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Depuis l'été 2014, l'Apocalypse règne sur le territoire américain. Dans la région de Détroit, les survivants s'organisent seuls depuis des mois pour sauver leurs vies et résister aux rôdeurs. Quand, après trois ans sans nouvelles du gouvernement, l'armée revient à Détroit, un nouvel espoir semble possible pour les survivants. Mais à quel prix ?
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L'Arène
Isha CornwellL'Arène
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MessageSujet: Stars are only visible in the darkness    Stars are only visible in the darkness  EmptyDim 18 Mar 2018 - 22:35



Detroit, le 9 décembre 2016




Plusieurs jours se sont passés depuis ma tentative idiote d’offrir une virée en ville à Joséphine pour retrouver son ami Aaron. Il n’y avait pas que son foyer qui a pris un gout de cendre ce soir-là. C’est comme si ma vie était dans une belle boule à neige colorée et que l’on avait mis de l’encre dedans. Les choses n’avaient plus cette même saveur et cette magie qui était la mienne depuis que Joséphine était arrivée dans la vie. Depuis que décembre est sur Detroit, je me sens nostalgique et nerveux sans trop comprendre pourquoi. J’imagine que notre conversation sur mon passé n’a rien arrangé au problème lié au calendrier. Je devais pas être un mec porté sur la magie de Noel.

Les cauchemars sont revenus, avec leur cortège de fantômes anonymes aussi avides de me dévorer que les morts putrides en dehors de l’arène. Je suis en équilibre précaire entre ce que je pense savoir, ce qu’elle sait, ce que je veux savoir et ce que je veux continuer a ignorer. Mes certitudes sont-elles toutes composées de confortables et arrangeants mensonges ? Si oui alors qu’est ce qui se cachent derrière les choses les plus sombres qui me rongent déjà lentement ?

Il y a ce carnet aussi, incarnation physique de la boite de pandore. Si je l’ouvre je pressens un fléau encore plus terrible que celui que je vies actuellement. Parfois je veux vraiment tirer ce voile de mon passé, quoiqu’il cache, mais encore plus terrible que l’incertitude, il y a le fait que je n’y arrive pas. Je ne pose pas de questions ni a Joséphine, ni a mon père. Pourquoi ? Parce que je suis lâche ? Parce que je n’ai plus confiance en eux ? Ou parce que tout ce qu’ils me racontent ne m’évoquent rien de plus que si on me racontait l’histoire d’une autre personne ?

Je me fis à mon instinct, c’est la seule chose de sur pour moi en ce moment. J’aime Joséphine, j’aime ma sœur (pas pareil hein !), j’aime me battre et d’une façon assez malsaine je crois que j’aime mon père sans trop comprendre pourquoi il me fait toujours autant froid dans le dos. J’imagine que c’est tout ce que j’ai besoin de savoir pour le moment. Le temps de reprendre pieds, en tout cas, je ne compte pas m’aventurer plus loin dans les investigations. Il y en a une qui a besoin que je tienne le coup et pas que je m’écroule comme une vieille merde alors qu’elle-même va mal.

Effectivement, à coté de mes propres démons, je vois Joséphine dépérir en même temps que je sens de plus en plus m’étioler. Elle n’a plus d’appétit, ses sourires sont encore plus rares que les miens et, même s’il y a toujours cette espèce de lien fort entre nous qui me donnent autant de réconfort, nos soirées sont silencieuses et sages, trop après des mois a baiser comme des lapins. Cela nous laisse tragiquement plus de temps qu’il en faut pour nous noyer encore plus dans notre peine respective. J’essaye de la réconforter de la divertir, mais soyons honnêtes, tout l’engouement du monde, du moment qu’il est feint, ne sera jamais réel. Et quelques soient mes efforts, elle me connait trop bien.

Nous en sommes arrivés au point que je ne dors presque plus, j’attends qu’elle s’assoupisse pour aller taper des sacs de sables comme si je pouvais frapper les mauvais rêves pour les chasser a jamais. Robin, Isha, après tout… ce ne sont que des prénoms non ? Même sans souvenir je reste moi ?

Après quelques jours à ce régime et une belle défaite dans l’arène, j’estime qu’il faut se ressaisir. On ne peut pas reste comme ça, autant se foutre une balle dans la tête non ? Pour moi, je ne sais pas trop quoi faire pour me sortir de cet état. Je crois que je hais le mois de décembre, plus que tout au monde, je crois que je suis un mec qui a de sérieux problèmes et qui a l’habitude de ramer. Mais je ne suis pas sur que ca soit le cas de Joséphine… j’ai bien une idée de comment la sauver.

Hier soir, j’ai bâclé mon combat. Miss Malou est furieuse, Dean dépité et mon père se contente de me bourrer son œil noir qui ne me rassure jamais. Le show continu sans moi… et c’est bien ce que je voulais. Je me change rapidement avant d’attraper mon sac garnit de bombes de peinture, de lampes frontales et du flingue que j’ai « emprunté » a Dean et les manteaux de la dernière fois. Je n’ai aucun mal à retrouver Joséphine et cette fois, je vois dans son regard qu’elle a capter que c’est pas pour un câlin que je l’attire dans les douches communes. Elle a beau avoir des interrogations plein les yeux quant à la finalité de mon plan, elle est suffisamment maligne pour se douter que l’on va sortir.

On a aucun mal à réitérer l’exploit de quitter les lieux alors que l’effervescence bat son plein. Tobby fait des miracles. Il faut dire que pour une raison que je capte pas, Dean tient a ce que les membres féminins soient moins protégées que les hommes. Mais visiblement ces pseudos armures très aérées captivent plus les foules que les combats de mecs. On chope une des voitures garer devant l’arène avec une relative facilitée. Les dieux de la chance sont avec nous.

Je me contente juste de faire un sourire espiègle a celle qui m’a suivi sans me poser de question avant de répondre a son interrogation muette.

« Regarde dans le sac… on a assez de peinture pour taguer tout Detroit. Ou que soit ton Aaron, je te jure qu’il ne pourra pas louper notre message et je suis sur qu’il va rappliquer pour te retrouver avant Noel. »

J’essaye de garder un ton enjoué et sur de moi. De toute façon, qu’Aaron vienne la chercher pour me l’enlever ou qu’elle reste a mourir de chagrin près de moi, je crois que j’ai perdu cette partie comme dirait mon père. Alors autant être un bon perdant et faire en sorte que ça se finisse bien au moins pour elle.

Nous partons donc joyeusement peindre ce qui reste de ruines de Labo de messages dictés par Joséphine : « Aaron, Joey est vivante et te cherche ». Si le mec est pas trop con, et accessoirement vivant, il devrait mettre une réponse non ? Je m’attèle a la tâche. On ne peut pas trainer si on ne veut pas se faire prendre. En ce moment je sens mon père suspicieux et ça me rend encore plus nerveux que les premiers flocons qui annoncent l’hiver. Pourtant je sais que les lendemains de show sont les moments les plus tranquilles de l’arène. Il ne faut pas nous précipiter si nous voulons revenir sans être remarqué il faudra attendre l’heure du déjeuner. Ce nous laisse du temps pour faire les apprentis peintres.

Quand nous repartons vers l’arène, je ne peux m’empêcher de m’arrêter en route.

Malgré le stress, les risques, le timing… je devine sous le soleil matinal un magasin qui m’est sympathique voir même plus que familier : un comic store. Je me tourne vers Joséphine avec les yeux aussi pétillants qu’un gamin devant un bocal de bonbons. Je n’ai qu’une BD mais je pense que ca me dirait bien d’en avoir d’autre. Et puis Tobby kiffe aussi les BD. Je ne savais pas quoi lui filer à Noël…

« Tu crois qu’un arrêt shopping serait mal venu dans notre mission « bouteille à la mer » ou que l’on peut se permettre un écart ? En même temps on a quelques heures a tuer alors pourquoi pas ici ? »

Je suis au taquet tellement je crève d’envie d’y aller. Étrangement, je crois même savoir comment rentrer dans cet endroit. Je suis quasiment sur en fait qu’il y a une porte derrière facilement atteignable.

« Tu vas rire… je crois que je suis déjà venu ici… »
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MessageSujet: Re: Stars are only visible in the darkness    Stars are only visible in the darkness  EmptyLun 19 Mar 2018 - 10:38
L’hiver était officiellement revenu sur Détroit, recouvrant la grisaille habituelle d’une teinte un peu plus claire. Noël n’avait jamais été un moment particulièrement joyeux dans la vie de Logan. Enfant, sa mère essayait pourtant très fort de lui faire passer un bon moment, presque toujours gâché lorsque son père rentrait à la maison. Et après la mort de Mila, Logan avait simplement cessé d’essayer. Tout seul, à quoi bon prétendre ? Lorsqu’Isha était venu s’installer avec lui, il avait cru un instant que ce serait son tour de redoubler d’efforts pour faire plaisir au gosse, comme sa mère l’avait fait pour lui, mais cet espoir était mort dans l’oeuf lorsque l’assistante sociale avait décidé que le gamin devait passer Noël avec sa véritable famille. L’an dernier, la mort d’Eulalie était encore trop fraîche dans son esprit et Logan avait passé le réveillon avec sa bouteille de whisky, assis seul dans le salon tandis que Joy devait probablement pleurer dans leur chambre. Cette année aurait dû être différente. Le souvenir d’Eulalie pesait plus lourd depuis quelques semaines, un an après le décès de la fillette, ça semblait logique. Mais il y avait Octavia, elle allait fêter son premier Noël et il s’était dit qu’il ferait un effort. La mort de son fils avait quelque peu mis à mal ce plan et Logan avait fini par se convaincre que, cette année encore, il ne ferait rien. C’était sans compter sur Elias.

Il y avait quelque chose d’agréable à voir le soldat amoureux, perché sur son petit nuage il observait le monde d’un tout nouvel oeil. Logan s’en amusait quand il n’était rien de plus qu’un spectateur assis dans les gradins de la belle histoire d’amour de son ami. Mais le géant avait vite déchanté lorsque le soldat avait décidé que cette année, ils fêteraient Noël tous ensemble. Logan était déjà prêt à refuser l’invitation, jusqu’à voir les sourires de sa soeur et de sa femme. Les priver de ce petit moment de bonheur lui semblait trop cruel. Raisonner avec Elias, trop fatiguant. Il avait donc abdiqué et essayait de voir le bon côté des choses. Bon côté qui avait été difficile à trouver, honnêtement. Mais fêter Noël signifiait faire des cadeaux et cela donnait donc une excuse parfaite à Logan pour fuir Fort Hope un moment, dans le but de trouver de quoi faire plaisir à ses proches.

Il manquait simplement de motivation pour réellement trouver des cadeaux. Il avait quitté le camp tôt dans la matinée et depuis des heures, il arpentait les rues de la ville plus qu’il ne cherchait réellement quelque chose. Mais qu’importe, ça faisait du bien de s’éloigner un moment, d’être seul avec ses fantômes. Il n’avait même pas vraiment regardé où il allait. Les rues étaient relativement vides, la plupart des cadavres coincés sous la neige. Tout était tranquille, silencieux, glacé. Presque idéal.

Fort Hope était loin derrière lui lorsque le géant s’arrêta en plein milieu d’une rue et que son air perdu se transforma en léger état de choc. Son regard resta planté sur la boutique de B.D un moment, un long moment, jusqu’à ce que le froid autour de lui ne parvienne à l’engourdir réellement. Isha était mort depuis six mois. Et comme ça avait été le cas lorsqu’il avait enterré sa fille, tout le monde autour de lui semblait croire que la période était assez longue pour que le père ait totalement fait son deuil. Sans doute ne comprendraient-ils jamais ce que ça faisait de perdre ses enfants, les uns après les autres. Ses pensées divaguèrent presque accidentellement jusqu’à Harvey. Peut-être que le besoin d’avoir un fils était plus fort que Logan ne l’aurait imaginé, peut-être que l’adolescent lui rappelait un peu trop celui qu’il avait perdu. Difficile d’expliquer pourquoi, en tout cas, il s’efforçait depuis six mois à être un meilleur père pour Harvey qu’il ne l’avait jamais été, à en croire les deux petites croix blanches plantées devant sa maison.

Il ne savait même pas si Harvey aimait les B.D comme les aimait Isha. Et cette pensée l’horrifia assez pour lui faire tourner les talons. Ce fut le bruit d’un moteur, lorsqu’il eut atteint le coin de la rue, qui le fit s’arrêter. Aussitôt, son khukuri se retrouva dans sa main gauche, son poing serré si fort autour du manche du couteau que ses doigts engourdis par le froid blanchissaient aux jointures. Il fit rapidement volte-face et parvint tout juste à masquer sa silhouette imposante derrière la carcasse d’un véhicule garé le long du trottoire avant que les deux personnes dans la voiture ne sortent. Son coeur manqua un battement quand il posa les yeux sur le conducteur et tandis que les deux silhouettes entraient dans la boutique, Logan fut incapable de bouger. Peut-être qu’il rêvait, qu’il hallucinait. Que la douleur l’avait rendu fou avant qu’il ne s’en rende compte. La surprise, en tout cas, l’espoir aussi, l’avaient remis sur pieds en quelques secondes et ce fut presque en courant qu’il remonta la rue pour entrer à son tour dans la boutique. “Isha ?” Sa gorge nouée laissait tout juste passer sa voix, tendue, rauque. Les deux silhouettes lui tournaient le dos, à quelques pas devant et tout à coup la ressemblance devenait d’autant plus frappante. Et effrayante.
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MessageSujet: Re: Stars are only visible in the darkness    Stars are only visible in the darkness  EmptyLun 19 Mar 2018 - 21:57
Ça fait tout juste une semaine que nous avons découvert que le laboratoire avait été réduit en cendres, une semaine où j’ai le sentiment que tout à désormais un goût différent. Ça fait une semaine aussi que j’ai enfin révélé à Isha que nous nous connaissions déjà, avant qu’il vienne me sauver dans l’arène, quelques mois plus tôt. Et ça fait autant de temps que je le vois revenir à ses anciens démons, sans que je ne puisse rien faire pour l’apaiser, ou rendre ses nuits moins mouvementées. Je sais bien qu’il s’en va souvent alors que la lune est haute dans le ciel, et qu’il croit que je dors, alors que la plupart du temps, je ne fais que ressasser mes idées noires en silence. Je m’en veux de savoir qu’il se sent mal à cause de moi, et impuissante face à ses terreurs nocturnes. J’ai beau essayer de me dire que ce n’est qu’une mauvaise passe, le temps de digérer l’information, je me rends bien compte des changements qui ont opéré au sein de notre duo. On ne se touche presque plus, ou alors très religieusement, le soir, quand on tente naïvement de s’endormir dans les bras l’un de l’autre, sans aucun succès, et nos conversations sont brèves, parce qu’aucun de nous ne veut accabler davantage l’autre avec ses tourments.

Je suis dans mon bureau, en train vérifier un bandage quand Isha se présente devant ma porte, et me dis silencieusement qu’il m’attend aux douches. Je fronce doucement les sourcils, sachant très bien à quoi nous servent ces douches communes, en temps normal. Je ne veux pas le froisser, mais je ne suis pas d’humeur à un petit coup vite fait, à l’insu du reste des habitants de l’arène. Je finis de nettoyer la plaie de mon patient du jour, et lui refait son bandage, avant de m’éclipser discrètement, en espérant que personne n’aura besoin de mes services d’ici mon retour. Les couloirs sont déserts, le trajet jusqu’aux douches communes se fait sans encombre, et le brun m’y attend, comme annoncé. Pourtant, son regard n’a pas cette petite étincelle habituelle avec laquelle il me fait d’ordinaire silencieusement comprendre que je ne vais pas garder mes vêtements très longtemps. Et puis, sans un mot, il me tend le manteau noir que j’avais enfilé lors de notre première escapade, et je comprends qu’on ne va pas rester dans ces douches bien longtemps.

Je lui emboîte le pas, et on se faufile comme deux ombres dans les dédales de l’arène, insaisissables et invisibles, jusqu’à rejoindre le parking, où Isha vole une voiture, qui nous éloigne, kilomètre après kilomètre, de notre lieu de vie. Le trajet en voiture est silencieux, du moins jusqu’à ce que je pose mon regard sur le mécano, et qu’il consent enfin à me dire de quoi il s’agit. Il me parle de bombes de peinture, et je vois effectivement qu’il y a largement de quoi faire dans son sac. Je me demande d’où il sort tout ça, avant de me dire que ça a peu d’importance finalement. Pour toute réponse à ses paroles, je glisse les doigts dans les cheveux à la base de sa nuque, et hoche ma tête de façon raide. Je préfère éviter de me faire de faux espoirs, je sais que rien de bon ne résulte jamais de ces machins-là, mais j’apprécie l’effort qu’il fait pour me faire y croire encore un peu.

Revoir les ruines du laboratoire m’arrache une grimace et un énorme pincement au cœur, alors que je le fixe pendant de longues minutes sans bouger, Isha s’occupant de taguer mon message là où il le peut. Je finis par rejoindre mon colocataire au prix d’un effort surhumain, et l’aider, même s’il a fait le plus gros. Nous ne sommes pas bêtes au point de marquer où me trouver, ce serait mettre potentiellement l’arène en danger, même si je doute que quiconque ai envie de s’attaquer à Sam Caulfield, puis on retourne vers la voiture, alors même que je n’ai toujours pas prononcé le moindre mot. J’ai l’impression que tout serait forcé, ou sonnerait faux. Je m’en veux, de lui imposer ma peine, alors même qu’il n’est pas lui-même au meilleur de sa forme, bien que je remarque tous ces petits efforts du quotidien qu’il fait, pour me redonner le sourire. En vain, mais l’intention me fait quand même du bien.

Notre trajet retour est aussi silencieux que l’aller, alors que mon regard vide fixe les rues de Détroit, et les devantures de magasins abandonnés. Je fronce subitement les sourcils quand Isha freine d’un coup, et nous arrête face à une boutique de bandes dessinées. Mon regard fait plusieurs fois l’aller-retour entre son visage et le petit magasin, alors que je finis par détacher ma ceinture, en hochant lentement la tête. Face à ce sourire-là, et cet enthousiasme, je n’ai pas le cœur à dire non. On sort donc de la voiture, alors qu’il finit par m’avouer qu’il pense être déjà venu ici, ou du moins que l’endroit semble lui être familier. En même temps…il y a-t-il beaucoup de boutiques qui vend ces bandes dessinées qu’il aime tant, ici, à Détroit ? Aucune idée. Mais quoi qu’il en soit, face à sa bouille de gamin surexcité, je n’oppose aucune résistance, et le suis sans me poser de question à l’intérieur du magasin.

Mon regard parcourt les rayonnages couverts de poussière, les comics jetés par terre sans aucun état d’âme, les détritus divers qui maculent le sol de la boutique. Du bout de l’index, je trace une longue ligne sur l’un des rayons, alors que je continue de marcher dans les pas d’Isha, qui semble ne pas savoir où donner de la tête face à ce qu’il voit. Ça fait du bien de le voir sourire, pour de vrai, et je me rends compte à quel point cette sensation m’a manqué. Il me faut ce qu’il ressemble à une éternité pour comprendre que nous ne sommes plus seuls, alors qu’on se retourne tous les deux d’un même mouvement vers la porte d’entrée, et le survivant massif qui vient d’y pénétrer. Je maudis mon manque de vigilance, avant de me figer subitement face au nouveau venu. Son regard ahuri fixe Isha, comme s’il ne revenait pas qu’il soit réellement là, ce que je peux comprendre tout à fait. L’émotion crispe les traits de son visage, alors que mon regard noisette se pose quelques instants sur celui du brun, interrogatif, puis de plus en plus tendu. Je connais cette expression-là, je sais qu’il n’en résulte en général jamais rien de bon. Il me place derrière lui pour me protéger, comme à chaque fois qu’il se sent menacé, alors que je vois son poing se serrer, et qu’il esquisse un pas vers l’avant.

Je crois que c’est enfin le déclic qui me permet de retrouver contenance, et de réaliser que la situation risque de dégénérer. J’attrape Isha par le bras un peu trop brusquement, et le tire en arrière, alors que je repasse devant lui, et m’interpose entre son père de cœur et lui. Ma main se pose sur son torse, comme pour le retenir, alors que je plonge mes yeux dans le sien, meilleur remède que j’ai à ce jour pour le calmer. Puis je me tourne vers Logan, qui semble se demander ce qu’il se passe, et pourquoi son fils décédé apparait soudainement dans une boutique de BD, plus vivant que jamais. « -Isha…il n’a plus aucun souvenir. Il ne sait pas qui tu es… » Je me rends compte à quel point ça doit être douloureux à entendre, parce que je suis passée par là moi aussi il y a quelques temps, et que ça m’a fait un mal de chien de constater qu’Isha avait tout oublié de moi. Et à l’époque, nous étions loin d’être aussi proches qu’un père et son fils peuvent l’être.
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MessageSujet: Re: Stars are only visible in the darkness    Stars are only visible in the darkness  EmptyMer 21 Mar 2018 - 18:48
Je reconnais volontiers ne pas être un mec qui réfléchit des masses. Je suis même tout le contraire. En gros c’est ma méthode de survie de suivre mon instinct avant tout. Jusqu’à maintenant, je crois ne pas avoir trop eu à me plaindre du résultat, finalement c’est un peu grâce a lui que je suis vivant et que j’ai Joséphine a mes côtés.

Sauf que là, malgré une pure décharge d’adrénaline et la certitude que je dois agir rapidement. Mon instinct rejoint mon cerveau pour botter en touche ce qui donne le même résultat qu’une installation Windows pas décidée de lancer une application : ca rame. Mais, avant de détailler mon problème de bug, proche de la Fail système, j’aimerais revenir sur le comment j’en suis rendu a être encore plus paumé que je ne pensais pouvoir l’être.
Si on rembobine, Joséphine et moi sommes entrés joyeusement dans cette boutique avec une facilité déconcertante qui confirme que je suis déjà venu ici. J’ai eu la sensation, pendant quelques minutes, qu’un vent d’insouciance était en train de souffler sur nous dans cet univers de comics qui me donnent juste envie de remplir le coffre. J’avoue que je ne me doutais pas qu’il pouvait en exister autant. Après des mois a ne lire qu’une seule bande dessiné, je crois que je suis juste en train d’halluciner. C’est juste génial. Je suis en train de regarder un poster qui représente une sorte de… bah.. heu… de petite maison vraiment étrange et étroite bleue avec écrit « police public call box » dessus. Ne me demandez pas comment je sais que ce machin s’appelle un Tardis, mais je ne sais. C’est vachement encourageant non ? C’est a ce moment-là que les choses ont commencé à être moins simples. Il y a un homme dans la boutique avec nous. Un homme qui vient de parler d’Isha et qui semble etre surpris de me voir vivant.

Je sais que c’est minable de se faire surprendre de la sorte dans un monde où je sais tres bien qu’il y a des soucis de sécurité et de violence. Ce n’est pas pour rien que j’ai failli mourir. Pour ma défense, je tiens a préciser que, depuis que je suis arrivé à l’arène, je ne suis sorti que deux fois. La première sortie aurait dû me rappeler les paroles de mon père avec sa chanson qui m’a sacrement marquée.

« N'écoute que moi
N'écoute que moi, oui écoute ton père
Nous sommes poursuivi par Carter
N'écoute que moi car de toutes les manières
Partout le mal guette sur terre
Bandits, voleurs, poison, zombies mouvants
Cannibales, serpents, oh !
La peste !
De grosses bestioles
L'homme aux dents pointues
Ça suffit, tout cela me contrarie !
Papa est là, Papa te protégera
Voilà ce que je suggère
Évite le drame, reste avec moi
Écoute ton pèreuuuuuuuuuuuuuuuh. »


Oui je sais c’est choquant d’imaginer le sévère tribun Joshua chanter mais je vous jure que j’ai vraiment eu le droit à la chanson et qu’il aime beaucoup la musique. Peut-être plus que la musique ne l’aime. Par contre il vaut éviter de lui faire remarquer. Ca le fou en rogne. Et personne n’a envie de mettre mon père en pétard, croyez-moi.

Malgré toutes ses précautions, ce type nous surprend, pas seulement de sa présence mais aussi parce qu’il connait le sobriquet que j’imaginais lié à une certaine forme d’intimité sexuelle, et a des jeux que je préfère ignorer pour le moment, entre Joséphine et moi. Soit j’étais assez open, ce dont je doute fortement, soit il y a une explication logique qui m’échappe d’autant plus que je ne suis pas en mesure de poser les éléments logiquement vu mon état de tensions.

Imaginez que vous avez passé presque toute votre vie, du moins celle que vous vous souvenez, a craindre le croque mitaine. Ce monstre invisible mais pourtant présent dans vos délires angoissés et vos terreurs nocturnes. La créature qui fait que votre père refuse de vous laisser sortir de peur qu’elle s’en prenne (encore) à vous. Celle qui a bien failli vous tuer lors de sa dernière attaque. Bref, si c’est pas du cul ça. Pire que d’engrosser une pucelle au 2e coup de bite. En deux sorties je tombe sur le type qui veut ma peau et que j’étais censé éviter comme la peste. Si je survie à ça, Josh va me tuer c’est sur. Est-ce moment de visualiser mon père pas content me disant « je te l’avais bien dit » ou de se fustiger pour mon manque de prudence. Mais merde quoi. Detroit est si petit que ça ?!!!

Mon cerveau à la délicatesse de me rappeler que je suis sur un lieu familier, qui était peut être surveillé du coup. Mais putain c’est du service rapide tout ça !! On a passé quoi comme temps ici avant la livraison d’un Carter express ? 5 min ? 10 min max ? Et puis il a l’air vraiment surpris de me voir vivant. Une autre idée, plus vicieuse, que j’écarte immédiatement tellement elle est insurmontable, est que Joséphine me l’a fait à l’envers. Après tout elle m’a déjà menti non ? Et puis elle m’avait bien indiqué être une « proche » de Carter ? C’est douloureux, trop, et ça fait écho à une souffrance trop précise pour ne pas déjà avoir été vécue. Je range très vite le tout dans ma boite a dénis, déjà bien remplie. Ce n’est pas le moment. Y’a quand même le mec qui veut me tuer ici avec nous. Je ferais mon monologue introspectif plus tard… ou pas si on crève comme des merdes.

Au moins la rétrospective de ma vie avant de mourir ne sera pas bien longue, 6 mois de souvenirs, ça devrait pas me faire une longue agonie et un film contemplatif à la Dean. C’est déjà ça.

Je sais que je devrais attaquer en préventif, au moins pour que Joséphine se barre, parce que franchement, je l’imaginais pas aussi massif mon croquemitaine et j’ai des doutes sur le fait que je peux gagner contre lui. J’ai bien un flingue a porté de mains, mais vu que je suis incapable de savoir si je sais m’en servir… remarquez, j’ai eu de bonnes surprises récemment. J’ai découvert que je savais conduire, que j’étais pas un puceau timide, et que je savais me faire discret. Qui sait, je suis peux être un virtuose de l’arme à feu. Bon en fait ce n’est pas seulement de me rappeler d’une blague a la con, entendue lors d’un entrainement, sur un cran de sureté ou un bidule du genre, alors que je ne sais pas ce que c’est, sur un flingue, qui me fait hésiter.

J’ai quand même le réflexe de mettre immédiatement Joséphine derrière moi afin de la protéger de cette menace potentielle. Apres est-ce une véritable menace ? Pour le coup, mon cerveau a accepté un scan rapide et j’arrive à voir certains détails sans être en mesure de les analyser. Il est grand, vachement grand même, du genre à foutre des complexes a un type comme moi. Il est barbu (ouai j’ai jamais dit que mon cerveau faisait que dans le pertinent). Aucun signe de malnutrition comme les types qui viennent risquer leur vie pour de la bouffe.  J’ai pas besoin d’aller plus près mesurer ses tours de bras pour deviner que je n’ai pas envie de me prendre une torgnole de sa part. Ce qui me ramène au fait qu’intuitivement, même si une part de moi refuse de l’admettre, je sais qui est ce type et je confirme que ses gnons c’est pas du chiqué.

Non c’est plus que mon père décrivait Carter comme un type féroce et que le mec en face à l’air de plein de trucs, mais pas vraiment dans la catégorie hostile et féroce. Si ca se trouve c’est pas lui ? Des géants barbus qui connaissent mon pseudonyme, il y en a peut-être plusieurs dans Detroit.

Je pense que si Joséphine n’avait pas été là, j’aurais plus appliqué la stratégie pas forcement prestigieuse du « courage fuyons » parce que, qui que soit cet homme et ses intentions, je crois qu’il me fait peur. Pas forcément peur qu’il me tue, en quoique, vu son gabarit, si quand même un peu, mais surtout j’ai la conviction que cette rencontre ne va pas être sans implication.

Bref, la part animal en moi parle avec un « la survie de Joséphine à tout prix » et je me prépare a faire comme dans l’arène tout en gueulant a Joséphine de fuir prévenir mon père. Sauf que voilà, celle qui est quand même, censément, ma partenaire fiable et, accessoirement, mon esclave pas vraiment docile, décide de foutre encore plus le bordel dans ma tête en faisant un truc complètement pas logique alors que j’avance pour initier le combat. Non seulement elle se fout entre lui et moi, place pas forcement safe et stratégique de se mettre entre deux adversaires je dis ça, je dis rien. Mais en prime elle lui parle comme si j’étais pas là. Ce qui, avouons-le, me vexe un tantinet. Ca et la main qu’elle vient de me poser sur le torse genre « toi tu ne bouges pas ». C’est pas le moment. Et puis elle en remet une couche avec « Isha ».

« Mais putain on va arrêter avec ce prénom de gonzesse oui !!? »

Ah ouai, vous vous attendiez a un push line de gueudin digne d’un film de Dean après toute cette masturbation cérébrale ? Bah moi aussi j’aurais bien aimé sortir un truc un peu moins gamin excédé pour un premier contact verbal comme j’aurais aimé que Joséphine me soutienne un peu plus, voir ne balance pas mon « petit problème de mémoire défaillante » comme ça devant l’ennemi de famille. Elle m’a écouté au moins quand je lui disais que ce type m’a violé et battu ? C’est bien une nana ça, avec son oreille sélective.

Là elle vient de me faire un équivalent de demander à un troupeau de Vestales d’être gentilles parce que je bande mou et je suis vulnérable. Franchement, je l’aurais mieux vécu que ça.  Avec un regard noir et en sortant le fameux flingue, tout en espérant que je sais m’en servir, j’essaye de me rattraper coté badass.

« Et j’ai pas besoin de me souvenir pour savoir que c’est Carter »


Si c’est pas lui je pense que j’aurais l’oscar du con de l’année à la prochaine pseudo cérémonie organisée par Dean. Par contre le flingue semble peser une tonne, et je ne sais toujours pas s’il y a autre chose à faire qu’appuyer sur le bouton. Putain, j’aurais demandé ce qu’était ce foutu truc de sécurité !!! Du coup, je crois que ça va pas faire comme conduire la voiture

« Tu es venu finir le travail c’est ça? »

Là ça aurait pu faire classe si j’avais pas eu Joséphine qui ne faisait pas, encore, n’importe quoi. Je la vois se foutre entre le flingue et Carter. Mais putain, elle se rend compte qu’avec la poisse du jour, le coup pourrait partir tout seul ?!!! Rien qu’a l’arc de son menton relevé je sens que Madame va faire sa tête de mule. Et dire que c’est censément moi le maitre…  l’idée qu’elle le défende lui me fout en rogne. Et si ce type était plus qu’un « bon ami » pour elle ?

« Mais bordel Joséphine, restes pas devant le flingue ! Vas chercher mon père plutôt ! Quant à toi Carter, t’as pas honte de te planquer derrière une femme !»
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MessageSujet: Re: Stars are only visible in the darkness    Stars are only visible in the darkness  EmptyVen 23 Mar 2018 - 10:06
Il était là. Après des semaines, des mois, à faire le deuil de son fils, Logan l’avait finalement sous les yeux et entre choc et surprise, il ne savait plus où se placer. Isha lui semblait différent et quelque chose dans cette constatation effrayait le barbu sans qu’il ne parvienne à mettre la main dessus. C’était un détail et il n’aurait même pas su le nommer. Son khukuri reposait dans son poing fermement serré, mais son bras pendait le long de son corps, loin d’imposer la moindre tension violente à la scène. Un long moment, Logan resta ainsi à observer le jeune homme en se demandant s’il rêvait, jusqu’à ce que la voix de Joey ne le ramène à la réalité. Plus aucun souvenir ? Et elle, alors ? Elle ne semblait pas avoir perdu la tête et savoir parfaitement ce qui se passait, alors pourquoi n’était-elle jamais revenue à Fort Hope pour informer Logan que le fils qu’il croyait mort allait bien ? Une vague de colère déferla sur l’homme, mais il s’obligea à la laisser partir sans la retourner contre la jeune femme. Le reste se déroula sous ses yeux sans qu’il n’y prenne garde, sans qu’il ne comprenne réellement. Sur sa rétine, une petite croix blanche était imprimée comme une brûlure au fer rouge. Il venait de passer six mois à la regarder par la fenêtre de sa cuisine, chaque matin au réveil tandis qu’il essayait d’avaler quelque chose malgré sa gorge nouée. Il avait passé des nuits entières sans parvenir à dormir, des larmes perçant ses défenses, passé des jours complets à chercher partout sans parvenir à remettre la main sur le gosse et aujourd’hui, il se tenait devant lui, en vie et même en bonne santé visiblement. Et il pointait une arme sur lui, sur son père, et prononçait son nom avec tant de haine et de mépris.

“Qu’est-ce qu’il s’est passé ?” demanda-t-il soudainement, évitant tant bien que mal de laisser la moindre émotion passer dans sa voix ou sur ses traits. Son regard resta fixé sur Isha un instant, avant qu’il ne glisse légèrement vers Joey et, malgré ses efforts une pointe de colère passa dans ses yeux. “Depuis combien de temps, tu sais qu’il est en vie ? T’aurais pu me prévenir, t’aurais pu…” Il était paralysé et incapable de s’approcher d’eux et c’était certainement une bonne chose. Le ressentiment d’Isha lui brisait le coeur presque plus profondément que sa mort. Que s’était-il passé pour que son fils en vienne à le haïr de cette façon ? “De quel travail il parle ? Qu’est-ce qui se passe ici, putain de merde !?” La patience de Logan s’était finalement envolée en un battement de cil. Il ne comprenait rien et jamais ne s’était-il senti aussi perdu qu’en ce moment. Quelque chose s’était passé et il n’était pas au courant. Son fils n’était pas mort, mais le jeune homme qui le regardait en ce moment, ça n’était pas Isha, pas vraiment. Presque machinalement, il rangea son arme dans l’étui contre sa poitrine et recula d’un pas. “Range ce flingue, tu veux ? Et expliquez-moi ce qui se passe, parce que je comprends rien là. Joey, putain ! Pourquoi est-ce que t’es pas venue me chercher tout de suite ?!” Il lui en voulait à elle, aussi injuste cela puisse-t-il sembler, toute la colère, tous les ressentiments de Logan étaient entièrement tournés vers la jeune femme. Elle aurait pu tout régler, elle aurait pu le rassurer, elle aurait pu tout changer. Mais elle restait là à jouer une comédie complètement ridicule et lui ? On le laissait pleurer la perte d’un autre de ses enfants comme si de rien était. Il aurait voulu mettre le monde à feu et à sang, en cet instant. Mais à la place, il recula encore d’un pas, jusqu’à ce que son dos ne rencontre une étagère qui trembla légèrement sous son poids. Il baissa les yeux vers le sol et passa une main sur son visage, comme étourdi par ce qui se passait.
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MessageSujet: Re: Stars are only visible in the darkness    Stars are only visible in the darkness  EmptySam 24 Mar 2018 - 17:38
J’ai du mal à déchiffrer l’expression sur le visage de Logan, il faut dire que je ne l’ai vu qu’une seule fois, et qu’il avait déjà cette tronche de constipé, qui semble lui coller à la peau, en permanence. Nous n’avons pas eu l’occasion de faire connaissance, il avait l’air bien trop contrarié par ma présence quand Isha a voulu que je rencontre sa famille. J’imagine qu’à sa place, si je venais de tomber sur mon fils, tout droit revenu du royaume des morts, je serais surprise au possible, choquée, interloquée aussi sans doute. Pourtant, Logan semble…je ne sais pas. Fermé. Comme si son visage n’était qu’un masque soigneusement étudié depuis si longtemps qu’il le portait peut-être même sans s’en rendre compte. Il n’y a, pour l’heure, aucune effusion de joie, aucune empoignade, embrassade, aucun sourire. J’aurai sans doute dû faire part d’un peu plus de délicatesse pour annoncer la situation, et cette perte de mémoire dont est victime Isha. Mais pourquoi s’embêter à embellir les choses, alors qu’il suffisait d’aller directement à l’essentiel ?

Je ne fais pas attention aux remarques du brun dans mon dos, qui m’auraient sans doute fait lever les yeux au ciel dans d’autres circonstances, mais pas là, pas maintenant. Pas alors que la situation est si tendue. Décidément, Isha a bien été endoctriné par Joshua, qui lui a vraiment retourné le cerveau à la perfection. J’ai beau avoir essayé de faire comprendre au jeune mécano qu’il aurait peut-être intérêt à se montrer méfiant vis-à-vis des propos que son géniteur a pu avoir, concernant la vie passée du jeune homme, le mécano s’est énervé à chaque fois, en m’intimant de respecter ce père chéri, dont il s’imagine qu’il a toujours pris soin de lui. Je fronce brusquement les sourcils quand je vois qu’Isha a sorti une arme, qu’il est désormais en train de pointer sur Logan. Mais putain, qu’est-ce qui lui prend ? Je ne réfléchis pas, et instinctivement, sans doute très bêtement, je me place dans la ligne de mire de cette foutue arme à feu, et je me retrouve entre Logan et le canon, ce qui n’a franchement rien de rassurant. Je suis plongée des mois en arrière, dans la cour de notre QG, juste avant que je me fasse effectivement tirer dessus, et je dois vraiment me forcer à rester calme pour repousser ces souvenirs au loin. Je suis simplement sûre d’une chose, c’est qu’à part un accident, Isha ne me tirerait jamais dessus volontairement.

J’ai du mal à savoir où regarder entre un Isha sur les nerfs, prêt à passer à l’attaque, qui n’a pas l’air de comprendre ce qu’il se passe, et un Logan qui a l’air paumé au possible. C’est compliqué de savoir où regarder entre eux d’eux, savoir quoi dire, ou même faire. C’est la voix de Logan qui accapare mon attention en premier, alors que je me retourne vers lui, tâchant d’ignorer la menace de l’arme dans mon dos. J’ai confiance en mon colocataire, je sais qu’il ne tirera pas. Je vois l’incompréhension se peindre sur les traits du barbu, ou du moins ce que j’interprète comme tel, difficile de le savoir vu que je n’ai jamais pu apprendre à le cerner. Et comme j’aurai pu le soupçonner, le déluge de reproches ne tarde pas à pleuvoir. Pourquoi est-ce que j’ai gardé le silence, pourquoi je n’ai pas prévenu Logan, pourquoi je n’ai pas ramené Isha à Fort Hope ? Pourquoi, pourquoi, pourquoi. La question préférée de Joshua. Sans y penser, j’agrippe mon bras assez fermement, celui sur lequel ma peau sera marquée à vie du sceau de l’arène, dont je suis une esclave. Une esclave qui n’a pas le droit de sortir, de donner son point de vue, ou même d’ouvrir sa gueule. Enfin…j’admets volontiers que ma condition s’est améliorée depuis que Dean m’a plus ou moins promue infirmière de l’arène, mais les conditions restent les mêmes. Même avec toute la volonté du monde, et sans Isha, jamais je n’aurai pu mettre un pied en dehors de l’arène.

Je lève un sourcil quand je remarque que le ton de Logan se durcit, et que la colère semble avoir remplacé la surprise qui se peignait sur son visage jusque-là. J’ouvre la bouche, incapable de trouver une réponse convaincante à ces accusations à peine voilées. Il ne se doute pas, pas un tout petit peu même, que si je n’ai pas été à Fort Hope, c’est tout simplement parce que je n’ai pas pu ? Je me retourne vers Isha, bien consciente que je ne pourrais sans doute pas expliquer toute la complexité de la situation s’il est dans le coin, pas sans craindre des conséquences qui risqueraient de m’échapper. Il n’a toujours pas baissé son arme quand je lui fais face, alors que je lui adresse un regard silencieux, comme pour lui demander ce qu’il fout encore avec ce machin-là entre les mains. « -S’il te plait, tu veux bien ranger ça ? Je te promets que t’en auras pas besoin… » Je plonge mon regard dans le sien, alors que j’essaye de vraiment lui faire comprendre qu’aucune des personnes présentes dans cette pièce ne lui veut du mal. Il m’a dit à plusieurs occasions que j’avais la capacité de le calmer, même si je n’ai jamais vraiment su comme opérait ce phénomène. J’essaye de lui adresser un regard apaisant, sans toutefois savoir si ça va réellement fonctionner. J’ai besoin qu’il me fasse confiance, qu’il comprenne que je n’ai pas l’intention de lui faire de mal, ou je ne sais pas ce qui pourrait se presser d’autre dans sa tête. « -S’il te plaît ? » Je me doute bien que ce n’est pas le moment de faire preuve d’autant de diplomatie, pas alors que Logan doit être en train de se retourner le cerveau de mille questions. Le plus urgent me semble quand même être la menace que représente une arme entre les mains d’un mec totalement largué, qui s’imagine que le colosse qui vient de débarquer cherche à lui faire la peau.

Mais contre toute attente, le bras d’Isha finit par s’abaisser lentement, jusqu’à ce que l’arme pende le long de son corps. Bon, j’imagine que c’est toujours ça de gagné. Je fais un bref hochement de tête, comme pour lui signifier silencieusement qu’il a bien fait, puis esquisse un pas vers Logan, avant de m’arrêter subitement, le cerveau en pleine ébullition. Il faut que je trouve un moyen de me retrouver toute seule avec le barbu, loin des oreilles indiscrètes du gladiateur. « -Tu devrais regarder les comics. Tobby serait ravie que tu lui en ramènes un. C’est…il connait des gens du laboratoire, et…j’ai besoin de savoir ce qu’il s’est passé. » Ce n’est pas tout à fait un mensonge, je sais que Fort Hope et le labo étaient des alliés, en revanche, je doute qu’il puisse me dire ce qu’il s’est passé d’autre qu’un gros incendie. De toutes façons, je me rends bien compte que ce n’est pas le sujet principal de discussion. Je n’aborderai d’ailleurs même pas cette question. Je vois qu’Isha est méfiant, son regard fait l’aller-retour entre Logan et moi, alors qu’il nous fixe d’un air suspicieux. Je crois le connaître désormais suffisamment, ou du moins cette version 2.0 de lui, pour savoir qu’il ne sera pas tranquille s’il ne me sait pas en sécurité. Il suffit de voir les réactions qu’il a eu les quelques fois où ça a chauffé pour moi pour le deviner facilement. « -On sera juste devant le magasin, et tu pourras toujours nous voir, okay ? » Je l’entends pousser un grognement étouffé, mais il semble se résigner, et me lâche du regard pour fixer durement Logan.

A mon tour, je fixe le géant longuement, avant de montrer les portes du magasin ouvertes d’un signe du menton. J’espère simplement qu’il a compris que je cherchais à lui parler en tête à tête, sans qu’Isha puisse nous entendre. Il n’a pas l’air de bouger, alors je lui demande de me suivre, m’attendant à tout instant à une réaction pas forcément amicale. Après tout, il a bien montré qu’il était en colère, non ? « -Il a perdu tous ses souvenirs à la suite de son accident de moto. Et… » Je me mords la lèvre inférieure, cherchant ce que je peux raconter, ou pas. Les propos que Papa Cornwell m’a tenu dans l’arène me reviennent en tête, alors que je serre les dents un instant. Je voudrais vraiment croire que Logan est le gentil gars de l’histoire, et que Joshua n’a fait que mentir, du début à la fin. Après tout, c’est bien sa spécialité non ? Ça, et aussi la manipulation et la folie. « -Et c’est Joshua qui l’a trouvé en premier…il se fait passer pour le père de l’année, c’est à vomir. Il lui a raconté tout un tas d’absurdités, et Isha a cru à toutes ses paroles parce qu’il avait rien d’autre auquel se rattacher…Joshua lui a dit qu’il s’appelait Robin, et que…et que tu lui avais fait subir tout un tas de sévices horribles quand tu étais son tuteur. »

Et puis, je finis par tout lui raconter, parce que je galère à faire le tri parmi tout ce qui se bouscule dans ma tête. Je lui raconte comment Joshua prétend être usé et malade, comment la traque et les attaques incessantes de Logan contre lui l’ont brisé et affaibli. Il a fait croire à Isha que le leader de Fort Hope cherchait à l’éliminer, et que c’était désormais à son fils de le protéger de sa vengeance, et de sa cruauté. Il a inversé les rôles en prouvant sa maîtrise impressionnante de l’art de la manipulation. Et Isha n’y a bien sûr vu que du feu. Comment pourrait-il se méfier, privé de tout souvenir ? « -C’est ça, le travail qu’il croit que t’es venu finir, le tuer lui, et trouver Joshua pour lui faire la même chose. Pour lui, tu es…l’ennemi à abattre. » Celui qu’il faut éliminer, avant de l’être soi-même. Joshua se sert d’Isha pour finir l’histoire qu’il a commencé avec Logan, et le brun est trop perdu pour y comprendre quelque chose. « -Et je suis sincèrement désolée de pas être venue à Fort Hope, mais je pouvais rien faire. De toutes façons, je pouvais pas sortir. On devrait même pas être là aujourd’hui. Si quelqu’un apprend qu’on est sorti, si Joshua l’apprend... Il a menacé de s’en prendre à Isha si je lui disais quoi que ce soit sur son passé, sur qui il était, sur la vie qui était la sienne avant l’accident. Et après ce qu’il m’a raconté sur ce qu’il a fait à ses autres fils, je l’ai cru. Personnellement, je préfère un Isha amnésique, plutôt qu’un Isha mort… » Je pousse un léger soupir, avant de détourner mon regard pour le poser sur le brun, qui ne parvient pas à s’intéresser totalement à ses BD tant il nous surveille. Je me force à lui faire un petit sourire rassurant, mais en vain. J’ai comme la sensation que la situation pourrait toujours dégénérer à tout moment, et c’est assez…stressant. « -Je sais que ce ne sont que des mots, mais je suis vraiment désolée. » J’évite de prononcer son prénom, juste au cas où les oreilles d’Isha traîneraient un peu trop, par peur qu’il pète les plombs et se jette sur ce père adoptif qu’il adulait autrefois, mais dont il a aujourd’hui tout oublié.
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MessageSujet: Re: Stars are only visible in the darkness    Stars are only visible in the darkness  EmptyLun 26 Mar 2018 - 0:24
Bon il y a comme un étrange effet « miroir » à regarder ce mec. Il a l’air paumé et en colère… comme moi quoi. C’est marrant, enfin, dans la mesure où on peut trouver quelque chose de marrant dans cette situation de merde.

Vu qu’il a pas l’air de capter plus que moi, il y a une forte possibilité que je vienne de me foutre la honte suprême parce que c’est pas Carter. Dans le genre roi des cons je mérite ma couronne. A force de se faire peur tout le temps avec le croquemitaine Carter, bah forcement, on en voit partout des qu’on stress un peu. Comme les gosses quand on éteint la lumière j’imagine.

Une petite voix est en train de me souffler que c’est possible que je sois en train de me rassurer plus qu’autre chose sur ce coup-là. Ce qui est probable aussi. En fait je n’arrive pas a savoir ce qui est le mieux, passer pour un con et être juste devant un géant barbu ou avoir vu juste et qu’on soit seuls face a un psychopathe qui cache peut être bien son jeu.

Par contre ,qu’il appelle Joséphine « Joey » ne me plait pas, mais alors pas du tout. Que ce soit Carter ou pas… mais d’où qu’il parle aussi familièrement a ma meuf ????!!!! (oui je suis toujours un poète et je pressens que ce devait déjà être le cas avant l’accident.)

Bah tient, il veut que je baisse mon flingue. Et puis quoi d’autre ? Que je me mette les menottes et que je me foute dans son coffre tout seul aussi ? Il veut pas que je fournisse le gros seul et le beurre non plus ? Vas y le barbu prend moi pour un débile. De toute façon, je suis sûr d’une chose maintenant, je ne sais pas me servir de ce machin-là alors, a moins de lui envoyer dans la tronche, ce qui est mon plan B, je doute de savoir me défendre plus avec.

J’imagine que cette situation, avec le concours de gros yeux et les introspections en boucle, aurait pu durer des plombes si Joséphine n’avait pas encore décider de fausser les règles. D’habitude j’adore son côté surprenant, mais pour le coup, j’aurais préféré qu’on reste dans les rails du classique. Y’a assez de « surprenant » dans le fait qu’on soit pas la ou on devrait avec un type qui, visiblement, peut nous tuer, nous connait, et râle sur ma Joséphine plus que je ne l’ai jamais fait depuis que j’ai des souvenir. Elle n’avait pas a le prévenir, elle n’a aucun compte a lui rendre a ce papy.

Sauf que je n’ai même pas la possibilité de faire un concours de bites verbale, certes stérile, mais si masculin, puis que Joséphine me demande de me calmer avec sa méthode à elle. Je l’écoute en essayant de rester calme, mais, même si d’habitude elle a un effet apaisant sur moi, surtout quand je suis furax ou perdu, là ça marche moyen. Il suffit que mon cerveau ce mette a bitter qu’en fait elle est en train de me congédier comme un gros naze pour rester seule avec le barbu pour que je reste a lancer des regards noirs au type. Bon ok, je mets un peu de temps a capter qu’elle est en train de me dire d’aller me faire cuir un œuf. Genre c’est quand elle me dit de regarder les BD pour Tobby façon, on lance la baballe au chien pour qu’il sorte de la voiture et on barre rapidement, que mes neurones captent enfin. Parce que franchement, après tout ce que je viens de faire, entre la grande évasion, l’organisation de cette mission de « retrouvons rival numéro 1 Aaron » j’imagine que je devrais avoir le droit d’entendre la conversation ? non ?

Si d’autre que moi pense qu’elle est en train de me prendre pour un con et me la faire a l’envers, lever la main, ou le menton si vous n’avez plus de bras, avec ces temps incertains, je préfère anticiper. Toujours est il que ca pu la merde cette histoire et que mon père m’avait bien dit de me méfier d’elle.

Je ne sais pas ce qui me blesse le plus. Le fait qu’elle me pense si débile, qu’elle aille vraiment ce prendre ce moment solo avec ce mec qui m’inspire trop de trucs contradictoires pour être honnête, ou le fait que je ne fasse rien pour l’en empêcher voir pour me casser en la laissant avec son ancien sur pote velu., grand, musclé…

Parce sincèrement, je pense que c’est ce que je devrais faire. Partir le plus vite possible, prévenir mon père qu’il avait surement raison et que l’arène risque d’avoir la visite de Carter a cause de ma stupidité niaiseuse. Seulement, voilà, je ne sais pas faire ça. J’ai juste une boule au ventre que ce type qui m’a pas l’air commode, lui fasse du mal. Aussi contradictoire que cela puisse paraitre, en même temps j’ai jamais prétendu être logique, c’est juste impossible de l’abandonner comme ça si ca tournait mal.

Sans vraiment les perdre de vue, prêt a intervenir au moindre geste menaçant du type, je ne mets pas longtemps a trouver une arme de merde qui sera toujours mieux que le flingue : un épée trop brillante et pas assez affutée pour être crédible. Mais c’est mieux que le pistolet. Je me demande ce qui peut avoir aussi mauvais gout pour mettre une tete de loup blanc sur la garde et appeler une arme épée de Snow. Bref, pour le moment, n’ayant pas de meilleure idée je reste en observation un poil seul comme un con, a essayer de lire sur les lèvres de ceux qui sont dehors. Pas de bol, encore un truc que je sais visiblement pas faire.

Je ne sais pas qui j’étais avant, mais ca aurait été bien que je sache faire un truc utile de mes 10 doigts parce que, franchement, c’est pas avec un tours de carte a jouer ou de bite que je vais savoir me dépêtrer de ce merdier.
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MessageSujet: Re: Stars are only visible in the darkness    Stars are only visible in the darkness  EmptyMar 27 Mar 2018 - 10:14
Dès que le canon de l’arme regarda vers le sol, Logan sentit ses épaules descendre de quelques millimètres et un soupir de soulagement lui échapper. Ses poumons se remplirent de nouveau d’air et il remarqua seulement alors qu’il avait retenu son souffle en observant les deux jeunes gens plantés devant lui. Il ne comprenait rien à ce qui se passait et se tenait sans doute à des kilomètres de la vérité, soudainement plongé dans une tornade d’émotions contraires et violentes, surpris de constater que la joie et le soulagement qu’un père aurait du ressentir en retrouvant l’un de ses enfants en vie et en bonne santé lui échappait totalement. Il aurait voulu être heureux, foncer sur Isha et le serrer dans ses bras, mais visiblement il avait manqué un énorme chapitre de l’histoire et l’incompréhension prenait le pas sur tout le reste.

Pendant ce qui lui sembla une éternité, Logan resta planté là en silence, à être témoin de ce qui se passait entre Isha et Joey et un flashback plutôt désagréable de sa première rencontre avec Ava le frappa. Cette fois encore, il avait le sentiment d’être témoin de quelque chose qui ne le regardait pas, cette fois encore il se sentait de trop dans la vie de son fils et ressentait la même irritation le prendre. Mais cette fois, Joey finit par lui désigner la porte de la boutique d’un signe de tête et, après une hésitation, Logan accepta de leur tourner le dos et de sortir, la jeune femme sur ses talons.

L’explication qu’il attendait fit d’abord l’effet d’une douche froide à Logan et il considéra presque comme un miracle qu’il parvienne à rester calme, à se tenir droit et imperturbable devant Joey. La colère, la peur, le soulagement, tout cela le quitta peu à peu, ne laissant qu’un vide glacial s’emparer de lui. Il aurait préféré sentir la haine habituelle du Fantôme prendre le dessus, mais non. Son regard ne lâchait pas Joey, mais il finit par s’affaisser légèrement, prenant appui contre la vitrine de la boutique comme s’il allait bientôt tourner de l’oeil. Joshua avait finalement réussi, pas vrai ? “J’vais tuer ce fils de pute…” Entre ses dents serrées, les mots échappèrent à Logan avant qu’il ne le réalise vraiment. Il faisait cette promesse depuis des mois et ça n’était toujours pas arrivé. Et en se rendant compte de cela, de tout ce que Joshua lui avait arraché, il se réveilla légèrement et se redressa subitement. “Où est-ce que vous êtes ? Je peux…” Il s’arrêta tout à coup et tourna la tête pour regarder dans la boutique, ses yeux passant brièvement sur Isha. S’il faisait quoi que ce soit, il donnerait simplement plus de poids aux mensonges de Joshua et il perdrait son fils pour de bon. Il ferma les yeux et inspira profondément, se pinçant l’arrête du nez en essayant de retrouver son calme, tant bien que mal. “Il faut que j’lui parle.” décida-t-il finalement et, sans lancer un seul regard à Joey, il rentra de nouveau dans la boutique.

Rapidement, Logan se retrouva devant le jeune homme et ouvrit la bouche, mais aucun son ne sortit et il se retrouva bientôt complètement paralysé en réalisant qu’il ne pouvait tout simplement rien faire, rien dire qui lui ramène Isha. Mais il le fallait, il le fallait absolument. À toute vitesse, Logan fouilla dans son crâne à la recherche de la solution miracle et leva finalement les mains devant lui, pour que le gamin puisse les voir, puisse voir qu’il ne comptait pas lui faire de mal. “Ish… Robin.” souffla-t-il aussi calmement que possible. “J’vais prendre quelque chose dans ma poche, ok ? C’est pas une arme. J’ai que celle-là et tu le verras tout de suite si j’essaye de la prendre.” Du pouce, il désigna le khukuri rangé dans l’étui contre sa poitrine et plongea sa main droite sous son manteau, dans la poche intérieure de l’autre côté de l’arme. Il se débattit quelques secondes jusqu’à réussir à sortir le petit livre à la couverture de cuir qu’il gardait toujours là, l’exemplaire de Roméo et Juliette qu’il avait offert à Juliet pour leur cinquième anniversaire, juste quelques mois avant qu’elle ne parte et qu’il avait récupéré chez elle un an plus tôt. La couverture commençait à s'abîmer, les pages à jaunir peu à peu et ce qui lui avait coûté presque un mois de salaire à l’époque n’avait plus grand chose de l’objet précieux qu’il était. Lentement, Logan tourna les pages du livre, faisant défiler au passage les photos qu’il y rangeait, celles de Juliet, de leurs filles, la photo de Joy, Octavia et lui qu’avait pris Aïko peu de temps avant de mourir, jusqu’à ce qu’il trouve celle qu’il cherchait, la photo qu’il avait récupéré dans la maison d’Isha peu de temps après sa “mort”, celle qu’ils avaient pris au garage de Dolan des années plus tôt et qui représentait tous les employés. Dolan, Logan et Isha côte à côte au milieu de la bande, souriaient. C’était sûrement stupide et dangereux, mais c’était la seule chose que Logan savait faire en ce moment. Il récupéra la photo avec précautions et la tendit au jeune homme, ses yeux fixés sur son visage, ses traits crispés par la crainte.
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MessageSujet: Re: Stars are only visible in the darkness    Stars are only visible in the darkness  EmptyMer 28 Mar 2018 - 22:16
Et ca parle et ca parle et je me dis qu’il faut que je mette les voiles et que je suis le roi des cons de rester là comme un poireau avec mon épée de carnaval. Mon père a certainement raison sur le fait que je devrais me méfier de Joséphine mais, même si je l’avais voulu, je crois que je n’aurai pas su le faire. Qu’elle me conduise a l’abattoir ou au paradis, nos vies sont trop liées maintenant pour que j’arrive à simplement me barrer.

Je donnerais cher pour savoir ce qu’ils se disent. Mon esprit, tordu n’a pas trop de mal a imaginer les textes. Joséphine lui indiquant où nous trouver notre planque, le fait que mon père est faible et fragile, que ma sœur est plus capable de faire du skate board que de pouiller a mort des gueules… Je vois le barbu s’affaisser. Elle vient certainement de lui parler du fait que qui dit arène de combat dit combattants armes et moyens de défense.

Malgré la situation j’arrive encore a ressentir de la jalousie. Ca va faire une semaine qu’elle arrive a peine à m’aligner trois mots a la suite et lui il a le droit a un discours. Au moins ils ne sont pas en train de se lécher les amygdales, c’est déjà ça. Parce que, pour le coup, je pense que je risquerais d’interpréter ça comme étant une agression physique et je me sentirais obligé d’intervenir.

Sans déconner, je suis plus tendu qu’un string sur une obese. En fait je guette le moindre geste hostile qui impliquerait que Joséphine soit en danger. Malgré les mensonges éhontés, je n’ai pas envie qu’il lui arrive une merde. Oui je suis vexé, oui je me sens trahi, mais ca reste secondaire au fait qu’elle est seul à seul avec un Carter potentiel. Mon père l’a prévenu que notre bourreau était un homme sournois, manipulateur et violent. Bon, ok, celui là a pas l’air de trop correspondre au portait, mais c’est peut être est ce justement ça qui le rends sournois et dangereux ? Peut être qu’il joue un rôle d’un type qui joue un role et… ouai bon ok, ca me réussi pas trop de réfléchir. Je pense que je tiens un truc mais je ne suis pas en état de creuser plus. J’imagine que la situation anesthésie pas mal mon petit neurone déjà pas très vigoureux.

J’aimerais que mon père soit là. Lui il saurait quoi faire et il me dirait surtout ce que je dois faire. Il est toujours là quand je suis paumé et putain, je ne me souviens pas avoir déjà été plus paumé que ça. En même temps, une petite voix sournoise me dit qu’il me dirait de charger ou de fuir. Donc pas sur qu’il soit si utile que ça puisque j’ai déjà établi que je ne savais pas fuir et je ne suis pas assez suicidaire pour me lancer dans un combat contre musclor sans vraiment être acculé.

Je me mets sur mes gardes quand je vois que ca bouge dehors. Carter potentiel, reviens dans la boutique a grand pas, en admettant qu’il sache en faire des petits. Immédiatement je me mets en positon pour me défendre, avec mon épée de guignol, en maudissant ma stupidité de ne pas m’être sauvé quand il était occupé ailleurs. C’était quoi déjà ce que m’on père m’avait dit ? Ah oui… j’ai failli crever a cause d’une nana. Il faut croire que c’est mon destin de croiser les emmerdes à cause du sexe faible.

Bonne ou mauvaise nouvelle, il arrête sa charge alors qu’il est en face de moi. Etrangement il semble plus faire une imitation de carpe hors de l’eau que de serpent hypnotique ou d’ours en fureur. J’irais pas me moquer, je fais ça souvent aussi. Ouai c’est pas glamour, mais ca me fait quand même plaisir de voir qu’il y a pas que moi qui fasse ça.
Il finit par me montrer ses mains pour m’annoncer qu’il a un truc dans sa poche et que c’est pas une arme. Je lache malgré moi un rictus cynique. Non mais il s’est regardé récemment ????? Genre il aurait besoin d’une arme pour me tuer. Il réalise que ses deux paluches me font foutrement plus peur que n’importe quoi de ce qu’il pourra sortir de sa poche. Quoique si c’est un lapin… en même temps, les lapins, ca sort des chapeaux, pas des frocs ?

Un peu inquiet et sans baisser ma garde, même si je doute que cette épée puisse faire autre chose que se péter sur lui, je reste à observer avec méfiance ce qu’il est en train de faire. Putain… il me sort un livre là ? Il veut qu’on se fasse un duel d’intello ? Un concours de lecture (putain je suis dans la merde) ? Un débat philosophique (Finalement la lecture c’était pas si mal) ? Je l’imagine bien avec des petites lunettes ronde a me réciter de la poésie… ou pas. Non mais c’est quoi son délire ?!

Ah, en fait c’est son album photos. Ça n’enlève rien du coté zarbe du truc. S’il espère implorer ma pitié en me montrant des photos de ses 16 gosses qui, forcement, n’ont plus de mère(s), j’ai envie de lui dire que ça sert a rien. Je le laisse partir bien volontiers parce que, soyons honnête, je me donne pas forcement grand gagnant d’un affrontement contre un type gaulé comme une armoire a glace. Genre s’il éternue je vole dans le mur. Après j’en ai mater de plus massif, mais pas dans cet état. Je lance un regard a Joséphine pour bien lui faire comprendre que je ne bitte rien a ce qui se passe mais que son coup de « je veux parler seule a seule avec lui du labo » ca le fait de moins en moins.

Il finit par me tendre une photo et me regarder comme si la survie de l’univers en dépendait. Toujours pas rassuré et prêt a me défendre, j’attrape avec suspicion la photo en me demandant bien où il veut en venir. Je jette un coup d’œil rapide tout en me reportant sur le barbu comme si on jouait a 1 2 3 soleil… mais il n’a pas bougé, bon j’en retente un autre tout aussi nerveux… toujours rien. Je sens tellement venir le piège ou le coup foireux, surtout avec cette façon qu’il a de me regarder que j’ai du mal a vraiment le quitter des yeux longtemps. Et puis, au hasard d’un scan rapide je repère un truc familier qui m’oblige a froncer les sourcils a et vraiment regarder cette fois. Sans faire gaffe j’ai même baissé mon arme sans m’en rendre compte. Mais c’est quoi ce bordel ?

La traduction immédiate de mon cerveau serait un : « ben c’est moi ?! » lorsque je pose les yeux sur … heu ben sur un moi du coup, avec plein de gens que je ne connais, pas dont lui. Mais qu’est ce que c’est que ce signifie tout ca putain ??? Si j’avais les mains qui ne se mettaient pas a trembler ca m’aiderait peut être a mieux voir et trouver une preuve que cette photo est une connerie. Là je sens que je suis en chute libre dans un néant de questions sans aucune prise. Je n’ai pas trop l’habitude de voir ma trogne, en fait, jusqu’à il y a peu, je ne savais même pas a quoi je ressemblais. Je garde pourtant une certaine conscience de ce moi qui ne me fait pas douter que le jeunot tout content c’est bien moi. C’est pas trop la trogne d’un mec violé et battu par le type qui a l’air tout contente derrière lui. Une fois de plus, j’imagine qu’il y a certainement une explication à tout. Et ca serait pas un luxe que je sache ou la trouver cette putain d’explication.

Tout a l’heure j’ai suggéré que j’étais a mon max de « je suis paumé » et de « j’ai peur », et bien, je découvre qu’en fait, non, j’étais loin de mon seuil de tolérance.

J’imagine que c’est le moment des phrases chocs, des questions qui percutent et de montrer mes prouesses de déduction avec un texte inspirant prouvant dénouant les fils du mystère. Sauf que c’est a mon tour de faire la carpe hors de l’eau, croisé lévrier afghan pour les tremblements et peut être huitre pour mon degrés de compréhension. C’est décidément très animalier ce soir.

La fatigue de cette semaine sans dormir, l’angoisse accumulé depuis les révélations de Joséphine, le stress de cette sortie à la con, ouai finalement nos petits graffitis de « sauvons le rival de ma femme » me semblent anodins actuellement, et ma lutte contre un instinct de survie me hurlant de fuir pour de bon cette fois, font que mon cerveau ressemble à un électro cardiogramme de moisis ou aux seins de de godiche si je me souvenais d’elle : il est a plat pour ne pas dire inexistant.

Après un long regard interrogatif et cauteleux aux deux protagonistes de ce qui m’a tout l’air d’être une façon pas jouasse de me faire du mal je recule en les gardant bien de face. Je ne sais plus qui croire dans ce bordel ou je me demande jusqu’où va leur collusion. Mais, le pire, c’est que je ne suis pas au bout de mes surprises car la dernière personne que je pensais fiable dans cette pièce me trahit sans l’ombre d’un doute. Mon corps me fait un truc moche comme je n’en ai pas fait depuis le trou : j’ai l’impression que l’air n’entre plus dans mes poumons, que mes jambes sont en coton et que je pèse trop lourd pour elles. Je me sens essoufflé, étouffé et épuisé. J’essaye de donner le change en m’adossant au mur pour éviter de me vautrer comme une vieille et de sourire ironiquement pour masquer la crise de panique qui me menace.

Et les deux qui restent a me regarder comme si la parole divine allait sortir de ma bouche. Ils rendent bien compte que là, c’est encore pire question oppression ? En fait… peut être qu’ils s’en rendent compte. Je n’en sais rien. Je ne sais plus rien. Y’a au moins une personne dans cette putain de ville qui sait dire la vérité sans m’embrouiller la tête encore plus ?
Je ne sais pas ce qui m’arrive mais j’ai l’impression que je vais réussir a me tuer tout seul si ça continu comme ça. Je manque d’air et j’ai mal alors que je n’ai aucune raison d’avoir mal. Personne ne m’a frappé, du moins physiquement. Mais la sensation que tout le monde se paye gratuitement ma gueule sans que je bite pourquoi me fait plus mal que tous les gnons que je me souviens avoir pris dans l’arène.

Je les zieute comme l’animal acculé que je suis. La boutique qui me paraissait si extraordinaire il y a peux me semble maintenant sordide et suffocante ; J’ai besoin de sortir. J’ai besoin d’air.  Malgré tout j'arrive a ricaner.

« Et…  maintenant ? c’est… quoi la… suite ? hein ? J’imagine… que… c’est pas… Joséphine… pardon Jo-ey et... Carter… se barrent… gentiment… bras dessous… dessus… »

Certes j’ai essayé de mettre de la provocation dans mon ton, mais avec l’essoufflement dû a la douleur et la grimace qui doit aller avec, par sur que je sois top crédible. Je suis pressé d’en finir je crois, je n’ai pas envie de faire la souris entre les pattes d’un chat et d’amuser la foule trois plombes. Je préfère encore qu'ils me finissent rapidement.
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MessageSujet: Re: Stars are only visible in the darkness    Stars are only visible in the darkness  EmptyDim 1 Avr 2018 - 22:52
Est-ce que j’ai oublié une partie de l’histoire ? Un détail super important, que je n’ai pas encore mentionné à Logan ? Je sens son regard foncé ne pas me quitter une seule seconde, ce qui avouons le est loin de me mettre à l’aise, mais je peux comprendre cette sensation qu’il doit avoir de ne rien piger à la conversation. Ça doit être sacrément perturbant d’imaginer son fils mort pendant des mois, et de le voir gambader comme si de rien n’était dans un magasin de bandes dessinées. Ça a clairement un petit côté dérangeant. Quoiqu’il en soit, le barbu encaisse toute mon histoire, tout ce que je lui livre de mes retrouvailles avec Isha, de la présence de Joshua, et de ses menaces quotidiennes. Et finalement, cette question que je sentais venir à des kilomètres, et qui est loin de m’étonner : Logan qui veut savoir où nous vivons. Moi qui ai bien pris soin de ne pas mentionner l’arène une seule fois, je ne vais pas me faire avoir si facilement. Je n’imagine que trop bien le colosse débarquer là-bas, pour tuer ce fils de pute, comme il vient de le dire. Autant dire qu’avec la place qu’à papa Cornwell à l’arène, ce n’est sans doute pas l’idée du siècle que le barbu y débarque comme si de rien n’était, pour venir régler ses comptes. Pas avec tous les soutiens dont bénéficie le tribun. Je le vois s’adosser à la voiture, comme si chaque nouvelle information pesait un peu plus sur ses épaules, ou qu’il était sur le point de s’écrouler. Pourtant, j’ai beau me retourner le cerveau, je ne vois pas vraiment ce que je pourrais dire ou faire de plus. Je ne connais pas ce mec, et même tous les mots du monde peuvent être inefficaces dans certaines situations.

En revanche, je ne m’attendais pas vraiment à ce qu’il finisse par se redresser et par m’annoncer qu’il souhaite parler avec son fils. Euh…est-ce que c’est vraiment une bonne idée ? Pourtant, je comprends bien vite que Logan n’était pas en train de me demander mon avis, puisque sans même attendre de réaction de ma part, il a rebroussé chemin pour retourner à l’intérieur de la boutique. Je soupire un peu malgré moi, et regarde les alentours en plissant les yeux. J’ai l’impression que je devrais rester dehors, et que ce qui est sur le point de se jouer entre ce père paumé, et son fils qui l’est tout autant que lui ne me regarde absolument pas. J’aurai l’impression d’être une véritable intruse, qui assiste à des retrouvailles où elle ne devrait pas être conviée. Pourtant, je finis par emboîter le pas au géant, avec quelques secondes de retard. Si Isha avait été lui-même, je me serai sans doute contentée de m’adosser à la voiture, pour qu’ils finissent leur conversation en toute intimité. Mais si Isha avait été lui-même, on n’en serait probablement pas là aujourd’hui, pas vrai ? J’écoute vaguement Logan tenter d’apaiser ce gamin qu’il a pris sous son aile des années plus tôt, levant un sourcil en me demandant où il compte en venir, ou même faire. Le regard du brun passe sur moi, et pourtant, avec la meilleure volonté du monde, j’ai toutes les peines du monde à ne serait-ce qu’esquisser un sourire. La situation me semble bien trop tendue pour ça.

Logan farfouille dans ses vêtements, et je dois faire quelques pas de plus pour pouvoir voir moi aussi ce qu’il vient de sortir : un petit livre. Je fronce les sourcils, alors que mon cerveau se met à carburer sous mon cuir chevelu. Mais…qu’est-ce qu’il compte faire avec ça ? Je fixe le bouquin du regard, alors qu’il se met à en tourner les pages, et finalement, s’arrête pour prendre un morceau de papier entre ses doigts. Merde…une photo. Il la tend à Isha avant que j’ai le temps de suggérer que ce n’est pas forcément l’idée du siècle, mais c’est trop tard, le brun a déjà refermé ses doigts dessus. Au début, il a du mal à détourner le regard de son père adoptif, comme s’il croyait qu’à n’importe quel moment, il puisse lui sauter à la gorge pour faire je ne sais quoi. Et après ce qui ressemble à une éternité, il accepte enfin de se consacrer exclusivement au cliché, qui m’a échappé. J’ignore ce qu’il voit dessus, peut-être une photo d’eux deux datant d’une autre vie, mais j’ai l’impression que toute couleur quitte instantanément le visage du jeune mécano. Il a l’air encore plus paumé, je ne pensais même pas que c’était possible, alors qu’il semble se fermer, peut-être même se braquer. Son regard apeuré passe successivement de Logan à moi, et instinctivement, je fais quelques pas de plus pour me rapprocher de lui.

Je n’aime pas du tout cette situation, ni même de le voir aller visiblement si mal. En fait, je crois surtout que je ne comprends pas cette réaction peut-être un peu extrême qui m’échappe totalement. J’ignore ce qui se passe dans le cerveau d’Isha, mais ça a manifestement l’air bien trop gros pour lui. Il finit par balbutier de drôles de paroles qui me font froncer les sourcils, alors qu’il se corrige tout seul pour m’appeler par ce pseudo que je lui ai demandé d’utiliser pendant des semaines, avant de renoncer face à son entêtement. Il ne m’a jamais appelé Joey, mais je crois que ce n’est pas ce qui m’interpelle le plus. Mais putain, de quoi est-ce qu’il parle ? Et pourquoi je voudrais me barrer avec Logan ? Je fais un pas de plus, mais pas davantage, ne voulant pas lui donner l’impression de m’imposer, ou je ne sais quoi, de peur d’aggraver cette situation qui m’échappe. J’ignore ce qui le fait réagir comme ça, mais je suis sans doute assez bien placée pour savoir que quand il a peur ou sous pression, il a tendance à réagir stupidement. « -Calme toi, tu veux bien ? » J’ai bien envie de lui dire qu’il n’y a aucune raison valable pour qu’il se mette dans un tel état, son père et moi ne comptons pas lui faire le moindre mal. Il ne craint strictement rien avec nous, il devrait le savoir, non ?

J’essaye de jeter un coup d’œil à la photographie, en vain, alors que je vois distinctement tous ces petits signes qui semblent prouver qu’il est en train d’avoir mal. Mais putain, qu’est-ce qui se passe, au juste ? Il n’est pas blessé que je sache, si ? Je ne suis quand même pas aveugle à ce point, bordel. Je fronce les sourcils, bien consciente que cette situation instable pourrait basculer à tout moment, et Isha foncer tête baissée sans réfléchir, sa spécialité. « -Tu veux bien me dire de quoi tu parles ? Qu’est-ce qui te prend de réagir comme ça ? » Je secoue légèrement la tête de droite à gauche, sans lui cacher le fait qu’il m’a totalement perdue avec ses réactions inexplicables. Je veux bien qu’il soit chamboulé, je le comprends même aisément, mais j’ai du mal à saisir ce que ses paroles impliquent. Il n’y a pas de suite programmée, ou je ne sais quoi. Après tout, ce n’est pas comme si Logan et moi nous étions donnés rendez-vous dans cette boutique désaffectée pour une joyeuse réunion de famille.
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MessageSujet: Re: Stars are only visible in the darkness    Stars are only visible in the darkness  EmptyVen 6 Avr 2018 - 12:36
Il fallait plus que ce que Logan n’aurait imaginé pour rester en place, presque parfaitement immobile, plutôt que de se jeter sur Isha. Ses doigts tremblaient presque alors qu’il attendait que le jeune homme ne prenne la photo qu’il lui tendait et il devait serrer les lèvres pour ne pas ajouter quoi que ce soit. Quand, enfin, le papier glacé glissa d’entre ses doigts, ses épaules se soulevèrent de quelques millimètres encore et le soulagement qu’il espérait y trouvait se révéla n’être rien de plus que de l’angoisse supplémentaire. Un instant, il ne se passa rien et c’était d’autant plus frustrant de devoir attendre en silence. Et puis, l’épée que le jeune homme tenait cessa d’être une menace et, avant qu’il ne s’en rende compte, Logan ferma les yeux pour les rouvrir aussitôt, réellement soulagé cette fois. Ça n’était probablement toujours pas gagné, mais il se sentait vraiment mieux sans une arme pointée dans sur lui. Du coin de l’oeil, Logan perçut du mouvement et son regard glissa une demi-seconde à peine sur Joey qui était revenue se joindre à leur petite réunion de famille pour le moins ratée. Il l’ignora et se concentra de nouveau sur Isha.

Un ange passa avant que le jeune homme ne se décide à dire quelque chose. Logan s’était attendu à une nouvelle vague de colère, peut-être à quelque chose de plus violent que ça encore. Il avait espéré sans y croire vraiment à ce que la réalisation soudaine frappe le gosse et qu’il ne tombe dans les bras de son père adoptif, heureux de ces retrouvailles inespérées. Mais ce qu’il n’avait pas vu venir, c’est ce qui arriva. Un genre de désespoir perçait dans la voix du jeune homme quand il osa s’enquérir de ce qui se passerait maintenant. De nouveau, le regard de Logan effleura Joey quand elle fut la première à répondre, mais cette fois encore, elle ne l’intéressait qu’à peine et son attention retourna bien rapidement vers Isha. “Je partirais si c’est ce que tu veux.” souffla le barbu, prenant sur lui pour conserver égal et ne surtout pas laisser voir comme cette simple idée lui brisait le coeur. Il venait de passer les six derniers mois à faire le deuil de son fils, partir maintenant, après l’avoir retrouvé et sans avoir réussi à le retrouver vraiment… ça lui donnait l’impression de devoir l’enterrer une seconde fois et il ne se sentait pas assez courageux pour ça. “Mais… On peut aussi…” Chaque mot lui coûtait, semblait comme coincé dans sa gorge et il devait forcer pour les laisser sortir. “On peut discuter ?”

Il voyait mal comment parler pourrait réellement arranger quelque chose, mais ce serait toujours mieux que de le perdre une seconde fois. Son regard fit encore une fois l’aller-retour entre le jeune homme et sa compagne et Logan dut inspirer profondément pour prendre encore un peu sur lui. “Je ne te ferais pas de mal, I… Robin.” Il ferma les yeux et inspira encore, juste le temps de retrouver le calme qui commençait à lui échapper sérieusement. “Et Joey et moi, on ne complote rien contre toi, c’est à peine la deuxième fois de ma vie que je la vois. Je suis pas là pour elle, mais pour toi.” Est-ce que cela sonnait comme une menace ? Le ton du barbu sonnait si désespéré à ses propres oreilles qu’il doutait sincèrement qu’on puisse l’accuser d’être menaçant. Mais Isha avait toujours eu une forte tendance à la dramatisation et là… Il craignait le moindre faux pas, le petit mot de trop. Qu’Isha lui tourne le dos et qu’il n’ait plus jamais un tel coup de chance en tombant sur lui par hasard. La seule bonne nouvelle, finalement, c’était que maintenant, Logan le savait en vie et qu’il n’aurait plus le moindre scrupule à retourner chaque brique de cette foutue ville pour le retrouver.
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MessageSujet: Re: Stars are only visible in the darkness    Stars are only visible in the darkness  EmptyMer 11 Avr 2018 - 21:51

Je ne suis pas sûr que j’arrive à vraiment comprendre ce qui se passe. Jai juste mal, peur, envie de fuir et la sensation que je vais étouffer ? Tout le reste va trop vite pour moi et impose des questions que je ne suis pas sûr d’avoir envie de me poser. J’entends bien Joséphine me dire de me calmer. Et sincèrement, j’aimerais bien. Surtout en la voyant hésiter à s’approcher de moi. Mais je ne suis pas sûr que je contrôle plus ce qui se passe dans ma tête qui ce qui se passe dans cette boutique. Le type qui est devant moi, et sur la photo, je sais que je le connais. Mon père m’a assez parlé de lui pour que je ne sois pas des plus rassuré.

Il appelle Joséphine de façon très familière et va me sortir qu’il la voit que pour la deuxième fois de sa vie ? Elle, elle n’a pas toujours pris sa défense en disant que c’était un mec bien et en insinuant qu’elle le connaissait bien ? J’entends la voix de mon père me rappelant que tout le monde me ment et que je suis la bonne poire par excellence parce que j’ai jamais inventé l’eau chaude.

Ok, je reconnais, je ne suis pas une flèche. Mais là, même moi, je me rends compte qu’il y a plus d’un truc qui cloche. Après c’est plutôt de voir ce qui ne cloche pas qui serait le plus simple vu la situation. Je fixe le barbu avec un air de vierge outré malgré la douleur de mes poumons quand il me propose de discuter… et m’assure qu’il ne compte pas me faire de mal. Ses mots n’évoquent pas grand-chose pour moi mais ca ne fait pas de lui un innocent pour autant.

C’est moi ou Joséphine est en train de faire la technique du crabe avec les petits bas chassés, ni vu ni connu, pour quitter l’endroit et me laisser seul avec lui ? Mais elle me fait quoi là. Je lui chope vivement le bras pour l’attirer contre moi. Autant pour éviter qu’elle ne m’abandonne que pour être sur que je puisse essayer de la protéger si ca tourne au vinaigre. Je reconnais que mon geste n’est pas tendre, mais la crise d’angoisse est toujours là et croyez-moi si je dis que je suis vraiment pas bien question respiration. Je n’ai pas assez de recul pour réussir a savoir ce qui m’arrive et si c’est grave. Un peu crispé je me tiens presque a Joséphine sans perdre des yeux celui qui me fait face.

« Tu.. Tu veux… discuter de quoi… Carter… de ce.. que tu m’as fait… de comment… tu m’as loupé ? »

C’est un peu couillon de la provoquer dans mon etat. Je devrais faire profile bas le temps de trouver une idée pour nous sortir de là et profiter que pour le moment il ne semble pas agressif. Dommage que je suis un peu couillon pour de bon.
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MessageSujet: Re: Stars are only visible in the darkness    Stars are only visible in the darkness  EmptyMer 18 Avr 2018 - 15:08
La réponse du jeune homme arracha une grimace de douleur à Logan, qu’il eut tout juste le temps de faire disparaître en réalisant que ça n’était peut-être pas à son avantage de laisser quoi que ce soit paraître actuellement qu’un air neutre et calme. Il aurait voulu que ce soit plus simple que ça. Il était l’adulte, le tuteur et le Fantôme, putain de merde. Il aurait dû être capable de contrôler ses émotions, de contrôler cette situation toute entière, mais c’était plus douloureux qu’il ne l’aurait imaginé. Et rageant, aussi. Son envie d’arracher les yeux de Joshua se faisait actuellement plus forte que jamais. Il jaugea le couple un instant, ne sachant même pas comment répondre, quoi dire. Il savait seulement qu’il devait faire quelque chose, dire quelque chose. Qu’il se sentait actuellement incapable de partir en laissant Isha tout seul avec ce monstre, pas après six mois passés à se persuader qu’il était mort.

Il inspira profondément, aussi discrètement que possible, pour se donner un peu de courage et gagner encore quelques secondes de réflexion. “Je ne veux te faire aucun mal, je n’ai jamais voulu te faire aucun mal.” souffla-t-il, aussi calme qu’il le pouvait, qu’il en avait la force. Il hésitait, totalement incapable de savoir comment se sortir de cette situation, quoi dire pour convaincre le jeune homme de sa bonne foi. Joey n’avait jamais essayé et maintenant que la colère et la surprise étaient passées, Logan commençait à se dire qu’il y avait peut-être une raison à ce que la jeune femme ait passé ces derniers mois à jouer au jeu de Joshua sans venir essayer de le prévenir lui. Sans essayer de ramener Isha à la raison.

“Tu ne t’en souviens pas, visiblement, mais c’est toi qui m’as présenté Joe… Joséphine.” souffla-t-il, lançant un regard presque désespéré à la jeune femme. Totalement désespéré, en fait. Peut-être que c’était une mauvaise idée, finalement, qu’il perdait son temps. Mais s’il tuait Joshua maintenant… Isha ne lui ferait plus jamais confiance. Pas tant qu’ils n’auraient pas réglé ce petit problème de mémoire. “Tu ne te souviens pas non plus des gens sur cette photo, je suppose ?” essaya-t-il encore. “Je te demande juste de me laisser une chance de te donner ma version des faits. Je sais que c’est perturbant, mais il y a encore des tas de choses que tu sais pas.” Beaucoup trop tardivement, Logan pensa aussi à ce qui se passerait si, après cette rencontre, Isha courrait retrouver son géniteur et lui racontait tout. Joshua n’aurait jamais le cran de s’attaquer directement à Logan, le géant en était persuadé. Pas après leurs précédents affrontements, pas en sachant qu’il avait tout une armée à sa disposition. Mais il ne serait pas heureux d’apprendre ce qui était en train de se passer et il risquait de faire quelque chose d’encore plus idiot, comme de s’en prendre directement à Isha. “Laisse tomber, c’est pas une bonne idée.” souffla-t-il finalement, se détournant des deux pour regarder autour de lui. Partir lui était absolument impossible, son corps refusait d’obéir à cet ordre. Il ne savait pas quoi faire.
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MessageSujet: Re: Stars are only visible in the darkness    Stars are only visible in the darkness  EmptyDim 22 Avr 2018 - 20:49
Je sens bien que je ne devrais pas être là, que ma présence n’est pas nécessaire, pire, je me fais l’effet d’une voyeuse qui assiste à une scène de famille qui ne devrait pas lui être accessible. D’ailleurs, je sens bien à la façon dont Logan me regarde que lui aussi se demande sans doute ce que je fous là, ou pourquoi je ne suis pas gentiment en train d’attendre près de la voiture, les laissant gérer leur problème père/fils tranquillement. Peut-être qu’il est aussi en train de me maudire silencieusement de ne pas être venue le voir plus tôt. Il est marrant, comme si ça pouvait être aussi simple que ça. Il n’a aucune idée des menaces que Joshua fait peser sur d’autres que moi. Si c’était sur moi qu’il menaçait de déverser sa rage, j’aurai été à Fort Hope depuis bien longtemps déjà. Mais Joshua est vicieux, et je le crois sans hésiter un seul instant quand il m’affirme que c’est à Isha qu’il aurait fait payer mes manquements, ou à Aaron. Alors oui, c’est vrai, je n’ai pas voulu tenter le destin, et je suis restée bien sagement à l’arène, où je pouvais garder un œil sur le brun.

Je crois qu’inconsciemment, j’ai commencé à me diriger vers la sortie, comme si chaque fibre de mon corps se rendait bien compte que je n’ai rien à foutre là. Mais c’était visiblement sans compter sur Isha, qui referme ses doigts sur mon bras, et m’attire vivement vers lui, m’arrachant au passage un cri de surprise, mêlé de douleur. Mais bon sang, qu’est-ce qui lui prend de serrer aussi fort ? Ses doigts me font l’effet de serres qui s’enfoncent dans ma chair, et je dois me débattre assez fortement pour qu’il consente à lâcher prise. Sa petite provocation, passablement ridicule au vu de la situation, me fait lever les yeux au ciel. Moi qui pensait être têtue, je pense que j’ai trouvé pire que moi. On pourrait lui passer le film de son histoire, il serait encore capable de dire qu’on le manipule, car ça va à l’encontre de ce que son gentil papounet Joshua a pu lui dire. Une fois libérée de l’emprise du jeune homme, j’esquisse quelques pas sur le côté, alors que Logan a déjà repris la parole.

Je hausse un sourcil quand je l’entends dire que c’est Isha qui nous a présenté l’un à l’autre, alors que mon regard passe successivement du visage de l’un, à celui de l’autre, alors que la même expression paumée est visible sur les deux. Je hoche donc doucement la tête, pour confirmer les propos du barbu, alors qu’il enchaîne, tandis que mon regard n’a pas quitté le visage du jeune mécano. Je crois que j’ai un moment d’absence, perdue en pleines pensées, et je me retourne vivement quand Logan annonce finalement qu’il laisse tomber. Quoi ? Comment ça ? Qu’est-ce que je viens de louper ? Il ne peut pas laisser tomber, pas maintenant. Jamais, en fait. Je me mords la lèvre inférieure, bien consciente que de cette situation, de cette rencontre inopinée, rien de bon ne va ressortir si personne n’arrive à parler réellement. Je lâche un discret soupir, avant de me rapprocher doucement d’Isha, que j’ai rarement vu aussi mal. « -Il n’y a pas si longtemps, tu m’as dit que je pouvais te demander n’importe quoi, tu le ferais. Tu t’en souviens ? » J’essaye de capter son regard, de le détourner de la silhouette de Logan pendant quelques instants, pour qu’il ne regarde que moi. « -Alors je te demande de me croire, de me faire confiance. Tu sais bien que je ferai jamais rien pour te faire du mal. » Enfin…à voir sa tronche, j’ai quand même tendance à en douter sérieusement. Il a l’air de croire que j’ai comploté contre lui, que j’ai tout fait pour le ramener droit sous les poings de Logan.

J’essaye de me montrer douce, de trouver les bons mots, alors qu’une partie de moi rêve simplement de le prendre par les épaules, et de le secouer tout en lui racontant les atrocités que son géniteur à fait durant sa vie. Au lieu de ça, je prends sur moi, et attrape la photo sortie quelques instants plus tôt par Logan. « -Regarde…regarde la photo. Tu souris dessus, tu sembles parfaitement détendu, alors que Logan est juste à quelques pas de toi…tu crois que c’est l’attitude de quelqu’un qui serait maltraité, battu, abusé de façon répétitive ? Tu crois que t’aurais l’air aussi heureux sur cette photo si Logan était réellement le bourreau que Joshua t’as décrit ? » Je lui plante la photo sous le nez, bien consciente de lui dire des choses qu’il n’a pas envie d’entendre. Bien consciente aussi que la liste ne s’arrêtera pas là, et qu’il m’en voudra sûrement.

Je jette un coup d’œil rapide au colosse, avant de continuer. « Logan a raison. C’est toi qui nous a présenté. Parce que tu voulais que je rencontre celui que tu considérais comme ton père…comme ton vrai père. Celui pour qui tu avais de l’affection, de l’admiration, celui à qui tu voulais ressembler. » Parce qu’il voulait que les deux parts de son monde, bien différentes, se rencontrent. J’ai l’impression de parler dans le vide, et que chacune de mes paroles sonne creuse, que tout tombe dans l’oreille d’un sourd. Pourtant, je ne peux pas m’arrêter, pas encore, même si je suis bien consciente des dégâts que ça pourrait faire, et des conséquences que mes paroles pourraient avoir. « -Tu détestais Joshua, de tout ton être, pour tout le mal qu’il a pu faire. A toi, à tes proches, à Logan, à moi aussi…c’est à cause de lui qu’on s’est éloignés, que tu m’as laissé partir. Il se sert de ton amnésie pour te manipuler à sa guise, pour faire de toi son…pantin. Pour qu’il parvienne enfin à avoir sa vengeance contre Logan… Je suis désolée si ce que je te dis vient bouleverser tout ce que tu croyais savoir de toi. Mais Isha, je t’en prie, crois-moi. Je n’ai aucune raison de te mentir… » Mon ton devient suppliant, peut-être parce que je me rends compte que Logan et moi sommes en train de perdre notre bataille contre la manipulation de Joshua, contre tous ses coups bas. C’est comme s’il était toujours en avance sur nous.
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MessageSujet: Re: Stars are only visible in the darkness    Stars are only visible in the darkness  EmptyLun 23 Avr 2018 - 23:16
Ce qui est formidable dans cette soirée qui est quand même « la pire que je me souvienne avoir vécue » c’est qu’à chaque minute je découvre que je peux m’enfoncer plus loin dans l’incompréhension et dans un sentiment encore plus perfide que j’ai du mal a définir. De la peur ? De l’angoisse ? C’est pour ça que je crois que je mourir étouffé ou que mon cœur va exploser ?

Maintenant, je pense que je ne peux plus me trouver toutes les explications tarabiscotées du monde ou essayer de repousser a plus tard ce qui semble être la vérité la plus raisonnable. En résumé je suis un pauvre niais a qui on ment et qui gobe tout. Le truc qui reste en suspens est de savoir qui me ment. Ouai, je sais la question peut paraitre ridicule, mais si on pose les choses en plat y’a quand même un truc qui cloche non ?

Pourquoi Joshua m’aurait menti ? Je veux dire il y gagne quoi ? A part veiller sur moi et s’assurer que Joséphine et moi on aille bien, il n’a rien fait d’autre. Du coup ça serait Joséphine la menteuse, mais une fois de plus pourquoi elle aurait fait ça ? Il y a bien longtemps qu’elle a dû deviner que si elle voulait partir, j’aurais tout fait pour qu’elle puisse quitter l’arène, et je la crois quand elle me dit qu’elle ne ferait jamais quelques choses contre moi…. Quant à Carter… ben en fait j’en sais rien, il a l’air aussi paumé que moi dans cette histoire et je suis déjà dépassé en gérant que deux protagonistes alors si je commence a essayer de prendre en compte un troisième menteur potentiel, y’a pas que mes poumons qui vont exploser, ma tête aussi.

En fait j’aimerais bien que ca soit plus simple, j’aimerais bien les regarder tous les deux et camper sur mes position, mais rien qu’au ton et au regard de Joséphine je sais qu’elle ne me ment pas, quant au barbu, ouai c’est possible qu’il ne ressemble pas au stéréotype du psychopathe violeur d’enfant (attention je dis bien peut être parce que je ne suis pas en état de réfléchir plus). Sauf que voila je continue a essayer de ne pas me noyer dans une multitude de questions et je pense que sans le mur dans mon dos je serais encore en train de reculer.

« Ca… ca n’a aucun sens… »

Quelque que soit l’angle je ne vois pas de logique. Je sais que j’ai confiance en Joséphine et j’espère qu’elle arrive a le comprendre même si j’ai peur de crever a cause de cette putain de crise d’angoisse qui monte en flèche. J’essaye de prendre sur moi et de me focaliser sur ma promesse. Je lance un regard a Joséphine pour appuyer le fait que, même si je ne capte pas grand-chose, comme d’habitude, je vais choisir de lui faire confiance. Je fixe la personne qui est quand même censée me faire le plus peur dans tout Detroit.  Franchement je ne sais pas si c’est une bonne idée. Quand mon père saura ce qui s’est passé, en admettant que Carter nous laisse partir vivant, il va peter un câble c’est sûr. Enfin, si c’est bien mon père… et certainement plein d’autre si que je ne saurais pas lister à cet instant. Et pourquoi j'aurais présenté Joséphine a Carter et pourquoi elle m'en a pas parlé avant?

« ok… je t’écoute Carter… »

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MessageSujet: Re: Stars are only visible in the darkness    Stars are only visible in the darkness  EmptyMar 1 Mai 2018 - 21:57
Quelques secondes, alors qu’Isha venait de lui accorder le droit de s’expliquer, Logan resta silencieux à l’observer fixement sans perdre sa mine déconfite. Il aurait voulu pouvoir tout lâcher comme il se serait débarrassé d’un poids sur sa conscience, mais il n’y arrivait pas. Juste à regarder Isha, la façon dont sa poitrine se soulevait visiblement comme s’il avait du mal à respirer, son regard perdu, apeuré… Il comprenait que rien de tout cela ne serait aussi facile que de juste lui parler. Que le gosse ne retrouverait pas soudainement la mémoire en entendant parler de sa vie et qu’il repartirait d’ici dès qu’il en aurait l’occasion, probablement pour retrouver Joshua et que s’il disait quoi que ce soit sur ce qui se passait en ce moment, sur ce qu’ils allaient se dire, ils le regretteraient tous. Tous sauf Joshua, bien sûr. Un nouveau soupir lui échappa et son regard désespéré se posa sur Joey. Il aurait aimé qu’elle puisse lire dans ses pensées en ce moment, mais tant que ce petit miracle serait impossible, il allait devoir se contenter de lui faire confiance et prier pour qu’elle s’assurer que rien n’arriverait à Isha, qu’il ne dirait rien à son père sur leur petite rencontre d’aujourd’hui.

“Oublie ça.” souffla-t-il, trop abattu pour réussir à le cacher. “Garde la photo et rentre chez toi, ok ? Prends le temps de réfléchir et d’essayer de te souvenir de ces gens ou de décider si tu veux vraiment connaître l’histoire qui va avec cette photo et quand tu seras décidé et prêt à entendre la suite, on se reverra.” Il hésita de nouveau, juste assez longtemps pour que ça se voit, pas assez pour qu’on ait le temps de le couper avant qu’il ne reprenne la parole. Il passa une main dans ses cheveux et regarda de nouveau Joey. Il était trop tard pour cela, mais il réalisait enfin qu’il n’avait pas assez prêté attention à la relation entre elle et Isha. Qu’il ne savait même pas depuis combien de temps ils se voyaient, ce qu’il y avait réellement entre eux, si c’était sérieux ou non. Du moins suffisamment sérieux pour ce qu’il allait dire maintenant. “Y a quelques mois, tu vivais dans un loft dans Grosse Pointe. Quand tu voudras discuter, laisse-moi un message là-bas et je te retrouverais.” Son regard retourna à la jeune femme. “Tu sais où c’est ?” lui demanda-t-il, parvenant presque miraculeusement à ne pas laisser trop voir l’espoir dans ses mots. “Je passerais tous les jours, mais assure-toi qu’il ne sache pas, s’il te plait.” Il ne voulait pas en dire plus, priant pour qu’elle comprenne qu’il parlait de Joshua, même si c’était probablement complètement ridicule de ne pas dire les choses clairement puisqu’Isha était là pour l’entendre et que cette information risquait de revenir aux oreilles de Joshua par ce biais.

Une dernière fois, il se tourna vers celui qui avait été son fils, qui l’était encore au moins à ses yeux et qui ne le reconnaissait plus. Il eut un mal fou à rester en place et à s’empêcher de le toucher. “J’suis désolé de pas t’avoir retrouvé plus tôt.” souffla-t-il, bien conscient que ses excuses ne changeraient rien et qu’elles ne toucheraient jamais vraiment le jeune homme comme il l’aurait voulu. “Il se passe pas un jour sans que je regrette de pas avoir été là.” Il les regarda tour à tour avant de tourner les talons et, au pas de course, s’empressa de rejoindre la sortie, presque comme s’il s’efforçait de prendre la fuite avant que la conversation ne puisse aller plus loin, avant que la situation ne puisse s’empirer davantage. Il n’avait même pas encore passé la porte quand sa vue commença à se faire plus trouble et qu’il réalisa, stupéfait, qu’il pleurait.
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MessageSujet: Re: Stars are only visible in the darkness    Stars are only visible in the darkness  EmptyDim 13 Mai 2018 - 20:54
Je ne peux m’empêcher de penser que je suis face à un mur, et que quoi je dise, Isha va s’en tenir à la version hypocrite et mensongère de Joshua. Pourtant…je ne sais pas moi, il n’y a qu’à ouvrir les yeux pour noter tous ces petits détails qui ne collent pas, et comprendre que quelque chose ne va pas dans la version de papa Cornwell. Le brun me regarde avec un air paumé, alors que j’essaye de lui adresser un sourire rassurant que je sais absolument pas convainquant. J’ai sorti tous mes arguments là, je ne vois pas ce que je pourrais dire d’autre pour le convaincre de donner sa chance à Logan. Et contre toute attente, Isha finit par me surprendre, en acceptant d’écouter la version de son père de cœur, et donc, de me faire confiance. Je hoche légèrement la tête quand son regard se pose sur moi, façon silencieuse de lui dire qu’il a bien fait.

En revanche, ce que je n’avais pas vu venir, c’est la réaction de Logan, qui semble se fermer tout à coup, et qui conseille à son fils d’oublier tout ça. Comme s’il n’avait pas déjà oublié suffisamment de choses pour toute une vie. J’entrouvre la bouche, pleine d’incompréhension, alors que je fixe le barbu en fronçant légèrement les sourcils. Mais putain…pourquoi est-ce qu’il fait subitement marche arrière comme ça, alors qu’on a eu toutes les difficultés du monde à convaincre Isha de lui laisser sa chance ? Qu’est ce qu’il nous fait, là ? Je le fixe longuement, mais son regard brun vole à peine sur moi quelques secondes, pour se reposer sur son fils adoptif presque aussi vite. Aucun d’entre nous n’a l’idée de l’interrompre pendant qu’il continue sur sa lancée, en donnant quelques directives, pour la suite : si Isha a envie de le revoir, et d’entendre sa version des faits, il devra laisser un message dans ce sens au loft dans lequel il m’a emmené une fois. Je hoche la tête de façon affirmative quand il me demande si je sais où il se trouve, avant de me demander de toute faire pour que Joshua n’apprenne jamais notre petite rencontre à l’improviste. « -Bien sûr…je m’en occupe. » Je ne sais pas encore comment je vais faire ce miracle, mais une chose est sûre, je ferai toujours tout ce qui est en mon pouvoir pour éloigner Isha de cet imposteur de Joshua, et le rapprocher de sa vraie famille.

Quand il s’adresse de nouveau à Isha, je me sens une nouvelle fois de trop, comme si je n’avais rien à faire là, ou aucun droit d’assister à ce genre de scènes. Je détourne pudiquement le regard, en essayant de leur laisser un peu d’intimité, ce qui est relativement compliqué vu la petitesse des lieux, et bien vite, Logan finit par se détourner, et par quitter la boutique comme s’il avait toute une horde de rôdeurs aux fesses, nous laissant seuls, son fils et moi. Je fixe la porte par laquelle Logan vient de disparaître pendant de longues secondes, avant de m’en détourner pour m’approcher doucement du gladiateur, avachi contre le mur derrière lui. Il a l’air tellement perdu que je ne peux rien faire pour lutter contre le pincement que je ressens au creux de mon ventre, et c’est d’une voix douce, comme si j’essayais d’apprivoiser un animal blessé, que je lui dis : « -Je vais te prendre dans mes bras, d’accord ? Viens… » Et je me hausse sur la pointe des pieds pour refermer mes bras autour de lui, doucement. J’ai l’impression qu’il faut une éternité pour que ses bras me serrent à leur tour, et que sa respiration retrouve un rythme régulier. Je prends encore quelques instants contre lui, avant de me reculer lentement, en plaçant mes mains sur ses hanches. « -Il faut qu’on rentre, d’accord ? Avant que quelqu’un remarque qu’on est parti et alerte Dean ou Sam… » J’attends qu’il me confirme qu’il est prêt pour l’entraîner vers la sortie, et prendre place derrière le volant, pour nous ramener à l’arène.
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MessageSujet: Re: Stars are only visible in the darkness    Stars are only visible in the darkness  EmptyMar 22 Mai 2018 - 21:45
J’ai l’impression que le peu de vie que j’ai a été bâti sur des sables mouvants et tout ce que je pensais solides, acquis, est en train de se fissurer. Une partie de moi savait peut-être que tout n’était que mensonge, pourtant, non seulement je ne voulais pas me poser de questions, mais en plus je panique à l’idée de ce qui se cache derrière ce passé illusoire.

Les rares fois où je m’interroge, il suffisait de me raconter de belles histoires basées sur des déductions parfois aléatoires afin d’en rester là. Apres tout, je suis avec ma famille, la femme que j’aime, dans un endroit sûr et confortable à gagner notre pitance d’une façon qui me plait. Pourquoi aller voir plus loin et risquer de devoir tout remettre en question ?  Sauf que, aujourd’hui, je suis bel et bien obliger de me rendre compte de tout ce qui ne va pas dans le joli décor en papier mâché que je me suis fait. Pour le coup j’en veux a Carter de me mettre dans cette position. J’aurais mille fois préférer qu’il tente (juste tenter, faut pas déconner non plus) de nous tuer et apporte une nouvelle pierre a Cornwelland « le pays de la joie et du bonheur ». Mais il a préféré nous planter là, sans rien tenter d’autre que foutre un sacres bordel dans ma caboche.

Je pense qu’un chiot qui vient de naitre est plus assuré sur ses pattes que moi sur mes jambes en cet instant. Je reste tremblant, figé, à tenir avec crispation la photo que mon esprit rejette en bloc. Je sursaute presque en entendant la voix de Joséphine m’annoncer qu’elle va me prendre dans ses bras. Vu mon état de nervosité, je pense qu’elle a raison de me prévenir. D’ailleurs je ne suis pas sûr que quoique ce soit autre qu’elle aurait pu me toucher. Pendant un moment je n’arrive pas a bouger et je me laisse mollement étreindre avant de la serrer contre moi, aussi fort que si elle était ma bouée de sauvetage en pleine tempête. En fait je me cramponne a elle. Je cache mon visage dans son cou et lutte contre une crise de larmes que je n’arrive même pas a expliquer.

Ce qui vient de se passer ma remué, assez pour que je ne sente pas l'urgence de la situation quant aux frères Caulfield. Je reste un certain temps dans cette position a comprendre qu’en fait, depuis le début personne ne m’a dit la vérité, personne… même pas elle. Je ne sais pas vraiment ce qu’il faut en conclure mais je crois que j’ai décidé de suivre mon instinct. C’est dans son cou que je lâche enfin :

« Si tu as tes raisons pour me mentir, je comprendrais mais ne me trahis jamais, je crois que j’en crèverais. Je t’aime… je ne veux pas te perdre.»
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