Ruiner ma vie. J’ai toujours été un spécialiste en la matière.

Faut dire que j’ai commencé mon enfance à la dure. Mon vieux était un brillant avocat. Il était respecté et aimé de sa communauté. En apparence, c’était le mari idéal, il avait beaucoup d’argent et une carrière fleurissante. Mais à la maison, c’était une toute autre histoire. Il n’avait jamais levé la main sur moi, mais le jour où j’ai osé m’interposer entre son poing et ma mère, il ne s'est plus gêné. J’avais 7 ans. C’est à partir de ce moment que ma mère à commencer à en avoir assez. Devoir supporter les coups, c’était une chose, mais qu’il s’en prenne à moi, c’était tout simplement inacceptable pour elle. Quand j’ai eu 9 ou 10 ans, on s’est enfin barrés. Ont est déménagés en banlieue de Détroit pour refaire nos vies. Je n’ai plus jamais entendu parler de mon paternel.

Ma mère n’avait pratiquement jamais travaillé, mais elle s’est trouvé du boulot, a rencontré un nouveau conjoint et a repris sa vie en main. Ce n’étais pas toujours facile, les blessures étaient encore présente, mais on était heureux.

Malgré tout, je ressentais un vide intérieur. À l’adolescence j’ai commencé à me battre, à consommer de la drogue et à coucher avec n’importe qui. J’espérais combler ce vide en moi. Alors que tout allait bien, j’ai tout ruiné. Ma mère et son conjoint étaient inquiets et ils m’ont forcé à rencontrer des spécialistes pour m’aider à gérer mes émotions. C’est à l’âge de 17 ans que j’ai reçu un diagnostic de trouble de la personnalité limite. Un trouble mental qui amène une instabilité émotionnelle, des comportements impulsifs et de la difficulté dans les relations interpersonnelles. Ouais, bon, j’avoue que ça me ressemblait pas mal. Au moins, à partir de là, les choses se sont un peu amélioré. On m’a prescris des antidépresseurs et j’ai suivi toute sorte de thérapies plus chiantes les une des autres. Mais ce qui m’a vraiment aider, c’est le kickboxing. Je m’y étais inscrit pour apprendre à canaliser ma colère et ça fonctionnait très bien.

Pendant mes cours de kickboxing que j’ai fait la rencontre de Luke. Un jeune homme de mon âge, dont la sœur était sourde et muette. Nous avons été amis, puis amants, pendant un certain temps. Sa sœur m’avait appris quelques mots en langue des signes et ça été un véritable déclic pour moi. Je savais que je voulais d’un métier où je pouvais aider les autres et j’avais toujours eu une attirance envers les langues. J’avais même choisi d’apprendre le français quand j’étais un peu plus jeune. Ma décision était prise, j’allais devenir interprète en ASL (Américan sign language).

Alors que je commençais tout juste mes études, j'avais appris une bien drôle de nouvelle. Ma mère était enceinte et c'était voulu, à presque 40 ans! Apparemment, ils essayaient d'avoir un enfant depuis un bail, mais ça n'avais jamais fonctionné. Heureusement la grossesse ne c'était pas trop mal passé et elle avait mis au monde une belle petite fille, ma petite sœur. Devenir grand frère à 18 ans, ça c'était encore plus étrange!

Après avoir obtenu mon diplôme, j’ai mis du temps à décrocher un emploi. J’ai cumulé quelques contrats de traducteur et j’ai même travaillé avec des enfants ayant des troubles auditifs. Je n’avais pas encore trouvé ma place, quand j’ai finalement décroché le boulot idéal! Je suis devenu interprète en langue des signes pour un organisme œuvrant principalement dans les hôpitaux. C’est là que j’ai rencontré mon premier amour : Mathilde. Elle était médecin légiste à l’hôpital et elle avait tout pour me fasciner. Blonde, grande, la taille fine, elle était absolument magnifique. Je suis rapidement tombé sous son charme. Je n’ai pas eu de mal à la séduire et 4 ans plus tard je l’épousais.

Mais le vide que je ressentais étant adolescent, a fini par me rattraper. Je devenais à nouveau impulsif et frustré par la vie. J’avais pourtant tout pour être heureux.

C’est quelques années plus tard que je l’ai rencontré. Le véritable amour de ma vie : Ruth. C’était une patiente qui avait perdu l’ouïe suite à une violente explosion. Cette petite brune avait quelque chose d’encore plus fascinant que Mathilde. J’avais l’impression que son regard pouvait me percer l’âme. Nos discussions pouvaient durer des heures et des heures. Avec elle, je pouvais être moi-même et elle a fini par combler ce vide en moi. Au début j’ai voulu en parler à Mathilde, tout lui avouer et partir, mais je n’en ai pas eu la force. Je me suis donc engager dans une double-vie remplie de mensonges et de trahisons, et je dois l’avouer, ça me stimulait. Encore plus que le kickboxing.

Les années passaient rapidement et, alors qu’on essayait d’avoir un enfant, Mathilde à fait une fausse couche et à perdu le bébé. Ça nous a complètement anéantis. J’étais sous le choc. Était-ce le karma qui s’en prenait à moi? J’ai commencé à ressentir de la culpabilité, alors que Mathilde s’enfermait dans son travail et ne me parlait presque plus. Je sentais bien qu’elle m’en voulait. Par moment, j'étais même jaloux de la petite vie de famille idéale que ma mère et son conjoint c'étaient concocté, même si j'étais devenu très proche de ma demi sœur. J’avais l’impression que mon monde s’effondrait et je ne savais pas à quel point j’avais raison.

C’est là que l’apocalypse est arrivée.


J’étais seul chez moi quand tout à commencer. On disait que l’hôpital avait été envahi par des personnes infectées et j’étais foutrement inquiet pour Mathilde. Notre mariage battait de l’aile, mais j'avais encore beaucoup d'affection pour elle. Heureusement, elle a fini par me rejoindre, saine et sauve. Je suis resté avec elle un moment, mais Ruth me manquait énormément et j’étais mort de trouille pour elle. Alors j’ai fuis pour aller retrouver ma maîtresse. Je suis resté avec elle environs un mois, avant qu’elle ne m’annonce une nouvelle qui me bouleversa. Elle était enceinte. Alors que Mathilde avait toujours rêvé d’avoir mon enfant, voilà que c’était ma maîtresse qui portait mon bébé. La culpabilité m’a encore frappé de plein fouet et j’ai fait la plus grosse erreur de toute ma vie. J’ai pris ma voiture et je suis parti.

J’avais la ferme intention de revenir vers elle, j’avais juste besoin d’un peu de temps pour réfléchir à tout ça et me remettre les idées en place.

Malheureusement, quelques jours après, la situation a dégénéré. On m’a tabassé pour voler mon véhicule, avec quelques affaires. Je me suis donc retrouvé coincé en dehors de la ville. J’ai bien voulu y revenir, mais quand j’y suis retourné, la ville était infestée de rôdeurs. Je suis finalement retourné chez ma mère, en banlieue, mais la maison était vide. La petite famille parfaite avait disparue. Seul le tapis tâché de sang me donnait un indice sur ce qui avait pu se passer ici. J’ai dû chialer pendant au moins 4 jours sans m’arrêter. Jamais je ne pourrai me pardonner d’avoir laissé Ruth mourir en pensant que je l’avais abandonné.

Après ça, j’ai dû me taper le sevrage de mes antidépresseurs. Je savais qu’il deviendrait de plus en plus difficile de trouver des médicaments, alors j’ai préféré me sevrer tout de suite. Ça n'a pas été facile, mais j’y suis arrivé. Malgré l’envie de me laisser mourir, je me suis battu.

Je me suis dénicher un autre véhicule et j’ai roulé sans but pendant des jours, obstiné à survivre malgré tout. J’ai dû me battre contre ces créatures pourries et parfois même contre des hommes. J’ai vite réalisé que la plus grande menace n’était pas les montres, mais bien les humains. C’est fou ce qu’une personne peut faire quand elle veut survivre. C’est fou ce que moi-même, j’étais prêt à faire. Il faut dire que je n’avais plus rien à perdre, parce que, comme à mon habitude, j’avais tout gâché.

D’ailleurs, la voix de mon paternel résonne parfois dans ma tête.

«Tu n’es qu’un lâche!»

Au fond, il avait peut-être raison.

J’ai voyagé pendant un temps avec d’autres survivants, j’ai rencontré des personnes seules et des groupes. J’étais incapable de me résigner à rester tout seul, mais je finissais toujours par fuir.

La fuite; apparemment je suis très doué pour ça!

Le temps a fini par me ramener vers la ville de Détroit. Là où j’avais rencontré Ruth. Les rumeurs disent qu’il y a deux communautés qui se sont installés en banlieue, et là, j’ai vraiment besoin de me poser. Alors, c’est décidé, cette fois j’arrête de fuir! Qui sait, peut-être que je recroiserai des gens que j'ai connu et laissé derrière moi.

Bienvenue du côté obscure de la Force, mon jeune ami !
Maintenant que tu as passé la dure épreuve de la fiche, tu vas pouvoir enfin t'amuser parmi nous. Enfin... Après avoir fait encore quelques petites choses indispensables que voici :

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