Préface:Welcom to the boat
9 avril 1912 : Port de Saint Nazaire France
Capitaine Carter Logan arrivait à l’âge où un homme se doit de regarder avec fierté son parcours. Avec son brevet de sauveteur à la Baule, sa médaille de cuivre aux intercommunales de camping du Breizt Pédalo et son diplôme de surfeur sur lac en Suisse, la Blue Moon Company n’avait pas hésité une seule minute à valider sa candidature au poste prestigieux de capitaine du Nictitan.
Aujourd’hui, il pouvait bomber le torse en regardant l’afflux massif de passagers monter sur son navire. Il y avait tellement d’enjeux, tout d’abord, arriver avant le bateau de la White Star Company, le Titanic, aux Etats Unis, mais aussi négocier pour rester vivre le rêve Américain. En attendant ce qui ne pouvait n’être qu’une réussite il saluait les plus prestigieux voyageurs qui allaient bénéficier des suites VIP du paquebot de la plus royal façon : d’un geste de la main bien cadencé digne de la reine d’Angleterre elle-même.
Lieutenant Wolf :Le lieutenant Wolf était moins dans l’euphorie. Il était en charge de la sécurité à bord et s’il savait éteindre un feu, il avait plus de mal à trier dans la foule les resquilleurs, des terroristes, des vrais passagers avec billet. Il avait déjà failli faire une bévue en arrêtant presque un homme dont la tête ressemblait à celle un psychopathe recherché : Joshua Cornwell. Mais après vérifications, il s’était avéré qu’il s’agissait de Lord Jo de la Boucle de Mon Ceinturon qui venait honorer le bateau de sa présence. rien a voir avec le criminel recherché.
Il s’agaçait d’être confondu avec le capitaine et de devoir repousser toutes les femmes en quête de maris, qui se massaient pour attirer son attention au lieu de le laisser travailler en paix. La seule femme qu’il avait envie de voir était sa mère, mais dans la masse des 954 passagers et des 891 membres d’équipage, il n’arrivait pas a retrouver la silhouette massive de Maman Wolf. Cela commençait à l’inquiéter.
Sous Lieutenant McTavishLinko était des plus enthousiastes et avait déjà balancé plusieurs potentiels fraudeurs avant qu’on ne lui explique que c’était peut être mieux de juste les raccompagner sur le ponton. Il avait trouvé ça moins efficaces et dissuasif que sa méthode. Du coup, il continuait à faire fuir les contrevenants, non sans leur expliquer la chance qu’il avait de juste faire une chute, de presque 70 mètres, dans de l’eau glacé, en risquant d’être broyés par la coque, ou d’avoir le crane exploser. C’est vrai quoi, il aurait été tout seul il leur aurait montrer les supplices de la mouette de feu, un truc de guedin mais trop long a expliquer. Il avait, d’ailleurs, attrapé une rousse suspecte qui lui avait hurlé qu’elle était la femme du capitaine avant qu’il ne la balance. Dans le doute il l’avait apportée au big boss.
La chasseuse de mari, Joy CammeronIl était plus facile de grimper sur un homme que sur ce navire. Et pas de bol pour elle, à peine avait elle mit le pied sur le pont qu’elle avait été empoignée avec force avec un « a mort les rousses » sans qu’on lui demande son billet. Elle n’avait pas tout suivi a cette histoire de mouette de feu, mais son instinct de survie lui avait dicté de hurler n’importe quoi, tel un pseudo mariage avec le capitaine. l’étrange homme de main l’avait donc conduite devant le barbu qui avait l’air pour le moins surpris. Heureusement, la finaude Joy s’était renseignée sur lui dans la Breitz Gazette. Elle n’eut pas trop de mal à lui parler du camping de Port Navalo où il s’était entrainé au pédalo.
« Tu ne te souviens pas ? Miss T shirt Mouillée 1911 ? Et nos épousailles secrètes après l’orgie de Guinness au Pub de Dolan ? »Tout le monde savait que lors des élections de Miss camping T Shirt Mouillé on ne regardait pas souvent la tête des candidates. Sa ruse fonctionna vu l’air dubitatif du capitaine. Il semblait essayer de réfléchir. C’était presque gagné.
Sans attendre elle alla vers la foule de groupies, en repéra une avec un bébé près du bord et une gourmette avec écrit « Maxine », lui arracha le bambin des mains avant de la pousser par-dessus bord.
« Oups. Je crois que la nounou vient de tomber. Quelle Maladroite celle là. C’est doooooooommage. Logan, regarde c’est notre enfant, tu m’as laissée seule, sans un sou, avec le fruit de notre amour dont j’irais vérifier le sexe plus tard… »
Cette fois ci le capitaine, face au regard inquisiteur de tout le public attentif à ces rebondissements de série crayonnée, préféra ne plus trop perde de temps a essayer de se souvenir de ses devoirs alcoolisés. L'histoire était plausible. Il se contenta donc d’un sourire crispé avec un petit signe qu’on embarque cette femme et cet enfant dans sa cabine en se jurant de ne plus jamais boire après une élection de Miss Camping.
Commandant navigant J. JaggermeistKazan avait mal au crane quand on l’avait réveillé et trainé presque de force loin de ses bouteilles dans le poste de navigation. Il avait mis du temps à comprendre que c’était à lui que l’on parlait quand on disant « commandant navigant ». A vrai dire, il avait juste envie de rhum pour arrêter son mal de crane, avec peut-être aussi quelques plantes qui font rire. Pendant que l’on lui détaillait un truc dont il se fichait sur le plan de navigation, il trouva, dans sa poche quelques herbes sympa pour affronter cette journée. D’ailleurs, on était quel jour ? C’était quoi tout ce monde sur le rafiot ?
Ah mais ouai ! C’était l’inauguration ? Il y allait avoir de quoi picoler ? Non ca avait déjà été fait… Kazan avait presque les larmes aux yeux en repensant a ce pure magnum de champagne odieusement sacrifié sur la coque lors de sa mise à l’eau. C’était un sacrilège.
Il essaya tant bien que mal d’écouter ce que les autres disaient en même temps qu’il se roulait ses petites plantes. Ah merde, le départ… c’est fou ce que le temps passe vite quand on est payé en rations d’alcool. Kazan balança discrètement la carte à la poubelle. La mer, il connaissait, pas besoin de ces conneries de mecs qui pensaient qu’il y avait un truc scientifique dans tout ça. Il avait quand même été a la barre de 12 navires avant celui-là. Bon, ok tous avaient coulé, mais le 13e allait lui porter chance. Il en était sûr !
A cette pensée il eut une vision. Un iceberg !!! Un naufrage !! Ciel ??!!!! A non… ouf, c’est pour un autre bateau ça. Mais… des morts ? Des fantômes ? Et ca c’est bien pour ce bateau là ? Merde ! Kazan, fuma rapidement son herbes pour relativiser et essayer de ne pas prendre la fuite avant d’avoir vidé le bar.
Les clandestins Isha et DéclanIsha et Declan s’étaient introduit dans la navire à la suite d’un défi à la con. Declan avait dit « t’es même pas cap de faire ton clandestin » sur quoi Isha avait dit « T’es même pas cap de venir voir si je suis cap ». Voilà comment les deux rivaux, amis a leurs heures, s’étaient retrouvés sur le Nictitan à se faire courser par les type de la sécurité.
Isha s’était fait coincer par un mec bizarre qui avait voulu le balancer par-dessus bord. Il avait gueulé qu’il était le fils du capitaine avant d’avoir la fin d’une histoire de mouette. On l’avait conduit devant un barbu en costume qui avait l’air blasé et qui avait juste demandé si sa mère avait aussi fait un concours de Miss T Shirt Mouillé. Dans le doute Isha avait dit oui et on l’avait laissé filer.
Il avait retrouvé son pote et rival trop heureux de lui montrer que c’était lui le plus fort. Les deux jeunes hommes, grisés par leur réussite et a coup de cap pas cap se lancèrent dans une exploration pleine de bousculades de ce qui allait être leur chez eux le temps d’une traversée.
Le responsable de la salle mécanique WalkerCale n’était pas un bavard. En fait il ne parlait juste pas du tout, mais ça, personne ne s’en était rendu compte. On le croyait juste timide avec ses « mhmh ». Mais non. Il avait juste un problème a la mâchoire. Il avait remplacé au pied levé, le mec qui remplaçait le mec qui remplaçait l‘autre mec qui remplaçait le premier chef de la salle de mécanique.
Et Cale n’avait pas trop de mal à comprendre pourquoi tous les types s’étaient barrés. Le made in China avait ses limites et ils avaient forcement loupé un truc en volant les plans du Titanic. Sans rire, qui était le con qui avait dit qu’un bateau était insubmersible alors que les pièces dites « étanches » était toutes ouvertes les unes sur les autres ?
Quand on lui avait dit que Dieu lui-même ne pourrait pas couler ce rafiot, il avait eu envie de répondre qu’effectivement, il n’aurait pas a s’en donner cette peine vu comment tout était mal foutu. Ne serait-ce que les supers pompes mises tellement pas bas dans la coque et pas étanches qu’elles étaient surtout de la décoration….
Cale aurait bien aimé se barrer, mais la pension d’étude de sa fille Iris lui coutait déjà huit couilles. Alors il allait rester pour sa paye et serrer le cul qu’aucun dauphin kamikaze ne pète cette coque en carton peint.
Le personnel de la restauration Jonason et Horowitz :Pendant que Ruth s’activait aux cuisines, s’assurant qu’il y aurait de quoi satisfaire tous les palais, et surtout tous les budgets des passager, Abel faisait l’inventaire de son bar. Avec le commandant de navigation, il allait devoir mettre sous clé la plupart de ses bouteilles.
Après, c’était pas lui le chef. En attendant il voyait la grande salle prendre des allures de fête avec les premiers passagers venus la découvrir. Dans le lot, il avait déjà repéré l’actrice Maddie Purple, qui essayait de se reconvertir à la chanson et avait réussi l’exploit, en moins de 20 minutes à siffler deux cocktails en plus de lui avoir résumé toutes les affres de sa vie. Il fallait dire qu’une rumeur courrait que le capitaine était marié et père d’au moins deux enfants. Il fallait s’attendre à ouvrir un bureau des pleurs de jouvencelles pendant la traversée. Mais ça, Abel avait l’habitude, entre deux cosmo, faire une séance de psy, c’était son taff.
Il vit passer le docteur Donovan en courant, il fallait dire qu’avec la manie des gens de la sécurité de balancer les contrevenants par-dessus bord, il avait du boulot. Heureusement, le paquebot allait bientôt prendre le large, avec un peu de chance ça calmerait les choses.