Arme : Un Skamasax de combat
Objets utiles : Un kit de premier soin
Objets rares : Une paire de jumelles, un nécessaire de toilette, un mp3.
Véhicule : Une Mercedes SLK 55 AMG moisissant dans un vieux hangar à Détroit.
Possessions personnelles : Une patte de lapin, une balle de baseball dedicacée par Derek Jeter, quelques photos.

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Roger est une personne relativement calme; Il en faut beaucoup pour l'énerver. Pourtant il peut lui arriver quelques petits pétages de plombs fort peu sympathique. Il n'est pas du genre à baisser les bras quand un problème se présente à lui, il cherchera toujours une solution. Roger joue beaucoup sur son physique, on pourrait le croire narcissique, vantard, mais il fait toujours ça en plaisantant. Notre quinquagénaire n'est pas un grand adepte de la discipline, il supporte mal qu'on lui donne des ordres et a tendance à ne pas obéir quand il ne juge pas ça fondamental. Il a une grande gueule et il ne mâche pas ses mots. Certains diront que c'est une qualité, d'autres non, ses nombreuses cicatrices vont dans ce sens. Ses critiques faciles plaisent rarement aux gens mais il juge qu'ils "n'acceptent pas de voir la vérité en face". Lui la voit en face et accepte toutes critiques à condition qu'elles soient constructives. Il ne se prend pas la tête, mais les autres en ont le devoir, juste pour lui. Tout ne lui est pas dû, mais c'est comme si. Son sens de l'observation pointu et ses facilités avec les nombres ont fait de lui un excellent comptable. Il partage facilement ses connaissances, son savoir, ce qui peut le faire passer pour un monsieur je sais tout, ce qui n'est pas le cas, il cherche juste à rendre service, de son plein gré. Il n'y a d'ailleurs que comme ça qu'il est vraiment productif.

Le moment était vraiment mal choisi. Roger était sur la route depuis déjà un sacré bout de temps, et il n'avait quasiment pas avancé. Les gens fuyaient massivement les villes pur se réfugier à la campagne. Roger ne les comprenaient qu'à moitié, il ne pouvait se résoudre à quitter tout ce à quoi il avait consacrer sa vie. Chicago se trouvait être le centre névralgique de sa vie et il n'allait certainement pas la laisser. Cette ville lui avait offert tellement, sans jamais rien lui prendre en retour, excepté de nombreuses heures de travail, mais il aimait ce qu'il faisait. Officiellement il était comptable oui, c'est d'ailleurs à ça qu'il passait le plus clair de son temps, mais la "société" qui l'engageait ne le considérait pas vraiment comme un comptable. De temps à autre on lui donnait des "missions" qu'il menait toujours à bien. Elles ne nécessitaient pas talents particuliers, seulement un peu de discrétion, de sang froid et un peu d'habilité avec les armes, de tout type. Contrairement à ce qu'on pourrait penser, ces missions le détendaient grandement. Mais aujourd'hui ce n'était pas le cas!

Putain mais qu'est-ce qui fait chier là ?!

Il commençait à perdre patience, et il n'aimait perdre patience. La mission dont il était chargé ne pressait pas, surtout par les temps qui couraient, mais il voulait en finir le plus vite possible, rentrer chez lui dans sa belle baraque, se poser dans le canapé et regarder le match des Yankees qu'il avait enregistré. Mais apparemment il ne serait pas chez lui avant un bout de temps. Il ne savait pas quelle était la cause du bouchon, mais ça commençait à sérieusement lui taper sur le système. Il devait presque couper le moteur entre chaque arrêt tellement le temps était long, pas pour la planète, ça il s'en foutait, mais pour ses économies, même si il n'en avait pas vraiment besoin. Des gens circulaient à pied entre les voitures. Roger passa sa tête par la fenêtre et demanda ce qu'il se passait devant. Une jeune femme lui répondit qu'elle avait entendu parler d'un gros accident qui était survenu un peu plus tôt. Il la remercia d'un sourire, charmeur. Il se dit qu'elle était trop jeune pour lui, qu'elle ne serait pas sensible à son charme, mais pourtant, elle semblait intéressée. Elle se rapprocha de sa voiture, et s'accouda sur sa portière. Il faisait chaud, trop chaud pour Roger d'un coup. Ils entamaient une petite conversation, lui usant de son charme, elle, de la vue qu'elle offrait au quinquagénaire. Un klaxon vint les interrompre. Il s'agissait d'un convoi militaire. Un homme posté à la tourelle d'un Humvee ordonnait qu'on lui fasse de la place. Après quelques manœuvres, le convoi passait en trombe. Roger reprit sa discussion avec la jeune femme et l'invita à le rejoindre dans la voiture. Les temps étaient peut-être sombres, mais pas assez pour ne pas prendre du bon temps. Ses vitres teintées pourraient lui offrir l'intimité dont il avait besoin. Elle refusa de monter, car elle devait rejoindre sa famille, plus en amont. Le film que Roger se faisait se dissipa très vite. Les voitures recommençaient à avancer, de manière plus fluide.

A présent les véhicules circulaient en une seule file indienne. Roger roulait de cette manière depuis à peu près 45 minutes, la fenêtre ouverte, le volume assez haut. Il passa devant la cause du bouchon. Il ne s'agissait pas d'un accident, il y avait seulement quelques corps allongés sur le sol, recouvert d'une bâche blanche. Au moment où il dépassait cet endroit, encerclé de véhicules militaires, il regarda dans son rétroviseur central et vu quelque chose qui lui glaça le sang. Les personnes allongées étaient belle et bien mortes, pourtant il vit des soldats leur tirer une balle dans la tête, à tous.

Bordel de merde...

Ces images le traumatisèrent un long moment, même quand il dépassa le panneau indiquant "Bienvenue dans le Vermont".

Presque un an s'était écoulé. Assis dans un appartement, Roger attendait. La porte en face de lui se faisait marteler par de violents coups. Depuis son retour à Chicago, tout était allé de travers. La catastrophe avait frappé la ville avec force une dizaine de jours après son arrivé. Il se trouvait dans son appartement, perdu dans des pages de chiffres, quand il fut surpris par des bruits d'armes à feu. Ce n'était pas le fait qu'on tire, mais la violence de l'affrontement. Il se précipita à la fenêtre. Des militaires ouvraient le feu sur une foule mouvante. Roger mit du temps à comprendre, mais quand il vit les victimes des balles se relever, ses yeux s'agrandirent et il comprit que l'heure était grave. Ce soir là il ne l'oublierait jamais, le feu, les morts, la femme... Non, cette nuit il ne l'oublierait pas de si tôt.

Le reste de ses souvenirs étaient confus, tout allaient trop vite à ce moment. Depuis un an tout allait trop vite, les vies qu'il rencontrait, les visages qu'il voyait passé, il s'attachait, à chaque fois. Ces visages, jamais il ne les reverrait jamais, il l'espérait en tout cas.

Sa porte était toujours harcelée de coups quand il sortit de ses souvenirs. Il savait ce qui se trouvait derrière la porte mais il gardait son calme. Il voyait les charnières bouger après chaque coup, se disant qu'elle était relativement solide, mais que d'une seconde à l'autre elle pouvait céder et mettre un terme à sa vie. Il attendait ce moment. Il attendait que la porte lâche, que les morts déferlent sur lui. Il voulait mourir, il croyait vouloir mourir en réalité. Il ne saurait dire quoi, mais quelque chose en lui le fit réagir au bon moment. Il réunit quelques affaires à la vitesse de la lumière, fourra le tout dans son grand sac à dos et entreprit de sortir. Il était sur son balcon quand il entendit la porte craqué et les morts débouler dans son appartement. Il logeait au sixième, la descente n'allait pas être facile, mais pas impossible. Avec l'adresse d'un éléphant il sauta de balcon en balcon. Le dernier balcon sur lequel il atterrit le fit frissonner. Trois cadavres, vraiment morts pour le coup, étaient collés l'un à l'autre. Un père sûrement et ses deux filles. L'odeur qu'ils dégageaient lui piqua le nez et lui donna des haut-le-coeur. Roger se demandait se qui s'était passé. Le trou au niveau de la tête des deux gamines le mit sur la voie. Il imagina la situation. Il avait du mal, il n'avait pas d'enfant, mais il réussi tout de même à se dire que ce n'était pas quelque chose de simple à faire. Il sauta du balcon et entreprit de quitter la ville. La ville qui lui avait tellement offert sans presque rien lui prendre en retour s'était vu changé en un endroit dangereux, hostile, un endroit qu'il valait mieux quitter. C'est donc à contrecoeur que Roger prit la direction de l'est.