[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
   

J’allais au travail, comme tous les mardis. Il n’y avait plus beaucoup d’affaires en ce moment, les gens préféraient rester chez eux. Certains collègues étaient en « vacances » et d’autres ne reviendraient sûrement jamais. Mary devait passer au bureau, c’était la jeune fille dont je m’occupais en ce moment. Elle était accusée d’avoir volé dans un magasin. D’habitude, je ne m’occupais pas de ce genre d’affaires, mais la jeune fille qui était venue me voir semblait tellement sincère quand elle m’avait racontée son histoire. Apparemment, elle se serait trouvée avec une copine qui lui aurait mis le livre dans le sac, sans qu’elle le sache. Bizarrement, je ne doutais pas de sa bonne foi. D’habitude, j’émettais toujours des doutes sur ce genre d’histoire et ne m’en chargeaient pas, pourtant, Mary m’avait habilement changé d’avis. C’était peut-être dû au climat qui régnait en ce moment dans le pays. De nombreuses agressions avaient lieu, de plus en plus nombreuses et surtout, très inquiétantes. Etant violentes, ces agressions menaient à la mort des personnes et cela semblaient toucher de plus en plus de personnes. J’essayai toujours de mener ma vie le plus normalement possible en occultant ce « détail » de taille, mais il était vrai de dire que cela m’inquiétait beaucoup et que mener une vie normale était bien plus difficile.

Ce fut la dernière journée où je pus aller travailler relativement normal. Ma sœur m’appelait, le 25 août, pour m’enjoindre de la rejoindre. Elle avait peur, et moi aussi, j’avais cruellement peur. Les mesures prises par le gouvernement étaient effrayantes, nous ne pouvions plus sortir du pays, ni personne ne pouvait y rentrer, de nombreux groupes de personnes fuyaient la ville, ou au contraire, rejoignaient d’autres villes. C’était un chaos, encore plus inquiétant avec la horde qui régnait dorénavant. Ce qu’on appelait alors le « virus » touchait beaucoup trop de gens, je vivais cloitrer chez moi pendant un temps quand je pris mon courage et tenta de rejoindre ma sœur. Elle n’habitait pas très loin de chez moi, à peine 2 kilomètres et je pouvais le faire à pied. Je chargeais dans mon sac à dos des affaires et essayais de m’armer de courage. Ma sœur était la seule personne qui me restait. Je n’avais pas de famille, pas de petit ami, j’étais seule. Orpheline de mes parents, Hayden était le seule lien avec ma famille. Je me devais d’aller la rejoindre chez elle, comme elle me l’avait demandée. Armée de mon maigre courage, je sortais de chez moi et j’affrontais alors mon pire cauchemar. Utilisant ma vitesse et ma « force » puisque j’étais bien reposée, je me cachais tour à tour et courais pour rejoindre l’appartement de ma sœur. Vivante, le trajet me paraissait très long et finalement, au bout de quelques heures, j’arrivais enfin chez Hayden. Comble de malheur, personne ne se trouvait dans l’appartement et tout dans l’appartement semblait montrer que ma sœur était partie précipitamment.

Vivant au jour le jour une vie bien difficile, Mélanie n’avait jamais eu l’occasion de vivre à la dure et de se débrouiller sans électricité et avec des rôdeurs de zombis d’attaque. Le monde était devenu inquiétant. Elle vécut seule pendant trop longtemps et vécut alors la pire punition qu’on pouvait lui faire : lui couper les liens avec d’autres personnes. Sans lien sociale, elle se sentait mourir. C’est alors que la « bénédiction » sonna. Elle tomba sur un groupe de personnes avec qui elle s’affilia et puis… tout s’enchaina. Aidant à faire vivre cette nouvelle communauté et ravie d’appartenir à nouveau à un groupe, l’armée arriva. Un poids énorme s’enleva de ses épaules. Bien que l’arrivée des militaires ne ravissait pas tout le monde, pour Mélanie, c’était le signe qu’il n’y avait plus lieu de s’inquiéter pour les zombies et elle n’aurait plus besoin d’essayer de les tuer.