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Depuis l'été 2014, l'Apocalypse règne sur le territoire américain. Dans la région de Détroit, les survivants s'organisent seuls depuis des mois pour sauver leurs vies et résister aux rôdeurs. Quand, après trois ans sans nouvelles du gouvernement, l'armée revient à Détroit, un nouvel espoir semble possible pour les survivants. Mais à quel prix ?
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 Well, I'm the type of guy who will never settle down
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MessageSujet: Well, I'm the type of guy who will never settle down   Well, I'm the type of guy who will never settle down EmptyLun 23 Juil 2018 - 23:35
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Le froid. C’est tout ce que je ressens. Ce froid immense qui dévore mon corps lentement et brûle mes poumons. J’ai beau remettre ma veste en cuir en place par-dessus mon sweat à capuche, rien à faire, il se saisit de ma chair à la façon d’un mort. Ma combinaison anti-émeute à même mon t-shirt, et sur mon jean, j’avais espéré qu’il m’apporte du réconfort et me réchauffe. Le bouclier accroché au bras gauche m’empêche de la fourrer dans la poche à la manière de la droite. Heureusement, j’ai mes gants. La capuche rabattue sur ma casquette, et l’écharpe bien enroulée autour du cou, je suis heureux d’être allé seul à ce pèlerinage.

Clarice voulait venir. J’ai dû négocier avec elle pour qu’elle reste avec Abygail à la prison. Encore heureux que je n’ai pas évoqué Winter auprès d’elle. Quant à mon aimée, je lui ai promis de faire vite, et je lui ai demandé de rester au chaud avec notre fils et… Notre futur enfant. Parfois, j’ai besoin de cette solitude. De me retrouver moi-même. J’ai besoin d’être confronté à ce danger pour ne pas l’oublier. Mais j’ai aussi -et surtout- besoin de récupérer ce foutu carburateur que j’ai laissé dans mon garage. Et donc de retourner dans ma vieille maison en plein Détroit. Enfin… J’ai encore un bout de route pour ça.

Je n’ai pas fait la moitié du chemin que j’ai dû m’arrêter dans une vieille bâtisse. Le toit s’est écroulé sur les étages supérieurs, mais au moins ça coupe du vent. Je fais réchauffer une boite de porc aux haricots presque pas périmée sur mon réchaud, profitant de la chaleur que cela dégage. Un véritable festin de Noël. Ma couverture de survie m’entoure. Bien sûr, je ne me suis pas installé là sans avoir vérifié au préalable que la maison soit vide. J’ai même fait attention masquer ma présence dans ce logement pour les morts comme pour les vivants.

Après un bon repas, je trouve le repos, ou ce qu’il s’en rapproche. Des siestes successives, interrompues au moindre bruit. Je profite du jour qui arrive et de m’être habitué au manque de luminosité pour ranger mes affaires et reprendre mon équipement. Je me remets en route dés les premiers rayons de soleil. Je prends garde de ne pas attirer l’attention. Je ne peux me permettre de prendre plus de temps. Je dois accélérer le pas.

Mais lorsque j’arrive au coin de rue, je m’arrête, paralysé par la vision que j’ai. Oh, ce qui est dérangeant ? Elle n’est pas aussi horrible que ce que j’ai vu jusqu’ici : une femme. Seule. Dans la rue. Est-ce un piège ? Dois-je tracer ma route ? Et si elle est en danger ou en manque de nourriture ? Comment vais-je le vivre ? La brune n’a pas l’air de m’avoir vu mais… Moi si, et ça me pose un problème. Entre ma raison et ma conscience, un écart se creuse. Mon instinct de survivant préconise que je continue sans attirer l’attention. Celui de chef de famille et co-leader de la prison m’incite à aller lui parler pour savoir si tout va bien, si elle a besoin d’aide. Merde. Je fais quoi, maintenant ?

Je passe ma main droite dans ma barbe et me dit qu’il ne peut rien m’arriver : j’ai une épée, et ça, ça en jette un max. Je m’approche donc à pas feutrer d’elle, mais malgré tous les efforts du monde, le craquement du sol enneigé se fait entendre. Je ravale ma salive et estime que si je suis confronté à un fusil, ma seule chance c’est d’être assez proche de mon agresseur. Pas le temps de sortir l’épée pour mesurer la distance qui me sépare d’elle, j’estime que ça doit être bon. Je mets mes mains en évidences pour qu’elle voit que je ne suis pas dangereux. Il faudra faire vite si elle l’est… Je me racle la gorge et lâche un « Hey !... » Pas trop fort non plus. Je ne veux parler qu’à elle. Pas aux morts et aux moins morts des rues voisines.
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MessageSujet: Re: Well, I'm the type of guy who will never settle down   Well, I'm the type of guy who will never settle down EmptyMer 25 Juil 2018 - 9:38
En Californie, il ne faisait jamais moins de quinze degrés les plus mauvais jours, il ne neigeait jamais ou presque et puis, il y avait de jolies plages immenses et couvertes de sable blanc… Tandis qu’elle arpentait les rues de Détroit cachées sous une épaisse couche de neige, non sans trembloter légèrement en serrant ses vêtements contre sa peau, Annalise pensait sagement à tout ce qu’elle aimait en Californie et à tout ce dont elle pourrait profiter au quotidien quand elle se serait décidée à quitter cette ville de malheur pour poursuivre son but. Le seul petit soucis ? Elle se disait cela depuis presque un an maintenant et plus elle s’éternisait à Détroit, moins elle parvenait à faire le premier pas pour partir. Ici, elle avait connu Leroy, retrouvé Arthur, rencontré Juliet et Sidney… Ici, elle était née et avait grandi. C’était sa ville, sa vie et elle trouvait de moins en moins de ressources, de moins en moins de bonnes raisons de s’en aller. Même les pires jours d’hiver. Elle commençait à perdre peu à peu l’espoir de sortir d’ici un jour et de terminer sa vie sous le soleil d’une plage californienne. Personne ne la forçait réellement à rester ici pourtant. Et pour preuve, elle était dehors toujours aussi seule qu’un autre jour.

Elle s’était cachée toute la nuit dans un petit bâtiment oublié dans un coin et avait tranquillement somnolé au coin d’un feu improvisé pour ne pas mourir d'hypothermie dans son sommeil. Aux premières lueurs du jour, elle était tellement désespérée et perdue qu’elle s’était dit que ce serait intéressant d’aller passer un peu de temps avec Sid et s’était mise en tête d’aller voir s’il traînait à l’Arène. Mais à peine deux cent mètres à marcher dans les rues que le froid lui faisait sincèrement regretter de s’être levée ce matin. Elle tremblait doucement malgré les épaisses et nombreuses couches de vêtement disposées sur sa silhouette dangereusement amaigrie. Et si le froid éloignait les rôdeurs, c’était bien la moindre des choses.

Elle voulut retourner à sa planque, rallumer son feu et attendre de se sentir plus en forme pour reprendre la route. Du moins, c’était son attention jusqu’à ce que son regard ne soit attiré par une immense tâche blanche qui n’avait rien à voir avec un peu de neige. Sur le mur d’un bâtiment, quelqu’un avait placardé une affiche encore tellement blanche et tellement propre que ça ne pouvait qu’être récent. Ce qui était bien étrange, n’est-ce pas ? Elle s’arrêta pour faire face à l’affiche et lire le texte imprimé dessus. Peu à peu, à mesure que les mots défilaient sous ses yeux, ces derniers s’agrandissaient considérablement. Mais avant qu’elle n’ait le temps d’aller jusqu’en bas, un crissement dans la neige la fit sursauter. Malgré le froid, la fatigue et la faim, Anna fut ravie de constater qu’elle conservait encore de bons réflexes. Elle tira son Desert Eagle de l’étui à sa ceinture en moins d’une seconde et pivota pour pointer l’arme dans la direction du bruit. Ce fut à ce moment qu’elle fit face à un homme emmitouflé sous de nombreuses couches, lui aussi. Dont un bouclier. Un petit salut hésitant échappa au nouveau venu, ce qui fit froncer les sourcils à Anna, mais ne l’encouragea certainement pas à baisser son arme. “N’approchez pas plus.” ordonna-t-elle d’une voix ferme. “Je n’ai rien à vous donner et je n’hésiterai pas à tirer si vous essayer de me toucher !” Elle pouvait sembler parano, mais elle ne l’était pas. Elle voyageait seule depuis bien assez longtemps et s’était retrouvée mêlée à bien assez d’embrouilles pour savoir d’avance ce qu’elle risquait à faire trop rapidement confiance aux inconnus. “Qu’est-ce que vous voulez ?” demanda-t-elle tout de même.
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MessageSujet: Re: Well, I'm the type of guy who will never settle down   Well, I'm the type of guy who will never settle down EmptyVen 27 Juil 2018 - 2:06


La personne que je viens d’interpeler se retourne vers moi, un flingue braqué directement vers mon crâne. Merde. Je n’avais pas vraiment prévu de crever aujourd’hui. Je la détaille d’un regard rapide. Difficile à estimer si elle mange à sa fin, vu les couches de vêtements qu’elle porte. Mais son visage me paraît bien mince. Je ne serais pas étonné d’apprendre qu’elle est en sous-nutrition avancée. Elle tremble. Elle ne supporte pas ce froid. Qui le supportera, après-tout ? Mais… Elle tremble vraiment beaucoup. Je grimace légèrement en songeant qu’avec ce temps, il est facile d’attraper la mort. Et en général, les vivants qui attrapent la mort finissent par devenir des morts qui attrapent les vivants. Elle ne baisse pas son arme, même si j’expose clairement être pacifiste en gardant mes mains en l’air. Elle m’ordonne de ne pas m’approcher ? Bien chef. Je ne bouge pas. Son discours…

Je le connais ce discours. Il sonne comme une personne qui a trop souvent eu des emmerdes. Si c’est un piège, il est intelligemment pensé. J’écarte de plus en plus cette théorie. Elle finit par me demander ce que je veux. Je me dis en cet instant que si elle ne cesse de trembler, elle va finir par me rater. « Je ne fais que passer. J’habitais dans le coin avant. Et j’ai besoin de récupérer une pièce pour ma bécane… » Remarque, je peux lui raconter ma vie, ça ne dit pas ce que je veux… « Ecoutez, je… Je vous ai vu et… N’allez pas croire que j’ai de mauvaises intentions. Je voulais m’assurer que tout va bien. » Si avec ça, elle ne tire pas, j’ai de la chance. Sans déconner… A sa place, j’aurai ouvert le feu. Sauf si… Si elle sait qu’elle n’a plus assez de force pour contenir le recul de son arme ? On parle d’un desert eagle, après tout.

Je retire doucement ma capuche pour qu’elle voit un peu plus mon visage et replace légèrement devant moi, afin qu’elle s’assure de mes intentions. « Je ne viens pas vous piquer quoique ce soit ou vous porter atteinte. A vrai dire, en m’approchant, j’ai même eu un doute quant à votre état… Je ne savais même pas si vous étiez vivante ou non… » Je veux vraiment qu’elle comprenne que je ne suis pas son ennemi. Pourquoi ? Parce que pour l’instant elle est du bon côté du flingue qui s’apprête à me tirer une balle dans le crâne. Et ensuite, pour m’assurer qu’elle ne manque de rien… C’est idiot, pas vrai ? Je risque de tout perdre à vouloir aider une inconnue alors que j’aurai tout à gagner à rester avec les miens. Je crois que mon côté bienveillant prend le pas sur ma personnalité, et ce, malgré la merde que j’essuies avec Ryan.


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MessageSujet: Re: Well, I'm the type of guy who will never settle down   Well, I'm the type of guy who will never settle down EmptyJeu 2 Aoû 2018 - 10:35
Bien, peut-être que finalement, Annalise était devenue paranoïaque. Car l’homme qu’elle tenait dans sa ligne de mire actuellement n’avait toujours pas fait le moindre geste pour s’approcher et la menacer malgré l’arme pointée sur lui. Et il n’y avait rien d’agressif dans la manière dont il s’exprima quand il se décida à lui raconter ce qu’il faisait ici et ce qu’il lui voulait. Et malgré tout, la jeune femme n’arrivait pas à faire autre chose que de froncer les sourcils et se méfier un peu plus de ce curieux personnage. Rendre service, s’inquiéter de son prochain… Qui faisait encore ça de nos jours, exactement ? Que ce soit une preuve de paranoïa ou non, c’était tout de même assez étrange aux yeux de la jeune femme, pas très naturel et ça ressemblait fortement à un piège. Bien construit, subtile et très certainement efficace quand on le mettait en pratique sur quelqu’un de plus enclin à faire confiance, mais une bien belle blague tout de même. Quoiqu’il en soit, Annalise Obson ne tomberait jamais dans un piège aussi énorme. Pas sans qu’on l’y ait poussé encore et encore pendant un moment. Elle décida de ne pas baisser son arme tout de suite, bien décidée à rester en vie et libre aussi longtemps que possible, d’autant qu’elle ne se faisait aucune illusion sur son incapacité à résister bien longtemps si cet homme décidait de s’en prendre à elle physiquement. Tirer vite et bien serait clairement sa seule chance de s’en sortir.

Malgré tout, monsieur insista encore un peu et le doute s’installa doucement dans l’esprit de la jeune femme. Elle trouvait toujours cela vraiment perturbant qu’un type s’approche d’elle au milieu d’une rue pour s’inquiéter de sa santé, mais… Il ne semblait vraiment pas agressif, ni paré de mauvaises intentions. Avant même qu’elle ne réalise son geste, elle avait baissé légèrement le canon de son arme, de sorte qu’il ne pointe plus directement sur le crâne de ce type. “Je vais bien.” lâcha-t-elle toujours un peu plus durement que ne l’aurait mérité l’homme pour être venu s’inquiéter pour elle sans aucune autre raison que l’envie d’aider son prochain, visiblement. Elle mentait, évidemment. Elle mourrait de faim et de froid, chose que l’on voyait clairement et d’un simple regard. Mais le jour où Annalise accepterait de se montrer vulnérable devant un homme n’était pas encore venu et, si elle avait son mot à dire, ne viendrait même jamais. Il se rendrait compte de la supercherie assez facilement, mais elle ne comptait pas perdre la face devant un inconnu et décida de détourner son attention d’elle aussi rapidement que possible.

D’un geste lent, précautionneux, elle détacha l’une de ses mains de la crosse de son arme et pointa l’affiche sur sa gauche d’un geste du pouce. “Vous avez vu ce truc ?” demanda-t-elle sans le lâcher des yeux. Du peu qu’elle avait eu l’occasion de lire avant qu’il ne vienne l’interrompre, il y avait de quoi prêter une attention pleine et complète à cette histoire plutôt que de se préoccuper d’une pauvre petite survivante affamée. “C’est complètement dingue, non ? Quelqu’un essaye de faire peur aux pauvres petites âmes esseulées de la ville.” Elle ne voyait pas d’autre explication qu’une mauvaise blague ou un piège encore plus gros de la part d’un petit malin, peut-être plusieurs. Car l’idée que ce document soit authentique, que le Président se cache quelque part dans le pays et qu’il prépare le retour du gouvernement et du pays… Non, elle n’arrivait pas à l’avaler, ça non plus. C’était au même niveau de crédibilité que le fait que le blondinet devant elle n’ait vraiment aucune autre intention que de lui rendre service gratuitement.
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MessageSujet: Re: Well, I'm the type of guy who will never settle down   Well, I'm the type of guy who will never settle down EmptyLun 20 Aoû 2018 - 16:18


La jeune femme me braque encore de son arme. Les mains bien en évidence, je m’avance doucement pour lui assurer que je ne lui veux aucun mal. Je tente de la rassurer et de lui faire part de mes intentions. C’est un gros risque. Très gros risque. Si elle tire dans ma tête, je perds vraiment gros. Mais que cela ferait-il de moi si je passe mon chemin ? Je ne veux pas avoir ce sang qu’à mon frère sur ses mains. Et l’inaction face à la détresse d’autrui, c’est déjà participer à une mise à mort. Elle m’assure qu’elle va bien. Elle ment. Je ne vais pas la juger. J’aurai sans doute dit la même chose. « Vous allez bien ? Je vais vous croire. Je n’ai vraiment pas envie de me prendre une balle, croyez-moi. Mais… Personne ne va réellement bien, de nos jours, pas vrai ? » Un léger sourire en coin. Je tente de chasser cette crainte dans mon regard.

Fort heureusement, elle semble se détendre un peu, en baissant légèrement son arme. Elle peut encore me tirer en plein cœur. Avec un peu de chance, je porte trop de truc pour que ça me tue. Elle me montre une affiche et me demande si j’ai vu ce truc. Je fronce les sourcils. Dans le genre tape-à-l’œil, on ne peut pas mieux faire. « Merde… Qui peut encore imprimer des trucs du genre ? » Je fronce les sourcils baissant légèrement mes mains, me détournant d’elle pour m’avancer vers l’affiche et tente de la déchiffrer. Elle fait le commentaire que je me fais mentalement. Je me mets à rire légèrement en songeant que les trouffions de la république américaine ont un peu de retard pour nous sauver et nettoyer la ville.

« C’est plutôt gentils à ces types de nous laisser de quoi allumer un feu, vous trouvez pas ? » En disant cela, je m’étais de nouveau tourné vers elle. Remarquant encore son flingue dirigé vers moi, je ne peux que grogner un « C’est si difficile à croire que je ne vous veux aucun mal ? » Je place un genoux dans la neige, après avoir ôté mon sac pour le placer devant moi. Je l’ouvre tout en disant « Croyez-moi, je ne vais pas sortir d’arme. Je ne vois pas en quoi elle serait utile, planquée dans mon sac. » J’extirpe un morceau de viande séchée que je m’étais pris dans les stocks de la prison. Je referme mon sac que je replace sur mon dos et me lève doucement en lui tendant. « Tenez. Prenez au moins ça. J’aurai meilleure conscience. Je ne veux pas que vous fassiez un malaise alors que vous êtes occupée à me tenir en joue. Et à moins que vous ne vouliez passer la nuit dehors avec ce froid, je peux même vous proposer de partager un feu. J’ai de quoi en faire un et des types ont placés cette affiche sur notre mur. Ça n’est sans doute pas pour rien, pas vrai ? »


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MessageSujet: Re: Well, I'm the type of guy who will never settle down   Well, I'm the type of guy who will never settle down EmptyJeu 23 Aoû 2018 - 8:48
Un sourire manqua de lui échapper quand le type tourna son attention sur l’affiche qu’elle venait de lui montrer, mais elle eut la présence d’esprit de le retenir au dernier moment et resta désespérément silencieuse pendant un certain temps, alors que monsieur son sauveur s’affairait à fouiller dans son sac à dos. Elle ne perdait évidemment pas une miette du moindre de ses faits et gestes et manqua de se retrouver la bouche ouverte quand il lui tendit de quoi manger. Cet homme était déconcertant. Il n’y avait pas de meilleure manière de le décrire et Annalise en resta à cette catégorisation. Elle décida aussi de ranger son arme et accepta l’offrande de nourriture en lui adressant un simple signe de tête comme remerciement. Un instant, elle ne se jeta pas sur la viande malgré la faim qui lui tirait les entrailles et croisa plutôt les bras sur sa poitrine dans un geste qui semblait sérieusement défensif. Le petit regard en coin qu’elle gardait figé sur l’inconnu et ses sourcils froncés renforçaient sérieusement cette impression. “Pourquoi est-ce que vous faites ça ?” demanda-t-il finalement, les mots lui échappant presque involontairement. Il y avait toujours quelque chose d’un peu sec dans sa voix, mais il s’agissait davantage d’un réflexe à ce moment-là.

“La viande, ça court plus les rues et vous avez besoin de manger vous aussi, non ? Et puis…” Elle parvint juste à faire un geste de la main pour le désigner, sans terminer sa phrase, pas sûre des mots qu’elle pourrait choisir pour exprimer plus clairement toute l’incompréhension qui l’habitait. Elle ne comprenait vraiment pas pourquoi il agissait comme ça, pourquoi il voulait aider qui que ce soit d’autre que lui-même. Peut-être que de vivre seule ne lui réussissait pas si bien que ça, finalement et cette pensée lui tira une grimace douloureuse. “On l’allume, ce feu ?” demanda-t-elle finalement, prenant pleinement conscience qu’elle n’arriverait pas à se détendre si elle continuait de rester plantée là à essayer de comprendre ce mec. Peut-être qu’elle était seulement devenue complètement dingue. Peut-être que c’était lui, le malade mental. Dans un cas comme dans l’autre, elle ne pouvait décemment pas dire non à un peu de chaleur et de la nourriture.

Elle s’éloigna finalement d’un pas et porta toute son attention sur le morceau de viande dans lequel elle finit par mordre après avoir décidé que ça valait le coup de prendre le risque de mourir empoisonnée. Elle en mangea la moitié avant de faire une pause pour jauger l’homme. “J’m’appelle Anna.” souffla-t-elle de ce même ton un peu trop agressif pour être parfaitement charmant. Mais au moins, elle parlait et elle ne l’avait pas menacé de son arme depuis plusieurs minutes. Ils avançaient. “Et vous ?” lui demanda-t-elle avant qu’il n’envisage de ne pas retourner la politesse. “Est-ce que vous êtes tout seul ?” Sous couvert des présentations, elle pouvait poser n’importe quelle question, n’est-ce pas ? Bon, elle n’était pas très subtile, mais ça lui était complètement égal, à vrai dire.
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MessageSujet: Re: Well, I'm the type of guy who will never settle down   Well, I'm the type of guy who will never settle down EmptyMer 29 Aoû 2018 - 16:49


Sa question était d’un naturel : pourquoi fais-je ça ? Je ne lui en veux pas. L’humanité a cessé d’être… Humaine ? C’est aussi simple que ça. Nos vies ne valent guère mieux que celles des animaux, se raccrochant à des fantômes et des souvenirs du passé. On dialogue, au même titre que le font nos amis à quatre pattes en aboyant ou en miaulant. On se contente de se planquer en présence de prédateurs. On tente de trouver à manger, on revient à un fonctionnement plus simple. Une loi du talion. Mais n’est-ce pas le cas depuis longtemps ? Je n’ai qu’un ricanement pour toute réponse.

Mais c’est sa seconde phrase qui me fait réagir concernant la viande. « Avant, lorsque je me rendais à mon travail, je voyais un SDF non loin. Il quémandait de l’argent pour se nourrir. Personne ne le croyait et ne lui en laissait. Les gens se doutaient bien qu’il dépenserait tout en alcool et resterait là à rien faire. Pourtant, ce type, je l’ai déjà vu se rendre dans une épicerie et se nourrir de la seule chose qu’il pouvait se payer : un paquet de graines de tournesol. Je l’ai appris car je l’ai invité à manger avec moi un midi. Tu aurais dû voir la joie dans son regard. Nous ne devons pas cesser d’êtres humains parce que nous ne sommes plus au sommet de toutes les chaînes alimentaires possibles. Plus que jamais, j’ai besoin de me rappeler qu’un jour j’ai été ce type qui a apporté un peu de joie dans la vie d’un SDF juste en lui offrant un repas. Bordel, ça m’a coûté sept dollars… J’en avais quoi à faire, sérieusement ? » Je plante mon regard dans le sien et dis plus doucement « Et puis croyez-moi… Ce n’est même pas du bœuf que je vous ai donné. C’est du lapin. Mais j’en ai assez… Chez moi. » J’ai failli ne pas réussir à dire que j’avais un chez moi, mais si, il faut l’admettre. J’ai réellement un foyer. Ce n’est pas simplement des murs. C’est vraiment ça mon foyer : mes enfants et ma femme.

Un sourire fend mes lèvres lorsqu’elle me rappelle à l’ordre pour le feu. Je me détourne d’elle et attrape l’affiche, la lisant une dernière fois dans les grandes lignes avant de la déchirer. « Remercions l’armée des Etats Unis d’Amérique de nous protéger. Peut-être pas des zombies mais au moins du froid ! » Dis-je en ricanant. Je me demande à quoi ressemble leur armée. Ont-ils des vêtements rapiécés comme la plupart des survivants ? Et leurs armes, sont-elles homologuées ou ont-ils appris à utiliser tout et n’importe quoi ?

Je me fige lorsqu’elle me dit qu’elle s’appelle Anna. Je lève les yeux vers elle et sourit, attendant qu’elle me retourne la question. « Abel. Enchanté, Anna. » Je lui désigne une bâtisse non loin. Elle pouvait couper du vent et masquer notre présence. J’attends son avis, mais au lieu de ça elle me demande si je suis tout seul. « Vous êtes là, non? Et puis si votre question est de savoir si j’ai un groupe… Ouaip. On est une dizaine de survivants à quelques miles d’ici. Mais j’avais besoin… Je devais aller quelque part… Et non, je ne suis pas attendu, si ce n’est pas ma femme et mes enfants. Et dîtes vous que si je vous propose un peu de chaleur et de nourriture, ils y sont pour beaucoup. » N’ayant pas ma réponse, je décide de m’avancer vers la bâtisse.

Oh ce n’est pas un monstre d’endroit. Ça ressemble à une ancienne galerie marchande. Du genre qui était déjà déserté avant l’épidémie. Une de plus qui avait fermé ses portes bien avant la fin du monde et qui n’était squatté que par un ou deux junkies et qui n’intéresse personne pour les fouilles. Le toit à moitié effondré sur une partie, les poutres en bétons avaient l’air solide pour le supporter. Avec un peu de chance il ne nous tombera pas dessus.

Je force la porte en double vitrage, condamné avec un panneau de bois bien pourri avec le temps. Le sas d’entrée sera amplement suffisant. Je prends d’ailleurs soin de récupérer une ou deux planches, tombées d’elle-même. L’intérieur est simple, soft, étroit pour y vivre, mais assez grand pour que deux personnes se ressources sans empiéter l’une sur l’autre. Et une fois le tas de palettes brûlé, on y gagnera en espace. Je brise les deux planches pour avoir quatre morceaux. Je les dispose de manière à avoir une espèce de tipi de bois et place du papier réduit en petit morceau au milieu. Le bois est sec, ça devrait vite cramer. Les planches sont peut-être givrées, ça risque de faire un peu de fumée blanche au début, mais ça ira bien mieux lorsqu’elles auront séché. Ça sera toujours mieux que de faire un feu avec du bois vert…

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MessageSujet: Re: Well, I'm the type of guy who will never settle down   Well, I'm the type of guy who will never settle down EmptyLun 10 Sep 2018 - 8:53
En tenant fermement le morceau de viande dans sa main, Anna conservait son regard planté sur l’inconnu tandis qu’il lui racontait une petite histoire tout droit tirée de son passé. Son premier réflexe le moins cohérent fut d’être parfaitement vexée qu’il lui parle d’un SDF afin de justifier son comportement. Jusqu’à ce qu’elle réalise, peu à peu, qu’il n’était peut-être pas si loin de la réalité finalement. Et que, même si elle ne comprenait pas totalement, elle comprenait dans une certaine mesure le besoin de continuer à se sentir humain, à se raccrocher à son passé d’une façon ou d’une autre. Elle n’était pas encore tout à fait sûre de le croire, difficile d’abandonner entièrement sa méfiance après tant de temps, mais il lui arrivait aussi de vouloir s’accrocher désespérément à ce qu’elle avait été. Le prouvait les quelques jours qu’elle venait de passer à Fort Hope pour être avec Arthur alors qu’ils étaient divorcés depuis un moment et même plus vraiment proches depuis plus longtemps encore. Elle ne répondit rien à l’homme, mais s’efforça d’être un peu moins agressive. D’essayer, en tout cas, de croire à ses belles paroles. S’il voulait lui faire du mal, il se donnait beaucoup de peine pour pas grand chose après tout, pas vrai ? Ils étaient seuls et clairement, elle ne pesait pas grand chose comparée à lui.

Après quoi il se décida enfin à allumer ce feu et s’il fallait une autre preuve à Anna pour se détendre un peu ou au moins lui accorder une chance, elle n’aurait plus qu’à plaider la folie. Ce fut assez pour la convaincre de faire un autre effort et de se présenter. Elle manquait encore un peu de douceur, mais c’était une manière pour elle de lâcher du leste. Il ne chercha pas à éviter la question quand elle la lui retourna. Abel. Drôle de nom. Il ne lui cacha pas non plus qu’il n’était pas seul. Une dizaine de personnes à quelques minutes à peine. Cette idée lui glaça quelque peu le sang. Mais une fois encore, elle tenta de se raisonner en se disant que ce serait se donner bien du mal pour rien de mettre autant d’énergie à lui faire baisser sa garde s’ils étaient dix à pouvoir s’en prendre à elle. Elle voyait de nombreuses autres façons bien plus efficaces de mettre un plan à exécution qui ne demande pas de gâcher des ressources ou de perdre du temps à discuter. Raison pour laquelle, d’un signe de tête, elle confirma qu’elle acceptait de le suivre et marcha à ses côtés jusqu’à l’intérieur de la galerie marchande depuis longtemps abandonnée, scrutant tout autour d’elle comme si elle s’attendait quand même un peu à voir débarquer dix hommes armés jusqu’aux dents pour la dépouiller.

Rien de tel ne se produisit, bien sûr et tandis qu’Abel s’activait à allumer le feu, Anna s’installa tout à côté, à même le sol et l’observa avec attention sans dire un mot pendant quelques minutes. “Ça doit être compliqué de survivre dans un monde pareil avec des enfants.” lâcha-t-elle au bout d’un moment, sans raison particulière à vrai dire. Ou peut-être seulement que le silence l’angoissait. Elle ne savait pas trop combien de temps durerait ce petit entracte dans sa vie de survivante, mais elle n’avait pas vraiment envie de le passer plongée dans un silence inconfortable. “Quel âge ils ont ?” demanda-t-elle. Enfin, sa voix se révélait moins agressive, peut-être pas encore tout à fait sobre, mais elle avançait dans la bonne direction. “Et surtout, comment vous faites pour réussir à passer ne serait-ce que deux minutes loin d’eux à aider des inconnus au hasard de vos balades ? Si j’étais vous, je crois que j’supporterais pas de pas les avoir à l’oeil sans arrêt. Tout peut arriver, de nos jours…” Quoiqu’il ne lui donne pas l’impression d’être un homme très inquiet de quoi que ce soit.
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MessageSujet: Re: Well, I'm the type of guy who will never settle down   Well, I'm the type of guy who will never settle down EmptyMer 26 Sep 2018 - 23:35


Alors que je souffle sur le feu naissant pour l’activer, Anna me fit la remarque que ce doit être compliqué de survivre avec des enfants. Un sourire m’empêche de continuer en pensant à ces petites têtes blondes que j’ai quitté pour me retrouver ici. « A vrai dire, ils sont ma force. » Je continue d’activer la flamme pour faire en sorte que mes efforts déployés pour la démarrer n’aient pas été vains. Je finis par m’asseoir non loin, absorbé par la contemplation du brasier devenu grand. Mais elle me demande déjà quel âge ont les petits. Je réalise que j’ai arrêté des compter et que je suis presque sûr que j’ai dû zapper l’anniversaire de Clarice. Elle ne me laisse pas le temps de répondre qu’elle surenchéri sur d’autres questions. « La plus vieille va sur ses quatorze ans. Si elle ne les a déjà pas, d’ailleurs… Et le second a une dizaine d’année. Tandis que le dernier… Eh bien… Il n’est pas encore arrivé. J’espère qu’il va naître en automne. Ça mettra un peu de joie de fêter son anniversaire à ce moment. Et si je fais tout ça, c’est pour eux. Ce sang que j’ai pu avoir sur les mains, je me le suis imposé. Rendre ce monde meilleur c’est ma façon de m’assurer que leur avenir n’est pas complétement perdu. Je sais qu’ils sont en sécurité dans notre groupe. J’ai confiance en mes compagnons de route. Et il m’a fallu du temps pour sortir de nouveau. »

Je m’arrête quelques secondes le temps de prendre conscience de tout ce mal que j’ai causé par le passé. « Ils me poussent à donner le meilleur de moi-même. C’est bête, sans doute… Si demain tu es affamée et que tu tombes sur eux, en sachant que ce sont mes enfants, tu vas leur faire du mal ? Merde… Comme s’il était possible de faire du mal à des gosses. Et je sais que ça l’est mais, il y a franchement des types qui sont sacrément dérangés pour y arriver… » Je ne peux que soupirer rien qu’à l’idée qu’un survivant s’en prenne à ma progéniture avant de souffler « Je doute perpétuellement de mes choix. J’ai… J’ai bien failli perdre toute mon humanité dans une quête vengeresse. Sans eux… Sans mon amour pour Winter et leur innocence, je serais sans doute totalement consumé par la haine. Ma quête n’est même pas finie que j’entrevois de l’espoir pour eux. Et pas un espoir niais. Je pense… J’pense sincèrement que si les hommes et les femmes sur cette terre cessent de se battre entre eux et sont assez forts pour s’entre-aider, ils peuvent repousser ce fléau et s’émanciper de la fin du monde pour rebâtir un monde. Ça ne se fera pas aujourd’hui ni demain, mais ça se fera. Et c’est en commençant par donner des morceaux de viandes séchées à des inconnues qu’on y parvient. »

Mes paroles sont accompagnées par un sourire. Bien sûr, j’ai oublié de lui dire que je n’étais pas tout à fait seul. Mon sac, placé entre nous, se met à s’animer. Je lève les yeux vers le ciel et l’ouvre pour qu’elle puisse admirer elle aussi l’écureuil que j’y abrite. Ce dernier s’étend et baille après un bon moment de sommeil. La chaleur a dû l’aider à se réveiller. Je tends la main à l’animal qui grimpe dessus et vient se poster sur mon épaule. « Anna, Simba. Simba, Anna. » Oh mais tout ce qui l’intéresse c’est ce que je planque dans une autre poche de mon sac. J’en tire quelques grains de maïs que je lui donne au fur et à mesure. « Lui aussi a eu droit à mon aide. Je ne me voyais clairement pas en faire un sandwich. J’ai décidé de lui laisser une chance. »
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MessageSujet: Re: Well, I'm the type of guy who will never settle down   Well, I'm the type of guy who will never settle down EmptyLun 29 Oct 2018 - 10:18
Un moment, Annalise observa le profil de l’homme assis près d’elle avec un intérêt qu’elle n’avait pas encore montré jusque là. Il n’y avait aucune réponse à trouver dans les lignes anguleuses de son visage, mais elle essayait quand même. Les enfants n’avaient vraiment été son truc, qu’elle n’en ait jamais voulu avait même l’une des raisons à son divorce. Et à se tenir là devant un père, elle se demandait sincèrement comment il pouvait sembler si calme et détendu alors qu’une bande de marmots comptait sur lui pour survivre et l’attendait quelque part dans cette ville avec la peur au ventre de ne jamais le voir revenir. Malgré tout, Abel ne montrait aucune hésitation et quand il se décida à parler de ses enfants, ce fut avec plus d’aisance qu’il n’en avait montré jusque là. Elle devina qu’il aurait pu en parler pendant des heures sans jamais se lasser. Et elle n’y comprenait vraiment rien, à cet amour infini qu’on peut porter à un autre être humain, qu’il soit de notre chaire ou non. Elle laissa dire tout ce qu’il avait à dire sur ses enfants et sur la force qu’ils lui donnaient pour rendre le monde meilleur en crispant ses muscles de façon à ce que son visage ne montre pas ce qu’elle pensait de la naïveté dont il faisait preuve. Parce que bien sûr, elle voyait cela comme de la naïveté et rien d’autre et malgré sa bonne volonté, elle cherchait déjà une façon de l’exprimer par des mots sans le vexer.

Elle n’en eut pas l’occasion, cependant, que son regard fut attiré par le sac de l’homme qui se mit à s’agiter tout seul. Sourcils froncés, elle observa Abel ouvrir le sac et le petit écureuil caché dedans s’étirer et grimper sur l’épaule de son maître qui fit les présentations. “Drôle d’animal de compagnie.” souffla-t-elle en secouant la tête pour chasser son air ahuri. “Il est mignon.” Elle haussa les épaules et reporta son attention sur les flammes. La chaleur lui avait tellement manqué, bien qu’elle n’ait pas quitté Fort Hope depuis très longtemps. “J’ai horreur des grands héros sur leur cheval blanc dans votre genre.” souffla-t-elle au bout d’un moment, relevant les yeux sur l’homme. Pas l’ombre d’un sourire au coin de ses lèvres, pas spécialement de froideur dans sa voix non plus, elle exposait seulement un fait. “Avec vos grandes idées de paix et d’honneur, on a envie de vous faire confiance et de croire en vos promesses… Jusqu’à ce que ça ne tourne mal, qu’on tombe sur un monstre totalement à l’opposé et que tout s’effondre.” Elle ne le jugeait pas, vraiment pas, même si elle pouvait donner l’impression du contraire, seulement… “Après tout ce qu’il s’est passé ces dernières années, tous les gens qu’on a dû enterrer, toutes les horreurs qu’on a dû affronter… Je trouve que c’est devenu dangereux de garder espoir. Vous baissez votre garde en acceptant de rendre service à votre prochain, mais qu’est-ce qui se passera le jour où vous tomberez sur une personne mal intentionnée ? Ou plusieurs ? L’humanité est fondamentalement égoïste et mauvaise, c’est ce que j’ai retenu de toutes ces semaines passées dans ce monde. N’importe qui peut faire des choses vraiment horribles quand les bonnes circonstances sont réunies et dans ce monde, les chances que ce soit le cas sont bien plus grandes.”

De nouveau, son regard tomba sur les flammes et s’y perdit. Elle n’était peut-être pas la plus optimiste, mais elle avait passé trop de temps dans la noirceur pour croire à la victoire des bonnes intentions. Et ce, bien avant que le monde ne s’écroule. “Enfin, j’espère que vous êtes dans le vrai et qu’un de ces jours, vous pourrez me faire remarquer combien vous aviez raison et moi tort. C’est tout ce que je souhaite à ce monde malgré mon cynisme inné.” tempéra-t-elle avant qu’il ne se méprenne complètement sur son discours.
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MessageSujet: Re: Well, I'm the type of guy who will never settle down   Well, I'm the type of guy who will never settle down EmptyLun 5 Nov 2018 - 23:47


Mon attention s’éloigne bien assez vite de l’écureuil après que les présentations furent faites. C’est une parole de la jeune femme qui attire mon regard : suis-je un héro sur un cheval blanc ? Clairement, non. Mais elle continue son discours, me désignant par ce que je ne suis pas réellement. Je l’écoute, sans l’interrompre ni la juger. Elle n’a pas tort. Affirmer du contraire serait une connerie. Et des conneries, j’en ai bien assez fait. Je me surprends même à grimacer lorsqu’elle confond ma philosophie par de l’espoir. Mais je garde ma répartie pour moi. Après tout, nous ne sommes pas là, autour d’un feu, pour se prendre la tête sur des divergences d’opinions ? Elle voit les choses d’une manière différente de la mienne. Mais lequel d’entre nous est dans le vrai ? Nous n’avons ni le même parcours, ni la même base. Son discours s’achève sur une conclusion. Je savais qu’il y en aurait une. Il y en a toujours une après des propos aussi habilement avancés.

Je me mets à sourire et lâche tout en fixant le feu « Je ne suis pas sûr qu’il reste beaucoup de chevaux blancs avec cette crasse ambiante. » Mes yeux se relèvent vers elle. Je devine que j’ai son attention à mon tour. « J’ai déjà été confronté à plusieurs monstres avant de devenir l’homme que tu vois. Et sur ce tas de monstre, je me compte dedans. J’ai été privé de tout. On m’a arraché tout ce qui m’était cher, sans nouvelle des gens que j’aimais… J’avais appris à vivre un deuil sans corps… J’aurai pu me tirer une balle. J’aurai pu me laisser aller à ce désespoir. Et pourtant, j’ai tenu. » Je replace Simba sur mon épaule afin de libérer mes paumes.

Je retire le gant de ma main gauche et lève doucement ma main pour lui montrer l’annulaire en moins arraché par mon frère. « Un petit Cadeau d’un des monstres. J’en suis ressorti plus sombre, mais je n’ai jamais cessé de me battre pour ceux que j’aime. Sans eux, j’aurai abandonné. Et ce que je fais, pourquoi je protège les miens, pourquoi je partage une place près du feu en ce moment même c’est… Je me répète mais c’est pour eux. Je pense à eux continuellement. Et pourtant je dois partir pour ça. Vous me voyez comme un héros ? Je me vois simplement comme un père qui fait ce qui doit être fait pour s’assurer que les siens ne manquent ni de vivre, ni de sécurité, ni même d’une once de confort. Et pour les protéger, je n’hésiterai pas l’ombre d’une seconde à redevenir ce monstre sans pitié qui sommeille en moi… »

Je m’arrête, me rendant compte de la noirceur rejaillissant de mon discours. Je replace le gant sur ma main, détournant une nouvelle fois mon regard. L’image du héros… Bordel, j’aimerai ça. Mais tout le monde le sait : je suis un anti-héros. Je pense d’abord à l’intérêt de ma famille avant celui d’autrui. Et si je dois sacrifier ceux qui vivent dans cette même prison pour le faire, je n’hésiterai pas. Je ne me berce pas non plus d’illusion, mais tant que je peux encaisser, je le fais. Et s’il est dans mon intérêt de partager de la nourriture pour m’assurer que les voisins ne nous feront pas de mal pour me l’arracher, alors je recommencerai encore et encore.

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MessageSujet: Re: Well, I'm the type of guy who will never settle down   Well, I'm the type of guy who will never settle down EmptyJeu 8 Nov 2018 - 16:05
Pas pour la première fois au cours de cette journée, le blond parvint à capter entièrement l’attention d’Anna qui l’observa s’expliquer avec un sourire aux lèvres. Clairement leurs opinions sur Abel divergeaient totalement et il semblait qu’aucun argument ne parviendrait à convaincre l’autre d’abandonner son point de vue. Alors sans rien dire de plus, Anna décida qu’elle avait quand même raison et qu’il refusait seulement de l’admettre. Parce qu’il avait eu à faire des choses horribles pour survivre et protéger les siens, peut-être. Le pourquoi du comment lui était égal, elle voyait seulement cet homme camper sur ses positions et se fourvoyer pleinement. “Comme je viens de vous le dire, on est tous capables de faire des choses horribles quand les bonnes conditions sont réunies.” souffla-t-elle, sans essayer de cacher le sourire en coin qui avait décidé de s’installer sur ses lèvres. Tuer était devenu tellement commun, dans leur monde, que ceux n’ayant jamais eu à le faire devenaient aussi rares qu’un bon repas chaud. Ça ne l’étonnait pas vraiment que cet homme ait du sang sur les mains et malgré ses efforts pour lui prouver l’horreur de la situation, Anna n’arrivait quand même pas à voir en quoi cela l’empêchait d’être le grand héros qu’elle voyait en posant les yeux sur lui. “J’imagine que toute la différence vient de pourquoi on en arrive là. Par envie ou parce qu’il le faut pour survivre.”

Elle lui sourit un peu plus franchement, mais finit par se détourner pour se pencher un peu plus sur les flammes, profitant de la chaleur qui s’insinuait sous sa peau et dont elle manquait cruellement depuis quelques temps. Elle repensa brièvement aux quelques heures passées à Fort Hope, où elle n’avait eu à se soucier de rien : ni du froid, ni de la faim, ni même de devoir protéger sa vie. “Vous pouvez chercher toutes les excuses du monde pour vous culpabiliser,” reprit-elle d’un ton un peu plus morne, se forçant à se concentrer sur lui pour ne pas avoir à penser à Fort Hope, “mais la vérité c’est que tant que vous vous battez pour d’autres et pour autre chose que le seul plaisir de faire souffrir les autres, vous resterez un chevalier servant dans mes yeux.” Sa tentative d’humour fut malheureusement gâchée par ses pensées trop sombres et sa plaisanterie tomba à plat même pour elle. Un soupir lui échappa et elle resta silencieuse quelques secondes après ça, à ne rien faire d’autre que regarder les flammes danser tranquillement.

“Vous savez qu’il y a un camp dans le coin, un endroit génial avec des murs et des maisons et assez de nourriture pour tout le monde ?” demanda-t-elle au bout d’un moment. Elle n’était pas à Détroit depuis très longtemps, quelques mois tout au plus, et malgré tout elle entendait parler de Fort Hope depuis un moment. Elle ne devait pas être la seule, devinait-elle rien qu’au nombre impressionnant de survivants derrière les murs protecteurs de la ville. Alors si ce type trainait dans le coin depuis un moment lui aussi, assurément il avait entendu parler de ce petit jardin d’Eden aussi. “Pourquoi est-ce que vous n’y allez pas ? Ce serait plus facile de protéger vos enfants de cette façon…” Si c’était son seul but, elle n’était pas sûre de comprendre tous ses agissements.
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MessageSujet: Re: Well, I'm the type of guy who will never settle down   Well, I'm the type of guy who will never settle down EmptyJeu 22 Nov 2018 - 18:38


Elle dit vrai, on est tous capables d’horribles choses. Et si elle m’écorche encore les oreilles avec le vouvoiement, je ne peux que toutefois confirmer ses dires. Ça s’appelle l’instinct de survie, sans aucun doute. Mais lorsqu’on se convainc qu’on peut arrêter de simplement survivre et se mettre à vivre, il ne se déclenche que lorsque c’est nécessaire, je suppose. Mais je vois en elle cette même flamme et rage après le monde qui m’animait il fut un temps. Celui où l’on cherche à punir tous ceux que l’on croise car ils sont trop proches et qu’ils en veulent à nos vivres ou nos biens. Prévenir des menaces c’est également éradiquer ceux qui ne le sont pas et veulent aider. Peut-être un jour aura-t-elle assez de recul pour comprendre ce que je veux lui dire.

Mais elle parvient à me faire passer une nouvelle fois pour ce que je ne suis pas : un chevalier servant. Je ne contesterai pas cette fois. Je me contente simplement de lâcher un soubresaut de rire. « Il vaut mieux profiter du moment où je joue au chevalier servant alors. » Et ce n’est pas aujourd’hui que je vais endosser une nouvelle fois la peau de tortionnaire. Je ne veux pas faire couler le sang gratuitement. Pourtant, les images ne cessent de défiler devant mes yeux. Ces gens que j’égorge et tue pour protéger les miens qui ne sont à l’abri tant que ces types vivent.

Mais très vite elle me parle d’un camp dans les environs. Je lève les yeux vers elle. Je sais où elle veut en venir. Je devine très bien de quel endroit elle parle avant même qu’elle évoque ce nom, synonyme d’une souffrance passée. Pourquoi ne pas y aller ? La réponse est claire dans mon esprit, floue dans ceux des autres. C’est à mon tour de l’imiter et de noyer mon regard dans les flammes tout en ouvrant les lèvres, laissant passer ce filet d’airs, ces paroles lourdes de sens : « Fort Hope m’a aidé et m’a sauvé. Je n’oublierai jamais ce que ces gars ont fait pour moi : me ramener et faire en sorte que je ne crève pas. Mais lorsqu’un endroit n’est qu’une tombe à mes yeux, je ne peux m’imaginer y vivre paisiblement avec mes enfants et ma f… Femme. J’y ai enterré une personne qui m’est chère. » Je ravale ma salive et la regarde de nouveau, tentant un sourire fébrile. « Et puis… Si j’y étais, je ne pourrais aider ceux qui se trouvent à l’extérieur, pas vrai ? »

Mais je reprends bien vite ma contemplation de ce feu. Il vaut peut-être mieux que mon regard ne soit pas celui d’un juge pour elle, pour ne pas la confronter, puisque c’est à mon tour de lui retourner sa question. « Et toi? Pourquoi tu n’y es pas si tu en as entendu parler ? » Mais je ne lui laisse pas le temps de répondre que je reprends « Laisse tomber… On a tous nos raisons. Elles nous sont propres. Mais… Si jamais tu cherches un endroit où pouvoir dormir sur tes deux oreilles tu peux… Tu peux venir avec moi ? Je suis sûr que tu t’y ferais une place. »


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MessageSujet: Re: Well, I'm the type of guy who will never settle down   Well, I'm the type of guy who will never settle down EmptyVen 30 Nov 2018 - 9:17
Il savait de quel endroit elle parlait, il le confirma aussitôt qu’il lui répondit. Qu’il sorte le nom du camp aussi aisément fit relever les yeux à Anna assez brusquement. Elle l’observa tandis qu’il se justifiait sur pourquoi il refusait de rejoindre Fort Hope. Il lui semblait peut-être un peu plus tendu, mais vraiment à peine. Elle ne trouvait pas ses arguments très convaincants. Qu’importe le traumatisme qu’il cachait au sujet de cet endroit, la vie de ses enfants aurait dû être plus importante, non ? Elle n’avait jamais eu d’enfant et ne connaissait aucunement les problèmes liés à un instinct maternel frustré, mais elle se disait qu’à la place des parents de ce monde, elle prendrait toutes ses décisions en fonction de ses enfants. Peut-être cet homme n’avait rien d’un héros finalement. Ou peut-être qu’elle avait loupé quelque chose lors de son bref passage à Fort Hope. Quelque chose de suffisamment affreux pour convaincre un père prêt à tout pour protéger sa famille de s’en tenir aussi loin que possible. Annalise cherchait surtout une excuse pour ne pas culpabiliser de ne pas vouloir retourner là-bas. Juliet lui plaisait bien, mais elle ne l’aimait pas plus que sa liberté. Quant à Arthur… Elle le craignait plus qu’une horde de rôdeurs. La raison lui disait de s’installer dans ce camp, mais son coeur s’y refusait encore et toujours. Peut-être qu’Abel comprenait ça aussi. Pour la première fois, elle laissa un sourire étirer ses lèvres sans aucun problème, alors que l’homme plaisantait sur le fait qu’il ne pourrait pas sauver le monde en s’installant dans ce camp. Elle secoua la tête, doucement. “D’après ce que je sais, ils autorisent les sorties scolaires.” souffla-t-elle seulement pour le contredire un peu sans y mettre tout son coeur. Elle n’était pas la mieux placée pour lui donner des leçons à ce sujet, après tout.

Il s’en rendait compte, d’ailleurs, puisqu’il lui demanda bien vite pourquoi elle n’y était pas, si c’était si génial que ça. Son sourire grandit un peu plus et elle haussa les épaules. Il ne la laissa pourtant pas répondre. Elle avait ses raisons, oui, mais elles n’étaient pas meilleures que celles de l’homme, loin de là. Mais s’il ne voulait pas les entendre… Son visage redevint sérieux alors qu’il poursuivait et l’invitait à se joindre à son camp à lui. La jeune femme s’imagina un instant vivre entourée de gamins qui n’étaient même pas les siens. Dans sa tête, possible ou non, elle voyait un immense terrain de jeu avec des gosses en train de hurler et de courir dans tous les sens. Un frisson traversa sa colonne. Elle secoua la tête pour chasser ces images. Le camp avec toboggan intégré lui semblait assez peu probable. “Pourquoi pas.” répondit-elle pourtant. Mais avant d’aller plus loin, elle s’arrêta brusquement et se mordit les lèvres. “J’étais à Fort Hope.” reprit-elle après quelques secondes. “J’y suis restée quelques jours seulement, mais j’ai des proches qui vivent là-bas. La dernière famille qu’il me reste, je suppose.” Ses épaules se soulevèrent lentement sous l’impulsion d’une inspiration plus profonde. “Je rêverais de pouvoir me poser quelque part et prendre un peu de repos.” admit-elle. “Mais j’ai encore des choses à régler toute seule avant d’y être vraiment prête…” Ses choix se multipliaient, mais sa décision ne s’imposait toujours pas clairement. Il lui fallait encore un peu de temps, encore un signe pour se décider. “Ton invitation, elle peut s’étendre sur le long terme ?” demanda-t-elle avec précautions. “Je peux y réfléchir et venir plus tard ? T’es pas obligé de me dire comment y aller, mais peut-être juste vers où traîner pour qu’on se retrouve quand j’aurais réglé mes problèmes de mon côté.”
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MessageSujet: Re: Well, I'm the type of guy who will never settle down   Well, I'm the type of guy who will never settle down EmptySam 19 Jan 2019 - 0:16


J’esquisse un sourire à sa vanne sur Fort Hope, espérant en rester là sur mes raisons qui me poussent à ne plus y retourner. Il faut dire que mes sorties scolaires tiennent bien plus d’une ballade de meurtrier en série. J’en viens à lui demander les siennes, optant au passage pour un relativisme quant à sa réponse. Elle n’est pas forcée de m’en parler, ça ne regarde qu’elle après tout. Elle n’accepte pas réellement l’opportunité que je lui offre de se joindre à nous, sans pour autant la rejeter. Elle laisse une porte ouverte. Puis elle me di qu’elle était à Fort Hope. Mon regard se redresse vers elle. Y a-t-elle été lorsque j’y ai enterré Samara ?

Mon estomac ne se noue rien qu’à repenser à l’histoire de cette relation, morte prématurément avec cette disparition. J’ai parfois l’impression qu’un part de moi est en terre aux côtés du corps défunt de celle que j’ai aimé. Pourquoi la jugerai de ne pas rester avec sa famille alors que je ne suis pas capable d’y être pour protéger les miens ? Puis elle m’énonce une autre raison qui lui est propre : elle a des choses à régler. Dans ce monde, ça sonne comme un règlement de compte en suspens.

Sans doute est-ce réellement cette raison qui me pousse à fuir la petite ville de Logan ? Quel sera l’après-Ryan, s’il m’est donné de le voir ? Je ne me suis jamais réellement projeté au-delà. Pourtant, je le devrais, je ne peux plus penser qu’à moi. Mais dés que mes songes se tournent vers ceux que j’aimes, je le sais, une épée de Damoclès plane au-dessus de leurs têtes. Et cette épée n’est autre que Ryan. Lorsqu’elle me demande si cette invitation peut s’étendre sur le long terme, j’esquisse un sourire. « Temps que quelqu’un sera là pour t’ouvrir la porte, pour sûr. Tu ne m’as pas tué lorsque tu en avais l’occasion un peu plus tôt. Je suppose que ça fait de toi quelqu’un de bien, donc… Ouai. Je te montrerai volontiers sur une carte dans quel secteur traîner… D’ici, il faut aller vers l’ouest. Mais… Je pense bientôt bouger. Tu sauras quoi suivre, ne t’en fais pas. » Dis-je en tapotant mon épée posée à mes côtés.

Mon regard se perd de nouveau dans le cœur de la flamme. Absent quelques secondes, je réalise à cet instant que la difficulté première dans un projet est de se réveiller en vie tant que l’on doit le mener. « Je crois que la date de péremption de mon invitation correspond au temps qu’il me reste. » Quel cynisme. Devrais-je en pleurer ? Mais pourquoi mon sourire s’étend-il un peu plus ?


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MessageSujet: Re: Well, I'm the type of guy who will never settle down   Well, I'm the type of guy who will never settle down EmptyMer 23 Jan 2019 - 11:19
Leur monde était devenu tel que refuser une invitation pouvait rapidement relever d’un terrible crime aux yeux de certains. Raison pour laquelle Anna s’efforça de ne pas opposer un refus trop évident. Raison pour laquelle, aussi, elle se tendit légèrement au moment de poser ce refus. Cet homme se montrait pourtant particulièrement agréable compte tenu des circonstances, mais un puissant instinct de survie habitait Anna sans qu’elle ne puisse réellement le contrôler. Et pourtant, une fois encore le blond la prit par surprise en répondant par un sourire et sans retirer son invitation. Elle ne comprenait pas très bien, honnêtement, sa méfiance trop présente pour se montrer aussi charmante que son interlocuteur. Malgré tout, elle l’aimait bien. Au moins autant qu’on pouvait apprécier un inconnu, quoi. “J’ai pas de carte assez précise de la ville, mais si tu laisses des signes évidents derrière toi… ça ira !” consentit-elle, plus joyeuse qu’elle ne se sentait réellement. La crainte continuait de pulser doucement dans ses veines sans qu’elle ne sache se l’expliquer vraiment. Elle rêvait depuis si longtemps de fuir Détroit, mais à mesure que le temps passait, ce projet s’essoufflait terriblement. Au moins, le camp de cet homme, ça n’était pas Fort Hope. Elle pensait pouvoir vivre avec cette idée : avoir un endroit où dormir sur ses deux oreilles en attendant de pouvoir tourner la page sur son passé et ses aspirations déçues.

Un silence perdura quelques instants, finalement brisé par une plaisanterie terriblement cynique de son vis-à-vis. Anna répondit à son sourire par la même politesse, un rire silencieux secouant ses épaules au passage. Elle appréciait vraiment ce type et c’était une vraie surprise étant donné qu’elle n’arrêtait jamais vraiment de craindre qu’il se retourne contre elle à tout moment. “J’m’en fais pas trop pour toi. T’as l’air solide.” le rassura-t-elle avec ce qui ressemblait tout de même davantage à une taquinerie gentille qu’autre chose. Malgré son humeur un peu plus légère, le silence retomba vite, tandis que la jeune femme se contentait de tendre les mains vers les flammes pour se réchauffer encore un peu. La chaleur commençait même à l’endormir doucement et lorsqu’elle sentit ses paupières s’alourdir soudainement, elle sursauta en se redressant. Elle se secoua un peu et cligna des yeux plusieurs fois pour réveiller sa conscience et tourna finalement le regard vers l’homme toujours assis là. “J’vais bouger, je crois. J’ai beaucoup de choses à faire.” mentit-elle sans vraiment s’en cacher, un sourire étirant ses lèvres. “Je guetterai les épées alors ?” Son regard glissa brièvement sur celle que portait l’homme. Une arme originale, à n’en pas douter. Ça lui arracha un autre sourire. Mais au moins, c’était un signe distinctif certain. Elle se releva dans un geste étonnamment fluide malgré la douleur dans tous ses muscles. Elle se tourna pour faire face à l’homme et l’observa en silence quelques secondes. “Merci pour tout ça. À bientôt, Abel.” salua-t-elle très solennellement.
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MessageSujet: Re: Well, I'm the type of guy who will never settle down   Well, I'm the type of guy who will never settle down Empty

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