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Depuis l'été 2014, l'Apocalypse règne sur le territoire américain. Dans la région de Détroit, les survivants s'organisent seuls depuis des mois pour sauver leurs vies et résister aux rôdeurs. Quand, après trois ans sans nouvelles du gouvernement, l'armée revient à Détroit, un nouvel espoir semble possible pour les survivants. Mais à quel prix ?
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MessageSujet: Recherches dans un patelin paumé   Recherches dans un patelin paumé EmptySam 11 Nov 2017 - 1:14
Recherches dans un patelin paumé
3 juillet

Le soleil apparaissait depuis quelques minutes déjà, éclairant peu à peu la ville déserte dont les morts avaient pris possession. Les immeubles aux fenêtres brisées croupissaient sans personne pour les remettre en état, refaire la façade ou simplement ôter les tags morbides qui s'étaient multipliés au début de l'épidémie. A l'époque où les hommes, encore nombreux, s'adonnaient au vol des télévisions et des ordinateurs, dévalisant les magasins et pillant les banques, sans se douter une seconde que le phénomène n'avait rien de temporaire et que seules certaines ressources seraient nécessaires ─ vitales, même, à leur survie. L'humanité, désormais pratiquement réduite en cendres, se terrait dans des abris qu'elle espérait à l'épreuve des rôdeurs mais malheureusement, la sécurité n'était plus assurée nulle part. Il fallait sans cesse redoubler d'effort et d'ingéniosité pour empêcher les créatures de se masser aux portes des repaires des hommes pourtant étroitement surveillées, protégées pour éviter que des hordes ne forment un immense cortège qui réduirait à néant les habitations des survivants. A la frontière de la ville de Détroit, ou plutôt de ce qu'il en restait, une moto rouge filait à vive allure, son vrombissement attirant l'attention de mordeurs pourtant incapable de la suivre. Ils se dirigeaient dans sa direction mais le véhicule fendait l'air sans ralentir, ses deux passagers pour l'instant protégés de l'armée de morts qui titubait plus qu'elle ne marchait, cheminant néanmoins vers eux. L'un des deux, un grand brun qui devait approcher la quarantaine, conduisait le véhicule avec précision, son regard focalisé sur la route devant lui. Il évitait les rôdeurs éparses se dressant sur son chemin, sans casque ni protection, mais il ne doutait pas de ses capacités de conduite aussi accéléra-t-il lorsqu'il eut passé une intersection plutôt serrée. Il ne pipait mot, ses cheveux secoués au gré du vent, les mains tenant fermement le guidon de l'engin comme s'il savait exactement où il se rendait ; cela n'était pas le cas, il cherchait un nouveau lieu, quelque part où il n'avait pas encore mis les pieds, l'espoir mais également l'appréhension lui nouant l'estomac. Il éprouvait toujours une crainte viscérale lorsqu'il partait à la recherche d'Elyse, la peur de repartir encore une fois sans rien avoir trouvé, ni trace de son passage, ni preuve de sa survie. Il refusait cependant de laisser ce genre de pensées lui polluer l'esprit, il devait se montrer fort pour elle, ne pas abandonner à moins qu'il ne la retrouve dans un autre état, celui auquel ils étaient tous condamnés si personne ne les achevait d'un coup dans le cerveau. Il avait multiplié les escapades mais rien à faire, tous ses efforts semblaient vains. Déjà bien avant son arrivée au labo, il s'était mis en tête de retourner terre et mer dans l'espoir fou de tomber sur elle par hasard, il la savait assez débrouillarde pour survivre seule au milieu de ce monde en pleine décrépitude mais ce qui l'inquiétait davantage que les rôdeurs, dont on pouvait aisément se charger s'ils se montraient en petits comités, c'étaient les humains. Certains avaient perdu les pédales, leur instinct de préservation les poussant à agir contre la conscience que leur dictait leur éducation et Dante savait que les femmes, à présent, couraient un grave danger si on les trouvait seules, surtout s'il s'agissait d'hommes. Serrant la mâchoire à cette idée, le motard fronça les sourcils et ne quitta pas des yeux la ligne blanche qui défilait devant lui, les bras de la passagère à l'arrière l'entourant. Il l'en oubliait presque, en cet instant, tant il était à cran. Il détestait partir à la recherche d'Elyse pour la simple et bonne raison qu'il craignait de ne pas la trouver, encore une fois, mais il ne pouvait s'empêcher d'y retourner, inlassablement. Certaines fois, cela tournait à l'obsession, d'autres fois il pouvait passer plusieurs jours sans sortir du labo, mais chaque soir en se couchant, bien au chaud dans son lit, il pensait à elle. Les immeubles laissaient désormais place à des arbres et une route plus étroite, sinueuse, et Dante ralentit lorsqu'il vit le panneau d'un patelin en bordure de Détroit. Des champs semblaient l'entourer de part et d'autre et il apercevait quelques rôdeurs à l'horizon, mais trop loin pour leur causer un réel soucis. Arrêtant le moteur une fois parvenus à l'entrée de la ville, l'homme descendit de la moto et la plaça contre le mur d'une maison dont le jardin était désert. Cernées par la bâtisse et un autre grillage, à l'ombre du toit, le véhicule avait peu de chances d'être découvert par un survivant solitaire, et il plaça la béquille avant de rejoindre la jeune femme qui l'accompagnait, quelques mètres plus loin. Il la cachait systématiquement, il ne voulait pas qu'on la lui vole, c'était l'un de ses plus précieux biens et il en avait besoin pour arpenter la région. Tentant de calmer les battements précipités de son cœur, Dante se dirigea vers Joey et s'arrêta à ses côtés, un sourire rassurant barrant son visage ─ même s'il n'atteignait pas ses yeux bruns. « C'est vraiment super de venir avec moi, Joey. D'habitude j'suis tout seul pour la chercher, ça me donne un peu le cafard, j'te l'avoue. Là au moins, on aura deux paires d'yeux pour fouiller cette ville et ça sera pas de trop. Et j'suis sûr que tu n'y mettras pas de la mauvaise volonté, au moins. » La demoiselle, ancienne amie de sa sœur, désirait réellement la retrouver, et même s'il ne montrait pas l'étendue de sa gratitude, il n'en ressentait pas moins. Que quelqu'un d'autre que lui se soucie assez d'Elyse pour risquer sa vie en dehors des murs rassurants du labo lui emplissait le cœur de soulagement et de quelque chose qui ressemblait fortement à la joie. Il l'ignorait, cela faisait bien longtemps qu'il n'avait plus vraiment été heureux ─ comme tous les survivants ─ mais la brune ne mettrait pas de la mauvaise volonté dans ses recherches et il savait qu'il pouvait compter sur elle. Elle ne l'aurait pas suivi jusqu'ici, autrement. « Elyse serait contente de savoir que tu as survécu et que tu la cherches. Elle le sera encore plus quand on mettra la main sur sa tignasse de fugueuse, tu verras ! Je propose qu'on n'se sépare pas tout de suite, qu'on visite les maisons, du moins celles qui ne semblent pas avoir été abandonnées au début de... au début de toute cette merde. On trouve une baraque, on se divise à l'intérieur pour buter les éventuels rôdeurs, on cherche des traces d'activité ─ des trucs utiles pour le labo, aussi, si on en trouve, mais c'n'est pas la priorité ─ et on avance dans le patelin. Ça te va ? » Il dardait sur elle un regard mi suppliant, mi confiant, oscillant entre sa peur qu'elle ne change soudainement d'avis, même s'il ne la pensait pas ainsi ─ la crainte rendait parfois les pensées irrationnelles ─ et son désir de paraître au meilleur jour, capable de tout encaisser, aussi bien les rôdeurs que les imprévus. Il espérait ne croiser aucune âme vivante hormis celle d'Elyse mais on ne pouvait jamais être sûr, ces temps-ci. « T'es prête, Jo ? » Il sortit son poignard, un ranger crocodile, et lui indiqua l'autre côté de la rue. L'emplacement vide des roues de la voiture encore garée indiquait qu'on les avait volées, donc que quelqu'un était passé par là, combien de temps auparavant il ne saurait le dire, mais il fallait bien commencer quelque part. « Ici, ça me paraît bien. Ce qu'il faut trouver, comme j'te l'ai dit, ce sont des traces d'activité récentes, des restes de nourriture pas trop anciens, un sac abandonné, quelque chose qui nous indique que quelqu'un a résidé ici y a pas si longtemps que ça. On essaie ensuite de voir si ça pourrait être elle, et on s'enfonce plus profondément dans la ville si on trouve une preuve de... de vie ? » Il parlait, il babillait, mais cela diminuait son stress et surtout, cela l'empêchait de le montrer à la jeune femme.
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MessageSujet: Re: Recherches dans un patelin paumé   Recherches dans un patelin paumé EmptyLun 13 Nov 2017 - 22:14
Cela faisait quelques semaines que j’étais bel et bien de retour au laboratoire, après cette longue période passée à Fort Hope, qui m’a gentiment accueillie après qu’un taré m’ai tiré dessus. Je sais bien que j’aurai pu rentrer plus tôt, non, que j’aurai du même, mais je trouvais chaque fois de nouveaux prétextes pour repousser mon départ d’un jour ou deux, et le temps filait sans me demander mon avis. J’étais en état de reprendre la route toute seule depuis quelques temps déjà, et après une nouvelle période d’incertitude, j’avais décidé de rassembler mes quelques affaires éparpillées dans l’immense maison qui me servait de refuge, puis je m’étais faite raccompagnée jusqu’au labo, où se trouvaient une grande partie des miens. Où se trouvait ma maison, mon refuge, mon foyer. J’y avais retrouvé sans trop de difficultés la place qui était la mienne avant mon absence, et le rôle que j’y avais. Ici, entre ces murs, j’avais tout loisir de pouvoir m’adonner à mes occupations de survivante, et me remettre au sport me faisait le plus grand bien après ma période d’inactivité. Il n’était pas vraiment évident de s’entretenir physiquement lorsque l’on devait se remettre d’une blessure à l’abdomen, mais je n’étais pas de ces personnes qui se servent de la moindre excuse pour échapper à leurs obligations, et veiller à garder une bonne condition physique était une obligation que j’avais envers moi-même. Si je m’autorisais à m’encroûter, je perdrais de la musculature, mes réflexes s’amoindriraient, mon endurance aussi, et tout le monde savait bien ce qui risquerait probablement d’arriver dans ces cas-là : la mort. Et puisque je n’avais pas prévu de me faire dévorer toute crue, ou de me transformer en bouffeuse de chair de sitôt, je me forçais, et ignorais la douleur autant que possible, repoussant chaque fois un peu plus mes limites. De toutes façons, je me connaissais, j’étais assez têtue pour savoir que j’aurai le dernier mot, quoi qu’il en soit.

C’était également dans cette optique que j’avais multiplié les sorties ces derniers-temps, pointant le bout de mon nez dehors aussi souvent que possible. Je redoublais de prudence, n’oubliant pas que le taré qui m’avait tiré dessus rodait peut-être à quelques pas de là, mais j’étais bien décidée à ne pas laisser ma peur de tomber sur lui m’empêcher de mener ma vie de survivante débrouillarde. C’est sans doute pour cela que j’avais accepté d’accompagner Dante dans l’une de ses nombreuses sorties pour retrouver sa sœur. Enfin, à cause de ça…et parce que retrouver Elyse était devenu une des préoccupations qui me quittait rarement l’esprit. Gagnée par le désespoir de l’aîné, je guettais au cours de mes sorties, la moindre trace de la jeune femme, dans l’espoir de pouvoir la conduire en sécurité auprès de son frère. Mes recherches, de même que celle de Dante, ont été infructueuses jusqu’à maintenant, mais j’essaye de garder confiance pour ne pas voir l’architecte s’effondrer, et arrêter d’y croire lui-même. Après tout, plus on est à chercher la jeune femme, plus de chances on a de la ramener à la maison, non ? Je me raccroche à cette idée, tandis que je resserre davantage mes bras autour du brun, mon regard parcourant les alentours, l’œil alerte. Certes, les rôdeurs sont une menace bien réelle, quotidienne même, mais malheureusement, ils ne sont pas la seule, et l’expression « l’homme est un loup pour l’homme » n’a jamais eu autant de sens qu’en ces temps d’apocalypse. Pourtant, malgré mes craintes et appréhensions, le trajet aller se déroule parfaitement bien, jusqu’à ce que Dante immobilise sa moto, et que j’en descende. Je le laisse s’occuper de la bécane, tandis que jette des regards tout autour de nous, resserrant ma prise sur ma hache que j’ai prise avec moi. Les lieux sont silencieux, un certain calme s’en dégage même, mais j’ai appris, comme n’importe quel survivant, à ne plus y voir un bon signe, et à rester sur mes gardes, quoi qu’il arrive.

Après un rapide examen des lieux, je me retourne vers le brun, au moment même où celui-ci revient vers moi, et m’adresse la parole. J’esquisse un petit sourire qui se veut rassurant, et hoche lentement la tête, comme pour confirmer silencieusement à Dante qu’effectivement, je ne mettrai aucune mauvaise volonté dans mes recherches, bien au contraire. Rien ne me ferait plus plaisir de réussir à retrouver la trace d’Elyse dans cette jungle qu’est devenu Détroit, et de voir la fratrie réunie. A croire qu’il a pensé à tout pour notre petite escapade, ce dont je ne doute pas un seul instant vu que je l’imagine ressasser les recherches de sa cadette nuit et jour, il ne tarde pas à me donner son plan, qui me semble plutôt pas mal, suffisamment pour que je me contente d’y répondre un simple : « -Ça marche. » Le plan est simple, et si je ne doute pas que notre route croisera nécessairement celle de rôdeurs en perdition, je croise les doigts en espérant de toutes mes forces qu’on ne rencontrera aucun autre survivant mal intentionné aujourd’hui. A chaque jour suffit sa peine, j’entends encore la voix douce de Naya me répéter cette phrase, et j’espère que rien ne viendra perturber nos recherches. Entendre Dante m’appeler Jo m’arrache un léger sourire, alors que je lui confirme que je suis plus prête que jamais, et qu’on peut y aller.

La rue est bordée de maisons de chaque côté, et je laisse le soin à Dante de décider par où il veut commencer. J’imagine que si j’avais eu une sœur, moi aussi j’aurai voulu qu’on me laisse décider de la façon dont je voulais procéder pour mener ses recherches. Il me répète une nouvelle fois ses instructions, et si en d’autres circonstances j’aurai pu m’offusquer qu’on s’adresse à moi comme à une novice, aujourd’hui, je me contente de fixer Dante d’un regard compréhensif, ne comprenant que trop bien pourquoi il ressent le besoin d’annoncer tout ça à voix haute. J’imagine que parler doit lui permettre d’exercer un certain contrôle sur son stress, ou bien peut-être que ça le rassure d’une certaine façon. Je n’en suis pas vraiment certaine, mais ma volonté de retrouver Elyse me pousse à enregistrer les informations fournies, et à hocher une nouvelle fois de la tête. Je me décide alors à traverser la rue, jusqu’à la maison indiquée un peu plus tôt, dont je grimpe d’un pas rapide les quelques marches du perron. Il ne me faut que quelques instants pour remarquer que la porte est légèrement ouverte, et du bout de ma hache, je l’ouvre davantage, avant de tendre l’oreille, à l’écoute de tout bruit suspect. Un léger cliquetis se fait entendre depuis l’étage, et j’indique de mon index le plafond à Dante, pour lui faire comprendre que je m’apprête à monter, puis prudemment, je monte les escaliers, aussi silencieusement que possible. L’étage n’est pas vraiment éclairé, du moins, il l’est suffisamment pour que je vois où je mets les pieds, et j’avance avec mille précautions, passant devant plusieurs chambres vides, où règne un certain bazar. Aucun doute que cette maison a été visitée, et sans doute plus d’une fois. Le bruit de cliquetis, irrégulier mais bien présent, se rapproche de plus en plus tandis que je progresse dans l’étage, me poussant à serrer davantage ma hache. Je passe devant une grande salle de bain, vide, elle aussi, puis me retrouve bientôt devant la dernière pièce de l’étage, dont je pousse la porte du bout du pied, prête à réagir face à la moindre menace. Pourtant, cette chambre, tout comme les autres, est vide, et il me faut une minute de plus pour trouver l’origine du bruit : une fine chaîne fixée contre la façade, servant peut-être à supporter un drapeau ou autre, bat contre le rebord de la fenêtre à un rythme régulier, emporté par la brise légère qui rend cette journée de juillet supportable.

Après avoir jeté un bref coup d’œil par la fenêtre pour avoir un meilleur aperçu des alentours, je me détourne, puis pose un regard sur la pièce, à la recherche de précieux indices qui pourraient m’indiquer le passage récent d’un visiteur. Mais ici, tout semble recouvert de poussière. Ici, et dans chacune des pièces de l’étage, d’ailleurs. En voyant le bazar qui règne dans les lieux, les tiroirs renversés, les livres jetés par terre ou déchirés, les vêtements qui maculent le sol, je renonce bien vite à fouiller les lieux, ne doutant pas que plusieurs mains inconnues sont passées par là avant moi. Je redescends donc les escaliers montées un peu plus tôt, et m’aventure prudemment au rez-de-chaussée, à la recherche de Dante. Moins d’une minute plus tard, je me retrouve face à lui, tandis que je fais « non » d’un signe de tête. « -Rien en haut. » C’est un résumé assez court, mais qui colle parfaitement à la situation. Il n’y a rien. Aucun objet qui pourrait améliorer le confort ou la survie de notre petite communauté, aucune trace du passage récent d’un survivant, et pire que tout, aucune trace d’Elyse. Je tâche malgré tout de garder une attitude positive, sans doute par crainte que ce premier échec ne mine davantage le moral du brun. « -Hé…on va la retrouver, d’accord ? Peut-être pas aujourd’hui, ni demain…mais on la retrouvera ! Et elle sera en pleine forme, tu verras ! » Je ponctue ma phrase d’un petit sourire discret, mon regard planté droit dans le sien, comme pour donner davantage de poids à mes paroles. Au fond, je n’ai aucune certitude sur le sujet, pas plus que lui d’ailleurs, mais que nous resterait-il si on nous enlevait jusqu’à la capacité de pouvoir espérer très fort que quelque chose se réalise ?
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MessageSujet: Re: Recherches dans un patelin paumé   Recherches dans un patelin paumé EmptySam 2 Déc 2017 - 16:58
Le plus difficile, c'était bien de ne pas se laisser envahir par la peine et le doute. Ils ponctuaient son quotidien mais il ne devait pas leur permettre de gagner du terrain ou même de vaincre son maigre espoir de la retrouver un jour, vivante et en parfaite santé. Il craignait de tomber sur elle, au détour d'une maison, avançant maladroitement d'une démarque mal assurée alors que sa peau serait trouée de toutes parts, aussi morte que son regard vitreux. Si tel était le cas – et Dante préférait y songer le moins possible – son monde s'écroulerait une nouvelle fois, et définitivement. Parfois il se disait que c'était grâce à Elyse qu'il continuait d'avancer, qu'il se levait chaque matin sans l'envie d'exploser son crâne d'une balle bien placée comme de nombreux survivants désespérés l'avaient fait avant lui. Il trouvait ce comportement d'une lâcheté sans nom mais il mentirait s'il affirmait ne l'avoir jamais envisagé. Qui n'y avait pas pensé, en réalité ? Tout serait plus simple, il n'y aurait plus à se battre pour trouver de la nourriture, pour survivre, pour ne pas s'enfoncer dans la peur et la colère. Ceux qui s'en sortaient le mieux étaient les personnes accompagnées, entourées de leur famille, de leurs plus proches amis, ceux qui avaient une raison d'avancer. Dante pensait sincèrement que la sienne devait se trouver quelque part, il ne savait où, mais qu'il était de son devoir de grand frère de ne jamais cesser ses recherches. Elle-même ne le ferait sans doute pas si elle était encore de ce monde, il devait lui faire honneur et il se promettait que s'il la retrouvait un jour, ce serait de son fait à lui. Sa détermination oscillait pourtant selon les instants, les jours, passant de la plus forte des volontés à l'hésitation douloureuse. Il souhaitait rester seul dans ces cas-là, mais fort heureusement certains de ses proches savaient qu'il ne devait pas lécher ses plaies en solitaire et tentaient tant bien que mal de lui remonter le moral. Joey faisait partie de l'une des rares survivantes à comprendre sa peine et il l'estimait rien que pour cela. Elle constituait également l'un des derniers liens tangibles avec Elyse, avec son passé, leur passé à tous les deux. Fantôme vivant d'une existence révolue, la jeune femme le suivait dans ses recherches sans montrer le moindre signe de fatigue ou d'abandon. Il savait que sa sœur comptait beaucoup à ses yeux, et il l'appréciait plus encore pour cette raison. C'était peut-être égoïste, mais en la sachant avec lui, il avait l'impression qu'Elyse était plus près que lorsqu'il la cherchait seul. Il s'agissait d'une illusion du cœur, il en avait parfaitement conscience mais cela le rassurait quelque peu et qui plus est, leurs chances de la retrouver en étaient doublées. Ils se séparèrent et Dante s'empressa de fouiller chaque pièce, chaque recoin du rez-de-chaussée, espérant un indice de présence humaine. Rien n'y faisait, à chaque nouvelle salle, son espoir renaissait avant de se voir cruellement écrasée par la réalité des choses ; aucune trace d'elle, ou de qui que ce soit. Il ouvrit distraitement les placards, ramassant une boîte de conserve encore en état qu'il plaça sans la regarder dans sa sacoche. Son corps agissait tel un automate, la survie désormais ancrée dans ses veines, mais son esprit torturé perdait le peu de contrôle dont il disposait encore. Les sourcils froncés, la mâchoire serrée, Dante sentait la nervosité naître au creux de son estomac et il aurait donné un coup de poing dans un mur de frustration s'il était ce genre d'homme, et que cela n'était pas d'une bêtise complète étant donné les rôdeurs alentours. Il ne fallait pas céder à ce type d'émotions quand on se trouvait à l'extérieur, il en avait conscience mais c'était bien difficile quand la peine enserrait sa gorge. Il n'y pouvait rien, il se convainquait à chaque fois de ne pas mettre trop d'espoirs dans ses recherches mais il se retrouvait toujours furieux de ses échecs. Il s'en voulait, de l'avoir laissée partir, de ne pas l'avoir trouvée, de ne pas jouer son rôle de grand-frère comme il le voulait. Peut-être que s'il avait choisi une autre ville, peut-être que s'il avait tourné à gauche au lieu d'à droite, peut-être que s'il était parti plus tôt, ou plus tard. Toujours des peut-être, des si, et le pire là-dedans était qu'il ne pouvait pas savoir si les choses auraient été différentes, ou si le résultat serait le même : le néant. Il entendit des pas et se retourna, levant un regard significatif à Joey qui lui répondit par la négative. Il baissa alors la tête, avant de la hocher face aux paroles de la jeune femme, les poings serrés, incapable de prononcer le moindre mot. Il resta ainsi quelques secondes, cherchant à remettre ses idées en ordre, et finit par lever la tête vers elle, un mince sourire se dessinant sur son visage. « Bien sûr qu'on va la retrouver, tu pensais quoi ? Elle est forcément à nous attendre, quelque part ! » Toujours garder une apparente confidence, c'était stupide mais Dante était ainsi. Il devait conserver une apparence sûre de lui alors qu'au fond, c'était le parfait contraire. Il avança et tapota l'épaule de Jo, comme pour la consoler, alors qu'il était sûrement plus troublé qu'elle encore. « Allez, on change de baraque, ici y a rien ! » Il sortit rapidement sans attendre sa réponse et se retrouva nez-à-nez avec sa moto en pleine vision, entourée de rôdeurs. « Merde ! Saloperies ! » Il s'avança, gagné par l'énervement et surtout sa colère qui n'était pas encore redescendue, son poignard à la main. Il aurait dû s'arrêter, prendre le temps de réfléchir ou au moins d'attendre Joey, mais il ne pouvait pas en ce moment précis, guidé par ses sentiments mitigés. Il enfonça la lame dans un premier cerveau, repoussant du pied un deuxième mordeur, avant de retenter son premier coup. L'arme se planta dans le menton de la créature et manqua évidemment son cerveau, mais il ne parvenait pas à la déloger malgré ses mouvements brusques. « Joey ! JO ! »
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MessageSujet: Re: Recherches dans un patelin paumé   Recherches dans un patelin paumé EmptyVen 8 Déc 2017 - 19:14
Je finis par m’adosser au plan de travail de cette cuisine gagnée par la poussière, croisant instinctivement les bras sur ma poitrine. Je ne fais aucun commentaire, pas même quand je remarque avec quelle difficulté Dante tente de poser un sourire encourageant sur ses lèvres, alors que je sais très bien qu’au fond de lui, il ne doit pas en mener large. Je grimace malgré moi quand il me tapote l’épaule, et je le regarde quitter la cuisine, puis sans doute la maison, alors que je ne parviens pas tout de suite à bouger. Ça me déprime de ne pas réussir à trouver le moindre petit indice qui pourrait lui redonner réellement foi, et lui donner une raison de sourire vraiment, sans avoir à se forcer. Je voudrais faire plus, mille fois plus, mais à part être une oreille attentive, et le suivre dans ses recherches, je n’ai pas l’impression d’être d’une grande utilité. J’apprécie sa façon de me laisser penser que je suis celle qui a besoin d’être réconfortée, alors que c’est sa petite sœur à lui qui a disparu, et son courage de garder la face, quoi qu’il arrive.

Je finis par me décoller de mon plan de travail et m’apprête à rejoindre la sortie, quand mon regard accroche une série de photographies aimantée sur le frigo. Sans même savoir ce qui guide mes pas, je m’approche, et passe mon index sur les clichés pour retirer la pellicule de saletés qui s’est posé dessus, et apparaissent quatre visages souriants, le cliché parfait de la famille américaine qui pose devant sa jolie maison, le chien gambadant joyeusement devant eux. Je ne peux pas retenir un rictus malgré moi, face à ce stéréotype que je n’ai jamais connu, moi qui pour toute famille n’ai eu qu’une mère bancale, absente et démissionnaire. Heureusement que Naya était là pour m’aider à devenir la femme que je suis aujourd’hui. Je me demande souvent ce qu’il se serait passé si Marianne avait épousé un autre type que le fils de celle qui est devenue ma grand-mère adoptive, et je suis quasiment certaine que ça aurait mal tourné. Jamais je ne serai devenue pompier, sûre de moi, et une femme satisfaite de la vie qu’elle menait. Je me rends compte malgré moi que je ressens une pointe d’envie face à cette famille à l’apparence parfaite, moi qui n’ai pourtant pas l’habitude de me montrer jalouse, et je ne peux pas m’empêcher de me demander ce que ça ferait d’avoir des parents qui puissent s’inquiéter pour moi, ou d’avoir un frère qui remurait ciel et terre pour me retrouver, comme Dante le fait avec Elyse. Je pousse un léger soupir, et retire la photographie du frigo sans trop savoir pourquoi, avant de me tourner brusquement en entendant l’architecte crier mon prénom. Oh non…

Je lâche le cliché et me précipite en dehors de la maison, marquant une légère seconde d’arrêt pour embraser la scène que j’ai sous les yeux : Dante, sa moto, et des rôdeurs. « -Et merde… » J’agrippe à pleine main ma machette, et me précipite, enfonçant la lame acérée dans le premier crâne qui passe à ma portée. Elle s’enfonce de quelques centimètres, suffisamment pour refroidir définitivement le macchabée, mais je ne me laisse pas le temps de me féliciter que je m’attaque au mort-vivant suivant, tandis que je tire sur ce qu’il reste de sa chemise pour le précipiter au sol, et lui enfoncer ma botte dans le crâne, dans un bruit écœurant d’os broyés. Quelques crânes explosés plus tard, je fais un dernier tour sur moi-même, avant de porter mon regard plus loin dans la rue. On repassera pour la discrétion, ça c’est sûr, mais au moins, on est encore en vie, et ça c’est déjà une bonne chose. Je reporte mon regard sur Dante, détaillant sa mince silhouette, comme pour vérifier par moi-même l’absence de tout bobo. « -Rien de cassé ? » J’attends qu’il me confirme qu’il n’a rien pour porter ma main en visière, et regarder des deux côtés de la rue. Au loin, je crois apercevoir deux autres rôdeurs qui avancent sur la route, mais ils sont trop éloignés pour représenter une réelle menace.

Le reste de la rue est désert, du moins pour l’instant, et même si je connais déjà la réponse, je demande malgré tout au jeune homme : « -On continue ? » Je sais d’avance qu’il va me répondre que oui, et que ce ne sont pas quelques rôdeurs de rien du tout qui vont nous empêcher de poursuivre nos recherches. Et une nouvelle fois, j’admire sa détermination sans faille. Je lui montre d’un signe de tête la maison à côté de celle qu’on vient tout juste de visiter, et attend son accord pour me diriger vers celle-ci. Juste devant ce qui devait être autrefois un beau grillage, je me décale pour le laisser passer. « -Après-toi ! » Si je le pouvais, je croiserai sans doute les doigts pour améliorer nos chances d’espérer trouver quelque chose dans cette baraque, le moindre indice pouvant faire renaître la flamme de l’espoir dans nos cœurs. Mais malheureusement pour nous, ça fait bien longtemps que je ne crois plus à la chance.
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