagner un peu d'argent au moins. Dans tous les cas, il refusa catégoriquement que cette passion offerte par ses parents, qui se serraient la ceinture pour leurs gamins, puisse être délaissée et abandonnée. Dès lors, le garçon s'entraîna beaucoup plus dur, en arrivant même à gagner quelques compétitions à droite et à gauche, pour la plus grande fierté de son père et de son frangin, principalement.

C'est vers ses treize ans qu'Owen fit une rencontre qui changea sa vie, totalement. Une jeune fille, une irlandaise d'origine, tout comme lui, une certaine Eileen, une charmante rouquine, pour qui son cœur s'emballa rapidement. Là aussi, il ne sembla guère comprendre comment tout cela se goupilla, mais, la demoiselle finit par lui dire un beau jour qu'elle était amoureuse. Un de ces amours qu'on a, gosse, un de ceux qu'on espère innocemment qu'il durera, mais qui, au final, ne dure qu'un temps minime. Et pourtant, cette affection toute particulière ne s'arrêta jamais. C'était avec elle qu'il voulait faire sa vie, c'était avec elle qu'il voulait devenir comme ses parents, aimants, heureux et avec des gosses. Rapidement, elle vint même à assister à ses combats, l'encourageant et lui donnant des ailes, même si elle n'appréciait pas vraiment la chose. Gareth aussi était présent d'ailleurs, dans le coin, à le conseiller et à lui redonner le moral quand un round se passait mal.

Quelques années plus tard, notre ami devint pro, dans la foulée, il se maria à l'église, eut une fille, Reagan, Owen était le plus heureux des hommes. Ses combats se passèrent bien, les victoires s'enchaînaient et l'argent rentrait plutôt bien. Ils purent s'offrir petit à petit belle maison, belles voitures, quelques extra inutiles mais plaisant, mais surtout, Owen put proposer à sa fratrie d'acheter à leur mère la maison qui la faisait tant rêver depuis tant d'années, celle avec un beau jardin et ce fameux potager, ce qui la rendu des plus heureuses. Rapidement, il obtint une ceinture, puis une seconde et une troisième. Il était à deux doigts d'unifier les ceintures de champions du monde de toutes les fédérations, et cela, avant ses vingt-huit ans, ce qui le rendait particulièrement fier. Son épouse, elle, n'était pas vraiment du même avis. Sans défaites, avec trois ceintures, il était un champion incontesté, il n'avait plus rien à prouver. Pourtant, lui, voulait continuer. Il voulait se prouver qu'il en était capable, mais surtout, il voulait entrer dans la légende, montrer à tous ce dont il était capable et… Ce fut là que le plus grand drame de sa vie. En déplacement pour cet ultime combat, un chauffard alcoolisé faucha Reagan et Eileen, les tuants net, sur le coup, le jour-même de l'affrontement, comme pour laisser un message horrible et malsain. Les corps furent en partie méconnaissable tant le choc fut violent. L'homme, jamais on ne le retrouvât, pourtant, son visage resta profondément enfoui dans sa mémoire,

Cela détruit complètement Owen, qui resta près d'un an sans rien faire, certain que c'était sa faute. Un message divin, ou quelque chose comme ça. S'il finit par remonter la pente, ce fut en grande partie grâce à sa grande sœur, qui était là pour lui, à chaque instant, tentant tant bien que mal de l'aider, mais surtout pour lui mettre de bons gros coups de pied au cul. Gareth tenta de l'aider aussi, mais, c'était sans doute moins facile lui de parler de ce genre de choses avec un homme. Étrangement, même revoir sa nièce, lui remontait le moral, un peu, malgré son caractère de cochon. En s'unissant, ils réussirent à lui redonner un peu goût à la vie, il finit même par reprendre le pub de son père, fermé depuis quelques années, pour occuper ses journées et son esprit, espérant en faire un endroit au moins aussi convivial que l'ancien. Après tout, barman était la seule chose qu'il savait faire, en dehors de la boxe, alors, pourquoi pas ? Ce qui finit réellement de lui faire remonter cette pente horrible, ce fut un petit piège tendu par Gareth, avec qui il avait passé un nombre incalculable d'heure à s'entraîner pendant sa carrière. Il l'avait traîné presque de force dans une salle, non loin du pub, l'incitant à remettre un peu les gants, mais surtout pour le narguer, certain d'avoir un meilleur niveau que lui à ce moment. L'idée était simple, faire venir des gamins du quartier qui voulaient percer dans la boxe, ou même qui faisaient ça par passion. Leur faire voir un champion qu'ils avaient aimé voir combattre, près d'eux, pouvoir lui parler, lui serrer la main, mais aussi le voir combattre, presque sérieusement. Ces étoiles dans leurs yeux finirent par lui redonner la foi, la passion et l'envie de vivre à nouveau cette passion. Il ne serait certainement plus jamais un pro, mais, s'il pouvait faire ce qu'il aimait le plus, cela ne pourrait que l'aider et, dans ces conditions, son âme-sœur serait sans doute d'accord pour le voir boxer, tout simplement.

Alors que tout semblait aller pour le mieux, quelques années plus tard, Owen se retrouva face au choix le plus difficile de sa vie, comme si, le destin se jouait encore de lui. A vrai dire, le choix n'était qu'une illusion. Pour lui, une seule réponse était envisageable. Alors qu'il était dans une petite ville voisine pour se réapprovisionner, il tomba nez à nez avec quelqu'un. Un homme dont le visage hantait ses nuits, ses jours, ses rêves et ses cauchemars. Un homme qu'il ne pourrait oublier, un homme qu'il ne pourrait pardonner. Lui qui avait détruit sa vie, lui qui avait arraché de ce monde les deux derniers anges envoyés sur Terre par le Seigneur. Lui qui était pourtant un meurtrier était encore là, vivant et en liberté. Le choix qui s'offrait à lui ne demeura pas bien longtemps, si bien qu'il lâcha sa caisse pour se jeter sur cette homme et, littéralement, le massacrer. Sa haine, sa soif de vengeance, qui se transformait en soif de sang au fil de secondes, mais aussi ses poings entraînés, ne pouvaient mener qu'à une seule conclusion possible, la mort de ce meurtrier. S'il le regrettait ? Pas le moins du monde. On l'amena en prison, où il passerait la fin de ses jours, mais, de son point de vue, sa vie s'était déjà terminée des années auparavant. Cependant, quelque chose vint lui offrir une porte de sortie. Quelque chose de peu naturel, peu réjouissant et peu amical ; l'apocalypse.

En effet, après avoir passé une poignée d'années enfermé, certain de ne jamais ressortir de ce lieu maudit, des rumeurs finirent par éclater à droite et à gauche entre ces murs. Des morts qui se relevaient pour dévorer les vivants, avançant sans autre but que celui-ci. Personne n'arrivait à trouver de réelle explication à cela, si ce n'était une punition divine. Existait-il une autre raison probable. Quelle force terrestre pouvait bien défier la mort ? Petit à petit, les informations finirent par en parler, la télé, les journaux, rapidement, tous ne parlaient plus que de ça, quand tout à coup, plus rien. Cela arriva tellement vite, que personne ne semblait s'être réellement préparé. Les gardes de la prison finirent par s'enfuir, laissant les prisonniers à leur triste sorts, pour la plupart. Heureusement pour ces derniers, l'un d'eux avait gardé un peu d'humanité en lui et en libéra une partie avant de leur offrir les clés pour fuir à son tour.

C'est ainsi que commença l'épopée d'Owen sur cette terre dévastée, sans réel but, en arrivant même à se demander bien des matins, pourquoi est-ce qu'il se levait encore. Pourquoi est-ce qu'il ne se laissait tout simplement pas faire, se laisser mourir pour rejoindre ses deux anges, aux cieux. Régulièrement il se disait que sa femme ne l'accepterait pas ainsi, défait et déprimé. Qu'elle l'engueulerait de bien des façons s'il n'essayait pas de reprendre sa vie et de faire quelque chose pour aider les gens dans le besoin. Alors, durant un long moment, l'homme erra, se fixant de temps à autres auprès de quelques petits groupes qui furent tous rapidement dissous. Nombreux étaient les gens qui n'étaient pas faits pour être des survivants, que ce soit en terme de force mentale ou physique, certains abandonnèrent complètement, certains se firent avoir, certains ne tinrent pas le coup. Alors, notre ami enterrait ses compagnons d'armes avant de reprendre son chemin, sans réel but, jusqu'à ce qu'un jour il sauve la vie de la bonne personne. Il s'agissait d'un membre d'un groupe assez important qu'il disait, bien organisé et surtout, bien logé. Un laboratoire, un bunker, mais aussi des scientifiques qui essayaient de trouver un remède à tout ça. Il disait aussi que ce genre de groupe pouvait bien avoir besoin de gars débrouillards, comme lui, sachant se battre. N'était-ce pas tout ce qu'Owen avait toujours cherché ? Trouver sa place dans ce monde ? Trouver enfin une utilité à son existence ? Ainsi, il ne put refuser cette proposition et intégra ce groupe, où il s'occupait de temps à autres de la sécurité, mais, surtout, de sortir pour récupérer du matériel pour le groupe. Quel qu'il pouvait être, médicaments, nourriture, habits, armes. Tout ce qui était utile, notre homme le ramenait.