La vengeance, plus qu’un concept pour le Renard, un art de vivre. Il aimait prendre son temps, soigner les détails, savourer chaque hésitation, et rêver au martyr de ceux qui lui avaient causé du tort. Il se sentait puissant de pouvoir presque toucher ses proies sans qu’elles ne se doutent de rien. Le dictons « la vengeance est un plat qui se mange froid » prenait tout son sens avec Joshua Cornwell. Seulement, à passer du temps à espionner et à infiltrer Fort Hope, cela ne lui remplissait pas la panse. Même s’il se nourrissait sur leurs réserves de temps à autre, il ne pouvait pas non plus trop puiser dans leurs ressources de crainte que ces demeurés ne suspectent quelque chose. Aussi, il était obligé de gaspiller un temps important pour trouver de quoi survivre. Certains chassaient, d’autres fouinaient, lui, il volait, chacun sa méthode. Quelque part, cela s’apparentait à de la chasse, car il ne se contentait pas souvent de faire les poches de ceux qui l’engraissaient. La plupart du temps, selon son humeur et le rapport de force, il jouait avec ses "donateurs" ou il en finissait vite. Et quand il ne savait pas prendre par la force, il le faisait par la ruse. Aujourd’hui, l’objet convoité était une simple tente, avec en bonus ce qu'il pouvait y avoir de comestible dedans. Cela était particulièrement risible pour Joshua après avoir été un des ténors du vol, après s’être fait un nom dans le milieu de la criminalité, il en était réduit a voler des boites de conserves, des couteaux de cuisines et des tentes. Pas de challenge, pas de gloire, juste des gestes brutaux et sauvages pour assurer sa survie. Mais il ne se plaignait pas, il n’avait plus à jouer les faux semblants pour cacher ce que la maladie avait fait ressortir de bestial et sadique en lui.

Lorsqu’il s’approcha de sa cible, il essaya d’imiter les gestes d’un des fantômes de son passé qui s’y connaissait en survie en pleine nature. Lui aurait certainement interprété les traces au sol, déterminé combien de personnes profitaient de l’abri de toile, voir même combien d’adulte. Sauf que Joshua pouvait mimer autant qu’il voulait l’attitude d’un trappeur, il n’en restait pas moins qu’il n’en était pas un. Son observation ne lui appris qu’une chose : sol était bourbeux et gelé. Joshua était même incapable de déterminer quelles branches avaient pu être cassées par un animal, par un être vivant ou par un zombie.  Il sortit son couteau qu’il garda caché contre sa veste en voyant le corps de deux zombies dont la tête avait été perforée. Cela le fit hésiter à continuer son larcin. Les Renards s’attaquent aux animaux plus faibles et plus petits que lui, ils ne vont jamais s’engager dans un combat dont l’issue serait trop incertaine pour eux sans y être obligés. Il allait faire demi-tour quand un craquement le fit se retourner. « Qui va là ? »