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Depuis l'été 2014, l'Apocalypse règne sur le territoire américain. Dans la région de Détroit, les survivants s'organisent seuls depuis des mois pour sauver leurs vies et résister aux rôdeurs. Quand, après trois ans sans nouvelles du gouvernement, l'armée revient à Détroit, un nouvel espoir semble possible pour les survivants. Mais à quel prix ?
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 Le sourire d'un tendre passé [Pv : Anja]
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MessageSujet: Le sourire d'un tendre passé [Pv : Anja]   Le sourire d'un tendre passé [Pv : Anja] EmptyDim 28 Jan 2018 - 19:18
Bien sombre journée pour moi. Malgré des blessures encore fraîches un peu partout sur le corps, mais aujourd’hui je tente de les oublier. Je me concentre sur une chose ; marcher. C’est d’un pas décidé, mais assez lent, que depuis le laboratoire, je marche pour rejoindre un endroit bien particulier de Détroit. Cet endroit, est pour moi gravé dans mon esprit, marqué au fer rouge et impossible à effacer. Je peux savoir comment m’y rendre, d’à peu près n’importe où. Je suis sûr que l’adresse, la rue, même le quartier, me seront à jamais familiers, qu’importe le temps que j’en resterais éloigné. D’ailleurs, je pense que pour Shadow aussi, effacer ce lieu de sa mémoire serait impossible. C’est après tout le quartier où elle a grandi puisqu’il s’agit de la zone ou Daemon et moi habitions avant d’être contraints à fuir les lieux. Nous avons tournés un peu partout en rond, sans ne jamais revenir ici, aussi, c’est ma curiosité et ma nostalgie qui sont très rapidement piquées à vif. Je ferme les yeux un instant, alors que je marche dans la rue de notre ancien appartement. Tout est affreusement calme et délabré, beaucoup de mûrs sont pétés et j’ai finalement au fond de moi, peur de trouver notre chez nous complètement dévasté. C’est même certain. J’arrive finalement en face de la porte d’entrée, normalement fermée avec un digicode. Pourtant, de cette porte vitrée, il ne reste que l’encadré. Je passe donc en enjambant les décombre, attrapant Shadow sous le coude pour la déposer après les éclats de verres. Toujours aussi attentionné avec elle et ses pattes. En même temps, elle s’était blessée il y a quelques semaines alors, il est préférable de faire attention à ses petits coussinets. Silencieusement, nous montons les escaliers, sans même prendre la peine d’essayer l’ascenseur.

Rapidement nous arrivons devant mon ancienne porte et sans la moindre surprise, comme toutes les portes que nous avons croisées avant celle-ci, le verrou a été défoncé de la porte en bois. Ma paume bien à plat, j’ouvre délicatement la porte alors que Shadow entre rapidement, la queue remuante. Elle est terriblement heureuse d’être rentrée à la maison, ça se voit. Sans attendre, elle va se jeter sur son panier laissé ici ainsi que sa balle, sa corde et son jouet qui couine. Elle semble infiniment heureuse… Rien que pour ça, je ne suis sûr que d’une chose, c’est que je rentrerai ce soir avec son panier sous le coude et ses jouets dans mon sac. Je m’avance doucement, alors que c’est avec un certain soulagement que je constate que tout va bien, aucun zombie ne vie ici. Le foyer est assez propre, même si un trou béant donnant sur l’extérieur est présent dans la cuisine. Je conclu rapidement que cet immeuble a dû être utilisé par l’armée ou un groupe avec des armes longues distance. Ça donne une vue dégagée sur la rue principale, rien de mieux pour tuer ceux qui approchent trop ou pour dégager la zone pour que les collègues puissent sortir et entrer librement. Je rejoins finalement bien vite Shadow dans le salon, alors que je viens me laisser aller dans notre ancien canapé. Il est éventré, un poil poussiéreux, mais encore bien présent. Mon regard se fixe sur l’endroit où il y avait normalement un meuble ainsi qu’une télé mais rapidement, je me rends compte qu’il n’y a plus là qu’un simple mur blanc. Je soupir légèrement, tandis que les souvenirs de toutes sortes et de tous lieux paraissent dans mon esprit actuellement sombre et désolé. Un bruit vers l’entrée me fait soudain tourner la tête et je crois sentir mon cœur rater un bon quand je reconnais la personne qui se tient dans l’encadré de l’entrée du salon.

- Anja … Je ne rêve pas … C’est … Tu es en vie ?

Shadow semble plus consciente de ce qu’il se passe que moi. Remuant la queue comme une dingue, elle file accueillir son ancienne amie. Alors que moi, je n’ai qu’une force. Me lever et rester immobile, choqué.
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MessageSujet: Re: Le sourire d'un tendre passé [Pv : Anja]   Le sourire d'un tendre passé [Pv : Anja] EmptyLun 29 Jan 2018 - 22:12
La liberté. Voilà ce que je ressens, perchée en hauteur, alors qu’un vent frais fouette mon visage, et fait virevolter mes cheveux autour de moi. Un sentiment auquel j’ai toujours eu beaucoup de mal à résister, et l’arrivée des morts-vivants n’y a pas changé grand-chose. Je crois que j’ai même fini par me dire, durant ce long périple que j’ai dû effectuer pour rejoindre Détroit depuis Washington, que les morts étaient une menace que l’on pouvait facilement gérer. Enfin…que je pouvais facilement gérer, seule. Il suffisait d’être attentive, observatrice, de se montrer discrète. Et puis, ils étaient tellement lents que la fuite restait toujours une solution à portée de main…à moins de tomber sur toute une horde, ce qui ne m’est jamais arrivée, même dans les grandes villes que j’ai traversées. Pour moi, la seule menace réelle, à l’heure actuelle, restent les quelques survivants que l’on peut encore rencontrer, qui ne sont, malheureusement, pas tous remplis de sympathie, et d’amour pour leur prochain. L’homme est un loup pour l’homme, comme on dit, et cette charmante caractéristique semble encore plus vraie en période de troubles, comme la nôtre, lorsque l’apocalypse a frappé à nos portes.

Je pousse un long soupir, avant d’aviser un rôdeur, dans la rue en contrebas, qui ne semble même pas avoir remarqué ma présence, trop occupé à errer sans but. Je porte mon regard aussi loin que je le peux depuis le toit de la supérette sur laquelle j’ai grimpé, en face de mon ancien lieu de travail, pour observer les rues mornes, et mortes, de Détroit, cette ville qui m’a vu grandir. Rien n’a changé depuis mon départ pour Chicago, et pourtant, tout est absolument différent. Je n’ai pas pu résister à la curiosité malsaine d’aller visiter les lieux de ce passé résolu qui est désormais le mien : notre ancienne maison, le lycée, l’académie de police où j’ai été formée, ma première station, l’appartement de Paul. Il n’y a, à vrai dire, qu’un seul lieu où je n’ai pas encore osé m’aventurer, sans doute parce que je meurs de trouille à l’idée de ce que je pourrais y trouver. Et cette simple pensée me fait serrer la mâchoire, alors qu’une certaine colère monte en moi.

Et si je me donnais, enfin, la peine d’aller vérifier ? Depuis que je suis revenue à Détroit, il ne se passe pas un jour sans que je me questionne sur ce que sont devenus les personnes qui m’ont été proches, celles que j’ai aimé, et que j’ai laissé derrière moi pour rejoindre Chicago. Et puis…rien ne garantie que je trouverai réellement des informations, mais au moins, je pourrais rayer cet endroit de la liste de ceux où je n’ai toujours pas encore cherché. Un coup d’œil à ma montre me convainc d’arrêter de tergiverser, et après avoir vérifié où se trouvait le rôdeur, j’emprunte la petite échelle montée près d’une heure plus tôt, et me faufile dans les rues, aussi discrète que possible. Mon couteau est dans ma main, il n’est jamais loin lorsque je pars seule, et je laisse mes pieds retrouver seuls ce chemin que je connais par cœur, pour l’avoir fait des tas de fois après ma garde.

J’enchaîne les rues, apprenant à me faire toute petite et à passer inaperçue, à tel point que quand je vois un homme débouler de l’angle de l’une des ruelles, je me fige, et me plaque contre la façade, disparaissant derrière une épaisse haie. Je crois qu’il ne m’a pas vue, tant mieux, et j’attends quelques instants pour me redresser lentement, et tenter de reprendre ma route. Mais je ne peux m’empêcher de froncer les sourcils, quand je remarque que l’individu semble rejoindre la même direction que moi, ce qui contribue à m’agacer prodigieusement. Il tourne à l’angle des mêmes rues que moi, et qu’elle n’est pas ma stupeur quand je remarque qu’il semble s’arrêter également devant ma destination. J’essaye d’accélérer le pas, pour me rapprocher davantage et voir un peu mieux le visage du mec en question, et mon cœur manque un battement quand je constate de qui il s’agit. Je le fixe d’un air ahuri, avant de me plaquer contre le mur, comme si je n’en revenais tout simplement pas. Aaron est en vie. Après toutes ces années, sans la moindre nouvelle, quelles étaient les chances, pour qu’on réussisse vraiment à se retrouver, surtout dans ces conditions ?

Je reste plaquée contre le mur, alors qu’Aaron rejoint l’intérieur du bâtiment qui abritait son appartement, et que je suis soudain prise d’hésitation. Est-ce que je dois le suivre, et lui manifester ma présence ? Est-ce qu’il ne vaudrait pas mieux, maintenant que j’ai la preuve qu’il est toujours en vie, que je reprenne ma route, et que je reste simplement un fantôme de son passé ? Ce serait égoïste, certes, mais après tout, il n’en saurait jamais rien, pas vrai ? Je jette un nouveau coup d’œil en direction de l’immeuble, et fais un premier pas dans la rue, alors que mon regard se pose sur la maison à quelques mètres de là, celle où vivait sa meilleure amie. Est-ce qu’elle est encore en vie, elle aussi ? Je me mords la lèvre, pleine d’incertitudes, et marche jusqu’à me retrouver devant la porte du bâtiment, dont le verre git désormais sur le sol. Je prends bien soin d’enjamber les débris, et monte les escaliers, me montrant discrète, sans même savoir pourquoi. Peut-être qu’inconsciemment, je me dis que je pourrais toujours faire demi-tour une fois arrivée devant sa porte.

Seulement voilà, une porte, il n’y en a plus, et j’ai directement vu sur l’appartement qu’Aaron partageait avec son frère. Je marque une nouvelle hésitation en le voyant assis sur son canapé, avant de m’avancer suffisamment pour que le jeune homme ne puisse pas passer à côté de ma présence, et il a l’air de croire à une hallucination quand ses yeux se posent sur mon visage. Shadow semble comprendre avant lui qui vient de débarquer, et elle est devant mes jambes pour manifester sa joie de me voir, alors que son maître exprime à voix haute toute son incrédulité. « -Salut, Aaron. » Ce n’est pas très chaleureux, et j’aurais sans doute pu faire mieux, ou ponctuer mes propos d’un sourire, mais des mois de solitude, et de vie avec Cassie, m’ont rendu davantage renfermée. Je n’arrive à lui adresser aucun sourire, malgré le fait que je sois sincèrement soulagée, et même contente de le trouver là en vie, et non réduit à l’état de macchabée.

Je n’adresse qu’une brève caresse à Shadow, qui semble pourtant attendre plus, alors que j’entre davantage dans l’appartement à proprement parlé, pour me rapprocher du jeune homme. Les années écoulées ne semblent pas vraiment l’avoir changé, et je ne saurais expliquer à quel point cela me fait bizarre de me retrouver ici. « -Ca faisait longtemps. » Triste constatation après cinq années de relation, et pourtant, c’est la stricte vérité, puisque ça fait quelques années maintenant que nous ne nous sommes pas vus, ou écrits. Depuis que j’ai pris la fuite pour Chicago, pour être exacte.
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MessageSujet: Re: Le sourire d'un tendre passé [Pv : Anja]   Le sourire d'un tendre passé [Pv : Anja] EmptyMar 30 Jan 2018 - 17:48
Je ne comprends pas ce qu’il vient de m’arriver, je ne réalise pas qui se tient debout devant moi. Mon cœur bat à mille à l’heure, alors que je suis parfaitement choqué de ce qui s’offre à ma vue maintenant. Un stresse injustifié me vrille soudainement les tripes. Je n’avais plus eu l’occasion de penser à elle depuis longtemps, vraiment très longtemps. Elle avait partagé pourtant une belle partie de ma vie ici, mais je pense que comme beaucoup des anciennes personnes que j’ai pu connaître, je me suis toujours empêché, même interdit de penser à eux. Cela ferait trop d'inquiétude, trop sang-d’encre alors que jamais je ne saurais ce qu’il est advenu d’eux. Hors ici, Anja se tient bien droite. Je déglutis légèrement, alors que j’ose faire un pas vers elle. Non, elle n’a pas le droit de ne me dire que « Ça fait longtemps ». Elle n’a pas le droit de ne même pas me sourire, de ne même pas sembler heureuse. Ce pas en avant, entraîne naturellement les autres. Je m’avance vers elle, en quelques simples foulées et je la serre avec force contre mon torse, avec autorité. Je ne lui laisse pas le choix en vérité, ni même le temps de réagir. Je la lâche, quelques minutes courtes secondes après. Je la tiens par les épaules et la fixe d’un air, toujours, étonné.

- Tu n’as pas le droit de juste me lâcher un « Ça fait longtemps » là !

Je la fixe simplement et la lâche. Je passe doucement ma main le long de ma barbe assez longue. Il me manque un doigt, j’ai la gueule cassée, des cheveux longs et attachés en chignon au-dessus de ma tête. Je dois avoir une gueule très étrange, changée. Heureusement qu’elle ne voit pas les contusions sur le reste de mon corps. J’ai mis deux petits jours avant d’avoir le droit de me lever, et j’ai mis une semaine environ pour finalement sortir. Aujourd’hui, est une de mes grosses sorties et même si mes blessures sont moins conséquentes, elles n’ont pas totalement disparues. Mes lèvres sont serrées, alors que je le fixe avec un regard un peu perdu, zigzagant partout.

- J’ai … Putain, où sont Paul et Cassie ? Est-ce que tu vas bien, tu es solitaire ?

Je suis totalement chamboulé, mais qui ne le serait pas ? J’avais réussis à entièrement tourné la page sur mon passé avec cette femme, maintenant qu’elle est là, malgré notre séparation pour le moins éclair et peu expliquée, je m’inquiète évidemment pour elle. J’ai toujours de la sympathie pour elle, même si les sentiments amoureux sont éteints depuis longtemps, je la connais et je tiens à elle, à ce que nous avons vécu, à notre passé commun. Rien dans cette rencontre n’est normale, naturelle, mais ce qui est clair c’est qu’on va devoir faire avec et personnellement, je compte bien prendre soin d’elle comme je prends soin de tous ceux qui ont besoin d’aide. Si elle a besoin d’un lit, de nourriture, d’eau, je vais pouvoir l’aider, comme on m’a aidé avant elle. Je soupir légèrement, regardant autour de nous.

- Je crois qu’on va devoir s’asseoir, qu’on va se poser pour discuter un peu…

Joignant mon geste à la parole, je rejoins la table et tire deux chaises du dessous de cette dernière. Je m’assois et attends qu’elle vienne en face de moi. Je suis mort d'inquiétude en fait, tous mes clignotants s’agitent. Pourquoi, sa fratrie n’est pas avec elle ? J’espère qu’ils vont bien, qu’ils sont en sécurité. Daemon n’est pas avec moi non plus, mais c’est différent, lui est à l'abri au laboratoire.
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MessageSujet: Re: Le sourire d'un tendre passé [Pv : Anja]   Le sourire d'un tendre passé [Pv : Anja] EmptySam 3 Fév 2018 - 18:03
Je ne le quitte pas du regard, pas même pour observer ce qu’il reste de cet appartement qui a connu des jours meilleurs. Et avant même que je n’ai pu esquisser le moindre pas en arrière, en ai-je d’ailleurs seulement envie, Aaron est planté juste devant moi, et ne me laisse aucune échappatoire quand il m’attrape par le bras, et me plaque contre son torse, alors que je me raidis instantanément. C’est une drôle de sensation. Ancienne, et nouvelle à la fois, rassurante et en même temps intimidante. J’ai l’impression qu’il me faut une éternité pour resserrer mon bras autour de sa taille, et réussir à me détendre, un tout petit peu. Quand il finit par mettre un terme à notre étreinte, je reste immobile, alors que ses mains se posent sur mes épaules, et qu’il me détaille un instant. Je ne bronche pas alors qu’il semble me reprocher cette entrée en matière peu délicate dont je viens de faire preuve. Mais qu’est-ce que j’aurai pu dire d’autre ?

Il continue de me fixer ce qui ressemble à un long moment, alors que son regard ne me lâche pas au point que ça pourrait presque me mettre mal à l’aise, puis finalement, ses mains quittent mes épaules, sans pour autant qu’il s’éloigne réellement. Et ces détails que j’avais déjà remarqué lorsque je me trouvais encore sur le seuil de la porte m’apparaissent avec plus de précision, maintenant qu’on est si proches l’un de l’autre. Pourtant, je ne pose aucune question, je n’ai pas l’impression d’avoir ce droit, pas après toutes ces années de silence, et d’absence. Je le trouve différent, changé, au moins physiquement, mais qui ne le serait pas face à ce monde dans lequel on vit désormais ?

Et puis…je ne peux pas m’empêcher de serrer les dents en entendant ses questions, et je me rends compte des raisons exactes qui m’ont peut-être poussée à suivre Aaron jusqu’à son ancien appartement. Après tout, c’est bien grâce à Paul que nous nous sommes rencontrés, et je pense que j’ai pu me dire que le militaire aurait pu savoir ce qu’il était advenu de mon grand-frère, mais il semble que ce n’était rien d’autres que de douces illusions. Et cet espoir qui brûlait en moi quand j’ai quitté Washington de retrouver les miens, ceux que j’ai quitté de façon volontaire, s’amenuise encore un peu plus. Pourtant, je ne laisse rien transparaître sur mon visage sur ce nouveau coup de poing offert par la vie, ça fait des années que j’ai appris à cacher ce que je ressens. Fais chier.

Je hausse un sourcil sans pouvoir m’en empêcher quand Aaron propose que l’on s’asseye, pour avoir une discussion, ce qui me semble…étrange au possible. Et puis…qu’est-ce qu’on pourrait vraiment se dire ? D’accord, les années ont passé, mais avec elles s’est installé un certain éloignement qui est tout à fait palpable à cet instant précis. Je suis le brun du regard alors qu’il s’installe lui-même sur l’une des chaises alors qu’une seconde est tirée à mon intention. Est-ce que j’ai vraiment le choix ? Je glisse un coup d’œil vers la porte d’entrée ouverte qui semble me tendre les bras, et après ce qui ressemble à un dilemme immense, je m’avance sur la chaise, sur laquelle je m’installe, assez raide. La vache, je n’avais pas du tout prévu que la journée prendrait cette tournure quand j’ai quitté Fort Hope ce matin. Je laisse mon regard glisser sur Aaron un bref instant, avant de laisser un léger soupir quitter mes lèvres. « -Cassie va bien. On vit dans un groupe, sur Grand Marais Street. » Le genre d’infos que je n’aurai sans doute confié à personne d’autre. Mais je n’ai pas l’impression que cette version là de lui soit celle d’un psychopathe qui serait prêt à monter une expédition contre un groupe de survivants. De plus, je doute que ce soit réellement une bonne idée de s’en prendre à un groupe comme celui dans lequel Cassie et moi vivons. Je pince mes lèvres fort l’une contre l’autre, avant de poursuivre avec un sujet qui me réjouit bien moins. « -On a pas de nouvelles de Paul depuis une éternité. Depuis le tout début, en fait. » Je hausse une épaule, comme pour signifier que c’est la vie, que c’est comme ça, et qu’on y peut rien, même si c’est un fait qui me pèse sur les épaules tous les jours, chaque fois un peu plus.

Je finis par détourner le regard pour regarder tout autour de nous, et observer l’énorme trou dans le mur de la cuisine, visible depuis ici. Je croise mes jambes, alors que Shadow vient poser sa tête sur ma cuisse, en quête de quelques caresses que je n’ai pas le cœur à lui refuser. Sans ces débris dans le hall, sans cette vue sur l’extérieur, sans nos airs fatigués et usés, on aurait presque pu croire qu’on venait de faire un bond dans le passé, des années plus tôt, dans ce qui aurait pu être une soirée banale d’après boulot. Mais tout a changé depuis, et nous ne sommes plus que deux inconnus, qui ont partagé un même passé. « -Et…et ton frère ? » C’est toujours délicat de poser ce genre de question, sans doute parce qu’il n’est jamais exclu d’entendre l’autre dire que la personne sur qui on pose des questions n’existe plus, s’est fait bouffer, ou s’est transformée en bouffeur de chair dépourvue de toute humanité.
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MessageSujet: Re: Le sourire d'un tendre passé [Pv : Anja]   Le sourire d'un tendre passé [Pv : Anja] EmptyLun 26 Fév 2018 - 19:53
Quelle soit présente, me fait vraiment étrange. J’ai l’impression désagréable que tout ça n’est pas du tout réel. Pourtant, rien ne l’est davantage en cet instant précis. Après tout ce temps sans avoir pensé à elle, à avoir fermé mes plaies du mieux que je pouvais, la revoici. Arrivée à nouveau dans ma vie, avec la même subtilité qu’elle en avait fui ; sans la moindre. Dans une situation des plus improbables, dans un hasard des plus incroyables, elle m’a retrouvée. Si ça se trouve, je suis tombé en rentrant dans l’appartement et je suis inconscient dans ce lieu, tout ça n’est que machination de mon esprit devenu lentement fou... Mes yeux dérivent dans le salon ravagé, alors que je me tends légèrement, à mesure que les minutes passent. Je ne comprends plus vraiment ce qu’il se passe, mais je reste Zen. Je reste tranquille, j’évite de poser les milles questions qui assaillent mon esprit. Pense-t-elle encore que j'ai la bague ? Est-elle ici pour me retrouver ? Est-ce qu’elle m’en veut toujours et d’ailleurs, de quoi m’en voudrait-elle ? Je suis celui qui devrait se montrer blessé, rancunier, limite même râleur et agressif ! Pourtant je n’en fais rien. Je suis finalement, très content qu’elle soit là devant moi, visiblement d’ailleurs en excellente santé. C’est d’ailleurs quelque chose que je souhaite à tous ceux qui ont un jour croisé ma route. Je souris finalement, l’observant avec soulagement. J’espère qu’elle me porte de bonnes nouvelles, qu’elle et sa fratrie va bien… Ses premières paroles furent en effet rassurantes. Elle et Cassie avaient trouvées refuge dans un groupe. Surement le second groupe, Fort Hope me semble-t-il. Un léger sourire se dessina sur mes lèvres, avant que bien vite, il ne se fane. Cassie, oui. Mais Paul ? Le fait qu’elle ne me confirme rien sur sa situation fit germer en quelques secondes seulement, toutes les pires idées que l’on pouvait avoir, tous les pires scénarios… Enfin, la nouvelle tomba. Pas de nouvelles de Paul, depuis le commencement de la fin. Mes lèvres se pincent, alors que je la dévisage un court instant… Me voici pour le moins bouleversée, même si j’admets ne pas trop savoir comment réagir. Après tout, ne pas avoir de nouvelles ne signifie pas qu’il est mort. La preuve, jusqu’ici, je n’avais pas revu Anja et même avant cela, il m’avait fallu beaucoup de temps pour retrouver Joey. Daemon et moi avons pourtant vadrouillé partout lorsque nous n’étions qu’à deux. Les deux frangins solitaires… Cette époque était difficile, mais beaucoup moins émotive pour moi que les temps actuels.

- Je suis sûr qu’il va bien. Il finira tôt ou tard par réapparaître… c’est certain. Il est trop débrouillard pour que son histoire s’achève dans l’ombre et le secret.

Des paroles sincères, franches. Je suis sûr que ce grand nigaud, a pu s’attirer moultes problèmes, générer beaucoup trop de conflits, mais je suis aussi certain qu’il n’est pas bien loin. Que le hasard malheureux fait qu’on se croisait en certains lieux sans ne jamais se voir. Surement, comme avec Anja d’ailleurs. Une petite pensée s’envole vers Joey. Oui, je n’avais plus de nouvelles d’elle non plus. Pourtant, nous sommes aujourd’hui à nouveau ensemble. Tout finit bien pour les acharnés selon moi…

- Oui, Daemon va bien… Nous on a trouvé refuge dans le groupe qui s’est construit au laboratoire. Comme tu le vois, même Shadow est là. De notre côté, on s’en est bien sortis…

Mon regard reste figé sur elle, alors que je ne peux m’empêcher de la détailler, sans pour autant m’apaiser. Les questions continuent de tourner, sans que je n’en éprouve vraiment l’envie de les poser. Ou peut-être que si ? Tout ce que je peux affirmer, c’est que je suis pour le moins sonné. Shadow, une fois passé la joie des retrouvailles, reste calme. Elle vient tranquillement poser son museau contre ma cuisse et reste ainsi immobile, tandis que ma main la caresse sagement. Bonne fille…

- Tu… Je n’arrive pas à croire que tu sois là en fait. Tu m’as cherché ? Ou ce n’est que pure hasard ? J’ai du mal à me figurer que tu sois là, après être parti si… Précipitamment de ma vie. Je croyais que tu n’avais plus envie de me voir ?

Il faut être honnête. Je pensais réellement ne plus jamais la voir. Encore moins après la fin du monde, encore moins autour d’une table, dans ce qui est pour nous, le lieu d’un lointain passé en commun...
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MessageSujet: Re: Le sourire d'un tendre passé [Pv : Anja]   Le sourire d'un tendre passé [Pv : Anja] EmptyJeu 8 Mar 2018 - 23:15
Je parviens avec une facilité qui me surprends toujours à cacher ce que je ressens, comme à cet instant précis, cette déception causée par les paroles d’Aaron, qui me confirme qu’il n’a lui non plus aucune nouvelle de Paul. Ça ne fait que m’attrister davantage, mais ça aussi, c’est un fait que j’arrive à enfouir au plus profond de moi. Je crois qu’entre mes années de service, et mon histoire personnelle, j’ai développé cette drôle de capacité qui consiste à cacher ce que je ressens, à tel point que c’est souvent très compliqué pour un simple interlocuteur, ou une personne qui ne me connait pas réellement, de pouvoir soupçonner ce que je ressens. Et j’imagine que depuis le temps, j’ai sans doute changé, et Aaron ne fait plus parti de ces personnes qui me connaissent sur le bout de doigts. D’ailleurs…en existe-t-il encore ? Je ne peux qu’hocher la tête face aux paroles du brun, incapable de trouver quoi lui répondre. Si Paul était si débrouillard que ça, pourquoi n’a-t-il donné aucun signe de vie ? Pourquoi n’a-t-il pas rejoint Cassie chez elle, comme moi je l’ai fait ? Plus j’y pense, et plus je me dis qu’il n’y a qu’une seule explication à cela. Une explication à laquelle je préfère éviter de penser.

En tout cas, je suis sincèrement contente d’apprendre que Daemon va bien, et si en d’autres temps, j’aurai esquissé un sourire ravi de savoir que le grand frère était toujours en vie, aujourd’hui, j’ai du mal à faire autre chose qu’hocher lentement la tête en murmurant un « tant mieux » face à cette bonne nouvelle. La mention du chien me fait instinctivement tourner les yeux vers elle, c’est étonnant de remarquer que certaines choses ne changent jamais, bien que le monde lui-même ne soit plus du tout ce qu’on avait connu. Ça me rassure de savoir qu’Aaron a toujours eu quelqu’un sur qui compter, quelqu’un pour l’aider à affronter l’apocalypse, une compagnie pour ces sombres jours. Et puis, je n’ose même pas imaginer la tristesse qui se serait emparée du maître-chien si son frère était mort, et qu’il avait dû affronter cette nouvelle vie sans lui.

Aaron ne tarde pas à reprendre la parole, en me posant tout un tas de questions auxquelles je crois que je m’attendais. Est-ce que je l’ai cherché ? Non…pas vraiment. Et ce serait mentir que de prétendre le contraire. Je reste un long moment silencieuse, me contentant de fixer mon ex-fiancé en train de caresser Shadow, avant de me décider à relever le regard vers lui. « -Je ne pensais pas non plus te revoir. Je…quand je suis arrivée à Fort Hope, j’ai eu du mal à me refaire à la vie de communauté, avec autant de personnes après tant de mois de solitude. Alors, j’ai commencé à vérifier tous les endroits que j’ai connu ici. La maison où on vivait, l’académie, un peu partout, en fait. Et puis…il fallait que je vienne voir ici. J’avais besoin de savoir ce qui était arrivé aux personnes que je connaissais, à Détroit… » Je hausse une épaule négligemment. Je ne sais même pas expliquer moi-même ce que je cherche, ou ce que je fais quand je repars sur les traces de mon passé. Rien de bon ne peut en ressortir, c’est quasiment certain.

J’inspire profondément face à cette dernière question à laquelle je ne parviens pas à donner de réponse. Je ne suis pas parti parce que je ne voulais plus le voir, ce n’est pas pour ça que j’ai mis fin à notre relation, loin de là même. Il faut dire que je n’ai pas vraiment donné de réelles explications à Aaron sur mon départ précipité, mais c’était sans doute pour son bien. Il y a des choses qu’il n’a pas besoin de savoir, encore moins maintenant qu’il ne peut plus rien y faire. Je pince les lèvres, avant de lever une épaule d’un air nonchalant. « -Partir était la meilleure solution. Pour nous deux. » C’est sans doute facile à dire maintenant, mais je reconnais qu’il a sans doute dû se poser tout un tas de questions suite à mon départ précipité, qu’il a du être rongé d’incertitudes, de doutes. « -Mais tout ça, c’était il y a une éternité… » Des années plus tôt, des siècles plutôt même, quand nous étions deux personnes différentes, et que notre monde aussi était sacrément différent.
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MessageSujet: Re: Le sourire d'un tendre passé [Pv : Anja]   Le sourire d'un tendre passé [Pv : Anja] EmptyLun 12 Mar 2018 - 10:44
Tout est trop vague pour moi. Elle reste secrète, parlant peu, son visage peu expressif, ses yeux me fixant simplement. Mais ne l’a-t-elle pas toujours été ? Les raisons de notre rupture sont aujourd’hui complètement flous à mes yeux, et je pense sincèrement, je suis même certain qu’elles le resteront à jamais. Ma mâchoire se contracte légèrement, alors que je comprends qu’elle ne m’a jamais cherché, de par son silence. Je lui en veux, je suis vexé ? Rien de tout cela, aucun sentiment négatif ne semble vraiment m’habiter aujourd’hui. J’en suis même pas mal indifférent au final, puisqu’à cet instant précis, je me rends compte qu’en effet, je ne l’avais pas cherché non plus. La fin du monde est arrivée si vite, les catastrophes se sont enchaînées si brutalement que je n’ai finalement pas du tout pris le temps ni la peine de chercher ceux qui avaient comptés un jour pour moi. Même rechercher Joey qui à l’époque était ma voisine, n’avait pas été réellement possibles. D’une part parce que je devais rester avec mon frère et Shadow à tout prix et que se séparer même une heure pouvait s’avérer être une séparation définitive, et d’une autre part parce que sais que par les temps qui courent, chercher quelqu’un sans le moindre indice, le moindre repère, est équivalent à chercher une aiguille dans une botte de foin. Nos retrouvailles, sont pour ainsi dire pur hasard ou peut-être, coup du destin. L’histoire du destin en lui-même est une idée qui me fait peur, car je ne sais pas du tout quel avis choisir à ce sujet. Notre destin est-il vraiment déjà tracé ou notre vie n’est-elle faite que de pures coïncidences qui s'enchaînent sans relâche, et dont on tire les conclusions qui nous plaisent le plus ?

Anja me ramène à la réalité, lorsqu’elle parle du groupe de survivants dans lequel elle s’est réfugiée. Fort Hope. J’en ai déjà entendu parler, j’ai déjà rencontré certaines personnes venant de là-bas, mais je n’y ai tout simplement pas mis les pieds. Je n’en ai jamais entendu d’échos négatifs, ainsi je suppose qu’Anja est bien là-bas. De toute évidence, elle n’a de toute façon pas l’air vraiment maltraitée, mal nourris, ou quoi que ce soit d’autre. Elle a l’air en forme et je serais évidemment tenté de dire que c’est la base de mes inquiétudes la concernant. Je sais qu’elle est débrouillarde, forte. Même si elle n’était pas à Fort Hope, je suis persuadée qu’elle s’en sortirait comme une véritable chef. Je reste cependant attentif. Je garde une grande sympathie pour elle, j’espère tout simplement qu’elle va bien, qu’elle s’en sort bien et surtout qu’elle n’a pas traversé trop d’horreurs. On en a tous vu passer des vertes et des pas mures. Un coup rapide vers mon doigt manquant me le rappel d’ailleurs davantage. Le moindre faux pas peut être une erreur cruciale, qui vient à nous coûter cher de nos jours. En revanche elle, semble être en un seul morceau, on peut dire que c’est déjà rassurant.

- T’as l’air d’avoir bonne mine malgré tout. Je suppose que c’est déjà un bon début.

En revanche, même si je me veux rassurant, je ne peux l’être bien longtemps. Les mots qu’elles prononcent ont l’équivalence d’un poignard qu’elle me plonge lentement dans le cœur. A l’aide de ma main droite, de mes quatre doigts restants, je viens doucement me gratter la barbe un peu trop longue, toujours en la fixant, sourcils froncés.

- Tu utilises le droit de prescription, intéressant. Ça ne m’étonne pas vraiment dis-toi bien.

Qu’elle joue les indifférentes comme ça, ne me conviendra pas bien longtemps. Elle doit commencer à le sentir, la tension dans la pièce monte d’un cran. Je ne suis plus aussi patient que j’ai pu l’être. Les événements tumultueux qui m’arrivent en pleine gueule me poussent à ne plus l’être. A être moins gentil, moins tendre. Anja sera peut-être surprise, mais je ne compte pas jouer les nounours compréhensif très longtemps, au final.

- Si tu comptes jouer aux devinettes comme ça tout le long de notre discussion, autant y mettre un terme. Je ne suis pas là pour m’amuser à jouer les inspecteurs pour fouiller au fond de toi. Soit tu laisses se fissurer cet air absent et sans sentiments, soit je me tire, c’est aussi simple que ça.

Je me redresse et appuie mon dos contre mon dossier, la fixant de loin, l’air renfrogné.

- Tu sais que je n’ai jamais été rancunier. Pourtant, je commence à m’énerver là. M’énerver de la tronche que tu tires, comme si j’étais un parfait inconnu. Ne joue pas la carte de l’apocalypse. On a tous fait et vu des choses immondes. Ce n’est pas pour autant qu’on doit rompre contact avec les autres. Je le répète. Dis-moi un truc de sincère, quoi qu’il soit, ou je m’en vais.


Radical, mais franc. J’en ai marre de tourner autour du pot, j’en ai marre de servir d’oreille muette. Je la connais, je sais que ça ne lui plaira pas, que ça pourrait même la surprendre venant de moi. A elle de choisir quel chemin elle veut emprunter ; celui de la réconciliation, ou de l’indifférence...
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MessageSujet: Re: Le sourire d'un tendre passé [Pv : Anja]   Le sourire d'un tendre passé [Pv : Anja] EmptyMar 13 Mar 2018 - 21:15
Ma langue se lie quand il s’agit de lui expliquer que dans notre rupture, il n’a jamais été question de moi, ne voulant plus le voir. Peut-être que si ça avait été le cas, la situation serait bien plus simple. J’aurai pu lui avouer que l’amour que j’éprouvais pour lui s’était étiolé peu à peu, jusqu’à s’éteindre irrémédiablement, et que j’étais fatiguée de faire semblant. La fin d’un couple, la disparition des sentiments, c’est quelque chose qui arrive, non ? Ça doit même être relativement banal dans la vie de tous les jours. Ce qui est sans doute moins simple, en revanche, c’est de regarder une personne droit dans les yeux, et de lui dire qu’on la quitte justement parce qu’on l’aime, et qu’on ne veut plus lui faire de mal. Et que c’est d’ailleurs parce qu’on a des sentiments pour elle, forts et sincères, qu’on ne peut plus rester. C’est ce que j’aurai dû dire à Aaron, il y a des années, si j’avais eu une once de courage. Mais au lieu de ça, j’ai égoïstement préféré le laisser imaginer les pires scénarios, et je me suis réfugiée dans le silence. Ce que je sais sans doute faire de mieux. Je n’ai pas voulu ne plus le voir…c’était seulement la seule possibilité pour réussir à tourner la page. La seule façon de pouvoir résister à la tentation de venir sonner à la porte de son appart et de me fondre dans ses bras. Et je n’ai pas l’impression, qu’après tout ce temps, il soit vraiment utile de revenir sur le pourquoi du comment. De l’eau a coulé sous les ponts depuis, et il n’est pas bien compliqué de voir que nous avons changés. Tous les deux.

En revanche, je ne m’attendais pas à ce qu’il réagisse comme il est en train de le faire. Je ne le quitte pas des yeux, alors que tout, de son comportement à ses propos, me confirme qu’il n’est plus tout à fait le Aaron que j’ai connu. Je reste stoïque, c’est sans doute devenu une marque de fabrique, et je crois même que je relève légèrement la tête, peut-être dans un air de défi. J’esquisse un léger sourire insolent, c’est instinctif, une forme de réaction silencieuse à ses propos. Est-ce que je devrais me perdre en explications sur ce qu’il appelle mon air absent et sans sentiment, ou me contenter de lui dire que c’est juste celle que je suis devenue, loin de lui, loin de ma famille, quand je me suis perdue moi-même ? Non…cela fait longtemps que j’ai cessé de fournir la moindre explication à qui que ce soit. Je ne lui dois plus rien.

Je reste impassible, et je tire une certaine satisfaction au fait de savoir que ça risque de le mettre encore plus en rogne de ne pas me voir réagir. Il devrait pourtant savoir que les ultimatums n’ont jamais été une façon adéquate de me faire réagir, bien au contraire. Il continue sur sa lancée, et persiste. Jouer la carte de l’apocalypse ? Comme si ça m’était seulement venu en tête. Je reste silencieuse un long moment après sa tirade, mes yeux plongés dans les siens, sans doute aussi durs qu’à leur habitude. Et finalement, après ce qui semble être une éternité, ma chaise racle sur le sol, alors que je me lève, et m’en éloigne. A quoi bon renouer maintenant ? A quoi bon remuer les erreurs du passé ? Je pousse un soupir las, et d’un regard circulaire, m’imprègne une dernière fois des lieux. J’ai fini ce que j’avais à faire ici. « -Je suis contente de voir que tu vas bien, Aaron. Prends soin de toi. » Et après l’avoir fixé encore quelques longues secondes, je passe à côté de Shadow, dont je caresse la tête, puis quitte sans un regard l’appartement, refaisant le chemin parcouru quelques instants plus tôt.

Descendre les escaliers ne me semble pas être une épreuve impossible, et ne m’arrache aucune grimace. Peut-être même que d’ici quelques jours, je parviendrais à me convaincre que ce moment n’a jamais existé, et qu’Aaron n’est pas là, tout près, dans la même ville que moi. Je traverse le court hall d’entrée, et me fige immédiatement en entendant des voix graves, bien trop proches à mon goût. Et merde. Je me plaque contre le mur, et glisse un coup d’œil prudent à l’extérieur. Des hommes, cinq ou six, sont plantés juste devant le bâtiment, sans que je sache exactement déterminer pourquoi. Des pilleurs ? Des cannibales ? De simples survivants ? Et pourquoi sont-ils face à cet immeuble-là, en particulier ? Est-ce qu’ils m’ont suivi ? Suivi Aaron ? Ou bien est-ce le hasard qui a guidé leurs pas jusqu’ici ? J’entends l’un d’entre eux donner l’ordre de se mettre en marche et d’investir les lieux, et mon cerveau prend le pas sur le reste. En quatrième vitesse, je remonte les escaliers descendus un peu plus tôt, trois par trois, et arrive bien vite devant la porte de l’appartement d’Aaron, qui n’a pas bougé. Mon air est calme, ne trahit aucune peur ou inquiétude. Je l’attrape par le bras sans lui laisser le temps de réagir, et l’entraîne loin de la table, vers l’autre bout de la pièce. « -Shadow, viens ! » Le chien réagit promptement, et une fois face à la fenêtre, je prends, enfin, le temps de donner quelques informations à Aaron : « -Y’a des types en bas, j’en ai compté au moins cinq. Et…ils ont pas l’air très amicaux. » Aussi doucement que possible, j’essaye de faire remonter la fenêtre, pour qu’on puisse accéder à l’échelle de secours, et filer à l’anglaise, sans qu’on nous remarque. Mais le mécanisme résiste, cela fait des années qu’il n’a sans doute pas été ouvert, et je crains de faire trop de bruit, ce qui trahirait irrémédiablement notre présence.
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MessageSujet: Re: Le sourire d'un tendre passé [Pv : Anja]   Le sourire d'un tendre passé [Pv : Anja] EmptyJeu 15 Mar 2018 - 11:35
Ma menace, ne l’effraie pas. J’aurais parié sur son silence, j’aurais parié sur ses jeux. Elle a toujours été caractérielle, aujourd’hui, nous ne parlons pas comme deux anciens fiancés, restés en bon ou mauvais terme. Mais comme deux parfaits inconnus, qui ne se connaissent visiblement plus. On ne sait plus qui est en face de nous, on ne connait plus rien l’un de l’autre. Que dire d’elle, si ce n’est qu’elle est à nouveau aussi fermée que lorsque nous nous sommes rencontrés. Surement même, moins joyeuse. Elle a dû vivre de sales trucs, comme nous tous. Il ne fait pas bon vivre dans notre génération, c’est certain. Cette aire semble polluée, acerbe. Je vois mal les choses se passer positivement, je sais déjà ce qu’elle choisira dans mon ultimatum. C’est peut-être pas plus mal, la voir disparaître à nouveau éviterait de rajouter une pierre à mon sceau qui coule déjà sous le poids de trop de fardeaux.

Elle esquisse un léger sourire espiègle, qui me tend autant qu’il se montre transparent. Elle a choisi l’option sur laquelle j’aurais parié. Ce n’est pas moi, mais elle qui s’en ira. Sans ne rien avoir dit de sincère, comme je m’y attendais franchement. Elle se lève, m’informe qu’elle est heureuse de m’avoir revue et s’enfuit, en silence. Elle me laisse seul, face à moi-même, dans mon ancien salon qui semble encore plus vide qu’à l’époque. Le silence règne à nouveau, alors que Shadow observe la scène avec calme et innocence, comme d’habitude. Elle ne dit rien, mais aussitôt qu’Anja quitte la pièce, Shadow se lève sur ses pattes arrière et pose ses pattes avant sur mes jambes. Je la caresse avec force, sur la tête et sur la gorge. Mon visage reste impassible, ne laissant trahir aucunement mes émotions. Je suis évidemment troublé, mais étonnement, aucun sentiment ne vient vriller mon esprit. Je reste silencieux, non pas à cause de la triste, mais tout simplement parce que je me sens blaser. Les malheurs semblent arriver par vagues, même si je me sens bien incapable de sentir ce que je ressens actuellement, je sais que cela fait quelques temps maintenant que quelque chose est brisé à l’intérieur, sans que je ne puisse trouver où se situe la brèche en moi. Soudain, la porte s’ouvre à nouveau, faisant sursauter Shad et moi. Anja me saute littéralement dessus, m’attrapant le bras pour me forcer à me lever de ma chaise. J’écarquille légèrement les yeux, alors que mon regard reste figé sur elle. Je la laisse m’entraîner vers la fenêtre, Shadow sur les talons. Elle tente d’ouvrir la fenêtre, m’expliquant qu’elle a entendue des gens arriver d’en bas. Dans notre monde actuel, mieux vaut éviter les autres survivants, par sécurité. Mon frère et moi n’approchions d’autres groupes que lorsque cela nous était réellement indispensable. Anja tente d’ouvrir, faisant attention à ne pas faire de bruit. J’observe la fenêtre de bois vieillit ; cette dernière ne veut pas s’ouvrir, parce que le bois a gonflé. Il est gorgé d’humidité. Si on fait ça bien et malgré le grincement de la fenêtre, les types ne seront pas encore assez haut dans l’escalier pour nous entendre et même s’ils le sont, ils n’auront surement pas le temps de trouver de quelle habitation ça provient, que nous, nous serons déjà loins. Je sors ma hache de derrière mon dos, poussant doucement Anja sur le côté. Je glisse doucement la lame de mon arme entre le faible espace ouvert et la fenêtre coincé et tourne le manche de ma hache. La fenêtre s’ouvre, sous un grincement caractéristique, avant que je ne puisse la faire ouvrir en grand. Aussitôt, je tapote le bord pour que Shadow ne passe. Elle ouvre donc la marche bravement, tandis que je me tourne vers Anja.

- Passe avant moi. On a qu’à suivre Shadow et retrouver la terre ferme. Y a des boutiques partout, on pourra passer de l’une à l’autre grâce aux petites rues sans se faire repérer.

Je ne sais pas si elle est d’accord. Personnellement, je ne m’attendais pas à devoir coopérer. Mais maintenant qu’on est face à un potentiel danger, autant ne pas se séparer tant que nous ne sommes pas certains d’être en sûreté.
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MessageSujet: Re: Le sourire d'un tendre passé [Pv : Anja]   Le sourire d'un tendre passé [Pv : Anja] EmptySam 17 Mar 2018 - 21:06
Merde, merde, merde…mais pourquoi cette foutue fenêtre refuse de s’ouvrir ? Je reste calme, comme si une part de moi, de mon caractère, de celle que je suis désormais, fais que je suis désormais incapable de vraiment paniquer. Comme si mon cœur était programmé pour ne battre que selon un certain rythme, à ne suivre qu’une fréquence bien particulière, à ne jamais vraiment s’emballer. Je suis agacée, certes, je sens mon incertain de survie se mettre en branle, quelque chose s’agiter vaguement en moi, sans pour autant venir embrouiller mon cerveau, ou m’empêcher de raisonner correctement. C’est surement ce qui se passe quand on a bossé dans la police, ou quand on doit survivre à une épidémie de rôdeurs. Chacun d’entre nous a dû devenir plus prudent, développer des réflexes qui lui sont propres, des solutions pour pouvoir survivre, coûte que coûte. Je force encore un peu plus sur les montants de la fenêtre, et me stoppe brusquement quand le bois résistant émet une plainte face au mauvais traitement qu’il en train de recevoir.

Je fronce légèrement le nez quand Aaron me fait comprendre que je dois m’écarter de la fenêtre, et après un regard vers la porte d’entrée, de laquelle s’échappe des bruits de conversation sourdes, je consens à me décaler, et à le laisser faire son truc. Le temps presse, j’en ai bien conscience, et je vois du coin de l’œil le brun s’affairer avec la fenêtre, qu’il trifouille avec sa hache. Je ne peux m’empêcher de faire la grimace quand j’entends un long grincement, synonyme qu’Aaron est venu à bout de la résistance de la fenêtre, mais aussi qu’on vient de dévoiler notre présence. Il fait passer Shadow, alors qu’on entend très distinctement un « -On est pas seuls les gars, y’a quelqu’un ici. » depuis les escaliers, suivit de rires gras, et de menaces qui feraient froid dans le dos à n’importe qui. Mon regard ambré se pose sur Aaron, qui m’exhorte à passer devant, alors que je fixe l’ouverture de la fenêtre, puis le maître-chien une nouvelle fois. Ouvrir la voie ne me dit rien du tout, je crois que j’aurai même largement préféré rester derrière, et surveiller nos arrières.

Au prix de ce qui semble me demander un réel effort, je finis par hocher légèrement la tête, et par esquisser un pas vers la fenêtre, incertaine. Je sais que ce n’est pas le moment de tergiverser, mais pourtant, je ne peux pas m’empêcher de m’arrêter dans mon élan pour me tourner une nouvelle fois vers Aaron, alors que des bruits de pas précipités nous parviennent depuis l’escalier de l’immeuble : « -Pas de connerie, okay ? » Du genre refermer la fenêtre derrière moi, et tenter de gérer ces cinq gus tout seul. Ce serait carrément stupide, et si c’est l’idée qui lui vient en tête, je n’ai aucunement l’intention d’être le témoin impassible, inactif même, de ce qui pourrait lui arriver. Je finis par me détourner malgré tout, et passe une jambe par la fenêtre, avant d’extirper tout mon corps vers l’extérieur, où Shadow semble s’impatienter. L’escalier a l’air en mauvais état, mais quoi qu’il puisse nous arriver là-dessus, ce ne sera sans doute jamais aussi dangereux que d’attendre qu’on vienne nous trouver à l’intérieur de l’appartement d’Aaron. Je me recroqueville sur le palier en métal, pour passer le plus inaperçu possible derrière le morceau de façade qui soutient la fenêtre, mes yeux fixant l’intérieur de la pièce.

C’est avec un certain soulagement que je vois Aaron m’emboîter le pas, et se faufiler à son tour par la fenêtre pour me rejoindre. Dès qu’il est sur l’escalier de secours, à mes côtés, je me relève rapidement pour refermer la fenêtre derrière nous, et éviter que les nouveaux venus sachent immédiatement où chercher, et sans attendre plus longtemps, je choppe le brun par la main, et l’entraîne dans les escaliers, qui ne me rassurent pas vraiment. J’ai peur que le métal usé et rouillé cède sous nos pas, et nous précipite sans douceur un étage en dessous, au risque de nous blesser tous les trois. Ça grince sous nos pieds, et pourtant, nous ne ralentissons pas, tâchant de mettre le plus de distance possible entre ces mecs et nous.
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MessageSujet: Re: Le sourire d'un tendre passé [Pv : Anja]   Le sourire d'un tendre passé [Pv : Anja] EmptyMer 21 Mar 2018 - 12:21
Mon cœur se serre légèrement, alors que je fronce un peu les sourcils. Je n’ai aucune envie d’avoir de nouveaux morts, de nouveaux blessés sur la conscience. Ces derniers mois ont déjà été selon moi, bien trop sanglants et tristes. Aussi, je préfère largement fermer la marche. Si quelqu’un attaque par devant, Shadow saura nous prévenir et si quelqu’un attaque par derrière, je serais le premier alerté. Et heureusement, vu que je porte ma combinaison anti-émeute, si quelqu’un m’attaque, le choc de son assaut devrait être ralenti, voir complètement accusé. Anja passe finalement la porte et soudain, se fige. Elle plonge son regard froid dans le mien et m’intime, voir m’ordonne, de ne rien faire de stupide. Je ris légèrement. Ça me serait venu à l’esprit dans une situation plus périlleuse. Mais pour l’instant, même si les plaintes de la fenêtre ont dévoilées que nous étions présents dans l’immeuble, ils ne savent pas encore où. Aussi, à peine ai-je fait passé ma carcasse pour l’encadré de la fenêtre, que je vois Anja se relever et fermer cette dernière après mon passage. Celle-ci semble bien moins bruyante dans ce sens que dans l’autre. Aussi, avec précaution je me redresse à mon tour et sans me laisser le temps d’écouter ou d’inspecter quoi que ce soit, elle m’attrape par la main et m’entraîne sur les escaliers de fer. Avec un peu de chance, les gars présents dans l’immeuble n’ont pas capté qu’on était sorti. Ce grincement, ce frottement, pouvait aussi être l’œuvre d’une porte. Que ce soit celle d’un des appartements, d’une pièce ou d’un placard. Ils ont pas mal de choses à vérifier et à certifier RAS avant de nous trouver. Surtout que nous sommes déjà un étage en dessous d’eux. Rapidement, nous continuons notre descente, jusqu’à la fin de l’escalier. L’échelle déployable rongée par la rouille semble coincée, à mi-chemin entre son état ouvert et son état replier. Nous n’aurons donc qu’un petit saut à faire pour retrouver la terre ferme ainsi que sa fragile sureté. D’un pas déterminé, dynamique, je décide d’ouvrir la marche. Descendant le long de l’échelle, je finis par me laisser tomber, un ou deux mètres plus bas grand maximum. Je vois Shadow trépigner, couiner légèrement, passer d’une patte à l’autre d’un air de réflexion. Je grimace. Pour moi, qui mesure un mètre quatre-vingt, ce saut n’était pas dangereux. Vu comme elle est musclée et agile, ce n’est rien pour elle non plus, mais vu qu’elle ne mesure que 58 centimètres. Cette hauteur a de quoi l’impressionner. Avec quelques encouragements, quelques mouvements de mains, je l’encourage à sauter, alors qu’avec difficulté, je l’attrape pour amorcer sa chute.

Toute contente, elle remue sa queue, alors que je me tourne vers Anja. J’attends sagement qu’elle descende la partie de l’échelle avant qu’elle ne saute à terre. Sans attendre son avis ou autre, je fais de même que pour Shadow et amorce sa descente. Un éclair passe dans mon regard, un souvenir. Celui de Joey, avec qui j’ai usé du même instinct de protection il y a quelques temps, avant d’échouer lamentablement. Mais pas aujourd’hui. Saisissant le poignet d’Anja, c’est à mon tour de l’entraîner. Suivant de près le mur de l’immeuble pour ne pas passer à porter des fenêtres, je l’entraîne vers les bâtiments voisins. Passant dans les petites rues, je l’amène vers les arrières boutiques d’anciens lieux de shopping. Ma course s’arrête dans une rue un peu plus étroite que les autres, encadrées de bâtiments hauts, abandonnés, aux fenêtres visiblement condamnées. Ma course se freine ici, alors que je lance un regard à Shadow, qui halète suite à la course mais qui semble calme. Tout va bien, elle n’entend rien de dangereux. Je me tourne finalement vers Anja, l’observant avec attention, le cœur légèrement battant, le souffle accéléré.

- Tout va bien ? Je ne sais pas ce que ces types nous auraient faits, mais au moins, on s’est éclipsé.

Un petit coup d’adrénaline n’a jamais tué personne, bien au contraire, mais maintenant que la situation se pose à nouveau, je ne peux m’empêcher qu’à la base, elle était partie pour fuir. Reprenant doucement mon souffle, les yeux rivés sur la rue dont je guette les mouvements, je soupir finalement.

- Fort Hope alors. Bon, si je vois Paul, tu peux être certaine que je l’y enverrais… Promis.
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MessageSujet: Re: Le sourire d'un tendre passé [Pv : Anja]   Le sourire d'un tendre passé [Pv : Anja] EmptyLun 26 Mar 2018 - 21:39
Le pallier en métal grince et gémit à chacun de nos pas, comme s’il s’apprêtait à céder au moindre instant. Ce qui n’a rien d’encourageant. Je crains que tout s’effondre d’un coup, et nous précipite au sol avec perte et fracas. Mais les escaliers tiennent bon, et étage après étage, nous nous rapprochons de notre porte de sortie. Personne ne semble nous suivre, ni même soupçonner que deux survivants sont en train de se faire la malle en douce. Tant mieux, plus on peut mettre de distance entre nous et ces mecs-là, et mieux ce sera. Ils n’ont peut-être pas de mauvaises intentions, ne sont pas forcément hostiles, mais je n’ai pas envie qu’Aaron et moi nous attardions pour le découvrir vraiment.

On arrive finalement au bout de l’escalier de secours, mais je ne peux m’empêcher de grimacer légèrement quand je vois que l’échelle que nous sommes censés emprunter semble coincée, sans qu’on puisse atteindre le sol par cette voie-là. Bon, j’imagine qu’il va falloir sauter, si on veut se sauver vite fait. Aaron ouvre la marche, commence à descendre les barreaux un par un, alors que je crains que l’un d’entre eux cède à n’importe quel instant. Mais ils tiennent bons, et le jeune homme finit par atterrir sur la terre ferme sans dommage, ce qui me rassure. Tant mieux. Je m’avance d’un pas, avant de m’arrêter brusquement, en voyant que Shadow n’a toujours pas bougé, et qu’elle semble hésiter à se lancer à la suite de son maître. Je ne peux pas descendre en la laissant derrière, ça ne ferait que nous compliquer les choses si jamais elle refuse de faire ce saut, qui doit paraître gigantesque à ses yeux de chien. Mais finalement elle s’élance, encouragée par le maître-chien, qui la rattrape et la dépose sur le bitume.

C’est enfin mon tour, et c’est tant mieux, je n’ai pas spécialement envie de m’éterniser plus longtemps que nécessaire dans le coin. J’agrippe les barreaux, et commence à les descendre, un par un, jusqu’à atteindre le dernier. Là, par réflexe, je jette un coup d’œil en bas, pour vérifier quelle distance me sépare du sol, mais ça ne me semble pas insurmontable. Je prends une petite inspiration, et après une seconde de plus, lâche mes mains des barreaux, pour rejoindre le sol à mon tour. Je sens bien vite les mains d’Aaron se poser sur mes hanches, et amorti ma chute, alors même que je ne lui ai rien demandé. Je lui adresse un regard froid, un peu malgré moi, alors qu’il a juste essayé d’aider. J’ai toujours été agacée qu’on me sous-estime, ou qu’on me croit incapable de réussir à me débrouiller toute seule. Et il est bien placé pour le savoir. J’essaye de cacher ce soudain agacement, alors que je lâche un « merci » du bout des lèvres.

Et finalement, après m’avoir chopé le poignet, Aaron m’entraîne à sa suite, dans les ruelles alentour, pour nous éloigner de son ancien appartement, et des mecs qui y sont rentrés pas longtemps après nous. Je lui fais confiance, je reconnais ces rues où il nous emmène, pour y avoir patrouillé à de nombreuses occasions, pour y avoir passé une partie de ma vie, et les avoir empruntées plus d’une fois pour passer à l’appart du jeune homme. On courre, sans s’arrêter, sans se retourner, sans prendre le temps de planifier réellement notre plan de retrait. Le plus important semble de mettre de la distance entre nous et ces gars-là, et je crois qu’on y arrive plutôt bien.

On s’arrête finalement dans une toute petite ruelle, alors qu’il me lâche enfin, et qu’on prend du temps pour respirer enfin un peu. Tout semble calme dans le coin, mais je laisse malgré tout mon regard ambré parcourir l’espace devant nous, juste au cas où. Mais il n’y a rien de suspect, du moins pas d’après ce que je peux voir, et je parviens à me détendre un peu. Ma respiration retrouve vite son calme habituel alors qu’Aaron finit par me demander si tout va bien. Pourquoi ce ne serait pas le cas ? Personne ne nous a tiré dessus, et nous sommes toujours en vie, je ne vois pas pourquoi les choses iraient mal. Je lâche donc un « ça va », avant d’aviser le reste de la ruelle derrière Aaron, tout aussi vide que toutes les rues autour de nous.

Je m’adosse au mur un instant, et glisse un regard de biais vers le jeune homme, qui ne se doutait probablement pas que nos retrouvailles prendraient cette tournure-là. Enfin…je n’en savais rien, moi non plus, mais après mon petit départ un peu anticipé, le fait qu’on se retrouve là tous les deux est un peu…étrange. Il enchaîne en me parlant de Fort Hope, alors qu’il m’indique que s’il tombe sur Paul, ce que j’espère plus que tout au monde, il lui indiquera que ses sœurs l’attendent là-bas. Je hoche légèrement la tête, et après ce qui ressemble une éternité, je finis par lui répondre « -Merci Aaron… » Je sais que mon grand-frère est l’un de ses amis proches, mais j’espère vraiment que si Paul redonne signe de vie un jour, il acceptera de rejoindre ce camp fortifié dans lequel Cassie et moi vivons désormais.

Je reste de nouveau silencieuse un moment, sans trop savoir ce que nous pourrions rajouter. J’ai l’impression que nous nous sommes dit tout ce que nous avions à nous dire. N’était ce pas déjà le cas dans son vieil appartement ? Je pince un instant les lèvres, avant de finalement détourner le regard, pour le poser un instant sur Shadow, qui reste elle aussi aux aguets, comme si elle surveillait nos arrières. « -La voie a l’air libre. Tu devrais rentrer au laboratoire avant qu’on fasse une nouvelle mauvaise rencontre. » Et je devrais en faire autant. Partir sans me retourner, et regagner Fort Hope. Je me décolle du mur au bout de quelques secondes, et fais quelques pas, sans m’éloigner pourtant pour autant, avant de quitter la chienne du regard, pour le tourner vers Aaron, et ce nouvel au revoir que l’on s’apprête à vivre.
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MessageSujet: Re: Le sourire d'un tendre passé [Pv : Anja]   Le sourire d'un tendre passé [Pv : Anja] EmptyMar 27 Mar 2018 - 18:29
Le calme se fait autour de nous, alors que mon regard se pose sur elle. Décidément les sorties que je fais ces temps-ci sont pour le moins mouvementées et bien trop fournis en rebondissements en tous genres à mon goût. Je finis par détourner le regard, observant au loin dans la ruelle même s’il ne s’y passe pas grand-chose. Je ne saurais pas vraiment décrire mon état d’esprit actuel, si ce n’est que je suis pour le moins, perturbé et qu’un agacement léger ne cesse de croître en moi. Rien de tout ça ne s’est passé comme je l’aurais cru et d’ailleurs, même si rien n’était prémédité, j’ai l’impression que tout ça est un petit coup de pied supplémentaire du destin qui me serait directement dédié. Je ne sais pas vraiment comme la brune le vie de son côté, mais celle que je connaissais avant, aurait montré ce visage impassible, tout en se montrant elle aussi troublée à l’intérieur. Hors aujourd’hui, comment savoir ce qu’elle ressent ? Pourtant, je ne suis pas sûr de vraiment m’avancer, si j’affirme qu’elle est dans le même état de gêne que moi. Avec un léger soupir, je hoche évidemment la tête à ses mots. Elle m’affirme que la voie est libre, que je peux rentrer au laboratoire. Je suppose qu’elle aussi de son côté, rentrera dans son camp fortifié. Quoi que nous ayons prévus de faire, cela semble avoir été écourté de façon radicale.

Au final, je me contente de hocher la tête. Sans lui demander son accord ni craindre les conséquences, je rejoins la brune en deux pas simples, lents. J’entoure ses bras de mes épaules et la serre brièvement contre mon torse. Soupirant légèrement, je recule à nouveau, replaçant correctement ma hache et mon sac sur mon dos. Après un dernier regard lancé dans sa direction, je marmonne un "Content que tu ailles bien Anja. Passes le bonjour à Cassie de ma part" avant de reprendre mon chemin. Tout ceci est sincère, même si étrange évidemment. Je me détourne d’elle, pour prendre le chemin du laboratoire. En silence, mais avec évidemment beaucoup d’attention. Je ne suis pas à l’abri de croiser encore du monde. Surtout que ma chère compagne de route Shadow, semble déjà aussi voir plus attentive que moi aux mouvements qui nous entourent. Dans le silence apaisant mais aussi dérangeant de la ruelle, je crois entendre au loin, le grondement, les gargouillis dérangeant et putrides d’un infecté qui se balade surement en quête de quelque chose à croquer. Mais je soupçonne que le vent qui m’arrive pleine face ne me porte son bruit, car Shadow ne semble pas plus inquiétée que ça de sa présence.

Notre chemin se fait, alors que parfois je lance vers l’arrière, bien malgré moi, quelques coups d’oeil. Ce n’est pas pour vérifier si Anja est là, mais plutôt si je n’entends ou ne vois rien qui pourrait me faire croire à sa mise en danger. Je suis incorrigible. Dicté par un seul trait principal de ma personnalité, la loyauté, je n’ai de cesse de me demander si elle arrivera sans gêne jusqu’au camp. Aussi et pourtant, je sais qu’elle est une grande fille qui sait se défendre. Je pense simplement que ma psychose concernant la santé et la sûreté des gens a été aggravée par les derniers événements. Je sais qu’elle arrivera là-bas sans soucis, donc je reprends ma route et petit à petit, j’arrête de regarder en arrière. Mes pensées s'apaisent, mon esprit s’égare sur le retour. Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai la franche impression que Anja et moi nous reverrons sous peu. Le destin ne peut pas avoir préparé ça pour qu’on ne se rencontre plus jamais, ça serait fou.
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