Le gaillard ne comprenait aucunement le déluge d’informations qui venait de gauche à droite. Lorsqu’une jeune femme parla, l’ancien mineur se cacha un peu dans l’ombre pour la préserver de sa répugnance. Se raclant la gorge pour essayer de se prendre une contenance, le colosse difforme parla de sa voix rocailleuse et presque intimidante. Mais la douceur diffuse par l’âme de l’homme trahissait la dureté apparente de son physique torturé de cicatrices.

Robert- Euh… ça ne marchera pas sergent. Le truc du lit… Euh… Les zombies vont être capables de vous saisir avec vos petits couteaux… Euh… Je pourrais utiliser ma hache et mes bras, mais je ne pourrais pas trop bouger… Euh… Un truc d’allonge comme dans la boxe tu sais sergent…

Tapant sur ses avant-bras, le géant indiqua de façon plus que sonore les protections sous sa chemise. Soulevant ses épaules massives et démesurer, Bobby continua sur sa lancée.

Robert- Mes pantalons sont faits pour bucher du bois… Euh… Pas capable de les trancher. Et mes gants sont pareils. Euh… Je suis d’accord avec madame.

Rougissant brièvement en croisant le regard de la demoiselle, le mastodonte baissa le regard sous l’effet de sa gêne maladive envers la gent féminine.

Robert- Euh… Je peux les occuper pendant que vous passez dans leurs dos ou bien un autre truc de ce genre…

Pointant les armes à feu d’une main immense, le colosse fit un signe de négation de la tête avec un regard affolé.

Robert- Pas de fusils dans la cuisine hein? Les fours sont au gaz et ça va faire boom…

Ayant à l’esprit les regards affamés des enfants et des anges que le monstre de foire vénérait en cachette, une résolution nouvelle se peignit sur ses traits atypiques et peu engageants. L’ancien mineur se redressa de toute sa taille, dépassant la personne la plus grande d’une bonne tête. Déposant sa hache de bucheron sur son épaule, le géant au cœur d’or porta son regard sur Shane en souriant bêtement.

Robert- Euh… Je ne suis pas trop intelligent, mais je vais tout faire pour que tous ceux qui y vont revenir sergent. Moi ce n’est pas grave que je meure vous savez. Personne n’attend mon retour alors…

De cette simple phrase à peine camouflée, le protecteur démesuré venait d’assurer à tous de son soutien et aussi de son désir à peine caché de revoir ses anges trépassés. Les anges du présent sauront surement se passer d’une erreur de la nature comme lui.

Musique d'ambiance:

Se maudissant de ne pouvoir s'exprimer aussi librement que les gens présents, le mineur ne put que rougir en revoyant le sublime visage des deux dames. Dans cet hôpital sous le siège constant des abominations cannibales, deux âmes divines avaient aperçu l'humain recroquevillé dans l'habitacle grossier de ce corps repoussant. Alyana est si gentille avec lui et Emma lui avait donné une chance de rédemption. Mais un plaisir égoïste ravageait l’âme si pure du colosse. Laisser les monstres à l’appétit douteux le dévorer pour revoir sa famille trépassée.  Il aurait tellement voulu faire le chemin vers les cieux  avec les deux apparitions célestes qui avaient partagé sa vie. Être là pour elles. Mais le cœur de l'homme ce sera subitement, s'imaginant les dangers que les deux anges blonds devraient affronter si le plan du sergent échouait. Les lèvres du mineur se serrèrent alors pour ne former d'une mince ligne. Les mains immenses serrèrent la poignée de sa hache à s'en faire blanchirent les phalanges. En entendant la mélopée déployée par des gorges inhumaines, Bobby ne pouvait que se faire du mauvais sang. Si les goules pouvaient entrer? Si Alyana ou Emma étaient blessées de par son inaction ou bien...

Robert- Non…

Ce fut le seul mot que le colosse parvint à articuler devant cette vision horrible qui venait de s'imprimer dans son subconscient. Secouant la tête comme pour chasser cette image atroce, Robert regarda autour de lui. Il ressentait le manque d’harmonie dans le groupe. La peur qu’il devait causer n’aidait en rien à cohésion et au moral. Tout le monde mettait son grain de sel et la situation tournait littéralement. L’esprit de Robert essaya de se focaliser sur les différentes discussions. Shane martelait l’option de son plan et Derek parlait d’éliminer des gens. Le choc de cette nouvelle se dessina alors sur les traits atypiques de la bête. De la consternation à l’état pur. Cet homme n’était guère mieux que les décerveler dans les rues. Même pire, car il avait l’intelligence pour mettre ses plans machiavéliques en marche. Le jeune homme au chapeau eut l’air aussi surpris et il parla avant que le monstre de Frankenstein n’ait pu remuer les lèvres. Deux dames présentent  ne put s’empêcher de rajouter leurs deux sous de pensés et le trouble voila le regard du mineur.  

Mais entendant ce que la douce voix de l’une des deux dit, la créature cauchemardesque se ressaisit. Elle déclara que personne ne devait se sacrifier. Un mince sourire s’imprima sur les lèvres du mineur. Une gentillesse grandiose venait d’effleurer les sens emphatiques de la bête de foire. S’avançant vers elle, il regarda à la ronde et pour la première fois, la voix du monstre de foire fut forte et apaisante. Un peu comme si l’enfant  gêné venait de laisser le dominion de ce corps gigantesque à une personnalité protectrice.

Robert- Euh… On devrait tous s’aider au lieu de se chicaner non ? Sergent je vais faire ce que vous voulez… Euh...

Les mots à peine mâcher franchir la dentition mal aligné de l’homme et celui-ci pointa vers les portes menant au corridor. Bobby avait un point de vue privilégié de par sa haute stature. Tournant son regard bleuté, fenêtres donnant sur son âme si pure et humaine,  le golem de chaire ajouta aux volontaires présents.

Robert- Pas de soucis je couvre vos arrières.

Mais chaque mot était adressé à l’encontre du cœur débordant de bonté qui semblait se soucier de la parodie d’humanité. Une résolution de pierre s’était apposé le faciès de cauchemar de l’homme déformé. Pendant quelques instants, l’esprit lent de la chose galopa dans ses plaines désertiques de son subconscient. Laissant au loin les nouvelles discussions, il se revit avec sa nièce adorée dans la chambre d’hôpital qu’elle occupait. Toutes les peines, les petites joies et les prières à un Dieu maintenant absent subjuguèrent les sens de l’homme difforme. Des gémissements de faim tirèrent alors le colosse de ses pensées et il se rendit compte qu’il était rendu en arrière du groupe. Paniqué il regarda tout autour de lui pour essayer de voir la gentille dame. Au loin les portes du corridor bougèrent un peu et des mains aux doigts décharnés s’infiltrèrent dans les embrasures. Une lourde chaine tenait le tout verrouillé. Un souvenir récent refit surface alors dans le ciboulot de l’homme difforme. Le plan. Il devait être celui qui était en avant. Il était encore la pièce sacrifiable du puzzle.

Voyant le groupe se mettre en position pour enlever la dernière entrave pour libérer la fureur cannibale camoufler dans le corridor, une pensée fit percuter Robert avec la même force que ses poings lorsqu’il devait se défendre contre des méchants. Le groupe pouvait être en danger de par sa perte de contact avec cette dure réalité. Alors, le gentil monstre se transforma soudainement en un être de colère et de peur. Les traits atypiques du faciès monstrueux de l’homme difforme se consumèrent pour former un masque de rage à peine contenu. Il entreprit donc de rejoindre la porte du corridor. Au travers de la petite fenêtre de la porte, le monstre de foire vit une image singulière. Un visage strié de veines bleutées dont le sourire ensanglanté ne laissait présager rien de bon. La terreur noua alors les tripes de Bobby. Il ne pouvait s’empêcher alors de penser à cet instant que c’était l’hémoglobine fraiche d’une victime innocente. Que la bête était arrivée trop tard pour aider un être humain. C’était son destin de souffrir et non celui des gens. Poussant un hurlement de rage pur, Robert s’élança alors vers le futur lieu de carnage. La porte s’ouvrit alors et quelques ombres démoniaques s’élancèrent maladroitement à l’assaut des vivants. Le lit n’était pas tout à fait en place et une goule esquiva maladroite la barricade improvisée pour tendre ses ergots vers les gens. Vers une dame, mais dans l’esprit lent de la chose, le visage fut remplacé. C’était un carrousel des doux traits d’Emma, d’Alyana et de ses anges trépassés.

Oubliant totalement les morts-vivants, la terreur, le danger et le chaos, Robert poussant un cri brutal qui fit glacer le sang des vivants. De l’adrénaline pure avait remplacé le sang dans l’organisme prodigieux de l’être torturé. Partit l’être gêné, parti l’humain en quelque sorte. Le protecteur était aux commandes de cette machine phénoménale et il l’utiliserait au maximum de sa capacité. Tout ceci pour ne protéger des personnes projetées dans cet enfer et qui devaient se foutrent totalement de lui. Tendant une main immense et rugueuse, Robert saisit à la gorge la créature avant que celle-ci n’ai le temps de souiller l’aura de perfection de la jeune femme inconnue. Décollant les pieds de la chose morte-vivant du sol, Robert fit un contre poids de son corps. Véritable masse de muscle tendu à l’extrême, le mineur lança le corps gigotant et froid comme une tombe du zombie sur ses congères déchainé.  Un peu comme  un quart-arrière faisant envoler le ballon ovale dans la mêlée en espérant que sa tactique osée fonctionne.  La créature semi-vivante fut projetée, comme un fétu de paille emporté par une tornade, sur les premiers décervelés et glissa pathétiquement au sol. Entrainant avec lui, comme un jeu de domino morbide le premier rang des attaquants putréfier.

Le visage à peine taillé dans le granit de la gargouille humaine n’était qu’un masque de colère. Rejoignant sa place il aida à bloquer le lit dans la position voulue par le sergent et commença à trancher dans la masse grouillante et nauséabonde de la petite horde de zombies. La grande allonge de ses bras combinés à celle de sa hache permettait au colosse, ce berserker des temps moderne, de maintenir les mandibules corrompues par le virus des abominations hors de la chair tendre des vivants. Chaque coup du fil tranchant de la hache perforait des boites crâniennes ou bien dégageaient des espaces vitales pour la progression du groupe d'attaque.Robert ne voulait que personne ne périssent aujourd'hui, à part lui si besoin est. Le véritable monstre était enfin libérer...

Le colosse n’avait qu’un objectif en tête. Que personne ne soit blessé par sa faute. Le protecteur qui avait pris du corps aux capacités physiques incroyables usait d’un avantage pour attirer le maximum de prédateurs cannibales. Durant les six d’errance, Robert avait pu comprendre quelques petites choses à propos des désormais roi de la chaines alimentaires, détrônant le genre humain de cette position privilégié. Les goules étaient attirer par le bruit et si une personne ne criait pas et l’autre à ses côtés ci, le charognard à deux jambes préférait nettement la cible gesticulante. Un peu comme la majorité des chasseurs dans un sens, leurs esprits de prédation sont renforcis par les stimuli aguichants. Donc durant cette escarmouche violente, Bobby essaya de faire la cible de choix de la trentaine d’individus chancelants et doté d’un faim inassouvis. La rage qui grandissait dans les tripes de l’homme, chassant tous instincts de peur et d’auto préservation, procurait au monstre de foire une quantité extrême d’adrénaline. Les sens du géant s’affutèrent, les muscles volumineux gagnèrent en puissance et l’endurance du mineur atteignit des sommets. Les cataractes recouvertes d’un voile blanchâtre se fixèrent sur le buffet de chair à volonté qui gueulait sa haine contre ceux qui lui avaient enlevé les seuls personnes qui l’acceptait, ses anges qui sont maintenant doté de véritables ailes. Le plan de Robert fonctionnait au-delà de ses espérances, les abominations décervelées s’entravaient lamentablement les unes aux autres.

Sans relâche la hache de l’homme difforme, synonyme de bourreau pour les créatures d’outre-tombe, s’abattait avec un rythme de métronome. Des fois le mineur décrivaient des arcs d’acier sanglant pour libérer un espace et permettre aux gens de la première ligne de souffler un instant ou bien de faire passer un cadavre par-dessus la barricade improvisé. Mais au bout d’une minute d’affrontement continu, la balance commençait à jouer en faveur des zombies. Robert était maintenant un rocher solitaire qui repoussait le flot putride des membres aux ergots tranchants. Les autres soulageaient la pression sur le flanc du colosse, mais bientôt la civière ne pourra plus retenir la vague monstrueuse de déferlé. Comprenant que s’il faiblissait les morts auraient le loisir de se régaler dans les chairs tendres des vivants. Un frisson glacé courut alors dans l’échine de l’homme. Une eau glacé qui pétrifia une seconde l’esprit de Robert. Si Alyana, Emma ou bien l’étrangère en arrière de lui se faisait mordre. Elles ne devaient pas mourir. Elles étaient importantes pour les gens. N’importe quel individu dans ce groupe avait des liens avec d’autres personnes. Chaque membre de l’hôpital était important pour quelqu’un d’autre. Une perte sera catastrophique pour un autre être humain. Seule la gargouille de granit à peine sculpter n’avait aucun lien, aucun ami. Juste quelques mots échanger avec l’ange blond et la militaire. Pas assez selon les standards de la socialisation moderne pour développer une amitié. Il serait au mieux une économie de nourriture ou la disparition d’un déchet d’humanité.

Le sang noirâtre et corrompu des goules maculait maintenant la chemise, les bras et une partie du visage de Robert. L’ensemble donnait un air lugubre, presque adorateur démoniaque dans un sens, à la créature u peu simplet. Pour ne pas aider la cause, la rage froide qui luisait dans son regard bleuté conférait une majesté presque surnaturelle à celui qui semblait s’être entrainé dans un abattoir. Concentrer dans la porter de ses coups dévastateurs, de ses esquives de plus en plus désespérer et ses contre-attaque, Bobby fut tirer de la mêlée par Shane. Sortant des brumes de sa frénésie passagère, le regard hébété de l’homme se perdit dans une cohue parmi les survivants. Certains utilisaient leur armes à feu sur les quelques zombies qui avançaient vers leurs destin comme un peloton d’exécution. Quelques autres personnes se battaient comme des chiffonniers, laissant le colosse les bras ballants. Les aberrations n’étaient pas assez nombreuses pour que les vivants continuent leurs querelles internes et surtout enfantines. Le géant, voyant le dernier agresseur d’outre-tombe chuter dans la mort finale par un tir précis et mortelle du sergent, voulu séparer les belligérants. Robert voulait les prendre par la peau du cou et les secouer comme des pruniers. Leur hurler de cesser leurs disputes. Qu’ils étaient humains et non des animaux. Que lui-même, une erreur de la nature à l’intellect aussi épais que son biceps, comprenait l’urgence de s’unir contre les menaces.

Mais des silhouettes hagards et semblant se mouvoir avec une grande difficulté apparut entre les fourneaux. Une vingtaines de goules supplémentaires semblaient se diriger vers les êtres au sang chaud comme des squales attiré par les bruits des combats. Bobby attira l’attention de Shane dans cette direction et des exclamations dans le groupe firent hésiter le sergent. Se sentant encore porter par les relents d’adrénaline de la dernière bataille, Robert parla. Sa voix forte, caverneuse et presque intimidante avec l’apparence de barbare couvert de sang attira l’attention de quelques personnes.

Robert- D’autres méchants qui mordent… Euh… Je vais m’en occuper sergent… Vous êtes utile ici et moi pas…

Voyant un signe de tête, croyant à tort ou à raison que c’était affirmatif, la masse de muscles disproportionner s’élança dans le couloir. Les pas de l’homme étaient au début gauche et incertain, surtout à cause de l’accumulation de fluide infecte et glissante répandu lors des spasmes des morts-vivants. Manquant de s’étaler de tout son long, Robert descendit son centre de gravité pour reprendre son équilibre. Dès que ses semelles de ses bottes de constructions rencontrèrent un surface propre et stable, le mastodonte prit de la vitesse. Le visage aux traits atypiques devint austère et impersonnel, concentrer sur l’unique objectif de refermer les doubles portes pour permettre aux gens de se regrouper enfin sous la tutelle du sergent. Deux formes chancelantes avaient pris pieds dans le corridor pour rejoindre l’attroupement de vivants. Les jambes du colosse ressemblaient maintenant à deux pistons en mouvement. Une masse de muscle ressemblant à un train lancé en pleine vitesse sans conducteur à bord.

Le premier zombie fut un ancien coursier à vélo qui avait jugé bon de casser la croute dans la cafétéria. L’homme avait plutôt servis d’amuse-gueule aux premiers contaminés de l’hôpital. Partiellement dévoré, plusieurs os jaunis mis à nu sous son uniforme de spandex, le coursier boitait allégrement de la jambe droite. Celle-ci était cassée et l’os sortait de sa cheville. Un gémissement de faim sorti de sa bouche quand Robert arriva à sa hauteur. Balançant un énorme coup de sa hache au fil aiguisé, le géant trancha net à partir du genou la jambe « intact » de l’ancien adepte du vélo. L’ancien athlète tomba lourdement au sol, grogna son désappointement de voir son gueuleton monstrueux continuer sur sa lancée. L’être de nouveau ressuscité se mit à ramper en arrière du colosse, se perdant dans on ombre gigantisme et laissant écouler un fin filet de sang coaguler. Gagnant toujours de la vitesse, ressemblant maintenant au minotaure des légende grecque autant par sa silhouette monstrueuse que son souffle haletant, Robert arma sa prochaine attaque pour l’être corrompu par le virus.

Robert- Je vais tuer Cruella des 101 Dalmatiens…

Ce fut la pensée que Bobby eut en voyant la forme maigrichonne envelopper dans un manteau de vison autrefois blanc. Les cheveux noirs de la femme semblaient être la coiffure réalisée par un styliste dément qui avait fiché un pétard dans la coupe de sa cliente. Une partie du visage était arraché, laissant entrevoir un crane au sourire carnassier et moqueur. Les vêtements hors de prix déchirer et le vison allégrement barbouiller de tâches brunâtres indiquaient à tous que la faucheuse n’avait aucun regard pour la richesse ou la pauvreté des gens. Tous étant égaux lors du jugement dernier. Le mastodonte fit décrire un arc à son arme improvisé et la lourde hache, combiné à l’élan de la charge guerrière de Robert, fit littéralement décoller la tête de la défunte de ses épaules. Mais le sang gluant sur le manche de bois trahi le monstre de foire. Échappant la prise de ses mains gantées, la hache percuta le mur au même moment que le corps de la tortionnaire des dalmatiens. Un tas de membres enveloppé dans un manteau de fourrure glissa au sol au bruit mat de l’outil de foresterie. Pensant une fraction de seconde à récupérer son arme de prédilection, Bobby renonça. Il voyait que son arrêt donnerait le temps aux charognards de viandes humaines de pénétrer dans le couloir.

S’arrêtant en dérapant, tombant presque dans les bras au combien peu ragoutant des spectres putréfier, le colosse réussit à refermer les doubles portes au nez des morts-vivants. Un claquement métallique salua la réussite du géant. Voyant des loquets en formes de chevilles qui s’enfonçaient dans le sol béton et dans le montant en acier des portes, Robert les mit en place frénétiquement. Les serrures en place, le géant reprit sa hache et acheva le coursier comme un bucheron fendait du petit bois. Un éclat de verre sonna le glas des fenêtres des portes épaisses en acier. Des visages affreux et gémissants firent leurs apparitions.

Le monstre de foire fit un effort de concentration pour essayer d’analyser ses options. Les portes avaient l’air solide, mais il ne pourrait pas utiliser sa hache pour frapper. Les coups n’étaient pas perforants et direct. Soupirant, il regrettait de ne pas être dans les bois pour se faire un bâton pointu. Une solution salvatrice lui sauta alors aux yeux. Un chariot de conciergerie renversé avec des balais et vadrouilles. Des manches en métal. Dévissant en vitesse les têtes poilues des outils de salubrité, il sorti de sa poche arrière son long tournevis à tête plate et son rouleau de rubans tout usage gris de sa ceinture. Ayant l’habitude de se débrouiller souvent seul lors de ses métiers précédents, l’homme avait appris à apprécier le ruban gris de construction. Ayant fait un semblant de lance avec les moyens du bord, l’ingénieux mastodonte essaya son invention sur un visage figer par la rigueur cadavérique. Le bout métallique du tournevis s’enfonça dans l’œil du revenant et détruisit son cerveau. Le corps chuta aux pieds des portes et fut remplacer par un autre de ses congénères. Robert continua son jeu de « poke in the eye », chaque corps de zombies renforçant les portes et les empêchant de céder. Souriant bêtement, Bobby se promit d’essayer de nouveau ce petit jeu qui était somme toute sécuritaire…