Enfant déjà la méfiance le caractérisait, et lorsque sa mère, trop droguée pour se soucier de lui se vit retirer sa garde, ce ne fut que le commencement d’une longue escalade. Si la première famille qui l’accueillit, dépassée par l’événement, fit son possible pour effacer les marques déjà trop présentes des mauvais traitements subis et de l'indifférence générale dans laquelle il avait passé ses premières années, elle se persuada vite que la tare était de naissance, que le gamin était irrécupérable, sali à jamais par son ascendance. Ils l’abandonnèrent à leur tour, dans un foyer où, livré à lui-même, il ne tarda pas à comprendre que rien ne lui arriverait de bien s’il ne provoquait pas la chance. Il prit la fuite, rejoignit un gang, et ainsi commença la vraie vie. La seule qu’il connut, du moins, qu’il apprit à aimer, à apprécier, malgré la bestialité omniprésente, les coups volant vers son visage encore juvénile, les injustices latentes. Être fort. Ou y laisser sa peau. Personne ne se souciait de son nez plein de sang, des blessures de ses genoux, des écorchures zébrant sa peau hâlée. Le deal était simple. Alors il s’appliqua. Mis à profit son esprit vif, son agilité, et ses capacités d’analyse. Mesurer les risques. Toujours. Stratège. Chacun pour soi. Et les dollars pour celui qui se montre le plus fin. Vivre, ce n'est pas un droit, c'est un combat.

Révolte, à fleur de peau. Tatouages grossiers, vulgaires, tracés par des doigts malhabiles, des aiguilles souillées. Qui représentent ce que les mots ne peuvent contenir. Brutalité criminelle, la fin justifie les moyens. Les scrupules sont une imperfection dont l’illégalité ne peut s’embarrasser. Embrasser l’interdit, le faire sien. Changer les règles. Des phrases qui sonnent comme des coups de poing. Visages couturés, phalanges écorchées, flingue  à la ceinture. Tous frères contre l’adversité. Les autres. Et cette ville qui les vomit sans cesse, sans trêve, alimente le trafic d’âmes damnées. La fortune pour illusion, moteur vacillant aux ronronnements asthmatiques. Rien n’est jamais acquis. La vie le lui a appris. Les gangs. La rue. La violence qui, comme une rose écarlate, rampe sous la peau, court dans les veines, danse sous les paupières mi-closes. Repeindre le monde en rouge. Tuer, ou être tué. Obéir aux ordres. Survivre. Faire ses preuves. Monter en grade. Se faire obéir. Oublier ce qu’on connait. Perdre sa civilité. Abandonner son humanité. Rire de sa propre folie. Et s’oublier soi-même, happé par la spirale.

Quelques années passèrent pendant lesquelles, privé de tout lien familial, il évolua seul, en marge des règles, belliqueux et paranoïaque, n'ayant de contact qu'avec ceux qui, comme lui, avaient renoncé à tout besoin de normalité. D'abord, la drogue, l’ascension, lente, corruptrice. Consommation, revente, surtout, pour éviter la dépendance et la déchéance dans laquelle jette chaque addiction. Les vols. Les agressions sous prétexte d'enrichir encore le pécule du groupe. Apprentissage, haché, entre deux braquages. Collectionner les filles, les flingues, les cicatrices, prix d'une existence toujours sur le fil du rasoir, à cheval entre deux univers. Et puis, la première mort, involontaire, incompréhensible... Grisante. Et celles qui suivirent, lorsque nulle place n'était plus laissée à l'argumentation. Une seule façon de régler les problèmes, tuer, pour éviter les représailles, sécuriser chaque action, chaque parole échangée. A jamais. Se prouver à soi-même qu'on peut encore le faire, qu'on reste le plus fort. Les quartiers. Son quartier. La ville. Sa ville.

Coupé en plein élan, abattu en plein vol, la chute fut brutale. Il se fit prendre lors d’une descente organisée, monta dans le camion les dents serrées sur le nom de celui qui les avait balancés. Tout s'achète. Tout se vend. Promesse. Amour. Loyauté. Il ne sut jamais de qui venait la faute, jugea chaque membre responsable à égalité. Se débarrassa de ses sentiments à leur égard aussi facilement qu'on retire un manteau devenu inconfortable. Pour mieux mûrir ses griefs.

Il ne passa que trois des quinze années prévues par sa condamnation derrière les barreaux. Il  rêva sa liberté, sa vengeance, ses retrouvailles avec ceux qu'il se promettait d'occire les uns après les autres. Avec toujours, nichée au creux du bide, cette crainte viscérale de ne plus être à la hauteur, de tomber, plus bas encore, sans imaginer que, bientôt, tout cela perdrait son sens.

C'est en prison qu'il apprit à lire, à écrire aussi, puisque trop d'heures devaient être meublées. Il montra quelques dispositions pour l'initiation aux premiers secours dispensés aux détenus et se distingua même parfois dans certains cours, lassé de ses lacunes perpétuelles. Quant à sa famille, il n'eut jamais de nouvelles de sa mère, et son père, absent lorsqu'il en aurait eu le plus besoin, ne vint le voir qu'une fois, pour repartir presque aussitôt après lui avoir annoncé la naissance d'une petite sœur. La nouvelle ne lui fit ni chaud ni froid, et il l'écarta de son esprit, après s'être toutefois demandé avec une touche de curiosité quelle serait la vie qu'elle pourrait bien mener.

Le jour où les portes s'ouvrirent, privées d'électricité, de gardiens pour les maintenir, les détenus se déversèrent à l'extérieur, franchissant chaque obstacle devenu inutile. Tout était calme. Trop calme. Et nul alarme ne vint saluer l'évasion massive. Ils se figèrent, tous, marée humaine immobilisée par l'inconcevable réalité, les yeux rivés au loin, où évoluaient de petites silhouette se déplaçant comme des marionnettes mal articulées. Revinrent alors aux esprits des flashes violents des dernières informations connues, dépeignant la situation du monde comme critique, le comportement des gens rendu erratique par on ne savait quel dénominateur commun. Trop floue mais pourtant inquiétante, la vérité courut parmi les rangs, les fauchant comme un arc électrique. Ondoyante, la foule se remit en route d'un même mouvement. Kayn s’en sépara rapidement, pressé maintenant que sa liberté était acquise, de s’éloigner du lieu de sa détention. Le reste attendrait, pour l’heure, il lui fallait juste fuir, s’éloigner de ses semblables, et reprendre ses habitudes là où il les avait laissées. Survivre. Un concept qu’aucun parfum de nouveauté ne venait rehausser.

Il passa les semaines suivantes à errer aux alentours de Détroit, se méfiant de l'homme bien plus que de ces créatures étranges qui emplissaient les rues d'un simulacre de vie. Il ramassa du matériel, se procura une arbalète et enfourcha la première bécane qu'il croisa. Armé et véhiculé, il s'occupa ensuite de visiter chaque boutique à la vitrine crevée, dans l'espoir de rassembler des denrées à la fois vitales et dignes d'être échangées. Si le monde avait changé, les lois qu'il avait toujours connues restaient valables, la survie du plus fort mise en avant par le revers drastique que subissait l'humanité. Un beau coup du sort, songeait-il en passant d'une habitation à l'autre, pillant sans vergogne et foulant aux pieds les souvenirs que d'autres que lui avaient chéri. Il était de nouveau dans son élément, apte à subvenir à ses besoins, seul maître de ses choix et de son devenir.

Il redécouvrit, lentement, ces quartiers oubliés, emplis de fantômes, de spectres. Il fit plusieurs arrêts, subjugué par l'appel lointain de ce passé qui lui murmurait tendrement à l'oreille. Les images dans son esprit se superposaient, d'anciennes silhouettes remplaçaient les nouvelles, malhabiles et grotesques, pour rendre à Détroit l'âme qu'il lui connaissait. Puis les visions s'effacèrent, le présent le heurta de nouveau, de plein fouet. Il n'y avait plus rien ici, qui était digne d'être sauvé. Plus de raison de se battre. A part peut-être, reprendre cette ville ou du moins ce qu'il en restait, aux marcheurs, mais pas seulement. De nombreux groupes s'organisaient, chacun tentant de s'approprier une part de la monstrueuse carcasse. En rejoindre l'un d'eux pouvait lui offrir un avantage, et il ne se fit pas prier lorsque, croisant les punishers, il fut invité à rester. Si la mentalité générale lui convenait, il ne se lia pas, ne resta pas bien longtemps, d'ailleurs, les exigences du leader bridant ses envies d'indépendance. Il les quitta sans regret, pour ensuite batailler contre eux, avec un plaisir certain. Lorsque le groupe fut annihilé, il resta avec ses nouveaux alliés, se satisfaisant pour un temps de la sécurité relative et de la liberté qu'offrait leur refuge. L'incendie qui mit fin à cette trêve manqua lui coûter la vie, et le jeta de plus belle dans les rues de la ville, plus affaibli qu'il ne l'avait jamais été depuis qu'il avait retrouvé sa liberté. Il survécut, armé de sa seule arbalète, comptant sur sa discrétion bien plus que sur la force qui désormais lui manquait.

Le printemps revint, chargé de murmures, de rumeurs. L'armée foulait de nouveau le sol de Détroit. Les affiches fleurirent, incitant chaque solitaire à rejoindre Fort Hope. Fort Hope, chuchotait Kayn devant les invitations écrites, tenté et réticent à la fois. Cette fois, aucune illusion ne venait enrober la dureté du réel. Nulle place n'existait dans une société à l'ancienne, pour quelqu'un comme lui, et la sécurité promise prenait à ses yeux des allures de mensonge grossier, mis en place pour appâter les plus faibles. Indécis, il choisit néanmoins de se rapprocher de la zone indiquée, décidé à constater de ses propres yeux ce que cachait l'Eden tant vanté.

Bienvenue du côté obscure de la Force, mon jeune ami !
Maintenant que tu as passé la dure épreuve de la fiche, tu vas pouvoir enfin t'amuser parmi nous. Enfin... Après avoir fait encore quelques petites choses indispensables que voici :

• Tout d'abord, il faut que tu ailles recenser ton avatar dans [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] et ton métier dans [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien], afin de rester quelqu'un d'unique !
  
  
• Afin qu'il soit plus facile pour les autres joueurs de te proposer des liens ou des rps et de rester à jour sur ceux que tu as déjà, pense à créer ton [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] ! Il y a un code mis à ta disposition [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] si tu en as besoin, mais la présentation de ce sujet est entièrement libre alors amuse-toi !
  
  
• Tu peux aussi créer un scénario si tu en as besoin, dans [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien], mais sache bien que tu n'as pas le droit d'en proposer plus de deux en même temps, alors choisis bien !
  
  
• Enfin, comme tu peux le voir, nous avons un système de points sur le forum et tout ce que tu dois savoir à ce sujet se trouve [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien], prends donc le temps de lire tout ça au moins une fois pour être sûr de ne rien oublier !
  
  
• Sache également que tu peux voter pour le forum, et ce toutes les deux heures, en cliquant sur la petite licorne en bas à gauche de l’écran. Grâce à ton clic, tu permettras au forum de garder une bonne place sur Topsite, de le faire connaître, et donc, de ramener des membres potentiels sur le forum. Par ailleurs, si tu crées un sujet dans [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] et que tu postes dedans à chaque fois que tu votes, cela te permettra de gagner deux points par vote !
  
  
• Et surtout n'oublie pas que peu importe que tu sois là depuis un jour ou un an, tu peux contacter le staff à n'importe quel moment si tu as besoin d'aide pour quoi que ce soit concernant le forum. Tu peux aussi demander un parrain dans [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] pour qu'un joueur expérimenté t'aide à t'intégrer, alors n'hésite surtout pas !