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 C'est l'histoire d'un type qui rentre dans un bar... | Rajesh
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MessageSujet: C'est l'histoire d'un type qui rentre dans un bar... | Rajesh   C'est l'histoire d'un type qui rentre dans un bar... | Rajesh EmptyMer 6 Déc 2017 - 19:06
Ca fait bizarre de marcher dans cette rue. Et pas du bon bizarre hein, qu'on soit bien d'accord. Si les autres savent que je suis parti en vadrouille tout seul, je vais me faire pourrir, mais j'avais besoin de… calme. De silence. D'être un peu seul. Le truc impossible ou presque quand on vit les uns sur les autres depuis deux ans ou pas loin. On essaie, autant que possible en tout cas, de se laisser un peu respirer les uns les autres mais, des fois, c'est juste trop. Je sais que je suis pas le seul à me tirer en douce de temps en temps, loin de là même. Mais, question de principes, on gueule ou on se fait gueuler dessus quand ça arrive. Parce que c'est dangereux, qu'on risque sa vie et que les autres risquent tout autant à commencer à nous chercher s'ils voient qu'on est pas rentré. Donc c'est un peu galère mais on le fait tous. Ouais, ouais, je sais, ça veut pas dire que c'est intelligent.

Mais je vais pas aller bien loin. Je voulais juste… ouais, alors je sais, ce que je vais dire est totalement débile, mais j'assume. Je voulais juste voir les motos donc. J'ai souvenir qu'il y a un magasin pas bien loin, j'y allais souvent pour m'acheter des bricoles pour les motos que je retapais. C'était un des moments que je préférais en fait, quand je passais des heures penché sur ma moto, à la bricoler. Même si, avant que tout ça ne commence, les morts qui se relèvent et qui essaient de nous bouffer donc, ça ne faisait que me rappeler à quel point la gamine aux cheveux roses me manquait. Parce que, quand on était plus jeunes, elle trainait toujours dans mes pattes, la mine curieuse. Et j'aimais bien ça. Genre vraiment. L'espace d'un instant, je me demande ce qui se passerait si je ramenais une moto pour essayer de la bricoler. Elle viendrait de nouveau s'assoir à coté de moi à me regarder avec ses grands yeux ? Ou elle ferait juste la gueule ? Vu que je suis pas sûr de vouloir une réponse, j'ai encore jamais tenté le coup. Je suis maso, mais pas à ce point-là.

Pour autant, ça me manque comme pas permis la moto. On peut pas effacer 15 ans de vie comme ça je suppose, même si, à la longue, ça commence à ressembler à un vieux souvenir. Ou, pire encore, à un rêve, tellement cette réalité à essayer de survivre, à écraser des cervelles de morts pas tout à fait morts, est devenue la seule qu'on ait jamais connue. Ou un truc du genre. J'essaie de pas trop penser à ça, de pas trop me retourner le cerveau mais, au final, quand je suis tout seul, ça carbure à une vitesse qui me fait halluciner. Du coup, je regrette d'être tout seul. Alors que c'est ce que je voulais. Ouais, paie ta cohérence hein.

Je soupire longuement alors que je resserre les bretelles de mon sac à dos et que je regarde cette rue aux vitres brisées, aux voitures abandonnées. Certaines ont cramé, d'autres ont été dépouillées et le tout a un air de fin du monde. Mais le magasin est toujours là. Et ça me fend le cœur en fait. Les rares motos qui sont encore là sont totalement défoncées. Je m'accroupis devant l'une d'elle et je soupire longuement, incapable de la quitter des yeux. A quel point ça craint d'être plus touché par des cadavres de motos que d'humains ? Je me rends pas compte.

Je finis par me relever, je sais pas au bout de combien de temps, mais uniquement parce que j'entends du bruit. Je vérifie que mon flingue est bien chargé et je m'approche, doucement. Si c'était une de ces saloperies, elle serait moins discrète. Et je finis par ouvrir la porte pour découvrir un type occupé à je sais pas trop quoi. Il est armé ? Je sais pas trop non plus. Ouais, je sais, tu ne sais rien Jon Snow ou un truc du genre. Bref. Je lève une main, celle qui tient pas le flingue et je souffle un "salut", comme si de rien était. C'est fou ce que ça rend poli la fin du monde. Et je continue, sur le même ton tranquille. "J'ai pas la moindre intention de te tirer dessus ou de te … t'agresser ? Si t'es réglo, chuis réglo." Ouais, j'améliore mon monologue de première rencontre un peu non ? Y a pas à dire, la fin du monde, ça rend super sociable.

Sauf que j'ai pas le temps d'en dire plus et que j'entends du bruit de l'extérieur. Pas du magasin mais plutôt de derrière, de la fenêtre à moitié condamnée là. Je ferme doucement la porte derrière moi et je mets mon doigt sur mon index en direction du type, sans me dire qu'il pourrait me flinguer et je me penche pour voir ce qui se passe. Ah y a juste un mort pas mort donc. Faudrait vraiment leur trouver un nom. Et un nom cool ce serait bien. Enfin, pas tout de suite. Je plisse des yeux alors qu'il se traine plus qu'il ne marche dans la rue. Si on fait pas de bruit, ça devrait passer crème. Il est tout seul, y a pas vraiment de danger. Mais, d'un coup, je me fige alors que je souffle, d'un ton incrédule. "Oh merde, c'est Bill Murray. Regarde !"
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MessageSujet: Re: C'est l'histoire d'un type qui rentre dans un bar... | Rajesh   C'est l'histoire d'un type qui rentre dans un bar... | Rajesh EmptyVen 8 Déc 2017 - 10:30
Mais où était encore passé ce crétin ?! Trop effrayé à l'idée d'attirer l'attention sur lui, Rajesh conservait un silence exemplaire en traînant des pieds dans une rue du centre de Détroit, son pied-de-biche fermement serré contre sa poitrine, qu'il agrippait des deux mains en regardant autour de lui comme un gosse plongé au milieu d'un film d'horreur. C'était, d'ailleurs, plus ou moins ce qu'il était en ce moment, mais il préférait ne pas le dire à voix haute ou le reconnaître trop sciemment. Ce qui le préoccupait davantage que son incapacité à marcher sereinement, c'était la disparition de son garde du corps, supposé devoir le suivre comme une ombre dans chacun de ses déplacements à l'extérieur, mais qui avait cette sale habitude de disparaître sans arrêt. N'importe qui connaissant un tant soit peu Rajesh aurait compris le comportement de ce pauvre homme, mais le scientifique ne disposait pas tellement de cette ouverture d'esprit sur sa personne et il se sentait vraiment abandonné et en colère en ce moment, d'autant plus qu'il n'avait eu aucune envie de faire ce « petit détour » qu'avait exigé le soldat assigné à sa survie.

Mais bon... Que pouvait-il y faire, maintenant ? Sa seule chance de rentrer en vie au labo un jour était de retrouver monsieur et de faire une petite crise, peut-être de menacer de tout raconter à Cale, pour bien le motiver à rebrousser chemin. Voilà donc pourquoi, malgré son envie irrépressible de se rouler en boule sur le sol en attendant que les choses ne changent toutes seules, le chercheur tourna à l'angle d'une nouvelle rue, uniquement pour tomber nez à nez avec une bonne dizaines de malades en train de se débattre au-dessus de quelque chose sur le sol, que l'indien n'arrivait pas à voir de là où il était. « Oh, fuck, fuck, fuck.... » Il aperçut quand même des doigts en mouvement sur le bitume et quelques visages dans un état de décomposition avancé se tourner vers lui. Ce fut son signal pour rebrousser chemin, en courant cette fois, se retenant à peine de hurler avant de s'engouffrer dans le premier bâtiment qu'il trouva – un magasin vendant des motos – et d'aller s'enfermer dans la réserve. Il se laissa glisser sur le sol en se mordant les lèvres pour retenir les gémissements paniqués qui essayaient de s'en échapper. Son pied-de-biche frappa le sol dans un bruit métallique relativement désagréable quand il le lâcha malencontreusement, mais après ça, on n'entendit plus rien d'autre que le souffle saccadé du chercheur en pleine crise de panique.

Combien de temps passa-t-il assis par terre avant de retrouver un rythme cardiaque normal ? Impossible à dire vraiment, mais il décidait d'annoncer trois minutes si on lui posait un jour la question et se décida finalement à se remettre sur ses deux pieds pour observer le bureau dans lequel il venait de s'enfermer et même de ramasser son arme pour faire semblant d'être un survivant parfaitement adapté ou Dieu savait quoi. Quand bien même il n'utilisait absolument jamais cette chose pour se défendre, le seul fait de l'avoir dans sa main l'aidait à se sentir un peu plus en sécurité. Pourtant, à peine quelques minutes après avoir commencé sa longue inspection des lieux, le pied-de-biche fut de nouveau abandonné à son sort sur le bureau et Rajesh se lançait dans une lecture profondément inutile d'un livre de comptes oublié au milieu du meuble. Pour une raison obscure, tout ceci semblait le passionner au point que, lorsque la porte s'ouvrit dans son dos et qu'une voix l'interpella, il fut réellement surpris et lâcha un petit cri étonné, lâchant le livre qui tomba sur le sol alors que le scientifique pivotait lentement pour faire face à la personne qui venait d'entrer.

Un homme, plutôt jeune à première vue, incroyablement poli compte tenu des circonstances, venait d'apparaitre dans l'encadrement de la porte et, si Rajesh avait prêté plus d'attention à sa personne, il se serait peut-être détendu rapidement, malheureusement, il ne voyait qu'une seule chose : l'arme dans la main du jeune homme, dont le canon pointait indéniablement sur lui. Ses mains se levèrent instinctivement de chaque côté de son visage en signe de reddition et son regard était absolument incapable de se poser sur autre chose que sur cet objet pour le moins effrayant. « J'suis réglo... » lança-t-il, la gorge serrée en maudissant intérieurement ce foutu soldat qui l'avait abandonné à la mort et qui devait probablement être rentré au labo depuis longtemps, finalement et avoir raconté une histoire larmoyante aux autres pour leur expliquer comment ce pauvre fou de Rajesh s'était fait bouffer sous ses yeux sans qu'il ne puisse rien faire pour le sauver.

Rapidement, le canon cessa de le regarder droit dans les yeux, mais la panique de Rajesh ne s'évapora pas pour autant et il profita que le tireur lui tourne le dos pour ramasser son pied-de-biche et le lever timidement devant lui. Il n'avait pas la moindre idée de ce qu'il ferait avec ça quand monsieur son nouveau pote se rendrait compte de ce qui se passait, mais au moins, pour quelques secondes, il aurait l'impression de pouvoir s'en sortir. Peut-être même qu'il pouvait lui en coller un coup et prendre la fuite aussi sec ? Cette idée lui semblait assez bonne, aussi le chercheur avança-t-il d'un pas dans le dos du nouveau venu, levant son arme de plus en plus haut pour pouvoir l'abattre de toutes ses forces sur la nuque du survivant tout occupé à regarder Dieu savait quoi dehors. Ses doigts tremblaient, mais ça n'était rien de grave et il se sentait prêt à passer à l'action, vraiment. Et puis, l'autre parla de Bill Murray et Rajesh perdit toute sa concentration, se prenant les pieds dans on ne savait quoi pour finalement s'écrouler de tout son long. Il agrippa l'autre homme par réflexe, l'attirant avec lui dans sa chute. Un cri de surprise résonna dans la pièce, trop vite suivi par un autre son plus conséquent lorsqu'une étagère à laquelle le scientifique avait tenté de se rattraper vint s'écraser sur l'étrange duo.
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MessageSujet: Re: C'est l'histoire d'un type qui rentre dans un bar... | Rajesh   C'est l'histoire d'un type qui rentre dans un bar... | Rajesh EmptyVen 15 Déc 2017 - 13:52
Je sais, je sais, je devrais pas être confiant et me contenter de quelques mots pour abaisser mon arme. Je devrais continuer de le braquer, voire être vraiment menaçant en fait. Mais faut dire que j'ai pas vraiment la tête de l'emploi. Pas pour rien qu'ils me surnomment le Simplet quand ils veulent se foutre de moi hein. Pas que je sois spécialement con, même si je me vante pas de mes diplômes, mais j'ai tendance à pas vraiment réfléchir avant d'agir. Comme là en fait. Donc ouais, je me contente de hocher la tête avec une espèce de grognement, genre un truc supposé viril. Oh ça va hein, vous aussi vous seriez plus tout net après deux ans passés à essayer de survivre à la fin du monde. Enfin la fin des Etats-Unis en tout cas. Des fois, je me demande si c'est pareil partout ou si c'est pas resté cantonné à notre pays. Ce serait cool non ? Ou pas pour nous, d'accord mais… bref, je m'embrouille un peu en fait. Comme à chaque fois que je me mets à penser à tout ce qui nous est arrivé. Je divague donc et j'ai parfois du mal à me raccrocher à la réalité.

M'enfin, quand on voit la réalité, y a de quoi halluciner un peu. Parce que ouais, c'est Bill Murray qui fait bleuargh dans la rue là. Truc de dingues. Je fais même pas à gaffe à ce que fout l'autre abruti et, si j'avais su je l'aurais probablement flingué en fait. Parce que là, tout s'écroule… sur nous donc. Je pige pas trop ce qui s'est passé en fait, j'ai juste senti son bras m'alpaguer. Réflexe à la con tiens. Et je laisse échapper un cri de douleur quand je sens l'angle de l'étagère s'enfoncer dans mes côtes. Je sais même pas par quel miracle je me fracasse pas le crâne mais je gueule, sans même réfléchir, en direction de mon nouveau meilleur ami. Ou pas, on est d'accord. "Mais t'es trop con ou quoi ? Tu regardes pas où tu marches ? Sérieusement ?" J'essaie de secouer l'étagère mais j'ai l'impression qu'on est coincés. Alors, forcément, je lui fais part de tous les jurons que je connais, oubliant l'espace d'un instant que le danger est bien présent dehors. J'inspire longuement, essayant de réfléchir avant de me rendre compte que respirer à fond est donc une très mauvaise idée vu que j'ai l'impression que l'étagère s'enfonce encore plus profondément. "T'es coincé ou tu peux bouger toi ? Faudrait… trouver un truc pour faire levier." Je regarde vers lui, histoire de m'assurer qu'il est toujours en vie. Ce serait con de le voir mourir et… démourir dans la foulée donc. Parce que là, je serais complètement cramé. Parce que bon, j'aimerais bien finir de façon épique, même bouffé par Bill Murray, plutôt que par cet abruti qui sait pas mettre un pied devant l'autre. Donc, je lâche, essayant de pas avoir l'air trop blasé. "T'es mort ou pas ? Evite de me répondre beuargh surtout…" Ouais, ouais, je fais super bien le mort pas mort. Ca s'appelle le talent. Ou un truc du genre. Mais moi, en vrai, je voulais juste regarder les motos, ça aurait été cool.
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MessageSujet: Re: C'est l'histoire d'un type qui rentre dans un bar... | Rajesh   C'est l'histoire d'un type qui rentre dans un bar... | Rajesh EmptyLun 18 Déc 2017 - 14:13
Une douleur inouïe, rapidement suivie d'un vacarme désagréable, cloua Rajesh au sol tandis que l'étagère chutait sur lui, emportant l'inconnu dans le même mouvement. Divers objets glissèrent sur le sol et la question, rhétorique et hautement insultante du jeune homme, ne fit qu'exacerber encore un peu le malaise déjà profond du chercheur. Pourquoi le laissait-on encore sortir du laboratoire, de toutes manières ? Il n'était qu'une catastrophe ambulante, si quelqu'un en doutait encore, il venait de le prouver. « Je suis désolé ! » lança-t-il, réellement navré de la situation, alors qu'il essuyait une pluie d'insultes glaçante dont il ne connaissait même pas certains termes, d'ailleurs. Mais les excuses et les jurons ne les aideraient certainement pas à sortir de là et, malgré la honte profonde qui commençait à le gagner, le scientifique tenta plutôt de gesticuler un peu, poussant sur ses genoux autant que possible pour faire bouger le meuble dont le bois massif pesait un poids qu'il n'aurait pas soupçonné quelques secondes plus tôt. Malheureusement, rien à faire, il n'arrivait pas à faire bouger quoi que ce soit et l'on aurait pu s'en douter depuis le départ à voir sa carrure de rat de labo plus habitué à soulever des éprouvettes que des haltères. Cela dit, la douleur vraiment vive qu'il ressentait dans son dos lui semblait venir de tout autre chose que le poids de l'étagère et une grimace dépitée se peignit rapidement sur son visage lorsqu'il comprit qu'il allait bientôt rajouter au fardeau de cet inconnu quand il lui faudrait avouer qu'il était blessé.

« Je vais bien, mais je ne peux pas bouger. » répondit-il dans un souffle alors que monsieur continuait de s'agacer. « Attendez. » Doucement, le chercheur bougea son bras droit de droite à gauche jusqu'à réussir à l'extirper de sous l'amas de bois, de corps et d'autres objets et le glissa contre le carrelage sale de la pièce pour essayer d'attraper son pied-de-biche qu'il avait lâché en tombant. L'arme n'était pas si loin, mais restreint dans ses mouvements, elle semblait affreusement insaisissable et chaque mouvement renvoyait une décharge douloureuse dans chaque muscle de son corps. Il serra les dents pour retenir le moindre gémissement de s'échapper d'entre ses lèvres et de dévoiler tout de suite qu'il n'allait finalement pas si bien que ça, tendant les doigts au maximum jusqu'à sentir le métal froid contre le bout de ses doigts. Son regard abandonna un instant l'objet de sa convoitise pour loucher sur l'homme près de lui, son air désolé et désespéré peinant à s'effacer réellement. « Peut-être qu'en bougeant un peu... » Il se tortilla davantage, forçant sur ses muscles jusqu'à réussir à faire bouger un peu l'objet, à le faire rouler légèrement vers lui, s'autorisant alors à pousser un soupir discret pour évacuer de la frustration. Les grognements qu'il entendait, venant certainement de Bill Murray, augmentaient considérablement la nervosité du chercheur, mais il tenta de les ignorer autant que possible jusqu'à ce qu'il arrive enfin à refermer son poing autour du pied-de-biche. Un petit cri de victoire résonna au-dessus des grognements et Rajesh s'empressa de ramener l'arme près d'eux, fouillant des yeux autour de lui pour trouver le point idéal où poser leur levier. « Est-ce que vous pourriez appuyer ? » demanda-t-il à son compagnon d'infortune, retrouvant presque immédiatement son petit ton honteux. « Je crois que... L'étagère est mal retombée sur mon dos. » Il se garda d'en dire plus pour le moment, conservant une pudeur nécessaire sur la réalité de sa blessure, histoire de ne pas trop énerver le jeune homme et de maximiser ses chances qu'il essaye de le sauver aussi... Surtout maintenant qu'il venait de lui donner sa seule arme.
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MessageSujet: Re: C'est l'histoire d'un type qui rentre dans un bar... | Rajesh   C'est l'histoire d'un type qui rentre dans un bar... | Rajesh EmptyJeu 21 Déc 2017 - 8:37
Le pire dans cette histoire, c’est que je sens que ça va me retomber dessus, d’une façon ou d’une autre. Ne serait-ce que parce que je vois déjà la tête des filles qui vont me pourrir la gueule d’être sorti tout seul et je pourrais difficilement me défendre. Parce qu’au rythme où on va, si je rentre entier, ça relèvera du miracle. Mais bon, essayons de voir le côté positif. Si, si, je suis sûr que, quelque part, y en a un. Ah oui ! On est pas morts. Surtout lui. Du coup, j’ai pas à gérer un mort pas mort qui serait en train de claquer des dents pour me manger à moins de 30 centimètres. Remarquez, pour ce que j’en sais, il pourrait aussi le faire sans être mort. Je me demande s’il y a beaucoup de cannibales depuis la fin du monde tiens. Avant de me dire que c’était peut-être pas la pensée la plus intelligente à avoir là, de suite, je veux bien le reconnaitre. Je sais, je devrais être un peu plus sympa mais je peux pas m’empêcher de lâcher, à la voix exaspéré et lassé. « Encore heureux que tu sois désolé. Ça t’arrive souvent ce genre de trucs ? Que je me rende compte à quel point je suis un privilégié ou pas. » Et je soupire, avant de me rappeler, encore une fois, que c’est une idée pourrie.

J’ai une grimace dans sa direction quand il me dit qu’il va bien. Super nouvelle, youhou, tout ça tout ça. Bon, par contre, il est coincé et moi aussi. Mauvais plan donc. « Va falloir qu’on trouve une idée lumineuse avant de servir de hors d’œuvre à Bill Murray. Remarque, à choisir, je préfère encore que ce soit lui qu’un autre. Tu crois qu’on peut être potes avec lui une fois qu’on sera morts ? Hum. » Ouais, question existentielle, tout ça. « Attendre ? Ça doit être dans mes cordes… rien de mieux de prévu là de suite. » Enfin si, à peu près un milliard de trucs de mieux de prévu. C’est pas le moment de se dire que, si je sors de là en vie, je vais voir Kenny pour lui faire la déclaration du siècle. Parce que je serais foutu de m’en sortir et de rester comme un crétin à la regarder comme un poisson mort avant qu’elle m’en colle une. Ouais bon, on va éviter de trop digresser hein. Je le regarde se tortiller, la mine un peu sceptique, mais ça a l’air de marcher. Et comme toujours depuis deux ans ou presque, j’ai une partie de mon attention qui se focalise de nouveau sur ce qu’il y a dehors. Bon, chaque problème en son temps je crois. Si on sort pas de là, on aura de toute façon pas de raisons de se prendre la tête, on sera morts. Voyons donc le côté positif. J’ai quand même un sourire quand je le vois agiter le pied-de-biche mais je grimace au reste de ses propos. « Ouais je vais pouvoir appuyer, j’suis pas trop coincé. Mais je préviens, t’es tombé sur le pire rafistoleur du monde. Alors j’espère pour toi que c’est pas grave, parce que je serais foutu de t’achever sans faire exprès. » Ou en faisant exprès, je sais pas trop. L’idée de tuer des vrais humains me répugne toujours autant, on va pas se mentir. Mais l’abandonner comme ça, s’il est genre paralysé ou je sais pas quoi, c’est pas forcément mieux. Enfin bref. Je me concentre et j’inspire longuement avant d’essayer d’appuyer autant que possible sur cette fichue barre de fer. Si elle bouge pas du tout au début, je commence à voir que ça tremble un peu au niveau de l’étagère. Pour la voir se soulever de quelques centimètres. Assez pour que je puisse commencer à me dégager. Ce que je fais direct avant de continuer à soulever le meuble. « Tu peux bouger ou pas du tout ? Que je sache si je dois trouver un truc pour tout caler avant que ça te retombe dessus si je dois t’aider. » Et non, je vais pas le laisser dans cet état. Même si, comme j’ai dit, si c’est vraiment grave, je saurais pas trop quoi faire. Au pire je l’achèverais à coup de pied-de-biche. Ouais, ça, c’est moche, même rien que de l’imaginer une seconde. J’essaie de prendre appui pour me relever et je laisse échapper un cri de douleur quand la cheville décide de se faire la malle. Parfait. Tout va bien.
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MessageSujet: Re: C'est l'histoire d'un type qui rentre dans un bar... | Rajesh   C'est l'histoire d'un type qui rentre dans un bar... | Rajesh EmptyLun 25 Déc 2017 - 22:18
Le moins qu'on puisse dire, c'est que ce type n'était pas du genre très sympa, mais plutôt celui à balancer le plus de sarcasme possible à la seconde. Pourtant loin de lui en vouloir, tout cela n'amenait qu'une seule chose : Rajesh se sentait de plus en plus mal, de plus en plus honteux et il mourrait d'envie de pouvoir se cacher dans un petit trou de souris. Il n'était pas fait pour ce monde et ça remontait à bien avant que les morts ne se relèvent. Mais il était doué pour une chose en particulier : ignorer l'évidence qui lui criait de laisser tomber pour essayer encore et encore de se faire accepter quand même. Voilà comment, malgré les moqueries de plus en plus désagréables du jeune homme et les grognements réellement inquiétant du cadavre dehors, le chercheur parvint à tirer le pied-de-biche jusqu'à eux et même à le placer convenablement pour qu'ils puissent s'en servir de levier pour se dégager. C'était un réel gâchis de ses capacités en mathématiques que de se contenter d'un problème aussi simple, mais ça risquait au moins de leur sauver la vie.

À la demande du scientifique, l'autre poussa sur l'arme jusqu'à réussir à soulever légèrement le meuble qui les écrasait tous les deux et Rajesh se permit de souffler un peu, de respirer plus tranquillement tandis que son compagnon d'infortune se dégageait et lui posait une autre question, toujours un peu froid, mais enfin moins méchant. « Je peux bouger. » souffla Rajesh, joignant le geste à la parole en appuyant la paume de ses mains sur le sol pour se glisser doucement hors de l'emprise du meuble dont une partie bloquait encore ses jambes. En forçant un peu, en serrant les dents et en se mordant l'intérieur des joues pour retenir quoi que ce soit de traverser la barrière bien fine de ses lèvres, il parvint même à se sortir de là sans pousser le moindre hurlement de douleur alors que son dos coincé continuait de le faire souffrir affreusement. Toujours couché sur le sol, il glissa jusqu'à s'extirper réellement, mais si le cri de douleur qu'il craignait de pousser ne vint jamais de sa part, il n'en fut pas de même à côté.

Le regard désespéré, inquiet et presque incrédule du chercheur se posa lentement sur le jeune homme à côté de lui. « Qu'est-ce qui se passe ?! » demanda-t-il, clairement effrayé. Bill Murray avait finalement passé la porte, traînant sa carcasse dans la vaste pièce de l'autre côté de l'encadrement de la porte, à quelques mètres à peine. C'était parfait, vraiment, ils allaient tous mourir à cause de la stupidité improbable qui habitait finalement ce petit génie. S'agenouillant rapidement, il avança jusqu'à l'inconnu, l’attrapant par le bras pour essayer de le tirer, mais s'il parvenait encore à bouger, autant dire que la douleur qui lui vrillait les reins devenait si forte que des larmes perlaient doucement au coin de ses yeux. Il posa une main à la source, ses doigts rencontrant un liquide chaud, poisseux, tout autour d'un morceau de verre sagement enfoncé dans le bas de son dos, juste au-dessus de la ceinture. Peut-être pas assez profondément pour que ce soit vraiment grave, suffisamment pour que ce soit vraiment gênant. « Ok, ok, ok... » souffla-t-il, autant pour lui-même que pour l'homme au bras duquel il restait fermement accroché. « On est vraiment dans la merde. Je suis tellement désolé, je vous jure que ça ne m'arrive pas si souvent... Enfin, pas à ce point en tout cas... » Un rire nerveux lui échappa, la sueur commençait à couler dans sa nuque et le pas traînant et régulier qui continuait de s'approcher beaucoup trop rapidement n'airait vraiment pas. « Je crois que c'est de rencontrer Bill Murray qui me rend nerveux, j'ai toujours été un très grand fan de Ghostbusters, c'est vraiment un film génial, non ? » Le moment semblait certes mal choisi pour déblatérer de telles choses, mais... Eh bien, il aurait au moins droit à une toute dernière blague douteuse avant de mourir !
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MessageSujet: Re: C'est l'histoire d'un type qui rentre dans un bar... | Rajesh   C'est l'histoire d'un type qui rentre dans un bar... | Rajesh EmptyDim 7 Jan 2018 - 16:39

Dernière édition par Luke Austen le Lun 22 Jan 2018 - 8:55, édité 1 fois
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Il me gonfle. Mais genre vraiment. Pourtant, parait que je suis quand même plutôt cool alors, forcément, l'espace d'un instant, je me demande si je prends pas la tête aux autres comme ça. Et s'ils ont pas envie de me coller des baffes. Bref, on repensera à ça plus tard. Pour le moment, faut se sortir de là, d'une façon ou d'une autre. Et si je dois m'appuyer sur l'autre abruti, tiens c'est quoi son nom déjà ? Ah ouais, on s'en fout… bref, je disais quoi ? Ah oui, si je dois m'appuyer sur lui pour m'en sortir, autant le faire donc. On verra bien ce qui se passe après. Du coup, je m'exécute et il a l'air d'arrêter d'être en train de s'étouffer. Bon début donc. Et il est moins bleu. Je crois. Je sais pas si c'est très bon signe par contre, c'est peut-être que c'est en train d'empirer en réalité.

Et voilà qu'il arrive à se glisser hors du tas de métal qui nous est tombé sur la tronche. Autant dire que je suis d'une extrême jalousie l'espace d'un instant mais je le fixe, essayant de me convaincre qu'il va pas se tirer de là en m'abandonnant comme un malheureux. Ou le crétin que je suis donc en cet instant précis. Le pire ? C'est quand j'entends les bruits à côté. Je souffle un "et merde" quand lui demande ce qui se passe, bien décidé à ne pas lui répondre. Je parie qu'il est assez grand pour deviner tout seul. Mais au moins, il revient vers moi au lieu de se tirer, même si, pour le coup, il est pas super efficace. On est mal barrés et pas qu'un peu. D'autant qu'il est en train de paniquer cet idiot. Bon, ça pourrait être pire. Comment ? Aucune idée. Mais on va se dire ça. Alors, en voyant sa tête, je souffle, serrant le bras qui est accroché au mien. "T'inquiète, si on a survécu tout ce temps, on va pouvoir se tirer de là entiers. Ca me ferait mal de me faire tuer par Bill Murray j'avoue." Et j'ai un sourire que j'espère convaincu avant de reprendre, du même ton assuré. "Ouais, je flippe toujours quand je rencontre une célébrité. Va falloir m'aider à me rendre présentable par contre." Je ricane quand même quand il parle de Ghostbusters avant de lui montrer l'endroit où mon pied est coincé. "Tu vois l'espèce de renfoncement au sol ? Si tu mets ta barre en acier et que tu t'assois dessus, ça devrait suffire à ce que je puisse m'extirper. Et après, on s'occupera de faire sa fête à Bill. T'en dis quoi ?" S'il se tire, je vous jure que je me débrouille pour me sortir de là en vie et l'achever moi-même. Bon, je me dis que, de toute façon, il a pas d'autre issue que la porte derrière nous où nous attendent nos nouveaux meilleurs copains. Mais, au cas où, j'ajoute, d'un ton narquois. "Au cas où l'idée te viendrait de te tirer, je m'appelle Luke. Comme ça, t'oublieras pas le nom du mec que t'as laissé mourir." Ah, je crois que je m'améliore niveau présentations là non ? Je sens que je vais me faire un tas de potes comme ça en fait. C'était peut-être pas le meilleur moment de tester cette méthode en fait.  
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MessageSujet: Re: C'est l'histoire d'un type qui rentre dans un bar... | Rajesh   C'est l'histoire d'un type qui rentre dans un bar... | Rajesh EmptyMer 10 Jan 2018 - 12:02
D'accord. Ne pas paniquer, ne pas paniquer. Fermant les yeux une seconde, dans l'espoir vain de parvenir à ignorer les grognements de moins en moins discrets qui s'élevaient dans la pièce d'à côté, Rajesh inspira profondément. Il n'arrivait plus à savoir qui de Bill Murray ou de l'homme encore couché au sol représentait le plus gros apport en stress en cet instant, mais le blondinet au verbe facile était certainement en tête. Au moins, cette fois, monsieur y allait moins de ses sarcasmes et plus d'informations et d'indications vraiment importantes. Jetant un nouveau regard nerveux au rôdeur qui avait le malheur d'en attirer encore plus à force de s'exciter pour rien, une nouvelle vague de panique traversa le chercheur. Panique rapidement chassée par une nouvelle remarque du blond. Se tirer ? Vrai, il existait des gens capables de faire une telle chose, mais l'idée n'avait même pas effleuré Rajesh une seconde. « J'avais pas l'intention de m'en aller, mais enchanté, Luke. » bégaya-t-il, parlant peut-être un peu trop vite pour être vraiment compréhensible avec son accent. Devait-il en avoir honte ? Le moment n'était pas venu de se poser des questions sur sa moralité aussi, le scientifique s'empressa d'attraper son pied-de-biche pour exécuter les ordres de Luke. Son poids peu entamé par la fin du monde parvint à faire se soulever l'étagère. « Si vous pouvez sortir de là, maintenant serait le bon moment. » souffla-t-il en empoignant le meuble pour essayer de le soulever un peu plus. D'une autre main, il tenta encore d'aider le jeune homme en tirant sur son bras et, au prix d'un effort qui semblait réellement insurmontable au chercheur, il eut le plaisir de voir son nouvel ami s'extirper de l'emprise de cette saleté d'étagère.

Aussitôt que tout danger d'être de nouveau coincé fut écarté, Rajesh se releva et se pencha sur le jeune homme, tirant une grimace en posant une main dans son dos. « C'est bon, ça va aller ? » demanda-t-il en secouant la tête pour ignorer la douleur, chasser tout cela loin de son esprit. Ils auraient bien le temps de s'occuper des blessures de chacun plus tard. Quand la possibilité de mourir dévorés ne serait plus qu'un souvenir, par exemple. Pour le moment, les malades lui semblaient être un problème bien plus inquiétant et, aussi inutile cela soit-il venant de lui, il s'empara bien rapidement de son arme, la serrant de ses deux mains alors qu'il faisait face à la porte grande ouverte. L'air complètement hagard et la volonté de Bill Murray à foncer sur eux lui arracha une nouvelle vague d'angoisse, sa gorge s'asséchant considérablement. « D'accord. Ok. » souffla-t-il tout bas, jetant un regard en coin à Luke. « Ça ne vous avait probablement pas échappé, mais on ne peut pas dire que je sois le survivant le plus adapté qui existe. » lança-t-il un peu plus fort. « Alors, si le moment est venu de faire les présentations, je m'appelle Rajesh Manjrekar et... J'ai tué un seul infecté de ma vie. » Il inspira profondément, serrant le pied-de-biche un peu plus fort pour masquer les tremblements de sa main. « Du moins, jusqu'à aujourd'hui. » Plus qu'à y aller, maintenant... Pourtant, Rajesh restait bien sagement immobile à fixer le malade sous ses yeux et ceux qui approchaient encore au loin. Peut-être qu'il pouvait aussi accepter la mort aujourd'hui ?

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MessageSujet: Re: C'est l'histoire d'un type qui rentre dans un bar... | Rajesh   C'est l'histoire d'un type qui rentre dans un bar... | Rajesh EmptyLun 22 Jan 2018 - 9:46
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J’ai dit que j’étais pas super patient comme mec ? Ou pas ? Je sais plus. Enfin, le truc c’est que je suis habitué à des gens qui réagissent vite, que ce soit pour m’envoyer chier ou pour me dire quoi faire. Et puis, je les connais pas cœur, je sais quand je dois arrêter ou quand je peux pousser un peu plus loin. Sauf que là, ce type, je le connais pas. Jusque-là, rien de bien déconnant. Et puis… bon, en vrai, dans ma tête, j’avais un super raisonnement construit, élaboré, pour arriver à prouver par A+B pourquoi j’ai envie d’emplâtrer ce mec mais, au final, le bruit de plus en plus pressant de Bill Murray et de son fan-club commence un peu à me stresser. Mais faut que je reste zen parce que c’est pas mon nouveau meilleur ami qui va m’aider à dédramatiser la situation. Remarquez, il a l’air tellement à côté de ses pompes que ça pourrait presque être marrant. Presque ouais. Tout est dans la nuance.

J’arque quand même un sourcil quand il se met à bégayer et je le fixe un instant, sans bien savoir si je dois rire ou pas au final. Je me contente de soupirer alors qu’il finit par s’exécuter et j’arrive tant bien que mal à m’extraire de sous le meuble. Non sans grimacer de douleur en voyant que ma cheville est un peu bleue. Super. Si c’est pas pété faudra que je m’estime heureux en fait c’est ça ? Je pose doucement le pied par terre, craignant le pire, avant de soupirer de soulagement en voyant que c’est supportable. « Je vais me faire démonter la gueule en rentrant moi. » Je marmonne tout seul avant de lever la tête vers mon compagnon d’infortune. « Merci …» Au reste de ses propos, je le dévisage un instant de bas en haut avant de souffler, d’un ton bien plus tranquille que lui. « Statistiquement, si t’étais si mauvais que ça, tu serais déjà mort. La chance suffit pas à tenir aussi longtemps. Alors, à moins que tu m’annonces que t’es sorti d’un bunker y a trois jours, t’es plus adapté que tu le crois. » Et je dis vraiment pas ça pour lui faire plaisir. Parce que j’ai pas que ça à faire déjà, de base et que, surtout, c’est le cas. Vu le bordel que ça a pu être depuis deux ans, il doit forcément avoir quelque chose pour lui. Ou alors, il devrait jouer au loto. Je grimace quand même au reste de ses propos. « Rajesh… quoi ? Euh… je vais t’appeler Raj’ hein si ça te dérange pas. Et pour le fait de jamais avoir tué aucun infecté…» Je penche la tête sur le côté en voyant que ça arrive vers nous et je claque la porte avant de reprendre, d’un ton tranquille. « Je crois que tu vas effectivement t’y mettre. Tu sais te servir de ce truc ou c’est juste pour assommer les mecs que tu croises ? » Je lui désigne le pied de biche avant de me pencher pour regarder son dos. « Tu saignes pas mal. Va falloir faire un truc pour ça si tu veux pas crever en route. Et tu sais comment on fait pour les tuer ou t’y connais vraiment que dalle ? » Je sors mon flingue et j’inspire longuement. Alors ouais, j’ai l’habitude, si on peut dire ça comme ça. Ca veut pas dire que ça m’enchante d’avoir à flinguer des humains. Même si c’est plus vraiment ce qu’ils sont. Et merde quoi… Bill Murray. Journée pourrie, moi je vous le dis.



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MessageSujet: Re: C'est l'histoire d'un type qui rentre dans un bar... | Rajesh   C'est l'histoire d'un type qui rentre dans un bar... | Rajesh EmptyJeu 25 Jan 2018 - 15:25
Pour la toute première fois depuis qu'ils s'étaient retrouvés coincés ensemble, Rajesh sentit une vague d'affection le gagner en posant le regard sur le jeune homme blessé qui se tenaient près de lui. C'était la toute première fois de sa vie de survivant que quelqu'un laissait entendre, même si ça n'était que par pure politesse, que l'indien n'était pas toujours en vie sans raison. La culpabilité résonna elle aussi, alors que le chercheur tirait une grimace mêlée d'un sourire reconnaissant. Le pauvre, s'il savait... Un rire nerveux traversa les lèvres du scientifique, qui décida pourtant de ne pas détromper son nouvel ami pour le moment. Juste avant de devoir affronter une horde de malades, ça ne ressemblait pas au moment idéal pour dire à son coéquipier choisi par la force des choses que la seule et unique raison pour laquelle l'indien avait survécu tenait en un bunker fermé par des chaînes et la pitié de tout un groupe désespéré par l'inutilité du pauvre homme enfermé dedans. D'autant que la situation devenait réellement critique, là. Malgré la porte que le jeune homme ferma brusquement pour leur donner le temps de décider si oui ou non, Rajesh serait capable de se servir de son pied-de-biche ou s'il valait mieux abandonner maintenant.

« Ça va aller, mes blessures peuvent attendre qu'on soit un peu plus tranquilles. » souffla-t-il en serrant un peu plus fort son arme. « Je sais comment les tuer, en théorie. Et... » Il jeta un œil à son arme, la soulevant légèrement comme pour vérifier qu'elle n'allait pas nier ses propos tout à coup. « Si je peux m'en servir pour attaquer un vivant, je dois bien pouvoir m'en servir pour tuer un infecté... Je suppose que la technique est presque la même. » Bon, pas sûr, à vrai dire, mais il devinait aisément que le plus efficace serait d'utiliser le bout pointu, recourbé, qu'importe comment l'on décidait de définir cela à vrai dire. Il suffisait de percer le crâne avec et de faire en sorte de ne pas le laisser coincer dans une boite crânienne. Facile. Sa gorge s'asséchait peut-être, mais ça restait facile, il tâchait de s'en convaincre en tout cas. « Allons-y... » Inspirant profondément, soufflant tout aussi fort, l'indien posa sa seconde main sur son arme, la brandissant fermement, prêt à attaquer et laissa le soin à Luke d'ouvrir la porte en l'y invitant d'un signe de la tête. Il n'était pas réellement prêt lorsque la tête décomposée de Bill Murray sauta devant ses yeux, mais il faisait assez bien semblant pour afficher un air déterminé, pourtant incapable d'abattre le pied-de-biche sur le crâne de cet homme qui avait été l'un de ses héros fut un temps. Heureusement qu'ils n'étaient pas tombés sur Matt Smith, sinon autant dire que Raj n'aurait même pas réussi à rester conscient. « A toi l'honneur. » souffla-t-il en déglutissant discrètement. Et tandis qu'il laissait à Luke la tâche ingrate de tuer ce grand homme, il n'en restait pas moins collé à ses talons pour affronter le reste de la horde.
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MessageSujet: Re: C'est l'histoire d'un type qui rentre dans un bar... | Rajesh   C'est l'histoire d'un type qui rentre dans un bar... | Rajesh EmptyMer 7 Fév 2018 - 16:44
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Quoi, qu'est-ce qu'il a à me regarder comme ça ? Comme si j'avais balancé un truc totalement incroyable ou je sais pas quoi. Ou alors, il est défoncé par la douleur, ce serait pas déconnant non plus. Ou alors c'est moi. Bof, remarquez, j'ai déjà connu tellement pire que c'est pas une petite foulure qui va m'arrêter. J'espère en tout cas. Ce serait quand même pas de bol. Je grimace en me massant doucement la cheville, songeant vaguement que ça pourrait être plus grave. Bon, chaque problème en son temps en fait. Je me gratte l'arrière de la tête quand il me dit que ça va aller, jetant un regard vaguement convaincu en direction supposée des blessures. "… en théorie hein… Bon, le seul truc que j'ai vraiment retenu c'est que, tant que tu leur exploses pas la tête, ils continuent de vouloir te bouffer." Je regarde son pied de biche avant de ricaner. "C'est le moment où je demande si tu comptais m'attaquer avec ou pas ? Bref. L'autre truc à retenir c'est que… ce sont plus des vivants. Enfin, je sais pas s'il y a moyen de les guérir ou pas, en vrai, je m'en cogne complètement. Mais ces trucs-là, c'est plus des hommes. T'as pas de scrupules à avoir… enfin sauf si t'en avais déjà plus à buter des vivants, la question se pose pas en fait." J'arque un sourcil, guettant sa réaction quelques instants avant d'hésiter un instant et d'ouvrir la porte, mon flingue à la main.

J'avoue, ça fait quelque chose de me retrouver devant Bill Murray. Et je murmure, incrédule. "J'aurais tué pour avoir un autographe de ce mec… fait chier…" Mais j'inspire, j'enlève la sécurité et je tire sans sourciller, mettant dans le mille. Je le vois s'écrouler avec un pincement au cœur mais, pire que ça, je vois ses trois potes dont nous avons maintenant toute leur attention. Grâce à mon coup de feu donc. "Va falloir se grouiller avant que d'autres rappliquent. Evite de te faire bouffer, j'aimerais autant que notre rencontre ne finisse pas comme ça, ce serait pas de bol." Pour lui surtout. Parce qu'on va pas se mentir, j'aurais pas le moindre remord à l'abattre. J'ai beau être plus sympa que la moyenne, d'après ce que disent les frangins en tout cas… bon en vrai, ils disent que je suis plus con que la moyenne mais, au final, ça revient un peu au même non ? Bref, je disais quoi ? Ah ouais, l'idée c'est que ce type, je le connais pas. Et vu que je viens de flinguer un de mes héros, là, maintenant, je me moque bien de ce qui peut arriver à l'abruti qui a manqué de me faire écraser par une bibliothèque. Mais je me méfie quand même malgré tout. Après tout, s'il a survécu, c'est peut-être aussi parce qu'il pousse ses petits camarades sur ces saletés et qu'il se barre en courant sans les aider. Ce serait pas totalement impossible non plus.

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MessageSujet: Re: C'est l'histoire d'un type qui rentre dans un bar... | Rajesh   C'est l'histoire d'un type qui rentre dans un bar... | Rajesh EmptyLun 12 Fév 2018 - 10:56
Plus les secondes filaient, plus Rajesh gagnait en affection pour ce cher Luke. Soyons honnête, le jeune homme aurait pu fuir à n'importe quel moment une fois débarrassé du poids de l'armoire sur son corps. N'importe qui l'aurait fait en étant coincé avec un incapable tel que l'indien. Mais pas lui. Non, lui, il allait même jusqu'à donner des conseils vraiment adorables au chercheur pour l'encourager à tenter sa chance avec les rôdeurs. Et malgré la peur qui lui crispait le ventre, ce dernier parvenait à étirer un très léger sourire probablement affreux, mais tout de même réel. Du moins jusqu'à ce que la porte ne se retrouve ouverte et que le visage décomposé de Bill Murray ne se tourne vers eux. C'était vraiment la chose la plus affreuse que Rajesh ait jamais vu. S'il avait su qu'en acceptant ce job, il se retrouverait un jour à devoir tuer Peter Venkman, il aurait probablement refusé, qu'importe le nombre de zéros qu'on aurait mis sur le chèque...

Enfin, qu'importe. Une détonation suivit rapidement et le pauvre vieux Bill tomba au sol aussi sec, arrachant un gémissement à Rajesh qui emboîta le pas du jeune homme qui l'invitait à se dépêcher et à ne pas crever. Facile à dire, hein... Ils traversèrent aussi rapidement que possible la distance qui les séparaient encore des trois autres cadavres, compte tenu de leurs blessures, c'était même plutôt un exploit aux yeux du chercheur. Malheureusement, quand il se retrouva face à l'un des malades, autant dire que la théorie devenait bien plus difficile à garder à l'esprit. Le malade lui fonça dessus et il eut tout juste le réflexe de le repousser assez violemment pour que la pauvre chose tape contre une moto qui s'écroula sous son poids dans un vacarme assez détestable. Les coups de feu de Luke emplissaient toute la pièce et résonnaient si fortement que l'indien en avait le tournis, mais il parvint quand même à se retourner à temps pour frapper en plein visage un rôdeur approchant dans son dos. Il dut s'y reprendre à trois ou quatre fois avant de réussir à planter son arme dans le crâne de la chose, où elle resta bien entendu coincée. Il se débattit de toutes ses forces pour la récupérer, sentant la bile venir brûler sa langue en voyant le résultat et les éclaboussures de sang et de cervelle toucher son visage. Il recommençait à trembler, mais parvint à se contenir assez pour s'attaquer à un autre cadavre, avec un peu moins de mal pour l'abattre pour de bon. Et ainsi, jusqu'à ce qu'il retrouve la rue et l'air frais à l'extérieur qui lui donna des sueurs froides.

Précipitamment, il alla s'appuyer contre le mur du bâtiment, juste à temps pour se pencher en avant et permettre à son maigre petit-déjeuner de rejoindre le sol dans un spasme qui le tordit de douleur. Se redressant finalement en essuyant son visage du revers de la manche, il se tourna pour chercher son coéquipier des yeux. « Mon abri est de ce côté. » lança-t-il en désignant la rue derrière lui. « On n'est pas obligés d'y aller, mais ce sera plus calme si on s'en approche. » expliqua-t-il. Et surtout, il y aurait probablement des gens dans le coin, comme son foutu garde du corps, par exemple. N'importe qui qui pourrait l'aider. Il faudrait bien une heure pour rejoindre le labo, mais plus ils s'en approcheraient, plus ils s'éloigneraient des cadavres. Lançant un dernier regard à Luke, et surtout prenant encore quelques secondes pour se remettre de ses émotions, Rajesh se redressa et attendit un instant d'être certain que ses jambes parviendraient à soutenir son poids avant de se mettre en route.
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MessageSujet: Re: C'est l'histoire d'un type qui rentre dans un bar... | Rajesh   C'est l'histoire d'un type qui rentre dans un bar... | Rajesh EmptyJeu 15 Fév 2018 - 16:17
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Bon, ce mec est définitivement à classer dans les rencontres bizarres. Alors après, je sais bien, avec la fin du monde, les morts pas morts puis re-morts, on doit tous avoir des têtes d’hallucinés qui nous auraient probablement faits enfermer il y a deux ans. Et on a tous cette étincelle dans le regard, celle qui permet de rappeler à ceux qu’on regarde que la mort est tellement proche qu’on finit par ne plus savoir si la vie a vraiment un sens ou pas. Si elle est devenue tellement précieuse qu’il faut tout faire pour la préserver ou si, au contraire, elle ne vaut plus rien. Mais, quand Rajesh finit par me sourire, je me rends compte que je suis assez stupide pour continuer encore et toujours à choisir la première option. Ils arrêtent pas de me dire que je suis trop gentil. Ils ont peut-être pas tort. Mais j’ai envie de croire qu’au final, on arrivera à … bon en vrai, je sais pas à quoi, mais juste qu’on y arrivera. Ça marche aussi non ? Sauf que devoir tuer Bill Murray bah ça casse un peu le moral en fait.

Mais je me rends compte que j’ai pas tremblé. Que je le fais plus depuis longtemps en fait. A quel moment ça finit par ne faire plus aucun effet en réalité ? Il se passera quoi le jour où ça me fera plus ni chaud ni froid ? J’y penserais plus tard hein, ce soir, quand j’arriverais pas à dormir. Ça me parait une bonne idée. Et je débranche mon cerveau, me contentant de me concentrer pour tirer. Une balle dans la tête. Faire mouche à chaque fois ou presque. Parce que les balles, ça finira probablement par finir une denrée rare, peut-être même avant qu’on ait fini par les éclater tous les uns après les autres. Si ça arrive un jour. Et je vois mon compagnon d’infortune planter son arme dans une de ces horreurs. Alors que deux autres lui venaient dessus. « Fais gaffe ! » J’ai pas le temps d’en dire plus qu’il s’en sort tant bien que mal, même si le bruit de pied de biche se détachant de sa cible résonne encore plus dans mon esprit que les coups de feu. Je tire d’ailleurs sur l’autre, qui tombe à ses pieds pendant qu’il s’acharne sur le dernier qu’on a sous le nez.

Et on arrive à sortir, je sais même pas comment. Je le vois vomir et j’ai une grimace compatissante avant de lui tapoter l’épaule en soufflant, d’un ton tranquille. « Si t’avais encore un doute sur tes capacités de survie, ça devrait aller mieux là non ? » Parce qu’on va pas se mentir au final, vu sa tête, c’est qu’il a pas fait souvent ça en fait. J’ai un bref regard en direction de l’abri qu’il me désigne et je hoche la tête, la mine pensive. C’est dans la direction de notre planque du moment, au final, ce sera pas trop un souci d’aller par-là. Mais j’ai comme un doute sur le fait qu’il soit capable de marcher. « C’est loin ? » Et puis, je finis par pousser un soupir alors que je range mon flingue à la ceinture. Pour passer mon bras derrière lui et le soutenir. « Tu vas te vider de ton sang et mourir avant d’arriver si tu le fais tout seul. On va se trouver un coin où je te rafistole vite fait histoire de tenir debout et t’iras gambader chez tes copains après. Ça te va ? » Et là je vois la tête des autres qui se disent que je suis pire que mère Teresa. Ou un truc du genre. Mais je vais quand même pas le laisser crever sur place non ? Surtout qu’il m’a vu tuer Bill Murray. Oui, je sais, y a pas vraiment de lien de cause à effet.


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MessageSujet: Re: C'est l'histoire d'un type qui rentre dans un bar... | Rajesh   C'est l'histoire d'un type qui rentre dans un bar... | Rajesh EmptyMar 20 Fév 2018 - 9:20
Il l'avait fait. Deux ans à fuir tant bien que mal la possibilité du moindre affrontement contre un malade et, enfin, Rajesh venait de se battre contre eux comme n'importe quel autre survivant de ce monde. Avec beaucoup moins de classe, certes. Et tout son corps tremblait d'horreur et de soulagement à la fois, mais il l'avait fait. Et maintenant, tout ce dont il rêvait, c'était de retrouver sa chambre au laboratoire et son petit lit de camp inconfortable où il resterait allongé en position fœtale pendant des heures. Peut-être des jours. C'est dans cette optique profondément rassurante, en tout cas, que Rajesh informa Luke de la direction à suivre pour retrouver le labo. Son sens de l'orientation laissait sincèrement à désirer, mais retrouver le NIH au milieu du carnage, il y arrivait toujours exceptionnellement bien. « Environ une heure de marche. » souffla-t-il, au comble du désespoir, alors que le jeune homme lui demandait s'ils étaient loin. C'était effectivement beaucoup et dans leur état à l'un et l'autre, ça n'était peut-être pas la meilleure chose à faire. Acquiesçant d'un signe de tête plutôt vague, Rajesh prit tout de même sur lui d'avancer sans trop se reposer sur le jeune homme qui l'aidait à avancer en proposant de trouver un abri pour panser leurs plaies avant de reprendre la route.

Quelques minutes, Rajesh marcha en ne faisant rien d'autre que regarder devant lui, l'air hagard et le teint pâle, pas un mot ne traversant la barrière de ses lèvres. Il se sentait essoufflé et sérieusement meurtri quand ils dévièrent dans un bâtiment qui semblait plus calme quelques mètres plus loin et le chercheur ne fit preuve d'aucune résistance alors qu'il suivait son guide dans les décombres de ce qui avait du être une pharmacie depuis longtemps pillée. Les étagères renversées au sol et les signes évidents d'une lutte laissaient peu d'espoir à trouver la moindre chose utile entre ces murs. Au moins, Rajesh ne vit pas de cadavres dans la boutique et c'était suffisant pour lui, qui approcha d'une étagère retournée sur le sol et s'assit dessus comme s'il s'agissait d'un banc. Le meuble grinça légèrement sous son poids, mais ne céda pas et, pendant quelques secondes de plus, le scientifique passa ses mains sur son visage pour y retirer tout signe d'inquiétude et les gouttes glacées de la sueur ayant suivi l'effort contre les malades. « Merci. » souffla-t-il, au bout de ce qui ressemblait à une éternité, levant rapidement les yeux vers Luke, mais détournant le regard presque aussitôt. « Qu'est-ce que tu faisais dans ce magasin tout seul ? » demanda-t-il rapidement, repoussant au loin la possibilité de s'étendre sur ces remerciements. La réponse ne le passionnait même pas tellement, mais sa nervosité était telle qu'il lui fallait absolument parler avant de devenir complètement fou. « Est-ce que tu viens d'un groupe ? » Il aurait pu enchaîner des questions comme celles-ci pendant des heures, honnêtement, mais se contint encore un peu tandis qu'il pliait le bras pour sentir doucement les bords de la plaie dans son dos. Le liquide chaud et poisseux qu'il sentit sous ses doigts lui arracha une grimace douloureuse et il releva précipitamment les yeux vers Luke, lâchant un rire sans joie. « Sacrée aventure, tout ça... » souffla-t-il à voix basse, plus pour lui-même que pour l'autre. L'adrénaline commençait à le quitter et ça n'était pas bon du tout pour ses nerfs.
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MessageSujet: Re: C'est l'histoire d'un type qui rentre dans un bar... | Rajesh   C'est l'histoire d'un type qui rentre dans un bar... | Rajesh EmptyLun 26 Fév 2018 - 19:56
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Là, j’ai qu’une envie, c’est me rouler en boule dans un coin et d’attendre que ça passe. Avec les écouteurs sur les oreilles et, comble du luxe, une Kenny qui fronce les sourcils appuyée contre mon épaule à me piquer un des écouteurs. Là, ce serait le paradis. Mais non, je me retrouve au milieu de nulle part avec un type que je connais pas, une cheville en vrac et j’ai tué Bill Murray. Je crois qu’on peut dire que ce moment ne sera pas classé dans le top 10 des meilleurs instants de mon existence hein. Enfin bref… j’essaie de me focaliser sur mon compagnon d’infortune qui, malgré ses doutes, et les miens, on va pas se mentir, a réussi à faire sa part et même plus. Donc je vais pas m’en plaindre. Je grimace quand il me dit combien de temps il lui faut pour rentrer chez lui et je secoue la tête. « On va pas se mentir, dans ton état, je suis pas sûr que t’arrives entier et sans te vider de ton sang. Faut qu’on fasse un break et qu’on soit sûrs que personne nous suive. Et je parle pas que de ces trucs-là. On a fait du bordel quand même. » On se traîne plus qu’on ne marche vraiment en direction d’une boutique qui a pas l’air trop en vrac. Et Rajesh fait son choix dans ce qui a l’air d’être une pharmacie. Était plutôt même, il faudrait dire. Je grimace devant l’état des lieux mais, à force, on s’y fait en fait.

Je regarde brièvement autour de nous, boitillant en ouvrant les portes avant de me tourner vers mon compagnon d’infortune. « … wouhaou. T’as vraiment une sale gueule. Sans offense j’espère. » Et je lève une main dans sa direction avant d’ajouter, d’un ton tranquille. « Tu me remercieras dans ta tête quand tu seras rentré chez toi en un seul morceau. » Tout en parlant, j’essaie de trouver de quoi nettoyer la plaie et j’avise un torchon qui a pas l’air trop dégueulasse. Ca devra bien faire l’affaire de toute façon. J’aurais pas mieux sous la main. A moins que… « T’as du matos pour te soigner sur toi ou pas ? Que je sache si je dois jouer à Mc Gyver. » Et je me gratte la tête à sa question, un peu penaud avant de souffler, à contrecœur. « Les motos… je venais voir les motos. Je… j’en faisais pas mal avant et ça me manque. Alors, à défaut de pouvoir remonter dessus dans l’immédiat, je me rince l’oeil, si on peut dire ça comme ça. Et toi ? T’as pas trop l’air d’être le genre à faire de la moto. » Je fronce légèrement les sourcils en voyant qu’il a l’air un brin nerveux. Il va pas me claquer entre les doigts quand même j’espère. Sinon, je préviens, je me tire sans demander mon reste. C’est pas parce que je sais son nom que j’aurais vraiment des scrupules au final. « C’est pas vraiment un groupe… on est une grande famille en fait. Mes frères et sœurs. Et tes potes-là, ils font quoi au juste ? » Le sous-entendu comme quoi ils pourraient être dangereux est assez subtil ou pas ? Je me rends pas compte. Mais à sa tête, je suis pas hyper convaincu qu’il capte tout ce que je lui dis. Du coup, je reprends, non sans un sourire. « Respire un coup et montre-moi ça, avant que tu tombes dans les vapes et, pire encore, dans mes bras. T’es pas vraiment mon style en fait. » Et j’ajoute, d’un ton léger. « … ouais des aventures comme on en vit beaucoup trop en vrai. J’aimerais autant ne pas en avoir des tonnes à raconter tu sais. » Alors que lui, je suppose que ça doit être un truc exceptionnel quand moi, ça me fatigue encore plus que d’habitude. Et j’ai vraiment mal à cette foutue cheville, ça aide pas.

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MessageSujet: Re: C'est l'histoire d'un type qui rentre dans un bar... | Rajesh   C'est l'histoire d'un type qui rentre dans un bar... | Rajesh EmptyJeu 1 Mar 2018 - 13:33
Il connaissait déjà la réponse à la question de Luke, pourtant Rajesh tira quand même son sac à dos pour regarder dedans quelques secondes. Ses yeux presque vitreux à cause de l'épuisement fouillèrent un instant entre les rares objets qu'il emmenait avec lui au cours de ses sorties avant qu'il n'abandonne et ne les repose sur le jeune homme. « C'est mon garde du corps qui a la trousse de secours. » informa-t-il d'une voix sans teint, comme si l'autre aurait pu avoir la moindre idée de ce dont il parlait. Comme s'il était parfaitement normal d'avoir un garde du corps dans un monde comme celui-là. Ce qui l'était quand on connaissait Rajesh, en fait, impossible qu'il s'en soit sorti tout ce temps si personne ne veillait sur lui. Malheureusement, le soldat affecté à sa survie ne se trouvait pas avec eux en ce moment et Rajesh croyait peu aux chances de le retrouver tout à coup. Il reposa le sac à côté de lui et retira sa blouse avec toutes les précautions du monde pour la poser dessus. Il avait mal et ça se voyait, mais il n'excluait pas la possibilité que son esprit joue beaucoup sur la douleur. Il en rajoutait peut-être un peu, involontairement. Un peu seulement.

Sa nervosité, elle, n'était pas exagérée le moins du monde et bien trop rapidement, il retrouva ses défauts habituels en lançant un flot de questions plus indiscrètes les unes que les autres au jeune homme qui acceptait de l'aider et de le supporter, même si ça n'était que pour quelques instants. Il ne fut pas vraiment surpris d'apprendre que Luke avait une véritable bonne raison de se trouver sur le lieu de leur rencontre, pas surpris non plus d'apprendre qu'il n'était pas un habitant de Fort Hope. Il ne savait pas s'il existait d'autres groupes dans le coin, mais d'après les informations qui circulaient au labo, ça n'était pas le cas. « Je... On cherchait une pharmacie, avec mon garde du corps. Je suis plus ou moins le seul médecin du groupe, alors c'est à moi de m'y coller quand il faut chercher des trucs utiles pour l'infirmerie. C'est juste un groupe de survivants comme les autres, on a rien d'exceptionnel... Ce type est censé assurer ma sécurité, mais il a absolument voulu faire un détour avant de rentrer, soi-disant pour ramasser des boites de conserve qu'il avait repéré pendant une précédente sortie. » Le ton de Rajesh laissait deviner aisément qu'il ne portait pas ledit garde du corps dans son cœur. Ces deux-là passaient beaucoup trop de temps ensemble contre leur gré pour qu'ils puissent s'apprécier réellement. « Je crois plutôt qu'il cherchait à me semer. Le temps que je me retourne, j'étais tout seul au milieu d'une rue et j'ai couru ici dès que j'ai croisé des cadavres. » Son regard désespéré se posa sur ses genoux alors qu'il poussait un soupir triste. Un jour ou l'autre, le militaire arriverait à le tuer, il n'en doutait pas. Et personne ne douterait qu'il avait tous les efforts du monde pour sauver Rajesh.

Il se releva finalement et tourna le dos au jeune homme, soulevant légèrement son pull pour exposer la plaie. Pendant un instant, tirant sur le tissus, il essaya de se retourner pour la voir lui-même, chose parfaitement impossible qui le faisait surtout ressembler à un chien un peu idiot essayant de se mordre la queue. Il souffla une fois de plus et arrêta de se fatiguer pour rien. « C'est pas si grave, non ? » Une fois le morceau de verre retiré, il n'y aurait qu'à comprimer la plaie et tout irait bien... Quelqu'un pourrait sûrement l'aider à recoudre ça convenablement au labo et ce serait une histoire ancienne. « Faisons juste en sorte que je puisse marcher, les gens de mon groupe pourront arranger ça correctement quand je serais rentré... » Il marqua une pause, réalisant qu'il en oubliait presque la blessure de Luke dans tout ça. « Et toi, ta cheville, ça va aller ? » demanda-t-il donc.
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MessageSujet: Re: C'est l'histoire d'un type qui rentre dans un bar... | Rajesh   C'est l'histoire d'un type qui rentre dans un bar... | Rajesh EmptyMar 13 Mar 2018 - 14:43
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Je le suis des yeux alors qu’il fouille dans son sac, reprenant tant bien que mal mon souffle et essayant de me remettre les idées en place. On a beau dire, on s’habitue jamais à ce genre de trucs en vérité. Que ce soit se faire courser, devoir buter des saloperies comme celles qu’on vient de croiser ou, tout simplement, se dire que ce sera probablement jamais fini. Ca fait à peine deux ans que ça dure et pourtant, j’ai l’impression d’avoir jamais connu autre chose. Je secoue la tête et je me fige quand il prend la parole. « … ton quoi ? T’as un… garde du corps ? Sans déconner ? T’étais genre une personne connue avant ? » Ca se trouve, ce mec est une star et je suis même pas au courant. Truc de dingue quand même non ?

Enfin, c’est lui qui me bombarde de questions alors qu’il enlève sa blouse et j’essaie d’éviter de lui dire que c’est pas moi celui qui soigne dans le groupe d’habitude. Il est déjà assez nerveux comme ça, pas la peine d’en rajouter je crois. Je grimace en voyant son t-shirt maculé de sang mais je toussote, me focalisant sur ce qu’il raconte. « T’es médecin donc de base ? Ou tu l’es devenu par la force des choses ? Et dans le coin tout a été pillé non ? Enfin les trucs du genre quoi. Et la bouffe c’est encore pire, je suis pas sûr qu’il reste un truc de potable. Donc ton garde du corps, en fait, c’est un connard. C’est l’idée ? Ca se fait pas de lâcher ses potes… enfin pourquoi il aurait fait ça si c’en était pas un ? » Je lui tapote l’épaule, la mine compatissante, sans bien piger comment on peut vouloir s’entretuer en étant dans le même groupe. Ca craint à mort comme situation quand même.

Et voilà qu’il se retourne pour me montrer la plaie. Point positif, j’ai jamais été du genre à tourner de l’œil en voyant une blessure un peu dégueu. Après avoir vu mon poignet plié dans un sens totalement impossible et autres joyeusetés toutes aussi crades les unes que les autres, je pense que je suis blindé. Mais j’ai du mal à retenir un sifflement en voyant la plaie, surtout qu’il se contorsionne dans tous les sens pour essayer de la voir. « Bouge pas, tu vas faire qu’aggraver les choses. Et j’ai vu pire. Carrément pire. Mais je te cacherai spas que j’ai vu mieux. On va nettoyer avec de la flotte, vérifier que t’as pas un morceau qui devrait pas être là et essayer de trouver un truc pas trop dégueu pour cacher la plaie. Autant pour empêcher que tu te vides de ton sang que des trucs rentrent dedans ou que l’odeur… les attire. Et tu devrais tenir jusque chez toi donc. » S’il tourne pas de l’œil avant parce qu’il a pas l’air super vaillant non plus. J’espère que non, ça m’aurait saoulé de faire tout ça pour rien. Ouais, ouais, je sais, j’ai pas la palme de la compassion là, de suite. Rapport à ma cheville j’imagine. Dont il parle d’ailleurs. « Ah ouais. Euh… c’est pas pété. Pour le reste. Je pense que je vais méchamment douiller quelques jours. Mais c’est pas comme si j’avais pas l’habitude de me casser la gueule va. T’en fais pas, tu seras blindé à force. Et tu seras plus obligé de supporter ton garde du corps… » J’hésite un instant avant de souffler, cherchant une bouteille d’eau dans mon sac. « Je dois pas t’appeler Majesté ou une connerie du genre hein, rassure-moi. » Ce serait marrant remarquez. J’aurais un truc cool à raconter aux frangins en rentrant.


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MessageSujet: Re: C'est l'histoire d'un type qui rentre dans un bar... | Rajesh   C'est l'histoire d'un type qui rentre dans un bar... | Rajesh EmptyMer 21 Mar 2018 - 10:26
La nervosité de Rajesh fut rapidement relayé au second plan alors que, pour une fois, ça n’était pas lui qui posait les questions. Un vrai bavard, ce Luke. Cette idée rassurait légèrement le chercheur. Il n’existait rien de pire que le silence d’après lui et dans ce monde, il devenait rare de croiser des gens qui aient réellement envie de discuter gentiment. Au moins, le scientifique en oubliait la douleur affligeante irradiant de son dos, trop concentré sur le flots de questions sans avoir le temps d’en placer une. Il se sentait presque normal, tout à coup, et ça arrivait trop peu souvent à son goût. Tranquillement, il laissa retomber ses vêtements sur son dos et retourna s’asseoir sur le morceau d’étagère qui lui servait de banc, son regard fouillant les alentours, la pharmacie complètement pillée qui n’apporterait rien d’intéressant aux deux hommes. Il se passa une main dans les cheveux, dégageant les mèches trop longues qui commençaient à tomber devant ses yeux en se faisant la remarque que ça n’était pas très malin de les laisser comme ça et qu’il faudrait probablement qu’il remédie à cela rapidement.

“Je ne suis ni célèbre, ni médecin.” lâcha-t-il finalement, sa main plongeant une fois de plus dans son sac pour en sortir un foulard de soie en très bon état, que Maddie avait oublié dans sa chambre quelques semaines plus tôt et qu’il oubliait sans arrêt de lui rendre. Ce ne serait certainement pas pour tout de suite, probablement pour jamais une fois qu’il serait souillé de son sang. “J’étais chercheur en épidémiologie.” expliqua-t-il en pliant le foulard sur ses genoux et en se redressant, laissant son dos bien droit pour faciliter les soins. “Et depuis que tout ça a commencé, j’essaye de trouver un vaccin ou n’importe quelle solution qui permettrait de mettre fin à la propagation de la pandémie. Je travaillais là-dessus pour le gouvernement, alors on m’a gentiment mis à l’abri dans un bunker quand les choses ont commencé à mal tourner et, eh bien… Ceux qui devaient venir m’en sortir sont morts avant d’en avoir eu l’occasion. Les survivants qui sont installés dans le coin maintenant m’ont trouvé et on a passé un genre de marché. Je m’occupe de soigner les blessés du groupe avec le peu de connaissances que j’ai en médecine et en échange, ils me laissent vivre avec eux et poursuivre mes recherches. Mais autant dire que je ne suis pas très doué pour la survie et que mes recherches peuvent potentiellement avoir une valeur inestimable, donc on ne me laisse jamais sortir sans quelqu’un pour s’assurer que je rentrerais en vie. D’où le garde du corps.” Un rire pas très joyeux lui échappa avant qu’il ne termine. “Ce n’est pas vraiment un mauvais bougre, loin de là, c’est juste que je peux vite devenir fatiguant et qu’il me supporte sans arrêt depuis des mois… Quand il en a marre de m’entendre jacasser, il me fait des petites frayeurs dans ce genre pour que j’apprenne à mieux me comporter en territoire hostile, tu vois.” Et l’air de rien, les petites leçons de survie du soldat faisaient leurs preuves et transformaient, bien trop lentement, le chercheur en survivant.

“Enfin bref, tu peux m’appeler Rajesh, c’est bien suffisant.” Il soupira une fois de plus, reportant de nouveau son regard tout autour de la pièce. Il ne restait rien, rien du tout, c’était désespérant. “Et quand ma plaie sera pansée, je tenterais de t’aider avec ta cheville. On doit pouvoir l’immobiliser avec quelque chose pour que tu puisses rentrer sans trop de mal. Les pharmacies sont presque toutes dans cet état, mais on peut improviser pour une atèle.” Lui-même ne fouillait que très rarement les pharmacies. Trop évident, c’était le premier endroit visité par les gens normaux pour trouver de quoi se soigner. Raison pour laquelle il cherchait ses médicaments ailleurs, dans des endroits moins évidents auxquels on ne pensait pas immédiatement. Mais cette information, il préférait la garder pour lui pour le moment, quand bien même Luke lui était sympathique, il se savait généralement trop naïf. “Et toi, alors ? A part venir loucher sur les motos abandonnées, t’es qui ?” demanda-t-il. Rien de tout cela ne le regardait, mais il fallait bien parler pour ne pas penser au moment fatidique où les doigts du jeune homme tritureraient sa plaie.
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MessageSujet: Re: C'est l'histoire d'un type qui rentre dans un bar... | Rajesh   C'est l'histoire d'un type qui rentre dans un bar... | Rajesh EmptyMar 3 Avr 2018 - 8:37
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Les autres arrêtent pas de me dire que je suis trop curieux, que ça me perdra. Faut dire que je tiens déjà pas facilement en place alors, quand j’ai l’occasion de poser des questions et qu’en plus, en face, y a du répondant, je vais pas m’en priver. De là à penser immédiatement que je suis en plein traquenard, faut quand même pas déconner. Je sais que je vire un peu parano, comme tout le monde, mais j’en suis pas à ce point-là. Alors oui, si ça me retombe dessus, je pourrais me dire qu’il faut que j’arrête. Mais au final, ça fait du bien ce semblant de normalité, de se dire qu’on est encore capable de tomber sur des types avec qui on peut discuter sans avoir à leur braquer une arme dessus. Ca peut paraitre naïf à mort mais je me dis que, tant que ce genre de truc sera possible, l’humanité est pas encore totalement fichue.

Je plisse un peu des yeux quand il me dit qu’il est ni célèbre, ni médecin, un peu déçu quelque part. Quitte à avoir tué Bill Murray, j’aurais aimé que ce soit pour filer un coup de main à un mec aussi connu ou presque. Parce que bon, personne est aussi connu que lui en vrai. Etait. Monde de merde tiens. Mais, au reste de ses propos, j’arque un sourcil avant de laisser échapper un sifflement admiratif. « Chercheur en épidémiologie. Ca claque ça comme boulot. Mais je comprends pourquoi t’es si important et que t’as besoin de ton garde du corps. Si ça se trouve, c’est toi qui trouvera la solution pour nous sortir tous de ce merdier…» Je laisse filer un silence alors que j’examine son dos d’un air critique avant de tousser un rire. « Et sinon, ça te met pas trop la pression ce genre de trucs ? Parce que des mecs comme toi, doit pas en rester des masses non ? Et tu fais comment tes expériences ? Direct sur ces… trucs ? » Je grimace au reste de ses propos avant de reprendre, plus sérieux. « Mouais enfin, ce genre de leçon, on s’en passe très bien. Pas la peine de mettre les gens en danger pour leur rappeler que dehors, c’est le bordel. Note que je vais me faire probablement massacrer en rentrant parce que je me suis tiré prendre l’air tout seul par exemple. On est déjà pas très nombreux, si en plus, les gens se plombent entre eux, on est pas sortis du sable. Mais du coup, t’as retenu quoi de ta virée en territoire hostile ? »

Tout en parlant, je nettoie tant bien que mal le sang, histoire d’avoir une vue nette sur la plaie. Qui est moins dégueulasse que prévu. Ce qui est plutôt une bonne chose. Je passe un peu d’eau, pour m’assurer qu’il y a aucun truc genre écharde ou autre de planté dedans tout en souriant. « Dommage, j’ai toujours rêvé de rencontrer une personne de sang royal. Ce sera pas pour cette fois. » Et je hoche la tête à sa propos, avant de tiquer qu’il me voit pas. Pas très malin le Luke amoché hein. « Ouais, ce serait cool. Je pourrais boitiller jusqu’à notre planque avant de m’écrouler, roué de coups par mes frangines. Ca me parait un plan parfait. Et les gens ont eu tendance à piquer les médocs, n’importe quoi qui aurait pu les faire planer et oublier la fin du monde. Je parie qu’on peut quand même trouver de quoi faire tenir un pseudo bandage et une atèle. Je me suis toujours demandé si c’était pour ça que la plupart des produits ménagers avaient disparu aussi. Si c’était parce que les gens se faisaient des shoots pour éviter de voir ce qui se passait autour d’eux. » Pensée morbide du jour, ça c’est fait. Remarquez, j’en ai toujours un tas en stock comme ça. C’est pour ça que j’essaie d’éviter de réfléchir en général, ça m’apporte rien de bon.

Du coup, à sa question, j’ai un ricanement et je hausse les épaules. « Personne. Enfin, je suis pas un mec qui pourrait sauver le monde si je fais ce qu’il faut pour. Je faisais de la moto avant. Du genre champion de motocross, à bondir partout sur ma bécane. Et j’étudiais. Rien de bien glorieux, même si c’est utile de savoir bricoler du coup dans ce monde-ci. » Et encore une fois, évoquer cet avant a quelque chose de vraiment bizarre. De presque totalement révolu à mesure que passe le temps. Et dans le fond, je commence à me demander à quel point c’est une mauvaise chose de se dire qu’on pourra jamais revenir en arrière. Ca évite la nostalgie intempestive non ? Je saurais pas trop dire en fait.

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MessageSujet: Re: C'est l'histoire d'un type qui rentre dans un bar... | Rajesh   C'est l'histoire d'un type qui rentre dans un bar... | Rajesh EmptyVen 6 Avr 2018 - 12:38
La conversation n’était pas désagréable, mais Rajesh perdait en joie de vivre à chaque mot et plus encore quand Luke lui répondait. Oh oui, son boulot semblait génial sur le papier et peut-être même qu’un jour, il parviendrait au miracle de vraiment trouver un vaccin. Mais ce ne serait rien de plus que la moindre des choses après ce qu’il avait fait, n’est-ce pas ? Hélas, il savait désormais d’expérience que raconter cette partie-là de son histoire était la pire chose à faire et il se contenta de hausser les épaules vaguement face à l’admiration du jeune homme. “On ne doit plus être très nombreux, en effet.” concéda-t-il simplement. “Pour ça que j’essaye, faut bien que je me rende utile avec le peu que je sais faire.” C’était ce que tout le monde faisait au labo, après tout et il n’y avait pas de raison qu’il y échappe, surtout pas dans sa situation. Malheureusement, il n’avançait pas et la solution miracle que tout le monde attendait ne viendrait probablement jamais, à ce rythme-là. “Non, c’est impossible de soigner la maladie, faire des tests sur les infectés ne sert à rien…” souffla-t-il, avec beaucoup moins d’assurance désormais. Quoi que pour quelqu’un ne le connaissant pas, ça sonnait au moins plus comme du défaitisme que comme de la culpabilité et tant mieux. “Tout ce que je peux éventuellement faire, c’est du préventif et pour ça… Faudrait tester sur des sujets sains, tu vois. Alors disons que je me contente d’expérience en environnement contrôlé pour le moment. Quoi que j’envisage de récupérer des rats pour passer à l’étape supérieure.”

Fut un temps où cela aurait probablement choqué quelques bonnes âmes, mais ce monde était révolu, n’est-ce pas ? Qui voudrait encore s’offusquer des tests sur les animaux quand le prix à la clé sauverait l’humanité ? Quelques instants, Rajesh se perdit dans ses pensées et dans ses recherches, mais les diverses manipulations du jeune homme sur sa blessure eurent au moins le mérite de le ramener à la réalité rapidement. “Aujourd’hui, j’ai appris que même moi, je peux tuer l’une de ces choses s’il le faut vraiment.” reconnut-il sans parvenir à donner suffisamment de réalisme à l’humour qu’il voulait mettre dans cette réponse. “C’est pas la façon la plus sympa de m’éduquer, mais ça fonctionne, l’air de rien.” Quoi que de simplement repenser à ce qu’il avait du faire pour sortir de ce magasin lui donnait de nouveau la nausée. Il avait encore du travail pour devenir le survivant de l’année, mais il essayait, on ne pouvait pas lui retirer ça.

Luke prétendait n’être personne et cette idée arracha un autre rire sans joie à Rajesh. “On est tous quelqu’un, maintenant, y a plus tellement de concurrence.” Le simple fait que cet homme soit capable de s’en sortir en vie depuis deux ans dans un monde pareil, c’était déjà suffisant pour prouver à Rajesh qu’ils étaient tous devenus importants. “C’est le principe, exacerbé au possible, de la théorie de l’évolution. Seuls ceux qui peuvent s’adapter survivent. Ou ceux qui ont des gardes du corps, évidemment.” Il arrêta là ses tentatives d’humour, bien conscient qu’il ne parviendrait pas à détendre réellement l’atmosphère, bien qu’il soit probablement le seul des deux à être réellement mal à l’aise en ce moment, mais c’était quelque chose d’assez habituel chez lui pour qu’il ne s’en inquiète pas trop. Il laissa Luke se prendre la tête pour panser plus ou moins sa plaie en se terrant dans le silence et s’occupa de scanner les alentours une fois de plus, dans un but plus précis cette fois. “T’as un couteau ?” demanda-t-il au bout d’un moment. “En utilisant la blouse du pharmacien avec… n’importe quoi d’assez solide, on va pouvoir immobiliser ta cheville en un rien de temps. C’est même possible qu’on trouve des atèles dignes de ce nom dans l’arrière-boutique.”
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MessageSujet: Re: C'est l'histoire d'un type qui rentre dans un bar... | Rajesh   C'est l'histoire d'un type qui rentre dans un bar... | Rajesh EmptyDim 22 Avr 2018 - 12:13
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Marrant, on dirait qu’il y a un truc qui lui déplaît dans tout ce que je lui raconte. Je suis pas spécialement doué en relations sociales ou en comportement humain, on va pas se mentir, mais j’arrive quand même à me rendre compte quand quelqu’un est gêné. Probablement d’expérience quand, le matin, je devais trouver une excuse foireuse pour faire dégager la fille dans mon lit donc je ne me rappelais même plus le nom. Ouais, je sais, je sais, ça craint, tout ça. Mais c’est du passé tout ça. Bref, tout ça pour dire qu’il est un peu mal à l’aise. Peut-être parce que j’ai l’air admiratif. Bon, c’est pas qu’un air, lui, il peut être utile pour de vrai aux gens toujours en vie. « On est plus nombreux tout court, spécialiste des virus ou pas. Mais c’est cool… que t’essaies. Y en a qui se contenteraient de se planquer en attendant que ça passe. » Du coup, je me mets à croire que, s’il y a plein de mecs qui essaient, on pourrait survivre à tout ce bordel. Un truc de dingues quoi.

Mais je grimace au reste de ses propos, partagé entre la tristesse et le soulagement. Ouais, au moins j’ai pas tué des gens qui auraient pu revenir à la vie quoi. « Ah merde. Mais vous pouvez un truc pour pas qu’on l’attrape donc. Ca pourrait vraiment marcher alors ? Et ça veut dire quoi environnement contrôlé ? Pour les rats, c’est pas ce qui manque... » J’ai une grimace de dégoût, me demandant combien tournent autour de nous en ce moment-même avant d’inspirer longuement. Ouais, on repassera pour le côté joyeux de la discussion hein. J’aurais presque préféré que ce soit une star de cinéma. Mais non, j’ai tué la seule croisée depuis deux ans. Fait chier.

Je laisse filer un silence avant d’esquisser un sourire aux propos de Rajesh. « Ouais, je suppose que t’aurais quand même préféré ne jamais l’apprendre. Remarque, c’est quand même utile mine de rien. Tu flipperas moins la prochaine fois que tu mettras le nez dehors et tu pourras te dire que tu peux sauver tes miches tout seul, comme un grand. T’as plus besoin de personne, même si je te conseille de te choper une vraie arme. Ou une batte de base-ball. C’est plus équilibré et si t’en as fait dans ta jeunesse, ça rappellerait presque de bons souvenirs. » Ou pas, on est bien d’accord, mais je peux faire un peu d’humour non ? « Et je suis pas sûr qu’il y ait de meilleure façon d’apprendre de toute façon. Perso, j’ai découvert que je pouvais tuer quelqu’un sans hésiter au moment où une de ces saloperies a attrapé ma sœur. J’ai même pas sourcillé. Bon… après j’ai gerbé, d’accord. Mais bon, j’ai su que j’étais capable du pire pour les miens. » C’était il y a plus de deux ans maintenant. J’avoue, je suis quand même impressionné qu’il lui ait fallu autant de temps pour se retrouver à devoir tuer un de ces trucs. Je sais que maintenant, y a des coins sécurisés et tout, où on peut être au calme, se reposer sans avoir à se demander si une des saloperies va pas toquer à la fenêtre et faire bouh, ou un truc du genre, mais c’était pas vraiment le cas au début. Du coup, je lui lance quand même un regard un peu perplexe avant de hausser les épaules.

« Vraiment ? J’en sais rien. Enfin, on peut se dire qu’on a tous à notre compteur l’exploit d’avoir survécu jusque-là, c’est déjà énorme. » Je tousse un rire quand il continue avant de souffler, malicieux. « A croire que t’as subi ta théorie aujourd’hui. Et que t’es passé dans la première case. Tu pourras envoyer ton garde du corps cueillir des pâquerettes maintenant en mode « moi je tue ces trucs d’une main, pas besoin de toi ». Ce serait pas jouissif ça un peu ? » Moi, à sa place, j’hésiterais pas en tout cas. Je finis tant bien que mal de mettre son pansement en place, remerciant nos deux ans de galère à devoir nous rafistoler mutuellement. « Bon, ça devrait tenir, si tu fais pas des roulades en rentrant chez toi quoi… et euh… nan j’ai pas de couteau. Tu voulais l’utiliser pour quoi ? » J’arque un sourcil quand il parle de la blouse, essayant de me convaincre que j’aurais besoin de rien, avant de grimacer quand je pose le pied par terre. Bon, okay, ça va pas le faire. « Je te fais confiance pour cette partie de l’opération. Je peux déchirer des bouts de tissus ou péter un truc en deux si c’est pas trop gros. Histoire de faire croire que j’ai des muscles un peu si tu veux. » Et j’ai un clin d’oeil même si je commence à vraiment avoir mal, que je me rends compte qu’il a perdu pas mal de sang et qu’on serait totalement incapable de gérer une autre attaque.

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