Aaron BlynkCivil Carte d'identité Messages : 312 Points : 3934 Date d'inscription : 13/07/2017
| Sujet: Run brother run [Pv : Daemon] Lun 26 Fév 2018 - 19:59 | |
Le sommeil, la tranquillité, la simplicité. Rien de plus agréable, de plus radieux, qu’un long sommeil lourd, réparateur. Pourtant, je sens Shadow gigoter. Elle pousse de très légers aboiements, elle bouge dans tous les sens et gratte ma couchette. J’ouvre les yeux paresseusement, tandis que Bandit aussi a une allure étrange. Il est assis et fixe la porte, grognant doucement. Daemon, fidèle à lui-même, n’est pas là. Je serais prêt à parier qu’il est entrain de bosser sur ses précieux explosifs... Je me pince les lèvres, comprenant finalement qu’il se passe quelque chose d’étrange. Les deux chiens normalement sont de gros dormeurs, apaisés d’un sommeil aussi lourd que la mort en temps normal. Je m’habille lentement, enfilant ma combinaison anti-émeute. Si ça se trouve, les deux chiens sont juste surexcités, de toute façon ils m’ont complètement réveillés, je suis maintenant apte à aller patrouiller. Alors que je lasse ma dernière chaussure, une explosion retentit, faisant vibrer avec fracas tout le bâtiment. Je ne réalise pas ce qu’il se passe, mais de violents flashbacks reviennent dans mon esprit. Les bombardements près de notre ancien appartement… L’histoire se répète une seconde fois ? C’est impossible. Il n’y a qu’une seule explosion. Une attaque ? Daemon qui a mal géré un dosage ? “Au Feu ! Y’a le feu !” Il ne m’en faut pas plus. Je dois vite bouger, rassembler tout le matos et … Prier. Prier pour que la cause de l’explosion ne soit pas Daemon. Le trouver mort signerait pour moi la fin de ma santé mentale...
Attrapant ma hache, les deux chiens me suivent aussitôt, alors que je sors de notre pseudo chambre. Je barde mon regard partout autour de nous, alors que je constate la panique saisir tout le monde. Moi compris, c’est évident. Au cours élémentaire, on nous apprend à abandonner nos affaires en cas d’incendie. Mais par des temps pareils et vu que je suis déjà habillé, je décide simplement de faire demi-tour. Je range mon sac, ramassant toutes les affaires à mon frère par la même occasion et le jette sur mon dos, le ficelant bien autour de mon torse avec un grognement puissant sous l’effort et sors à nouveau. Sans davantage de manières, je déboule dans le couloir et le soulagement me saisis. Daemon arrive en courant vers moi. Au moins, il semble aller bien et n’est pas blessé.
- Daemon, on descend, j’ai tout récupéré, viens !
Je me dirige aussitôt vers le rez-de-chaussée, Daemon et mes chiens sur les talons. L’évacuation a déjà commencée, certains habitants du laboratoire sont déjà dehors, d’autres s’acharnent à sortir un maximum de matériel. Un type passe à côté en hurlant “Les animaux ! Allez libérer les animaux !” Je lance un bref regard vers mon frère, ne réfléchissant plus, je me contente d’obéir comme le bon soldat que j’étais autrefois.
- Viens, on va chercher les chevaux, on en aura besoin, nous ou d’autres !
J’attends sa rapide approbation et aussitôt, je file jusqu’à l'entre-position des bêtes. Je m’approche d’une montre, cette dernière se cabre et hennis, faisant des allers retours dans sa stabulation. Je l’approche franchement, sans peur aucune et jette ses affaires sur son dos, tirant sur la longe, je m’empresse de le tirer vers la sortie. Je trottine, ce dernier adoptant mon allure alors qu’il trépigne, frappant ses larges sabots avec fracas sur le sol poussiéreux. De multiples flashs d’horreur se greffent à mon esprit. Des corps ensanglantés gisant sur le sol sombre, une fumée noire et épaisse montant vers le ciel, la lueur des flammes dansante sur les murs... Je sens des odeurs de brûlé, des odeurs de sang, j’entends milles cris de peur et de douleur. Finalement, je traverse le hall d’entrée, avant de déboucher dehors, entouré des autres survivants apeurés. Les flammes ont progressées à une allure affolante, les derniers survivants sortent du bâtiment, les quintes de toux résonnent dans les lieux. Mon frère ?! J’étais tant happé par le danger et l’urgence de la situation, que je n’ai pas réfléchis une seule seconde. Je regarde rapidement autour de moi, alors que les deux chiens m’ont heureusement suivi de près. Bientôt, mon frère me rejoint, avec un soupir de soulagement pour ma part. Mon cœur bat à vive allure dans mes tympans, tout s’est passé si vite, que je ne suis même pas sûr de ce qui est arrivé, ou non. Tout ça transpire bien trop la douleur et le réel pour que ça ne soit qu’un cauchemar pouvant se résoudre en ouvrant les yeux. Le laboratoire est mort ce soir, dévoré par les flammes...
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