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Depuis l'été 2014, l'Apocalypse règne sur le territoire américain. Dans la région de Détroit, les survivants s'organisent seuls depuis des mois pour sauver leurs vies et résister aux rôdeurs. Quand, après trois ans sans nouvelles du gouvernement, l'armée revient à Détroit, un nouvel espoir semble possible pour les survivants. Mais à quel prix ?
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 ANNALISE + Rain down utopia
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MessageSujet: ANNALISE + Rain down utopia   ANNALISE + Rain down utopia EmptyMer 14 Nov 2018 - 12:58
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] 17 juin.
Oppressée par la vie à Fort Hope, elle aurait pourtant cru y trouver un réconfort, une sécurité, et s’habituer à la vie en captivité. Mais après plus de trois ans à courir, seule, pour essayer de survivre, Lucy avait véritablement cette sensation d’être prisonnière des murs qui la retenaient. Et pire encore. Évoluer dans la maison d’Elias et de son mari, ce n’était pas tous les jours un cadeau. Pour une raison qu’elle ignorait, elle avait du mal à accepter Will. Pas l’ombre d’une once de jalousie, pourtant, les choses entre Elias et elle avaient toujours été claires. Mais elle se sentait de trop. Et ce n’était pas Will qui pourrait lui faire se sentir différente. Se faire sentir acceptée. Elle comprenait que l’homme était étrange, qu’il n’appréciait pas les gens plus que ça, mais elle aurait pensé qu’au moins, il ferait semblant devant son époux, enlevant une épine du pied de Lucy, qui n’aurait plus qu’à fuir quand Elias n’était pas là. Mais non, rien ne se passait de façon à lui faciliter les choses. Et elle avait l’impression d’être encore plus épuisée depuis qu’elle avait arrêté de courir d’un abri à un autre. Autant la fatigue physique, elle se sentait presque capable de passer au-delà, autant la fatigue émotionnelle accumulée semblait un cercle vicieux, qui ne montrait pas de possibilité de trouver un bouton pour arrêter le tout.

Et si encore, Will n’était que le seul problème qu’elle rencontrait ! Obnubilée par les mots d’Elias concernant Kim, elle n’arrivait pas à se faire une raison. Pourtant, elle avait commencé à faire comme si la discussion entre eux n’avait jamais eu lieu. Elle n’évoquait plus le nom de Kim, désormais comme un secret de polichinelle, enfermé dans la chambre qu’elle habitait, seul endroit où elle se laissait aller à penser et pleurer l’absence, qu’elle espérait ne pas être la perte, de son frère. Il n’y avait que dans sa chambre qu’elle se laissait désormais aller à être elle-même. Et elle avait l’impression de cruellement y manquer d’oxygène. Même entre les murs de Fort Hope, elle n’avait pas vraiment d’endroit où se cacher des visages qu’elle connaissait désormais, au moins de vue. Et à son goût, il y avait bien trop de monde, ici. Elle devait encore se réaccoutumer à tant de présence, à une vraie civilisation et pas seulement à quelques survivants par ici ou par là, qu’elle finirait par quitter au bout de quelques jours. Dans le fond, elle avait encore l’impression que, incessamment sous peu, elle devrait quitter les lieux, ayant abusé de l’hospitalité pas toujours très accueillante, des gens qui l’acceptaient sous leur toit. Ici, c’était Elias et Will. Et aussi horrible que ça puisse lui paraître à penser, elle avait cette constante impression qu’à cause des relations plus que glaciales avec Will, Elias finirait par se lasser, et lui demander de prendre la porte. Et malgré ce qu’elle s’imaginait, Lucy n’était pas prête pour ça. Avant de partir, elle avait “emprunté” quelques vivres chez Elias. Notamment pour arriver à se faire un vrai repas, perchée quelque part, peut-être dans un arbre, sans avoir l’impression constante de déranger et de voler. Oui, enfin, comme si prendre de quoi manger sans demander, ça n’était pas déjà du vol. Puis, sans se retourner, elle était sortie, en direction des portes de Fort Hope, pour s’éloigner, ne serait-ce qu’un instant.

Devant les portes de Fort Hope, elle sentait l’arrivée d’une bouffée d’air frais. Sortir, se changer les idées. Se dégourdir les jambes, elle qui n’avait pas arrêté d’être en mouvement, pour finalement essayer de se sédentariser.. Elle avait suivi les règles et rempli le registre. Une heure de battement, pour l’instant, ça lui semblait déjà considérable. Elle aurait aimé avoir la possibilité de plus, pour pouvoir retourner à San Francisco. Enfin, il lui aurait fallu un véhicule, pour ça. Et pour l’instant, c’était hors d’accès pour elle. Il allait falloir qu’elle la joue maligne. Même si elle se sentait encore trop faible pour réussir à un plan qui la laisserait passer devant l’armée sans se faire attraper. Déjà qu’en temps normal, elle était limite pour inventer de fausses excuses. Pas forcément pratique pour une avocate, de ne pas réussir à inventer des mensonges plus gros qu’elle. Elle avait toujours préféré se baser sur la réalité, même si parfois, la vérité qui venait avec était violente. Au moins, Lucy avait toujours été droite dans ses bottes, et ça faisait sa fierté. Maintenant, il fallait qu’elle soit capable de sortir des sentiers tous tracés. Pour Kim. Pour Laura. Pour sa mère, aussi, même si de tous, c’était celle pour qui elle avait le moins d’espoirs. Fatiguée et malade, elle avait dû succomber après l’épidémie. Elle espérait uniquement que Madame Kimura ait eu une mort digne, et pas amenant sur un réveil d’infecté.

Puis, la sortie. Comme l’impression de revivre à nouveau, Lucy avait commencé à marcher, sans se soucier vraiment de l’endroit où elle allait. Elle se sentait presque comme libre à nouveau. Et voilà qu’elle avait presque l’impression que le monde lui appartenait. Elle s’était éloignée, et n’avait même pas pris conscience qu’elle sortait des chemins battus. Elle s’était éloignée des zones protégées par l’armée, nettoyées de rôdeurs. Elle n’avait même pas l’impression d’avoir peur, quand bien même tout pouvait lui arriver. Même quand elle réalisait vers où elle se dirigeait. Elle avait passé trois ans à éviter les rôdeurs, plus qu’à essayer d’en neutraliser. Et elle avait plutôt bien réussi, sans la moindre égratignure. Enfin, pas d’égratignure de rôdeur, parce que pour le reste, elle repasserait. Alors que si elle avait tenté de les combattre réellement, elle était sûre de ne pas y être arrivée. Étrangement, en zone minée, elle se sentait en confiance. Jusqu’à un bruit. Comme une branche qui craquait. Elle resserrait les lanières de son sac, tout en sortant son couteau suisse dans sa main. Ah, elle avait l’air maligne avec son arme à la con. Mais c’était mieux que rien pour échapper aux infectés. Elle allait se mettre derrière un arbre, comme attendant l’ennemi pour se décider de le laisser passer sans se montrer, ou de lui sauter dessus pour essayer de lui exploser sa cervelle. Et avant même qu’elle ait eu le temps de réaliser quoi que ce ne soit, elle sentait un bras agripper son cou, l’empêchant de bouger et la faisant faire tomber son couteau au sol. Certainement pas l’oeuvre d’un de ces rôdeurs à demi pensant. Par réflexe, elle s’était accrochée au bras, peut-être pour éviter d’être étranglée. «Lâchez-moi!» hurla-t-elle, avant de pencher la tête en avant pour essayer de mordre le bras de la personne, bien vivante qui la tenait prisonnière de son bras. Ah, si seulement elle avait un peu plus de force, ou un peu plus mangé, au moins..
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MessageSujet: Re: ANNALISE + Rain down utopia   ANNALISE + Rain down utopia EmptyVen 16 Nov 2018 - 9:40
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] L’affiche attira son attention à l’instant même où Anna entra dans la rue. Après plusieurs semaines, elles n’étaient plus aussi éclatantes qu’au début, mais on apprenait à les reconnaître : de grandes promesses placardées sur les murs de la ville, incongrues au milieu du désespoir ambiant. Oubliant brièvement le reste, la chasseuse de primes s’approcha jusqu’à pouvoir distinguer clairement chaque mot imprimé sur le papier. Elle connaissait pourtant par coeur le message d’espoir apporté à Détroit par l’armée américaine et comme beaucoup d’autres, cela la mettait en rage. Elle prit pourtant la peine de le relire entièrement avant d’arracher l’affiche du mur et de la jeter sur le sol. Pas très écologique, certes, mais certains messages politiques demandaient des sacrifices, n’est-ce pas ? Tout cela ne lui prit pas plus de trois ou quatre minutes, mais ce fut largement suffisant pour la mettre de mauvaise humeur. La faim participait aussi pas mal à entamer sa joie de vivre et le fait qu’elle arpente les rues de la ville depuis plusieurs jours sans parvenir à mettre la main sur des vivres n’arrangeait rien. L’armée ayant envahi Fort Hope, on l’avait au moins débarrassée du dilemme de devoir choisir entre rejoindre la communauté et poursuivre sa survie à l’extérieur. Elle qui craignait déjà de trouver sa place dans ce camp quand il n’y avait qu’un seul homme pour exercer l’autorité, elle ne s’imaginait pas une seule seconde vivre sous la loi martiale. Ainsi, en l’espace de quelques semaines, la jeune femme était passée de survivante comme les autres à criminelle en cavale et quoiqu’il reste une bonne partie de la ville encore libre de toute juridiction militaire, trouver des vivres devenait de plus en plus difficile.

Son pied frappa brièvement dans la boule de papier pour l’expulser au loin et elle reprit sa route sans un regard en arrière. Le seul avantage qu’elle ait trouvé à ce nouvel ordre était l’absence de plus en plus remarquée des rôdeurs. Elle ne traînait que dans les quartiers laissés livrés à eux-même, mais même comme ça, les créatures se raréfiaient de plus en plus. Probablement qu’eux aussi souffraient de la famine maintenant que le plus gros des survivants était parqué derrière les murs de Fort Hope et mieux entraîné à se défendre. L’occasion était belle de relâcher un peu l’attention, mais Anna évitait de tomber dans ce travers trop dangereux. Elle s’en félicita quand, après un long moment à errer dans un quartier désespérément vide, elle perçut une silhouette approcher dans sa direction. Avant qu’on ne puisse la voir, elle se précipita derrière la carcasse d’une voiture garée sur le bas-côté pour se cacher, levant juste assez les yeux pour distinguer le nouveau venu au travers des vitres. Ou plutôt, la nouvelle venue. À mesure qu’approchait la silhouette, la mauvaise humeur d’Anna s’envolait tout doucement. La femme lui semblait frêle et plutôt jeune. Comme de nombreux survivants, elle portait un sac sur son dos, mais aucune arme en vue. Presque trop beau pour être vrai. Anna se tassa un peu plus contre la voiture et laissa passer la femme sans se dévoiler, tandis qu’elle pesait le pour et le contre. Elle avait faim, vraiment faim et ses propres munitions commençaient à s’amoindrir considérablement. Priver une autre de ses chances de survie ne lui plaisait pas particulièrement, mais… La loi du plus fort régnait depuis assez longtemps pour que ce ne soit plus vraiment le problème de conscience qui retienne la chasseuse de primes, mais plutôt ses chances de l’emporter.

Et lorsque la jeune femme passa devant sa cachette, les derniers doutes d’Anna s’envolèrent. Car malgré son corps frêle prouvant les dégâts causés par la sous-nutrition, elle constata rapidement que sa cible dénotait avec le reste du paysage. Elle était propre, bien habillée, pas vraiment le profil de quelqu’un qui vient de passer des semaines ou des mois à errer dans la jungle urbaine en faisant cavalier seul. Elle attendit que sa victime soit un peu plus loin pour sortir de sa cachette et se faufila dans son dos en sortant son Beretta. Elle passa inaperçue assez longtemps pour que, au moment où l’autre femme réalisa enfin le problème, Anna soit suffisamment proche pour lui sauter dessus. Son bras se referma autour de la gorge de sa victime et elle pressa le canon de son arme dans ses côtes. Elle espérait sincèrement pouvoir obtenir satisfaction sans avoir besoin de tirer, en partie parce qu’il ne lui restait plus que cinq balles et en partie car elle n’avait pas très envie d’avoir du sang sur les mains. Mais évidemment, sa victime chercha à se débattre. Sans autre solution, Anna raffermit son emprise, resserrant son bras sur la gorge de la jeune femme dans l’espoir de lui couper le souffle et de lui faire peur. Elle pressa son arme un peu plus fort contre son corps et tira la jeune femme en arrière pour la presser contre son propre corps. “Arrête de bouger ou je tire !” souffla-t-elle, menaçante, près du visage de la femme. “Écoute-moi bien, j’ai pas envie de te faire de mal, alors calme-toi, fais ce que je te dis et tout se passera bien.” À dire vrai, elle n’avait même pas retiré la sécurité de son arme et comptait entièrement sur la peur pour parvenir à ses fins. “Prête à écouter ?” demanda-t-elle finalement.
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MessageSujet: Re: ANNALISE + Rain down utopia   ANNALISE + Rain down utopia EmptyMer 21 Nov 2018 - 22:11
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] 17 juin.
L’air frais de l’extérieur semblait lui remplir les poumons comme jamais, comme si jamais elle n’avait eu l’occasion de respirer vraiment. Depuis toutes ces années, si on lui avait parlé de son arrivée à Fort Hope, elle aurait surtout vu comme un refuge. Un endroit où reprendre un semblant de vie, se nourrir du fantôme d’un espoir. Parce que dans le fond, c’était tout ce qu’il restait pour essayer d’avancer. Des fantômes par centaines, qui tentaient de ramener un semblant de joie à bord. Mais la joie n’était pas vraiment au rendez-vous. L’endroit n’était rien de tel, au final, rien de plus qu’une sensation d’oppression, surtout à cause de la situation. Une situation sans fin ni issue correcte possible. En fait, Lucy avait même l’impression qu’un des symptômes de ce monde était de donner l’impression que tout bonheur était parti. Elle peinait à s’imaginer capable de rire à nouveau. Elle en était même certaine : elle ne rirait plus. Pas forcément que à cause de la perte des gens qu’elle aimait. Mais parce que l’espoir, l’espérance, l’attente d’un futur avaient laissé à la crainte, d’une sentence, de la mort, mais pire encore que la mort, une errance sur terre, sans but, mais sans savoir pour combien de temps encore.

La sensation d’un bras qui l’agrippaient la fit sortir de ses pensées, réalisant qu’elle n’était plus si près de Fort Hope et des zones protégées par l’armée. Et elle commençait à paniquer. Parce que ce bras, elle ne le connaissait pas. Qu’elle sentait le danger qui refermait ses griffes sur elle, la rendant désormais cible de tout maux. Elle n’aurait jamais pensé aller si loin. Jamais cru se perdre dans les zones encore envahies de zombies, tout ça pour une simple balade, un besoin cruel d’aller prendre l’air et de se changer les idées. Ah, ça, pour se changer les idées, elle avait fait fort, là, Lucy !

Plus désarmée que jamais, elle sentait la terreur grandir en elle en entendant, comme, au même moment, dans un bruit léger, son couteau suisse tombait parmi les feuilles, dans un bruit atténué par l’amat non nettoyé au sol. Quelqu’un qui ne savait pas armée n’y aurait même pas fait attention, tandis qu’elle avait l’impression d’entendre résonner le petit choc qu’il avait fait en tombant au sol... En attendant, elle était désormais à la merci de son agresseur. Enfin, agresseuse, apparemment. Sa voix lui fit l’effet d’une convulsion. Sans appel, sans regret si elle devait en venir à tirer. Mais elle opposait résistance. Même désarmée, Lucy se battrait pour essayer de se défaire de l’emprise qu’elle avait sur son cou. Quitte à mordre, après tout, elle n’avait plus que ça, à présent. Aucune issue ne semblait se dessiner. Enfin, pas pour Lucy, jusqu’à ce qu’elle entende la voix de la femme s’élever dans les airs, lui conseillant de se tenir tranquille, qu’elle ne lui voulait pas de mal. Enfin, son bras en témoignait tout autre chose. Elle soupira et fit mine de se calmer. Au moins pour un temps, avant de tenter de se révolter. Tout au plus, à partir du moment où le moindre mouvement brusque ne lui risquerait pas ni d’avoir une balle dans la tête ni de finir morte par strangulation.

Tirant sur le bras de l’inconnue pour essayer de ne pas se trouver totalement étranglée, elle réussissait à sortir quelques mots. «OK!» qu’elle hurlait, tout en tapant trois fois le bras qui l’immobilisait, comme on aurait fait lors d’un combat de lutte pour signifiait la reddition. Lucy soupira. Elle s’énervait elle-même de se rendre compte qu’elle était faible, bouffée par la peur de la mort. Comme si la mort, elle ne l’avait pas assez côtoyée. Fort Hope l’avait visiblement bien affaiblie. Elle était devenue presque peureuse et lâche. Reprenant sa respiration, toujours accrochée au bras de la femme, elle acquiesça, n’essayant pas même de voir le visage de son assaillante. «J’écoute.» dit-elle, les dents serrées, l’air maussade. Elle aurait tellement préféré avoir une autre option. Comme de disparaître trois pieds sous terre, à ce moment précis jusqu’à ce que la femme rebrousse chemin.
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MessageSujet: Re: ANNALISE + Rain down utopia   ANNALISE + Rain down utopia EmptyLun 26 Nov 2018 - 11:26
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Si elle pouvait l’éviter, Anna se retenait généralement de s’attaquer à d’autres survivants. Ils traversaient tous la mêm galère, après tout et si elle mourrait de faim la plupart du temps, il n’y avait aucune raison de croire que ça n’était pas le cas des autres. Mais cette femme… Pas besoin de reconnaître son visage ou de l’observer très longtemps pour deviner rapidement qu’elle ne souffrait pas les mêmes maux que la chasseuse de primes. Elle n’était pas bien épaisse, mais elle avait pris une douche récemment, très récemment. Et pas le genre qu’Anna improvisait chaque fois qu’elle croisait un plan d’eau suffisamment clair pour la satisfaire. La jeune femme pouvait même sentir l’odeur du savon sur sa peau, une fois sa victime pressée contre elle, lui confirmant une fois pour toutes d’où venait la vagabonde. Elle n’en était pas moins un peu stressée et mal à l’aise de ses propres actes, d’en être à agresser des inconnus dans les rues dans l’espoir de s’offrir un repas digne de ce nom ou quelques ressources suffisantes pour vivre un jour de plus. Mais elle parvenait assez bien à se déculpabiliser en se disant qu’une fois qu’elle aurait libéré sa victime, cette dernière pourrait vite courir jusqu’à son petit camp quatre étoiles où on lui servirait un repas chaud, un petit câlin de réconfort et où elle passerait la nuit au chaud dans un lit. Ne restait qu’à espérer que la vie en captivité ait transformé la demoiselle en petite chatte d’intérieur, assez docile ou au moins effrayée pour obéir sagement aux ordres, car il était absolument hors de question qu’Anna doive mettre ses menaces à exécution. Non seulement car elle manquait trop de munitions, mais aussi et surtout car elle se voyait mal vivre avec le poids d’un cadavre de plus sur la conscience. Surtout quand ça n’était pas une question de légitime défense.

Ses propres muscles se détendirent imperceptiblement quand sa victime cessa de se débattre violemment et consentit à collaborer avec Anna pour sauver sa vie. La chasseuse de primes dessera doucement l’emprise qu’elle maintenait sur la gorge de l’inconnue, mais refusa de la lâcher tout de suite. Deux précautions valaient toujours mieux qu’une, surtout dans leur monde. “Je vais te lâcher maintenant,” souffla-t-elle à l’oreille de la jeune femme, “mais n’oublie pas que je suis armée. Et laisse-moi t’informer que je pratique le tir quotidiennement depuis dix ans. Au moindre geste brusque, tu n’auras pas le temps de lâcher une larme que la balle sera déjà tranquillement logée dans ton crâne.” Elle resta dans la même position encore quelques secondes, laissant le temps à sa victime de bien enregistrer la menace et de décider si elle acceptait ou non de prendre le risque de croire son agresseur sur parole. Et malheureusement pour elle, Anna ne mentait pas, quand bien même elle n’envisageait pas sérieusement de tuer cette pauvre jeune femme. Elle avait cependant assez d’expérience avec des criminels trois fois plus gros que cette femme pour savoir donner le change en terme d’assurance.

Quand Anna jugea qu’assez de temps était passé, elle retira son bras de la gorge de sa victime et la repoussa assez brusquement en avant pour les éloigner l’une de l’autre. Elle releva aussitôt son Beretta pour le pointer vers l’asiatique, la sécurité toujours bien en place, mais sa posture suffisamment ferme pour qu’on croit jusqu’au bout à son petit manège. Elle ne parla pas tout de suite, s’intéressant d’abord plus en détail à sa victime comme pour s’assurer une dernière fois qu’elle ne commettait pas une erreur monstrueuse en s’attaquant à elle. “Tu es de Fort Hope, pas vrai ?” demanda-t-elle assez froidement, toujours bien décidée à faire des doubles, voire triples, vérifications avant d’exécuter son plan entièrement. Le bruit d’un moteur, à quelques mètres dans le dos d’Annalise, l’empêcha de s’intéresser pleinement à la réaction ou à la réponse de la jeune femme. Elle se désintéressa totalement d’elle pour regarder en arrière, juste à temps pour voir se dessiner l’avant d’une voiture à l’angle de la rue. Ça ne lui semblait pas être un véhicule militaire, mais que ce soit le cas ou non, elle n’avait aucune envie de le découvrir maintenant. “Merde !” grogna-t-elle seulement en baissant enfin son arme. Son attention revint immédiatement sur l’autre femme et sans se donner le temps de réfléchir, elle bondit sur elle pour l’attraper par le poignet. “Suis-moi !” ordonna-t-elle, assez inutilement d’ailleurs, puisqu’elle tirait déjà sur le bras de la malheureuse pour l'entraîner avec elle vers le bâtiment le plus proche - une maison dans un très sale état - dans lequel elle les fit entrer toutes les deux. La porte d’entrée pendait sur ses gonds, obligeant Anna à trouver refuge dans la première pièce qui se présenta dans le couloir. Elle entra dans une cuisine où l’odeur de pourriture n’avait rien à envier à une horde de rôdeurs et se précipita vers le sol pour qu’on ne voit pas leurs têtes dépasser par la fenêtre. Le bruit de moteur se rapprocha un peu plus, augmentant le stress de la chasseuse de primes. Elle tourna les yeux vers la jeune femme et repointa tout de suite son arme sur elle. “Reste bien sage et tout ira bien pour nous deux.” lâcha-t-elle, quelque part entre menace et supplique. Sa main restait toujours fermement accrochée au poignet de la jeune femme, mais quand le moteur s’arrêta à quelques mètres de leur position, elle n’eut d’autre choix que de faire confiance à sa victime pour lui obéir sagement plutôt que de leur compliquer la vie drastiquement.
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MessageSujet: Re: ANNALISE + Rain down utopia   ANNALISE + Rain down utopia EmptyMer 12 Déc 2018 - 23:54
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] 17 juin.
Respirer et oublier les mots qui lui brûlaient la gorge, qui lui défonçaient si brutalement la tête, le coeur et chaque partie de son corps. C’était tout ce qu’elle voulait, Lucy. Et elle avait, pendant quelques minutes, eu l’impression d’avoir sa liberté comme avant. Certes, elle avait le confort de s’être pris sa première vraie douche en trois ans. Mais la possibilité d’être libre de ses mouvements, de ne rendre de comptes à personne.. de s’éloigner des souvenirs que lui rappelait bien malgré lui Elias. De son bonheur avec son homme qui lui faisait un mal de chien. Elle n’était pas jalouse envers Will, même si elle ne trouvait pas qu’il ne donnait matière à être agréable ou appréciable, elle le remerciait au contraire, bien silencieusement, d’être là pour son meilleur ami. Mais ça, elle se garderait toujours de le lui dire. Parce qu’il était vraiment détestable.
Toutes ces raisons qui la poussaient à sortir, qui, comme une force invisible, l’avaient menée à s’éloigner des sentiers battus, du confort qu’elle n’avait pas eu depuis tant de temps, qu’elle avait oublié, et qu’elle n’était pas sûre de souhaiter. La preuve : elle avait dû inscrire le temps qu’elle s’imaginait partir. Elle savait que c’était pour sa sécurité. Mais la chose la plus sûre au monde, c’était encore que ça n’était pas ça, la liberté. Quitte à vivre, autant ne pas être enfermée. Et tant pis si elle se retrouvait infectée. Après tout, c’était comme ça qu’elle avait appris à vivre, ces dernières années. Et ça ne l’avait pas rendue plus déprimée, ni plus courageuse ou plus tête brûlée, ni même casse-cou. Non, elle était restée fidèle à elle même, juste un peu plus battante. Parce qu’elle avait la rage de survivre.

Mais peut-être qu’elle ne faisait qu’enchaîner les mauvaises décisions. A ce stade, Lucy aurait tout donné pour faire demi-tour. Pour se trouver nez à nez avec ses colocs, et à faire mine de rien, faire comme si tout allait bien, dans le meilleur des mondes. Faire comme si l’Apocalypse, la fin du monde ne les avait pas touchés. Parce que c’était ça, ils y étaient. Et la fin de son monde à elle ne lui avait jamais paru aussi proche, tandis qu’elle avait cette arme braquée sur sa peau. Loin de se douter que la femme ne comptait pas vraiment tirer. Docile Lucy, qui très vite, s’était calmée, et avait attendu sa sentence. Les menaces de l’autre femme, qu’elle n’avait pas l’impression d’avoir pu voir, elle les entendait. Et il fallait être totalement stupide pour passer outre. Peut-être qu’elle avait appris à se défendre et à survivre en milieu hostile, mais en tant qu’ancienne avocate, Lucy avait surtout appris que la négociation devait avoir un terme, et savoir quand il était temps de se coucher lors de tels paris, sur sa vie où celle des autres. Et là, tandis que son assaillante avait fait tapis, il fallait qu’elle, elle se couche, au lieu d’essayer de suivre. Alors qu’elle allait prendre la parole en essayant de ne pas cracher ses mots, la brunette qui tenait son arme commençait à lui poser des questions.  «Non ! Enfin..» Oui, elle était de Fort Hope, désormais. Même si c’était un abri dont elle n’était pas sûre de vouloir. «Oui, depuis peu. Pourquoi ? Qu’est-ce que ça peut te faire ?» Elle ne voulait pas trop parler, de crainte d’en dire trop. De crainte que la femme ne puisse se servir de tout ce qu’elle dirait contre elle. Mais, elle avait cette sensation que si elle ne disait rien, c’était une balle en plein crâne qu’elle finirait par avoir, comme cadeau. Alors elle se devait d’être docile, obéissante, jusqu’à ce que la situation se renverse à son avantage. Enfin, si elle se tournait à son avantage, surtout.

Presque comme si ses pensées avaient été entendue par une sorte d’entité divine, ce à quoi elle ne croyait plus vraiment depuis que cette situation sévissait dans les rues, avec des cadavres infectés d’une maladie qui les condamnaient à un enfer éternel, elle avait vu l’espoir se dessiner en elle avec l’arrivée de camions militaires. Pourtant, c’était un vent de panique qui l’avait accompagnée, plus qu’une poussée de joie au fond de son coeur. Un rappel à l’ordre. L’armée était là. Et Fort Hope l’attendait. Mais il fallait se rendre à l’évidence : avec Fort Hope, malgré tout ce qu’elle pouvait y penser, elle avait un refuge. Le genre de refuge qui l’aurait protégée de cette truande qui essayait de la tuer pour quelque raison obscure. Alors qu’elle avait cette occasion en or de se défaire des griffes de son assaillante, elle l’avait suivie. Peut-être parce que dans le fond, elle savait pertinemment que le destin de cette femme n’avait pas forcément besoin de rencontrer celui de l’armée. Que si elle tentait d’y échapper, c’était peut-être pour une bonne raison. Et même si elle ne se mourrait pas de savoir laquelle était-ce, elle se suffisait de comprendre qu’elle ferait mieux, pour leur bien à toutes les deux, de coopérer. Et de la suivre. Et cette femme n’avait même pas vraiment besoin de lui tenir le poignet comme elle aurait tenu un chien en laisse. Comme quoi, elle était plus docile et moins farouche que tout ce qu’elle voulait bien laisser croire et croire elle-même.

Alors elle avait suivi. Elles s’étaient ruées vers le bâtiment le plus proche, et s’étaient mises à l’abri. Elle n’avait pas compris ce qu’il venait de se passer, et pourtant, Lucy était restée de marbre. Même sur son visage, aucune interrogation ne pouvait se lire. Alors que, sans raison valable, pour ce qui la concernait, elle restait cachée, Lucy se tortillait sur elle-même avant de réaliser. «Merde...» chuchota-t-elle, pour elle plus que pour l’autre femme, en réalisant qu’elle n’avait pas son couteau suisse, qui avait dû rester parmi les feuilles. Génial, elle allait devoir le chercher, et c’était entièrement de la faute de l’autre. Lucy la toisa, en essayant de ne pas trop montrer sa colère. Si elle se trouvait face à un infecté pendant qu’elle chercherait son couteau, elle pourrait être certaine que la première morte vivante qui viendrait la mordre ou la griffer, ce serait elle. «Qu’est-ce que tu veux ?» qu’elle demandait, d’un air mauvais, avec désormais de la colère, presque de la haine dans le regard. Comme si être prisonnière de Fort Hope et surtout de ses souvenirs ne suffisait pas, il fallait désormais qu’elle soit la captive de cette femme. «Et puis, t’es qui, toi?» Pas la meilleure façon de demander quelque chose à une femme qui avait pouvoir de vie ou de mort à l’instant même sur elle, et qui menaçait de lui faire sauter la cervelle, mais elle n’avait pas mieux à vendre. Lucy avait chuchoté chacun de ses mots, pourtant, on sentait presque un dégoût de cette femme. Pire, elle voulait qu’elle lui lâche le poignet. Elle croyait quoi ? Qu’elle allait se relever, pour crier qu’elle était là, et éventuellement, rameuter des infectés, désormais qu’elle était désarmée ? Elle n’était pas stupide, quand même ! Pas besoin de faire des études pour se rendre compte que c’était l’erreur du siècle, et qu’elle ne la commettrait certainement pas. Mais comme par besoin de le faire savoir à voix haute, elle roula des yeux, et soupira légèrement. «Non mais ça va, hein. Je suis pas stupide, non plus.» Imprudente sur le moment, loin de s’imaginer que ses ennuis viendraient d’une semblable, d’une personne vivante. Mais la bêtise, ça n’était pas non plus à ce point, chez elle.
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MessageSujet: Re: ANNALISE + Rain down utopia   ANNALISE + Rain down utopia EmptyLun 17 Déc 2018 - 12:14
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Sans grande surprise, la jeune femme confirma à Anna d’où elle venait, mais s’étonnait bien sûr que la personne braquant actuellement une arme sur elle s’y intéresse. Qu’importe les circonstances, Anna n’aurait pas donné de réponse sincère à sa victime sur pourquoi ça lui importait tellement de le savoir. Mais c’était exactement ce qu’elle espérait et cela aurait suffit à la détendre si seulement il n’y avait pas eu ce bruit. Un moteur. C’était devenu tellement rare qu’Anna aurait pu reconnaître ce son entre mille et qu’elle l’avait inconsciemment associé à un danger imminent. Il fallait être bien sûr de soi pour oser utiliser un véhicule motorisé de nos jours. Savoir, sans l’ombre d’un doute, qu’on trouverait l’essence suffisante pour continuer à avancer. L’armée installée depuis quelques semaines dans la région le faisait. Et les grands groupes de pillards, aussi, dont Anna avait observé parfois les agissements. Dans un cas comme dans l’autre, elle aurait de graves problèmes si on tombait sur deux femmes seules au milieu de nul part. Et encore plus dans le cas de l’armée. Sa pauvre captive n’aurait qu’à leur demander de l’aide pour que la chasseuse de primes ne soit envoyée Dieu savait où pour purger sa peine. Hors de question que sa pathétique petite vie de survivante ne s’arrête de cette façon. Aussi longtemps qu’Anna en aurait la force, elle se tiendrait loin de toute forme d’asservissement.

La jeune femme n’attendit même pas de découvrir de quel camp étaient les nouveaux venus pour s’agripper de nouveau à sa pauvre victime et l’entraîner de force vers les ruines d’une maison pour les cacher. Elle n’eut pas vraiment l’occasion de réaliser que la femme suivait sans résistance, trop préoccupée par l’idée de fuir au plus vite et d’échapper aux griffes de quiconque pourrait leur vouloir du mal. La cachette dans laquelle elles se réfugièrent ne suffirait pas à les sauver éternellement, mais du moment qu’on ne les voyait pas, Anna conservait un bon espoir que le véhicule passerait sans rien remarquer. À condition, bien sûr, que sa captive accepte de coopérer. Il aurait fallu être un peu stupide pour attirer l’attention des nouveaux venus, mais c’était une chance de plus pour la femme d’échapper à Anna. Raison pour laquelle la chasseuse de primes s’empressa de la menacer de nouveau, par les mots autant que le canon de son arme. Hélas, il apparut rapidement que la jeune femme n’était plus tellement impressionnée par Anna. Ce fait eut beau agacer cette dernière, elle n’avait d’autre choix que de faire avec et improviser. Elle lâcha un soupir frustré entre ses dents serrées quand sa captive lui renvoya quelques questions somme toute légitimes, mais d’un ton un peu plus agressif qu’elle n’avait parlé jusque là. Envolée, la petite fille paumée en territoir hostile. Un instant, Anna ne fit que la jauger, pesant le pour et le contre d’une réponse sincère. Elle ne se sentait pas trop d’humeur à perdre l’ascendant alors que dehors, elle entendait encore du mouvement. Mais si elle voulait que cette femme joue dans son équipe…

D’un geste assez agressif, elle relâcha le poignet de sa victime et se détourna pour poser son regard sur la fenêtre, d’où elle ne vit malheureusement rien d’intéressant. “Tout ce que je veux, c’est rester en vie.” grogna-t-elle en reportant son attention sur la femme à côté d’elle. “On a pas tous la chance de vivre dans un camp de vacances.” Elle était peut-être un peu trop agressive et désagréable pour s’attirer la sympathie de son interlocutrice, mais ne trouvait pas la force en elle de mettre de l’eau dans son vin. Son regard se perdit encore un moment sur le visage de la jeune femme qu’elle détailla, sourcils froncés. Elle l’avait suivi. Elle aurait pu traîner des pieds et se débattre, mais elle avait suivi sans opposer la moindre résistance et maintenant qu’Anna n’entravait plus réellement sa liberté, elle restait sagement assise là et ne faisait rien pour attirer l’attention des gens réunis à l’extérieur ou prendre la fuite. La mauvaise foi d’Anna la poussa à croire que c’était tout simplement la vie à Fort Hope qui rendait cette pauvre femme trop naïve. Juliet avait agi de la même façon. Elle s’était laissée faire, avait suivi docilement et plus que ça, elle avait accordé toute sa confiance à Anna et l’avait traité comme une amie… Il y avait une chance, même infime, que la situation ne soit pas si différente cette fois. “Écoute,” souffla-t-elle en baissant enfin son arme totalement inutile, “ça fait des jours que j’ai rien avalé. J’ai pas envie de te faire de mal, ok ? Mais j’ai besoin de me nourrir et vite. C’est pas comme si ça allait te manquer, de toute façon. T’auras juste à rentrer à Fort Hope pour qu’on te donne tout ce que tu veux. Pas moi.” Dans les faits, Anna aurait peut-être pu y aller aussi. Elle l’avait déjà fait, après tout. Mais elle repoussa cette possibilité au loin. La vie dans une cage ne lui irait jamais, même si, de toute évidence, les survivants de ce camp pouvaient sortir comme bon leur semble. Après toutes ces années, devoir rendre des comptes lui semblait définitivement insurmontable. “Alors, t’as quelque chose à me donner ou pas ?” demanda-t-elle, un peu plus gentiment, sans que ce ne soit encore ça. “Je te laisserai partir tranquillement après, c’est promis. Enfin, quand la voie sera libre dehors, j'ai pas spécialement envie de me faire escorter de force jusqu'à ton palace.” Quoique ses promesses n’aient probablement pas beaucoup de valeur aux yeux de la jeune femme, elle tenait toujours parole. Mais pour le savoir, mademoiselle devrait prendre le risque.
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MessageSujet: Re: ANNALISE + Rain down utopia   ANNALISE + Rain down utopia EmptySam 19 Jan 2019 - 13:53
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] 17 juin.
Elle avait l’impression que son coeur allait exploser. Lucy commençait à se demander si elle avait eu une bonne idée de sortir, finalement. N’aurait-elle pas plutôt mieux fait de se cantonner à cette maison, oppressante par la présence du mari de son ex ? Et même parfois de son ex. Elle ne savait que dire. Ni même que penser. La jeune femme aurait finalement tout donner pour refaire ses pas, et les faire dans le sens inverse. Et puis tant pis si ça la menait sur la route d’infectés, au moins, elle aurait été capable de se défendre. Enfin, presque. C’était pas avec son couteau suisse qu’elle saurait faire des miracles. Mais jusque là, pendant toutes ces années, elle avait survécu. Seule. Sans être dans le confort de Fort Hope. Mais tout la portait à croire qu’elle aurait pu se trouver le confort d’une vie, même si c’était une vie faussée par rapport à son ancienne, quand elle vivait encore à proximité de sa mère, avec ou sans Laura, mais surtout, avec son petit frère. Seulement, c’était impossible, et elle le savait. Mais au moins, une vie de solitude l’aurait forcée à ne pas penser. A ne pas se concentrer sur ce qui lui rappelait son ancienne vie, sa vraie vie, chez les autres. Et surtout, elle ne se serait pas trouvée avec cette arme visée sur elle. Elle aurait pu éviter ça. Mais Lucy avait un don certain pour se mettre dans des embrouilles pas possible. Elle se créait l’opportunité de catastrophe, toute seule, et la saisissait. Les années passant, et ses magouilles additionnées, voilà qui avait dû lui donner un Karma si mauvais que c’était désormais compréhensible qu’autant de choses ne lui arrivent. Après tout, si c’était mérité, ça lui donnait un peu les raisons de tout ça. Comme une explication logique.

Même pas elle ne se risquait à jeter un coup d’oeil par la fenêtre de la masure abandonnée où elles s’étaient réfugiées. Ses cheveux ébouriffés finiraient de la trahir. Cheveux qu’elle s’était coupés elle même, avec son fameux couteau suisse, quelques semaines auparavant. Et qui poussaient bien trop vite. Elle s’était risquée à une nouvelle imprudence : attaque frontale. Demander à cette femme qui elle était, et ce qu’elle lui voulait. La brune qu’elle pouvait observer à foison, eut une réponse qui lui fit rouler des yeux. Non, c’est vrai qu’on n’avait pas tous le même but, vu la situation.
Vu que le but était de ne pas faire de bruit, Lucy observait la femme face à elle sans la moindre gêne. De toute façon, qui disait que si elles bougeaient, les lames du plancher n’allaient pas grincer, indiquant qu’elles étaient là ? Mais à la réflexion, presque posée comme une attaque, Lucy leva les yeux au ciel. Ah, parce qu’être comme des fauves en cage, c’était une chance ? Elle ne savait pas vraiment quoi penser de Fort Hope. En revanche, la brunette face à elle lui semblait un peu simplette par cette réflexion. Après trois ans à vivre un peu à l’état sauvage, le retour à une civilisation telle que Fort Hope était difficile. Mais elle faisait l’effort, pour Elias. Seulement, Lucy se trouvait piquée au vif par la réflexion acerbe de la femme face à elle. «Si tu crois que c’est une chance, c’est que tu ne comprend pas grand chose...» Son ton était agressif. Pourtant, Lucy n’avait strictement rien contre Logan. Elle trouvait l’idée plutôt bonne, d’avoir créé un camp de réfugié. Mais l’idée qu’elle doive signaler tout départ, pour combien de temps elle se pensait partie, et surtout, de ne pas pouvoir retourner chez elle, s’assurer qu’elle pouvait tenter de sauver son frère, ça lui faisait du mal. Lucy s’était un peu renfrognée sur elle même, se coupant à toute discussion. Comme si cette femme la ferait parler de plus. Déjà qu’elle venait de lui arracher les mots comme quoi oui, elle venait bien de Fort Hope, et que c’était trop en soi. Elle n’allait pas abuser.

Pourtant, ce fut la confession de cette femme qui lui fit, une fois de plus, baisser la garde. Mais, cette fois-ci, elle restait un peu plus sur la réserve. Elle plissa les yeux, regardant toujours cette femme, essayant de ne pas trop la détailler. Lucy, voyons, on est en temps de guerre sanitaire, tu peux pas te permettre de faire comme si de rien n’était. Puis, les mots qui lui chatouillaient le palais finirent par sortir. «Si ça te plait tant, Fort Hope, pourquoi tu n’y vas pas ?» Pas de jugement ne s’était inscrit dans ses paroles. Une question, posée en toute innocence. En pleine curiosité aussi. Malgré tout, cette interrogation restait catégorique. En gros, elle n’avait que quelques pas à faire pour aller à Fort Hope, et se présenter, pour être accueillie. Comme tout le monde, non ? Ce n’était pourtant pas une raison pour la laisser crever de faim. Elle avait pensé utiliser, elle, les vivres récupérées chez Elias et Will. Une pomme. Une carotte. Du pain. Et un plat dans une boite en conserve, dont elle ignorait bien ce que ça pouvait être. Mais ça avait tout l’air agréable et mangeable. Enfin, autant que possible, mais ça ressemblait à du luxe pour eux, dans ces temps durs. En soupirant, plus parce qu’elle ne se voyait pas ne pas les lui donner que par résignation, elle prit son sac, et l’ouvrit, en lui tendant la boite de conserve, puis la pomme et ensuite, la carotte et le pain. Lucy le savait, elle aurait fait une piètre voleuse. Et cette femme le lui ferait certainement remarquer. Puis, elle eut des mots qui, une fois de plus, semblaient bloquer Lucy. Elle aurait pensé que les survivants à proximité de Fort Hope n’espéraient qu’une chose : y entrer. Y avait-il des critères de sélection ou d’entrée ? Elle avait pensé que oui. Histoire de respecter les quotas pour les maisons. Mais apparemment, pas tout le monde ne voulait aller à Fort Hope. Elle plissa, une fois de plus les yeux, avant de les ouvrir en grand. Cette femme était vraiment suspecte. Elle aurait été le genre que Lucy aurait hésité à défendre. Impossible de se dire qu’elle n’avait rien à cacher, ou qu’elle était pleinement sincère avec elle. «Pourquoi donc ?» demanda-t-elle, curieuse de connaître les raisons pour lesquelles elle n’irait pas à Fort Hope sous aucun prétexte. Puis, elle soupira. «En tout cas.. tu vas devoir m’aider. » elle prit sa respiration avant de reprendre. «Tu m’as fait faire tomber mon arme, je veux la récupérer.» Pas d’ordre prononcé. Pourtant, le ton employé ne laissait pas le choix. Elle devrait l’aider. Parce que si elle se trouvait face à un rôdeur, elle n’aurait rien pour se défendre. Et tout ça, c’était entièrement de sa faute.
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MessageSujet: Re: ANNALISE + Rain down utopia   ANNALISE + Rain down utopia EmptyMer 23 Jan 2019 - 12:13
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] L’expression agressive d’Anna fana un peu lorsque la jeune femme lui rétorqua la dernière chose à laquelle elle s’attendait. Peut-être ne comprenait-elle effectivement pas grand chose. Ou peut-être était-elle trop bornée pour laisser leur chance aux survivants de ce groupe. Mais clairement, elle ne s’attendait absolument pas à ce qu’une personne ayant la possibilité de vivre en sécurité avec tout le confort imaginable ne considère pas cela comme une chance. Elle-même avait parfaitement conscience de l’avantage de Fort Hope, seulement… Il fallait un courage dont elle manquait cruellement pour se réhabituer à une forme de vie en société. Mais que la femme assise près d’elle soit du même avis lui semblait impossible. Et pourtant… Décontenancée, elle se contenta de se mordre les lèvres pour retenir une quelconque réponse et surtout cacher sa surprise. Pas sûr que ce soit très efficace. Un instant, l’ancienne chasseuse de primes se trouva suffisamment prise au dépourvu pour ne plus faire preuve de la même agressivité en répondant aux questions que lui posaient la jeune femme. Elle regretta de s’être laissée déconcentrer lorsque la lionne montra de nouveau les crocs en lui renvoyant la question de Fort Hope en plein visage. En quelques mots échangés, malgré l’absence de plus en plus significative d’agressivité dans leurs voix à l’une et l’autre, Anna se sentait de plus en plus mal à l’aise. Elle perdait la face, se laissait prendre au jeu de la réalité, trop différente des idées qu’elle se mettait dans la crâne toute seule depuis des mois pour justifier ses propres mauvaises actions et décisions. Elle se savait bornée et avec une fierté trop mal placée parfois, la poussant à la mauvaise foi. Mais elle n’appréciait pas tellement être mise devant le fait accompli par une inconnue dont elle avait déjà décidé du caractère en un simple regard.

Perplexe et mal à l’aise, elle refusa tout bonnement de répondre à la question de la jeune femme, préférant se concentrer sur les raisons l’ayant poussé à s’en prendre à la brune en premier lieu. Son malaise ne redescendit pas quand la jeune femme ouvrit son sac et tendit plus de nourriture à Anna que cette dernière n’en avait vu depuis des semaines. “Merci.” souffla-t-elle, presque malgré elle, en récupérant les vivres. Il y avait même des fruits et légumes frais dans le lot… Quelques secondes, Anna fut tout bonnement incapable de faire autre chose que de regarder fixement la pomme entre ses mains. Elle finit par secouer la tête légèrement et faire ce qu’elle considérait comme un pas vers l’autre, en lui promettant de la laisser partir sans problème dès qu’elles pourraient sortir d’ici sans se faire repérer. Et bien sûr, elle n’eut droit qu’à cette éternelle question en retour. Ça commençait à devenir à la fois agaçant et perturbant. Elle se mordit encore la lèvre et détourna les yeux avant de pouvoir s’en empêcher. “On ira récupérer ton arme dès qu’ils seront partis.” promit-elle sans détacher son regard de la fenêtre, quand bien même assise au sol, elle n’y voyait qu’un morceau de ciel bleu presque douloureux à regarder.

Elle laissa le silence retomber un peu trop lourdement après cette promesse, jouant nerveusement avec sa pomme alors que des pensées tournaient en boucle dans son crâne. Mais après de longues secondes sans rien faire d’autre, ses yeux tombèrent de nouveau sur la brune. “J’ai jamais été dans un seul groupe depuis que tout a commencé.” souffla-t-elle, les yeux légèrement écarquillés. Elle ne savait pas tellement pourquoi elle se décidait enfin à répondre aux questions qu’elle ignorait depuis tout ce temps. Une part d’elle voulait prétendre qu’elle ne devait rien à cette femme, mais ça n’était pas vrai. Et elle n’avait presque rien à lui offrir en retour que la vérité. “J’suis pas sûre de pouvoir m’habituer de nouveau à la vie en communauté, aux règles, aux gens.” Une seule soirée là-bas avait suffi à la rendre plus nerveuse que jamais. Le silence, les sourires des voisins, les verres de tequila dans le salon de Juliet et la nuit qu’elles avaient partagée… Trop de normalité, après toutes ces années passées dehors, dans la crainte constante de la mort, les agressions, le sang sur ses mains. C’était trop. “Et maintenant que Logan a décidé de se rendre à l’armée, j’ai de moins en moins envie de me laisser tenter.” ajouta-t-elle, plus durement. “Ils nous ont laissé crever pendant trois ans et ils s’imaginent qu’on va rentrer dans le rang sagement ? Très peu pour moi.” Son visage avait repris un masque d’agressivité le temps de prononcer ces quelques mots, ne cachant rien de ce qu’elle ressentait envers le leader de Fort Hope et les militaires se prenant désormais pour leurs sauveurs. Mais il s’estompa assez vite après ça, alors qu’elle relevait les yeux vers la jeune femme. “Pourquoi tu restes là-bas, si ça te déplaît tellement ?” demanda-t-elle, non sans une certaine sympathie. Après tout, pas de raison qu’elle soit la seule à se plier à ce petit interrogatoire.
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MessageSujet: Re: ANNALISE + Rain down utopia   ANNALISE + Rain down utopia EmptyMer 10 Juil 2019 - 22:40
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] 17 juin.
Elle avait certainement été fort en annonçant que la vie à Fort Hope n’était pas une chance. C’était l’air décontenancé, presque perdu de la femme en face d’elle qui fit comprendre à Lucy que désormais, elle avait laissé un monde d’incompréhension entre elles. Comme si dès l’instant où elles s’étaient rencontrées, elles s’étaient comprises. La discussion ne faisait pas de bien à Lucy, qui ne lâchait les informations sur elle qu’au compte goutte. Et c’était tant mieux qu’elle agisse ainsi : au final, la femme qui avait pointé une arme sur sa tempe n’avait pas suffisamment d’informations sur elle pour s’en servir contre elle. Ce qui était bien peu dire connaissant Lucy qui avait cette manie de lâcher des bombes sans le vouloir, puis de le regretter suffisamment pour qu’elle souhaite pleurer. Mais cette fois-ci, pas de larmes. Rien qui n’y ressemble. Elle se sentait prête à affronter vents et marées si c’était pour soutenir que Fort Hope ne ressemblait en rien à un camp de vacances pour elle. C’était simplement la continuité de la guerre, entre les passages de l’armée, la vie avec Will et Elias, l’emprisonnement. Elle n’aimait rien de ça. Au moins, même si elle avait eu la peur au ventre pendant presque trois ans, elle était libre d’aller et venir comme elle voulait. Même si elle avait souvent dormi dans les arbres. Même si elle ne s’était pas toujours nourrie comme elle le voulait. Même si elle ne dormait pas toujours, et que plus d’une fois, elle avait failli se transformer en mort-vivant, ou qu’elle avait vu des gens avec qui elle avait créé un lien, même si ce n’était pas totalement une amitié, mais plutôt de la camaraderie, mourir ou se voir transformer en créature putride.
Elle haussa les épaules au “merci de la femme”. Elle ne voulait pas non plus avoir d’ennuis. Certes, elle avait le droit de sortir. Mais pourquoi se cacher de l’armée si elle n’avait rien à se cacher ? Peut-être que si elle s’était laissée faire, c’était également pour ne pas avoir à rentrer directement. Et puis, elle n’avait pas beaucoup de confiance en l’armée.
Lucy l’avait jouée calme, bien qu’elle ne s’était pas laissée marcher sur les pieds, ni avoir par les paroles agressives et pleines de jugement d’Annalise. Elle l’avait laissée parler. En revanche, elle ne la laisserait pas partir sans récupérer son arme. Et, encore trop peu confiante au niveau des cadavres éveillés, elle préférait qu’elles soient deux si Lucy devait se baisser ou s’agenouiller pour chercher.. «D’accord.» Qu’elle répondit simplement, en se jurant qu’elle avait intérêt de l’aider sous peine de se faire tirer les cheveux - à défaut de savoir se battre.

Après un silence gênant, pendant lequel Lucy avait baissé la tête sur ses pieds, qu’elle bougeait doucement, la voix de la jeune femme retentit dans leur cachette. Elle semblait répondre à une de ses précédentes questions. Réponse qui fit plisser des yeux Lucy. «Et si demain, on t’annonce que tout redevient comme avant ? A cause de l’armée, tu vas passer à côté de la possibilité de récupérer ta vie, ou quelque chose de semblable. De vivre dans la solitude et hors du monde ?» A ses yeux, c’était étrange. Mais elle devait bien avouer qu’elle lui concédait que la présence de l’armée était une vraie gêne, même à ses yeux qui n’étaient pas là avant qu’ils arrivent. Et quand, elle venait à lui retourner sa propre question, Lucy haussa les épaules. En vérité...«Je sais pas trop.» Elle soupira un instant, avant de reprendre. «J’ai tout perdu de mon ancienne vie. Par ma propre faute, parce que je me suis entêtée dans un but, et j’ai tout laissé derrière moi. Aujourd’hui, je regrette ceux que j’ai laissé mourir. Mais d’un autre côté, mon objectif, je l’ai atteint, et j’ai pas pour habitude d’abandonner. Je me suis trop battue pour ça, j’ai trop perdu pour ça pour me laisser attendre par un petit con, et une horde de gars en treillis.» Elle se gratta l’intérieur de sa main avant de reprendre. «Et malgré tout, après ces trois ans, j’ai enin la possibilité d’essayer de me reposer et d’apprendre. Alors autant le faire dès maintenant. J’aurais pas survécu, plus longtemps toute seule, je crois.» qu’elle avoua, avant de souffler et de se passer la main dans les cheveux pour les mettre en arrière. «Tu dois me prendre pour une folle qui sait pas ce qu’elle veut.» ricana-t-elle, jaune.
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MessageSujet: Re: ANNALISE + Rain down utopia   ANNALISE + Rain down utopia EmptyJeu 18 Juil 2019 - 12:49
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Et si, demain, tout rentrait dans l’ordre ? La question posée par l’inconnue ne fut accueillie que par un silence de la part d’Anna. Elle se l’était posée quelques temps, au début, mais ce genre de rêve n’appartenait plus à son quotidien. C’était trop dangereux. Elle avait décidé, dès l’instant qu’elle avait vu le cadavre de Louise, que sa vie s’arrêterait elle aussi. Chaque jour qu’elle survivait malgré tout la confortait dans cette idée. Comme la femme assise à ses côtés, Anna n’avait qu’un seul but depuis ce jour-là et malgré tous les bâtons que le Destin lui avait mis dans les roues, elle continuait de se bercer de l’illusion qu’elle finirait par l’atteindre et que tout irait très bien comme ça. L’armée ne faisait pas partie de son plan. Fort Hope non plus. Le retour à une vie normale encore moins. La vie tout court, à vrai dire. Tandis qu’elle se laissait aller à ces pensées pessimistes, la femme continuait de parler, essayait de se justifier à son tour. Anna ne comprenait pas tout, honnêtement. Parlait-elle de Logan, quand elle faisait référence à ce “petit con” ? Les propos semblaient fort mal choisis pour décrire le leader du camp, mais la chasseuse de primes se garda bien de le souligner. Elle attendit simplement la fin des explications, et quelques secondes encore après ça. “Pas vraiment.” souffla-t-elle finalement. Non, elle ne prenait pas cette fille pour une folle, bien au contraire. Si elle était parfaitement honnête, elle l’enviait même un peu. Elle enviait son courage, en tout cas, elle qui en manquait cruellement. “C’est devenu un peu difficile de savoir ce qu’on veut, de nos jours.” Elle était bien placée pour le savoir.

Un autre silence s’attarda quelques instants, mais une fois encore Anna se décida à le briser d’une façon qui la surpris elle-même. “Mon mari habite à Fort Hope.” souffla-t-elle, plus bas que nécessaire. Les soldats dehors faisaient trop de bruit pour entendre leurs murmures, mais cet aveu prouvait plus de faiblesse qu’Anna n’aurait voulu en montrer. Au point qu’elle se demandait même pourquoi les mots lui échappaient malgré tout. “C’est principalement pour ça que je refuse de m’y installer.” Un sourire étira ses lèvres, sans qu’elle ne sache trop pourquoi, très vite suivi d’un petit rire jaune quand elle comprit. “Faut croire qu’on est tous devenus un peu dingue, avec tout ça.” Car c’était bien le cas, dans le fond. Sans rien pour les contenir, plus aucune menace de les punir, rien pour les guider, les humains faisaient étalage de tout ce qu’il y avait de plus terrible en eux. Et Dieu seul savait à quel point ça pouvait être terrifiant, parfois. Anna en avait eu quelques aperçus aussi. “Les choses ne rentreront jamais dans l’ordre, même si on arrive à se débarrasser des mort-vivants et qu’on essaye de prétendre le contraire.” conclut-elle, sûre d’elle, peut-être même un peu agressive, mais pas à l’égard de la jeune femme cette fois, seulement de ce qu’était devenu ce monde, de ce qu’il resterait à jamais.

Un bruit un peu plus sourd résonna à côté, informant les deux jeunes femmes que la fouille du bâtiment voisin venait de prendre fin. Elles n’avaient aucun moyen de savoir si les soldats viendraient par ici ou non, mais s’ils prenaient la peine de fouiller, même rapidement, un endroit, ça semblait idiot de croire qu’ils s’arrêteraient là. “On doit sortir d’ici avant qu’ils n’entrent.” souffla-t-elle, tendue, à l’adresse de sa compagne d’infortune. Chose que la femme en question devait avoir compris d’elle-même, mais le dire à voix plus ou moins haute aidait Anna à conserver le contrôle de ses propres émotions. Elle rangea rapidement tous les vivres si gracieusement offerts dans son sac à dos, son arme à sa ceinture et se mit sur ses genoux, lançant un regard anxieux autour d’elle. Elle repéra une fenêtre dans le salon de l’autre côté du couloir, donnant sur un jardin qui ne semblait pas très invitant. Mais si elles faisaient vite… Elle tourna la tête vers la jeune femme, ne se posant même plus vraiment la question de savoir si elle la suivrait ou non. Sa survie l’inquiétait bien plus, pour le moment. D’un signe de tête, elle lui montra la fenêtre, espérant que l’inconnue comprendrait le plan toute seule et commença à ramper aussi discrètement que possible vers la pièce voisine.

Elles devaient se trouver à mi-chemin entre la porte du salon et la seule issue de secours en vue quand la porte d’entrée s’ouvrit brusquement. Le sang d’Anna se glaça aussitôt dans ses veines, la figeant sur place, alors que son coeur s’accelerait brusquement dans sa poitrine. Elle avait beau se répéter qu’elle s’était préparée à sa mort depuis le premier jour de cette apocalypse, son instinct continuait de lutter contre cette décision. Elle se força à jeter un nouveau regard paniqué à sa compagne et se remit en mouvement, allant trouver refuge derrière le dossier du canapé contre lequel elle se plaqua dans l’espoir que cela suffise à lui offrir encore une petite chance. Dès qu’elle fut assise, elle plaqua une main sur sa bouche pour étouffer le son précipité de sa respiration et se mit à prier silencieusement. L’inconnue était encore là, près d’elle et les inconnus terriblement bruyant, ce qui n’était pas forcément une idée idiote s’ils cherchaient à attirer rapidement l’attention de potentiels rôdeurs planqués dans la maison. Retenant son souffle, Anna écouta avec attention leurs pas dans la maison. Elle ne recommença à respirer que lorsqu’elle entendit les marches craquer sous le poids des assaillants. Après quoi, elle prit sur elle de jeter un coup d’oeil par-dessus le dossier du canapé. Rien en vue. Elle retomba au sol et s’intéressa à la jeune femme, hochant la tête doucement pour lui indiquer que la voie était libre. Elle lui montra la fenêtre du pouce, l’invitant à passer devant, sans trop savoir quelle mouche l’avait piquée. Peut-être tout simplement qu’elle ne voulait pas avoir la mort de cette femme sur la conscience. Avec ses armes, Annalise aurait une chance de se défendre, mais la réfugiée de Fort Hope ayant laissé échapper sa seule arme dehors… “Cours.” ordonna-t-elle à voix basse, se préparant à suivre de près.
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