Jamais je n'avais pensé à la vie comme étant un long fleuve tranquille. Pourtant, quand j'étais enfant je ne peux pas dire que mon quotidien était difficile à vivre. Pendant les cinq premières années de ma vie, j'étais enfant unique. Mais contrairement à beaucoup d'autres dans ce cas, je détestais cette solitude. Alors le jour où mes parents m'ont annoncé que j'allais avoir une petite soeur, c'était comme si on avait annoncé à un aveugle qu'il allait recouvrer la vue. Au fil des mois qui passaient, je regardais le ventre de ma mère grossir et ma cadette grandir. Pendant longtemps, je me souviens que je refusais de dormir dans mon lit et que je n'acceptais de fermer les yeux que quand j'avais ma main posée sur la fine couche de peau qui me séparait de celle que j'aimais déjà plus que tout autre chose. Et puis au terme d'une attente qui m'a paru sans fin, elle est arrivée. Je me souviens que mes parents m'ont installée sur le lit et me l'ont donnée pour que je la tienne dans mes bras. Olivia... Elle était si petite que je craignais de la briser au moindre contact, à la moindre erreur. J'avais l'impression que j'allais la faire tomber à chaque instant. Cela ne s'est pas passé pour autant. C'était la première fois que je la voyais. Toute petite chose malingre qui tenait pourtant difficilement dans mes bras frêles. Lorsque mon père avait dû me ramener à la maison, le déchirement que j'avais ressenti de devoir laisser ma petite soeur derrière moi me fit comprendre que rien ne pourrait jamais me séparer d'elle à l'avenir. Au moment même où elle était venue au monde, je savais que je vivrai éternellement pour elle. Les années passèrent. Vous vous dites certainement que les choses ont changé et que j'ai arrêté d'être si protectrice et attachée à ma cadette? Et bien vous vous trompez. Comme je l'avais ressenti quand j'étais enfant, j'ai continué de la considérer comme le centre même de mes préoccupations. Ce n'était pas au point où je ne prenais pas de temps pour moi ou que je l'empêchais de vivre la sienne. Mais j'étais toujours là pour veiller sur elle et la protéger.

Comme je le disais, nous avons toutes deux grandi. Pour ma part, le côté scolaire s'est toujours très bien passé. Je n'étais pas toujours la première de la classe, mais je dois dire que cela s'est trouvé être le cas assez souvent. Et sans vouloir me vanter, je ne faisais pas plus d'efforts que cela. "Elle a des facilités, c'est tout" était la phrase fétiche de mon père quand ma mère s'énervait de me voir ne pas travailler davantage pour ramener des notes comme celles que j'obtenais. Une fois le diplôme en poche, je me suis dirigée vers un doctorat en biologie. Mon but? Devenir prof à mon tour à l'université. Ayant eu l'avantage de sauter deux classes au cours de ma scolarité, j'avais donc pu en arriver là quand j'avais 24 ans. Malheureusement les choses ne se passèrent pas vraiment comme prévu par la suite. J'avais passé quatre années à vivre la vie que je voulais depuis longtemps. La seule ombre au tableau était l'absence de ma cadette, préférant vivre sa vie de son côté et donnant des nouvelles de temps à autres. Au moins je savais où elle était. Je pense que je me souviendrai toute ma vie du jour où j'ai certainement pris l'une des décisions les plus importantes qui puissent m'être données de prendre. Un soir, la police est venue tambouriner à ma porte. J'ignorais la raison pour laquelle ils pourraient bien faire ça. Quand je leur ai ouvert, ils m'ont demandé si j'étais bien Mademoiselle Castillo. Comment répondre le contraire? Accusée de vol et de revente illégale d'un bien dont je n'étais pas propriétaire. Olivia... Bien sûr que c'était elle. Vous vous souvenez quand j'ai parlé du fait que j'avais juré devant tout ce qui peut exister, dieu ou simple caillou, que je prendrai toujours soin de ma soeur et que je la protègerais quoi qu'il m'en coûte? Et bien si c'est le cas, vous devinez certainement ce que j'ai fait... Oui, j'ai suivi ces flics. Et quand ils m'ont interrogée j'ai plaidé coupable. Mon histoire était certainement bien loin de la vérité, mais ils avaient des avoeux et c'était tout ce qu'ils voulaient. Ils s'étaient certainement bien félicités après ça, d'avoir mené une affaire si rapidement et avec tellement d'efficacité. Le plus drôle était ce petit jeu de bon et méchant flic... Quoi qu'il en soit, en avouant cette culpabilité qui était censé être la mienne, j'ai écopé de trois ans de prison ferme. Trois ans seulement, certes, mais c'était parce que j'avais décidé de coopérer. Voilà comment à 28 ans ma vie a totalement basculé.

Si vous voulez mon avis, la prison n'est pas du tout comme on s'imagine qu'elle est lorsqu'on n'y a jamais posé un pied ne serait-ce qu'un seul instant. Moi j'y ai passé plusieurs années, je pense que je peux en parler mieux que la plupart des gens. J'ai été placée dans une prison pour femmes. Ce n'était pas de la haute sécurité, mais ça restait tout de même de la prison. Certaines avaient commis de petits délits comme ce que j'avais confessé à la police. D'autres avaient commis des crimes bien plus importants mais purgeaient déjà leur peine depuis des années et avaient un bon comportement alors elles avaient été transférées. En toute franchise, je n'ai pas le droit de dire que j'ai vécu un enfer là bas. Certes, les gardiens étaient vraiment des enfoirés de première mais... Les filles qui étaient enfermées avec moi... Nous étions toutes plus que de simples détenues. Après tout, une erreur ne définit pas qui nous sommes. Je me suis fait des amies là bas. Des femmes que j'étais retournée voir après ma sortie. Deux choses ont été extrêmement dures pendant mon enfermement. La première chose fut l'absence totale de ma soeur. J'avais fini par arrêter de compter le nombre de lettres sans réponse que je lui avais envoyé. Pourtant je continuais de le faire. Chaque jour, j'allais faire la queue aux téléphone pour essayer de la joindre. Pas une seule fois elle n'avait décroché. L'amour inconditionnel d'une grande soeur pour sa cadette... Apparemment ce n'est pas une légende. Souvent j'ai voulu abandonner, me dire que cela ne servait à rien de me dire que je la reverrais un jour, j'essayais de m'énerver contre elle et de lui en vouloir. Mais rien n'y faisait. Je pense que si je n'y suis pas parvenue aussi c'était parce que j'avais Lily. Elle était arrivée en prison une semaine après moi, assignée au lit juste au dessus du mien. Au début, je vous jure que j'avais eu envie de l'étrangler. Elle ne faisait que parler, tout le temps, sans jamais s'arrêter. Puis un jour quand d'autres détenues ont voulu s'en prendre à elle je l'ai défendue sans trop savoir pourquoi. Un jour où je n'avais plus de gel douche car le magasin était à court, elle m'a donné le sien. Ce fut d'abord un échange de petits services. Puis nous nous sommes embrassées. Puis au bout de quelques mois elle m'a avoué être amoureuse de moi. Et j'ai fait de même. Souvenez vous, je vous ai parlé de deux choses qui ont été très difficiles à vivre pour moi. Et bien la seconde fut lorsqu'un gardien, en voulant tirer au plafond pour calmer un groupe de femmes qui étaient en train de se battre, ne contrôla pas son arme. Le coup de feu partit, puis des hurlements s'en suivirent. Elle avait pris la balle dans l'oeil. Aucune chance de survie... J'avais eu envie de me venger. Mais une nouvelle fois, mes amies me calmèrent et me rappelèrent qu'il ne me restait qu'un mois à tirer. Un mois et j'étais à nouveau libre... Mais pour quoi faire?

Le retour à la normalité n'avait en soit pas été trop compliqué. A vrai dire j'avais même réussi à reprendre contact avec Olivia. C'était difficile, mais on se parlait de temps en temps. J'avais envie de rattraper le temps perdu, mais j'avais l'impression que j'étais la seule dans ce cas de figure. Je me doutais qu'elle devait s'en vouloir de m'avoir laissée plonger à sa place, mais se blâmer éternellement pour ça ne me rendrait pas les trois ans passés là bas. Et puis je dois avouer que je ne regrette pas mon choix. J'imagine que ça ne se serait pas aussi bien passé pour elle, vu son caractère... Quoi qu'il en soit, j'avais pu retrouver ma place d'enseignante en université même si cela n'avait pas été simple. Par chance, le doyen de l'université me connaissait depuis toute petite et avait une confiance aveugle en moi. C'est ainsi que les jours passèrent tranquillement, me faisant croire que tout irait bien dans le meilleur des mondes. Mais il faut croire que cela n'est jamais possible. Je ne pourrais pas vous dire quand exactement les choses sont parties en cacahuète comme ça. Toujours est-il que la situation dans laquelle nous nous trouvons aujourd'hui n'a rien d'enviable. Au début personne n'y croyait vraiment. Quelques conspirationnistes qui balançaient des infos sur le net sans que l'on y prête vraiment attention. Peut-être qu'on aurait dû. Ou pas. Est-ce que ça aurait vraiment changé quelque chose? Je me souviens très bien de la façon dont je me suis rendue compte que les choses avaient vraiment dégénéré. J'allais chez des amis comme toutes les semaines, histoire de donner des cours de science à leur fils. Ce n'était pas vraiment sa tasse de thé et il rechignait souvent à la tâche, mais pas à ce point là. Quand j'ai sonné à la porte, j'ai vu qu'elle n'était pas fermée à clé et n'ayant pas eu de réponse je m'étais permis d'entrer. Je dois vous avouer que je n'ai pas vraiment cherché à rester trop longtemps quand j'ai vu ce dit gamin en train de bouffer littéralement les viscères de ses parents. Ni une ni deux, j'étais de retour dans ma Jeep direction mon appartement. J'avais rapidement rassemblé mes affaires, prenant ce qui me paraissait le plus utile uniquement, puis j'étais partie à toute vitesse vers chez Olivia. Il était hors de question que je la laisse là. En route, j'avais téléphoné à nos parents. Ils étaient en lieux sûr, apparemment, un camp qui se trouverait au sud de la ville. De toute évidence, j'étais l'une des seules qui n'avait pas eu le temps de se préparer à ça...

La route fut longue pour Olivia et moi. Au début nous voulions rejoindre nos parents, mais ce fut tout bonnement impossible. Au fur et à mesure que nous avancions, nous ne faisions que tomber sur des impasses. Jusqu'à trouver un autre camp dans lequel nous avions pu nous réfugier pendant quelques temps. Mais l'impression de sécurité ne fut que trop brève. Bien vite nous étions forcées de repartir. Nous avions passé quelques mois à l'abri, mais là les ennuis vinrent de l'intérieur même de notre "hâvre de paix". Une épidémie de grippe, quoi de plus normal en hiver me direz vous. Le soucis c'est que bien vite, les morts se relevèrent et entre ça et la panique, le campement fut détruit en moins de temps qu'il n'en faut pour se l'imaginer. Nous reprenions donc la route avec Olivia. Des semaines, des mois passèrent sans que nous ne sachions où aller. Encore une fois j'ai arrêté de compter le nombre de fois où le goût de l'essence m'avait brûlée quand je devais aller voler celle qui se trouvait dans le réservoir des voitures arrêtées sur les côtés pour continuer de faire avancer ma Jeep. Nous n'avions aucune idée d'où nous devions aller. Retourner à Chicago était tout bonnement impensable. Il avait fallu se faire une raison: tout ceux qui s'y trouvaient encore devaient être morts. J'espérais juste que nos parents avaient eu le temps de s'éclater le cerveau avant d'y passer. Je n'avais pas vraiment envie de tomber sur eux au détour d'une rue un jour... Aux environs d'avril 2015, nous avions trouvé une idée. Traverser le pays jusqu'à la côte, prendre un bateau et changer de continent. Ailleurs ce n'était sûrement pas comme ça, si? Mais en soit, nous n'avions aucune chance que notre plan aboutisse. L'espoir fait vivre tout de même. Nous passions d'appartement miteux à ancien bâtiment désafecté dans l'espoir de passer une nuit au calme et en sécurité. Ou tout du moins sans avoir le risque de se faire bouffer directement. C'était sans compter sur ce groupe de motards qui sont passés par là. Par chance, on avait pu conserver quelques affaires. Nous avons repris la route par la suite, sans laisser la douleur de nos plaies et la fatigue nous abattre. Il fallait trouver un endroit sûr. C'est comme ça que nous avons fini par tomber sur ce groupe à Grosse Pointe Park fin novembre. Après avoir entendu notre histoire, ils nous firent entrer dans le laboratoire qui leur servait de refuge. C'était bien organisé, il n'y avait pas à dire. Pour quelques jours, cela semblait parfait. Mais bien entendu, retrouver un semblant de civilisation faisait un bien fou. Tellement que nous ne sommes plus reparties.

Faire partie d'un groupe me donnait l'impression de revivre. Je pouvais enfin me dire que ma soeur pourrait peut-être être enfin en sécurité. Lorsqu'aux alentours de mi-janvier il avait fallu se battre, Olivia n'était évidemment pas restée sur la touche. De ce fait, moi non plus. Premièrement parce que je me devais de protéger ma cadette, mais en plus parce que je tenais au fait d'y prendre part. Nous faisions partie de ce groupe maintenant, et le défendre n'était plus une option. Cela n'avait pas été facile, mais nous y étions parvenus. Tous ensemble. Ce sentiment de sécurité n'était peut-être qu'éphémère, mais il faisait beaucoup de bien. Il mettait du baume au coeur de chacun, et cela n'avait pas de prix. J'en ai conscience aujourd'hui. Plus rien ne sera jamais comme avant. Mais deux choses resteront inchangées pour moi. Je ne laisserai jamais ma soeur tomber, quoi qu'il arrive, et je me battrai jusqu'au bout pour sa sécurité. Jusqu'à la mort. Quelque chose me dit que ce qui nous attend dans le futur ne sera pas simple. Mais pour le savoir, il ne nous reste qu'à donner tout ce que nous avons pour survivre. Je ne compte pas me laisser abattre par ces choses que je combats sans cesse depuis des mois et des mois. Et vous?

Bienvenue du côté obscure de la Force, mon jeune ami !
Maintenant que tu as passé la dure épreuve de la fiche, tu vas pouvoir enfin t'amuser parmi nous. Enfin... Après avoir fait encore quelques petites choses indispensables que voici :

• Tout d'abord, il faut que tu ailles recenser ton avatar dans [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] et ton métier dans [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien], afin de rester quelqu'un d'unique !
  
  
• Afin qu'il soit plus facile pour les autres joueurs de te proposer des liens ou des rps et de rester à jour sur ceux que tu as déjà, pense à créer ton [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] ! Il y a un code mis à ta disposition si tu en as besoin, mais la présentation de ce sujet est entièrement libre alors amuse-toi !
  
  
• Tu peux aussi créer un scénario si tu en as besoin, dans [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien], mais sache bien que tu n'as pas le droit d'en proposer plus de deux en même temps, alors choisis bien
  
  
• Enfin, comme tu peux le voir, nous avons un système de points sur le forum et tout ce que tu dois savoir à ce sujet se trouve [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien], prends donc le temps de lire tout ça au moins une fois pour être sûr de ne rien oublier !
  
  
• Et surtout n'oublie pas que peu importe que tu sois là depuis un jour ou un an, tu peux contacter le staff à n'importe quel moment si tu as besoin d'aide pour quoi que ce soit concernant le forum. Alors n'hésite surtout pas !