C’est le grand jour, pour la première fois depuis la prise du camp, les dirigeants des Punishers et quelques privilégiés allaient faire une excursion avec le Fossoyeur.

Robin vérifiait les motos et inspectait les troupes avec un œil plus acéré que ses reproches. Malgré son rail de cocaïne, il était bien alerte et il se doutait de ce que ce rassemblement était annonciateur de bain de sang et de démonstration de force. Il avait vu Bruce nettoyer affectueusement sa Gertrude et tous avait été invités à faire de même en préparation d’une éventuelle confrontation. Robin n’était ni enthousiaste comme la plupart des chiens fous du camps qu’une démonstration de grosse bites saupoudrée d’un massacre potentielle existait plus qu’une pucelle sous viagra, ni terrifié comme l’aurait été Isha.

Robin était froid et pragmatique. Il savait que ce genre de représentations étaient essentielle pour le groupe, et qu’il serait utile d’avoir l’air fort et soudé. Pourtant il n’était pas sûr que c’était l’idée du siècle, déjà si Bruce mourrait ça serait trop tôt pour prendre sa place, et puis, avec sa récente blessure, le chef des Fossoyeur saura t-il donner le change ?

Parce que si Robin pouvait gérer pour être sûr de ne pas avoir une panne de mob bien ridicule pour la petite « sortie de famille » et ne pouvait pas être certain que le Fossoyeur ne flanche pas à cause de la plaie qu’il avait dans le bide.

A vrai dire, il n’avait pas mal assuré pour dissimulé cette « petite faiblesse » et a par Skye, lui et Boris, c’était resté un secret d’état. Bruce ne pouvait pas se permettre la moindre faille dans son rôle d’homme invincible et sa dernière prestation avec Skye pour la mort de Jack et William avait fait le tour du camp. Pendant que Robin faisait de son mieux pour jouer des coudes et rivaliser avec le chef, lui avait réussi à s’auréoler d’une nouvelle réputation quasi mystique de psychopathe macabre. Robin ne désespérait pas, mais à cause de sa part d’Isha, il savait qu’il aurait du mal à rivaliser.

Robin grogna en voyant que Skye était prévue pour l’expédition, même s’il comprenait l’intérêt qu’elle soit là si Bruce recouvrait sa plaie. Isha le faisait chier comme un rongeur en cage hystérique d’inquiétude et Robin n’aimait pas que sa femme enceinte soit en première ligne. Ils ne se parlaient presque plus.
Robin voyait bien qu’elle était malheureuse, mais cela ne touchait qu’Isha.

Il pesta et au lieu d'attendre sagement le briefing du chef, il se décida de partir à la recherche de sa femme.

Avalohn avait ce genre de caractère qui se démenait toujours pour être en première position. Elle avait toujours aimé laisser sa trace pour qu’on l’aime en premier, qu’on pense à elle en premier, qu’elle passe avant toute chose dans le monde des humains. Elle avait cette manie de devenir une obsession sensuelle et insensée, qui bouffait autant par la peur que par le désir. Elle aimait qu’on la craigne, qu’on l’admire, qu’on la supporte, qu’on assure ses arrières. Oui, Avalohn était ce genre de personne qui avait sa place sur le podium en première position. Mais depuis qu’Isha avait disparu presque entièrement de sa vie, elle le craignait chaque seconde. Elle avait peur, se sentait soumise et incomprise, ne captant pas pourquoi elle se sentait obligée de se cacher dans les recoins de l’usine pour l’éviter, pourquoi elle s’enfermait à clé dans son infirmerie pour pouvoir être rassurée, pourquoi elle se sentait obligée de se décaler quand il la serrait dans ses bras le soir totalement défoncé.

Elle n’en pouvait plus de retrouver des sachets de cocaïne éparpillés dans sa chambre. À chaque fois qu’elle se couchait dans leur lit, il la surplombait avec un air de domination en la regardant droit dans les yeux. Elle détestait ça. Oui, il lui rappelait trop Fernando dans ses excès de folie.

Alors soumise, indécise, perdue et heurtée, elle était là, sous le bureau de Bruce, cachée par la chaise et par le meuble, la tête dans les bras, les genoux recroquevillés contre sa poitrine. Elle se berçait dans un mouvement d’avant et d’arrière, écoutant son dos heurter sans ménagement le bois du bureau.

Ce mouvement lui procurait une sensation de cocon. Elle pensa très fort que rien ne pouvait lui arriver. Pourtant, les doutes et les angoisses que sa relation amoureuse lui procurait la travaillait plus que tout. Elle avait beaucoup trop peur qu’Isha ne revienne jamais, qu’un Robin la frappe au point qu’elle saigne de partout, qu’elle puisse peut être avoir le bébé d’un homme qu’elle ne connaissait plus puis qu’un jour il faudrait qu’elle s’en aille, ne laissant que son odeur de nicotine sur l’oreiller et un parfum de citron sur les serviettes de bain. Et si elle le faisait, la traquerait-il? La chercherait-il parmi de nombreux survivants, écorchant chaque visage qu’il aurait pu démasquer?

Elle tourna par habitude la bague qui lui saillait si bien au pouce. C’était une marque de promesse que lui avait fait Isha, d’un futur à deux. Pourtant lorsqu’elle touchait du bout de ses doigts la peau du ténébreux, elle le sentait s’effriter et s’éloigner. Il la regardait avec ses yeux sombres sans aucun éclat, qu’elle avait pourtant tant aimé. Lorsqu’elle essayait de lui raconter une histoire drôle et qu’elle riait avant la fin, il la regardait avec une pitié indescriptible et sans sourire.

Lorsqu’il la découvrait danser comme une folle avec la musique de son MP3 à fond dans ses oreilles, il poussait un soupir en balançant son blouson par terre, en se couchant dans le lit, épuisé, et lui demandait d’arrêter, que c’était ridicule, que ça nuisait au « bébé ». Il était obsédé par le fait qu’elle soit un bon incubateur, qu’elle ne mette pas en danger une progéniture sanguinaire et sans coeur. Si elle était enceinte, elle ne voulait pas d’un enfant comme ça. Elle rêvait d’amour et de protection, pour ce petit être si fragile et important qui poussait peut être dans son ventre. Sauf qu’il représenterait pour toujours un acte sans amour, une personnalité qu’elle n’aimerait certainement jamais.

Et détester ça, c’était se détester soi même. Lorsqu’elle entendit un certain grabuge se faire en dehors de la salle du Fossoyeur, elle releva la tête en frottant ses yeux fatigués. Elle avait tellement maigri qu’elle était persuadé d’être laide, trop creuse, sans forme, sans rien. Juste un paquet d’os avec un utérus remplit. Pourtant un peu tremblante, elle sortait de sa cachette en se tenant aux meubles.

Cette relation et le changement de personnalité d’Isha la prenait trop à coeur, elle ne pouvait plus rien supporter, prenant mêmes ses respirations comme des insultes et des injures pour sa personne. Rien que quand il marchait dans la pièce, elle avait l’impression de se faire marteler de coup de poing.

La bouteille de Tequila à la main, elle prit une dernière gorgée qui la saoulait assez pour avoir le courage de sortir de la pièce. Elle tituba vers la porte, totalement torchée et la gueule de travers, reniflant lentement en posant sa main sur la poignée

Elle dépassa la porte, son alcool à la main, relevant les yeux vers des hommes qui la regardaient de travers.

- C’quoi l’problème les gars? V’zavez jamais vu une nana totalement torchée qui peut se faire un cul sec de Tequila en moins de trois secondes?! A… Attendez ! J’vais vous montrer, voilà, regardez ça, vous allez bander.

Elle prit le bouchon avec maladresse en le tournant entre ses doigts tatoués et engouffra trois bonnes grosses gorgées dans son estomac sans vaciller. Elle écarta les bras avec un sourire béas, cette sensation d’être intouchable la rendait forte. La bouteille finit, elle hésita à la claquer au sol pour imposer son respect, et imposer sa petite personne meurtre et ridicule.

Robin n’eut pas trop de mal à trouver sa femme. Boris baissa les yeux quand il le vit et ne demanda pas son reste quand Robin le congédia d’un signe de tête. Robin lui avait demandé de veiller sur sa femme lors de ses absences et les informations même succinctes, qui lui revenaient avaient le don de l’agacer. Qui plus est, tomber sur Skye complétement torchée, dans le bureau de Bruce, la bouteille à la main, alors qu’il y avait un raid en vue…

Isha était inquiet. Robin était en colère.

Il ne savait plus quoi faire de sa femme. Isha avait cru pouvoir amadouer cet animal sauvage, Robin commençait à douter que qui que ce soit aurait pu cadrer Skye.

Il avait beau laisser sa partie d’Isha faire et la couvrir de cadeaux aussi ridicules les uns que les autres, d’attentions stupides et l’assouvir le peu de temps qu’il passait au camp, elle s’obstinait encore à le défier dans toutes ses décisions du quotidien. Robin esquissa un sourire en pensant au mal qu’Isha leur avait imposé pour trouver un livre dans cette langue pourri qu’il ne comprenait pas. Jules Vernes… un mec inconnu certainement mort, dont le titre de son bouquin était juste imbuvable. Tout ça pour que certainement cette furie se torche les fesses avec ou ailles en faire des confettis pour ses poules.

Les gens quittèrent vite le couloir de peur d’être les témoins d’une scène de ménage qui se finirait par le besoin de Robin de se défouler sur une autre personne que ça femme. Il en héla un et lui aboya de ramener illico presto du café et du gros sel.

*C’est de cause de nous si elle est comme ça, on est en train de la tuer.
- ne penses pas de bêtise, elle est dans cet état par sa faute à elle. Elle a ce qu’elle voulait mais elle n’assume pas c’est tout.*

Il toisa un moment la créature presque ivre avant de lui avant de lui arracher la bouteille des mains et de la soulever pour la poser sur le bureau de Bruce. Isha ne voulait pas s’éloigner de peur qu’elle bascule. Robin se disait qu’au point où elle en était, une chute ne pourrait pas faire plus de mal au bébé.

*Et elle alors ?!!!*

Elle était maigre trop. Robin ne comprenait pas. Il s’était démené pour qu’elle ait la nourriture la plus fraiche et la plus appétissante possible. Il avait déjà tabassé le cuistot qui ne devait pas faire assez d’efforts pour nourrir sa femme. Il ira lui en recoller une et le menacer de mort en partant si Skye ne grossissait pas très vite.

« Et bien ma femme, fêtes tu mon retour en un seul morceau ou noies tu ton chagrin que je ne sois pas encore mort ? Courage, aujourd’hui sera peut-être le jour de la délivrance.  »

*arrête!! bordel arretes ça…*

Il lui caressa doucement le visage creusé et fatigué avec une douceur qui tranchait avec le ton cynique de sa phrase.

Robin laissa Isha faire. Après avoir eu peur de la Louve et du pouvoir qu’elle pouvait avoir sur lui. Robin avait fini par se rendre compte, non sans une certaine satisfaction, qu’elle était plus un atout qu’une menace. A chaque tentatives timides d’Isha d’essayer de revenir, elle le baffait si cruellement que Robin avait la paix. Il avait eu tort de se méfier, finalement. Et puis n’était-ce pas elle qui l’avait fait venir ?

Elle était peut être le dernier lien d’humanité qui retenait Isha à Robin, et pas de chances pour Isha, sa planche de salut tranchante et glissante.

Robin glissa son visage dans le cou de sa femme malgré le dégout qu’elle lui renvoyait. Il y avait une lutte entre ce qu’Isha voulait et ce que Robin désirait. Ses mains se crispèrent un peu trop sur la taille de la jeune fille et c’est avec difficulté qu’il réussit à dire :

« Si tu es malheureuse à ce point-là, je … je te délivre de ton engagement… et... dès que le raid est fini je repars en ravitaillement, je... je vais me debrouiller pour ne plus être là, mais manges s'il te plait et arrêtes de te faire du mal.»

Robin n’était pas d’accord du tout. Déjà qu’elle était trop proche de Bruce mais là, c’était la porte ouverte a beaucoup de choses. sans parler qu’il avait besoin de cette image qu’il se forgeait de mec dur qui maitrise, déjà qu’elle ne l’aidait pas trop, mais si en plus radio moquette Punishers s’en mêlait, il aurait dû mal à ne pas passer pour un mec plaqué trop mou pour corriger sa femelle.

Les Punishers allaient enfin démontrer leur toute puissance ! Le laboratoire n'intéressait guère Bruce mais soumettre un groupe, c'était toujours très plaisant. Doug en avait tellement dit par haine envers ses chefs de groupes que Bruce avait déjà préparé un plan de toute pièce, destiné à faire comprendre que son groupe devait être craint et qu'ils n'auraient pas eu leur mot à dire aujourd'hui ! Les Punishers garderaient le contrôle absolu jusqu'au bout, ça a toujours été comme ça de toute façon... Sur la cinquantaine de sbires, Bruce avait décidé d'en sélectionné une vingtaine... Même si d'après Doug il n'était pas si nombreux que ça, il valait mieux jouer la carte de la sureté et la supériorité tout de suite. Au niveau interne, il est vrai que Robin commençait à se faire un nom, devenant presque un Fossoyeur dans son genre. Cependant, il était encore loin de l'être car Robin, aussi mauvais qu'il l'était n'était qu'un rôle et non une identité... Le Fossoyeur lui n'avait que cette image et donc aucune bonté que le côté Isha renvoyait parfois à Robin. Ils étaient donc dans le bureau de Bruce et alors qu'il parlait à Skye, il pouvait entendre la voix de son chef derrière lui...

« Un engagement? Oh ! J'ai l'impression que ça se fait des petits secrets par ci par là... Mon cher Robin, au lieu de penser au jour de délivrance, pense plutôt à tout ses gens que tu vas devoir soumettre ! Partir dans l'idée que l'on va crever, c'est un signe de faiblesse ! Depuis quelques jours, tu es aux yeux de certains sbires quelqu'un de dur et fort, alors ne leur fait pas regretter leurs pensées... »

Il avait toujours eu ce côté "donneur de leçon" envers Robin mais c'était pour son bien. Il savait très bien que la leçon donné à Jack et William l'avait bouleversé et depuis cet évènement, il avait complétement changé, voulant ancré l'esprit extrémiste des Punishers au plus profond de lui ! Il regardait la bouteille d'alcool vide posé sur la table pour ensuite se concentrer sur le regard d'Avalohn, soupirant de la voir dans cet état...

« Je vous préviens tout les deux... On part en mission... Une mission très importante. On représente notre groupe... Alors je vais vous demander de mettre vos histoires de couples de côté ! Sérieusement, ne me faites pas honte ! Je n'ai pas envie de devoir gérer la crise d'une femme bourrée associé à un homme complétement amoureux ! Vous êtes Robin et Skye... Deux Punishers à part entière... Point barre ! »

Même si il a toujours été amical avec ces deux là, il fallait parfois revêtir la casquette de chef d'équipe, surtout dans ces moments là. Ils avaient la chance de pouvoir renforcer leurs images, maitriser un camp à eux tout seul... Il fallait vraiment donc que tout le monde se concentre sur cet objectif ! Bruce ne supporterait pas un seul écart de conduite...

« Robin... Je vais te demander de préparer les motos... Tu pourras les déposer prêt de l'entrée ! Il me semble t'avoir entendu travailler dessus toute la semaine... Je sens qu'on va avoir la classe dessus ! ... Skye... Si tu es en état, tu peux préparer la camionnette de munitions que l'on laissera quelques mètres du laboratoires, au cas où ça déraperait... Quelques sbires attendront dedans et il nous suffira qu'un appel au Talkie pour les faires intervenir ! Ah... Je pense qu'Iris est avec Harvey... Je veux qu'elle reste également dans le van, je ne veux pas qu'elle reste ici seul car je compte prendre les meilleurs sbires durant le raid et je ne tiens pas à ce qu'elle reste avec des incapables... Voilà, vous avez vos missions? Alors vous pouvez disposer de mon bureau qui au passage n'est pas une pièce destiné pour vos partie de jambe en l'air »

Leur souriant puis leur faisant un clin d'œil pour les taquiner, il finit par s'en aller, se caressant la plaie par réflexe au passage. Il arrivait dans la cour de l'usine où l'attendait en rang, la vingtaine de sbires sélectionné pour cette mission ! "Chevauché Walkyries" était le nom de code choisit pour cette descente un peu spéciale. Déposant sa batte toute nettoyée pour l'occasion, Bruce marchait devant les sbires qui était au garde à vous tel des soldats face à leur commandant...

« Aujourd'hui est un jour spécial pour nous tous... L'erreur sera intolérable, la pitié sera à exclure... Vous souvenez-vous de comment tout ça à commencé? Par la prise de la caserne de ce fils de chien de Logan ! Aujourd'hui, l'histoire se répète, sur un autre groupe ! A la différence que nous sommes plus organisé, plus nombreux et plus armé ! Les gens de ce laboratoire n'auront aucune chance ! On peut jouer les négociations et les soumettre à un ravitaillement pour nous... Ou les tuer un par un et nous prendrons le contrôle de leur territoires... Ce choix dépendra du leur mes amis ! Il faudra vous préparer à tout éventualité ! »

Il passaient devant chacun d'entre eux, les regardant dans les yeux et à chaque fois, les sbires baissaient les yeux vers le sol. Un sourire satisfait se montrait sur son visage. Il savait très bien qu'ils risqueraient leur vie pour lui !

« Celui qui ne sent pas prêt, qui éprouvera une certaine pitié, je lui demanderais d'en faire part à Gertrude sur le champ... Histoire de ne pas perdre du temps ou de l'essence inutilement ! Elle tranchera comme elle le fait à chaque fois, avec une grande impartialité ! Personne? Okay... Alors on enfourche ses petits culs sur les motos dans quelques minutes, le temps que Robin les prépare devant l'entrée. Vous pouvez allez vous toucher la queue une dernière fois... Mais profitez bien, ce sera peut-être vous dernière fois ! »

Dit-il en ricanant assez machiavéliquement, finissant par rejoindre Robin qui avait déjà sortit pas mal de moto du garage. Il s'appuyait contre un mur et le regardait faire, se contenant d'aiguiser son couteau de chasse. Skye n'était toujours pas revenu, elle cherchait probablement encore les jeunes...

« Alors Robin... Prêt à voir le petit crâne chauve de Doug rencontrer Gertrude? Si tu savais comme elle à hâte ! Qui sait, si un du camp tente de se rebeller, tu vas peut-être toi aussi pouvoir t'amuser... J'espère que ne te contenteras pas d'égorger ou de foutre une balle en pleine tête... Tout doit être fait pour savouer ! Et pour savourer, il faut que ça soit lent ! Lent... Mais excitant ! »

Robin ne sursauta pas quand Bruce parla, mais lui, comme Isha étaient surpris. Putain de cocaïne. Finalement le dernier rail n’était peut-être pas l’idée du siècle.

Sans le savoir l’homme à la batte venait d’interrompre Isha alors qu’il essayait désespérément de sauver la femme qu’il aimait. Finalement, Robin estima qu’il devait peut-être être reconnaissant à Bruce d’avoir évité un moment désagréable ou un discours gênant.

Néanmoins Robin en voulait a Isha d’avoir permis au Fossoyeur de les voir dans un moment de faiblesse. Ça aurait pu être pire avec cette connerie. Néanmoins, il ne lutta pas quand son instinct le poussa à serrer contre lui la louve tout en tournant sa tête pour regarder le Fossoyeur. Robin refusait que sa femme ne tombe devant lui et une part plus animale de lui se sentait toujours ce besoin impérieux de la protéger.

Bruce avait raison sur toute la ligne. Robin ne pouvait que saluer la logique de son plan et comprendre la leçon de moral qu’il leur faisait. Oui c’était un moment important et certainement que sans la drogue il arriverait peut être même à ressentir une certaine forme d’excitation. Sauf que là, c’était toujours le vide a peine rempli par l’inquiétude d’Isha pour la jeune femme qu’il gardait dans ses bras.

Robin réussi néanmoins à esquisser un sourire dur et satisfait. Il hocha la tête et opina du chef pour signifier à celui qui détenait le pouvoir que tout se passerait bien. Il quitta son masque de confiance quand Bruce quitta la pièce.

Robin regarda alors sa petite louve qu’il serrait contre lui. Non ce n’était pas la sienne, c’était celle d’Isha. Robin avait du mal à se décoller de la frêle jeune femme mais il s’arracha d’elle lorsque l’on cogna à la porte. Il alla ouvrir la porte non sans avoir, préalablement mieux caler la jeune fille sur le bureau, pour être sûr qu’elle ne bascule pas. C’était Vlad, pas fier, qui apportait le café, le gros sel et un sceau. Il avait compris à quoi allait servir ce mélange.

« Vald, va préparer le van a munitions et dit à Harvey et Boris de sortir les mob’ »

Robin lui claqua presque la porte au nez pour se retourner vers sa femme.

« T’as pas choisi ton jour pour te bourrer la tronche »

Il lui tendit le vomitif et le sceau.

« Je sais que ça ne sert à rien de te dire que je ne veux pas que tu y ailles, alors essaye d’avoir la tête la plus claire possible, mets le gilet que je t’ai offert s’il te plait et tu viens sur ma moto derrière moi, c’est non négociable… »

Robin s’arrêta en plongeant ses yeux dans ceux de Skye. Isha n’était pas loin, il ne voulait pas qu’elle y aille, il ne voulait plus la voir souffrir, il ne supportait plus de la voir si mal…

« un mot de toi, et je m’arrange pour ne plus être ton bourreau… »

Les hommes reculèrent lorsque les pas de Robin résonnèrent dans le couloir. Un silence lourd pesait pendant qu’Avalohn se redressait en baissant la tête. Merde. Il aboya d’aller chercher du café et du sel pour la jeune femme, avant qu’il ne saisissent Avalohn par la taille en lui arrachant la bouteille des mains. Elle se glaça un peu pendant qu’il la déposa sur le bureau de Bruce. Elle cacha son visage dans ses cheveux. Elle savait qu’elle allait passer un sale quart d’heure.

« Et bien ma femme, fêtes tu mon retour en un seul morceau ou noies tu ton chagrin que je ne sois pas encore mort ? Courage, aujourd’hui sera peut-être le jour de la délivrance.  »

Elle tourna la tête lorsque ses paroles la toucha de plein fouet et que sa main caressa sa joue. Comment pouvait-il croire qu’elle avait envie de faire la tête quand il était comme ça? Comment pouvait-il penser que si un jour il mourrait elle en serait heureuse? Elle avait l’alcool triste et noir et il n’arrangeait pas les choses. Il la détaillait dans tous les recoins de son corps et de sa tête, ce qui la rendait nerveuse. Elle avait besoin qu’il prenne soin d’elle comme il le faisait avant, qui la fasse rire avec son humour qui l’insupportait pourtant, qu’il vienne se foutre de sa gueule derrière ses poules qui avaient un caractère de merde. Il glissa son visage dans le cou de la jeune femme qui réprima un couinement, la tequila lui brouillant les sens.

« Si tu es malheureuse à ce point-là, je … je te délivre de ton engagement… et... dès que le raid est fini je repars en ravitaillement, je... je vais me debrouiller pour ne plus être là, mais manges s'il te plait et arrêtes de te faire du mal.»

Sa phrase la percuta comme un train en pleine face. Elle prit son visage entre ses doigts, malgré que l’alcool la faisant tanguer et appliqua ses lèvres sur son front. Elle s’attendait à ce qu’il la repousse ou qu’il lui donne un coup dans l’épaule pour l’éloigner.

Non. Tu ne peux pas briser notre engagement. On traverse juste une période difficile… Je…

Bruce déboula dans le bureau comme un fou furieux, Gertrude sur l’épaule. Avalohn se crispa et l’alcool qui lui brouillait la tête commençait à la tambouriner.

« Un engagement? Oh ! J'ai l'impression que ça se fait des petits secrets par ci par là... Mon cher Robin, au lieu de penser au jour de délivrance, pense plutôt à tout ses gens que tu vas devoir soumettre ! Partir dans l'idée que l'on va crever, c'est un signe de faiblesse ! Depuis quelques jours, tu es aux yeux de certains sbires quelqu'un de dur et fort, alors ne leur fait pas regretter leurs pensées... Je vous préviens tout les deux... On part en mission... Une mission très importante. On représente notre groupe... Alors je vais vous demander de mettre vos histoires de couples de côté ! Sérieusement, ne me faites pas honte ! Je n'ai pas envie de devoir gérer la crise d'une femme bourrée associé à un homme complétement amoureux ! Vous êtes Robin et Skye... Deux Punishers à part entière... Point barre ! »

Elle lâcha le visage de Robin pendant qu’il la serra dans ses bras encore plus fort, la Bronxarde totalement saoule. Elle ressentait dans sa poitrine un Isha qui battait. Elle respira son odeur en lançant un regard à Bruce.

« Skye... Si tu es en état, tu peux préparer la camionnette de munitions que l'on laissera quelques mètres du laboratoires, au cas où ça déraperait... Quelques sbires attendront dedans et il nous suffira qu'un appel au Talkie pour les faires intervenir ! Ah... Je pense qu'Iris est avec Harvey... Je veux qu'elle reste également dans le van, je ne veux pas qu'elle reste ici seul car je compte prendre les meilleurs sbires durant le raid et je ne tiens pas à ce qu'elle reste avec des incapables... Voilà, vous avez vos missions? Alors vous pouvez disposer de mon bureau qui au passage n'est pas une pièce destiné pour vos partie de jambe en l'air »

Elle hocha la tête en lui souriant bêtement et lui faisant un petit signe de la main, essayant de se donner un peu plus d’allure qu’une pauvre fille des trottoirs totalement torchée. Lorsqu’il s’en alla, elle se retrouva avec Robin dans la pièce, sans dire un mot. Il alla chercher le seau, le café et le sel. Elle fronça les sourcils ne comprenant pas ce que Robin disait, puis elle se remit à sourire en le voyant revenir vers elle. Elle était totalement ivre et elle aimait bien voir Isha s’occuper d’elle.

« T’as pas choisi ton jour pour te bourrer la tronche »

Elle ricanait en prenant les victuailles, préférant les poser sur le bureau pour profiter juste cinq minutes d’être avec lui. Juste cinq minutes. Elle avait bien senti qu’il l’avait serré contre lui comme il le faisait avant, et ne voulait absolument pas lâcher ça.

 « Je sais que ça ne sert à rien de te dire que je ne veux pas que tu y ailles, alors essaye d’avoir la tête la plus claire possible, mets le gilet que je t’ai offert s’il te plait et tu viens sur ma moto derrière moi, c’est non négociable… »

Elle regardait Robin droit dans les yeux en papillonnant des cils.

« un mot de toi, et je m’arrange pour ne plus être ton bourreau… »

Elle accrocha ses jambes autour de ses cuisses en le ramenant contre lui, passant ses bras autour de ses côtes et mettant sa bouche contre lui. Elle fit durer le moment, déposant sa langue contre la sienne langoureusement.

- Mmh… Tais toi, tais toi, tais toi. T’es vraiment trop, mais TROP mignon. Tu me fais craquer toi, tu le sais hein? Oui, tu le sais.

Elle appliqua ses mains sur les joues de Robin en formant un cul de poule avec sa bouche, appuyant sur les extrémités.

- Qu’est ce que je ferais sans toi, tu peux me le dire? Je sais qu’on va passer un bon moment avec Bruce, mais tu pourrais au moins pendant juste cinq, cinq toutes petites minutes être gentil avec moi. S’il te plait s’il te plait s’il te plait.

Elle frotta son front contre son épaule.

- S’il te plait… Tu me manques, tu me manques tellement.

Elle respira une dernière fois son odeur en se relevant avant de coller ses yeux sincères dans ses pupilles. Elle soupira en s’affaissant sur le bureau.

- Mais… Mais je vois bien qu’on n’est que Robin-Skye. Alors Bruce se trompe, t’es pas un homme amoureux, tu l’es plus, tu l’es pas. Pas de moi.

Robin, et Isha, étaient tous les deux aussi surpris l’un que l’autre par le baiser donné par la belle Louve. Robin s’attendait a une baffe, un gnon, une saloperie, Isha savourait juste malgré l’amertume de la situation. Elle était ivre…. Pas étonnant vu son épaisseur et la quantité d’alcool qu’elle avait ingurgité.

Ils ne pouvaient qu’espérer que ce n’était pas une bouteille pleine à la base.

Le geste étrange d’appuyer sur ses joues prouvait à quel point elle était faite. Cela rassura Robin qui se rendit compte qu’il avait faillit perdre la partie.

*Elle va se faire tuer si elle y va dans cet état ! *

»Qu’est ce que je ferais sans toi, tu peux me le dire? Je sais qu’on va passer un bon moment avec Bruce, mais tu pourrais au moins pendant juste cinq, cinq toutes petites minutes être gentil avec moi. S’il te plait s’il te plait s’il te plait.
- Comme si je ne l’étais jamais Princesse. »

Isha se glaça en pensant qu’elle avait l’air sincère sur « le bon moment avec Bruce. » Soit elle n’avait pas compris, soit elle était vraiment ivre… Soit Robin avait raison de jubiler. Et Isha n’avait bien pas sa place à ses cotés, il était trop faible, trop tendre trop moraliste, trop Logan… avant que lui aussi pète une durite et se mette à tuer à tour de bras.

S’il te plait… Tu me manques, tu me manques tellement.]Mais… Mais je vois bien qu’on n’est que Robin-Skye. Alors Bruce se trompe, t’es pas un homme amoureux, tu l’es plus, tu l’es pas. Pas de moi.

Robin allait répondre avec une certaine incompréhension et certainement une bonne dose de cynisme, mais de voir sa femme commencer à s’affaler le fit paniquer. Il laissa les rênes a celui qui saurait gérer la situation. Isha rattrapa la frêle jeune femme avec inquiétude.

« C’est toi qui te trompe… Avalohn… je t’aime… arrête de te faire du mal… s’il te plait… si tu ne le fait pas pour moi, penses a notre bébé.»

Il l’embrassa sans être sûr que, dans son état, elle comprenne bien ce qui se passe.

Tout en la gardant collée contre lui, il posa le bol de café plein de sel au sol et pris la petite louve dans sas bras. Il s’assit en tailleur et la cala, son dos contre son ventre, le bassin au creux de ses jambe.

Il caressa doucement la nuque de la jeune fille avant de remonter ses cheveux et de les bloqué comme il pouvait avec un crayon attrapé maladroitement sur le bureau de Bruce. Ça rendait moyen, tenait pas top, pourtant quand les filles faisaient ça généralement ça marchait bien, mais au moins ça aiderait pour la suite des événements.

Il rapprocha le sceau du pied et présenta l’affreux mélange au bord des lèvres de sa femme.

« Je vais devoir te torturer encore, mais je te promets que si tu n’es pas en état de tenir sur une moto, tu resteras ici, même si tu me détesteras encore plus et que je dois t’attacher au lit. »

Robin était navré par la tournure que prenait la situation, mais il devait se résigner. Isha allait rester dans cette position à tenir le seau le temps que Skye vide son estomac.
Ca au lieu de courir voir Bruce, de gérer les motos et les hommes...

« C’est toi qui te trompe… Avalohn… je t’aime… arrête de te faire du mal… s’il te plait… si tu ne le fait pas pour moi, penses a notre bébé.»

Elle poussa une sorte de petit gémissement en se tenant la tête, l’idée qu’un embryon vivait peut être à l’intérieur d’elle, qu’elle était entrain de surement tuer avec une dose de Tequila bien trop forte. Elle se faisait du mal parce qu’elle n’aimait pas ce comportement cynique et odieux de Robin, elle s’en voulait de lui avoir fait du mal en voulant le protéger. Elle s’y prenait toujours mal, et l’image qu’elle renvoyait ne lui plaisait plus. Oui, elle s’écorchait et se déchirait parce qu’elle commençait à se détester d’avoir pu rendre l’homme qu’elle aimait aussi méchant. C’était atroce de savoir qu’on avait changé une personne juste par des actes amoureux. Elle était un chaos, certes, mais quand Isha était là, l’ordre revenait et elle s’apaisait. Sauf que désormais, elle avait l’impression de tomber en miette et personne n’allait la reconstruire. Parce que Robin ne voulait pas. Il la dominait.

Il prit Avalohn dans ses bras, la portant aussi facilement qu’une plume. Elle était secouée par ce geste, se disant qu’il voulait simplement la serrer contre lui. Mais non. Il l’obligea à s’assoir contre lui, son dos contre son torse, les jambes recroquevillés. Elle se disait que ça allait être une position assez bizarre si il voulait avoir une relation sexuelle. Elle le regardait avec une sorte de grimace, pendant qu’il ramena ses longs cheveux dans son dos, et les attacha en une sorte de chignon. Elle n’avait jamais compris comment les femmes de tout les jours arrivaient à caler un objet pour écrire dans une chevelure. À chaque qu’elle avait essayé, ça tombait et se prenait la mine dans le cuir chevelu. Elle grimaça quand elle entendit le seau se rapprocher d’elle, et se placer entre ses jambes, sentant l’horrible mélange du café-sel qu’Isha lui mit sous le nez. Elle pesta en essayant de se débattre, fermant sa bouche avec ses deux mains, comme une enfant, et tapait des pieds.

« Je vais devoir te torturer encore, mais je te promets que si tu n’es pas en état de tenir sur une moto, tu resteras ici, même si tu me détesteras encore plus et que je dois t’attacher au lit. »

- Non non non ! J’veux pas ! J’veux pas, j’veux pas, j’veux pas !

Elle secoua sa tête de droite à gauche en fermant les yeux et posant sa tête sur l’épaule de Robin, pour lui faire comprendre son caprice, et qu’elle voulait surtout que l’alcool l’aide à supporter ce raid. Elle ne voulait plus devoir être sobre pour penser à des choses noires. Alors elle se fermait comme une enfant désespérée et agissait comme une princesse. Sauf qu’elle savait bien qu’il allait l’obliger, mais un peu de résistance ne faisait de mal à personne. Elle souffla par le nez.

- Si tu me dis que je suis belle, je le ferais. Et que je suis sympa parfois. Et que t’aime bien mes fesses. Et mes seins. Et mes tatouages. Et… Et… Et que je suis fantastique ! Oui, voilà, aujourd’hui c’est la journée de la gentillesse, alors tu es obligé de bien m’aimer.

Elle faisait pleins de grands gestes, elle gigotait en bougeant les bras et les jambes, pas pour se libérer, mais parce qu’elle voulait faire durer ce contact le plus longtemps possible, et surtout, surtout essayer de le faire sourire. Ça lui manquait. Ses fossettes lui manquaient. Et l’entendre rire en se moquant d’elle aussi.

- Je veuuuuux… Je veux qu’on s’aime pour toute-la-VIE ! Tout le temps ! Ouiiiii !

Elle se secoua en gesticulant encore et fit tomber un peu de café salé par terre. En entendant le grognement de Robin, elle se ravisa de rire comme une idiote. Malheureusement, il lui prit avec douceur sa gorge, elle prenant ça comme une caresse d’affection, baissa sa garde avant qu’il ne lui foute le bord du petit verre dans la bouche, bascule sa tête en arrière et la force un peu à boire ce mélange dégoûtant. Elle sentait la chaleur de la boisson lui traverser la gorge, et dès que le liquide toucha son estomac, elle eut un soubresaut. Elle envoya valser le récipient de ce shot ignoble, convulsa un peu au niveau de ses épaules et se pencha sur la bassine. Elle toussa deux-trois fois, essayant de reprendre une respiration « normale ». Ses yeux pleuraient et son nez coulait, pendant que le mélange remontait encore et encore, de plus en plus.


- Errrrrk ! R… Robin… J’vais te…

Elle se vida littéralement du peu de nourriture et des boissons mélangés d’une traite, dans un bruit de gargouillement et de râle pas réellement sexy. Pendant de longue minute, elle crachait, toussait, s’étouffait. Une fois le dur moment passé, elle essuya sa bouche d’un revers de sa main, ayant l’impression d’être passé sous un rouleau-compresseur.

- T’es pas cool… T’es vraiment pas cool… T’as intérêt à vraiment être super gentil avec moi parce que sinon je te ferais vivre un enfer pour m’avoir forcé à vomir ce qui me restait de bouffe… Tu te rends compte quand même que ça fait des jours que tu ne m’as pas prise contre toi avec autant de douceur? Et tout ça pourquoi? Pour gerber… Aaah putain, ma tête !

Elle mit ses paumes sur ses tempes, entendant quelque chose taper son crâne violemment. Elle pencha sur le côté avant de s’affaler sur une des jambes de Robin en grognant comme un loup.

- On va y aller, ça vaut mieux avant que je ne me mette à chialer encore une fois comme un gosse de cinq ans.

Il était resté à la soutenir alors que les spasmes la secouaient. Il l’avait maintenant contre lui, tenant le sceau et chassant les mèches rebelles de son front. Il y avait des choses qui font que l’on sait qu’un couple est solide.

Ce n’était pas les câlins sous la couette, ni les crises de fous rires complices qui déterminaient la force d’un lien entre deux êtres, mais bien la façon de gérer les coups durs, comme de rester avec une personne en plein délire schizophrénique ou tenir le seau lorsque sa femme se vide l’estomac.

Mais voilà ce qu’était les deux personnes par terre dans le bureau du Fossoyeur. Pas un couple comme on en voit dans les romans, ils ne feraient certainement pas rêver la ménagère ou les jeunes filles en mal de romance. Mais malgré tout, ils étaient là l’un pour l’autre, avec toute la difficulté de chiens qui n’avaient connu presque que des coups et qui ne savaient que mordent.

Robin, ne disait rien, mais resta près de sa femme, il n’aimait pas plus qu’Isha ce qui se passait, mais lui savait que Bruce avait besoin de sa soigneuse au cas où. Peu avait vu la plaie encore trop récente sur l’abdomen du chef des Punichers.

Il ne voulait pas qu’elle vienne. Elle était trop mince, trop épuisée, trop malmenée, trop imbibée… peut être aussi trop enceinte. Si elle mourait aujourd’hui, ca serait plus qu’en partie de sa faute.

Il se décala un peu d’elle pour enlever son t shirt et l’aider a s’essuyer avec. Tant pis s’il se pelait le temps de trouver un autre haut.

« T’es pas cool… T’es vraiment pas cool… T’as intérêt à vraiment être super gentil avec moi parce que sinon je te ferais vivre un enfer pour m’avoir forcé à vomir ce qui me restait de bouffe… Tu te rends compte quand même que ça fait des jours que tu ne m’as pas prise contre toi avec autant de douceur? Et tout ça pourquoi? Pour gerber… Aaah putain, ma tête ! »*

Il encaissa. Il serra les deux. Il aurait pu protesté, l’agressé, mais la cocaïne anesthésiait certaines parties de son cerveau et même s’il éprouvait une forme de souffrance face à cette situation, elle restait raisonnable au regard ce celle qui aurait dû le frapper.

« Tout ça pour te sauver la vie, et peut être celle de notre enfant…
- On va y aller, ça vaut mieux avant que je ne me mette à chialer encore une fois comme un gosse de cinq ans. »

Elle manqua de se vautrer, mais il la rattrapa et la recala contre lui, plus froidement peut être. Une colère sourde commençait néanmoins à se frayer un chemin dans la tête encore pleine de poudre au fonctionnement atypique de Robin. pourtant c'est de facon assez monocorde qu'il lui chuchota:

« Tu es injuste Skye, en fait, quoique je fasse, ça ne sera jamais assez pour toi, tu voulais être la chef de ta meute, tu m’as mis dans une position de merde, mais je me suis battu pour toi, j’en ai chié, j’ai encaissé, tu m’as trahis, je me suis adapté, tu me trouvais faible, je suis devenu fort, là je me défonce pour que ton p’tit cul d’ange et celui de notre enfant soit dans le confort, en sécurité, que tu sois là où tu as toujours voulu être dans la hiérarchie… mais non, ça te va pas encore…  tu crois que pour trouver des légumes frais, de la viande qui ne sort pas d’une conserve mais qui pourraient faire que Ma femme puisse reprendre des forces, ça se trouve facilement?   Et putain, tu veux chialer parce qu’en prime, non seulement je viens de déposer ma vie à tes pieds, mais en plus j’essaye de sauver la tienne ? Réveilles-toi Skye, tu ne peux pas ignorer ce que c’est qu’un gang qui part affirmer son territoire, tu sais déjà ce qui va se passer. Tu penses que ça se gèrera comment si tu ne tiens pas sur tes jambes à cause de ce que tu as bu ? La blessure de Bruce peut se rouvrir à tout moment, alors je peux faire ce que je veux, il n’acceptera pas que tu ne viennes pas. »

Il parlait en la gardant dans ses bras, elle lui tournait le dos, il n’avait pas à affronter son regard. « Si tu n’es pas en état de tenir derrière moi en moto dans une heure… je trouverais une solution pour te mettre à l’abri. Après tout, tu me tolère entre tes cuisses pour ça non? »

Il caressa la tête de sa femme avant de poser un baiser sur le crâne de la Louve.

« Va chercher le gilet pare bal, prend de quoi soigner, et reste prêts de moi. »

Il se releva et la remettant sur ses pieds.

« Je vais passer au cuisine dérouiller le cuistot pour qu’il te fasse enfin un truc bouffable, ne part pas le ventre vide ok ? »

« Tu es injuste Skye, en fait, quoique je fasse, ça ne sera jamais assez pour toi, tu voulais être la chef de ta meute, tu m’as mis dans une position de merde, mais je me suis battu pour toi, j’en ai chié, j’ai encaissé, tu m’as trahis, je me suis adapté, tu me trouvais faible, je suis devenu fort, là je me défonce pour que ton p’tit cul d’ange et celui de notre enfant soit dans le confort, en sécurité, que tu sois là où tu as toujours voulu être dans la hiérarchie… mais non, ça te va pas encore…  tu crois que pour trouver des légumes frais, de la viande qui ne sort pas d’une conserve mais qui pourraient faire que Ma femme puisse reprendre des forces, ça se trouve facilement?   Et putain, tu veux chialer parce qu’en prime, non seulement je viens de déposer ma vie à tes pieds, mais en plus j’essaye de sauver la tienne ? Réveilles-toi Skye, tu ne peux pas ignorer ce que c’est qu’un gang qui part affirmer son territoire, tu sais déjà ce qui va se passer. Tu penses que ça se gèrera comment si tu ne tiens pas sur tes jambes à cause de ce que tu as bu ? La blessure de Bruce peut se rouvrir à tout moment, alors je peux faire ce que je veux, il n’acceptera pas que tu ne viennes pas. Si tu n’es pas en état de tenir derrière moi en moto dans une heure… je trouverais une solution pour te mettre à l’abri. Après tout, tu me tolère entre tes cuisses pour ça non? »

Elle essaya de se relever avec maladresse, préférant fuir que subir. Ce n’était pas dans son caractère ni ses habitudes, mais là c’était de trop. Elle se retenait d’hurler, tendait les bras pour essayer d’échapper à quelque chose qui la poursuivrait depuis toujours. Son image de petite princesse lui revenait en pleine face et on la martelait avec ça, le visage enfoncé dans le granite du Bronx. Robin déposa un baiser sur le crâne de Skye, qui se figea en un rien de temps, cette marque d’attention lui brûlant la peau. L’onde se propulsa sur son visage, et des milliers de petites aiguilles d’angoisse lui frôlaient le visage.

« Va chercher le gilet pare bal, prend de quoi soigner, et reste prêts de moi. Je vais passer au cuisine dérouiller le cuistot pour qu’il te fasse enfin un truc bouffable, ne part pas le ventre vide ok ? »

Il la remit sur ses pieds et instinctivement elle retira ses mains des siennes, reculant de quelques pas, le regard affolé et le dévisageant. Son cerveau commençait à pédaler à toute vitesse et une vérité s’inscrivait dans son code d’honneur, dans son dictionnaire de la vie : elle détestait devoir souffrir autant par amour. Elle détestait devoir tenir à une personne et la voir s’en aller. Se sentir abandonner. Elle sentait le fer rouge de la culpabilité s’insinuer dans ses veines, elle s’était fourvoyé toute seule dans une merde qu’elle évitait depuis longtemps. Le schéma se répétait mais beaucoup plus brutal, cette fois elle était prit en chasse par un gibier qu’elle avait tant convoiter et s’était fait prendre à son propre piège. L’arroseur arrosé.

- Je…

Elle fit quelques pas sur le côté pour ne pas approcher cet être qu’elle ne reconnaissait plus. Elle faisait de grands gestes avec ses mains essayant de se donner de la consistance, de la prestance. Mais elle avait juste l’air d’un automate mal monté. Elle était ridicule. Sa force s’évapora pour la dernière fois et ses épaules s’affaissèrent, comme pour signifier qu’elle arrêtait la guerre. Elle rendait les armes, battait en retraite dans ses tranchées. Elle ne pouvait plus survivre une minute de plus avec ces paroles noires qui lui bouffaient le coeur. Elle secoua sa tête, ses cheveux faisant tomber le crayon à terre qui s’écrasa dans un bruit sec, la mine se cassant. Tout comme son être. À quelques mètres de la porte, ne lâchant pas la regard de Robin de ses yeux bleus, ferma les yeux de fatigue et d’un trop plein d’alcool.

- Quand je t’ai rencontré, je voulais tout. Absolument tout. Aujourd’hui ce n’était que toi. Rien que toi.

Elle serra ses poings en tremblant d’injustice.

- Mais tu as raison. Je te tolère entre mes cuisses. Et ça sera tout ce que tu auras. Je ne tolèrerais plus que tu me brises le coeur et que tu m’achèves encore plus que tu le fais. Alors pardon d’avoir été si odieuse avec toi, et pardon que tu aies du autant te donner pour cette relation. Tu es libre.

Elle se retourna en titubant, essayant de courir dans les couloirs jusqu’à sa chambre, essayant de ne pas tomber de fatigue et de tristesse. Il pouvait aller frapper qui il voulait, elle n’en avait rien à faire. Il la battait assez psychologiquement pour ne pas qu’elle puisse se soucier des autres. Elle prit son gilet pare-balle et l’agrafa sur son torse, essayant de voir quelque chose dans son regard brouillé de honte. Elle renfilait et hoquetait, se sentant étouffer par cette situation qui ne pouvait plus durer comme ça. Elle avait donné dans ces relations où elles se laissaient berner à chaque fois. Ne pas aimer Skye, ne pas aimer. Ne tenir à personne, ne plus se soucier que de toi. Tu es seule, tu resteras seule.

Elle releva la tête vers le plafond essayant de faire rentrer les larmes dans ses orbites, mais elle ne poussa qu’un couinement, son visage déformé par la rage d’avoir été aussi bête de laisser entrer quelqu’un dans son monde. Elle appliqua ses mains sur son nez, couvrant se bouche pour essayer de ne pas crier. Tremblante, elle se calma en comptant dans sa tête, expirant et inspirant par à coup. C’était douloureux. Plus que n’importe quelle balle ou lame. Elle s’essuya son visage rouge, sa tête la lançant atrocement. Elle prit un kit de suture et quelques médicaments en versant ses dernières larmes salées, avant de rejoindre Bruce en plein discours.

- Désolée chef. Je peux monter avec toi sur ta bécane, s’il te plait? J’en ai vraiment besoin.

Un gros vide plein d’appréhension. Instinctivement Robin posa les doigts sur les pendentifs qu’il avait mis avec la croix des Cornwell. Isha n’était plus là. Il avait juste lâché prise. Cette fois il était bel et bien anéantie. Il voulait mourir pour cette femme, et bien voilà, elle avait décidé.

Robin ne s’était pas trompé sur cette louve, elle avait combattu de son côté et il aurait bien rit s’il en avait été capable. Sauf qu’il n’y arrivait pas et que sans reprendre une dose, il avait peur de ne pas tenir face à une douleur malvenue au regard de sa victoire.

Il essaya de se convaincre que ce n’était que parce qu’il était déçu de ne pas l’avoir prise sur le bureau du Fossoyeur. Il savait bien qu’il se mentait, mais la ligne de cocaïne prise là où il aurait aimé prendre son ex épouse l’aida à ne surtout pas se poser de questions.

Mécaniquement il enchaina froidement le programme qu’il s’était établi, choper un idiot pour nettoyer le vomi, tabasser le cuistot et obtenir une collation pour la louve, trouver un haut avant d’avoir une engelure des tétons (cette idée réussie à le faire ricaner).
Il trouva Harvey pour lui ordonner de faire le déménageur pendant le raid. Ce soir la Louve pourrait dormir tranquille maintenant, il ne viendrait plus dans leur chambre pour la faire jouir. Il hésita à laisser le livre de Jules vernes sur le lit, et puis, il se dit qu’il s’en foutait après tout de ce qu’elle en ferait. Il regarda une dernière fois cette chambre et même Robin ressenti une pointe de regret de quitter cette tanière confortable qui avait, finalement, eu aussi de l’importance pour lui. Le havre de paix d’Isha ne serait plus accessible à partir de ce soir.

Il alla vérifier que ses ordres avaient été convenablement faits et que cette sortie ressemblerait à quelque chose avant de retrouver Bruce avec Skye prête à monter avec lui.

Il ne réussit qu’à moitié a étouffé la bouffer de colère qui montait en lui. C’était donc ça, en fait ces minauderies, ces demandes toujours insatisfaites, elle voulait juste se débarrasser de lui pour se faire le Fossoyeur. Voilà pourquoi elle n’adhérait pas au plan pour détrôner le vieux lion. Comment avait-il pu être aussi naïf. Il voulait déposer un royaume a ses pieds, mais elle avait déjà son joli p’tit cul dessus.

Robin sourit et pris une démarche tranquille malgré son œil froid pour venir à côté du couple. Il tuerait Bruce. Il avait volé sa femme, et ça, même Isha ne l’empêcherait pas de se faire justice.

N attendant cette petite sortie pour se défouler allait peut être être salutaire vu le niveau dérage accumulé. Isha avait été idiot, mais lui ? Il avait été pire. Elle avait réussi a le trahir aussi.

« Alors Robin... Prêt à voir le petit crâne chauve de Doug rencontrer Gertrude? Si tu savais comme elle à hâte ! Qui sait, si un du camp tente de se rebeller, tu vas peut-être toi aussi pouvoir t'amuser... J'espère que ne te contenteras pas d'égorger ou de foutre une balle en pleine tête... Tout doit être fait pour savourer ! Et pour savourer, il faut que ça soit lent ! Lent... Mais excitant ! »

Robin les regarda droit dans les yeux.

« tu as raison père, il faut savourer et savoir prendre son temps, sans ça, il n’y a pas de plaisir…»

Et il comptait bien prendre son temps pour se venger. Il lança néanmoins à Skye le sandwich et une bouteille de soda aux agrumes pour laquelle il avait failli crever juste pour que la mère de son enfant puisse avoir un truc avec du gout de citron, même chimique.

« Skye, ne pars pas le ventre vide, dans ton état, ce n’est pas raisonnable.»

Il se pencha vers Bruce pour chuchoter :

« Tu es sur que ce n’est pas trop tot ? Personne ne sait pour ta blessure mais si ça s’ouvre à nouveau… »

Tout en parlant, il enfourcha Gisèle en regardant autour d’eux pour voir s’il repérait Iris et si elle avait des gens pour veiller sur elle.

Ah ces deux là ! Ils n'arrêtaient pas de se chamailler et pourtant ils étaient toujours ensemble. Quand Skye disait qu'elle voulait monter avec Bruce, ce n'était clairement par pas envie mais simplement car elle faisait la tête à Robin. Tant que leurs histoires n'influaient pas sur la mission, qu'importe ! Il se retournait donc vers Skye et ne pouvait que voir ses yeux fatiguée et rouge même si elle tenait de le cacher. C'était mauvais pour l'image face aux sbires donc Bruce n'insistait pas devant eux. Il se contentait simplement de regarder la belle tout en haussant les épaules, lui souriant assez faussement car dans le fond il était plutôt remonté

« Okay Skye... Tu peux t'assoir derrière moi... Tu peux commencer à démarrer la moto si tu veux, je te rejoins dans quelques instants... D'ailleurs si tu as vu Iris, tu pourrais peut-être me dire où elle se trouve? Ou alors allez la chercher j'en sais rien... On ne va pas tarder à s'en aller... »

Se penchant un peu plus vers elle pour lui murmurer à l'oreille, évitant ainsi les oreilles baladeuses des sbires

« Sérieusement Skye... Tu t'es droguée? T'as pleurée? T'as vraiment une sale mine... T'es sûr que tu tiendras le coup? Même si bien sûr j'ai toute confiance en toi... »

Tapotant amicalement son épaule gauche avant de rejoindre tranquillement Robin quand celui-ci fit son apparition. Harvey s'occupait de sortir les motos, ce qui signifiât qu'il n'était pas avec Iris à ce moment là... Mais où était-elle? Il parlait donc à Robin qui lui répondait rapidement. Il avait l'air prêt pour la mission, ça faisait plaisir à voir même si il conseillait encore Skye de ne pas partir "dans cet état". Il attendait qu'il finissait de lui parler et s'appuyait contre Gisèle quand celui-ci montait dessus pour l'enfourcher. C'est alors qu'il lui parlait de sa blessure qui c'est vrai était très fraîche encore. Par réflexe, il se caressait la plaie par dessus ses vêtements avant de lui sourire

« De toute façon, on va bien crever un jour ou l'autre... Et puis de toute façon tout était prêt pour aujourd'hui, depuis bien longtemps, alors ne t'en fais pas je vais réussir à gérer tout ça ... Tu devras vraiment faire preuve de concentration ! Avalohn aussi... Vous serez mes yeux, mes oreilles... Un seul écart de leur part et leur laboratoires ne sera plus qu'un tas de ruine ! »

Il lui fit un clin d'œil avant de sortir sa batte quand les premiers sbires sortaient des couloirs pour rejoindre les motos. Le van s'ouvrit et certains commençaient à le remplir de caisses d'armes et de munitions, dérobés dans les différents camps pillés. Le Fossoyeur marchait entre les motos, regardant les sbires dans les yeux à chaque fois qu'il passait devant l'un d'entre eux

« Cela va très certainement se finir dans un bain de sang... Car je suis certains que ses scientifiques de mes deux ne vont pas coopérer ! Mais d'après les renseignements de Doug... Ils sont à peine une dizaine ! Alors ça sera vraiment facile de tous les tuer ! A vous de faire en sorte qu'il y est le moins de mort possible dans nos rangs ! »

Il regardait autour de lui, tentant désespérément de trouver Iris du regard. Ah ces gosses... Jamais là quand on a besoin d'eux ! Il était pourtant certains d'avoir donner l'ordres aux sbires de la trouver... Mais vu leur cervelles de moineau, ils avaient déjà probablement oublié de lui dire... Il montait donc sur sa moto, Skye derrière lui et il lui souriait un instant, regardant ensuite Robin

« Hey ! Fais pas cette tête là... Je conduis mieux que toi c'est tout ! »

Lui lançant un sourire en coin pour le taquiner un peu, lustrant le chrome de sa moto avec sa batte en attendant que les derniers sbires et Iris fassent leur apparitions...

Le dos bien calé contre une sorte de gros tuyau, Iris observait nostalgiquement la seule photo de sa famille qu'il lui restait en rêvassant. Elle avait trouvé cet endroit il y a quelques semaines et y venait quand elle avait besoin de faire une pause. Ceux que Bruce appelait les Punishers étaient pour la plupart très sympathique, mais la moitié était des alcooliques cocaïnomanes complètement frappés. Une compagnie pas toujours de tout repos donc. La préparation de l'expédition vers le laboratoire avait été une gigantesque source d'énervement pour tous les survivants. Iris avait donc pu s'éclipser sans aucune difficultés. Mais il était maintenant temps de retourner à la réalité. Elle se redressa, et sorti de l'étrange local technique. Une fois dans un endroit plus large, la jeune fille fit craquer sa colonne, provoquant un immense soulagement. Elle se remit en route pour trouver Bruce, qui avait émis plus tôt le souhait qu'elle vienne avec eux.

Le garage avait été vidé de presque toutes les motos, mais la Street Bob d'Iris était toujours là. Elle s'approcha de la moto, caressant presque amoureusement le métal qu'elle entretenait avec tant de soin. Mais pas aujourd'hui, son parrain avait été intraitable sur le sujet. Elle se saisit de son manteau trop grand de cuir usé, et le passa. C'était toujours une bonne protection contre le froid, et la sortie risquait d'être longue. Elle pris aussi son fusil. Bien que déchargée, l'arme que son père lui avait donnée pourrait très bien servir à décourager un adversaire trop vindicatif. Ainsi équipée, elle se rendit dehors.

Bruce semblait la chercher du regard, tout en faisant crisser sa batte contre le chrome d'une moto. Cette attitude avait le don d'énerver Iris, qui n'aimait pas qu'on prenne le risque de rayer un objet aussi précieux. Elle se garda pourtant de faire la moindre remarque. S'était une des dernières à se joindre au cortège, et elle avait un peu honte de s'être pointée en retard. Elle se planta devant son parrain, s'adressant à lui d'un air mi-sérieux en fixant la pointe de ses chaussures.


La jeune fille jeta un œil vers le van bourré de munitions, se demandant si elle avait la place de se mettre quelque part, et si oui où.

Bruce commençait à s'impatienter c'est vrai. Iris savait pourtant à quel point Bruce était à cheval sur le respect des règles. Il se demandait même si il ne finirait pas par aller la chercher de lui même car il était partager entre l'inquiétude et l'énervement. Finalement après quelques instants, la jolie demoiselle fit son apparition, regardant ses pieds comme si elle était gênée et honteuse. Evidemment elle savait y faire avec son parrain et son sourire revient quand il entendait le mot "boss" sortir de la bouche de sa filleule. Il finit donc par lâcher un soupire et barbouille sa chevelure en lui faisant un clin d'œil

« Allez, ça va pour cette fois-ci.. Essaie juste de retrouver cette notion à l'avenir, elle est importante ! Mais que faisais-tu dis moi? »

Elle avait de l'allure avec son blouson de cuir. Une vraie petite Punishers. Depuis la disparition de son père, il tentait tant bien que mal de veiller sur elle. Elle était là bien avant que le Fossoyeur ne tombe dans la folie pure. Mais heureusement il avait toujours ce côté humain qui tenter de protéger Iris, un peu comme un père de substitution même si il ne le remplacerait jamais c'est certains. Il avait beau avoir parcouru des kilomètres en moto, il n'avait toujours pas revu Cale. Elle n'avait pas l'air joyeuse à l'idée de monter dans ce van mais c'était pour son bien

« Ecoute Iris... Je sais que tu aurais adorait enfourchait ta moto mais ça risque d'être assez dangereux et je ne veux pas te laisser ici alors que je serais à des kilomètres de l'usine, certainement pour assez longtemps d'ailleurs... Tu resteras dans le van, tu seras à quelques mètres de moi et j'ai le Talkie si jamais quelque chose cloche okay? Tiens... »

Lui tendant donc un talkie walkie en lui souriant. Il finit par descendre de sa moto en faisant attention à Skye et commençait à ranger les armes et les munitions de tel sorte à faire le plus de place possible à sa filleule... Tout en effectuant cette tâche, il lui parlait

« Tu ne touche à rien bien sûr même si je sais que ton père était un professionnel de l'armement. Je ne veux prendre aucun risque et surtout je ne veux pas qu'il t'arrive quoi que se soit... Oui je sais tu n'aimes pas être traitée comme une gamine mais que veux-tu... Je préfère prévenir que guérir tu vois? »

Lui souriant ensuite, il finit par l'aider à monter dans le van et lui tendit un sourire tout en passant l'une de ses mains sur son épaule maintenant qu'elle était presque à sa hauteur une fois monté dedans

« Fais moi confiance... Tout ira bien... Et ensuite, on ira faire un tour à deux d'accord? »

Ne pas pouvoir prendre sa moto ne plaisait pas du tout à Iris, d'autant plus qu'elle s'inquiétait et aurait voulu assister à la scène. Pas tant pour protéger son groupe que les gens que Bruce prévoyait de soumettre. Elle avait deviner il y a quelques temps qu'il était un peu fou, et détestait sa manie de piller les autres groupes de survivants. Elle se souvenait que son père n'approuvait pas non plus, mais se garda bien de faire la moindre remarque.

Il lui tendit aussi un talkie-walkie, au cas où. Sa sœur et elle en avaient une paire, les « Talker Walker » comme elles les appelaient. Tenir cet objet ravivait nombre de souvenirs. Elle hocha la tête. C'était sa façon de dire merci. Elle espérait quand même ne pas avoir l'occasion de s'en servir.

Son parrain lui promis ensuite d'aller faire un petit tour tout les deux. C'était une occasion en or de s'éloigner un peu du reste du monde, et de profiter de sa moto sans avoir à penser à autre chose. Bien sur c'était un peu du gaspillage d'essence, mais ils en profiteraient pour ramener quelque chose pour les sbires.


La vue du van plein de balles lui avait rappeler le vide de son fusil d’assaut. Si les choses ne se passaient pas comme prévu, elle préférait pouvoir éclater le bide de quiconque causerait des torts à son groupe.

Elle s'installa à l'arrière du van, essayant de ne pas recevoir une caisse sur le crâne. Elle espéra que la route ne serait pas trop longue et étendit, autant que possible, ses jambes. Quelques temps, et quelques éclats de voix, plus tard, les moteurs se mirent en marche. Comme un champ en canon, effectué par des dizaines de motos. Le van démarra à son tour, la secouant un peu. Les routes n'ayant pas été entretenues depuis longtemps, elle bringuebalait le van dans tout les sens. Iris était partager entre la crainte de se prendre une caisse de munitions sur la tête et l'excitation d'être là. Elle se laissa aller à l'excitation, tout en chantonnant une ballade.